16 janvier 2009





A l'aube de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens: Noël à Amiens?
16 janvier 2009 - Lettre 161 de paixliturgique.com
Dimanche dernier, 11 janvier 2009, à Amiens, le thermomètre indique -14° C, une épaisse couche de verglas recouvre la chaussée.

Cela fait quatorze mois, jour pour jour, que des catholiques d’Amiens attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise et leur prêtre, sont contraints d’assister à la célébration des Saints Mystères… dans la rue, à la porte d’églises pourtant vides de la ville.

Pour ces femmes, ces enfants, ces personnes âgées et tous ces hommes, il n’y a pas de place dans le diocèse d’Amiens. A l’évêché, on leur répond comme l'hôtelier de Bethléem de l'Evangile : « il n’y a pas de place pour vous à l’hôtellerie, allez voir ailleurs ».

Quel crime ont-ils commis ? Le prêtre qui célèbre la messe et qui leur administre les sacrements, Monsieur l’abbé Lorber, appartient à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X fondée par Monseigneur Marcel Lefebvre, dont Rome nous dit qu’elle n’est pas encore « en communion parfaite » avec le siège de Pierre mais avec qui il faut travailler à la réconciliation.

Alors que le dialogue semble bloqué et qu’aucune solution ne semble humainement possible, le Bon Dieu, ne vient il pas de montrer bien simplement ce qu’il convient de faire ?

En effet, ce matin-là, alors que la dureté du froid rend impossible la célébration de la messe à l’extérieur, la porte de la cathédrale est ouverte. En raison de la température, la messe de la cathédrale est célébrée dans une chapelle physiquement séparée de la cathédrale. Il n’y a donc pas d’office ce matin-là à la cathédrale d’Amiens.

La communauté sans-papiers d’Amiens qui se trouve exclue et à la rue depuis quatorze mois, décide donc d’entrer pacifiquement dans la cathédrale, le temps de la messe qui sera donc célébrée dans la cathédrale, vide ce matin.
C’est sur l’autel latéral dédié à Saint Joseph – à qui aussi en d’autres temps on avait dit « il n’y a pas de place pour vous à l’hôtellerie » que la messe est célébrée dans un grand calme et un grand recueillement.

Le curé de la cathédrale, témoin de la scène, dans un souci de Paix, n’est pas intervenu pour demander à ses frères catholiques de quitter les lieux ni n’a tenté quoi que ce soit pour empêcher la célébration de la messe.

Voilà une belle leçon que nous fait la Providence qui, à travers ces températures extrêmes, amène les différents protagonistes à réaliser la simplicité de la solution à cette querelle incompréhensible.

« Laissez-les prier » disait en d’autres temps le grand Pape Jean-Paul II interrogé sur la présence de catholiques attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise à Saint-Nicolas du Chardonnet (Paris 5ème).

Voilà la solution : laissez prier paisiblement la communauté d’Amiens dans une des églises vides de la ville.

Que les autorités diocésaines d’Amiens soient rassurées, personne ne leur demande de dire qu’il n’y a pas de problème entre Rome et la Fraternité Saint-Pie-X (mais est-ce à l’évêché d’Amiens de régler ce problème ?), personne ne leur demande de dire qu’elles sont d’accord avec la Fraternité Saint-Pie-X.

On demande simplement à l’évêché d’Amiens un peu d’humanité.
On demande simplement à l’évêché d’Amiens d’avoir un comportement tel qu’on ne puisse pas dire de lui : « En regardant le passé, les divisions qui ont lacéré le corps du Christ au cours des siècles, on a continuellement l’impression qu’aux moments critiques où la division commençait à naître, les responsables de l’Eglise n’ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l’unité; on a l’impression que les omissions dans l’Eglise ont eu leur part de culpabilité dans le fait que ces divisions aient réussi à se consolider. » (Lettre de Benoît XVI aux évêques accompagnant le Motu Proprio du 7 juillet 2007).


Ce dimanche 11 janvier 2009, la célébration de la messe traditionnelle à la cathédrale s’est passée dans une grande simplicité, à l’image de l’extrême simplicité de la crèche.

Tout s’est passé dans le calme le plus absolu, la dignité et le respect mutuel.

La face du monde et de l’Eglise n’a pas été bouleversée par la célébration paisible de cette messe, le voile de la cathédrale d’Amiens ne s’est pas déchiré.
Est-ce donc si compliqué de trouver une solution chrétienne à cette situation inadmissible à l’aulne de l’entrée dans la semaine de l’unité des chrétiens ?
Il y a de nombreuses églises vides à Amiens. Serait-ce si compliqué de proposer à la communauté d’Amiens – au moins pour l’hiver – d’entrer dans une d’entre elles, le temps d’une messe, chaque dimanche ?

La réponse est évidente pour tous les hommes de bonne volonté.


Prions pour que dimanche prochain, 18 janvier 2009, Premier jour de la semaine de prières pour l'unité des chrétiens, les portes de la cathédrale soient à nouveau ouvertes pour la communauté amiénoise exclue ou que d’ici là, une autre église lui soit proposée.

Soyons nombreux dimanche prochain à Amiens pour soutenir cette démarche de Paix et de réconciliation qui, plus que tous les discours, sera pour tous un signe fort de charité et d'unité autour de la Foi en Notre-Seigneur.