Reprenons l'affaire au départ. Le pape souhaite rétablir avant tout une confiance. Je crois que c'est aussi le but de la FSSPX en demandant ces préalables : Qu'une confiance soit restaurée pour parler doctrine.
Si une simple "levée" était annoncée, elle ne toucherait donc que les quatre évêques vivants, laissant les deux défunts dans les oubliettes de l'Histoire. La grande partie des fidèles de la FSSPX, mais également - il faut bien l'avouer de l'IBP ou de Campos seraient dans l'incompréhension. On aurait rendu justice à la messe (par le Motu Proprio) mais pas à celui qui l'a sauvegardée. Honnêtement, côté diplomatie, je crois le pape beaucoup plus fin que ne le laisseraient entendre certains.
Plusieurs éléments vont d'ailleurs dans ce sens.
- Fernandez de La Ciguena qui a lancé tous ces bruits, dès samedi, l'avait dit dès le mois de novembre. Il s'agira d'un "retrait". Il s'appuira notamment sur l'existence d'un cas de nécessité à partir des canons 1323 et 1324 (thèse de l'abbé américain Gerald Murray).
- Benoît XVI a introduit cette idée lors de l'audience accordée à Mgr Fellay en août 2005. Il a demandé au cardinal Castrillon d'étudier afin de savoir s'il n'y avait effectivement pas état de nécessité en Allemagne ou en France à l'époque.
- Il me paraît que le mot de Tornielli "cancellare", c'est-à-dire "supprimer", a plus le sens de "annuler", c'est-à-dire "rendre nul" que de "lever" ou "retirer". Les italianisants chevronnés pourront peut-être m'éclairer face aux interprétations d'éditorialistes crucifiants.
- Enfin, le bouquet spirituel a bien été récité à l'intention du retrait (d'après la demande de Mgr Fellay). Je vois mal également la Vierge Marie faire de mauvais coups.
Bref, cette petite histoire de retrait ou de levée me semble constituer un dernier tronc d'arbre sur cette rivière en furie chariant brèves et articles et vers lequel vont se raccrocher quelques esprits chagrins pour qui la tasse semble difficile à avaler. On verra bien. |