SOURCE - Isabelle de Gaulmyn - Le Figaro - 18 septembre 2011
La semaine qui vient de s’écouler pose toute la difficulté du dialogue dans l’Eglise. Discuter, c’est ce que s’efforce, au moyen d’une patience qui force l’admiration, Benoît XVI avec les intégristes de la Fraternité saint-Pie-X, en posant des règles et une procédure. Discuter, c’est aussi ce que souhaitent les évêques allemands, là aussi à travers un processus entamé en juillet dernier auprès des laïcs qui veulent des réformes dans l’Eglise, et ce que demande le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, aux catholiques et prêtres autrichiens qui menacent de faire dissidence, faute de réformes.
Accusations de laxisme
Tentatives courageuses. Mais incomprises. Au pape, comme aux évêques allemands et autrichiens, on fait le même reproche de « laxisme », ou de « naïveté ». A Rome même, on a vu apparaître sur un certain nombre de blogs influents des accusations de schisme latent à l’encontre de l’Eglise allemande et de ses évêques…
Il est d’ailleurs assez comique de voir que ce sont ceux-là mêmes qui reprochent au pape d’aller trop loin dans la discussion, qui revendiquent pour eux cette même liberté ! En réalité, ce n’est là que la conséquence d’une inéluctable prise d’autonomie des fidèles vis à vis de l’autorité, qu’ils se désignent comme « progressistes » ou « intégristes ». Chacun, dans une société qui met l’individualisme et la conscience individuelle au premier rang, tend à choisir sa manière de croire, sa paroisse, son église, son rite…
Le devoir de débattre
Tout en se montrant d’une extrême intolérance à l’encontre de ceux qui ne font pas le même choix : ce blog en fait souvent l’amère expérience ! Et si, depuis cinquante ans, les catholiques ont fait de grands pas dans leurs discussions avec les autres religions, c’est loin d’être le cas en interne : entre catholiques mêmes, on peut dire que l’Église n’en est qu’au début de l’apprentissage du dialogue ! La tentation demeure toujours de clore le débat plutôt que d’arriver patiemment à mener une discussion sur l’Eglise, suivant des règles et des procédures précises. Comme le préconisait pourtant la constitution de Vatican II Lumen gentium, rappelant que les laïcs « ont la faculté et même parfois le devoir de manifester leur sentiment en ce qui concerne le bien de l’Église»
Isabelle de Gaulmyn
La semaine qui vient de s’écouler pose toute la difficulté du dialogue dans l’Eglise. Discuter, c’est ce que s’efforce, au moyen d’une patience qui force l’admiration, Benoît XVI avec les intégristes de la Fraternité saint-Pie-X, en posant des règles et une procédure. Discuter, c’est aussi ce que souhaitent les évêques allemands, là aussi à travers un processus entamé en juillet dernier auprès des laïcs qui veulent des réformes dans l’Eglise, et ce que demande le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, aux catholiques et prêtres autrichiens qui menacent de faire dissidence, faute de réformes.
Accusations de laxisme
Tentatives courageuses. Mais incomprises. Au pape, comme aux évêques allemands et autrichiens, on fait le même reproche de « laxisme », ou de « naïveté ». A Rome même, on a vu apparaître sur un certain nombre de blogs influents des accusations de schisme latent à l’encontre de l’Eglise allemande et de ses évêques…
Il est d’ailleurs assez comique de voir que ce sont ceux-là mêmes qui reprochent au pape d’aller trop loin dans la discussion, qui revendiquent pour eux cette même liberté ! En réalité, ce n’est là que la conséquence d’une inéluctable prise d’autonomie des fidèles vis à vis de l’autorité, qu’ils se désignent comme « progressistes » ou « intégristes ». Chacun, dans une société qui met l’individualisme et la conscience individuelle au premier rang, tend à choisir sa manière de croire, sa paroisse, son église, son rite…
Le devoir de débattre
Tout en se montrant d’une extrême intolérance à l’encontre de ceux qui ne font pas le même choix : ce blog en fait souvent l’amère expérience ! Et si, depuis cinquante ans, les catholiques ont fait de grands pas dans leurs discussions avec les autres religions, c’est loin d’être le cas en interne : entre catholiques mêmes, on peut dire que l’Église n’en est qu’au début de l’apprentissage du dialogue ! La tentation demeure toujours de clore le débat plutôt que d’arriver patiemment à mener une discussion sur l’Eglise, suivant des règles et des procédures précises. Comme le préconisait pourtant la constitution de Vatican II Lumen gentium, rappelant que les laïcs « ont la faculté et même parfois le devoir de manifester leur sentiment en ce qui concerne le bien de l’Église»
Isabelle de Gaulmyn