SOURCE - Romano Libero - Golias - 18 février 2010
Evêque de Metz de 72 ans, ce dominicain timide et introverti est à la tête de l’Eglise catholique de Moselle depuis 1987. Réputé plutôt conservateur, mais également hostile aux courants les plus traditionalistes, Pierre Raffin se montre ainsi fort réticent à tolérer la célébration de la messe de St Pie V, mais aussi critique au sujet d’un nouveau clergé.
Le 11 novembre 2009, pourtant jour d’armistice, Mgr Raffin a accordé un entretien très remarqué au quotidien « République Lorrain ». Dans lequel il déterre la hache de guerre.
Au sujet des fidèles qui veulent la liturgie selon la forme « extraordinaire » (entendez l’ancienne messe), l’évêque de Metz s’exprime en ces termes : « ce n’est pas grand chose en soi ». Ajoutant encore : « Je n’y vais pas et je n’ai pas l’intention d’y aller ». Et encore : « Ce sont essentiellement des jeunes qui idéalisent un passé qu’ils n’ont pas connu. Moi, je pense qu’ils se trompent de siècle. »
Au sujet de la déchristianisation et de la baisse de la pratique dominicale, Mgr Raffin dit encore quelque chose de très intéressant : « Il y a cinquante ans, en Moselle, on naissait chrétien et tout le monde allait à la messe et même aux vêpres. On allait en rangs par deux à l’église, on appelait les prêtres les Herr. Et l’on montrait du doigt celui qui n’y allait pas. Tout un programme ! Aujourd’hui, c’est l’inverse… Ça prouve bien que cette foi n’était pas très solide. Qu’est-ce qui est le mieux ? La liberté et le libre engagement ou envoyer en colonne serrée les gens à l’église, sous l’autorité du prêtre ? La foi fait appel à la liberté même si, fondamentalement, l’idéal évangélique est un idéal missionnaire, fondé sur un message de vie et de bonheur diffusé à tous les hommes. On ne doit pas appeler les gens à l’église pour le plaisir d’être les plus nombreux mais pour leur bonheur personnel ». On ne saurait mieux dire. Simplement on aurait aimé entendre de tels propos plus tôt. Il y a une vingtaine d’année lors de l’arrivée de Pierre Raffin à Metz. Qui en pasteur ajoute encore : « Une vie n’est jamais rectiligne. Les couples avec de jeunes enfants n’ont pas toujours beaucoup de temps à consacrer au Bon Dieu. C’est dommage, mais c’est ainsi. On ne peut pas leur demander l’impossible et les engueuler quand ils viennent nous voir pour le baptême du petit dernier. La pratique hebdomadaire reste un fondement, mais aller à la messe une fois par mois, ce n’est déjà pas si mal ».
Certaines trajectoires sont plus intéressantes que d’autres. Ainsi celle de Pierre Raffin. Qui a su justement mettre en cause le type de formation et de recrutement malsain de l’évêque Bagnard à Ars. Mais les intégristes ne pardonnent pas à Mgr de Metz d’avoir qualifié de « parenthèse miséricordieuse » l’indult de 1988 concernant la liturgie tridentine. Ils lui en veulent aussi pour une célébration très branchée en 2004 en la cathédrale qui déchaîna les critiques traditionalistes.
En Moselle c’est déjà la question de la succession de Mgr Raffin qui est à l’ordre du jour. Parmi les noms avancés Mgr Vincent Jordy, auxiliaire de Strasbourg ou Mgr Patrick Valdrini, le Recteur de Saint Louis des Français. Autres noms : le Père Philippe Bordeyne, doyen de la faculté de théologie catholique de l’Institut catholique de Paris, Mgr François Duthel, ancien chef de la section de la section française de la Secrétairerie d’Etat ou un alsacien, Mgr Jean-Marie Speich, actuel chef de la même section.
Evêque de Metz de 72 ans, ce dominicain timide et introverti est à la tête de l’Eglise catholique de Moselle depuis 1987. Réputé plutôt conservateur, mais également hostile aux courants les plus traditionalistes, Pierre Raffin se montre ainsi fort réticent à tolérer la célébration de la messe de St Pie V, mais aussi critique au sujet d’un nouveau clergé.
Le 11 novembre 2009, pourtant jour d’armistice, Mgr Raffin a accordé un entretien très remarqué au quotidien « République Lorrain ». Dans lequel il déterre la hache de guerre.
Au sujet des fidèles qui veulent la liturgie selon la forme « extraordinaire » (entendez l’ancienne messe), l’évêque de Metz s’exprime en ces termes : « ce n’est pas grand chose en soi ». Ajoutant encore : « Je n’y vais pas et je n’ai pas l’intention d’y aller ». Et encore : « Ce sont essentiellement des jeunes qui idéalisent un passé qu’ils n’ont pas connu. Moi, je pense qu’ils se trompent de siècle. »
Au sujet de la déchristianisation et de la baisse de la pratique dominicale, Mgr Raffin dit encore quelque chose de très intéressant : « Il y a cinquante ans, en Moselle, on naissait chrétien et tout le monde allait à la messe et même aux vêpres. On allait en rangs par deux à l’église, on appelait les prêtres les Herr. Et l’on montrait du doigt celui qui n’y allait pas. Tout un programme ! Aujourd’hui, c’est l’inverse… Ça prouve bien que cette foi n’était pas très solide. Qu’est-ce qui est le mieux ? La liberté et le libre engagement ou envoyer en colonne serrée les gens à l’église, sous l’autorité du prêtre ? La foi fait appel à la liberté même si, fondamentalement, l’idéal évangélique est un idéal missionnaire, fondé sur un message de vie et de bonheur diffusé à tous les hommes. On ne doit pas appeler les gens à l’église pour le plaisir d’être les plus nombreux mais pour leur bonheur personnel ». On ne saurait mieux dire. Simplement on aurait aimé entendre de tels propos plus tôt. Il y a une vingtaine d’année lors de l’arrivée de Pierre Raffin à Metz. Qui en pasteur ajoute encore : « Une vie n’est jamais rectiligne. Les couples avec de jeunes enfants n’ont pas toujours beaucoup de temps à consacrer au Bon Dieu. C’est dommage, mais c’est ainsi. On ne peut pas leur demander l’impossible et les engueuler quand ils viennent nous voir pour le baptême du petit dernier. La pratique hebdomadaire reste un fondement, mais aller à la messe une fois par mois, ce n’est déjà pas si mal ».
Certaines trajectoires sont plus intéressantes que d’autres. Ainsi celle de Pierre Raffin. Qui a su justement mettre en cause le type de formation et de recrutement malsain de l’évêque Bagnard à Ars. Mais les intégristes ne pardonnent pas à Mgr de Metz d’avoir qualifié de « parenthèse miséricordieuse » l’indult de 1988 concernant la liturgie tridentine. Ils lui en veulent aussi pour une célébration très branchée en 2004 en la cathédrale qui déchaîna les critiques traditionalistes.
En Moselle c’est déjà la question de la succession de Mgr Raffin qui est à l’ordre du jour. Parmi les noms avancés Mgr Vincent Jordy, auxiliaire de Strasbourg ou Mgr Patrick Valdrini, le Recteur de Saint Louis des Français. Autres noms : le Père Philippe Bordeyne, doyen de la faculté de théologie catholique de l’Institut catholique de Paris, Mgr François Duthel, ancien chef de la section de la section française de la Secrétairerie d’Etat ou un alsacien, Mgr Jean-Marie Speich, actuel chef de la même section.