15 novembre 1977

17 octobre 1977

[Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°13)] "Au moment où le Synode se réunit à Rome pour étudier la catéchèse, on souhaiterait que les pages d’introduction du Catéchisme du Concile de Trente..."

SOURCE - Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°13) - 17 octobre 1977

Au moment où le Synode se réunit à Rome pour étudier la catéchèse, on souhaiterait que les pages d’introduction du Catéchisme du Concile de Trente, rédigées par les auteurs mêmes du Catéchisme, soient relues par les évêques présents au Synode. Ils y apprendraient comment ces auteurs entendaient résoudre les problèmes d’adaptation.

Nous avons tout lieu de craindre que la Réforme conciliaire continue, malgré quelques bonnes interventions. Ce n’est pas celle de l’Archevêque de Saigon qui freinera l’évolution puisqu’il considère que la seule catéchèse possible en pays marxiste est la collaboration avec le marxisme pour la construction d’une société nouvelle. Et en cela, il l’affirme, il s’appuie sur les textes du décret conciliaire « Gaudium et Spes » (voir l’article d’Edith Delamare – Rivarol 13 octobre 1977).

Dans les faits, nous ne voyons aucun signe de retour à la Tradition mais bien au contraire une mise en place continuelle de l’œcuménisme et du communisme. Jamais les innovations les plus inconcevables ne sont publiquement réprimandées par l’autorité. Seuls ceux qui maintiennent la foi catholique sont poursuivis et condamnés.

Devant la progression constante de l’autodestruction de l’Eglise, le corps mystique de Notre Seigneur, qui est l’Eglise vivante, réagit et réclame de la hiérarchie qu’elle l’aide à survivre et non à mourir. De là les sursauts de nombreux membres du corps mystique qui cherchent à survivre, qui s’efforcent de trouver des sources de la vie auprès de prêtres et d’évêques demeurés fidèles.

Dans ces conjonctures, c’est la loi de la survie qui commande et aucune loi positive même ecclésiastique ne peut contredire cette loi première et fondamentale. L’autorité, la loi dans l’Eglise, comme dans toute société, sont au service de la vie et en définitive au service de la vie surnaturelle qui est la vie éternelle.

Il n’est pas surprenant que, lorsque l’autorité fait défaut, ou s’emploie à anéantir ce qu’elle a pour but de construire, le corps social se trouve désemparé et que la réaction ait lieu selon divers critères qui peuvent être quelque peu divergents. Ce qui importe, c’est de sauver notre foi catholique inscrite dans nos catéchismes, de sauver les moyens de la vivre par la grâce du Sacrifice de la Messe et des Sacrements, sauver les moyens de la transmettre aux générations futures par les écoles catholiques et les séminaires.

C’est ce que nous essayons de faire par nos séminaires et par nos prieurés.

L’appel des fidèles est toujours plus pressant et plus étendu. Après l’Europe, l’Amérique du Nord, c’est l’Amérique du Sud et l’Australie, les Indes, le Japon qui nous réclament aussi.

Puisse cet appel être entendu de Rome et de nombreux évêques afin de répondre à cette attente par les moyens que l’Eglise a toujours utilisés !

Nous essayons pour nous d’y répondre par les moyens que la Providence met à notre disposition ; nos 40 prêtres et nos 140 séminaristes de toutes nationalités, nos frères, nos religieuses, nos 20 maisons, dont 3 séminaires, fondées en huit ans sont une preuve que Dieu nous vient en aide.

Il nous faudra cette année trouver deux immeubles plus vastes pour nos séminaires de langue allemande et des USA. Le nombre croissant des vocations nous y oblige. 39 nouveaux sont entrés à Ecône, dont 8 Américains, 5 Italiens, 3 Argentins… 7 à notre séminaire de Weissbad et 16 à celui des U.S.A.

Nous avons 6 novices frères et 8 nouvelles aspirantes religieuses, ainsi que deux oblates. A ce propos, nous faisons part de la fondation d’un groupe de cisterciennes et d’un Carmel selon les plus fidèles traditions. Les aspirantes contemplatives peuvent nous demander les adresses.

C’est pourquoi nous vous demandons, chers amis et bienfaiteurs, de nous continuer l’aide de vos prières et de vos dons, persuadés d’ailleurs que les difficultés avec Rome finiront bien par trouver une solution. Mais rien ne peut se faire sans redoubler de ferveur dans la prière, dans le Sacrifice de la Messe, par l’intercession de la Très Sainte Vierge. Elle seule vaincra tous les obstacles qui empêchent le règne de son divin Fils de s’étendre sur les familles et sur les sociétés pour le salut des âmes.

Nous vous rappelons que le chapelet est récité tous les soirs à 19 h. dans toutes nos maisons aux intentions des amis et bienfaiteurs vivants et défunts. Unissez-vous à nous dans cette supplication.

Et que Dieu vous bénisse.

+ Marcel LEFEBVRE

Ecône, le 17 octobre 1977

27 mai 1977

[INA] Messe célébrée par Mgr Lefebvre dans l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet

SOURCE - INA - 27 mai 1977

Le 22 mai 1977, Mgr Lefebvre célèbre une messe dans l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à Paris, occupée par les traditionalistes.

19 mars 1977

[Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°12)] "Nous continuons et avec la bénédiction de Dieu nous continuerons..."


SOURCE - Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°12) - 19 mars 1977

Chers Amis et Bienfaiteurs,

Nous continuons et avec la bénédiction de Dieu nous continuerons parce que la Tradition ne peut pas ne pas continuer à transmettre la Révélation jusqu’à la fin des temps. Dieu s’est révélé à nous en Notre Seigneur Jésus-Christ. Cette Révélation est ce qu’elle est et sera toujours ce qu’elle a été. Nous devons la recevoir comme elle nous a été donnée.

Et cette Révélation s’est close avec le dernier des Apôtres, afin que nous gardions les yeux fixés sur ce Jésus qui est l’auteur et le consommateur de notre foi (S. Paul, Héb. XII, 2).

Cette Révélation que saint Paul a reçue lui aussi, il la résume dans ces mots : « Je n’ai pas cru devoir vous manifester autre chose que Jésus et Jésus crucifié » (I Cor. II, 2).

La Croix de Jésus résume toute notre foi et donc toute notre conduite, toutes nos réactions, nos attitudes, notre vie extérieure et intérieure. Elle nous inculque non seulement les vérités nécessaires à notre salut, mais aussi la voie du salut, le combat qu’il faut mener pour y arriver, la manière de mener ce combat contre tout ce qui s’oppose à notre salut en nous et autour de nous. La croix est donc le ferment et la loi de la civilisation chrétienne qui est la civilisation du salut des âmes par Jésus crucifié.

Tenter d’une manière ou d’une autre de diminuer les enseignements révélés par la Croix, sous le prétexte du développement historique de la société, de la conscience historique, de l’évolution, etc., c’est fermer les voies du salut et livrer les hommes à d’autres hommes, sans aucun espoir divin, sans lumière divine, sans vie divine. C’est faire de ce monde l’antichambre de l’Enfer.

C’est ce qu’on nous prépare en éliminant l’idée de combat contre l’erreur par la Liberté religieuse, de combat contre l’hérésie, l’athéisme, le laïcisme, le communisme par un œcuménisme qui livre l’Eglise aux mains de ses ennemis, de combat contre le péché en éliminant la loi au profit de la conscience.

Cette nouvelle attitude des responsables de l’Eglise est une négation de la Croix de Notre Seigneur. Nous demander de suivre cet esprit sous-jacent dans le Concile et clairement exprimé dans les Réformes et dans la pratique de l’Eglise conciliaire, c’est nous demander de renier Jésus crucifié. Nous ne le pouvons pas.

Grâce à Dieu, nos séminaristes et nos jeunes prêtres comprennent bien ces choses et ne veulent pas, eux non plus, abandonner Jésus crucifié. Ils le manifestent par leur habit, par leur vie quotidienne, par leur prédication, mais surtout et essentiellement par le Saint Sacrifice de la Messe.

Cette année encore, nous aurons de nombreux aspirants pour le Séminaire et pour nos noviciats de frères et de sœurs. Les maisons se multiplient puisque nous en avons une dans le Québec au Canada et une autre à Genève. Pour répondre à toutes les demandes de prêtres, il faudrait en ordonner une centaine par an !… Cette année, s’il plaît à Dieu, ils seront quatorze et vingt sous-diacres. Cinq frères prendront l’habit ainsi que cinq religieuses, et trois religieuses feront profession.

Nous espérons pouvoir vous annoncer bientôt que les fondations de la chapelle du Séminaire d’Ecône sortent de terre !… Ce sera un travail important. Nous savons que nous pouvons compter sur vous pour nous aider à terminer le Séminaire par une chapelle digne de l’honneur et de l’adoration que nous devons à Notre Seigneur.

Nous devons surtout prier et faire pénitence pour demander à Notre Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie et de saint Joseph, de délivrer sa Sainte Eglise de ceux qui veulent à tout prix la ruiner, et arriver à la grande apostasie.

Que Dieu vous bénisse en reconnaissance de tout ce que vous faites en faveur de notre œuvre de vraie rénovation de l’Eglise.

+ Marcel LEFEBVRE

en la fête de Saint-Joseph, 19 mars 1977