31 mars 2014

[Abbé Michel Simoulin, fsspx] La grande question qui se pose à nous

Le Seignadou - avril 2014

La grande question qui se pose à nous, et à nos supérieurs en premier lieu, est sans aucun doute celle-ci, bien formulée par un ami : « N’y a-t-il aucun danger pour la foi à accepter de se mettre sous une autorité, Pape ou évêque, qui, sans discontinuer depuis 50 ans, œuvre à la destruction de cette foi, et cela sans s’accorder avant sur les questions doctrinales en cause ? »

La première réponse est évidemment : Bien sûr, le danger est grand et réel, nous en sommes tous conscients et nous l’avons toujours dit et même explicité. Il est facile de se reporter à toutes les études que nous avons faites sur le Concile, le nouveau catéchisme, Jean XXIII et Jean-Paul II, entre autres. Il est bien évident que, si aucun « accord » n’est encore intervenu, ainsi que l’a clairement exposé Mgr Fellay, c’est bien parce que nous ne voulons pas nous soumettre inconditionnellement à une autorité dont nous ne sommes pas sûrs qu’elle nous veuille du bien et nous permette de continuer à servir la Tradition de l’Église sans nous contraindre à accepter Vatican II sans discussion.

Cela dit, peut-on parler d’une autorité qui œuvre à la destruction de la foi ? Il semble plus juste de parler d’une autorité qui ne professe pas la foi ou ne la confesse pas dans son intégrité, et qui professe des vérités dangereuses ou même contraires à la foi. Car il faut distinguer entre une intention de détruire la foi et un effet non directement voulu. Que cette perte de la foi soit une conséquence des doctrines conciliaires professées depuis 50 ans, cela est évident mais peut-on dire que telle était et demeure l’intention de leurs promoteurs ? Si tel était le cas, ces autorités n’auraient plus la foi et ne seraient plus formellement catholiques, et croire cela c’est être implicitement sédévacantiste. Absit.

Si nous en venons à la nécessité de « s’accorder avant sur les questions doctrinales », nous sommes tous d’accord pour dire que c’est un idéal vers lequel nous tendons de toute notre âme. C’est le but ultime de notre résistance et de toutes nos démarches. Nous pouvons appeler cela la « conversion » de Rome, ou son retour à la Tradition pleine et entière. Oui, « quand il s'agit de fin, il ne saurait y avoir de mesure à garder », mais cette mesure est à garder « quand il s'agit de ce qui est relatif à la fin, dit Aristote. » (Saint Thomas d’Aquin - IIa-IIae, 184, 3). Et c’est la prudence qui nous inspirera le choix des moyens à employer pour atteindre cette fin. Il faut donc être réaliste ou pragmatique ! N’est-il pas utopique, par exemple, d’imaginer (et de demander) que la Rome d’aujourd’hui rétablisse dès aujourd’hui l’obligation du serment anti-moderniste, renouvelle les condamnations portées par Quanta Cura et le Syllabus, Pascendi, Humani Generis, ou réaffirme la doctrine de Quas Primas sur la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Pouvons-nous imaginer que cela se fasse dans l’immédiat ? Certes ce serait l’idéal, et nous le désirons tous, mais pouvons-nous espérer que cela puisse arriver avant plusieurs générations, et même que cela puisse se faire si le mouvement n’est pas entretenu par des membres reconnus et admis, dont la foi et l’obéissance ne sont pas mises en doute ? Cela, nous ne pouvons pas l’attendre des communautés « Ecclesia Dei », puisqu’elles ont accepté Vatican II pour être reconnues, et qu’elles se sont engagées à n’élever aucune objection doctrinale aux thèses en cours. Nous demeurons les seuls et les derniers témoins de la Tradition de l’Église dans son intégralité, mais nous ne pouvons pas garder ce trésor pour nous seuls. Nous devons, au contraire, aspirer à le remettre entre les mains de l’Église, et donc du Pape, dès que cela sera possible.

Ce désir est le sens des décisions et des déclarations de nos chapitres généraux de 2006 et de 2012. « Si, après leur accomplissement (des deux préalables), la Fraternité attend la possibilité de discussions doctrinales, c’est encore dans le but de faire résonner plus fortement dans l’Église la voix de la doctrine traditionnelle. En effet, les contacts qu’elle entretient épisodiquement avec les autorités romaines ont pour seul but de les aider à se réapproprier la Tradition que l’Église ne peut renier sans perdre son identité, et non la recherche d’un avantage pour elle-même, ou d’arriver à un impossible « accord » purement pratique.  Le jour où la Tradition retrouvera tous ses droits, le problème de la réconciliation n’aura plus de raison d’être et l’Église retrouvera une nouvelle jeunesse ».  Le préalable des discussions doctrinales a été ajouté aux deux autres préalables édictés par Mgr Lefebvre, en 2001-2002, lors de la reprise des échanges avec Rome. Engagées après la réalisation des deux premiers préalables en 2007 et 2009, ces discussions, menées pendant une année, n’ont abouti à aucun accord. Sans aucun doute, les conditions nécessaires au rétablissement de relations normales sont donc encore loin d’être réalisées, et le danger est toujours réel, cela est vrai, d’un accord canonique, sans accord doctrinal préalable. Mais devons-nous attendre le miracle sans rien faire pour que l’Église retrouve une nouvelle jeunesse ?

Et que pouvons-nous attendre et réclamer raisonnablement en matière d’accord doctrinal actuellement ? La seule chose que nous puissions espérer et demander, semble-t-il, est la liberté de discuter Vatican II. Qu’on cesse de nous imposer ce préalable d’une acceptation inconditionnelle de Vatican II. Qu’il soit admis que ce concile a été et demeure « pastoral » et non dogmatique, et qu’il peut donc être légitimement objet de discussions. Cesser de nous imposer d’accepter Vatican II sans discussion possible, et accorder cette liberté serait déjà une étape importante, car ce serait reconnaître implicitement que nos arguments ont de la valeur. Une autorité qui consentirait à cela serait déjà une autorité non hostile à la Tradition, voire désireuse de la rétablir dans l’Église, et ce serait déjà une vraie conversion de Rome. Nous n’en sommes pas encore là, et c’est pourquoi rien n’a été fait. Mais si Rome acceptait de ne plus faire de Vatican II un super-dogme, cela serait déjà une grande victoire de la grâce, et pourrait permettre d’envisager alors de rétablir un certain lien canonique. Quand viendra ce jour ? Nul ne le sait, mais nous l’attendons avec confiance.

C’est alors qu’il faut ouvrir les yeux sur un autre danger, qui n’est pas hypothétique mais très actuel : celui de ne plus aspirer à reprendre notre place légitime parmi les sociétés reconnues par Rome, perdre le désir de l’Église et de Rome. Ne plus désirer le lien normal avec Rome et l’Église est l’ombre de l’esprit schismatique. Nous vivons depuis très longtemps indépendamment du Pape et des Évêques, comme si cela était normal. Nous prétendons défendre la doctrine, mais, tous, nous risquons de nous établir une doctrine à la carte, en abandonnant certains dogmes, ceux qui nous gênent, notamment ceux qui sont liés à la primauté de Pierre. Nous risquons tous de nous habituer à l’anormal, de vivre dans une situation confortable, comme si cela était juste et conforme à l’esprit de l’Église. Le Pape et les évêques seraient peu à peu cantonnés dans l’ordre des êtres de raison, sans répercussion sur la vie concrète ; Rome ne serait plus qu’un lieu de pèlerinage, et l’Église un corps mystique dont la tête serait Jésus-Christ, l’âme le Saint Esprit, et les membres les « tradis ». Nos prêtres peuvent vite devenir des gourous. Chacun pourrait devenir pape le Denzinger à la main, et tout père de famille serait alors le pape de sa famille. Dans ces conditions, nos enfants n’auraient plus aucun sens de ce qu’est l’Église réelle dans son incarnation totale, de la tête jusqu’aux membres, dans toutes les réalités de la vie quotidienne.

Quant à l’autorité… reconnue en principe mais non admise dans les faits quand il s’agit du Pape, elle risque de ne plus être admise à quelque degré que ce soit. Tout supérieur court le risque d’être contesté, critiqué même publiquement… et les familles elles-mêmes se disloqueront. Pourquoi obéir à un père qui n’obéit pas au Pape, à l’Évêque, au prêtre ?

Qui dit ligne de crête dit danger des deux côtés. Celui d’une reconnaissance mal assurée en est un ; le danger interne que nous venons de décrire en est un autre. Alors que le premier demeure fort hypothétique, le second, quant à lui, n’est pas pour demain ; il n’est même pas à nos portes... Il est déjà présent au-dedans de la cité et de nos familles !

Avons-nous donc raison de craindre le premier danger ? Sans doute, mais non au point d’en perdre l’espérance et la foi dans la grâce de l’Église. Et nous ne pourrons l’affronter et en triompher, que si nous savons unir nos forces au lieu de nous diviser, pour faire front sous la sage et prudente direction des chefs que Dieu nous a donnés. « Tout royaume divisé contre lui-même sera dévasté », et la dialectique diffusée par les « résistants » n’a d’autre effet que de nous affaiblir dans notre véritable résistance aux maladies qui rongent l’Église, et dans notre fidélité à la ligne sagement suivie et définie par Mgr Lefebvre. C’est à croire que ces résistants n’ont plus d’autre ennemi que Mgr Fellay et la Fraternité. Ils ont visiblement rejeté toute référence à Rome, et il ne leur reste plus que nous pour justifier leur résistance ! Et si l’on vient nous dire que ces « résistants » ont été traités injustement, nous pourrons conseiller la lecture et la méditation de la vie des saints et des grandes figures de l’Église, lesquels savaient ce qu’est la vertu d’obéissance, et savaient présenter leurs difficultés à leurs supérieurs sans prendre à témoin la planète entière, sous couvert de sauver la foi, la justice et la vérité. Qui est le plus injuste, entre une autorité qui peut être sévère, voire trop sévère, et un sujet qui diffuse toutes ses rancœurs sans la moindre prudence, et n’hésite pas à salir publiquement ses supérieurs ?

Qu’on lise et médite, entre autres, l’exemple de Mgr Lefebvre. Quand il a quitté sa congrégation des Pères du Saint-Esprit qui tombait en déliquescence, combien de pères a-t-il appelés à le suivre ? Aucun. Combien de tracts et de livres a-t-il rédigés pour dénoncer la dérive de sa congrégation ? Aucun. Il n’est plus reparu au chapitre général et il est parti avec une simple valise. Qu’on lise également la vie de sainte Thérèse Couderc, fondatrice et première supérieure des sœurs du Cénacle, destituée et remplacée par une riche veuve, nouvellement entrée dans la congrégation, à qui fut donné le titre de fondatrice et supérieure. Sainte Thérèse, qui n’avait commis aucune faute, se retira sans murmurer contre l’injustice flagrante, tandis que la congrégation s’effondrait peu à peu (Elle refleurira après l’épreuve : cf. texte complémentaire, ci-dessous). Quelle différence avec les départs tonitruants de ces derniers mois qui montrent bien que les préoccupations de quelques-uns ne ressemblent guère à celles de ces hommes et femmes épris de Dieu.

Sous prétexte de crise dans l’Église, faudra-t-il nous résigner à ne plus vouloir imiter les saints ? Faudra-t-il laisser cette crise décapiter l’espérance en nos cœurs ?


Notre-Dame de la Sainte-Espérance, convertissez-nous.

[chemere.org] Entretien avec le Père Dominique-M. de Saint Laumer, prieur de la Fraternité

SOURCE - chemere.org - mars 2014

Mon Révérend Père, lors du jubilé de la Fraternité, le 6 octobre dernier, vous annonciez, devant la foule nombreuse assemblée pour l’occasion, le début de la phase active de votre projet de construction. De plus, dans la dernière Lettre aux Amis, du mois de décembre, vous alertiez sans détour : « Aidez-nous à construire une église ! ». En ce début de Carême, où en est le projet ?
Avant que l’enfant vienne au jour, il y a neuf mois de germination secrète, intense mais cachée, dans le sein de la maman. Nous en sommes précisément là ! C’est la phase ingrate mais si nécessaire des préparations invisibles. Nous avançons actuellement dans l’étape d’échanges avec le bureau d’architecte pour la mise au point de l’APD (Avant-Projet Définitif). Etape enthousiasmante aussi, car elle suppose que nous communiquions autour de nous sur ce projet pour susciter les générosités de ceux qu’intéresse la construction d’une église au XXIe siècle. Tout un programme ! Concrètement, tous les frères, à divers niveaux, sont partie prenante dans cette aventure.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le projet que porte la Fraternité ?
Comme pour toutes les constructions qui ont ponctué la vie et la croissance de la communauté, celles que nous entreprenons aujourd’hui répondent à un besoin très réel. Laissez-moi vous rappeler quelques étapes de nos travaux antérieurs. Arrivés en 1979, nous installons une modeste chapelle au rez-de-chaussée de la maison principale de la propriété. Cette chapelle étant bien vite trop petite, nous entreprenons l’aménagement de notre chapelle actuelle dans une ancienne grange, attenante aux écuries (1982). Par la suite, la croissance de la communauté nous pousse à construire ce que nous avons appelé longtemps le « nouveau bâtiment » : cuisine, réfectoire, cellules, oratoires, salle de communauté, autant d’espaces essentiels pour mener une vie commune religieuse (1997). Ce furent ensuite les « services » qui ont demandé de l’espace : construction d’un secrétariat (où seront traités vos dons !) et de salles informatiques, restauration du « château » (2000) ; puis le bâtiment Saint-Joseph, avec la partie ateliers, garage automobiles, tracteurs, etc. (2011).

Si vous venez un dimanche à la messe (10 h 30), vous verrez de nombreuses familles serrées, mal installées. Et au chœur, du fait des entrées des nouveaux postulants, nous n’avons présentement plus assez de place dans les stalles, lieu où nous venons régulièrement chanter l’office tout au long de la journée. La construction de l’église, que nous avons mûrement réfléchie, depuis plusieurs années, devient une pressante nécessité.
Votre projet comporte aussi une nouvelle hôtellerie ?
En effet. Même si notre vie apostolique nous mène hors du couvent pour prêcher, nous nous rendons compte, au fil des années, des services que peut rendre une hôtellerie au couvent. Nous accueillons de plus en plus de personnes ou de groupes pour des récollections, des retraites, etc. Mais cet accueil, qui nous permet de prêcher « à domicile », demande une infrastructure qui nous fait défaut. Le bâtiment d’hôtellerie comportera la grande sacristie, absolument nécessaire comme annexe de l’église, sept cellules, une salle d’accueil, une salle de conférence et un parloir, en plus des parloirs existants et de la porterie ou maison d’accueil à l’entrée.
Un dernier mot ?
Notre vocation est de transmettre aux autres les fruits de notre contemplation. Cette vocation nous enthousiasme et nous semble répondre plus que jamais aux besoins de notre temps. Voulez-vous participer à notre mission en nous aidant à créer une vraie demeure contemplative au service de l’évangélisation ?

[fssp.org] Messe à l'Université catholique du Sacré-Cœur à Milan

SOURCE - fssp.org - 31 mars 2014

Le 19 mars, le Supérieur Général et la Secrétaire Général de la Fraternité Saint-Pierre se sont rendus à l'Université catholique du Sacré-Cœur à Milan. L'abbé Berg a célébré une messe solennelle en la fête de saint Joseph à la chapelle Saint-François de l'Université. Cette chapelle fut construite à l'emplacement du laboratoire scientifique du père Agostino Gemelli, fondateur de l'Université et scientifique laïc, converti au catholicisme, entré ultérieurement dans la vie religieuse. L'abbé Berg était assisté de l'abbé Arnaud Evrat, FSSP et de l'abbé Konrad zu Löwenstein, FSSP, respectivement diacre et sous-diacre. L'abbé Löwenstein était venu à l'occasion de la messe mensuelle dans le cadre de son apostolat commencé en 2009 auprès des étudiants de l'Université. Le lendemain, il a célébré une messe de Requiem pour le repos de l'âme de Mario Palmaro.

29 mars 2014

[Credidimus Caritati] Mgr Lefebvre : mise au point sur le pape et sur la nouvelle messe

SOURCE - Credidimus Caritati - 29 mars 2014

Lors de l’audience que Paul VI lui avait accordée le 11 septembre 1976, Mgr Lefebvre avait été stupéfait de constater à quel point il pouvait être calomnié auprès du pape, lequel affirmait qu’à Écône on faisait prêter un serment contre le Souverain Pontife. Le fondateur de la Fraternité se rendait compte que ses positions pouvaient être caricaturées auprès des autorités de l’Église par ceux qui, tant à l’extérieur des milieux traditionalistes qu’à l’intérieur, souhaitaient ajouter de la défiance à la méfiance afin d’hypothéquer à jamais une résolution de la crise. Les problèmes du Concile et de l’Après-Concile sont suffisamment sérieux pour qu’il n’y ait nul besoin d’ajouter des différends supplémentaires, comme la non-reconnaissance de la tête de l’Église ou l’invalidité du nouveau rite. C’est ce que Mgr Lefebvre déclara solennellement au pape Jean-Paul II le 8 mars 1980 :
Séminaire International Saint Pie X,
8 mars 1980
Très Saint Père, 
Afin de mettre fin à des doutes qui se répandent actuellement soit à Rome, soit dans certains milieux traditionalistes d’Europe et même d’Amérique concernant mon attitude et ma pensée vis-à-vis du Pape, du Concile et de la Messe du Novus Ordo et, craignant que ces doutes ne parviennent jusqu’à Votre Sainteté, je me permets d’affirmer à nouveau ce que j’ai toujours exprimé : 
1) Que je n’ai aucune hésitation sur la légitimité et la validité de Votre élection et qu’en conséquence je ne puis tolérer que l’on n’adresse pas à Dieu les prières prescrites par la Sainte Église pour Votre Sainteté. J’ai dû déjà sévir et continue de le faire vis-à-vis de quelques séminaristes et quelques prêtres qui se sont laissés influencer par quelques ecclésiastiques étrangers à la Fraternité. 
2) Que je suis pleinement d’accord avec le jugement que Votre Sainteté a porté sur le Concile Vatican II, le 6 novembre 1978 à la réunion du Sacré Collège : « que le Concile doit être compris à la lumière de toute la Sainte Tradition et sur la base du magistère constant de la Sainte Église». 
3) Quant à la Messe du Novus Ordo, malgré toutes les réserves qu’on doit faire à son égard, je n’ai jamais affirmé qu’elle est de soi invalide ou hérétique. 
Je rendrais grâce à Dieu et à Votre Sainteté si ces claires déclarations pouvaient hâter le libre usage de la Liturgie traditionnelle et la reconnaissance par l’Église de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X ainsi que de tous ceux qui, souscrivant à ces déclarations, se sont efforcés de sauver l’Eglise en perpétuant sa Tradition. 
Que Votre Sainteté daigne agréer mes sentiments de profond et filial respect en Jésus et Marie. 
Marcel Lefebvre
ancien archevêque de Tulle
Sur ce que Mgr Lefebvre entendait par « comprendre le Concile à lumière de la Sainte Tradition », nous reportons le lecteur à cette explication qu’il donnait lui-même dans un entretien accordé à Pacte en 1987 :
« Que signifie « accepter le Concile selon la Tradition ? » Nous en avons parlé plusieurs fois, précisément avec le cardinal Ratzinger. Pour lui, cela veut dire que les thèses de Vatican II devraient être intégrées dans celles de la Tradition. Mais, intégrer, est un verbe encore vague. A mon avis, il convient de distinguer. Il y a quelques textes conciliaires, évidemment, conformes à la Tradition, qui ne posent aucun problème : je pense à Lumen Gentium, mais aussi à d’autres documents, tel celui sur la formation sacerdotale et sur les séminaires. Il y a ensuite des textes ambigus, qui peuvent cependant d’une certaine manière être correctement « interprétés » selon le Magistère précédent. Mais il y a aussi des textes franchement en contradiction avec la Tradition et qu’il n’est possible en aucune manière d’« intégrer » : la déclaration sur la liberté religieuse, le décret sur l'oecuménisme, celui sur la liturgie. Ici, l’accord devient impossible… »

[Abbé Grégoire Celier - Présent] Notre-Dame de Consolation, un an après

Présent n° 8074 - 29 mars 2014

Il y a tout juste un an, se célébrait l’inauguration de la présence de Sainte-Germaine – la plus ancienne communauté parisienne célébrant la liturgie traditionnelle – rue Jean Goujon à Paris, dans la très belle chapelle Notre-Dame de Consolation, mémorial dédié aux victimes de l’incendie du Bazar de la Charité, le 4 mai 1897. A l’occasion de cet anniversaire, le prieur, l’abbé Grégoire Celier, fait le point pour Présent.
Monsieur l’abbé, pourriez-vous tout d’abord rappeler comment votre communauté a pu s’installer dans ces lieux ?

La chapelle Sainte-Germaine, que je dirigeais, étouffait depuis quarante ans dans un local de fortune situé au fond d’une cour d’immeuble. L’Association du Mémorial du Bazar de la Charité cherchait de son côté une congrégation susceptible d’assurer la pérennité matérielle et spirituelle de ce bâtiment, classé Monument historique depuis 1982. Diverses rencontres ont permis de finaliser un accord.

Architecturalement, c’est un monument magnifique. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Cette chapelle a été bâtie par Albert Guilbert, architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux, qui a reçu pour cette œuvre la Médaille d’or de l’Exposition de 1900, dans un style néo-baroque d’une remarquable cohérence. Le même architecte a d’ailleurs construit, à une cinquantaine de mètres, dans un style oriental, la cathédrale de l’Eglise apostolique arménienne.
Louis Auguste Hiolin a réalisé la décoration sculpturale intérieure ; Henri Carot, qui a notamment travaillé avec Maurice Denis, les vitraux ; Albert Maignan, de l’Institut de France, la peinture à fresque de la coupole : l’ensemble de la chapelle porte ainsi l’âme à la prière, l’élévation, à la paix du cœur. C’est une joie profonde, toujours renouvelée, de mener une vie paroissiale dans un lieu « où souffle l’esprit ».

Au bout d’un an, la communauté s’est-elle étoffée ? Quel apostolat réalisez-vous dans le quartier ?

En fait, nous nous sommes surtout appliqués à nous installer : l’emménagement d’une paroisse toute entière n’est pas une mince affaire. Songez que nous avons eu besoin de treize camions de déménagement ! Nous n’avons pas encore vraiment eu le temps d’aller à la rencontre des gens du quartier. Nous nous sommes contentés de faire vivre cette chapelle et d’accueillir ceux qui y venaient spontanément. Mais cette première phase s’achève et nous allons pouvoir enfin envisager un travail d’évangélisation extérieur.
Pour cette première année, nous comptions donc sur les paroissiens de Sainte-Germaine. En fait, la communauté a déjà grossi de façon visible : nous faisons le plein à toutes les messes du dimanche, et même au-delà. Et, ce qui est à noter, ces nouveaux sont en grande partie des jeunes : grands adolescents, jeunes adultes, nouveaux foyers. Parmi les causes de cet afflux, il faut noter en particulier la facilité pour se garer (il s’agit d’un quartier de bureaux, donc vide le dimanche).

Vous accueillez donc plus de monde. Cependant la chapelle n’est pas très grande…

En fait, nous bénéficions au même endroit de deux lieux de culte indépendants. Actuellement, la messe de 9 heures est célébrée au rez-de-chaussée, dans la crypte qui a été réalisée par nos prédécesseurs italiens : cette crypte est presque deux fois plus grande que la chapelle elle-même. Les messes de 10 h 15, de 11 h 45 et de 18 h 30 sont elles, célébrées dans la chapelle au premier étage. Si le nombre de fidèles continue à grandir, nous aurons deux solutions : soit descendre dans la crypte une ou plusieurs des messes actuellement célébrées à la chapelle ; soit, mieux encore, ajouter une ou plusieurs messes dans la crypte, en conservant parallèlement les messes à la chapelle. Avec plus de prêtres (nous ne sommes que deux, pour le moment), nous pourrions proposer jusqu’à dix messes le dimanche matin. Nous serions ainsi en mesure d’accueillir près de 2 000 paroissiens par dimanche, et ceci sans bousculade ni gêne réciproque.

Vous avez parlé de prédécesseurs italiens…

Nous sommes la troisième congrégation dans cette chapelle. De 1900 à 1952, ce furent les Sœurs Auxiliatrices du Purgatoire qui en eurent la charge, afin de prier pour les victimes de l’incendie. De 1952 à 2012, la chapelle Notre-Dame de Consolation a abrité la chapelle italienne de Paris – ce qui explique (petite information « pipole ») que Carla Bruni y ait fait sa première communion. Et, désormais, c’est la Fraternité Saint-Pie X.

Dans un tel lieu de beauté et d’histoire, on peut supposer que le nombre de baptêmes et de mariages a monté en flèche ?

Effectivement, nous avons nettement plus de baptêmes et de mariages qu’à Sainte-Germaine, dont l’environnement n’était pas enthousiasmant. Mais ce qui a explosé, ce sont les fiançailles. Une belle chapelle, pas trop grande et accessible, est le lieu rêvé pour cela. Il faut noter en sus que nous disposons de salles pour un buffet après une cérémonie.
Ces mêmes salles nous permettent d’accueillir des récollections, des conférences religieuses, des concerts de charité. C’est une activité qui monte en puissance et qui représentera bientôt un élément important de notre apostolat.
Enfin, parce que nous bénéficions de chambres libres, nous proposons un « accueil ecclésiastique » pour les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X et des congrégations amies qui passent par Paris. Ils peuvent ainsi séjourner dans un environnement tranquille et adapté à leurs besoins.

Où en êtes-vous des travaux projetés ?

Après les travaux relatifs à notre installation, nous avons lancé le processus de restauration de la chapelle : la rénovation de la deuxième partie de la toiture de la coupole (la première partie, avec la Vierge, a été assurée par l’Association du Mémorial) ; le ravalement de la façade ; le nettoyage de l’intérieur. Ces travaux doivent être réalisés sous le contrôle d’architectes agréés et par des entreprises spécialisées, puisque nous nous trouvons dans un bâtiment classé.
Ce projet va mobiliser nos énergies et nos finances pour les prochaines années. Mais cela ne nous empêchera pas, avec la grâce de Dieu, de rayonner le Christ au cœur de Paris et de sa banlieue : avant d’être des bâtisseurs, nous sommes des prêtres au service des âmes et de l’Église catholique.

Propos recueillis par Anne Le Pape
Chapelle Notre-Dame de Consolation, 23, rue Jean Goujon, 75 008 Paris.
Tél. : 01 43 80 46 93.

[Abbé Philippe Bourrat, fsspx - ADEC] "Mentez, mentez..."

SOURCE - Abbé Philippe Bourrat, fsspx - La Lettre aux Amis et Bienfaiteurs de l'ADEC - mars 2014

Chers amis et bienfaiteurs

Le débat récent sur la « théorie du genre », provoqué à l'occasion des manifestations de janvier et février 2014, constitue un exemple symptomatique des techniques révolutionnaires mises en oeuvre dans la transformation active des mentalités, de la part des instances politiques mondiales et nationales.

L'introduction en France d'un ABCD des inégalités expérimenté dans plus de 600 classes du primaire depuis la rentrée scolaire 2013 n'aurait, selon les responsables politiques en charge de l'Education nationale (Vincent Peillon) et des Droits des femmes (Najat Vallaud-Belkacem), rien à voir avec la théorie du genre. Ils en veulent pour preuve que les élèves qui feront l'apprentissage de cette égalité, via des séquences pédagogiques mises en oeuvre par les enseignants, n'apprendront qu'à s'interroger sur les stéréotypes que la société véhicule sur les métiers, les loisirs, les activités attribuées plus spécifiquement aux garçons ou aux filles. Le but est de contribuer à changer les mentalités pour une plus grande égalité. Derrière l'idéologie se cache le sophisme que toute différence sociale entre garçon et fille, ou entre hommes et femmes, non seulement n'est pas naturelle mais constitue une inégalité et donc une injustice et que la société se doit de modifier les comportements qui font perdurer de telles inégalités. Pourquoi pas des femmes maçons ? demande-t-on ainsi très sérieusement en haut-lieu. Et pourquoi pas des femmes légionnaires ? pourrait-on suggérer...

L'ABCD des inégalités a ainsi pour but de traquer et de dénoncer, ou mieux de «déconstruire» les stéréotypes que l'on se forge sur ce qui n'est qu'une «construction» sociale : « Exemples : cette séquence pédagogique autour des " représentations esthétiques de l'enfant, de la femme et de l'homme " au fil des siècles, du portrait par Rigaud de Louis XIV portant des talons hauts, au smoking pour femme d'Yves Saint Laurent en 1966 ; ou cette réflexion sur " la figure de la belle " dans les contes. Objectifs : démontrer aux enfants que les notions de féminin et masculin évoluent suivant les sociétés et les époques.

Pour les deux ministères, le but est de " sensibiliser les élèves aux représentations, aux rôles assignés aux filles et aux garçons et des entrées au sein de programmes officiels existants : sciences, éducation physique et sportive, maîtrise de la langue, histoire…". Ces séances autour de l'égalité peuvent donc être déclinées dans l'ensemble des disciplines, en fonction des choix de l'enseignant. »(1)

La supercherie qui consiste à nier qu'il s'agit là de l'application de la théorie du genre (2) dans les programmes est grossière. Car cette théorie a déjà bel et bien été introduite dans les programmes de sciences naturelles, notamment en classe de Première, dès 2011. C'était sous le gouvernement de François Fillon et la présidence de Nicolas Sarkozy. Car c'est bien l'UMP au pouvoir qui a introduit l'application des directives internationales dans les programmes, poursuivis ensuite par Peillon & Cie. Le thème 3 du programme précise ainsi : « Devenir femme ou homme - On saisira l'occasion d'affirmer que si l'identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l'orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée. Cette distinction conduit à porter l'attention sur les phénomènes biologiques concernés. » En 2010, Sciences Po se faisait remarquer avec la mise en place d'un enseignement obligatoire des études de genre. Depuis, les universités ou encore les écoles de journalisme, tout récemment, ont suivi le mouvement.

La théorie, née dans le sillage marxiste et constructiviste de mai 1968 et vulgarisée dans les années 1990 par la soi-disant philosophe féministe américaine Judith Butler, établit une distinction entre l'identité sexuelle biologique et l'orientation sexuelle qui résulte d'une construction sociale et de choix personnels. Au nom de la défense des minorités, la théorie veut s'imposer à la majorité, en tout déni de réalisme. Dans le même temps, l'homosexualité est banalisée et présentée aux enfants par des militants dès la maternelle, sans parler de la littérature ou des films qui leur sont destinés. Vivre avec deux papas ou deux mamans est une forme familiale comme les autres. Par le biais de la lutte contre « l'homophobie », qui peut s'appuyer désormais sur la justice pour neutraliser toute opposition morale, on accélère la destruction de toute référence à la loi naturelle. Vincent Peillon est investi pour cela d'une mission qui n'est autre qu'une révolution culturelle : « Le gouvernement s'est engagé à s'appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités, notamment par le biais d'une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles. » (Lettre aux recteurs, du 4 janvier 2013)

C'est entendu, il n'y a plus de nature humaine, encore moins de loi naturelle à laquelle il faudrait se référer. Il n'y a que du culturel, il n'y a que des « constructions sociales » conventionnelles qui varient avec le temps. (Ce qui finira par entrer en contradiction avec la notion même des droits de l'Homme qui supposait une nature stable et définie de l'Homme en question...)

En mai 2013, était organisé un colloque du SNUipp, principal syndicat enseignant du premier degré, autour du thème « Éduquer contre l'homophobie dès l'école primaire ». À l'occasion de cet événement organisé le 16 mai, jour de lutte contre l'homophobie, le syndicat a fourni aux professeurs un dossier militant rempli de consignes et d'idées pour faire avancer la cause homosexuelle et tous ses dérivés aux noms bien peu poétiques (LGBT).

A qui fera-t-on croire que les récentes expérimentations lancées dans les écoles primaires et qui vont être généralisées à l'avenir n'ont rien à voir avec la « théorie du genre » et que les affreux réactionnaires qui ont manifesté récemment n'ont fait qu'agiter des chiffons rouges qui n'étaient que le fruit de leurs fantasmes et de leur imagination ?

Si l'on cherchait une preuve supplémentaire, on la trouverait dans le Livret personnel de compétences qui évalue les connaissances, acquis et comportements des élèves en trois temps (CE1, CM2 et fin de 3e), mis en place par l'Education nationale en 2011.

On lit explicitement au palier 2 (CE2), dans les «compétences sociales et civique» « Respecter tous les autres, et notamment appliquer les principes de l'égalité des filles et des garçons. » Sous l'aspect anodin de cet intitulé, est contrôlée la capacité de chaque enfant à avoir intégré l'ensemble des principes énoncés ci-dessus. Et au palier 3, en fin de 3e, dans le même livret de compétences que tout élève de l'enseignement public et sous contrat est tenu d'avoir, s'ajoutera la compétence suivante : « Comprendre l'importance du respect mutuel et accepter toutes les différences.»

L'école a résolument pris le contrôle des comportements psychologiques et moraux de l'enfant et le forme à une idéologie bien précise. Mais pour désamorcer la suspicion, pour discréditer toute réaction lucide qui dénoncerait l'adoption par l'Etat de conceptions philosophiques et morales perverses et destructrices, on ment. Tout simplement. L'introduction d'une « théorie du genre » à l'école ? Pure imagination, affirmait en substance l'actuel premier ministre Jean-Marc Ayrault, dans les colonnes du journal La Croix du 30 septembre 2013 : « Il n'est pas question d'introduire je ne sais quelle idéologie. Il n'est pas question d'un temps d'enseignement sur la théorie du genre, pas plus dans les programmes scolaires que dans la formation des enseignants ».

« Mentez, mentez, mes amis...», écrivait Voltaire.

Abbé Philippe Bourrat, Directeur de l'enseignement pour le District de France
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(1) Caroline Beyer, École : un nouveau genre de programme in Le Figaro, 12/01/2014.
(2) A lire aussi : Théorie du genre, l'idéologie qui voulait détruire la Création et libérer toutes les perversions humaines, d'Alain Escada,Civitas, 6 €.

[Abbé Thierry Legrand, fsspx - Le Saint Vincent] Un scandale de plus, un scandale de trop ?

SOURCE - Abbé Thierry Legrand, fsspx - Le Saint Vincent - mars 2014

Le 27 avril prochain, Jean XXIII et Jean-Paul II devraient être canonisés par le Pape François. Cet acte est un scandale au sens théologique, un acte « qui fournit une occasion de ruine spirituelle » pour les âmes, puisqu'il va à la fois présenter aux yeux du monde entier, et des catholiques en particulier, une nouvelle norme de sainteté, et qu'il va en quelque sorte canoniser le concile Vatican II.

Normalement, une canonisation ne devrait pas poser problème à un catholique, puisque c'est un acte qui fait intervenir l'infaillibilité pontificale.

Par une canonisation, le pape déclare que la personne historique qui est canonisée et inscrite au catalogue des saints, est vraiment sainte ; que, pour cette raison, il y a une assurance qu'elle a obtenu le bonheur éternel ; et que, pour ces deux raisons, l'Eglise universelle doit lui rendre un culte. Déclarant cela, le pape jouit donc de l'infaillibilité pontificale.

Alors quel est le problème se diront certains ? Puisque le pape jouit de l'infaillibilité pontificale quand il procède à une canonisation, on doit admettre que Jean XXIII et Jean-Paul II sont vraiment saints ; qu'ils ont certainement obtenu le Ciel ; et qu'ils doivent être honorés d'un culte public par l'Eglise universelle.

Si par charité, on doit bien sûr vouloir pour eux le salut éternel, ce sont leur sainteté et comme conséquence, l'obligation qui sera faite de les honorer d'un culte public, qui posent problème.

D'abord leurs procès de canonisation à tous deux ont été marqués de dispenses exceptionnelles : pour Jean XXIII, le pape François a décidé d'utiliser une procédure exceptionnelle, en dispensant d'un deuxième miracle qui était nécessaire selon les nouvelles règles de canonisation, déjà pourtant très allégées depuis le Code de droit canon de 1983 (un miracle pour une béatification et un autre pour une canonisation, alors qu'auparavant, il fallait entre deux et quatre miracles pour une béatification, puis à nouveau deux ou trois autres survenues après la béatification). Pour Jean-Paul II, le délai de cinq ans entre la mort de la personne concernée et le début de son procès de canonisation a été écourté par Benoît XVI.

Cependant, le vrai problème ne repose pas sur la procédure de canonisation « allégée » depuis 1983, ni sur les entorses dont cette procédure a fait l'objet pour les deux papes décédés. En effet, tout vrai catholique, c'est-à-dire celui qui n'admet pas que l'histoire de l'Eglise commence au concile Vatican II, se trouve devant un dilemme. Comment concilier en effet les actes ou les paroles d'un Jean-Paul II par exemple, avec les actes et les paroles d'autres saints depuis longtemps canonisés ?

Vous lirez, avec fruit, je l'espère, l'extrait de l'étude de Monsieur l'Abbé Jean-Michel Gleize sur ce sujet, qui conclut en résolvant ce dilemme par cette phrase : « Le seul moyen d'en sortir est de tirer la double conclusion qui s'impose : Karol Wojtyla ne peut pas être canonisé et l'acte qui prétendrait déclarer sa sainteté à la face de l'Eglise ne saurait être qu'une fausse canonisation ».

Le cardinal Poupard, ancien président du Conseil pontifical pour la culture, avait expliqué sur les ondes de Radio Vatican, au moment de l'annonce de la double canonisation des deux papes, que le concile Vatican II devait être considéré comme une boussole dont il fallait suivre les orientations, dans la fidélité à l'inspiration de son instigateur, Jean XXIII, et dans la ligne de l'application qu'en fit Jean-Paul II avec constance, tout au long de son pontificat. Il semble bien que, derrière cette double canonisation, c'est le concile Vatican II que l'on veuille canoniser.

Ne nous étonnons donc pas de ce nouveau pas destiné à imposer les nouveautés du funeste concile pastoral Vatican II, mais répondons à ce scandale par un attachement toujours plus grand à la doctrine pérenne de l'Eglise.

Votre dévoué,

Abbé Thierry Legrand +

Source : Le Saint-Vincent n° 5 de mars 2014

28 mars 2014

[DICI] Amérique du sud : L’abbé Trejo succèdera à l’abbé Bouchacourt

SOURCE - DICI - 28 mars 2014

(Source : FSSPX/sudamerica.org – DICI n°293 du 28/03/14)
Dans un communiqué, l’abbé Christian Bouchacourt, supérieur du district d’Amérique du sud, annonce que Mgr Bernard Fellay a nommé pour le remplacer à la tête du district l’abbé Mario Trejo, actuellement supérieur du district du Mexique. Né en 1973, l’abbé Trejo est originaire de Salta, en Argentine ; il a été ordonné prêtre en 1998. Sa nomination doit prendre effet le 15 août prochain, date à laquelle l’abbé Bouchacourt succèdera à l’abbé Régis de Cacqueray à la tête du district de France. (voir DICI n°291 du 28/02/14)

[Abbé Alain Lorans, fsspx] 25 mars 1991

SOURCE – Abbé Alain Lorans, fsspx – DICI – 28 mars 2014

Il y a 23 ans s’éteignait Mgr Marcel Lefebvre, à l’âge de 85 ans. De cette longue vie au service de l’Eglise, de ce long combat pour la Tradition, le fondateur de la Fraternité Saint-Pie X a tiré une leçon très simple qu’il exposa aux Sœurs de la Fraternité Saint-Pie X, un an avant de rendre son âme à Dieu.

« La Providence nous a vraiment tirés. Moi je faisais le lourd, je vous assure, je faisais les pieds de plomb. Mais j’étais entraîné, entraîné, entraîné, toujours un peu plus, un peu plus, j’étais pris. Et maintenant vous connaissez l’histoire de la Fraternité.


« Alors, voyez, je ne peux dire que ce soit moi vraiment qui ai dit : Je vais faire cela, ce sera ainsi… et je pense que… et je veux que… Ce n’est pas cela du tout. Je constate, et vous avez pu le remarquer aussi, que, toute ma vie, cela a été la même chose. A chaque fois, c’est toujours la Providence qui décide. Moi je résiste plutôt, je ne suis pas tellement d’accord, je ne suis pas tellement désireux. Mais Elle me tire quand même : Ah ! non, il faut venir ! Puis, après, ma foi, je vois en effet, que le bon Dieu bénit, bénit les choses, et que tout va bien. Deo gratias ! Espérons que cela va continuer comme cela… » (La petite histoire de ma longue histoire, p. 119)

[Notions Romaines] M. l'abbé Jacques Breton à l'émission Second Regard

SOURCE - Notions Romaines - 20 mars 2014
M. l’abbé Jacques Breton, ordonné sous-diacre récemment au séminaire international de Wigratzbad pour la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (nouvelle que nous avions rapportée ici), eut droit à un segment à Second regard. Cette émission d’actualité religieuse et de spiritualité à Radio-Canada a en effet recueilli le témoignage de l’abbé Breton qui se destine au sacerdoce catholique ancré dans la tradition immémoriale de l’Église. 
 
L’abbé Breton étudie présentement au séminaire européen de la FSSP là où sont réunis les séminaristes francophones et germanophones de la Fraternité. Le sous-diacre mentionne entre autres choses dans son témoignage le besoin de stabilité de la doctrine dans la tradition de l’Église. Évidemment, l’émissionSecond regard présente ce choix du catholicisme traditionnel comme un choix ultra-conservateur voire marginal, alors que il n’y a pas de cela 60 ans ce catholicisme aurait été considéré normal et n’aurait surpris personne.

Cliquez ici pour visionnez cette vidéo encourageante. Priez aussi pour ce séminariste de St-Hyacinthe (Québec) et pour M. l’abbé Alexandre Marchand, également séminariste canadien à Wigratzbad.

La nouvelle a été rapportée par le site web de la paroisse St-Zéphirin, apostolat de la FSSP à Québec.

[Riposte Catholique] Les catholiques de Fribourg aiment la « messe en latin »

SOURCE - Riposte Catholique - 27 mars 2014

La forme extraordinaire du rite romain gagne des adeptes en Suisse. Dans le diocèse de Fribourg, une enquête publiée sur le siteReligioscope (religion.info) nous apprend que 66,8% des répondants à un sondage déclarent « beaucoup » ou « assez » apprécier la messe en latin telle qu’elle était célébrée avant le concile Vatican II.
A la question sur les types de messes («Comment appréciez-vous les différents types de célébration?»: beaucoup, assez, peu, pas, ne sais pas), il apparaît que les messes avec chœur mixte, les messes avec orgueet les messes avec usage du latin se trouvent plébiscitées, indépendamment des classes d’âge. 
En ce qui concerne le troisième point, le questionnaire indiquait «Messe en latin (forme extraordinaire)», c’est-à-dire les messes célébrées dans le rite tridentin (pré-Vatican II). 1561 répondants (45,2 %) déclaraient les apprécier «beaucoup» et 745 (21,6 %) «assez», avec seulement une petite minorité d’avis négatifs, puisque 20,3 % ne donnaient pas de réponse à cette question. Les auteurs de l’analyse ont été intrigués par ces résultat et ont conclu que les fidèles avaient voulu exprimer un goût pour la présence d’éléments en latin, et non pour la «forme extraordinaire» proprement dite (une expression sans doute loin d’être comprise par tous les fidèles). Quoi qu’il en soit du rite, l’usage liturgique du latin est apprécié par un important pourcentage des pratiquants, y compris les plus jeunes. De façon générale, une messe «classique» semble être le modèle qui recueille le plus large agrément.
Lire l’enquête en entier en cliquant ici.

Naturellement, on ne sera pas obligé de tenir compte de la deuxième partie de ce paragraphe cité. Il n’en demeure pas moins intéressant car il témoigne de ce que les catholiques du diocèse de Fribourg recherchent des liturgies dignes et refusent les «messes ballons» que certains prêtres ou «animateurs liturgiques» continuent d’imposer aux fidèles.

[Notions Romaines] Quinze nouveaux sous-diacres pour la FSSP dont deux Canadiens

SOURCE - Notions Romaines - 16 février 2014
Dans une nouvelle relayée par Rorate Caeli, quinze séminaristes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre ont été ordonnés sous-diacres dernièrement. Six séminaristes ont été ordonnés par l’évêque émérite de Lincoln au Nebraska, Mgr Fabian Bruskewitz pour le district nord-américain le 1er février dernier. Quant au séminaire francophone et germanophone de Wigratzbad, neuf séminaristes furent ordonnés par Mgr Wolfgang Haas, archevêque de Vaduz le 15 février. 

Deux des neuf séminaristes du Séminaire de Wigratzbad sont canadiens: les abbés Alexandre Marchand et Jacques Breton. Prions pour ces deux sous-diacres qui se destinent, si Dieu le veut, à la prêtrise. Prions pour des vocations traditionnelles au Canada français.
 
Messieurs les abbés Alexandre Marchand (2e à partir de la gauche)
et Jacques Breton (7e à partir de la gauche)

[Riposte Catholique / SPO] Un nouvel évêque ‘Summorum Pontificum’

SOURCE - Riposte Catholique / SPO - 17 mars 2014

Le Pape François a nommé samedi 15 mars un nouvel évêque auxiliaire à Birmingham (Angleterre) : le père Byrne.

Mgr Robert Byrne est membre de l’oratoire d’Oxford dont il a été prévost (supérieur). Il a manifesté à de nombreuses reprises son intérêt et son attachement à la liturgie en général et à la forme extraordinaire en particulier. A partir de 2004, il a d’ailleurs instauré une messe traditionnelle hebdomadaire sur la paroisse Saint Éloi de Gonzague d’Oxford (St Aloysius Gonzaga) desservie par l’Oratoire. L’assistance n’a jamais cessé de croître. Cette messe est désormais célébrée les dimanches et fêtes (à quelques occasions de manière solennelles). Tous les prêtres de l’Oratoire d’Oxford célèbrent d’ailleurs régulièrement la messe dans la forme extraordinaire.

25 mars 2014

[Paix Liturgique] Le 30 mars, grande première : un évêque romain célèbre la messe traditionnelle

SOURCE - Paix Liturgique - 25 mars 2014
ROME - Le 30 mars, grande première : un évêque romain célèbre la messe traditionnelle


Ce dimanche 30 mars 2014, pour le dimanche de Lætare, quatrième dimanche de Carême, Monseigneur Matteo Zuppi, évêque auxiliaire de Rome, célébrera une messe pontificale solennelle selon la forme extraordinaire du rite romain en l'église de la Trinité des Pèlerins, à 11 heures.

Cette célébration sera une première car aucun évêque du diocèse de Rome (ni "l'évêque de Rome" lui-même, ni son cardinal vicaire ni aucun des auxiliaires) n'a encore célébré la liturgie traditionnelle depuis le Motu Proprio Summorum Pontificum. Cette célébration, voulue par Mgr Zuppi, se déroulera dans la paroisse personnelle confiée à la Fraternité Saint-Pierre en 2008 et s'inscrit dans le cadre des visites de paroisses que l'évêque accomplit régulièrement dans le secteur dont il a la charge, à savoir le centre historique de la Ville éternelle.

Santissima Trinità dei Pellegrini
Piazza della Trinità dei Pellegrini (à 100 m de Ponte Sisto)
30 mars 2014, 11 heures

[Credidimus Caritati] Il y a 23 ans s'éteignait Mgr Marcel Lefebvre

SOURCE - Credidimus Caritati - 25 mars 2014

«Je ne suis qu’un évêque de l’Église catholique qui continue à transmettre, à transmettre la doctrine. Tradidi quod et accepi. C’est ce que je pense que je souhaiterais qu’on mette sur ma tombe, et cela ne tardera sans doute pas qu’on mette sur ma tombe Tradidi quod et accepi – ce que dit saint Paul – « Je vous ai transmis ce que j’ai reçu », tout simplement. Je suis le facteur qui porte une lettre. Ce n’est pas moi qui l’ai faite cette lettre, ce message, cette parole de Dieu, c’est Dieu Lui-même, c’est Notre Seigneur Jésus Christ Lui-même, et nous vous avons transmis, par l’intermédiaire de ces chers prêtres qui sont ici présents, et par tous ceux qui, eux-mêmes, ont cru devoir résister à cette vague d’apostasie dans l’Église, en gardant la Foi de toujours et en la transmettant aux fidèles. Nous ne sommes que des porteurs de cette nouvelle, de cet évangile que Notre Seigneur Jésus Christ nous a donné et des moyens pour nous sanctifier : la Sainte Messe, la vraie Sainte Messe, les vrais sacrements, qui donnent vraiment la vie spirituelle.»
Mgr Marcel Lefebvre, sermon des sacres, Écône, 30 juin 1988
Film des funérailles de Mgr Lefebvre, le 2 avril 1991

[Paix Liturgique] Le latin et ce qui va avec

SOURCE - Paix Liturgique - lettre 432 - 25 mars 2014

« Je demande que les futurs prêtres, dès le temps du séminaire, soient préparés à comprendre et à célébrer la messe en latin, ainsi qu'à utiliser des textes latins et à utiliser le chant grégorien ; on ne négligera pas la possibilité d'éduquer les fidèles eux-mêmes à la connaissance des prières les plus communes en latin, ainsi qu'au chant en grégorien de certaines parties de la liturgie.» 
Benoît XVI, Exhortation apostolique Sacramentum Caritatis, n. 62
Ce samedi 29 mars 2014, la Coordination italienne du Summorum Pontificum (CNSP) organise à Vérone une conférence de Don Roberto Spataro, professeur de littérature chrétienne ancienne à l’Université Salésienne de Rome, sur le thème « Summorum Pontificum et la redécouverte de la liturgie traditionnelle : les raisons de connaître et d’aimer la messe tridentine ».

Si nous nous intéressons à cet événement, c’est parce que l’abbé Spataro, 48 ans, est représentatif de ces prêtres dont la vie sacerdotale a été marquée par le Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007. Le lendemain de sa conférence, pour le dimanche de Lætare, Don Spataro célébrera d’ailleurs pour la première fois publiquement la forme extraordinaire du rite romain.
I – RENCONTRE AVEC L'ABBÉ SPATARO
(Hormis les deux dernières réponses, données en exclusivité à notre édition italienne, les questions de cet entretien et la collecte des réponses sont l’œuvre d’Ilaria Pisa pour le site Campari & de Maistre.)

1) Depuis cinquante ans, l’étude du latin dans l’Église, y compris dans les séminaires, semble s’être perdue : d’après vous, quelles sont les raisons de ce désintérêt ? Est-ce le résultat d’un choix organique ?

Abbé Spataro : Plus que d’un choix organique et programmé, je crois que le désintérêt pour l’étude du latin dans l’Église est le fruit d’une atmosphère culturelle qui a recherché ingénument les res novæ tout en méprisant la tradition. L’Église elle-même n’a pas résisté au dédain pour les studia humanitatis qui s’est répandu au fil des décennies dans la société comme dans le monde de l’éducation.

2) L’abandon quasi complet du latin dans la liturgie, à la suite de la réforme du missel romain opérée par le pape Paul VI, correspond-il bien aux vœux formulés par les pères conciliaires dans la ConstitutionSacrosanctum Concilium ?

Abbé Spataro : Le missel romain de Paul VI est en latin ! Surtout, il convient de rappeler queSacrosanctum Concilium confirme l’usage du latin dans la liturgie tout en préconisant un usage raisonnable et fructueux des langues vernaculaires à certains moments. Il est évident pour beaucoup que la réforme liturgique qui a fait suite au Concile n’en a pas respecté les prescriptions.

3) Ne trouvez-vous pas que "l’obstacle linguistique" que représente aujourd’hui le latin dans la liturgie constitue en réalité un encouragement à accomplir ce nécessaire effort mental qui permet au fidèle de se détacher du quotidien pour mieux entrer dans les mystères sacrés ?

Abbé Spataro : En fait, une donnée quasi universelle de la phénoménologie des religions veut que celles-ci reposent sur l’usage d’une langue sacrée, différente de celle pratiquée dans la vie quotidienne pour mieux saisir que l’on n'est pas dans le registre "ordinaire" mais dans un autre monde, celui du sacré, du divin. Or le latin, en raison de certaines de ses caractéristiques propres, est particulièrement adapté à l’expression des res sacræ.

4) L’abandon du latin n’a-t-il qu’une dimension culturelle ? N’existe-t-il pas aussi un risque qu’il produise, ou ait déjà produit, un affaiblissement de l’unité et de la cohésion de l’Église catholique, dans la mesure où l’unité de langage est signe de l’unité de foi ?

Abbé Spataro : Vous avez raison. Quand le pape Jean XXIII promulgua la Constitution apostolique Veterum Sapientia sur la valeur du latin, il souligna énergiquement le besoin pour une institution internationale, comme l’Église, de s’appuyer sur une langue transnationale. Le latin, langue immortelle et qui n’appartient à aucun peuple, correspond parfaitement à cette exigence.

La perte de l’usage actif du latin a rendu plus difficile les communications entre les épiscopats locaux et le Saint-Siège. En outre, la connaissance du latin permet, en premier lieu aux prêtres, d’entrer dans une sorte de communion « diachronique » avec les documents de la foi des siècles passés, des documents qui ont formulé la foi de l’Église, œuvres souvent de saints et d’insignes docteurs, expression de l’authentiquesensus fidelium. Oui, sans le latin, on peut bien dire qu’il y a un risque d’ecclésiologie faible, fragmentée, privée de lien avec la Tradition.

5) La plupart des grands théologiens de l’Église ont composé leurs œuvres en latin : l’abandon du latin dans le champ de la théologie peut-il avoir des répercussions sur le plan doctrinal, dans le sens où le recours à des termes impropres et privés d’univocité favorise l’usage de concepts défaillants et de catégories imprécises pouvant entraîner des incompréhensions graves des textes de la tradition théologique de l’Église ?

Abbé Spataro : Je crois que le latin est une langue très concise qui porte à ne pas être prolixe, or la prolixité est un défaut qui touche de nombreuses publications théologiques contemporaines. Le latin éduque en outre à la précision dans l’expression de la pensée. Par ses qualités de sobriété et de précision, le latin évite bien des conflits dans l’interprétation des textes.


6) Le 30 mars, pour le dimanche de Lætare, vous célébrerez à Vérone dans la forme extraordinaire du rite romain que de nombreuses personnes appellent encore la « messe en latin ». Pouvez-vous nous dire quand vous l’avez découverte et ce qui vous a porté à la célébrer ?

Abbé Spataro : Depuis ma jeunesse, j’ai été intrigué par l’histoire de la Fraternité Saint-Pie X. L’amour de cette communauté pour l’ancienne messe me frappait. Au lendemain du Motu Proprio Summorum Pontificum, j’ai approfondi le sujet et compris la richesse doctrinale de ce rite.

En 2010, alors que je vivais à Jérusalem, une communauté religieuse féminine m’a invité à célébrer la Sainte Messe de saint Pie V. Depuis, à chaque fois que s’en présente l’occasion, je célèbre avec joie avec le missel de 1962, qui est un trésor de théologie authentique et de profonde spiritualité. Cela m’aide à devenir meilleur et Dieu sait si j’en ai besoin ! En outre, et surtout, elle constitue un aliment très solide pour augmenter l’action de la grâce dans la vie des fidèles. N’est-ce pas là l’action pastorale fondamentale à laquelle nous sommes appelés ?

7) Comme enseignant de latin et prêtre qui célèbre in utroque usu, quel conseil donneriez-vous aux prêtres et aux fidèles qui se sentent attirés par la liturgie traditionnelle, en raison de sa plus grande sacralité et de la centralité du mystère eucharistique, mais qui se sentent freinés par leur ignorance du latin ?

Abbé Spataro : Tout d’abord, je voudrais souligner que l’usage du latin est l’un des éléments essentiels du rite tridentin qui, en mettant l’accent sur la sainteté de l’action liturgique, valorise l’emploi d’un langage sacré comme nous venons de le voir. Si je dois donner un conseil, je distinguerais les fidèles des prêtres.

Aux fidèles qui n’ont pas le temps d’étudier le latin, je recommanderais d’utiliser systématiquement les missels bilingues, ce que beaucoup font. Au fur et à mesure, grâce à la confrontation entre le texte latin et celui dans leur propre langue, et à un peu de catéchèse liturgique, ils seront en mesure d’apprécier la langue de l’Ordo Missæ.

J’inviterais en revanche fortement les prêtres à étudier le latin, non seulement pour célébrer digne et competenter, mais aussi pour mieux s’imprégner de toute la tradition théologique et spirituelle exprimée en langue latine, dont la messe tridentine est le fruit excellent. Avec la permission de leurs ordinaires, ils pourraient se consacrer à l’étude du latin pour une période de mise à niveau : avec une méthode appropriée et des professeurs compétents, six mois sont suffisants pour obtenir des résultats plus que satisfaisants.
II – LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE
1) Voulu par Jean XXIII, l’Institut pontifical supérieur de latinité, où enseigne l'abbé Spataro, est un peu à l’étude du latin ce que le Biblicum est à l’étude de l’Écriture. Qu’un professeur de cette université s’exprime aussi librement sur la valeur qu’il attache à la liturgie traditionnelle est la preuve que les fruits du Motu Proprio de Benoît XVI continuent à se manifester.

2) D’un Motu Proprio à l’autre : fin 2012, par le Motu Proprio Latina Lingua instituant l’Académie pontificale de latinité, Benoît XVI accomplissait un nouvel acte discret mais fort de son pontificat. Même si aujourd’hui le travail de cette académie est encore embryonnaire, il n’est pas anodin que Benoît XVI ait choisi d’y nommer précisément Don Spataro comme Secrétaire. Comme en témoigne l’entretien que nous publions cette semaine, l’abbé Spataro est en grande syntonie avec notre précédent Pape. En 2012, alors qu’il avait été invité à tenir une chronique en latin dans les colonnes d’Avvenire, le quotidien de la Conférence épiscopale italienne, Don Spataro avait choisi de l’inaugurer par un texte plaidant pour l’émergence de minorités créatives en Europe, mues par les principes de la philosophie grecque, de la morale catholique et du droit romain. Gageons que cette colonne, intitulée Quid opus est gentibus Europae ? Paucis sed optimis hominibus (« De quoi ont besoin les peuples d'Europe ? De quelques hommes seulement, mais d’hommes excellents ») n’avait pas échappé à l’œil de Benoît XVI.

3) On constate par ailleurs que les langues liturgiques proprement dites utilisées aujourd’hui sont généralement des langues anciennes, celles existant à l’époque de la rédaction des grands textes sacrés : pour la liturgie latine, jusqu’à la dernière réforme, le latin de saint Léon et saint Grégoire ; pour la liturgie byzantine, le grec patristique de saint Jean Chrysostome, le slavon ancien ; chez les Coptes, le dialecte bohaïrique fixé au IXe siècle ; dans la liturgie arménienne, l’arménien classique, etc. Cela est même vrai pour une partie des liturgies protestantes et anglicanes : usage chez les Luthériens allemands de l’allemand de Luther ; chez les Anglicans, de la version anglaise du roi Jacques – très contestée, il est vrai, à l’heure actuelle – qui garde la qualité de l’anglais de Shakespeare.

4) Le latin n’exprime-t-il pas que l’Église est supranationale ? On peut rappeler ce que prônait le pape Benoît XVI : « Pour mieux exprimer l'unité et l'universalité de l'Église, je voudrais recommander ce qui a été suggéré par le Synode des Évêques, en harmonie avec les directives du Concile Vatican II (Sacrosanctum Concilium, nn. 36 et 54) : excepté les lectures, l'homélie et la prière des fidèles, il est bon que ces célébrations [les célébrations qui ont lieu durant des rencontres internationales] soient en langue latine ; et donc que soient récitées en latin les prières les plus connues de la Tradition de l'Église, et éventuellement que soient exécutés des pièces de chant grégorien ».

5) L’entretien avec l’abbé Spataro ne fait pas l’impasse sur le fait que, pour certains prêtres comme pour certains fidèles, le latin puisse apparaître comme un "obstacle". Déjà, dans notre lettre 382, nous apportions une réponse à cette question en traduisant une réflexion publiée par l’hebdomadaire des Franciscains de l’Immaculée (prions pour eux !) : « L’une des objections les plus fréquentes à la diffusion de la liturgie en latin est la faible connaissance de la langue latine parmi les fidèles comme parmi le clergé. Toutefois, si l’on comprend qu’il y a dans la liturgie une communication qui dépasse le langage et fait appel au sens du sacré des participants, cette objection tombe facilement. La liturgie est en effet le lieu de communication du surnaturel, de notre rencontre avec le Christ souffrant à travers l’Immaculée. C’est un rendez-vous avec les anges gardiens et les saints. Un rendez-vous au Paradis. Plus que d’être latiniste, ce qui compte pour participer à la liturgie traditionnelle, c’est la disposition de notre âme à se sanctifier ». Ajoutons, cum grano salis, que bien des jeunes fredonnent des chansons en anglais sans rien y comprendre : à la messe, au moins, les fidèles ont la possibilité de suivre la traduction française sur leur missel !

6) D’ailleurs, l’abbé Spataro confie souvent que le latin attire encore beaucoup d’étudiants... en Chine ! Mais c’est également vrai aux États-Unis et en Allemagne. Cependant, nous savons bien qu’en France comme en Espagne ou en Italie, la part du latin dans l’enseignement général est toujours plus résiduelle. Il faut être très lucide sur ce point : toute restauration liturgique va être confrontée à ce redoutable problème culturel. Beaucoup de fidèles et même un très grand nombre de prêtres, même s’ils ont la meilleure volonté « restauratrice » du monde, n’ont non seulement plus aucun usage de la célébration latine et du plain-chant mais sont aussi privés des bases mêmes de la langue de Virgile. S’il est donc nécessaire de prévoir des aménagements paroissiaux et cela par étapes, pour que le latin redevienne effectivement ce qu’il est, la langue de l’Église latine, il faudrait d’abord que son enseignement dans les séminaires soit suffisamment conséquent pour rattraper le retard initial des futurs prêtres. Ce qui n’est malheureusement pas le cas...

22 mars 2014

[Mgr Williamson] La réalité de l'Arche

SOURCE - Mgr Williamson - 22 mars 2014

Si quelqu’un met encore en doute la possibilité d’un châtiment mondial comme celui dont Notre Dame d’Akita nous a avertis au Japon en 1973, qu’ils se rappellent qu’un tel châtiment est déjà arrivé il y a 5,000 ans et donc peut arriver de nouveau. Et s’ils doutent de la réalité historique du Déluge mondial au temps de Noé, qu’ils mettent 53 minutes à regarder sur YouTube le film passionnant intitulé L’arche de Noé et le Déluge : Preuves Historiques et Scientifiques. Mais attention à ce qui me semble être un tas de désinformation accessible tout autour. On dirait que les ennemis de Dieu font tout pour nous éloigner d’une preuve de la véracité de la Bible aussi sensationnelle que l’existence réelle de l’Arche de Noé.

Elle repose à quelque 4,600 mètres de hauteur dans un canyon à la limite des neiges éternelles sur le Mont Ararat juste à l’ouest de la frontière Turco-Arménienne. Elle est difficile d’accès parce que pour une grande partie de l’année elle est couverte de glace, pendant toute l’année elle est menacée d’avalanches, et dans la plaine en-dessous il ne manque ni larrons ni guerres civiles de la région. Néanmoins, après avoir évoqué le récit identique du Déluge dans une série de langues anciennes dont toutes citent le même nom de Noé, le film français continue avec une longue liste de visiteurs connus de l’Arche dans le cours des siècles. Le film affirme que 34 de leurs récits se ressemblent de façon notable. 

La liste commence par un prêtre chaldéen un demi-millénaire avant le Christ, et passe en 360 A.D. par un évêque chrétien, en 1269 par le célèbre explorateur italien, Marco Polo. En 1840 un grand tremblement de terre, en taillant sur le flanc de la montagne le canyon où repose l’Arche, l’a cassée en deux morceaux, gisant maintenant à 30 mètres l’un de l’autre. Aux 19me et 20me siècles l’Arche reçut beaucoup de visiteurs, et pendant et après la Deuxième Guerre mondiale plusieurs aviateurs américains qui survolaient la montagne ont pu clairement y distinguer un énorme bateau de fabrication humaine, de couleur sombre, en forme de péniche. Ils n’avaient aucun doute que c’est l’Arche qu’ils voyaient. Enfin tout récemment une équipe d’explorateurs turcs a pénétr&e acute; en 2007 à l’intérieur de l’Arche, où ils ont filmé des séquences accessibles sur YouTube, indépendamment du film français. 

Celui-ci conclut avec des spéculations passionnantes de savants et de géologues modernes sur la masse d’eau dont la Bible dit qu’elle a noyé les plus hautes montagnes (d’alors) dans une profondeur de sept mètres (Gen.VII, 20). Ce qui est surtout remarquable dans le récit biblique c’est que l’eau n’est pas seulement tombée d’en haut mais a giclé aussi d’en bas (Gen.VII, 11 ; VIII, 2). Une explication vraisemblable nous en est offerte dans le film par un ingénieur américain, le Dr. Walter Brown. Il suppose qu’avant le Déluge il y avait d’énormes cavernes souterraines connectées entre elles et remplies d’eau d’une profondeur de 800 mètres sous une croûte de rocher à la surface de la terre, épaisse de 15 kilomètres. Ce rocher pesait si fortement sur l’eau en dessous qu’il a suffi que la croûte se fende quelque part, fente qui en deux heures se serait étendue partout, pour que l’eau gicle d’en bas dans une véritable explosion qui a changé la face de la terre, et qui explique selon le Dr Brown de nombreux traits de la géologie telle que nous la connaissons actuellement. Passionnant. 

Mais combien de gens veulent reconnaître aujourd’hui que Dieu existe, que le péché est grave, et que la ruine de l’environnement est une des façons dont le péché est puni ? Le film affirme que vers la fin du 19me siècle, malgré le grand nombre de visiteurs de l’Arche, les gens s’intéressaient davantage à l’Évolution qui les débarrassait de Dieu qu’à l’Arche qui le leur rappelait trop clairement. Il est vrai que Dieu a promis à Noé qu’il n’y aurait plus jamais de déluge d’eau (Gen. IX, 15), mais cela n’exclut pas une pluie mondiale de feu. C’est d’une telle pluie que Notre Dame d’Akita a dit qu’elle était suspendue au-dessus de nos têtes. Ce qui est certain, c’est que le péché déborde actuellement dans le monde entier, sans rien qu i le retienne. 

Kyrie eleison. 

Un film français récent et accessible sur Youtube présente de l’évidence historique et concrète pour l’existence encore aujourd’hui de l’Arche de Noé sur les hauteurs du Mont Ararat.

[Riposte Catholique / SPO] Des ordinations aux USA pour l’Institut du Christ Roi

SOURCE - Riposte Catholique / SPO - 22 mars 2014

L’Institut du Christ Roi vient d’annoncer que le 5 août prochain auront lieu des ordinations sacerdotales aux Etats-Unis. Ces ordinations seront une grande première pour l’Institut qui a toujours procédé à ses cérémonies d’ordinations au Séminaire Saint-Philippe Néri de Gricigliano (Italie) ou plus récemment sur la paroisse Saints Michel et Gaétan de Florence. Les ordinations seront conférées par le Cardinal Burke, Préfet du Tribunal de la Signature Apostolique.
Communiqué du site de la Province des Etats-Unis de l’ICRSP (Traduction par nos soins) 
Avec gratitude en la Providence divine, nous avons la joie d’annoncer les prochaines ordinations sacerdotales qui auront lieu cet été aux Etats-Unis. Avec la gracieuse permission de Son Excellence, Mgr Robert J. Carlson, archevêque de Saint- Louis, plusieurs diacres américains seront ordonnés prêtres à l’Oratoire Saint-François de Sales à Saint-Louis, Missouri, le mardi 5 août 2014, fête de Notre- Dame des Neiges. Le sacrement de l’Ordre sera conféré par Son Eminence, le Cardinal Raymond Leo Burke, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, au cours de la messe pontificale qui sera célébrée en ​​cette fête en l’honneur de Marie Immaculée, patronne principale de l’Institut du Christ roi Souverain Prêtre.
L’institut du Christ Roi compte 80 séminaires à Gricigliano dont 1/3 viennent des Etats-Unis ou du Canada.

21 mars 2014

[Bénédictins de l'Immaculée] 21 mars, fête de Saint Benoît

SOURCE - Bénédictins de l'Immaculée / Villatalla , Italie - 21 mars 2014

Ce vendredi 21 mars, fête de Saint Benoît. Villatalla, petit village tranquille, s’anime soudainement. Les cloches sonnent à toutes volées et les fidèles s’empressent vers l’église paroissiale Saint Michel pour assister à la grand-messe, présidée par Don Giovanni Pina, un tout jeune prêtre traditionnel, ordonné par Mgr Oliveri le mois dernier.

Le chanoine Don Ivo, prévôt de la basilique Saint-Maurice d’Imperia, donne l’homélie et fait l’éloge du patriarche des moines dont les fils ont porté jusqu’en ces terres de Ligurie la culture de l’olivier. C’est surtout par le sens de Dieu et la pratique de l’obéissance que les moines bénédictins ont posé les bases de l’Europe chrétienne. « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice et le reste vous sera donné par surcroît. » Ce surcroît, ce fut la chrétienté médiévale, celle des saints Louis, des Bernard et des Thomas d’Aquin.

Don Francesco Ramella, jeune professeur au séminaire, ami du monastère et doué d’une panoplie de dons naturels, accompagne à l’orgue les chants du Kyriale. Le chanoine Don Marco Cuneo, ancien séminariste du Cal Siri à Gênes, remplit le rôle de grand cérémoniaire. Souvent requis pour les célébrations solennelles à Rome et ailleurs, il connaît à la perfection la fonction de chacun des officiants. Nous profitons d’ailleurs de sa science puisqu’il vient chaque semaine donner aux frères un cours de liturgie.

Le 21 mars est aussi le jour anniversaire de notre curé Don Tomasz Jochemczyk, un polonais au nom imprononçable et qui célèbre la messe traditionnelle. Après la messe, apéritif et rafraîchissement, soigneusement préparés, attendent à la sortie de l’église où tous se retrouvent pour deviser joyeusement. Après le chant de Sexte, tout le clergé est invité à se rendre chez Clara, notre voisine, qui, aidée par des pieuses femmes du village, a préparé un copieux et délicieux repas.

Nous remercions nos hôtes venus partager une si belle journée remplie des bénédictions du ciel dont l’âme de Saint Benoît surabondait, lui qui fut béni de Dieu par le nom et par la grâce, comme l’écrit saint Grégoire le Grand. Les amis partis, nous retournons, seuls en famille chanter l’office de None, suivi dans la soirée des Vêpres solennelles. Encore un grand merci à saint Benoît, à tous nos prêtres amis et aux saintes femmes qui ont contribué dans les coulisses de leur cuisine à la réussite de cette belle journée printanière qu’inaugure la fête de saint Benoît.

[+ F. Louis-Marie, o.s.b., abbé - Bulletin “Les amis du monastère” / Le Barroux] Une nouvelle édition du missel

SOURCE - + F. Louis-Marie, o.s.b., abbé - Bulletin “Les amis du monastère” / Le Barroux - 21 mars 2014

Cela faisait longtemps que nous désirions rééditer le célèbre missel vespéral romain de Dom Gaspar Lefebvre. Ce missel a profondément marqué la vie de l’Église depuis 1920, date de sa parution, jusqu’au concile Vatican II : plus de 80 éditions, des centaines de milliers d’exemplaires vendus en six langues. Un véritable monument spirituel. Mais cela n’a pas été possible. « Pourquoi ? » me direz-vous. Parce que la Providence avait une idée derrière la tête. Le Seigneur fermait une porte pour en ouvrir une autre. C’est alors qu’un frère émit l’idée de refaire complètement un missel, ce qui comportait de revoir le texte latin, de réviser toutes les traductions, de créer des notices, de composer des images, de choisir des méditations… Vous imaginez la réserve avec laquelle fut accueilli ce projet. Il faudrait des années ! Il en a fallu trois. Il faudrait des spécialistes ! Il a su" de quelques bonnes âmes qui vivent simplement et fidèlement la liturgie de l’Église, et de quelques spécialistes en latin et en théologie. Ce fut l’occasion de faire un travail communautaire : six moines, deux moniales, plusieurs laïcs pour la relecture essentiellement. 

Le but était d’aider les #dèles à entrer plus profondément dans la prière liturgique de l’Église et ainsi à marcher dans la voie de la sainteté. Ce missel permettra aux plus courageux de préparer la messe du dimanche en lisant et méditant les textes brièvement. Rien qu’une lecture préalable aide grandement à mieux vivre la messe. J’ai été frappé de voir, dans un monastère de moniales, les sœurs préparer la fête de la Présentation. Elles vibraient en évoquant telle ou telle antienne. Mieux encore, une sainte Gertrude au XIIe siècle a puisé dans le missel toute sa très sûre doctrine et la substance de sa vie mystique, au point qu’une pétition vient de partir vers le Saint-Siège afin de demander de lui attribuer le titre de docteur de l’Église : docteur liturgique.

La participation à la messe et à la liturgie ne peut être réduite à celle d’un spectateur passif. C’est une action du Christ qui, comme un courant, doit nous entraîner cœur et esprit. Il faudrait dire : esprit d’abord, et cœur ensuite ; car si l’esprit et l’intelligence ne participent pas, comment voulez-vous que le cœur s’enflamme? Mais l’e'ort en vaut la peine, car là résident toute la source et le sommet de la sainteté. Là résident pour l’âme une lumière, une force, une nourriture très solides et très sûres, garanties par l’autorité de l’Église et comme condensées dans ce petit livre.

Père Basile et moi avons eu la grâce de rencontrer récemment à Rome le pape émérite Benoît XVI et le Pape François. Nous leur avons o'ert à tous les deux le nouveau missel du Barroux. À Benoît XVI comme un des fruits du motu proprio Summorum pontificum. Il s’en est montré très heureux. Et au Pape François, que le missel cite huit fois parmi les nombreux textes spirituels proposés à chaque messe du temporal. Nous lui avons o'ert ce missel comme un des signes que la forme extraordinaire est bien vivante.Je confie à la Sainte Vierge les fruits de ce missel : elle qui gardait et méditait dans son cœur tout ce qui se disait sur son Fils, qu’elle nous obtienne l’immense grâce de contempler et d’entrer dans la grande prière contemplative du Christ et de son Épouse, l’Église.

+ F. Louis-Marie, o. s. b., abbé