SOURCE - Conférence catholique des Baptisé-e-s Francophones - 18 avril 2012
Nous accueillons avec circonspection l’annonce du porte-parole du Vatican, le P. Lombardi, selon laquelle l’accord entre le Saint-Siège et les responsables de la Fraternité Saint-Pie-X serait en passe d’aboutir. En effet, la longue tradition de mensonge, de déloyauté et de parole donnée et reprise qui caractérise ce courant religieux justifie cette prudence. Le pape actuel, alors Préfet pour le Congrégation de la foi en fit lui-même, et de façon cuisante les frais voici 24 ans, lorsque, dans les jours qui précédaient les sacres des évêques qui allaient déclencher le schisme, il signa un accord avec Mgr Lefebvre, accord que celui-ci déchira sans hésitation moins de quarante-huit heures plus tard.
Les fidèles qui ont suivi Mgr Lefebvre dans le schisme, quoique faisant beaucoup de bruit, surtout en France représenteraient à l’échelle mondiale, selon les chiffres les plus souvent cités 400 000 personnes et 500 prêtres. Ces chiffres sont à mettre en perspective avec la population catholique, qui compte plus d’un milliard de personnes et 260 000 prêtres. Vu à l’échelle quantitative, c’est un non-évènement.
Reste le caractère symbolique du fait. S’il s’agit d’offrir au Saint-Père pour l’anniversaire de ses quatre-vingt-cinq ans, la réparation du camouflet qu’il a subi autrefois, nous sommes navrés que des motifs aussi personnels et légers puissent motiver un tel accord. Nous regrettons d’ailleurs que le pape Benoît, bien que de nombreux évêques français l’aient alerté, ne veuille pas prendre en compte l’idéologie politique aux antipodes de l’Evangile qui caractérisent le courant lefebvriste. L’émoi international soulevé pas l’affaire Williamson lors de la levée des excommunications en janvier 2009, n’a semble-t-il pas suffi.
Plus grave encore, il est certain que cet accord sera un signe donné à ceux qui veulent réduire à un chas d’aiguille l’ouverture au monde qu’a constitué le Concile de Vatican II.
Par ailleurs, la signature du préambule doctrinal par Mgr Fellay, n’assure nullement une adhésion sincère des membres et des sympathisants de la Fraternité Saint-Pie-X aux principes de l’Église catholique tels qu’ils sont concrètement vécus dans les diocèses, les paroisses, les aumôneries et les multiples mouvements d’inspiration catholique. Les catholiques fidèles à Vatican II, n’ont trouvé jusqu’à présent dans les propos des responsables de la Fraternité aucune intention de vivre avec tous les courants de l’Église dans une relation charitable et civilisée. Il est à craindre que l’accord, s’il est finalement signé de part et d’autre, ait comme principale conséquence d’importer à l’intérieur même de l’Église la calomnie, l’intimidation et la violence. En cela, le remède serait pire que le mal.
Sur la méthode, employée, nous nous sommes dès l’automne insurgés contre le fait qu’un accord qui semblait revenir sur les textes conciliaires soit négocié de façon secrète dans des conciliabules d’arrière bureau.
Le procédé continue à nous choquer et malgré notre respect, nous ne pouvons en donner quitus au Saint-Père. Le concile est l’autorité suprême de l’Église catholique. Les textes issus des délibérations de l’ensemble de l’épiscopat mondial et promulgués par le pape sont réputés être inspirés par l’Esprit Saint. Ils ont une autorité telle que le pape ou un groupe d’évêques ne peuvent en biffer une partie, fût-ce pour obtenir une réconciliation.
Pour finir, nous déplorons que « les remèdes de la miséricorde » – l’expression appartient à Jean XXIII dans son discours d’ouverture du concile Vatican – dont le pape use envers des personnes qui ont passé les quarante dernières années à outrager Rome, les papes, les évêques et le concile ne soient pas ceux qu’il utilise envers les fidèles respectueux qui, au nom de l’Évangile, et afin que celui-ci soit proclamé aux petits, aux pauvres et aux pécheurs, demandent qu’un certain nombre de réformes aient lieu dans l’Église. Parmi ceux qui sont rejetés, nous pensons particulièrement à la foule innombrable de nos contemporains dont les vies ne sont pas conformes aux règles de conduite édictées par l’Église, divorcés-remariés, époux ou épouses de divorcé-e-s, personnes homosexuelles.
Nous accueillons avec circonspection l’annonce du porte-parole du Vatican, le P. Lombardi, selon laquelle l’accord entre le Saint-Siège et les responsables de la Fraternité Saint-Pie-X serait en passe d’aboutir. En effet, la longue tradition de mensonge, de déloyauté et de parole donnée et reprise qui caractérise ce courant religieux justifie cette prudence. Le pape actuel, alors Préfet pour le Congrégation de la foi en fit lui-même, et de façon cuisante les frais voici 24 ans, lorsque, dans les jours qui précédaient les sacres des évêques qui allaient déclencher le schisme, il signa un accord avec Mgr Lefebvre, accord que celui-ci déchira sans hésitation moins de quarante-huit heures plus tard.
Les fidèles qui ont suivi Mgr Lefebvre dans le schisme, quoique faisant beaucoup de bruit, surtout en France représenteraient à l’échelle mondiale, selon les chiffres les plus souvent cités 400 000 personnes et 500 prêtres. Ces chiffres sont à mettre en perspective avec la population catholique, qui compte plus d’un milliard de personnes et 260 000 prêtres. Vu à l’échelle quantitative, c’est un non-évènement.
Reste le caractère symbolique du fait. S’il s’agit d’offrir au Saint-Père pour l’anniversaire de ses quatre-vingt-cinq ans, la réparation du camouflet qu’il a subi autrefois, nous sommes navrés que des motifs aussi personnels et légers puissent motiver un tel accord. Nous regrettons d’ailleurs que le pape Benoît, bien que de nombreux évêques français l’aient alerté, ne veuille pas prendre en compte l’idéologie politique aux antipodes de l’Evangile qui caractérisent le courant lefebvriste. L’émoi international soulevé pas l’affaire Williamson lors de la levée des excommunications en janvier 2009, n’a semble-t-il pas suffi.
Plus grave encore, il est certain que cet accord sera un signe donné à ceux qui veulent réduire à un chas d’aiguille l’ouverture au monde qu’a constitué le Concile de Vatican II.
Par ailleurs, la signature du préambule doctrinal par Mgr Fellay, n’assure nullement une adhésion sincère des membres et des sympathisants de la Fraternité Saint-Pie-X aux principes de l’Église catholique tels qu’ils sont concrètement vécus dans les diocèses, les paroisses, les aumôneries et les multiples mouvements d’inspiration catholique. Les catholiques fidèles à Vatican II, n’ont trouvé jusqu’à présent dans les propos des responsables de la Fraternité aucune intention de vivre avec tous les courants de l’Église dans une relation charitable et civilisée. Il est à craindre que l’accord, s’il est finalement signé de part et d’autre, ait comme principale conséquence d’importer à l’intérieur même de l’Église la calomnie, l’intimidation et la violence. En cela, le remède serait pire que le mal.
Sur la méthode, employée, nous nous sommes dès l’automne insurgés contre le fait qu’un accord qui semblait revenir sur les textes conciliaires soit négocié de façon secrète dans des conciliabules d’arrière bureau.
Le procédé continue à nous choquer et malgré notre respect, nous ne pouvons en donner quitus au Saint-Père. Le concile est l’autorité suprême de l’Église catholique. Les textes issus des délibérations de l’ensemble de l’épiscopat mondial et promulgués par le pape sont réputés être inspirés par l’Esprit Saint. Ils ont une autorité telle que le pape ou un groupe d’évêques ne peuvent en biffer une partie, fût-ce pour obtenir une réconciliation.
Pour finir, nous déplorons que « les remèdes de la miséricorde » – l’expression appartient à Jean XXIII dans son discours d’ouverture du concile Vatican – dont le pape use envers des personnes qui ont passé les quarante dernières années à outrager Rome, les papes, les évêques et le concile ne soient pas ceux qu’il utilise envers les fidèles respectueux qui, au nom de l’Évangile, et afin que celui-ci soit proclamé aux petits, aux pauvres et aux pécheurs, demandent qu’un certain nombre de réformes aient lieu dans l’Église. Parmi ceux qui sont rejetés, nous pensons particulièrement à la foule innombrable de nos contemporains dont les vies ne sont pas conformes aux règles de conduite édictées par l’Église, divorcés-remariés, époux ou épouses de divorcé-e-s, personnes homosexuelles.