9 septembre 2011

[Pélerin] Rendez-vous de la dernière chance pour les lefebvristes à Rome

SOURCE - Pèlerin - 9 septembre 2011

Mercredi 14 septembre, Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie X (Lefebvristes) a rendez-vous à la Congrégation pour la doctrine de la foi pour faire le point sur deux ans de discussions, et de main tendue du Vatican.

La rencontre programmée le 14 septembre au Vatican entre Mgr Bernard Fellay (photo datant de 2005 ), supérieur de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX), et le cardinal William Levada, successeur du pape à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, est une étape importante dans le processus engagé par Benoît XVI pour tenter de résorber le schisme ouvert en 1988.

Au menu : faire le point sur deux ans de discussions entre, d’un côté, les représentants de la Fraternité (150 000 fidèles et plus de 400 prêtres dans le monde, dont une bonne moitié en France), et de l’autre, ceux du Vatican qui a mobilisé pour ce travail - filmé et enregistré de bout en bout - trois de ses meilleurs théologiens : un jésuite, un dominicain et un prêtre de l’Opus Dei.

Ces discussions font suite à deux préalables de taille accordés par Benoît XVI : le motu proprio Summorum pontificum, libéralisant l’usage de l’ancienne liturgie, et la levée de l’excommunication des quatre évêques illicitement ordonnés.

Si rien n’a filtré de ces échanges, on sait que leur but est d’aborder point par point l’ensemble des désaccords doctrinaux entre Rome et la Fraternité, laquelle rejette depuis quarante ans l’essentiel des enseignements du concile Vatican II (1962-1965) : œcuménisme, dialogue interreligieux…

Un accord est-il possible le 14 septembre ? Sur le fond, il ne faut guère s’attendre à un changement de cap à 180 degrés de la Fraternité. Quant au pape, garant de l’unité de l’Église, son objectif est de réintégrer à terme les quatre évêques pour éviter au schisme de se prolonger.

Mais pour cela, pas question de revenir sur Vatican II. Reste le statu quo. « Si une proposition lui est faite, Mgr Fellay n’a de toute façon aucun intérêt à signer, juge Nicolas Senèze, auteur de La crise intégriste (éd. Bayard). Depuis qu’ils ne sont plus excommuniés, les intégristes sont confortablement installés dans une zone grise d’où ils peuvent faire monter les enchères. » Le 14 septembre serait-il le rendez-vous de la dernière chance ?
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"Deux ans de dialogue pour rien ?", une double page dans Pèlerin N°6719 du 8 septembre 2011, qui dresse un était des lieux de la situation, sur le terrain, entre l'Église de France et la Fraternité Saint-Pie X.