SOURCE - Max Barret - Le Courrier de Tychique n°302 - 20 septembre 2009
Que reste-t’il à négocier?
« La Vie » vient de publier (14 septembre) un article intitulé « Fraternité St Pie X : Enfin le débat sur le fond». On y lit:
« Les discussions théologiques » entre le Vatican et la FSSPX doivent conditionner le retour plein et définitif du groupe intégriste à la communion de l’Eglise. Or, d’après les déclarations du cardinal archevêque de Vienne, Christoph Schönborn au quotidien bavarois « Passauer Neue Presse », le 12 septembre, leur ouverture est imminente. »
Dans la même interview le cardinal ajoute : « La seule motivation des efforts de Benoît XVI pour ouvrir ce dialogue est de ramener au bercail un groupe de catholiques qui s’est séparé de l’Eglise. »
L’objectif est donc clairement affiché : « retour plein et définitif de la FSSPX à la communion de l’Eglise»! « Ramener au bercail » la FSSPX! Par ailleurs, il s’agira pour le Vatican de « clairement signifier aux lefebvristes ce qui n’est « pas négociable » : la position à l’égard des Juifs, des autres religions, chrétiennes et non chrétiennes, et le droit fondamental de l’être humain à la liberté religieuse. » (« La Vie » - 14 septembre) Pas négociable!
On dira, il reste la messe! Voyons cela : « Même si le pape Benoît XVI a autorisé la célébration de la messe de St Pie V, et même s’il plaide pour une plus grande « sacralité » de la liturgie par la réintroduction d’éléments rituels anciens – comme le fait de célébrer le dos au peuple, de réciter certaines prières en latin, ou de donner la communion à genoux – il n’a nullement l’intention de supprimer le missel de Paul VI (concocté par un Franc-maçon! ndlr) (…) dont il défend la richesse ». (« La Vie » – même numéro). Inutile de rêver! La messe, la vraie, la seule messe, restera « extraordinaire », en retrait de la « messe bâtarde » (dixit Mgr Lefebvre)!
Par ailleurs, le cardinal explique que : ce sont-là « des thèmes cruciaux puisqu’ils engagent le fond de la foi, en abordant la question du Salut et de la place de l’Eglise catholique dans le projet divin. » (op.cit.)
Eh bien! Si nous savons lire, il n’y aura rien à négocier sur ces « thèmes cruciaux » « qui engagent le fond de la foi »! Pour tout catholique qui s’est engagé dans la défense de l’oeuvre et du combat de Mgr Lefebvre, c’est un véritable camouflet certainement ressenti comme tel par bon nombre de fidèles de la FSSPX!
Certes, dans le n° 121 de la revue « Iesus Christus » Mgr de Galaretta affirme : « Nous savons que tant qu’il n’y aura pas un retour de Rome à la Tradition, quelque accord pratique ou canonique que ce soit est incompatible avec la confession et la défense publiques de la foi et signifierait notre mort. Dans le meilleur des cas, et humainement parlant, nous en avons pour plusieurs années de discussions. »
Mgr de Galaretta nous permettra bien d’évoquer, respectueusement, les réflexions que cette déclaration nous inspire. « Plusieurs années »? « Dans le meilleur des cas »? Et encore est-il certain du résultat? … Mais en attendant que vont devenir les âmes? Ne vont-elles pas continuer à se perdre par une lente et sournoise dérive, générée, dans bon nombre de nos chapelles, par des sermons de moins en moins critiques, de plus en plus bienveillants pour Benoît XVI, dont on n’ose plus dénoncer les errements… quand on ne les justifie pas? C’est déjà nettement perceptible aujourd’hui! Alors dans plusieurs années!...
« Esto fidelis » le sermon du RP Avril pour le 15 août!
Le RP Maurice Avril m’a fait l’honneur de me communiquer le texte intégral de son sermon du 15 août dernier, et de m’accorder la permission de le publier. Pris par la place, je regrette infiniment de ne pouvoir vous en adresser la totalité. Mais en voici les extraits qui me paraissent le plus en phase avec la situation actuelle. Et tout d’abord l’introduction :
« Chaque année, au Grand Séminaire d’Alger, notre saint archevêque, Mgr Leynaud nous amenait à, l’étage de notre classe de théologie, ouvrait deux battants, nous conviait à entrer et nous déclarait solennellement : « C’était là! Vous êtes dans la salle du toast! » Et dans une grande émotion il continuait : « C’était le 12 novembre 1890, le cardinal Lavigerie avait invité une soixantaine des plus hautes personnalités de la magistrature et de l’armée. Voici la place de l’amiral Duperré, son escadre mouillait alors en rade d’Alger. A la fin du repas, le cardinal, debout, levait son verre, et, devant ce parterre de royalistes de la France profonde, annonçait de la part de Léon XIII le ralliement de l’Eglise à la République. S’en était suivi un silence cataleptique. »
« Était-ce la fin du monde? Certes, la fin d’un monde, la fin de l’ère chrétienne. En toute réalité, ce ralliement c’était le crash fatal de l’Église dans les filets maçonniques. C’était, enfin, le couronnement de l’offensive maçonnique et le glas de la Sainte Église. Sans drame, la mentalité chrétienne allait se couler dans la pensée devenue unique. »
« Tout ralliement impose une allégeance servile à la doctrine que l’on condamnait en condamnant la doctrine que l’on défendait. Nous, chrétiens, c’est le Christ que nous défendons, le Christ qui s’est proclamé la Vérité dans toute son intégrité, et en sa Personne et en ses Enseignements. C’est la Sainte Église que nous défendons, l’unique Église du Christ, « épouse bien aimée » du Christ ». (…)
Et, après un survol de toute l’oeuvre que Dieu a bien voulu lui donner la grâce d’accomplir – et elle est immense – il termine ainsi son sermon :
« Le combat dure depuis 40 ans, et pour quelques-uns un demi siècle. Hélas! Peu à peu les ardeurs se sont refroidies, soit par essoufflement, usure, lassitude devant la longueur et la complexité de la crise, soit encore par faiblesse, aveuglement ou lâcheté, soit même par une certaine contamination de cette pensée unique qui pollue les esprits ou aussi par conformisme ou complexe de la normalité, soit enfin devant les mirages, les pièges ou les promesses!
« Alors que la situation est plus gravissime que jamais, les forces occultes peuvent désormais lancer l’assaut final contre le Christ et son Église. Quant au contexte, il est le même que voici 40 ans : l’héroïsme sera-t’il le même ou le front sera-t’il déserté. La majorité avait glissé dans le complexe conciliaire, glissera-t’elle aujourd’hui dans un complexe de ralliement? S’incorporer au système, c’est trahir la Tradition! (…)
« Non seulement nous voulons combattre, mais nous en appelons au combat. Frères et soeurs dans le Christ, réveillez-vous, redressez-vous, rejoignez les premières lignes! Vous constatez que l’enjeu du combat n’a pas changé : il faut garder la foi dans toute son intégrité. Et comment? En refusant tout ce qui provoque le naufrage de la foi. En clair, il faut absolument refuser la messe nouvelle et le Concile, sans concessions, sans compromissions!
« Le Concile : les théologiens progressistes, comparses et complices des loges, ont exhumé les erreurs, condamnées par les papes de Pie IX à Pie XII, pour imposer le néo-modernisme et l’humanisme intégral, à savoir une autre foi, fondamentalement opposée, et par là une nouvelle religion qui pourra s’inféoder à la religion universelle! La nouvelle messe est arrivée pour justifier la légitimité du Concile. Collusion indéniable, il la fallait cette messe pour faire passer le concile ; il le fallait ce concile pour faire avaler cette messe!
« Esto fidelis », restons fidèles : je n’attaque ni groupes, ni personnes, je justifie la logique et la nécessité du combat. « Esto fidelis » ma déclaration ne doit surprendre personne, c’est dés le début, depuis un demi siècle que j’ai mené ce combat précis. S’il faut le décupler, c’est que la gravité de la situation s’est décuplée ; mes précisions ne peuvent qu’en sortir décuplées! « Esto fidelis », réveillez-vous, redressez-vous, le Coeur Immaculé de Marie ne pourra triompher que si vous vous portez aux premières lignes! » (…)
« En pleine communion! »
Je ne saurais dire la joie qui m’envahit en me sentant en pleine communion avec ce géant de la foi! Aussi, par le canal de ce modeste bulletin, j’invite toux ceux qui le lisent à « se réveiller, se redresser» fermement, courageusement car « s’incorporer au système, c’est trahir la Tradition.» Merci de votre soutien, mon Père! Que Dieu vous garde encore longtemps!