A moins d'un coup de théâtre, la réponse sur l'accord doctrinal ouvrant la voie à la normalisation des relations entre la Fraternité Saint Pie X et le Vatican serait donnée dans les jours à venir, mettant fin à un long feuilleton plein de rebondissements. Les plus optimistes envisagent un accord.
Respectant l'ultimatum officieux qui lui avait été communiqué par le Saint-Siège, le 16 mars dernier, la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) s'apprête à rendre sa réponse définitive à la proposition de réconciliation publiée par Rome le 14 septembre dernier sous forme d'un préambule doctrinal. L'officialisation de cette nouvelle pourrait tomber ce week-end, samedi 14 ou dimanche 15 avril.
Rappelons que le préambule doctrinal, selon Rome, « énonce certains des principes doctrinaux et des critères d’interprétation de la doctrine catholique nécessaires pour garantir la fidélité au Magistère de l’Église". Le texte laissait ouverts "à une légitime discussion" certains éléments ou textes du Concile Vatican II. Le 16 mars dernier, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait demandé à Mgr Fellay, supérieur général de la FSSPX, de nouvelles clarifications.
Sauf volte-face de dernière minute, qui n'est pas à exclure, cette réponse de la FSSPX sera donnée de manière définitive. Un accord donné à un préambule doctrinal sans doute réaménagé n'est pas à exclure, qui ouvrirait alors la voie à une normalisation canonique de la Fraternité sur la base d'une prélature personnelle, forme canonique la plus probable.
« Depuis quelques temps, un vent d'optimisme s'est levé à Rome sur le dossier », explique un observateur du Vatican. De son côté, dans son sermon du Jeudi Saint, Mgr Fellay avait exhorté ses troupes à l'obéissance, un appel très clair à serrer les rangs. Il expliquait « combien les actes posés dans l’obéissance sont bénis et combien ceux qui sont posés dans l’indépendance ne sont pas bénis. Donc demandons à l’occasion de cette cérémonie, demandons vraiment au Bon Dieu de bien nous maintenir dans cet esprit, esprit d’obéissance, même si, encore une fois, on ne peut pas toujours l’exercer, à cause de cette situation, dans laquelle nous sommes ». De son côté, l'abbé Franz Schmidberger, supérieur du district d'Allemagne, avait récemment demandé la prière des fidèles pour l'aboutissement de ce dossier.
Cette ultime réponse lefebvriste interviendrait un peu plus de trois ans après la levée des excommunications des quatre évêques lefebvristes, le 21 janvier 2009, qui avait déclenché une série de discussions doctrinales sur une période de deux ans. Si Mgr Fellay décidait se signer un accord avec Rome, il ouvrirait une nouvelle étape qui entrainerait une période de turbulences au sein de ses troupes, qui pourrait conduire à un déchirement institutionnel, car de nombreux prêtres intégristes s'opposent à toute normalisation. Il resterait aussi à gérer le cas du négationniste Richard Williamson, sauf si celui-ci choisissait de se désolidariser de Mgr Fellay, ce qui est probable compte-tenu de ses positions proches du sédévacantisme.