13 septembre 2011

[Golias - Romano Libero] Le Tradiland et Mgr Fellay au Vatican : pourquoi les négociations vont encore capoter

SOURCE - Golias - Romano Libero -13 septembre 2011

Que va-t-il se passer à Rome, le 19 septembre ? Une délégation de Lefebvristes conduite par l’évêque ex-schismatique mais toujours irrégulier Bernard Fellay, supérieur du la fraternité sacerdotale Saint Pie X va se rendre à Rome pour y rencontrer les principaux responsables de la Curie. Et peut-être, si l’horizon s’éclaircit, le Pape lui-même. Il s’agit de dresser le bilan de la situation.En résumé les discussions théologiques permettent non pas un consensus sur tout mais au moins une possible position de retrait et de prudente réserve, sur fond de réinterprétation, du Concile Vatican II. Dont le rôle et l’importance historique seraient ainsi minimisés. Au plan canonique, le Vatican, soucieux de gagner à lui de nouveaux alliés objectifs dans l’oeuvre de restauration en cours se montrerait complaisant, acceptant d’ériger un Ordinariat, qui donnerait aux tradis une grande indépendance par rapport aux évêques locaux.

Surenchère

Mais la partie est loin d’être gagnée car la récente béatification de Jean-Paul II et surtout la prochaine rencontre des religions à Assise laisse présager de nouveaux nuages noirs. Mgr Fellay est des quatre évêques jadis excommuniés en 1988 suite à leur consécration illicite par Marcel Lefebvre le seul à vouloir vraiment, mais pas à n’importe quel prix, rejoindre le giron romain. Il sait cependant le risque d’un schisme dans le schisme, s’il s’aventurait à se montrer trop bien disposé à l’endroit du Pape et de sa sécurité. Il pourrait donc continuer sa politique de « chauds et froids », stratégiquement très étudiée, faire monter les enchères, en veillant cependant à ne pas claquer la porte de manière définitive.

D’ores et déjà, on peut indiquer que l’issue de ces rencontres au sommet du 19 septembre ne sera pas positive. Certes le Vatican, désormais, veut aller le plus loin possible dans le sens de la conciliation. En revanche face aux intégristes qui continuent à se montrer toujours plus durs, il n’est pas possible que le Pape, malgré toute sa bonne volonté, franchisse certaines lignes rouges sans s’humilier complètement et sans provoquer une hémorragie trop conséquente sur l’aile d’ouverture conciliaire de l’Eglise.

A notre humble avis, une réconciliation poserait certainement plus de problèmes encore que le maintien du statu quo actuel. Et ce vue des deux côtés. Mais un facteur vient contre-balancer ce qui la rend ainsi improbable. Celui du risque que ce qui est possible aujourd’hui ne le soit plus demain. En refusant la perche tendue par le Vatican, Mgr Bernard Fellay ferait alors figure de grand perdant. Sa marge de manoeuvre est donc serrée.