5 septembre 2011

[Ennemond - Fecit] N.S. de La Croix, Mgr Bernard Fellay, Benoît XVI et le fameux 14/09

SOURCE - Ennemond - Fecit - 5 septembre 2011

Monsieur « N.S. », dans le journal La Croix, a consacré un article à la conférence que Mgr Bernard Fellay a consacrée à Saint-Malo aux relations entre Rome et la FSSPX et à la fameuse date du 14 septembre. Je crois pouvoir dire qu’on ne peut mieux transformer un texte dans son esprit comme dans l’objectif visé. Je lance le défi à toute personne honnête de lire l’entièreté de l’intervention et d’affirmer dans la foulée que N.S. est un journaliste sérieux et honnête. Le chroniqueur du quotidien n’hésite pas à donner pour titre un texte entre guillemets qui est une phrase que Mgr Fellay n’a JAMAIS prononcé ce 15 août : « Nous n’avons pas l’intention d’accepter Vatican II ». Jugez avec la version originale :

«Pour que la Fraternité Saint-Pie X puisse prétendre à une reconnaissance canonique, elle doit reconnaître le concile et en accepter toutes les réformes, ainsi que le magistère de tous les papes depuis le concile. C’est très fort, car ils savent parfaitement que nous n’accepterons jamais de marcher dans une telle voie.»

Il est facile de transformer un texte. Voici d’autres citations du texte de Mgr Fellay qui raviront ceux qui veulent se remplir d’espérance et que N.S. n’aborde pas :

1. «Il y a effectivement beaucoup de choses intéressantes qui se passent»

2. «L’ambiance en tout cas a changé. On le voit dans la nouvelle génération qui, elle, n'est plus liée au concile

3. «Dans certains séminaires modernes les professeurs constatent avec effroi que le choix des séminaristes se porte sur des ouvrages plus sérieux que ceux qui leur sont proposés».

La vérité est que la grande partie de l’épiscopat français est terrifiée par l’évolution de l’Église. La raréfaction des brebis dans l’univers diocésain, l’importance que prend chaque année le monde traditionnel sont des faits qui poussent à déjuger les orientations que ce même épiscopat propose depuis quatre décennies. Ils espèrent encore qu’Assise sera une pomme de discorde définitive entre Rome et Écône pour éloigner l’impensable. Assise 2011 sera la queue d’une vieille utopie née il y a quarante ans et qui ne ravit plus les générations accédant au sacerdoce.

Allons donc à l’essentiel de cette conférence : Mgr Fellay parle pendant une heure et demie devant 250 fidèles très attachés à la Fraternité Saint-Pie X au cours de l’Université d’été annuelle que celle-ci organise. Si on veut résumer très honnêtement et en quelques lignes, on peut dire que Mgr Fellay demande de beaucoup prier et de se sacrifier, d’avancer prudemment dans une configuration plutôt porteuse d’espérance, même si la Curie paraît être un monde en guerre interne auquel il est difficile de se fier. Une petite phrase sort tout de même de l’ordinaire et que chacun appréciera à sa juste valeur. Au milieu du texte, Mgr Fellay lance :

«Imaginez que Rome nous reconnaisse tout à coup, j'ai de la peine à le croire, mais que se passerait-il alors?»

Imaginons...

Personnellement, j’ai accordé ce soir un entretien à une charmante journaliste de La Croix, j'ai peine à croire qu’elle puisse être moins honnête que « N.S. » pour résumer un propos.