23 janvier 2009





Mgr Williamson : l’évêque "réintégré" qui nie les chambres à gaz et la Shoah
23 janvier 2009 - golias.fr
Mgr Williamson est anglais et il est évêque. Il fait partie des quatre évêques excommuniés que Benoît XVI est en train de réintégrer dans la communion de l’Eglise. Or cet évêque vient de répéter à un journaliste suédois qu’il est persuadé que, pendant la dernière guerre, les chambres à gaz n’ont jamais existé et que ce ne sont pas six millions de juifs qui ont péri dans les camps d’extermination, mais "seulement" 200 000 ou 300 000 dans des camps de concentration…
Cette thèse défendue par ceux qu’on appelle "les négationnistes" est connue. Elle enfonce ses racines dans les marais de l’extrême-droite et même désormais dans ceux de l’ultra-gauche. Mais voilà que les Faurisson, Dieudonné et tous les tenants du "détail" peuvent désormais espérer recevoir une bénédiction épiscopale. Mgr Williamson, négationniste confirmé, est un évêque maintenant reconnu qui pourra donner légitimement le sacrement de confirmation à la filleule de qui vous savez.
Cette prise de position a au moins le mérite de faire un peu plus la lumière sur ceux qui font leur retour à la Maison. Et ce retour, il ne le font pas avec l’humilité de l’enfant prodigue, mais avec la morgue des croisés de la reconquête intégriste. Ils ont réussi à faire plier Rome. L’antisémitisme est un de leurs fondements théologiques, comme la haine de la République et de la démocratie (seul Dieu peut avoir la légitimité du pouvoir et donc le déléguer, au roi évidemment) ou comme le refus de la liberté religieuse et du Concile Vatican II. Si on ne peut pas affirmer que tous les intégristes sont systématiquement d’extrême-droite, on peut sans risque de se tromper dire que beaucoup baignent dans ce bouillon où macèrent toutes les nostalgies politiques ou sociétales du passé : la royauté, l’Eglise toute puissante du Moyen-Age, l’empire colonial de la Grande France, Jeanne d’Arc, Pétain (image du pouvoir fort, chrétien, libéré de la représentation nationale)…L’attachement au latin n’est qu’une de ces nostalgies, la seule neutre politiquement, sauf pour ce qu’elle révèle des structures de pensée de ses défenseurs. La bataille de la prière du vendredi saint pour les juifs (que l’on va voir revenir avec l’utilisation intégrale du vieux missel) n’est qu’une malheureuse illustration.
Mgr Williamson, un des nouveaux réintégrés, est, pour ses propos, passible de prison. Il le sait et l’a reconnu lui-même. Donc il ne s’agit pas chez lui d’un malheureux lapsus. Ce monsieur en violet intégral est un négationniste. Et il ne semble pas que ses convictions inquiètent beaucoup ni les responsables romains, ni ses collègues. Par contre, beaucoup d’intégristes en ont été gênés, sans doute moins pour le contenu, mais pour l’image que cette affaire donne d’eux. Ils se savent regardés. Les modérateurs des forums se sont très vite mobilisés pour nettoyer sans délai les traces de poudre, car il y en a eu.
Mais la réalité est têtue : l’Eglise catholique Romaine, avec la bénédiction de Benoît XVI compte au moins un évêque ouvertement négationniste. Et les autres ?