SOURCE - Abbé Brice Meissonnier - Communicantes n°27 - Septembre 2009
Mes biens chers frères, l'heure est grave !
Non pas qu'en cette rentrée 2009, je veuille particulièrement vous rappeler qu'il y a dans le monde une crise financière sans précédent, ou que la grippe HlN1 va faire des ravages ! Non l'heure est grave, parce qu'aujourd'hui en France, l'Eglise perd 1000 prêtres par an.
Et en effet, on peut sans exagérer qualifier la situation de dramatique. Beaucoup de catholiques ne s'en rendent pas compte, mais ils vivent la fin d'une époque : celle de la profusion de prêtres.
Voici d'ailleurs quelques chiffres :
• En 1950 en France, il y avait 10000 séminaristes. Il y en a aujourd'hui = 700.
• En 1947, toujours en France, on a ordonné 1649 prêtres et en 2009 = moins de 90.
• 65% des prêtres français ont plus de 65 ans et 5% seulement moins de 40 ans.
Alors oui, il v a bien une crise des vocations, liée à la crise du sacerdoce et à celle de l'Eglise. On parle avec optimisme d'un renouveau, mais il faut ouvrir les yeux : nous ne sommes même pas au creux de la vague. Déjà aujourd'hui des prêtres de 70 ans ont charge de 13 ou 14 paroisses... et ils ne seront pas remplacés.
Alors que faire ? La vocation, comme son nom l'indique, vient d'abord de Dieu : c'est Lui qui la fait germer dans l'âme. Mais Il veut que nous collaborions à son œuvre. Nous pouvons le faire de trois façons : en priant, en favorisant les vocations et en rendant au sacerdoce toute sa dimension. Et n'est-ce pas ce qu'a voulu le pape Benoît XVI en consacrant cette année au Sacerdoce sous le patronage du plus saint des prêtres, notre compatriote et voisin : le Saint Curé d'Ars ?
Il nous faut donc d'abord prier. C’est un devoir pour chacun. Notre-Seigneur Jésus-Christ nous le demande dans l'Evangile : "A la vue des foules, Il fut ému de compassion sur elles, car elles étaient accablées et gisaient comme des brebis sans pasteur. Alors, Il dit à ses disciples : la moisson est grande mais il y a peu d'ouvriers ; priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson". La prière pour les vocations est donc le principal remède contre la crise, puisque c'est le remède conseillé par Notre-Seigneur. Dieu ne cesse pas de susciter des "germes de vocation et d'apostolat" : Pie XI nous dit "qu'il n'y a pas moins d'adolescents aujourd'hui qu'autrefois appelés par Dieu à la vie sacerdotale ou religieuse, mais qu'il y en a beaucoup moins qui obéissent à la motion du souffle divin".
Dieu appelle toujours, mais presque personne ne lui répond. Ici toutes les familles ont aussi un rôle important : elles doivent favoriser les germes de vocation. Il faut que dans toutes les familles, les enfants aient un jour la possibilité de se poser sérieusement la question de leur vocation, et la liberté d'y répondre. Il est quand même troublant que beaucoup de parents catholiques considèrent une éventuelle vocation de leur enfant comme la pire des catastrophes. Bien au contraire, St Jean Bosco disait : « Le plus grand don que Dieu puisse faire à une famille, c'est un fils prêtre » et St Pierre Julien Eymard de renchérir : « Toute famille qui a un prêtre parmi ses membres est anoblie pour l'éternité ».
N'ayons donc pas peur de nous interroger si nous n'avons pas encore fait le choix de notre état de vie. Les motions de discernement sont nombreux : prière surtout, pratique des sacrements, direction spirituelle avec un bon prêtre, etc... Un moyen excellent pour savoir où Dieu nous veut est de faire une bonne retraite, par exemple selon la méthode de St Ignace. Et si nous avons déjà trouvé pour nous-mêmes, désirons quand même des vocations dans notre entourage, dans notre paroisse ou dans nos propres familles.
Le Christ n'a pas institué le sacerdoce comme quelque chose de facultatif. Le sacerdoce est indispensable à l'Église. La solution ne sera pas comme certain le prône, le mariage des prêtres. Si on n'a pas assez de générosité pour se donner entièrement à Dieu et aux âmes, c'est qu’on n'est pas capable d'être prêtre. D'ailleurs les pasteurs protestants sont mariés, mais la crise des vocations dans le protestantisme est encore pire que dans l'Église. J'ajouterai en citant Michelet que "jamais une Église à prêtres mariés n'aurait enfanté des Saint Bernard, des Saint Thomas, des Saint Vincent de Paul. A de tels hommes, il faut le recueillement solitaire... ou le monde pour famille". Enfin la solution n'est pas non plus le sacerdoce des femmes, pas parce que l'Église le refuse mais parce que le Christ ne le veut pas. D'ailleurs si les femmes avaient pu être prêtres, la Sainte Vierge aurait sûrement été évêque, et ce ne fût pas le cas !
Non, ces solutions n'en sont pas, à fortiori parce qu'elles sont exigées à corps et à cris par les ennemis de l'Eglise. Ce qu'il faut c'est prier, agir surnaturellement et favoriser un climat propice au développement des vocations dans nos familles. Il faut aussi remonter aux sources de la crise et lutter contre les causes lointaines. Nous vivons dans une société matérialiste et athée, dans une ambiance hostile à l'Église et au sacerdoce. Donner sa vie avec générosité pour la gloire de Dieu et le salut des âmes parait absurde à nos contemporains. Le prêtre est méprisé et moqué. Mais les familles catholiques ne doivent jamais oublier l'éminente dignité du sacerdoce. Elles doivent enseigner le respect du prêtre. Ce respect n’est pas dû à leur personne, bien indigne, mais à leur état de consacré. Le prêtre est, par son ordination, le représentant de Dieu sur terre. Il est pris d'entre les hommes pour faire office de médiateur, de lien entre le Ciel et la terre.
C'est particulièrement visible dans notre liturgie. Ici nous touchons au fond du problème actuel. Il n'y a plus de vocation parce qu'on ne sait plus ce qu'est le prêtre. Vivre seul, dans la pauvreté, la chasteté et l'obéissance, tout ça pour n'être finalement qu'une sorte d'assistante sociale ? Pas très enthousiasmant ! Le prêtre est infiniment plus que ça. C'est l'homme le plus puissant du monde. A l'heure fixée, le prêtre célèbre la Sainte Messe et fait ainsi venir entre ses doigts consacrés Celui que le Ciel ne peut contenir. Dieu a besoin du prêtre pour donner la communion ou l'absolution. Le prêtre est le signe vivant de la présence de Dieu. C'est pour lui une éminente dignité mais aussi une enthousiasmante exigence de sainteté.
Le Saint Curé d'Ars n'hésitait pas à dire que s'il rencontrait un prêtre et un ange, il saluerait le prêtre avant de saluer l'ange. L'ange est l’ami de Dieu, mais le prêtre tient la place même de Dieu. Le prêtre est médiateur, intercesseur. Il participe à l'angoisse du Christ pour le salut des âmes. Le saint Curé d'Ars disait encore que "lorsqu'on veut détruire la religion, on commence par attaquer le prêtre. Après Dieu, le prêtre c'est tout !... Le prêtre ne se comprendra bien que dans le Ciel... Si l'on comprenait bien le prêtre sur La terre, on mourrait non de frayeur, mais d'amour". Finalement, si tous les prêtres et tous les fidèles étaient bien conscients de la beauté et de la grandeur du sacerdoce, il ne fait pas de doute qu'il n'y aurait pas l'ombre d'une crise des vocations.
A l'exemple de Notre-Dame, qui sût offrir son Fils unique en Sacrifice, nous avons tous le devoir de nous soucier des vocations, qu'elles soient sacerdotales ou religieuses. Prions donc pour que ces vocations augmentent en quantité et en qualité et soyons nombreux le 13 Septembre sur les routes d'Ars avec les séminaristes de Wïgratzbad pour prier le Saint Curé et implorer Notre Dame du Sacerdoce :
Vierge Marie, Mère du Christ-Prêtre,
Mère des prêtres du monde entier,
Vous aimez tout particulièrement les prêtres
Parce qu'ils sont les images vivantes de votre Fils Unique.
Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre,
Et Vous L'aidez encore dans le Ciel.
Nous vous en supplions, priez pour les prêtres !
Priez le Père des Cieux pour qu'Il envoie des ouvriers à sa moisson.
Priez pour que nous ayons toujours des prêtres
Qui nous donnent les Sacrements,
Nous expliquent l'Evangile du Christ,
Et nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu !
Vierge Marie, demandez Vous-même à Dieu le Père
Les prêtres dont nous avons tant besoin;
Et puisque Votre Cœur a tout pouvoir sur Lui,
Obtenez-nous, O Marie, des prêtres qui soient des saints ! Ainsi soit il.
Abbé Brice Meissonnier, fssp.
Communicantes Numéro 27 - Septembre 2009
Mes biens chers frères, l'heure est grave !
Non pas qu'en cette rentrée 2009, je veuille particulièrement vous rappeler qu'il y a dans le monde une crise financière sans précédent, ou que la grippe HlN1 va faire des ravages ! Non l'heure est grave, parce qu'aujourd'hui en France, l'Eglise perd 1000 prêtres par an.
Et en effet, on peut sans exagérer qualifier la situation de dramatique. Beaucoup de catholiques ne s'en rendent pas compte, mais ils vivent la fin d'une époque : celle de la profusion de prêtres.
Voici d'ailleurs quelques chiffres :
• En 1950 en France, il y avait 10000 séminaristes. Il y en a aujourd'hui = 700.
• En 1947, toujours en France, on a ordonné 1649 prêtres et en 2009 = moins de 90.
• 65% des prêtres français ont plus de 65 ans et 5% seulement moins de 40 ans.
Alors oui, il v a bien une crise des vocations, liée à la crise du sacerdoce et à celle de l'Eglise. On parle avec optimisme d'un renouveau, mais il faut ouvrir les yeux : nous ne sommes même pas au creux de la vague. Déjà aujourd'hui des prêtres de 70 ans ont charge de 13 ou 14 paroisses... et ils ne seront pas remplacés.
Alors que faire ? La vocation, comme son nom l'indique, vient d'abord de Dieu : c'est Lui qui la fait germer dans l'âme. Mais Il veut que nous collaborions à son œuvre. Nous pouvons le faire de trois façons : en priant, en favorisant les vocations et en rendant au sacerdoce toute sa dimension. Et n'est-ce pas ce qu'a voulu le pape Benoît XVI en consacrant cette année au Sacerdoce sous le patronage du plus saint des prêtres, notre compatriote et voisin : le Saint Curé d'Ars ?
Il nous faut donc d'abord prier. C’est un devoir pour chacun. Notre-Seigneur Jésus-Christ nous le demande dans l'Evangile : "A la vue des foules, Il fut ému de compassion sur elles, car elles étaient accablées et gisaient comme des brebis sans pasteur. Alors, Il dit à ses disciples : la moisson est grande mais il y a peu d'ouvriers ; priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson". La prière pour les vocations est donc le principal remède contre la crise, puisque c'est le remède conseillé par Notre-Seigneur. Dieu ne cesse pas de susciter des "germes de vocation et d'apostolat" : Pie XI nous dit "qu'il n'y a pas moins d'adolescents aujourd'hui qu'autrefois appelés par Dieu à la vie sacerdotale ou religieuse, mais qu'il y en a beaucoup moins qui obéissent à la motion du souffle divin".
Dieu appelle toujours, mais presque personne ne lui répond. Ici toutes les familles ont aussi un rôle important : elles doivent favoriser les germes de vocation. Il faut que dans toutes les familles, les enfants aient un jour la possibilité de se poser sérieusement la question de leur vocation, et la liberté d'y répondre. Il est quand même troublant que beaucoup de parents catholiques considèrent une éventuelle vocation de leur enfant comme la pire des catastrophes. Bien au contraire, St Jean Bosco disait : « Le plus grand don que Dieu puisse faire à une famille, c'est un fils prêtre » et St Pierre Julien Eymard de renchérir : « Toute famille qui a un prêtre parmi ses membres est anoblie pour l'éternité ».
N'ayons donc pas peur de nous interroger si nous n'avons pas encore fait le choix de notre état de vie. Les motions de discernement sont nombreux : prière surtout, pratique des sacrements, direction spirituelle avec un bon prêtre, etc... Un moyen excellent pour savoir où Dieu nous veut est de faire une bonne retraite, par exemple selon la méthode de St Ignace. Et si nous avons déjà trouvé pour nous-mêmes, désirons quand même des vocations dans notre entourage, dans notre paroisse ou dans nos propres familles.
Le Christ n'a pas institué le sacerdoce comme quelque chose de facultatif. Le sacerdoce est indispensable à l'Église. La solution ne sera pas comme certain le prône, le mariage des prêtres. Si on n'a pas assez de générosité pour se donner entièrement à Dieu et aux âmes, c'est qu’on n'est pas capable d'être prêtre. D'ailleurs les pasteurs protestants sont mariés, mais la crise des vocations dans le protestantisme est encore pire que dans l'Église. J'ajouterai en citant Michelet que "jamais une Église à prêtres mariés n'aurait enfanté des Saint Bernard, des Saint Thomas, des Saint Vincent de Paul. A de tels hommes, il faut le recueillement solitaire... ou le monde pour famille". Enfin la solution n'est pas non plus le sacerdoce des femmes, pas parce que l'Église le refuse mais parce que le Christ ne le veut pas. D'ailleurs si les femmes avaient pu être prêtres, la Sainte Vierge aurait sûrement été évêque, et ce ne fût pas le cas !
Non, ces solutions n'en sont pas, à fortiori parce qu'elles sont exigées à corps et à cris par les ennemis de l'Eglise. Ce qu'il faut c'est prier, agir surnaturellement et favoriser un climat propice au développement des vocations dans nos familles. Il faut aussi remonter aux sources de la crise et lutter contre les causes lointaines. Nous vivons dans une société matérialiste et athée, dans une ambiance hostile à l'Église et au sacerdoce. Donner sa vie avec générosité pour la gloire de Dieu et le salut des âmes parait absurde à nos contemporains. Le prêtre est méprisé et moqué. Mais les familles catholiques ne doivent jamais oublier l'éminente dignité du sacerdoce. Elles doivent enseigner le respect du prêtre. Ce respect n’est pas dû à leur personne, bien indigne, mais à leur état de consacré. Le prêtre est, par son ordination, le représentant de Dieu sur terre. Il est pris d'entre les hommes pour faire office de médiateur, de lien entre le Ciel et la terre.
C'est particulièrement visible dans notre liturgie. Ici nous touchons au fond du problème actuel. Il n'y a plus de vocation parce qu'on ne sait plus ce qu'est le prêtre. Vivre seul, dans la pauvreté, la chasteté et l'obéissance, tout ça pour n'être finalement qu'une sorte d'assistante sociale ? Pas très enthousiasmant ! Le prêtre est infiniment plus que ça. C'est l'homme le plus puissant du monde. A l'heure fixée, le prêtre célèbre la Sainte Messe et fait ainsi venir entre ses doigts consacrés Celui que le Ciel ne peut contenir. Dieu a besoin du prêtre pour donner la communion ou l'absolution. Le prêtre est le signe vivant de la présence de Dieu. C'est pour lui une éminente dignité mais aussi une enthousiasmante exigence de sainteté.
Le Saint Curé d'Ars n'hésitait pas à dire que s'il rencontrait un prêtre et un ange, il saluerait le prêtre avant de saluer l'ange. L'ange est l’ami de Dieu, mais le prêtre tient la place même de Dieu. Le prêtre est médiateur, intercesseur. Il participe à l'angoisse du Christ pour le salut des âmes. Le saint Curé d'Ars disait encore que "lorsqu'on veut détruire la religion, on commence par attaquer le prêtre. Après Dieu, le prêtre c'est tout !... Le prêtre ne se comprendra bien que dans le Ciel... Si l'on comprenait bien le prêtre sur La terre, on mourrait non de frayeur, mais d'amour". Finalement, si tous les prêtres et tous les fidèles étaient bien conscients de la beauté et de la grandeur du sacerdoce, il ne fait pas de doute qu'il n'y aurait pas l'ombre d'une crise des vocations.
A l'exemple de Notre-Dame, qui sût offrir son Fils unique en Sacrifice, nous avons tous le devoir de nous soucier des vocations, qu'elles soient sacerdotales ou religieuses. Prions donc pour que ces vocations augmentent en quantité et en qualité et soyons nombreux le 13 Septembre sur les routes d'Ars avec les séminaristes de Wïgratzbad pour prier le Saint Curé et implorer Notre Dame du Sacerdoce :
Vierge Marie, Mère du Christ-Prêtre,
Mère des prêtres du monde entier,
Vous aimez tout particulièrement les prêtres
Parce qu'ils sont les images vivantes de votre Fils Unique.
Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre,
Et Vous L'aidez encore dans le Ciel.
Nous vous en supplions, priez pour les prêtres !
Priez le Père des Cieux pour qu'Il envoie des ouvriers à sa moisson.
Priez pour que nous ayons toujours des prêtres
Qui nous donnent les Sacrements,
Nous expliquent l'Evangile du Christ,
Et nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu !
Vierge Marie, demandez Vous-même à Dieu le Père
Les prêtres dont nous avons tant besoin;
Et puisque Votre Cœur a tout pouvoir sur Lui,
Obtenez-nous, O Marie, des prêtres qui soient des saints ! Ainsi soit il.
Abbé Brice Meissonnier, fssp.
Communicantes Numéro 27 - Septembre 2009