7 octobre 2006

Vatican II compris à la lumière de la Tradition
7 octobre 2006 - ProLiturgia
Selon certaines informations que l'on retrouve sur des sites internet, Benoît XVI aurait signé un document autorisant tout prêtre, où qu'il soit, à célébrer la messe selon les livres liturgiques en usage avant Vatican II. Cet ancienne forme du rite romain (habituellement appelée "de S. Pie V") serait qualifiée d' "extraordinaire", la forme "ordinaire" du rite romain étant celle qui a été définie par le missel promulgué en 2000 par le pape Jean-Paul II. Ce document devrait - toujours si l'on en croit les internautes "bien informés" - être publié en novembre. Bien entendu, certains journalistes et autres "spécialistes" des questions religieuses vont nous expliquer que le retour à la messe en latin est une erreur de Benoît XVI... une de plus après le fameux discours de Ratisbonne! C'est vrai: qu'est-ce qu'il connaît en religion, ce pape, à côté des savants journalistes?
Il faut alors s'interroger: qu'est-ce qui pousse certains "chroniqueurs" à critiquer les décisions du Souverain Pontife? Leur amour de la foi catholique? Hum, il est permis d'en douter. Si ces gens-là étaient pratiquants, ça se saurait. Leurs connaissances dans le domaine de la liturgie? Sûrement pas: s'ils étaient spécialistes de la question, ils sauraient que le dernier Concile - celui dont ils se réclament pour fustiger le retour à une liturgie latine - a clairement énoncé que... le latin devait être conservé (cf. art. 26). Et ils sauraient aussi que cet article n'a jamais été respecté par l'épiscopat français.
En fait, les contempteurs de Benoît XVI se moquent de la messe en latin - quelle que soit sa forme - comme de leur première chemise. Ce qu'ils reprochent aux fidèles qui aiment la liturgie latine, c'est d'aimer les chants et les prières qui énoncent la foi de l'Eglise avec une beauté inégalée. Selon ces journalistes, le simple fait de se mettre à genoux devant l'Hostie, de vouloir de la dignité, de chanter le Credo... est déjà un péché mortel qui traduit une étroitesse d'esprit interdisant toute adaptation au monde moderne. Vous savez, ce monde si chatoyant de la modernité (Paris-plage, la Gay-Pride, la Techno-Parade...) qui rend les gens si heureux en les amusant et en les "faisant s'éclater"?
Et puis, la rumeur concernant la liberté de célébrer l'Eucharistie selon un rite romain "extraordinaire" est-elle fondée? Si oui, c'est que le pape, après avoir bien étudié la question liturgique, a estimé utile de la donner, pour le bien de l'Eglise. Bien sûr, la coexistence de deux formes d'un même rite n'ira pas sans difficultés: il y aura des questions de calendriers, de fêtes, d'ordres mineurs et majeurs (le lectorat, l'acolytat et le diaconat existent dans la liturgie actuelle, mais la liturgie ancienne a, en plus, l'exorciste, le portier et le sous-diacre).
Aux esprit suspicieux et chagrins, il convient de rappeler que lors de son discours à la Curie romaine, Benoît XVI a clairement annoncé qu'il entendait faire appliquer Vatican II. Mais pour appliquer ce Concile comme il se doit, il convient de l'étudier à l'aide d'une grille de lecture adaptée. Cette grille de lecture s'appelle la "Tradition". Il n'y a que la Tradition qui puisse donner à Vatican II son vrai sens.
Or il semblerait qu'on ait oublié de donner cette grille de lecture à certains de ceux qui, à la tête de nos paroisses, se réclament sans cesse de Vatican II.
Faisons donc confiance plus à Benoît XVI qu'aux journalistes pour lire, comprendre et appliquer le Concile d'une façon vraiment catholique, c'est-à-dire d'une manière qui ne trahisse pas la foi reçue des Apôtres.