SOURCE - Ennemond - Forum Catholique - 26 septembre 2009
Parfois, on lit çà et là que Benoît XVI attend que la FSSPX fasse amende honorable au travers des discussions doctrinales, qu’elle daigne baisser le front et reconnaître sans condition ce que fut le concile Vatican II. C’est ce qu’on entend par exemple dans la bouche d’un archevêque de Stockholm révolté au point de laisser son pape et son père en pâture aux télévisions les plus anticléricales. Cette solution paraît fort hasardeuse et irréaliste car la Fraternité ne songe pas le moins du monde à abolir les efforts de son fondateur qui avait montré les profondes ambiguïtés d’un concile qui se voulut purement pastoral et surtout pas doctrinal.
Alors les discussions devraient-elles échouer ? Ce serait là la fin d’un pontificat. Benoît XVI a – je ne pense pas exagérer en l’affirmant – joué son pontificat sur l’affaire de la restauration de la Tradition catholique. Les grands événements qui l’ont jalonné, qui ont vraiment occupé les journalistes depuis quatre ans sont, au-delà de ses principaux voyages : la libération de la messe et la levée de l’excommunication qu’il faut placer dans la perspective du discours à la Curie du 22 décembre 2005, effectivement passé plus inaperçu aux yeux des journalistes les moins avertis.
Les esprits sont en émoi, les regards sont attentifs et le pape, discret et obstiné, continue cette feuille de route qui lui tient tant à cœur et qui fut établie un certain 29 août 2005 à Castel Gandolfo. Avant son pontificat, à un évêque du centre de l’Europe le cardinal Ratzinger avait confié qu’il avait notamment un point sur la conscience : « la Fraternité ». Avec elle, il veut bâtir une certaine idée de l’Église. Dario Castrillon Hoyos, Albert Ranjith, Guido Pozzo, Charles Morerod font ou ont fait partie de son dispositif. Tout ce projet si finement mené tombe dans un entonnoir, vers une porte fermée et derrière laquelle nul ne sait ce qui va se passer dans quelques jours : des discussions doctrinales qui vont réunir une demi-douzaine d’hommes. De ces discussions va résulter un enjeu grave : tout ce que le pape a disposé jusqu’à maintenant va se vouer à un terrible échec ou à un franc succès. Le pape a besoin que ces discussions aboutissent pour le plus grand bien de l’Église.
A mon avis et ce n’est qu’un avis, le grand fruit de ces discussions sera le désamorçage d’un concile perçu comme un changement, comme une nouveauté, comme une révolution. Ce qui avait rendu important le Concile – son caractère de rupture – une fois désamorcé, une fois rendu au rang de discutable car simplement pastoral, risque de le rendre inintéressant et de le placer en retrait total. Benoît XVI, rejoignant ainsi Mgr Lefebvre, redira ce que le cardinal Ratzinger avait dit en 1988 : « La vérité est que le Concile lui-même n'a défini aucun dogme. Il a voulu de manière consciente s'exprimer selon un registre plus modeste, comme un concile simplement pastoral; cependant, beaucoup l'interprètent comme s'il était un "super-dogme" qui enlève à tout le reste son importance. »
Ce qui était pastoral en 1960 ne le sera peut-être plus cinquante ans plus tard. L’ère de Vatican II sera révolue et c’est l’un de ses derniers experts qui l’aura voulu. Il laissera encore quelques évêques chanter les gloires et les victoires de cette réunion des évêques dans les années soixante mais Rome en aura finalement tiré les conclusions.
Parfois, on lit çà et là que Benoît XVI attend que la FSSPX fasse amende honorable au travers des discussions doctrinales, qu’elle daigne baisser le front et reconnaître sans condition ce que fut le concile Vatican II. C’est ce qu’on entend par exemple dans la bouche d’un archevêque de Stockholm révolté au point de laisser son pape et son père en pâture aux télévisions les plus anticléricales. Cette solution paraît fort hasardeuse et irréaliste car la Fraternité ne songe pas le moins du monde à abolir les efforts de son fondateur qui avait montré les profondes ambiguïtés d’un concile qui se voulut purement pastoral et surtout pas doctrinal.
Alors les discussions devraient-elles échouer ? Ce serait là la fin d’un pontificat. Benoît XVI a – je ne pense pas exagérer en l’affirmant – joué son pontificat sur l’affaire de la restauration de la Tradition catholique. Les grands événements qui l’ont jalonné, qui ont vraiment occupé les journalistes depuis quatre ans sont, au-delà de ses principaux voyages : la libération de la messe et la levée de l’excommunication qu’il faut placer dans la perspective du discours à la Curie du 22 décembre 2005, effectivement passé plus inaperçu aux yeux des journalistes les moins avertis.
Les esprits sont en émoi, les regards sont attentifs et le pape, discret et obstiné, continue cette feuille de route qui lui tient tant à cœur et qui fut établie un certain 29 août 2005 à Castel Gandolfo. Avant son pontificat, à un évêque du centre de l’Europe le cardinal Ratzinger avait confié qu’il avait notamment un point sur la conscience : « la Fraternité ». Avec elle, il veut bâtir une certaine idée de l’Église. Dario Castrillon Hoyos, Albert Ranjith, Guido Pozzo, Charles Morerod font ou ont fait partie de son dispositif. Tout ce projet si finement mené tombe dans un entonnoir, vers une porte fermée et derrière laquelle nul ne sait ce qui va se passer dans quelques jours : des discussions doctrinales qui vont réunir une demi-douzaine d’hommes. De ces discussions va résulter un enjeu grave : tout ce que le pape a disposé jusqu’à maintenant va se vouer à un terrible échec ou à un franc succès. Le pape a besoin que ces discussions aboutissent pour le plus grand bien de l’Église.
A mon avis et ce n’est qu’un avis, le grand fruit de ces discussions sera le désamorçage d’un concile perçu comme un changement, comme une nouveauté, comme une révolution. Ce qui avait rendu important le Concile – son caractère de rupture – une fois désamorcé, une fois rendu au rang de discutable car simplement pastoral, risque de le rendre inintéressant et de le placer en retrait total. Benoît XVI, rejoignant ainsi Mgr Lefebvre, redira ce que le cardinal Ratzinger avait dit en 1988 : « La vérité est que le Concile lui-même n'a défini aucun dogme. Il a voulu de manière consciente s'exprimer selon un registre plus modeste, comme un concile simplement pastoral; cependant, beaucoup l'interprètent comme s'il était un "super-dogme" qui enlève à tout le reste son importance. »
Ce qui était pastoral en 1960 ne le sera peut-être plus cinquante ans plus tard. L’ère de Vatican II sera révolue et c’est l’un de ses derniers experts qui l’aura voulu. Il laissera encore quelques évêques chanter les gloires et les victoires de cette réunion des évêques dans les années soixante mais Rome en aura finalement tiré les conclusions.