21 janvier 2009





La galaxie traditionaliste
21/01/2009 - la-croix.com
– Il y aurait 200 000 intégristes et traditionalistes dans le monde, près de la moitié en France, les autres en Allemagne, aux États-Unis et en Amérique latine.

– Les intégristes sont principalement rassemblés autour de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX, fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre et dissoute le 6 mai 1975 par l’évêque de Lausanne, dont elle dépendait) qui compte 491 prêtres et 215 séminaristes.

– Les traditionalistes sont les fidèles attachés à la « forme extraordinaire du rite romain » qui ont refusé de suivre Mgr Lefebvre dans le schisme en 1988 ou sont revenus ensuite vers Rome. Il sont dispersés en différents instituts dépendant de la commission pontificale Ecclesia Dei (voir ci-dessous). Parmi eux, la Fraternité Saint-Pierre, créée en 1988 avec des transfuges de la FSSPX, rassemble 208 prêtres et 139 séminaristes. Il existe aussi des instituts et sociétés de vie apostolique comme l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre, la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, l’Institut Saint-Philippe-Neri ou encore l’Institut du Bon-Pasteur (fondé en 2006 par l’abbé Philippe Laguérie, ancien de la FSSPX)…

- La commission pontificale Ecclesia Dei a été créée en 1988 par Jean-Paul II pour favoriser le dialogue avec les prêtres et fidèles qui avaient refusé le schisme de Mgr Lefebvre tout en étant attachés à la liturgie préconciliaire. Outre le dialogue avec les lefebvristes, cette commission (dont est membre le cardinal Ricard) gère les nombreuses structures de traditionalistes ralliés à Rome.

– En France, une étude réalisée en 2006 par le groupe traditionaliste Oremus estimait à 80 000 les fidèles fréquentant une messe selon le rite tridentin, soit 35 000 intégristes et 45 000 traditionalistes. À lire
La Crise intégriste, Nicolas Senèze, Bayard, 2008. Dans cette synthèse historique fort accessible, le chef adjoint du service Religion de La Croix analyse le fossé doctrinal, difficilement franchissable, entre l’Église catholique et les intégristes. Au-delà de l’enjeu liturgique, c’est le Concile qui demeure la pierre d’achoppement.

Benoît XVI et «la paix liturgique», Christophe Geffroy, Cerf, 2008. Ce militant traditionaliste ouvert au dialogue, fondateur de la revue La Nef, analyse la crise actuelle en général et celle du motu proprio en particulier.

L’Extrême Droite et l’Église, Xavier Ternisien, Brepols, 1997. Un journaliste analyse les liens explicites entre certains acteurs de la scène intégriste et une idéologie nationaliste, xénophobe et raciste.

L’Affaire Lefebvre, Luc Perrin, Cerf (coll. « Bref »), 1989. Un historien raconte avec précision l’histoire du schisme intégriste et ses conséquences jusqu’à aujourd’hui.

La Crise dans l’Église et Mgr Lefebvre, Yves Congar, Cerf, 1976. Le futur cardinal dominicain, qui fut l’un des grands théologiens de Vatican II, analysait, dix ans après, l’enjeu essentiel que constitue la communion entre les catholiques.