27 septembre 2009

[Max Barret - Courrier de Tychique] Les canonisations conciliaires…

SOURCE - Max Barret - extrait du Courrier de Tychique n°303 - 27 septembre 2009


Les canonisations conciliaires…

Depuis le Concile, nous assistons à une véritable inflation des canonisations ! Certaines sont amplement méritées. D’autres surprennent, pour ne pas dire plus ! Le cas le plus emblématique est celui de Mgr Escriva de Balaguer (fondateur de l’ «Opus Dei »). Décédé à Rome le 26 juin 1975, il fut béatifié le 17 mai 1992 et canonisé le 6 octobre 2002 par Jean-Paul II… alors que Mgr Lefebvre est mort excommunié !

On trouve sur le site « Nouvelles de Chrétienté » – n° 77 de septembre-Octobre 2002 – des révélations qui ne plaident guère en faveur de cette canonisation… hâtive ! Passons sur l’affirmation du cardinal Poletti dans le décret officiel d’introduction de son procès de béatification : « Il a été reconnu comme un précurseur du concile » – ceci expliquant certainement cela – mais il existe bien d’autres faits quelque peu troublants ! Il y a, par exemple, ce fameux « secret » imposé aux membres de l’ « Opus Dei » qui, bien qu’atténué lors de son érection en prélature personnelle, n’en perdure pas moins, si l’on en croit Arnaud de Lassus ( in « Action familiale et Scolaire » - 1992 – « L’ Opus Dei : textes et documents ») A tel point que l’on y fait tout pour préserver le caractère laïc, et même séculier de ses disciples, sollicités, par ailleurs à être ordonnés prêtres… tout en restant laïcs! Le quartier général de l’«Opus Dei» à Rome n’a pas reçu un nom religieux, il n’est placé sous aucun patronage, contrairement à ce qui se fait dans les institutions catholiques : la maison mère est donc baptisée « Villa Tevere ». La résidence universitaire féminine a été nommée « Villa des Palmiers ». Et que dire des révélations de certaines familles trompées! Cette canonisation ne semble donc pas présenter les signes de sainteté requis en pareille circonstance, loin de là!

Or, et c’est ce qui est extrêmement troublant, le pape est infaillible dans la canonisation, comme l’enseignent presque unanimement les théologiens et les canonistes (St Thomas, St Antonin, St Robert Bellarmin, Suarez…) C’est du moins ce qu’affirme un prêtre ami qui s’est penché sur cette grave question et qui m’écrit : «Il n’est pas possible qu’un pape induise en erreur l’Eglise universelle, dans les matières concernant la Foi ou la Morale, car alors ce serait dresser un autel au diable en proposant – par exemple – un damné à la vénération des fidèles» …

La canonisation est un acte solennel par lequel le Pape, jugeant en dernier ressort et portant une sentence définitive, inscrit au catalogue des Saints un serviteur de Dieu précédemment béatifié. Cette sentence définitive, notifiée officiellement urbi et orbi, est prononcée par le Souverain Pontife dans la plénitude de sa puissance apostolique, au coeur de cérémonies grandioses qui en révèlent l’importance. Et, en des temps normaux (!) il n’y a rien… de plus normal ! En effet, à défaut, comment les fidèles pourraient-ils connaître, vénérer et implorer ceux qu’ils doivent considérer comme leurs modèles et leurs intercesseurs ?

Ce prêtre écrit aussi : « Les Souverains Pontifes eux-mêmes on souvent affirmé leur infaillibilité dans les Bulles de Canonisation. Par exemple Sixte IV pour la canonisation de St Bonaventure : « confitentes quod hac canonisatione non permittat Deus nos errare » (Cf. Acta sanctorum, Julii,T.3 – p.796) . Benoît XIV dit la même chose dans «De Servor Dei») Et il cite aussi un extrait de la Bulle « Exurge Domine » du 15 juin 1520 de Léon X (1513-1521): « Si Luther était venu à Rome(…) nous lui eussions montré clair comme le jour que les Saints Pontifes Romains, nos Prédécesseurs n’ont jamais erré dans leurs canons ou constitutions qu’il s’efforce d’attaquer ».

On comprend bien mieux, dés lors, l’expectative dans laquelle les simples fidèles sont plongés depuis le « tsunami » conciliaire! Comment un pape, réputé infaillible dans ce domaine, peut-il porter un « damné » sur les autels? Ce prêtre évoque alors le cas de Charlemagne, canonisé le 29 décembre 1166, par … un antipape : « S’il existe une faille dans les canonisations actuelles, comme il y en a eu autrefois avec les canonisations faites par des antipapes, ce n’est pas en faisant un choix entre les anciens et les nouveaux saints que nous resterons catholiques. C’est en se posant honnêtement la question de l’existence –ou non– d’un nouvel antipape, sans en faire une maladie, et surtout en observant les règles de St Ignace, sur la «désolation», dans ses « Exercices ». (Livre bleu – Cinquième règle, n° 318 et suivantes – ndlr).

Je lui laisse la responsabilité de cette conclusion.