J’aimerais, au seuil de ce carême, me faire l’écho de l’Eglise pour vous rappeler le fondement de ce temps liturgique privilégié, son mode d’emploi.
Le fondement du carême est la retraite que fit Notre-Seigneur durant quarante jours au désert et au cours desquels il jeûna, fut tenté par le diable et ressortit vainqueur de Satan pour toujours. Voulant perpétuer ce temps de grâces pour l’Eglise que furent ces quarante jours au désert de Jésus, les apôtres instituèrent, dans les premiers temps du christianisme, le carême comme un temps d’ascèse et de préparation à Pâques. Ce temps est donc certainement le plus vénérable de notre liturgie.
Le carême que l’on compare souvent à un entraînement sportif est à la fois un temps d’efforts et de progrès, un temps où il faut souffrir un peu, répéter les mêmes efforts sans cesse et sans progrès apparents pour s’apercevoir ensuite qu’imperceptiblement nous sommes plus forts, plus forts pour éviter les occasions dangereuses pour notre âme, plus fermes à nous dire chrétiens, plus pieux dans le secret, plus attentifs aux misères humaines qui nous entourent, plus patients envers les autres, moins prompts dans nos jugements...
Nos efforts et notre pugnacité auront payé !
Quels sont les moyens que l’Eglise nous désigne comme ayant fait leurs preuves pour réussir son carême ?
Tout d’abord, il y a bien sûr le jeûne et l’abstinence, les efforts sur ce que l’on mange, la mortification de notre gourmandise. Certes, ne résumons pas notre carême à cela mais ne tombons pas non plus dans l’écueil de nous dire que nous sommes au-dessus de cela. On a coutume de dire que la gourmandise est un péché français et, j’ajouterai, dans la capitale mondiale de la gastronomie, un péché lyonnais... A cela, nous devons ajouter un point d’effort particulier sur lequel nous nous examinerons souvent pour savoir si nous y sommes fidèles. Ensuite, l’Eglise nous invite à un effort de partage : c’est l’aumône de carême. Ce don est à faire par chacun à sa mesure et de préférence au profit d’œuvres compatibles avec le message évangélique transmis par l’Eglise. Notre Saint-Père le pape écrivait dans son premier message de carême qu’il faut que l’aumône pour être vraie «fasse mal».
Mais tout cela resterait très matériel si nous n’y joignions pas un effort particulier pour la prière et la lecture de la parole de Dieu. Prier plus, prier mieux, se mettre à l’école de Notre-Seigneur en écoutant ses paroles et en contemplant ses actions. On peut aussi, dans le cadre de cet effort, prendre une lecture de carême particulière : une vie de saint, un livre de spiritualité...
Que la très Sainte Vierge Marie nous accompagne dans notre itinéraire pénitentiel, qu’elle nous aide à arriver purifiés et renouvelés aux fêtes de Pâques. Je vous souhaite à tous un saint et fructueux carême.
Abbé Brice Meissonnier, fssp