| Sensus Fidei: Réunion de rentrée du 16 octobre 2006 | 
| Yves Amiot - sensusfidei.org | 
| La réunion de rentrée de Sensus Fidei a eu lieu le 16       octobre à la salle de l’ASIEM, rue Albert de Lapparent à Paris en       présence d’une nombreuse assistance et avec la participation de       Monsieur l’Abbé Philippe Laguérie, Supérieur de l’Institut du Bon       Pasteur, et de Monsieur l’Abbé Guillaume de Tanouärn. On trouvera ci-dessous le texte de l’exposé       préalable du Président de l’association. Notre réunion de rentrée, cette année, a été un peu       tardive, car nous souhaitions pouvoir vous présenter le maximum d’informations       sur « l’évolution des choses », pour reprendre un terme       habituel en la matière. En tant qu’adhérents de Sensus Fidei, vous       aurez ainsi l’avantage d’en être informés à la source même,       puisque, outre Monsieur l’Abbé de Tanouärn, le Supérieur de l’Institut       du Bon Pasteur a bien voulu venir vous en entretenir personnellement,       malgré les charges, désormais si lourdes, qui sont les siennes. Qu’il       en soit donc très vivement remercié, et ce d’autant plus qu’en vous       accordant ce privilège il a voulu marquer combien il avait été sensible       à l’appui que vous lui avez apporté - par votre confiance et votre       résolution - dans les conversations qu’il a conduites, de manière si       positive, avec les autorités romaines. Cette marque de sympathie de sa       part ne fait qu’accroître notre confusion et notre reconnaissance à       son égard. Dans les jours les plus difficiles, il nous a trouvés à ses       côtés. Il en sera de même demain, soyez-en assuré, monsieur le       Supérieur - bien que ce titre vous gêne un peu à l’égard de vos amis       - mais, en l’utilisant, nous soulignons ainsi les efforts qui furent les       vôtres et ceux de nos prêtres amis, les Abbés Aulagnier, Héry, de       Tanouärn, et les résultats qui en ont été le fruit. L’histoire dira un jour ce que fut la genèse de l’Institut       du Bon Pasteur, laquelle, en un an, devait aboutir à un complet       renversement des situations car, au début, rien n’existait et, à la       fin, tout est devenu possible. Un tel succès, dont on mesure l’ampleur       à l’étendue et à la profondeur des réactions qu’il a entraînées,       n’avait pourtant, au départ, rien d’évident. Il nous a été donné       d’en suivre - indirectement bien sûr - les péripéties et je vous       assure que, à certains moments, il fallait avoir le coeur solidement       accroché, lorsque l’on constatait en particulier l’étendue des       demandes formulées et l’incertitude qui planait sur l’accueil qui       pouvait leur être réservé. Ces mois de conversations avec les       autorités romaines ont été chargés d’émotion et cette émotion s’est       maintenue, plus forte que jamais, jusqu’au dernier moment. Mais l’attitude       de Rome a été d’une grandeur et en même temps d’une délicatesse       toute paternelle, montrant ainsi l’évolution qui a été la sienne       depuis qu’un Pape exemplaire, un Pape admirable, en a pris la direction,       permettant à ses collaborateurs les plus proches de donner dès lors le       meilleur d’eux-mêmes au service de la foi catholique dans le monde. Messieurs les Abbés vous parleront, mieux que je ne       saurais le faire, du contenu et des perspectives de l’accord qui a       donné naissance à l’Institut du Bon Pasteur. Aussi bien, je n’insisterai       pour ma part que sur deux points essentiels. Le premier concerne nos relations avec ce que l’on peut       appeler le monde de la Tradition et ses diverses institutions. C’est un       monde aujourd’hui bouillonnant, traversé par bien des courants et aussi       bien des crises, où enthousiasme et aigreur font, comme toujours, mauvais       ménage. Dans ce contexte, nous avons, je crois, à proclamer bien haut et       une fois de plus - car nous n’avons cessé de le faire - que nous       travaillons pour une cause commune : celle de la réintégration       pleine et entière de la Tradition dans l’Eglise d’aujourd’hui et de       demain, et que, au service de cette cause, nous nous refusons à écarter       quiconque en partage le souhait, par delà les polémiques les plus       malencontreuses ou les inquiétudes les moins fondées.C’est d’ailleurs       ce thème : "La Tradition notre bien commun" qui sera celui       du Congrès du 2O novembre prochain, dont vous entretiendra tout-à-l’heure       l’Abbé de Tanouärn. Aussi je n’en dirai pas davantage à ce sujet,       sinon pour vous appeler à y participer tous avec le même élan et la       même ferveur, qui - un an plus tôt - ont beaucoup compté aux yeux des       observateurs romains en faveur de ce qui a été accordé par leurs soins       , malgré les réserves hostiles qu’ils savaient devoir rencontrer ici       et là. C’est sur ce dernier point que je voudrais insister       avant de donner la parole à nos hôtes. La Tradition est un combat, nous       le savons de longue date, et ceux qui se dérobent devant lui ne peuvent       donc prétendre la représenter. Ce combat est, aujourd’hui comme hier,       un combat de tous les jours mais, grâce à l’action de nos prêtres, il       peut s’effectuer maintenant à l’intérieur de l’Eglise et non plus       à l’extérieur, d’où certaines réactions sur lesquelles il est       inutile d’insister, sinon pour souligner combien elles témoignent que l’Institut       a visé juste dans ses objectifs et dans les moyens qu’il a obtenus pour       les atteindre. Mais c’est un combat plus exigeant et plus difficile qui       nous attend contre les bureaucraties et les réseaux implantés de longue       date dans l’Eglise pour la dévoyer et la détruire, et il est d’autant       plus délicat à conduire que, là comme ailleurs, le bon grain et l’ivraie       y sont confondus. Pour ce combat qui va s’intensifier si - comme nous l’espérons       - la libéralisation de la messe tridentine est accordée à tous, la       Tradition aura besoin, plus que jamais, de tous ses enfants et de vous       tous en premier lieu, adhérents de Sensus Fidei qui avez été les       ouvriers de la première heure, en allant dès l’aube à la vigne où       nos prêtres vous avaient appelés. Votre soutien sera donc plus       indispensable que jamais, et dans tous les domaines, car ce sont mille       petits efforts quotidiens qui renversent de faux équilibres, comme ce       sont aussi vos mille dons - des plus importants aux plus modestes - qui       nous permettront d’aller de l’avant. Sur ce dernier point, nous n’avons       pas hésité à nous porter garant vis à vis de Rome que nous ferions       tout notre devoir. C’est donc à ce devoir que je vous convie, en       particulier à l’occasion de la réunion du 2O novembre prochain. "Mais nous n’en aurons donc jamais fini !       " me disait, il y a peu, un ami. Certes, mais nous le savons       tous : depuis l’origine des temps juqu’à leur fin, nous devrons       lutter contre le mal et ce combat exigera toujours que nous y donnions le       meilleur de nous-mêmes. Aussi, l’essentiel n’est pas d’éviter l’effort       mais de bien choisir son champ d’application pour qu’il donne tous ses       fruits. "Vous n’êtes pas sortis de l’auberge !"       me disait aussi un observateur averti. "Sans doute, lui ai-je       répondu, nous ne sommes pas sortis de l’auberge mais nous y sommes       rentrés" et, croyez-moi, ça fait du bruit dans les étages... C’est       que, en vérité, nous y sommes entrés la tête haute et par la grande       porte, en suivant nos prêtres auxquels nous devons tant et avant tout la       plus respectueuse et la plus affectueuse des gratitudes qui les accompagne       au moment où je leur passe la parole. | 
