SOURCE - Jean-Marie Dumont - Famille Chrétienne - 6 juin 2014
Quelque 10 000 pèlerins relieront Paris et Chartres, à pied, ce week-end de Pentecôte, à l’invitation de l’association Notre-Dame de chrétienté. Le témoignage de l’un des pèlerins, Xavier de Lustrac, père de famille de 3 enfants.
Le pèlerinage Notre-Dame de chrétienté : trois jours de marche de Paris à Chartres. |
Vous partez ce week-end, pendant trois jours, sur les routes de Chartres. Pourquoi?
Pour moi, c’est vraiment un temps fort de l’année. C’est comme une retraite spirituelle, mais en marchant. On sort du tumulte de la vie ordinaire pour aller vers autre chose, vers l’Essentiel. C’est aussi une expérience de partage avec nos enfants : on est sous la tente avec eux, ils voient leurs parents dans un contexte différent, partagent la foi avec eux.
Êtes-vous des habitués de ce pèlerinage ?
C’est la quatrième fois que nous le faisons. Nous l’avons connu par des amis qui vont régulièrement à la messe de saint Pie V et nous y ont invités. La première année, nous l’avons fait par curiosité et nous avons été très chaleureusement accueillis. La deuxième année, on se posait la question avec mon épouse et ce sont nos enfants qui nous ont poussés à le refaire. C’est d’autant plus étonnant que c’est toujours un effort pour eux d’aller à la messe. Pourtant, le pèlerinage de Chartres, ils ne veulent pas le manquer, alors que c’est messe en latin, communion sur la langue et à genoux…
Quel est votre regard porté sur la liturgie tridentine, célébrée pendant ce pèlerinage?
Personnellement, je suis fidèle à ma paroisse, qui célèbre la messe ordinaire classiquement et cette liturgie me convient bien. Mais la forme extraordinaire, cela ne me dérange pas du tout, car je suis chrétien catholique, j’ai donc une attitude d’ouverture, d’intérêt. On a beaucoup d’Églises catholiques au sein de l’Église catholique : uniates, maronites… Pourquoi pas prier pour que toutes les formes de liturgie vivent en harmonie, se côtoient, s’interpellent ! Mais ce n’est pas pour cela que j’y vais. Pour moi, on est avant tout du Christ.
Pourquoi vos enfants apprécient-ils autant ce pèlerinage?
Il y a tout d’abord le mystère de l’Esprit Saint. Tout n’est pas intelligible. Dans un pèlerinage comme ça, on est dans une forme d’état de grâce. C’est quelque chose d’épanouissant et ils le ressentent comme nous. Ce qu’ils aiment, c’est que les activités sont variées : chants, prière, catéchèses, temps où on mange ensemble, où on partage…
Ce qui les attire aussi, c’est aussi qu’il y a d’autres enfants de leurs âges. Ce n’est pas un monde d’adultes. C’est un événement qui les concerne pleinement en tant qu’enfants, avec des prières, des chants, qui leur conviennent bien. Ils ont une place vraiment particulière dans ce pèlerinage, qu’ils n’ont pas forcément à la messe. Il y a aussi le fait de bivouaquer, d’être dans la nature : cela leur plaît!
Comment en revenez-vous, généralement ? Fatigués, ressourcés ?
Il y a un souffle qui émane de ces trois jours qui est juste extraordinaire, qui me rappelle les JMJ. Il y a une force dans ce pèlerinage qui est absolument incroyable : on la ressent, elle vous habite, on ne peut pas l’oublier. Pendant l’année, il m’arrive de ressortir mon carnet du pèlerin et de rechanter certains chants. Mes enfants, l’entendant, viennent se joindre à moi, car ils les reconnaissent.
L’avoir fait une fois, c’est entrer dedans, et c’est le pèlerinage qui habite en vous pour toujours. Quand les gens vous disent qu’ils sont de la génération Jean-Paul II, c’est parce qu’ils ont partagé des choses fortes avec lui, ont été convertis par lui, ont communié avec lui. Pour le pèlerinage de Chartres, c’est le même type de sentiment qu’on peut ressentir.