SOURCE - Chrétiens dans la Cité - 27 juin 2014
Le mois de juin étant celui de la plupart des ordinations sacerdotales, certains journaux catholiques tentent à cette occasion de dresser un état de la situation des « ressources humaines » de l’Église et de leurs évolutions prévisibles. C’est ainsi que le quotidien La Croix (7-9 juin) a publié un dossier intitulé Scénario d’avenir pour l’Église de France – L’Église catholique en 2024. Ce sont surtout les chiffres qui attirent l’attention : « En 2024, l’Église de France comptera moins de 4300 prêtres diocésains actifs, contre un peu plus de 5800 aujourd’hui [et 13 500 en 2004]. Les dix années à venir seront en effet marquées par le départ à la retraite, à 75 ans, des prêtres de la génération du papy-boom, ceux nés dans les années 1940-1950, qui ont connu les derniers petits séminaires et ont été ordonnés dans l’immédiat après-Concile. » Le nombre de prêtres passerait au mieux de 81 à 42 à Besançon, de 173 à 75 à Nantes ou de 29 à 18 à Carcassonne. Les conséquences de la pénurie sont atténuées par l’appel aux prêtres étrangers, la plupart africains : aujourd’hui près de 1600, ils sont même majoritaires chez les prêtres de moins de 75 ans dans des diocèses tels que ceux de Belfort (10 sur 17) ou de Verdun (10 sur 19). Une autre « rustine » est utilisée : le recrutement de « laïcs en mission ecclésiale ». Ils sont plus de 9500, donc plus nombreux que les prêtres actifs. Mais, quoique souvent mal rémunérés, ils pèsent lourdement sur les finances diocésaines. Quant aux catéchistes bénévoles, ils sont de plus en plus difficiles à recruter, notamment en raison du travail professionnel généralisé des mères de famille.
Le mois de juin étant celui de la plupart des ordinations sacerdotales, certains journaux catholiques tentent à cette occasion de dresser un état de la situation des « ressources humaines » de l’Église et de leurs évolutions prévisibles. C’est ainsi que le quotidien La Croix (7-9 juin) a publié un dossier intitulé Scénario d’avenir pour l’Église de France – L’Église catholique en 2024. Ce sont surtout les chiffres qui attirent l’attention : « En 2024, l’Église de France comptera moins de 4300 prêtres diocésains actifs, contre un peu plus de 5800 aujourd’hui [et 13 500 en 2004]. Les dix années à venir seront en effet marquées par le départ à la retraite, à 75 ans, des prêtres de la génération du papy-boom, ceux nés dans les années 1940-1950, qui ont connu les derniers petits séminaires et ont été ordonnés dans l’immédiat après-Concile. » Le nombre de prêtres passerait au mieux de 81 à 42 à Besançon, de 173 à 75 à Nantes ou de 29 à 18 à Carcassonne. Les conséquences de la pénurie sont atténuées par l’appel aux prêtres étrangers, la plupart africains : aujourd’hui près de 1600, ils sont même majoritaires chez les prêtres de moins de 75 ans dans des diocèses tels que ceux de Belfort (10 sur 17) ou de Verdun (10 sur 19). Une autre « rustine » est utilisée : le recrutement de « laïcs en mission ecclésiale ». Ils sont plus de 9500, donc plus nombreux que les prêtres actifs. Mais, quoique souvent mal rémunérés, ils pèsent lourdement sur les finances diocésaines. Quant aux catéchistes bénévoles, ils sont de plus en plus difficiles à recruter, notamment en raison du travail professionnel généralisé des mères de famille.
Si le manque de prêtres est inquiétant, il est malheureusement relativisé par la baisse constante du nombre de laïcs catholiques : ils étaient 80 % en 1986, ils sont 56 % aujourd’hui. En 2000, environ la moitié des enfants étaient baptisés ; ils ne sont plus aujourd’hui qu’un tiers. Et ce n’est pas le nombre marginal de baptêmes d’adultes (3220 en 2013) qui compense cette chute ; au demeurant, même le nombre des catéchumènes est en net déclin. Les autres sacrements sont également délaissés : seuls 11,5 % des baptisés ayant aujourd’hui quinze ans sont confirmés. La proportion de catholiques allant à la messe tous les dimanches serait entre 3 et 4 %. L’Église devient celle que décrivait le cardinal Ratzinger dans Le Sel de la terre (1997), qui déclarait alors que l’Église « se perpétuera dans de petits cercles vivants, où des gens convaincus et croyants agiront selon leur foi. Mais c’est précisément ainsi qu’elle redeviendra, comme le dit la Bible, le sel de la terre ».