28 juin 2014

[Lettre à Nos Frères Prêtres / FSSPX France] L'apostolat comme fruit de la Messe

SOURCELettre à Nos Frères Prêtres / District de France de la FSSPX - n°62 - juin 2014

Une fois que le prêtre a offert le saint sacrifice de la messe, toutes les grâces de son apostolat en découlent. Et même s’il n’a pas d’apostolat à réaliser pour une raison ou pour une autre, s’il est souffrant, ou dans un lieu où malheureusement l’apostolat n’est pas fructueux, il a néanmoins la consolation d’avoir offert le saint sacrifice de la messe et d’avoir par là répandu des grâces selon la mesure voulue par Dieu.
Le prêtre, homme de la messe
Le prêtre est en effet, par nature, par l’institution et la volonté de Notre-Seigneur, celui qui, en son nom et comme son ministre, offre à Dieu un sacrifice de louange, d’action de grâce et de propitiation pour les péchés des hommes. Il applique toutes les grâces de salut par le canal des sacrements et par ce sacrifice eucharistique, qui n’est autre que le sacrifice de Jésus sur la croix. C’est en prêchant la bonne nouvelle du salut et en communiquant la grâce par les sacrements, et surtout par l’Eucharistie, que le prêtre édifie le Corps Mystique de Notre-Seigneur.

Voilà ce qu’est le prêtre de l’Église catholique : essentiellement et d’abord, celui qui monte à l’autel et offre la divine Victime substantiellement présente sur l’autel.
L’apostolat, application des mérites de la messe
Tout ce que le prêtre fait dans la journée est la conséquence du sacrifice de la messe qu’il a offert, ou une préparation au sacrifice de la messe. Par exemple, le prêtre, durant le catéchisme, apprend la foi aux enfants ; il veut les amener à Jésus-Christ. Or où est Jésus-Christ ? Il est présent essentiellement dans l’Eucharistie. Donc, en définitive, le prêtre prépare les enfants à recevoir l’Eucharistie.

 Imaginez qu’on ait un sacerdoce sans messe, on ne voit pas bien quel apostolat on pourrait réaliser. C’est vraiment la messe qui est au coeur de notre apostolat, car notre apostolat est avant tout surnaturel, il est avant tout l’application des grâces de Notre-Seigneur aux âmes. Ce n’est pas nous qui convertissons les âmes. Nous sommes incapables de changer l’esprit, le coeur, les dispositions intérieures de l’âme d’une personne. Nous pouvons parler pendant des années, s’il n’y a pas la grâce de Dieu qui la transforme, cette âme sera sourde à nos appels. Tandis que si nous pensons que, par la messe, Notre-Seigneur a en quelque sorte mis dans nos mains toutes les grâces de la Rédemption, de son Calvaire, de son sacrifice, nous partons vers les âmes avec toutes ces grâces. Nous pouvons être certains que notre apostolat aura un résultat, même si apparemment nous ne le voyons pas. Les grâces de Notre-Seigneur descendront dans les âmes, tandis que sans le sacrifice de la croix, source de toutes les grâces, notre apostolat serait vain.
La messe est le coeur de l’apostolat du prêtre
C’est pourquoi, quand il a célébré la messe, un prêtre peut dire qu’il a fait quatre-vingts pour cent du ministère sacerdotal de la journée, qu’il a réalisé pratiquement presque toute sa journée. En effet, c’est Notre-Seigneur qui opère avant tout la Rédemption et non le prêtre lui-même, qui n’est qu’un instrument. Sa journée n’est plus qu’une application du sacrifice de la messe.

Lui-même doit d’ailleurs vivre sa messe tous les jours, à tous les instants de sa vie, et en faire vivre tous ceux qui l’entourent. Il doit continuer sa messe au cours de la journée, c’est-à-dire continuer l’enseignement qu’il donne par l’épître, l’Évangile, continuer la vie de sacrifice et d’amour qu’il réalise sur l’autel par la présence de Notre-Seigneur. Vivre la messe doit être ainsi pour le prêtre son soutien, sa joie, son bonheur. Et, par conséquent, toute sa vie sacerdotale est une messe continuelle. Voilà l’idéal du prêtre, idéal qui le maintient dans la joie et dans la paix spirituelles.