SOURCE - Confraternité Saint-Pierre - FSSP - octobre 2018
Il est nécessaire qu'il y ait des scandales, mais malheur à celui par lequel le scandale arrive.
Bien chers membres de la Confraternité,
Nous avons pour la plupart d'entre nous cet été lu ou entendu diverses informations quant à la culpabilité de tel ou tel homme d'Eglise dans des affaires de moeurs, et quand à la complicité apparente de tels autres. Et il semble qu'il n'y ait désormais pas de mois sans que nous apprenions de nouvelles histoires à donner la nausée mettant en cause des membres du clergé.
Comment réagir ? Comme dans tous les temps difficiles qu'a pu traverser l'Eglise dans le passé : c'est à dire tout d'abord avec beaucoup d'humilité car cette Eglise, c'est la nôtre et les péchés d'un membre touchent toujours les autres membres d'un même corps ; puis bien sûr en tâchant de nous sanctifier et de prier davantage car il est un mal qui ne se chasse que par la prière et la pénitence.
Nous pouvons ici penser à la prière apprise aux enfants de Fatima, Mon Dieu je crois, j'adore j'espère et je vous aime et je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas et qui n'espèrent pas.
Chaque nouveau scandale révélé doit nous rappeler d'une part la réalité du péché originel et de ses conséquences - et ici, nous sommes tous touchés et tous fragiles-, et de l'autre que nous nous trouvons au coeur d'une crise sans précédent dans l'Eglise depuis déjà plusieurs décennies ; crise touchant tous les domaines (à commencer par celui de la foi qui entraînera tous les autres) et se manifestant dans des fruits visibles (chute vertigineuse de la pratique, tarissement des vocations, fermeture de séminaires, couvents, maisons religieuses).
Et aujourd'hui commencent à apparaître au grand jour ces autres fruits que sont les abus opérés par une frange du clergé. Si nous devons bien sûr rappeler qu'ils ne touchent heureusement qu'une minorité de celui-ci, il reste vrai cependant que les cas sont beaucoup trop nombreux pour ne pas être extrêmement préoccupants. Sans oublier qu'ils touchent parfois des personnes dans des positions élevées, ou très élevées dans l'Eglise.
Mais devons-nous être véritablement étonnés si l'on songe au "mai 68" qu'a connu l'Eglise ?
On pensait au lendemain du Concile montrer un visage de l'Eglise plus accueillant et moins sévère qu'auparavant ; on affirmait que dorénavant on allait voir ce qu'on allait voir, et qu'en s'habillant comme tout le monde et en abandonnant les usages antiques de l'Eglise considérés comme surannés, on rapprocherait les âmes de celle-ci. Il fallait renouveler le visage de cette institution jugée sclérosée, lui ôter ses vieilles peaux, assouplir sa morale et sa liturgie et alors, les catholiques, trop souvent enfants muets et passifs se rendant à l'église le dimanche par obligation sans vraiment savoir pourquoi, deviendraient enfin des adultes engagés librement et vivant leur foi. Et gare à celui qui ne voulait pas emboiter le pas dans ces réformes. Et cela dura des dizaines d'années.
Bilan aujourd'hui : une pratique religieuse quasi-nulle dans nos anciens pays chrétiens; un manque de repères évident se traduisant par des avis contraires sur des questions de foi ou de moeurs aux plus hauts niveaux ; et une image de l'Eglise qui, à la lumière des scandales répétitifs, n'a jamais été aussi négative.
Loin de nous décourager d'une situation ecclésiale confuse, continuons humblement à croire fermement en la sainteté de l'Eglise, et essayons de manifester cette sainteté au monde par nos vies vécues sous l'influence de la grâce. Nous devons être des exemples pour ceux qui nous entourent et montrer par notre fidélité et par notre charité qu'il est toujours bon de servir Dieu.
L'évangile de la tempête déchaînée où les apôtres, tant affolés par la vigueur de la mer et du vent, crurent qu'ils allaient périr, nous rappelle que le Seigneur peut d'un seul geste apaiser les vagues et les flots. A nous de le supplier humblement d'avoir pitié de nous, car nous ne méritons rien.
Dans l'histoire de l'Eglise, les temps de crises diverses ont toujours vu se lever des saints qui, par leurs vies édifiantes et par leur zèle, sont parvenus faire triompher le bien du mal.
Que nos familles soient donc de belles familles chrétiennes où fleurissent les vertus. Que nos prêtres soient de saints prêtres, humbles avant toute chose, et zélés pour la gloire de Dieu et le salut des âmes car l'heure n'est pas à la médiocrité.
La Fraternité saint-Pierre n'est pas "meilleure" que les autres ni "immunisée" par avance quant aux péchés dont nous entendons parler.
C'est pourquoi nous vous remercions une nouvelle fois pour vos prières quotidiennes comme nous vous remercions aussi pour le bel exemple et le bel encouragement que vous nous donnez par votre fidélité à Dieu au sein d'un monde qui ne l'est pas.
Prions pour rester humblement dans la main de Dieu car si sans lui nous ne pouvons rien faire; avec lui par contre, la victoire est déjà acquise.
La Messe du mois d'octobre sera célébrée le 8 octobre.
Bon et saint mois du Rosaire!
Nouvelles de la Fraternité
Et de quatre! Loin (très loin car ils en sont à plusieurs dizaines) derrière les Etats-Unis, l'Europe connait sa quatrième paroisse personnelle "FSSP". Après Rome, Thalwil (Suisse), et Amsterdam, c'est au tour de l'Angleterre avec notre apostolat de Reading érigé en paroisse par la grâce de son archevêque. Deo gratias.
Plus de 500 fidèles assistèrent le 14 septembre dernier à la Messe solennelle célébrée dans notre nouvel apostolat de Philadelphie aux USA.
Des rentrées prometteuses: vingt-quatre jeunes gens franchissent pour la première fois les portes de Wigratzbad ces jours-ci. Parmi eux neuf Français. Quinze autres séminaristes ont fait leur rentrée dans notre séminaire américain.
Le 20 octobre, 11 séminaristes de deuxième année recevront la soutane et seront tonsurés à Wigratzbad.
Une nouvelle fois, une petite vidéo via EWTN aux Etats-Unis vous montre en espagnol ou en anglais le travail de la "Mission St François Xavier" réalisé chaque été au Pérou.