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       | "Aux catholiques du diocèse         de Créteil, aux habitants du Val de Marne" par Mgr Santier |         | 30 janvier 2009 - eglise.catholique.fr |       | Je comprends l’émotion et le trouble de beaucoup d’entre vous, et de       ceux que vous côtoyez chaque jour, suite à la décision du Pape Benoît       XVI. Le trouble est accentué par la simultanéité de l’annonce, dans les médias,       de la décision du Pape et des déclarations négationnistes de       Monseigneur Richard Williamson.
 
 Il est important de distinguer les deux événements. Les propos de       Monseigneur Williamson sont inacceptables et inadmissibles, un déni de la       vérité historique, et nous ne pouvons admettre sur ce point aucune       concession.
 
 Nos frères Juifs, habitant dans Val de Marne, peuvent être assurés de       mon engagement et de celui de l’Église diocésaine, à combattre toute       forme d’antisémitisme, comme toute forme d’exclusion vis à vis       d’autres communautés croyantes, ou toute forme de racisme, et je       partage leur émotion.
 
 La décision du Pape Benoît XVI de lever l’excommunication des quatre       évêques, ordonnés par Monseigneur Lefebvre, est d’un autre ordre.       Cette décision est loin de conclure le dossier.
 
 Il est hors de question, dans notre diocèse, de remettre en cause       l’enseignement du Concile Vatican II : l’émergence du visage de l’Église       comme communion et complémentarité des vocations au service du Peuple de       Dieu, l’engagement de l’Église dans la société, notamment auprès       des plus pauvres, la liberté de conscience, le dialogue œcuménique, qui       a un fondement évangélique, et les relations avec les autre religions.
 
 Mais, nous pouvons entrer dans la compréhension de l’intention du Pape.       Il a essayé jusqu’au dernier moment d’empêcher Monseigneur Lefebvre       de commettre l’irréparable qui brisait la communion. Il a partagé la       souffrance de Jean-Paul II : la rupture de communion dans l’Église. Il       ne veut pas que cette fracture demeure durant des siècles.
 
 En donnant la possibilité de célébrer la messe dans le rite précédant       le Concile, et en levant l’excommunication, il veut ouvrir le chemin du       dialogue en vérité et de la réconciliation.
 
 Mais ce dialogue demandera encore du temps pour cheminer vers la pleine       communion, et le décret souligne bien que l’acceptation de       l’enseignement du Magistère du Pape comprend l’acceptation entière       du Concile Vatican II.
 
 En accueillant ce désir légitime du Saint Père, notre Église diocésaine       ne change pas de cap : elle demeure une Église à l’écoute de la       Parole de Dieu et à l’écoute des hommes et des femmes de ce temps,       engagée dans l’histoire. Elle est faite pour le monde, pour annoncer       l’Évangile à toutes les générations, soutenir l’espérance des       hommes en ce temps de crise économique et sociale.
 
 Ne nous laissons pas troubler. Que l’espérance habite nos cœurs.
 
 Tournons-nous vers ce qui doit nous préoccuper : proposer la Parole de       Dieu à tous, comme nous le vivrons dans le grand rassemblement du 14       juin, où j’invite chacun et chacune d’entre vous.
 
 Mgr Michel Santier
 Evêque de Créteil
 
 Le 30 janvier 2009
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