Bien chers Amis et Bienfaiteurs,
C’est de Montalenghe, de notre nouveau Prieuré et Maison de retraites du Nord de l’Italie, à 20 km de Turin, que je vous écris cette dix-septième lettre.
C’est la première retraite qui se donne dans cette maison et ceux qui la suivent sont les nouveaux aspirants au Sacerdoce pour le Séminaire d’Ecône, soit 27 sur les 30 qui commencent le séminaire cette année, et sur les 70 qui entrent dans nos quatre grands Séminaires. A ce propos, j’ajoute que nous avons pu acquérir un grand Séminaire aux U.S.A., à Ridgefield dans le Connecticut. A Armada l’ancien Séminaire demeurera un Prieuré pour desservir la région de Détroit.
L’adhésion des prêtres et des fidèles à la tradition augmente régulièrement. La cérémonie occasionnelle de Paris en est un témoignage évident. Je me dois de remercier à nouveau tous ceux qui ont concouru par leurs dons et surtout par leurs prières et leurs sacrifices à la splendeur de cette Messe d’action de grâces. Présents, absents ne faisaient qu’un cœur et qu’une âme autour de l’autel du Sacrifice de Notre Seigneur.
Tandis que s’accumulent autour de nous les ruines causées par la corruption des esprits et des cœurs, ce témoignage de la vitalité de l’Eglise de toujours prend une valeur inestimable. Qu’on restaure les autels détruits, qu’on offre à nouveau le vrai Sacrifice de la Messe et tous les espoirs sont permis. Par contre, tant qu’on demeurera à une Eucharistie œcuménique, démocratique et libérale, l’autodestruction continuera, malgré tous les rappels à l’ordre et les discours les plus dignes de respect et les rassemblements les plus spectaculaires.
« Nisi Dominus ædificaverit Domum, in vanum laboraverunt qui ædificant eam ». « Si le Seigneur ne construit l’édifice, ceux qui s’efforcent de l’édifier travaillent en vain ». Or l’autel du Sacrifice propitiatoire, l’héritage du nouveau et éternel testament : le corps et le sang de Jésus sont la pierre fondamentale de l’Eglise d’où jaillissent les eaux pour la vie éternelle.
Gardons confiance en Dieu, en Jésus et Marie qui obtiendront que les Autorités de l’Eglise restaurent les autels. En attendant ce jour, prions et multiplions les autels et les prêtres pour la célébration de la Sainte Messe où s’offre la Sainte Victime, fournaise ardente de charité, pour la rédemption de nos péchés.
Tel est le but de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X qui compte déjà plus de 200 membres.
Vous avez déjà remarqué que le nombre des prieurés augmente d’année en année. C’est pourquoi il m’a semblé urgent d’organiser les instances centrales de la Société par une maison généralice où se trouveront le Secrétaire général et l’Econome général et où seront adressées toutes les correspondances destinées au Supérieur Général. Cette manière d’agir nous mettra encore plus en conformité avec le Droit Canon, la législation de l’Eglise, les districts étant les bases de futures Provinces.
Vous pourrez remarquer aussi que nous avons divisé les U.S.A. en deux districts ; que désormais la maison de Bruxelles est ouverte, ce qui était souhaité depuis de nombreuses années. La revue « Fideliter » du district de France, comme d’ailleurs les bulletins ou revues des autres districts vous donneront plus d’informations pour les nouveaux prieurés ou nouvelles écoles.
Que les jeunes aspirants au sacerdoce ou à la vie religieuse comme frères, ou les jeunes aspirantes à la vie religieuse comme auxiliaires de l’apostolat sacerdotal s’adressent à nos prieurés où ils trouveront toutes les informations utiles pour la réalisation de leur vocation, soit dans la Fraternité, soit dans les nombreuses maisons religieuses actives ou contemplatives qui nous sont unies dans la même foi et les mêmes aspirations.
Que Marie, Mère de Jésus, dont nous fêtons la maternité divine aujourd’hui, devienne toujours plus notre Mère par notre identification à Jésus son divin Fils.
Que Saint Joseph vous rende au centuple ce dont votre générosité nous gratifie pour le développement de notre Œuvre qui s’efforce de donner au monde ce dont il a le plus besoin aujourd’hui : de saints prêtres.
Affectueusement uni à vous dans les Cœurs de Jésus et de Marie.
+ Marcel LEFEBVRE
11 octobre 1979, Maternité de la Très Sainte Vierge