amdg.free.fr - Revue Itinéraires - juin 1987
On appelle cela un "dialogue"
Alors ensuite savoir ce que nous voulons. Eh bien, je vous dirai, monseigneur, que nous avons eu l'impression d'être persécutés. Persécutés parce qu'on a chassé nos prêtres. Le Père Izimba, si le Père Izimba, il y a des choses à lui reprocher nous aimerions...
Monseigneur Simonneaux : Vous tenez au mot "chassé"
Monsieur Marquant : Si vous voulez, je ne veux pas me battre sur les questions de détail, mais je pense que de toutes façons il a été raconté sur le Père Izimba des choses qui, à notre point de vue, ne souffrent pas d'imprécision : ou il y a un dossier précis sur le Père Izimba. ou non. (Le Père Izimba est aumônier des louvettes de Port-Marly ; j'y ai deux filles plus une nièce.) Si le Père Izimba est l'homme que l'on nous a quelques fois décrit, uniquement oralement, j'aimerais le savoir. Si, comme je le crois, il ne l'est pas, je pense que ce sont des choses au niveau de la calomnie et là je pense que c'est extrêmement grave. On a, je dirais, fait partir le Père Fochet contre sa volonté, du moins c'est ce qu'il nous a dit ; si ce n'est pas le cas, il faudrait le savoir. Donc cette communauté s'est trouvée sans prêtre. Cette communauté ensuite, s'est trouvée du jour au lendemain contrainte à un acte de désespéré. Je me permets d'insister sur ce mot de désespéré. Je puis vous dire que personne d'entre nous. ni les quatre présents, ni les milliers de fidèles de Port-Marly. qui sont d'ailleurs restés attachés à leur paroisse après les événements à une vingtaine d'entre eux près, n'a goûté avec satisfaction les événements du 29 novembre et tout ce qui s'en est suivi jusqu'à aujourd'hui. Cela a demandé pour chacun d'entre nous des efforts humains, professionnels et financiers gigantesques. Alors cette communauté qui est persécutée, qui aujourd'hui a été chassée de son église, je dis bien de son église, parce que c'est cette église que notre communauté a restaurée presque intégralement. Puisque, en 1965, quand le Chanoine Roussel est entré dans cette église, elle était pratiquement en ruines : des photos l'attestent. Donc ces fidèles ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas non plus ce qui s'est passé lundi dernier, lundi 30 mars où. dans des conditions invraisemblables, la police est intervenue. Je dirai qu'ils ne comprennent pas aussi, j'en finirai par là, ce troisième élément de ce communiqué de presse qui. je dirai, comporte pour nous deux parties. Une première partie de recension des événements, on peut toujours discuter de savoir si tel point de détail est vrai ou faux. Mais qui. dans la partie finale, nous semble si exagéré, sans vouloir y mettre d'agressivité je dirai si mensonger, que je ne vous cache pas que la grande majorité...
Monseigneur Simonneaux : Excusez-moi, la partie finale ?...
Monsieur Marquant : Alors je vais vous le dire si vous voulez. Beaucoup de fidèles mêmes nous ont dit : " Est-ce qu'une négociation est possible avant que Monseigneur Simonneaux n'affirme personnellement, parce que ce tract n'est pas signé, donc on peut penser qu'il vient du bureau de presse de l'évêché. Alors les parties qui sont concernées, il y en a trois dont deux sont principales c'est la page 2, le paragraphe commence par : Le lundi 30 mars 7 h 30 et qui fait état...
Monseigneur Simonneaux : Le communique est signé.
Monsieur Marquant : Alors dans ce cas-là c'est bien. Lorsque l'on dit. je commence par un " point " : " Les occupants organisent la résistance. Ils avaient prévu tout un matériel, matraques, barres de fer, gaz lacrymogènes, etc. " Beaucoup de journalistes m'ont téléphoné depuis 48 h et m'ont dit : " Qu'est-ce que vous en pensez ? " Je leur ai dit : " C'est faux. " Ils m'ont dit : " C'est très simple, vous avez le choix entre deux positions. Soit vous faites étal publiquement d'un désaveu, c'est-à-dire en portant plainte en diffamation et dans ce cas-là en tant que presse nous aurons la preuve que vos paroles ne sont pas des paroles gratuites et que vous êtes prêts à aller jusqu'au bout d'une enquête. " Je ne vous cache pas d'ailleurs, que cette déclaration est la reprise d'une déclaration du commissaire de police de Marly-le-Roi contre qui nous avons demandé une enquête administrative et porté plainte parce que, bien sûr, tout cela est rigoureusement faux. La deuxième partie qui nous semble tout aussi fausse est la page 3, la partie " Réflexion ", cette partie Réflexion où deux choses nous semblent extrêmement graves. Toutes les questions : Qui est le responsable ? — Vous en avez quatre ici. Qui dirige l'opération ? — Vous en avez quatre ici, même s'il y en a d'autres. Qui organise les commandos ? — Quels commandos ? Qui rédige les tracts, les communiqués ? — Eh bien les communiqués furent rédigés par plusieurs d'entre nous mais nous en assumons la responsabilité. Qui alimente financièrement tout cela ? — Nous. entièrement nous.
Alors maintenant le problème de l'abbé Aulagnier. Je tiens à dire que cette opération a été totalement et absolument menée par nous et uniquement nous. L'abbé Aulagnier à ma connaissance n'est pour rien dans cette affaire, il est venu un jour à la messe et nous l'avons d'ailleurs remercié. Feu importe d'ailleurs, mais il n'a rien à voir avec cela. Quant au Père Bruno de Blignières, effectivement c'est un de nos amis et c'est un prêtre (que je connais depuis plus de 15 ans, il n'était pas prêtre à l'époque) qui, nous trouvant sans prêtre, a accepté de participer à la vie spirituelle de notre communauté, de l'animer et donc d'en prendre la direction. Alors voilà donc un troisième point.
Je dirai le quatrième point. Vous dites : — Que souhaitons-nous faire ? Eh bien l'église est fermée, je crois que tant que l'église est fermée, pour nous, la question n'est pas de savoir ce que l'on veut. la question est de savoir ce que souhaite l'évêché. Quant au dernier point qui nous semble être un point essentiel, c'est le problème du Père de Blignières. Dans cette déclaration, il est accusé d'avoir fomenté le coup, si j'ose dire. Je crois que l'indépendance du Courrier des Yvelines et de M. Gilles André qui était présent pour les photos est, à mon sens, totale, c'est à vous de faire une enquête. Mais je puis vous dire, nous ne l'avons pas payé, ni soudoyé en aucune manière. Cette intrusion de la police pendant une messe est un acte qui ne s'est jamais produit à ma connaissance depuis plusieurs décennies, peut-être même des siècles, et je ne vous cache pas que là aussi la position des fidèles a été d'être un chat échaudé si j'ose dire, qui voyant la réaction de l'évêché de Versailles lundi dernier, qui était je vous le rappelle " Pas de commentaire ", a été absolument scandalisé. C'est un problème de fond, que l'on soit d'accord ou pas d'accord, je crois qu'il y a dans l'Eglise souvent des désaccords. Souvent les désaccords ont mal terminé et ont abouti à des schismes ou des hérésies, ce n'est pas ce que nous voulons, c'est clair. Nous ne le voulons absolument pas. On a quelquefois eu l'impression que c'est ce que souhaitait un certain nombre d'interlocuteurs qui nous disent : " Partez ! " Eh bien je crois que là, l'on touche un point de fond. Ce qui s'est passé avec le Père de Blignières transcende nos désaccords, du moins c'est notre point de vue, et il est évident, que dès l'instant que cet acte-là n'est pas au moins condamné au nom simplement du respect des droits de l'homme, du respect du droit d'un prêtre, du respect de Dieu, eh bien je crois qu'effectivement notre communauté ne comprend pas, ne comprendrait pas. Voilà un petit peu et que sont nos propos préliminaires.
Monseigneur Simonneaux : Merci monsieur Marquant, et puisque nous sommes dans les temps de ce qui peut être notre déroulement, je ne veux pas répondre aux questions de détail. Il y a quelques mots sur lesquels je ne serai pas d'accord : " Hérésie ", parce que je vois dans une lettre à monsieur d'Anselme, c'est une toute petite affaire personnelle, je l'ai dit : " Je n'ai jamais pensé que vous ayez donné dans l'hérésie. " Maintenant pour le déroulement, j'aimerais poser des questions : quelques-unes qui sont des questions préalables, mais peut-être un peu plus nombreuses. Mais dont, si vous le pouvez, j'aimerais avoir des réponses brèves. Elles ont été réfléchies et fa première est la suivante : A vous messieurs, je voudrais demander :
Etes-vous là présents à titre individuel là aussi ou représentez-vous un organisme, un groupe, une association, lesquels ? Y en a-t-il plusieurs ? Pour vous monsieur Marquant, je sais, mais dites-le moi.
Monsieur Marquant : Je suis un paroissien de Port-Marly depuis trois ans et demi, avant j'habitais ailleurs, à Fontenay le Fleury. Je connais Port-Marly néanmoins depuis plus de 15 ans. J'y ai été scout, mais ça c'est une autre chose. J'ai constitué au moment des événements une association composée essentiellement de Marlyportains, sauf deux personnes du bureau dans l'état actuel des choses. Donc je représente ici la communauté de Port-Marly. Malheureusement pour nous peut-être, nous ne formons pas une troupe. Nous sommes des paroissiens qui se sont trouvés du jour au lendemain confrontés à un problème. Je parle car je suis porte-parole au niveau de l'ensemble, mais c'est vrai que je ne représente pas la totalité des gens et c'est pour cela, monseigneur, que j'aurais souhaité que vous puissiez venir à la messe dimanche.
Monsieur Boulet : Je ne représente aucune association, simple particulier, simple fidèle de Port-Marly où je vais depuis 5 ou 6 ans et puis c'est tout. A part l'association cultuelle, il n'y a pas d'associations de fidèles de paroissiens de Port-Marly. Il y a l'association des Amis de Port-Marly. mais c'est différent.
Monsieur Luthringer : Les Amis de Port-Marly dont je suis le président.
Monseigneur Simonneaux : A la suite de monsieur d'Anselme.
Monsieur Luthringer : C'est exact.
Monseigneur Simonneaux : Je dis cela parce que je l'ai connu.
Monsieur Luthringer : II n'est pas partie prenante dans les événements qui se déroulent ici, et je comprends très bien votre question : vous pensez peut-être et c'est pour cela que le dialogue est peut-être bénéfique, qu'il y a des meneurs, qu'il y a une tête, qu'il y a un commando. Mais non. c'est l'cnSemble de tous ces paroissiens qui se retrouve. Et monsieur Dousseau est là aujourd'hui, cela pourrait être un autre. Vous avez voulu trois ou quatre personnes. Il aurait pu y en avoir 10, 15 ou plus.
Monseigneur Simonneaux : Ce n'est pas les meneurs que je cherche. Comme nous voulons progresser et que je ne peux pas dialoguer avec ta foule, et que je veux dialoguer avec les représentants et ils pourraient très bien être 3 ou 4 autres personnes. Je pose une seconde autre question : Si vous devez vous engager, peut-on estimer que vous serez suivis par ceux que vous représentez ou par les autres que vous semblez ne pas représenter.
Monsieur Marquant : De toute façon, monseigneur, je ne sais pas. Soit vous allez nous faire des propositions précises et nous allons en discuter, mais il est évident que nous sommes ici les porte-parole responsables de la communauté. Néanmoins il est évident que nous ne sommes pas décisionnaires et que si vous nous faites des propositions, celles-ci devront être discutées entre nous et que si nous sommes d'accord, à ce moment-là les engagements que nous prendrons seront pris. Malheureusement le problème de Port-Marly déborde aujourd'hui très largement Port-Marly. C'est probablement mauvais, c'est probablement regrettable, mais c'est comme ça. C'est pour cela que je m'éloignais des déclarations de monsieur l'abbé Aulagnier ou de je ne sais trop qui de la Fraternité Saint-Pie X. Nous, nous souhaitons uniquement que la paroisse Saint-Louis de Port-Marly puisse revivre normalement.
Monseigneur Simmonneaux : Je pose quand même une question justement sur ceci : Donc l'abbé Aulagnier, vous l'avez rappelé, nous l'avons écrit, supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, a déclaré devant témoins, le soir du 3 mars : " C'est moi qui ai monté l'opération de Port-Marly. " Etes-vous là en accord avec lui sur cela ?
Monsieur Boulet : J'ai vu ce matin monsieur l'abbé Aulagnier. Je lui ai dit : " Avez-vous dit cela ? " II m'a dit : " Non, je n'ai Jamais dit cela. " Je lui ai dit: " Parce que si vous avez dit cela, monsieur l'abbé, je vous désavoue publiquement parce que c'est complètement faux. "
Monseigneur Simmoneaux : C'est bien.
Monsieur Boulet : Monsieur l'abbé Aulagnier m'a dit en ce qui concerne la deuxième partie de la phrase : " II est possible que j'ai dit : " Vous me trouverez toujours sur votre chemin " ou des choses de ce genre. " Mais je lui ai dit : " Vous savez très bien monsieur l'abbé Aulagnier que vous n'avez pas été à l'origine de l'affaire de Port-Marly qui a été déclenchée par les paroissiens de Port-Marly et uniquement par eux. "
Monseigneur Simonneaux : Ma quatrième question que je souhaiterais avancer pour avoir une réponse très brève, c'est le prêtre que vous avez fait venir, que vous avez peut-être rencontré : l'abbé de Blignières a été ordonné par monseigneur Lefebvre.
Monsieur Boulet : Oui.
Monseigneur Simonneaux : Vous-même, êtes-vous personnellement partisan et solidaire de monseigneur Lefebvre. Répondez simplement oui ou non.
Monsieur Boulet : La question ne se pose pas.
Monseigneur Simonneaux : Moi je la pose.
Monsieur Marquant : Je vais vous répondre que nous n'avons pas. nous, à être solidaires ou non solidaires de monseigneur Lefebvre. C'est un problème qu'il ne nous appartient pas de régler nous-mêmes. Je dirai que nous avons beaucoup d'estime envers le Père de Blignières. Que nous sommes très heureux d'avoir le Père de Blignières avec nous, donc s'il a été ordonné par monseigneur Lefebvre ou pas, n'est pas notre problème. Nous n'avons pas à nous solidariser ou à nous désolidariser de monseigneur Lefebvre. Ce n'est pas notre problème.
Monseigneur Thomas : Vous verrez peut-être que c'est un problème pour moi.
Monsieur Boulet : Nous sommes attachés à la messe traditionnelle de saint Pie V. Nous avions cette messe. Comme vous avez chassé nos prêtres, peut-être n'aimerez-vous pas le mot " chassé ", mais c'est comme cela que nous avons ressenti les choses, il a bien fallu que nous trouvions un autre prêtre. Où pouvions-nous en trouver ?
Monseigneur Simonneaux : Je vous ferai remarquer simplement que j'en avais nommé un. Bien je passe.
Monsieur Marquant : Qui n'a pas accepté de célébrer la messe traditionnelle.
Monseigneur Simonneaux : Quelques questions fondamentales : Reconnaissez-vous l'autorité du code de droit canonique de l'Eglise catholique romaine ? Reconnaissez-vous l'autorité de ces lois de l'Eglise qui sont condensées dans un code de droit canonique ?
Monsieur Marquant : Je ne connais pas, je n'ai aucune raison de le contester.
Monsieur Boulet : Pour nous les problèmes de foi passent avant les problèmes de réglementation.
Monseigneur Simonneaux : La foi passe outre les problèmes de droit. Vous le reconnaissez ou vous ne le reconnaissez pas. La foi dans l'Eglise. c'est indispensable, c'est primordial vous dites. Mais l'Eglise est une société qui a aussi une loi qui s'appelle le droit canon. Le reconnaissez-vous ?
Monsieur Marquant : Je ne sais pas. Si elle ne nous met pas en porte à faux avec notre foi bien sûr. C'est pour cela qu'il faut une question précise.
Monseigneur Thomas : C'est un texte qui résume les problèmes de foi sur chaque sacrement, sur le rôle du pape, sur le rôle de l'évêque et des chrétiens.
Monseigneur Simonneaux : Vous ne le connaissez pas peut-être dans tous les détails, mais quand on vous en parle, quand on vous le propose, quand l'Eglise vous le propose en particulier par l'autorité de ceux qui l'ont reçu, êtes-vous prêts à suivre les règles pour que nous cherchions ensemble des solutions ? Etes-vous prêts à en suivre les règles, sur certains points principaux ?
Monsieur Marquant : Je vous répondrai que notre communauté est une communauté vivante et priante. Je prendrai un cas pour montrer que le droit canon, autant que je puisse le connaître — c'est-à-dire fort peu — l'indult qui a été accordé par le souverain pontife concernant la messe traditionnelle, déclare que cet indult ne peut être accordé qu'à des messes qui ont lieu en dehors du cadre paroissial. Or monsieur le cardinal Lustiger a accepté ce type d'accord à Saint-Eugène-Sainte-Cécile. Il est donc en désaccord avec l'autorité pontificale. Comme vous me dites non, eh bien je crois que la foi, le sentiment filial qui existe entre un évêque et ses ~ fidèles, nous semble supérieur aux problèmes juridiques.
Monseigneur Simonneaux : Nous verrons tout à l'heure
Monsieur Marquant : D'accord.
Père Jordan : Je voudrais simplement dire à monsieur Marquant quand même, vous avez déclaré en commençant, c'est un dialogue amical. " Nous voulons vraiment vivre comme catholiques. Nous sommes des catholiques en parfaite communion avec le saint-père et l'épiscopat, l'enseignement du pape et des évêques. " L'Eglise et la vie de l'Eglise sont précisées dans ce code de droit canonique qui règle la vie de l'Eglise. Je conçois très bien que vous n'êtes pas des spécialistes. Nous-mêmes nous ne sommes pas des canonistes, nous ne savons pas les 1.500 canons par cœur, c'est bien évident. Mais ceci est une règle de référence, c'est la loi de l'Eglise. Qu'on accueille, qu'on accepte parce que l'on en est membre. Alors c'est pour cela que la question qui vous a été posée est une question fondamentale. Ce n'est pas une question de pure forme.
Monseigneur Thomas : C'est une reconnaissance de l'autorité...
Monseigneur Simonneoux : Etes-vous prêts à suivre les règles ?
Père Jordan : Je reprends aussi la question précédente qui vous a été posée autour du Père de Blignières. Ce n'est pas non plus une question secondaire. Vous nous dites : " C'est un prêtre que je connais depuis longtemps. Je suis en relation d'amitié,- nous avens de l'estime pour lui. " Il est, vous ne l'avez pas dit, mais je pense que vous le pensez, il a été bien accueilli par la " communauté ", entre guillemets, de Port-Marly. Nous n'avons pas à entrer dans l'affaire Lefebvre en soi qui n'est pas de notre ressort. Ça me semble un peu rapide. Si l'on veut être fidèle à l'Eglise et à l'épiscopat, l'on sait qu'un problème se pose, que ce problème est important, qu'il y a une situation qui a été clairement définie, que les prêtres ordonnés dans cette situation encourent des peines. Qu'ils ne sont pas aptes à célébrer légitimement les sacrements. Si l'on fait appel à eux, l'on ne peut pas dire que ce soit une preuve de fidélité à l'Eglise.
Monsieur Marquant : Si vous n'aviez pas chassé nos prêtres il n'y aurait pas eu de problèmes.
Monsieur Boulet : Nous avions la messe traditionnelle depuis 20 ans, depuis la période du chanoine Roussel. Maigre toutes les tentatives de dialogue qu'il y a eu avec vous par monsieur d'Anselme ou d'autres, après la mort du chanoine Roussel, vous n'avez tenu compte de rien. Vous avez décidé de tirer un trait là-dessus et de nous imposer la nouvelle messe. Mais nous, nous ne pouvions accepter cela.
Monsieur Luthringer : Monseigneur, me permettez-vous une question ?
Monseigneur Simonneaux : Oui.
Monsieur Luthringer : Le chanoine Roussel que nous avons eu pendant 15 ans à Port-Marly était-il en parfait accord avec le code du droit canonique ?
Monseigneur Simonneaux : Je ne peux pas répondre pour lui, moi.
Monsieur Boulet : Mais vous connaissiez bien son comportement !
Monseigneur Simonneaux : Avec l'essentiel du code oui, avec les lois liturgiques non, qui sont dans le code et qui ont été codifiées depuis.
Monsieur Boulet : Pourquoi l'acceptiez-vous alors ?
Monseigneur Simonneaux : Pourquoi je l'ai accepté ? Je pensais que ça valait mieux en effet de continuer cela. Dans l'état où je l'ai vu les deux dernières années, je suis allé souvent le voir dans son lit. Monsieur Ceyrac m'a souvent demandé : ne faites rien. Je ne vois pas pourquoi après coup, je ne pouvais pas demander ce que vous appelez " la normalisation ". J'ai accepté cette situation comme on dit " intuitu personnae ", à cause du chanoine Roussel. Mais, lui mort, je n'y pouvais rien.
Monsieur Luthringer : Quand monsieur le chanoine Roussel parlait de vous, c'était toujours avec beaucoup de respect et d'obéissance.
Monseigneur Simonneaux : Tout à fait d'accord.
Monsieur Luthringer : Et je pense qu'il était d'accord.
Père Jordan : Je peux vous donner un éclaircissement. Le code de droit canonique fixe les règles fondamentales de l'Eglise, de la vie en l'Eglise. Il ne fixe pas toute la discipline sacramentelle, il y a des textes d'application qui sont des textes qui fixent la liturgie eucharistique, qui fixent les sacrements etc. La règle fondamentale c'est : il y a une paroisse, voilà ce qu'est une paroisse : un prêtre exerçant un ministère, voilà ce que c'est, voilà quelles doivent être ses relations avec l'évêque, voilà qui peut le nommer, pour faire quoi ; voilà les règles fondamentales, les décrets d'application sont pris par l'autorité.
Monseigneur Simonneaux : Je voudrais avancer dans les questions que j'ai préparées. A partir de maintenant les questions que je veux poser, je pense, répondent en partie à vos questions. Au début, monsieur Marquant, vous avez dit : " Notre paroisse est un peu exceptionnelle. Le curé de Louveciennes l'a reconnu. " Mais le curé de Louveciennes n'a pas beaucoup d'autorité pour cela. Le mot paroisse que vous employez, je ne l'accepte pas. Communauté que vous avez employé ensuite, oui. Vous êtes une communauté. La paroisse est une communauté précise de fidèles qui est constituée d'une manière stable dans l'Eglise particulière et dont la charge pastorale est confiée au curé, comme à son pasteur propre, nommé par l'autorité de l'évêque diocésain. Ça. c'est seulement là qu'il y a paroisse ! Autour d'un curé qui, de façon stable...
Monsieur Marquant : Monseigneur, si je peux me permettre, je crois que nous partons dans des voies qui ne sont pas très bonnes parce que si nous commençons à parler comme cela, nous allons venir avec un expert canonique qui interprétera...
Monseigneur Thomas : II n'aura pas besoin d'interpréter. C'est assez clair.
Monsieur Marquant : Ah oui, monseigneur, il existe peut-être d'autres articles qui émettent des réserves, je ne sais pas, vous nous assénez des articles de droit...
Monseigneur Simonneaux : Etes-vous prêts à reconnaître les règles du droit canonique ? Vous n'avez pas répondu oui ; et ça, ça peut être une réponse de fait négative.
Monsieur Dousseau : Il y a peut-être autre chose que le droit canonique. Il y a l'Evangile.
Monseigneur Thomas : Oui, l'on peut aussi en parler.
Monsieur Dousseau : Vous reconnaîtrez l'arbre à ses fruits. Depuis une dizaine d'années ou 15 ans. moi, je ne suis à Port-Marly que depuis 1970, et encore d'une façon régulière que depuis 1975, et depuis lors je crois que l'on peut reconnaître qu'une vingtaine de vocations ont éclos dans notre paroisse. Cela me paraît pas mal, une vingtaine de vocations. C'est donc une paroisse qui, à ses fruits, peut être, je pense, bonne. Alors que maintenant vous nous sortez des règlements et je pense qu'il faut des règlements, je suis un ancien militaire...
Monseigneur Simonneaux : Des vocations peuvent être un signe, je ne le nie pas.
Monsieur Dousseau : Mais l'objectif, c'est notre salut. Quand je doute, j'ai demandé des explications à la hiérarchie. Moi, j'ai des objections auxquelles l'on n'a jamais répondu sur le fond même de cette nouvelle messe.
Monseigneur Simonneaux : Sur le fond ?
Monsieur Dousseau : Cette nouvelle liturgie. On me dit : " Il n'y a rien de changé. " C'est merveilleux, mais s'il n'y a rien de changé, pourquoi alors avoir inventé une nouvelle liturgie ? Moi je vais au fond.
Monseigneur Simonneaux : On va aller au fond parce que c'est le sens de mes questions. Bon alors, c'étaient un peu des questions générales ou plus fondamentales. On va revenir à des choses plus précises, puisque c'est là que malgré tout. au début vous avez posé une question, un souhait. La réponse est à l'évêché etc... Bon, donc le pape Jean-Paul II a précisé le 3 octobre 1984 des règles, je dis des règles. Ça devient aussi quelque chose qui touche au droit de l'évêque, selon lesquelles peut être célébrée la messe selon le missel romain de 62 en langue latine. Il a précisé les règles. Ces règles-là comment, sans canoniste, il n'y en a pas besoin, les acceptez-vous ? Les connaissez-vous ? Les acceptez-vous ? Vous demandez cela... ou demandez...
Monsieur Marquant : Je répondrai... Je reconnais ce qui est paru dans La Documentation catholique. Je répondrai simplement que je les accepte mais que différents évêques de France ont démontré leur aptitude à lire ce texte d'une manière moins juridique. C'est tout. Et puis, vous savez aussi bien monseigneur Simonneaux que demain, on dans 8 jours, ou dans 10 ans ou dans 50 ans. ce texte pourrait être modifié.
Monseigneur Thomas : Comme tous les autres que ce soit bien...
Monsieur Marquant : Les Evangiles, on a parlé des Evangiles tout à l'heure, ça n'est pas modifié.
Monseigneur Thomas : Nous ne sommes pas les fondateurs du christianisme. Evidemment, nous nous rattachons au Christ.
Monsieur Marquant : II y a des textes effectivement juridiques, mais la preuve est faite par un certain nombre d'évêques, dont le cardinal Lustiger, que cela pouvait être traité différemment puisqu'à Saint-Eugène-Sainte-Cécile notamment, ce n'est pas appliqué comme cela.
Monseigneur Thomas : Pas sur n'importe quel sujet. Précisément, il y a un certain nombre d'éléments sur lesquels tout le monde a fait l'application exactement comme le texte le demande.
Monseigneur Simonneaux : Cela ne peut pas s'appliquer en tout cas dans le sens auquel vous pensez, que vous vouliez maintenir.
Monseigneur Thomas : Non !
Monseigneur Simonneaux : II n'est sûrement pas appliqué dans ce sens par le cardinal Lustiger.
Monsieur Marquant : Je ne sais pas moi, vous savez.
Monseigneur Simonneaux : On va approcher un peu plus encore. Donc cet induit dont je parle — 1984 — exige comme première règle parce que ce sont des règles, ce sont des normes que j'ai reçues, dont j'ai parlé avec le cardinal Mayer, avec qui j'en ai parlé il y a un mois. Bon cet indult précise qu'il soit établi sans ambiguïté et même publiquement que le prêtre qui demanderait, les fidèles qui demandent ce texte, n'ont aucun lien établi sans ambiguïté et même publiquement, qu'ils n'ont aucun tien avec ceux qui mettent en doute la légitimité et la rectitude doctrinale du missel romain promulgué en 1970 par le pontife romain, Paul VI. Je continue. Etant donné la situation canonique de l'abbé de Blignières, canon 900 et canon 1383, et son rattachement à monseigneur Lefebvre, êtes-vous prêts pour démonter, pour lever toute ambiguïté, pour que vous prouviez qu'il n'y a pas de lien, qu'il n'y en a pas, autrement je pense qu'il y en a un, êtes-vous prêts à mettre fin immédiatement aux fonctions que vous lui avez demandé d'exercer ? Autrement, il y a lien et ambiguïté.
Monsieur Marquant : Alors, je vous réponds tout de suite. Tant qu'une autre solution n'existe pas, certainement pas. Je vous réponds très franchement. Le problème est là. Nous ne pouvons pas rester sans messe tous les dimanches. Nous entamons, monseigneur, la Semaine Sainte, en tout cas prochainement dans quelques jours. Nous ne voulons pas rester sans office, et le dimanche des Rameaux et tous les jours de la Semaine Sainte et le dimanche de Pâques. Donc. il est évident que nous ne prendrons aucune décision avant qu'une autre solution ne soit programmée. Maintenant quant aux liens du Père de Blignières avec monseigneur Lefebvre, parce que c'est cela que vous voulez savoir, je crois vous dire qu'ils n'existent pas. Le Père de Blignières a été ordonné par monseigneur Lefebvre. Vous savez tout sur lui. donc je crois qu'on peut le dire sans problème.
Monseigneur Simonneaux : Le seul lien qui existe entre un prêtre et son évêque, c'est l'ordination.
Monsieur Marquant : Oui. Il fait partie d'une communauté religieuse à Flavigny qui a décidé d'accepter la messe de Paul -VI. C'est son choix. Le Père de Blignières a refusé, mais il n'y a aucun lien entre lui et la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
Monseigneur Thomas : Mais lui-même n'accepte donc pas le rite de Paul VI?
Monsieur Marquant : Ah. si je peux me permettre de le dire, recevez-le et demandez-le lui.
Monseigneur Thomas : Lui préfère, comme nous d'ailleurs...
Monseigneur Simonneaux : Voilà les règles pontificales : Montrez sans ambiguïté qu'il n'y a aucun lien. Comment voulez-vous que je ne pense pas qu'un prêtre que monseigneur Lefebvre, parce que précisément c'est entièrement contre cette messe qu'on appelle hérétique, marxiste...
Monsieur Marquant : Pas chez nous, si je puis me le permettre. J'ai assisté à la messe pendant de nombreuses années dans une communauté dirigée par monsieur l'abbé Guérin qui célébrait la messe de Paul VI que je respecte parfaitement.
Monseigneur Simonneaux : Je rectifie pour le mot " hérétique ", " Marxiste ", il était écrit sur la porte.
Monsieur Marquant : Monseigneur, si je puis me permettre, un imbécile existe toujours. Qu'un crétin ait manqué ça je le dis, vous pouvez l'enregistrer et le dire, ça n'implique pas notre responsabilité. Je pense même qu'il s'agit peut-être de provocation.
Monseigneur Simonneaux : Et puis il y a des affiches.
Monsieur Marquant : Alors qu'est-ce qui est faux dans l'affiche ?
Monseigneur Simonneaux : Vous répondez : " Pour le Père de Blignières demandez-le lui. " Et vous dites : " A cause de ce besoin de messe que nous avons, nous sommes obligés d'avoir recours à ses services. Il n'y a pas d'autres prêtres. "
Père Jordan : Mais je vous demande si vous le voulez bien, si vous le pouvez, en ce moment, peut-être pouvez-vous dire, nous ne sommes pas à même de donner une réponse comme ça. nous avons besoin de réfléchir, de rencontrer nos amis, etc... Mais la première partie de cette question qu'on avait posée, demandait qu'il y ait donc sans ambiguïté, publiquement, conformément aux textes du saint-siège qu'il soit établi que le prêtre et les fidèles n'ont aucun lien avec ceux qui mettent en doute la légitimité et la rectitude doctrinale du missel romain de Paul VI. Est-ce que vous pensez, vous pourriez arriver à faire une déclaration publique de ce genre où vous diriez : après tout, nous. on veut bien à la rigueur, quoique ça nous pose certains problèmes personnels, il est sûr que ceux qui viennent là, sont heureux de venir là. On ne peut pas non plus être le répondant de 1000 personnes.
Monsieur Dousseau : Monseigneur, pour ma part, moi je dis " Je le mets en doute ". II faut le dire. J'ai un doute et c'est parce que j'ai demandé des explications sur ce doute et qu'on ne m'a jamais répondu. L'Eglise est quand même Mater et Magistra. On aurait pu me donner des justifications qui ne sont pas des justifications sociologiques. La meilleure explication est de parler français. Moi je vois une chose toute simple. C'est que j'ai posé des questions justement .sur les objections faites d'ailleurs par les cardinaux Bacci et Ottaviani. On peut le dire. puisque vous connaissez parfaitement ce texte, le Bref examen critique, et que quand j'ai dit : voilà il y a des questions, elles sont importantes, je n'ai jamais eu de réponse. On m'a toutes les fois dît : " J'ai l'autorité, donc obéissez ! " Or en conscience, j'ai un doute et c'est à cause de ce doute que je ne prends pas de risque avec l'autre, car l'autre, la messe traditionnelle, m'est garantie à perpétuité dans n'importe quelle église sans aucun scrupule de conscience par le pape Pie V.
Monsieur Marquant : J'ajouterai autre chose. C'est que cette question que vous posez, nous semble pour nous, un problème dont la réponse est très simple. Vous attendez de nous une déclaration publique, mais la réponse est très simple. Quand monsieur l'abbé Caro a célébré la messe de Paul VI, personne ne l'a insulté ou agressé en disant qu'il n'y avait pas de messe. Que même. dans la même direction, quand monsieur l'abbé Caro a pendant près de deux mois été l'assistant, même s'il ne participait pas, à l'office du Père Pochet qui célébrait la messe tridentine, il ne l'a pas agressé également. Je crois donc que le problème de nos positions est clair. Je vous rappelle quand même que à l'époque où nous espérions encore trouver un compromis in extremis, monsieur d'Anselme souhaitait que le Père Pochet continue à célébrer à II h la messe traditionnelle, alors que monsieur l'abbé Caro, curé de la croisse devait célébrer la messe nouvelle pour ceux qui le souhaitaient à 9 h 30. Les horaires auraient pu changer, ce n'est pas notre problème. Je crois que la réponse est donc très simple. Je vous disais que j'ai participé en tant qu'étudiant pendant près de 10 ans à la communauté de monsieur l'abbé Guérin, sur Paris, qui célébrait la messe de Paul VI. Je n'ai jamais eu à en souffrir. Maintenant, je m'associe aux remarques du commandant Dousseau, dans ce sens où je crois effectivement que la messe traditionnelle, là, effectivement, ce n'est pas un propos d'esthète, ce n'est pas un propos de latiniste, je vous répondrai monseigneur, que je préfère la messe de saint Pie V en français, à la limite, à une autre messe en français. Ce n'est pas un problème de latin, ce n'est pas un problème de grégorien, mais il est certain que j'y trouve à la fois une richesse et la certitude également d'absence de glissement que je ne suis pas sûr de trouver ailleurs. J'habite Marly-le-Roi et je sais que la foi ce n'est pas la pratique seulement et que l'on peut pratiquer de mille et une manières. Nos frères orientaux catholiques pratiquent une autre liturgie tout à fait respectable que l'Eglise accepte. Eh bien nous demandons l'autorisation, sans rentrer dans des polémiques, et c'est pour cela que le problème de monseigneur Lefebvre est un faux problème. Nous demandons simplement, moi je dirai, que l'Eglise règle ses problèmes, il y a des tribunaux à Rome : que monseigneur Lefebvre, je dirai simplement et vous m'accuserez de sympathie envers monseigneur Lefebvre, peut-être avez-vous raison, je dirai simplement que d'abord par tempérament, je suis toujours plus du côté de ceux qui sont un peu pourchassés et que j'ai l'impression que si l'Eglise est vraiment Mère, et si l'Eglise a vraiment raison dans cette affaire, eh bien, je crois, qu'elle réponde, qu'elle fasse des propositions et non pas en permanence : " Obéissez ".
Monseigneur Simonneaux : Monsieur, je vais continuer. Etes-vous prêts à accepter pour la célébration de cette messe, s'il ne s'agissait que de la messe, car dans la première lettre qui m'a été envoyée : " Nous demandons nos prêtres, notre messe, notre catéchisme ", mais nous ne parlons que de la messe.
Monsieur Marquant : Attendez monseigneur, cette lettre est signée par qui?
Monseigneur Simonneaux : Ce sont des citations.
Monsieur Marquant : Mais de qui ?
Monseigneur Simonneaux : C'est une délégation qui est venue m'apporter la lettre, je peux vous la montrer.
Monsieur Marquant : Je vous crois, mais personne n'a jamais demandé cela chez nous. Je crois qu'aucune des 4 personnes n'a demandé " notre messe... "
Monseigneur Simonneaux : La délégation est venue à l'évêché le samedi 30 novembre à 11 h. La délégation a été reçue par monsieur le chanoine Rosset : " Nous voulons, est-il dit. nos prêtres que vous avez chassés, et nous disqualifions le père Caro que vous avez nommé. "
Monsieur Dousseau : Ce n'était pas dans cette lettre. C'est moi qui suis venu à l'évêché. Je n'ai jamais dit que je disqualifiais le Père Caro.
Monsieur Marquant : " Nos prêtres ". C'est le Père Izimba et le Père Pochet. D'accord.
Monseigneur Simonneaux : " Notre messe, et nous sommes atterrés devant votre haine contre la messe de toujours. Notre catéchisme incontesté est d'un rite millénaire. " C'est pourquoi je disais qu'il y a autre chose que la messe. Etes-vous prêts à accepter pour la messe, plus exactement pour la célébration de cette messe, uniquement des prêtres désignés ou autorisés par l'évêque.
Monsieur Marquant : Je crois qu'on s'est posé cette question, monseigneur. La réponse, je la dirai en deux temps. H y a la réponse que je vous aurais faite, que nous vous aurions faite tous. sauf peut-être deux ou trois personnes, je pense pouvoir vous le dire, le 29 novembre; 1986, qui eût été un oui total, absolu, sans réserve. Je vous dirai même que nous étions prêts, moi le premier et tous les autres, à ce que monsieur l'abbé Caro célèbre la messe traditionnelle à 9 h et la messe nouvelle à 10 h ou à 11 h peu importe. Je crois que la réponse que nous faisons aujourd'hui est à la fois la même et à la fois différente. La même sur les principes, oui. Maintenant il est évident que nous ne pouvons plus. Vous nous demandez : " Sommes-nous responsables ", je réponds, dans tous les cas, il est certain que les fidèles qui nous attendent, à qui nous allons témoigner de ce que nous pensons, si nous leur disons : " Eh bien voilà, n'importe quel prêtre qui va accepter de Zébrer la messe de saint Pie V on l'accepte ", les gens vont dire " non ".
Attendez. J'ai dit " non " en expliquant quand même, je me permets d'insister, il y a des choses qui ont été cassées, mais notre intention est d'essayer de faire tout ce que l'on peut pour rétablir si c'est possible.
Croyez-le bien, on ne souhaite pas être de garde. Moi vous savez dans une heure, devant l'église, comme je le suis tous les jeudis soir depuis quatre mois, je vous garantis que je préfère rentrer chez moi, j'ai mes 3 petites filles qui m'attendent à la maison, je ne suis pas là pour faire durer, mais pour dire que nous souhaitons que l'affaire s'arrange au plus vite. Et je veux dire par là que, actuellement nos fidèles, nos amis, tous ceux qui s'occupent de la paroisse, d'une manière ou d'une autre ou de la communauté si vous le voulez, disent : " Avons-nous confiance ? "et là je reviens au préambule. La confiance, elle est à renouer, elle est à reconstituer et il est certain qu'un prêtre qui arriverait comme cela qui célébrerait la messe de saint Pie V mais en lequel nous n'aurions pas confiance, il est évident que cela poserait des problèmes. C'est pour ça monseigneur, qu'effectivement il y a un certain nombre de prêtres comme le Père Pochet. comme l'abbé Séguy ou des gens comme ça qui ont été des prêtres ayant un statut canonique absolument incontestable qui pourraient être à notre point de vue un pont.
Monseigneur Simonneaux : Dernière question en tout cas pour moi. L'induit en question prévoit aussi que les lieux de célébration soient désignés par l'évêque. Une communauté peut demander à son évêque des lieux qui soient désignés par l'évêque ainsi que les jours et les conditions déterminés par l'évêque lui-même. L'évêque fixe les lieux et les conditions de célébration. D'où la possible différence entre Paris. Créteil et Versailles. L'évêque de Versailles étudie actuellement la désignation d'un lieu pour la célébration dominicale de la messe. J'étudie la possibilité d'un
Monsieur Marquant : Il y a deux questions, il y a une question qui est votre autorité. Je dirai la reconnaître. Dire publiquement, on l'accepte ou on ne l'accepte pas, c'est un autre problème, on en discutera après, mais le problème depuis le début de cette affaire, on nous dit : Vous avez chassé les Marlyportains de leur église. La preuve est faite, si J'ose dire monseigneur, que ces Marlyportains n'existent pas, ni chez nous, ni ailleurs, on le sait bien. Il n'y a pas 50 Marlyportains qui vont à la messe, il y en a 25 chez nous, il y en a 25 en face. Si ces Marlyportains, par légion entière, voulaient aller à la messe avec l'abbé Caro, ils auraient rempli la salle paroissiale en face, où vous savez aussi bien que moi, monseigneur, qu'en face il y a 50 ou 100 personnes à la messe : le jour de Noël alors que vous y étiez, il n'y avait pas 200 personnes et parmi les 50 personnes qui y vont tous les dimanches, les 3/4 nous les connaissons, ce sont des gens qui ne sont pas plus de Port-Marly que moi-même : monsieur de Penfentenyo, mademoiselle Houlet etc... des gens que je respecte. Monsieur de Penfentenyo. c'est quelqu'un que je connais depuis plus de 15 ans, mais ce sont des gens qui habitent l'un au Chesnay. l'autre à Versailles. Il n'y a pas de Marlyportains, alors je crois que là, il y a un problème qui est un problème, je dirai malgré tout aussi d'espace. C'est que, est-ce que votre réponse est une réponse au niveau de l'autorité ou est-ce au niveau de la possibilité géographique ?
Monsieur Boulet : Je crois que c'est quand même un sacré problème, c'est quand même invraisemblable de confier l'église à une communauté de 50 fidèles qui ne sont pas plus de Port-Marly que ceux qui sont dans notre église et d'envoyer ailleurs...
Monseigneur Simonneaux : C'est une église paroissiale, et la paroisse est constituée autour d'un curé que j'ai nommé. A Paris, il y a beaucoup d'églises d'origine paroissiale parce qu'il y a beaucoup d'édifices. Ce n'est pas une difficulté d'avoir une autre communauté de fidèles en effet, dans une église paroissiale. Mais là c'est exceptionnellement, je ne choisis pas l'exception. Un indult, c'est déjà une exception, une dérogation. Je le prends : cette célébration a lieu seulement dans les églises et oratoires que l'évêque diocésain aura désignés mais non dans les églises paroissiales, à moins que l'évêque ne l'ait concédé dans des cas extraordinaires, je ne juge pas le cas extraordinaire, je veux maintenir par mon autorité spirituelle l'existence et le maintien d'une paroisse de Marlyportains peu nombreux ici.
Monsieur Boulet : Mais enfin, monseigneur,...
Monseigneur Simonneaux : Pourquoi ne voulez-vous pas aller dans un autre lieu... ?
Monsieur Boulet : Cette paroisse, c'est la paroisse du chanoine Roussel, c'est la même, les fidèles sont les mêmes, pourquoi voulez-vous donc nous mettre ailleurs ?
Monsieur Marquant : Attendez, je peux vous poser une question monseigneur ? Parce que je ne sais pas si, malgré tout, le dialogue n'est pas un peu bloqué. C'est la question même si, je ne sais plus quoi dire ! A quoi penseriez-vous parce que...
Père Jordan : Attendez un peu monsieur Marquant : l'évêque vous dit : il pense à une solution et effectivement donc ce n'est pas rien et quand il dit qu'il prend l'initiative du dialogue car c'est bien lui qui l'a prise, il a déjà reçu quelques...
Monsieur Marquant : Vous plaisantez, ça c'est une plaisanterie, c'est une joyeuse plaisanterie. Excusez-moi.
Père Jordan : Non ce n'est pas une plaisanterie, il prend l'initiative de ce dialogue dans ce cas-là, bon eh bien, il dit qu'il pense à une solution, c'est vrai. bon mais, il faut aussi, avant, que vous-mêmes, vous puissiez éclaircir les points que nous vous avons évoqués et qui n'ont pas été éclaircis.
Monsieur Marquant : Bon alors, je vais vous répondre un petit peu. Lorsque nous étions occupants de l'église, j'ai été voir monsieur Didier à sa demande, maire de Port-Marly qui m'a dit : " Monsieur Marquant, dites à vos amis qu'ils quittent l'église, dites à vos amis qu'ils quittent l'église tout de suite, j'ai vu monseigneur. Monseigneur est prêt à vous faire des propositions extraordinaires. "
Nous en avons discuté entre nous, je suis désolé de vous le dire monseigneur. mais les gens n'ont pas eu confiance. Je suis obligé de dire aujourd'hui que ces gens-là avaient, je ne dirai pas raison, mais que nous sommes maintenant chassés de l'église dans des conditions inacceptables, conditions que même dans les pays les plus totalitaires on n'a jamais vues, mais enfin peu importe. Je dirai que nous sommes prêts à subir tout, donc nous subissons. Eh bien, on s'aperçoit que vous nous demandez de condamner monseigneur Lefebvre, ce n'est pas mon problème. Condamnez-le vous-même. Vous nous demandez de condamner je ne sais trop quoi, mais ce n'est pas notre problème, nous demandons, nous, nous sommes une communauté priante, une communauté qui n'est pas composée de crânes rasés, casqués, avec des barres de fer, des bombes lacrymogènes. C'est un mensonge, un mensonge auquel je vous demande, immédiatement, de dire que ce n'est pas vrai, que vous avez été trompé. Si en fait vous continuez à persister à dire que cette déclaration est votre déclaration...
Monsieur Boulet (montrant les photos) : Regardez les casques, les crânes, rasés monseigneur...
Père Béguin : Notre communiqué comporte des casques et des crânes rasés?
Monsieur Boulet : Non, mais il comporte que ce sont les fidèles qui avaient des matraques et des gaz lacrymogènes et qui ont matraqué les policiers qui ont été obligés de se défendre.
Monsieur Marquant : J'ai la déposition de 54 témoins qui sont pour plus de 40 d'entre eux des femmes et pour plus de 45 % d'entre eux des femmes de plus de 45 ans.
Monsieur Dousseau : Et tout cela un lundi matin. C'est normal, les hommes partent au travail.
Monsieur Luthringer : Personnellement, j'étais là lundi matin, j'allais à la messe lorsque l'église a été occupée et que la police est intervenue. Je connais très bien par ma fonction municipale le commissaire de police de Marly-le-Roi. D'homme à homme, il reconnaît très bien, il l'avoue, que jamais il n'a vu de barre de fer et que, du gaz lacrymogène, il n'y en a jamais eu dans l'église de notre fait.
Monsieur Boulet : Si vous regardez une photo, vous verrez les policiers en train d'ouvrir la bouche d'un fidèle pour lui injecter du gaz lacrymogène dans la bouche.
Monseigneur Thomas : Je pense avoir aussi beaucoup vu cette photo et je vous remercie beaucoup de m'avoir dit que vous étiez les auteurs du texte qui l'accompagnait.
Monsieur Marquant : Monseigneur Thomas, je voudrais vous dire quelque chose : j'ai vu le Préfet des Yvelines il y a exactement un mois, il m'a dit : " Mais pourquoi ne verriez-vous pas monseigneur Thomas ? " Pour l'instant effectivement tous les gens de notre communauté qui ont souhaité rencontrer monseigneur ont toujours essayé de contacter monseigneur Simonneaux. Monsieur Delponte m'a dit à ce moment-là, mais monseigneur Simonneaux, je m'en excuse, il y a certainement une erreur quelque part, mais enfin. Monsieur Delponte, Préfet des Yvelines m'a dit devant témoins dont deux présents ici, plus moi l'auteur, il m'a dit : " Monseigneur Simonneaux a chargé monseigneur Thomas de cette affaire. Il en est maintenant le seul responsable. " Et c'est pour ça monseigneur qu'un certain nombre de nos amis, à tort ou à raison, ont considéré que monseigneur Thomas, vous-même, étiez le seul interlocuteur et donc le seul responsable. Je dirai quand même pour ma part, je parle en mon nom, mes amis participeront ou ne participeront pas à cette affirmation, j'estime que ce qu'a fait la police le 30 mars au matin, n'est pas le fait de la police, et qu'il est évident que cette affaire, j'ai vu monsieur Didier maire de Port-Marly une quinzaine de fois, il m'a toujours dit : " J'agis à la demande de l'évêque et de monsieur l'abbé Caro " ; il m'a toujours dit cela.
Alors nous demandons un désaveu public si c'est pas vrai et je suis prêt à me rétracter publiquement. Monsieur Didier me l'a toujours dit. Lorsque nous voyons le Préfet, le Préfet me dit : " Jamais je n'interviendrai sans la demande expresse des autorités religieuses. " Monsieur Degeilh est quelqu'un que je plains beaucoup parce que je pense que c'est un irresponsable, mais enfin peu importe, monsieur Didier que je respecte, même si je ne suis pas du tout d'accord avec lui, ne sont pas les vrais responsables de cette affaire. Us vrais responsables sont ceux qui ont appelé la police, qui ont fait charger la police, c'est monsieur l'abbé Caro et comme monsieur l'abbé Caro, je pense, n'est pas quand même capable de prendre une décision pareille, je pense que cette décision a été prise en haut lieu. Voilà pourquoi, je crois qu'effectivement la responsabilité incombe à l'épiscopat.
Monseigneur Simonneaux : Je vous en laisse la totale responsabilité.
Monsieur Marquant : Mais, dans ce cas-là, j'attends de vous que vous nous disiez que vous n'êtes pour rien dans cette affaire.
Monseigneur Simonneaux : Vous me demandez toutes sortes de dénégations. je n'en ferai aucune sur toutes sortes de sujets, sur celui-là et d'autres, parce que ce n'est pas dans cette intention que je vous ai fait venir.
Monsieur Marquant : Mais. je crois qu'il était bon que ces choses soient dites. Monseigneur, je vais vous dire une chose...
Monseigneur Simonneaux : Par rapport à des paroles de monsieur le maire ou de monsieur le Préfet, là où nous traînez-vous ?
Monsieur Marquant : Non, non. monseigneur, je ne vous traîne nulle part. Monseigneur, je me permets une petite déclaration suivante : Je pense que ce que nous disons en ce moment est grave. C'est certainement très grave, mais je crois que si on ne le dit pas c'est encore plus grave. D'abord parce que nos amis me demanderont : " Est-ce que vous l'avez dit ? " Je l'ai dit. D'autre part parce que je croîs que si nous pouvons penser une seconde, même ne serait-ce qu'une fraction de seconde, même .peut-être plus et je l'espère, qu'il peut y avoir entre nous un aboutissement à, je dirais, une négociation, peut-être que c'est possible, je n'en sais rien. Vous en déciderez monseigneur. Vous êtes l'autorité, mais je crois qu'il faut quand même que vous sachiez exactement ce que nous ressentons. ce que ressentent vos fidèles.
Monseigneur Simonneaux : Je vous remercie de me l'avoir dit et je voulais que nous nous voyions pour que je connaisse ce que vous ressentez. Ce que vous ressentez n'est pas nécessairement la vérité ou ce que je pense ou ce que l'autorité peut penser. Nous, nous nous basons surtout sur des textes, sur le droit, sur la loi de l'Eglise, beaucoup plus que sur les sentiments, les paroles, les qu'en dira-t-on) les points de vue de la police, enfin souvent... ça, c'est une chose. Il y a des choses beaucoup plus fondamentales, je vous ai questionné là-dessus, vous avez répondu de votre mieux.
Je pense qu'il serait bon de terminer au moins pour aujourd'hui, en vous disant que, ayant réfléchi par rapport à la communauté faible, petite, existante de la paroisse de Port-Marly, je ne pense pas dans ma conscience d'évêque de devoir interpréter l'autorisation que nous donne le pape en laissant, en permettant à une communauté de chrétiens qui se veulent, qui désirent aller à la messe de saint Pie V qui est la messe de mon ordination, dans l'église de Port-Marly.
Monseigneur Thomas : Mais dans une église où tout le monde pourra être accueilli largement, régulièrement pour y écouter, y suivre et participer en communauté très solennellement à ta messe scion le rite du missel latin de 1962 chaque dimanche. Je pense qu'il est bon que ceci soit dit clairement car c'est une proposition. Précisément, ils y tiendront tandis qu'ils ont de la peine à tenir à Port-Marly.
Monseigneur Simonneaux : Je suis de sensibilité tout à fait favorable à l'accepter.
Monsieur Marquant : Alors monseigneur, parce que c'est le problème, vous dites peut-être nous reverrons-nous. moi je me permets d'insister, mais oui j'insiste : où, monseigneur ? Où, monseigneur ? Parce que vous comprenez, ça fait quatre mois que cette affaire dure, ça fait plus d'un an, un an et quatre mois que le chanoine Roussel est mort, on va nous dire ça encore pendant six mois.
Monseigneur Simonneaux : Acceptez-vous le principe que ça soit ailleurs qu'à Port-Marly ?
Monsieur Marquant : A ça, je ne peux pas vous répondre.
Monsieur Luthringer : Vous nous parlez des Yvelines, mais les Yvelines, c'est un grand département. Ça va jusqu'à Rambouillet...
Monsieur Marquant : Monseigneur, un journaliste avait dit un jour : " Monseigneur est prêt à vous donner une église à Rambouillet. " Moi je pense que c'était une farce, mais enfin effectivement, il est évident que, si vous ne pouvez pas me donner de lieux, est-ce que c'est une réponse qui pourrait éclairer notre gouvernement intérieur, est-ce que au moins cette église serait dans un périmètre proche de Port-Marly ?
Monseigneur Thomas : Oui.
Monsieur Marquant : Il est évident qu'une église à Versailles ne pourrait absolument pas nous satisfaire.
Monseigneur Thomas : C'est très proche. Pas à Versailles. Etant donné que beaucoup de ceux qui viennent à Port-Marly font déjà quelques kilomètres, plusieurs kilomètres. C'est dans une proximité.
Monsieur Marquant : Je pense vous dire que, on a fait une enquête précise...
Monseigneur Simonneaux : ... Monsieur d'Anselme m'a envoyé la totalité de la liste des 350 pratiquants, alors j'ai 14 Marlyportains ou 11, c'était l'époque où plus de 350 fidèles il y en avait de la France et même de l'étranger. J'ai les noms et les adresses.
Monsieur Marquant : Monseigneur, ce sont les Amis de Port-Marly. la paroisse de Port-Marly (contestation sur le terme paroisse), la communauté si vous voulez monseigneur (discussions simultanées, inaudibles, parlant du temps du chanoine).
Monseigneur Simonneaux : Je n'ai aucune autorité de la part de Rome pour considérer une communauté avec ses œuvres, ses prêtres... La tenue de la messe est la seule latitude où j'ai autorité. Les prêtres, les catéchismes, les enterrements et les mariages, c'est l'affaire d'une paroisse seulement. Là je n'ai aucune liberté, c'est écrit dans le droit canon. C'est pourquoi je pariais seulement de la messe de saint Pie V, avec un prêtre désigné par l'évêque dans un endroit...
Monsieur Marquant : Puis-je comprend~ monseigneur, que dans cette communauté, le prêtre qui y serait attaché ne pourrait en aucune manière par exemple : bénir un mariage ou faire un enterrement...
Monseigneur Simonneaux : Ah, non c'est absolument impossible.
Monsieur Marquant : Vous ne pensez pas que vous puissiez l'autoriser.
Monseigneur Simonneaux : Ah. non !
Monsieur Marquant : Alors, je puis vous répondre qu'en aucune manière les fidèles ne l'accepteront, en aucune manière.
Monseigneur Simonneaux : Donc finalement, cela tend à dire que les fidèles n'acceptent pas les règles formelles du droit canon.
Monsieur Marquant : Non. non, n'acceptent pas que monseigneur Simonneaux. leur évêque. n'accepte pas de dialoguer avec eux en réalité.
Monseigneur Simonneaux : Bon. il faudrait que l'on s'arrête si vous le voulez bien. On verra si c'est possible, si nous devons reprendre, vous pouvez faire état de ce que vous nous avez dit. c'est bon. c'est bon quand même que nous nous soyons vus. que nous nous soyons rencontrés.
Monsieur Marquant : Absolument, je pense que c'est meilleur pour tout le monde et les médias notamment parce que après quatre mois de silence, c'était important pour tout 1e monde que le dialogue existe.
Monsieur Boulet : Vous nous aviez dit que vous nous donneriez une bande "
Monseigneur Simonneaux : Sûrement.
Père Jordan : Ce qui est clair, c'est qu'on peut aller aussi loin que possible dans le cadre de ce que permet l'Eglise, hors du cadre que permet l'Eglise, on ne peut pas. Et votre fidélité à l'Eglise que vous proclamez. elle doit aller jusqu'à l'accepter. On ira aussi loin que possible.
Monseigneur Thomas : Et d'une manière concrète, c'est seulement sur le lieu donc que nous butons. Mais le principe est décidé.
(Brouhaha de conversations)
Monseigneur Simonneaux : Je suis de tous les évêques de la région parisienne, le premier qui aie presque immédiatement consenti à donner la messe de saint Pie V. quand nous avons parlé entre évêques, il n'y avait que Versailles où elle a commencé le 4 février 1985.
Père Jordan : Deux mois après l'indult.
Monseigneur Simonneaux : Je l'avais confiée à monseigneur Martin et j'avais demandé qu'elle ait lieu la première fois dans la belle grande chapelle, parce que nous avions voulu voir avec quelques-uns, dans la grande chapelle de l'hôpital de Versailles. Elle y a eu lieu deux fois puisque des troubles ont fait que monsieur le maire l'a supprimée. Elle a continué toujours, périodiquement, sporadiquement, encore à Versailles. Elle existe, je vous l'ai écrit ça. Il n'y avait pas moyen d'essayer de trouver quelque chose par là ? Je n'ai pas eu de réponse.
Monsieur Marquant : Attendez monseigneur. Je puis me permettre une question très technique. Vous avez écrit, à qui ? Non. mais je puis me permettre de poser cette question parce que moi, je n'ai pas reçu cette lettre.
Monseigneur Simonneaux : Ah vous n'avez pas reçu cette lettre ?
Monsieur Marquant : Attendez, qui l'a reçue ?
Père Jordan : Moi j'ai appelé monsieur d'Anselme.
Monsieur Marquant : J'ai appelé le Père Béguin, mon Père, dès le début des événements. Nous avons eu des communications téléphoniques, sinon nombreuses, en tout cas plusieurs.
Monseigneur Simonneaux : " Lettre de l'évêque aux chrétiens qui sont dans l'église de Port-Marly. " Monsieur Marquant : A qui était-ce envoyé ?
Père Jordan : Lettre ouverte, non ce n'est pas un tract.
Monseigneur Simonneaux : C'était une lettre signée de l'évêque personnellement.
Monsieur Marquant : Non, mais à qui elle était envoyée. Moi, je ne l'ai jamais eue.
Père Jordan : Ce n'est pas possible parce que ça a été donné à la porte.
Monsieur Marquant : Ah oui, alors monseigneur, c'est un tract qui a été donné non à la porte, je tiens à vous le dire. mais effectivement 300 mètres plus bas devant l'église Sainte-Geneviève.
Monseigneur Thomas : L'église Sainte-Geneviève ?
Monsieur Marquant : Pardon, l'école, je m'excuse.
Monseigneur Simonneaux : Là je vous la donne...
Monseigneur Thomas : Je voudrais dire aussi que de mon côté, en Corse, évidemment, ce n'était pas ici, puisque dans les événements de Port-Marly, personnellement je n'ai rien fait de particulier, malgré la phrase de monsieur le Préfet, d'ailleurs je lui demanderai... Alors de mon côté, il y a déjà un an et demi au moins, en Corse et je suis sûr que vous en êtes tout à fait au courant. J'ai autorisé le troisième dimanche du mois, dans l'église St-Charles qui est une chapelle de confrérie, la messe de saint Pie V, célébrée par un prêtre que j'avais désigné, le chanoine Lucciani, et à laquelle participaient régulièrement les personnes qui avaient demandé le bénéfice de l'induit. Je l'ai appliqué moi-même. C'est vous dire que de mon côté, s'il s'agit de l'induit, je n'ai aucune raison de m'y opposer. J'y suis tout à fait favorable.
Monsieur Luthringer : Nous étions dans le bureau de monsieur le Préfet, je crois le lendemain de votre intervention à la télévision, et monsieur le Préfet nous a dit qu'il vous avait écouté : " C'est un homme de dialogue, il va vous recevoir et cela va se débloquer, "
Monseigneur Thomas : Je suis effectivement prêt toujours à dialoguer et je voudrais précisément en profiter pour dire que personne, aucun d'entre vous. et beaucoup d'autres mais. je dis bien même personne ne m'a jamais écrit, ou demandé, sauf monsieur d'Anselme. Point final.
Monsieur Dousseau : Non, Bertrand Dousseau. J'ai écrit cette lettre le 15 mars après longue réflexion, c'est pour ça que j'ai pris 10 jours. Je l'ai postée le 16 et j'ai demandé dès le 17 au matin à mademoiselle votre secrétaire.
Monseigneur Thomas : Alors là, je peux vous dire que dans le cadre du courrier que j'ai dû recevoir, vous comprenez que dans le cadre du courrier que j'ai reçu après l'émission, comme cela se passe régulièrement après toutes les émissions de télévision et qui est à peu près épais comme ceci, je dis qu'il ne m'a pas été possible de lire dans tous les détails toutes les lettres qui m'ont été envoyées, et ceci m'a donc échappé comme se trouvant à l'intérieur d'un courrier qui devait probablement commencer autour de l'émission et non pas... voilà.
Monsieur Dousseau : Mais la mienne, monseigneur, a dû vous arriver je pense le 17.
Monseigneur Thomas : Oh beaucoup, je vous l'ai dit.
Monsieur Dousseau : Et j'ai dit tout de suite " Je suis un des paroissiens de Port-Marly ".
Monsieur Marquant : Monseigneur, il est fâcheux, parce que je ne vous cache pas que nous sommes en rapport quotidien avec monsieur d'Anselme qui, tout en n'ayant pas occupé l'église, fait partie de cette petite frange d'une vingtaine de personnes qui sont, je crois, de cœur d'accord avec nous, mais qui n'ont pas voulu s'engager dans cette affaire. Je le respecte, chacun fait ce qu'il veut, et qui me téléphone très régulièrement, je dirai presque tous les jours, et qui m'a dit constamment : " J'ai appelé monseigneur Thomas, j'ai écrit à monseigneur Thomas, je lui ai écrit, je lui ai téléphoné plusieurs fois, je n'ai jamais été reçu "
Monseigneur Thomas : Une personne c'est ça.
Monsieur Marquant : Attendez monseigneur, je peux me permettre : quand effectivement monsieur Dousseau, après en avoir discuté avec nous, monsieur Dousseau était alors vice-président de l'Association cultuelle, a sur notre conseil, parce que nous étions aussi un peu perturbés....
Monseigneur Thomas : Oui, mais je vous ai expliqué pourquoi elle m'a échappé. J'ai répondu à monsieur d'Anselme, ce que vous savez aussi.
Monsieur Marquant : Mais vous ne l'avez pas rencontré ?
Monseigneur Thomas : Non, pour une raison très simple, c'est que je voulais le rencontrer avec le conseil paroissial de Port-Marly et non pas seul. étant donné que j'arrivais, c'est ce que je lui ai répondu. Voilà. Voilà les nombreuses demandes de dialogue et je m'excuse pour monsieur Dousseau.
Monsieur Marquant : C'est un petit peu fâcheux. Je crois que beaucoup de quiproquos eussent été peut-être évités.
Monseigneur Simonneaux : Je crois que nous pourrions peut-être courtoisement, fraternellement, dans la charité nous dire : nous nous séparons et nous nous reverrons.
Monseigneur Thomas : J'aimerais que nous puissions essayer de dire le " Notre Père " ensemble.
Monseigneur Simonneaux : Je le veux bien. Au contraire quand nous serons debout. Notre Père parce que nous sommes vraiment ses pauvres petits enfants. Et puis. la maternité et la protection de la Vierge. Sûrement que. à la suite du chanoine Roussel, vous en serez totalement d'accord, comme moi.
Notre Père... (double version simultanée).
Je vous salue...
Monseigneur Simonneaux : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Merci Messieurs d'être venus.
On appelle cela un "dialogue"
Le jeudi 9 mai, les deux évêques de Versailles, Mgr Simonneaux et son coadjuteur Mgr Thomas, assistés du P. Jordan ont reçu une délégation de la communauté paroissiale de Saint-Louis de Port-Marly, comprenant MM. Marquant, Luthringer, Boulet et DousseauMonsieur Marquant : ... Cette paroisse, jusqu'au mois de novembre dernier, est une paroisse qui ne cherchait rien d'autre que de voir son caractère propre maintenu. Ce que nous demandions ne nous semblait pas si extraordinaire. Je crois que l'attachement au catéchisme est un attachement Intime. Le catéchisme, le concile l'a rappelé, est l'affaire des parents et notre attachement à la liturgie traditionnelle, je me permets d'insister sur cette question, parce que ce n'est pas un attachement au grégorien, d'ailleurs il y a toujours eu peu de grégorien à Port-Marly, mais plutôt une polyphonie française, enfin notre attachement au grégorien est très secondaire, je dirais même que notre attachement au latin est secondaire également. C'est un attachement à la liturgie traditionnelle. Donc, je crois que cet attachement n'a rien non plus d'exceptionnel. Je crois que. à une époque où il y a des tentatives de liturgie nouvelle, ce qui est parfaitement légitime, il nous semblait normal de pouvoir permettre que ce caractère propre demeure justement dans l'Eglise, sans heurt. Il n'est pas question de faire ici des parallèles avec ce qui peut exister ailleurs, notamment à Saint-Nicolas du Chardonnet, mais c'est tout à fait différent. Cela me semblait un point essentiel. Voilà les deux points préliminaires.
Alors ensuite savoir ce que nous voulons. Eh bien, je vous dirai, monseigneur, que nous avons eu l'impression d'être persécutés. Persécutés parce qu'on a chassé nos prêtres. Le Père Izimba, si le Père Izimba, il y a des choses à lui reprocher nous aimerions...
Monseigneur Simonneaux : Vous tenez au mot "chassé"
Monsieur Marquant : Si vous voulez, je ne veux pas me battre sur les questions de détail, mais je pense que de toutes façons il a été raconté sur le Père Izimba des choses qui, à notre point de vue, ne souffrent pas d'imprécision : ou il y a un dossier précis sur le Père Izimba. ou non. (Le Père Izimba est aumônier des louvettes de Port-Marly ; j'y ai deux filles plus une nièce.) Si le Père Izimba est l'homme que l'on nous a quelques fois décrit, uniquement oralement, j'aimerais le savoir. Si, comme je le crois, il ne l'est pas, je pense que ce sont des choses au niveau de la calomnie et là je pense que c'est extrêmement grave. On a, je dirais, fait partir le Père Fochet contre sa volonté, du moins c'est ce qu'il nous a dit ; si ce n'est pas le cas, il faudrait le savoir. Donc cette communauté s'est trouvée sans prêtre. Cette communauté ensuite, s'est trouvée du jour au lendemain contrainte à un acte de désespéré. Je me permets d'insister sur ce mot de désespéré. Je puis vous dire que personne d'entre nous. ni les quatre présents, ni les milliers de fidèles de Port-Marly. qui sont d'ailleurs restés attachés à leur paroisse après les événements à une vingtaine d'entre eux près, n'a goûté avec satisfaction les événements du 29 novembre et tout ce qui s'en est suivi jusqu'à aujourd'hui. Cela a demandé pour chacun d'entre nous des efforts humains, professionnels et financiers gigantesques. Alors cette communauté qui est persécutée, qui aujourd'hui a été chassée de son église, je dis bien de son église, parce que c'est cette église que notre communauté a restaurée presque intégralement. Puisque, en 1965, quand le Chanoine Roussel est entré dans cette église, elle était pratiquement en ruines : des photos l'attestent. Donc ces fidèles ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas non plus ce qui s'est passé lundi dernier, lundi 30 mars où. dans des conditions invraisemblables, la police est intervenue. Je dirai qu'ils ne comprennent pas aussi, j'en finirai par là, ce troisième élément de ce communiqué de presse qui. je dirai, comporte pour nous deux parties. Une première partie de recension des événements, on peut toujours discuter de savoir si tel point de détail est vrai ou faux. Mais qui. dans la partie finale, nous semble si exagéré, sans vouloir y mettre d'agressivité je dirai si mensonger, que je ne vous cache pas que la grande majorité...
Monseigneur Simonneaux : Excusez-moi, la partie finale ?...
Monsieur Marquant : Alors je vais vous le dire si vous voulez. Beaucoup de fidèles mêmes nous ont dit : " Est-ce qu'une négociation est possible avant que Monseigneur Simonneaux n'affirme personnellement, parce que ce tract n'est pas signé, donc on peut penser qu'il vient du bureau de presse de l'évêché. Alors les parties qui sont concernées, il y en a trois dont deux sont principales c'est la page 2, le paragraphe commence par : Le lundi 30 mars 7 h 30 et qui fait état...
Monseigneur Simonneaux : Le communique est signé.
Monsieur Marquant : Alors dans ce cas-là c'est bien. Lorsque l'on dit. je commence par un " point " : " Les occupants organisent la résistance. Ils avaient prévu tout un matériel, matraques, barres de fer, gaz lacrymogènes, etc. " Beaucoup de journalistes m'ont téléphoné depuis 48 h et m'ont dit : " Qu'est-ce que vous en pensez ? " Je leur ai dit : " C'est faux. " Ils m'ont dit : " C'est très simple, vous avez le choix entre deux positions. Soit vous faites étal publiquement d'un désaveu, c'est-à-dire en portant plainte en diffamation et dans ce cas-là en tant que presse nous aurons la preuve que vos paroles ne sont pas des paroles gratuites et que vous êtes prêts à aller jusqu'au bout d'une enquête. " Je ne vous cache pas d'ailleurs, que cette déclaration est la reprise d'une déclaration du commissaire de police de Marly-le-Roi contre qui nous avons demandé une enquête administrative et porté plainte parce que, bien sûr, tout cela est rigoureusement faux. La deuxième partie qui nous semble tout aussi fausse est la page 3, la partie " Réflexion ", cette partie Réflexion où deux choses nous semblent extrêmement graves. Toutes les questions : Qui est le responsable ? — Vous en avez quatre ici. Qui dirige l'opération ? — Vous en avez quatre ici, même s'il y en a d'autres. Qui organise les commandos ? — Quels commandos ? Qui rédige les tracts, les communiqués ? — Eh bien les communiqués furent rédigés par plusieurs d'entre nous mais nous en assumons la responsabilité. Qui alimente financièrement tout cela ? — Nous. entièrement nous.
Alors maintenant le problème de l'abbé Aulagnier. Je tiens à dire que cette opération a été totalement et absolument menée par nous et uniquement nous. L'abbé Aulagnier à ma connaissance n'est pour rien dans cette affaire, il est venu un jour à la messe et nous l'avons d'ailleurs remercié. Feu importe d'ailleurs, mais il n'a rien à voir avec cela. Quant au Père Bruno de Blignières, effectivement c'est un de nos amis et c'est un prêtre (que je connais depuis plus de 15 ans, il n'était pas prêtre à l'époque) qui, nous trouvant sans prêtre, a accepté de participer à la vie spirituelle de notre communauté, de l'animer et donc d'en prendre la direction. Alors voilà donc un troisième point.
Je dirai le quatrième point. Vous dites : — Que souhaitons-nous faire ? Eh bien l'église est fermée, je crois que tant que l'église est fermée, pour nous, la question n'est pas de savoir ce que l'on veut. la question est de savoir ce que souhaite l'évêché. Quant au dernier point qui nous semble être un point essentiel, c'est le problème du Père de Blignières. Dans cette déclaration, il est accusé d'avoir fomenté le coup, si j'ose dire. Je crois que l'indépendance du Courrier des Yvelines et de M. Gilles André qui était présent pour les photos est, à mon sens, totale, c'est à vous de faire une enquête. Mais je puis vous dire, nous ne l'avons pas payé, ni soudoyé en aucune manière. Cette intrusion de la police pendant une messe est un acte qui ne s'est jamais produit à ma connaissance depuis plusieurs décennies, peut-être même des siècles, et je ne vous cache pas que là aussi la position des fidèles a été d'être un chat échaudé si j'ose dire, qui voyant la réaction de l'évêché de Versailles lundi dernier, qui était je vous le rappelle " Pas de commentaire ", a été absolument scandalisé. C'est un problème de fond, que l'on soit d'accord ou pas d'accord, je crois qu'il y a dans l'Eglise souvent des désaccords. Souvent les désaccords ont mal terminé et ont abouti à des schismes ou des hérésies, ce n'est pas ce que nous voulons, c'est clair. Nous ne le voulons absolument pas. On a quelquefois eu l'impression que c'est ce que souhaitait un certain nombre d'interlocuteurs qui nous disent : " Partez ! " Eh bien je crois que là, l'on touche un point de fond. Ce qui s'est passé avec le Père de Blignières transcende nos désaccords, du moins c'est notre point de vue, et il est évident, que dès l'instant que cet acte-là n'est pas au moins condamné au nom simplement du respect des droits de l'homme, du respect du droit d'un prêtre, du respect de Dieu, eh bien je crois qu'effectivement notre communauté ne comprend pas, ne comprendrait pas. Voilà un petit peu et que sont nos propos préliminaires.
Monseigneur Simonneaux : Merci monsieur Marquant, et puisque nous sommes dans les temps de ce qui peut être notre déroulement, je ne veux pas répondre aux questions de détail. Il y a quelques mots sur lesquels je ne serai pas d'accord : " Hérésie ", parce que je vois dans une lettre à monsieur d'Anselme, c'est une toute petite affaire personnelle, je l'ai dit : " Je n'ai jamais pensé que vous ayez donné dans l'hérésie. " Maintenant pour le déroulement, j'aimerais poser des questions : quelques-unes qui sont des questions préalables, mais peut-être un peu plus nombreuses. Mais dont, si vous le pouvez, j'aimerais avoir des réponses brèves. Elles ont été réfléchies et fa première est la suivante : A vous messieurs, je voudrais demander :
Etes-vous là présents à titre individuel là aussi ou représentez-vous un organisme, un groupe, une association, lesquels ? Y en a-t-il plusieurs ? Pour vous monsieur Marquant, je sais, mais dites-le moi.
Monsieur Marquant : Je suis un paroissien de Port-Marly depuis trois ans et demi, avant j'habitais ailleurs, à Fontenay le Fleury. Je connais Port-Marly néanmoins depuis plus de 15 ans. J'y ai été scout, mais ça c'est une autre chose. J'ai constitué au moment des événements une association composée essentiellement de Marlyportains, sauf deux personnes du bureau dans l'état actuel des choses. Donc je représente ici la communauté de Port-Marly. Malheureusement pour nous peut-être, nous ne formons pas une troupe. Nous sommes des paroissiens qui se sont trouvés du jour au lendemain confrontés à un problème. Je parle car je suis porte-parole au niveau de l'ensemble, mais c'est vrai que je ne représente pas la totalité des gens et c'est pour cela, monseigneur, que j'aurais souhaité que vous puissiez venir à la messe dimanche.
Monsieur Boulet : Je ne représente aucune association, simple particulier, simple fidèle de Port-Marly où je vais depuis 5 ou 6 ans et puis c'est tout. A part l'association cultuelle, il n'y a pas d'associations de fidèles de paroissiens de Port-Marly. Il y a l'association des Amis de Port-Marly. mais c'est différent.
Monsieur Luthringer : Les Amis de Port-Marly dont je suis le président.
Monseigneur Simonneaux : A la suite de monsieur d'Anselme.
Monsieur Luthringer : C'est exact.
Monseigneur Simonneaux : Je dis cela parce que je l'ai connu.
Monsieur Luthringer : II n'est pas partie prenante dans les événements qui se déroulent ici, et je comprends très bien votre question : vous pensez peut-être et c'est pour cela que le dialogue est peut-être bénéfique, qu'il y a des meneurs, qu'il y a une tête, qu'il y a un commando. Mais non. c'est l'cnSemble de tous ces paroissiens qui se retrouve. Et monsieur Dousseau est là aujourd'hui, cela pourrait être un autre. Vous avez voulu trois ou quatre personnes. Il aurait pu y en avoir 10, 15 ou plus.
Monseigneur Simonneaux : Ce n'est pas les meneurs que je cherche. Comme nous voulons progresser et que je ne peux pas dialoguer avec ta foule, et que je veux dialoguer avec les représentants et ils pourraient très bien être 3 ou 4 autres personnes. Je pose une seconde autre question : Si vous devez vous engager, peut-on estimer que vous serez suivis par ceux que vous représentez ou par les autres que vous semblez ne pas représenter.
Monsieur Marquant : De toute façon, monseigneur, je ne sais pas. Soit vous allez nous faire des propositions précises et nous allons en discuter, mais il est évident que nous sommes ici les porte-parole responsables de la communauté. Néanmoins il est évident que nous ne sommes pas décisionnaires et que si vous nous faites des propositions, celles-ci devront être discutées entre nous et que si nous sommes d'accord, à ce moment-là les engagements que nous prendrons seront pris. Malheureusement le problème de Port-Marly déborde aujourd'hui très largement Port-Marly. C'est probablement mauvais, c'est probablement regrettable, mais c'est comme ça. C'est pour cela que je m'éloignais des déclarations de monsieur l'abbé Aulagnier ou de je ne sais trop qui de la Fraternité Saint-Pie X. Nous, nous souhaitons uniquement que la paroisse Saint-Louis de Port-Marly puisse revivre normalement.
Monseigneur Simmonneaux : Je pose quand même une question justement sur ceci : Donc l'abbé Aulagnier, vous l'avez rappelé, nous l'avons écrit, supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, a déclaré devant témoins, le soir du 3 mars : " C'est moi qui ai monté l'opération de Port-Marly. " Etes-vous là en accord avec lui sur cela ?
Monsieur Boulet : J'ai vu ce matin monsieur l'abbé Aulagnier. Je lui ai dit : " Avez-vous dit cela ? " II m'a dit : " Non, je n'ai Jamais dit cela. " Je lui ai dit: " Parce que si vous avez dit cela, monsieur l'abbé, je vous désavoue publiquement parce que c'est complètement faux. "
Monseigneur Simmoneaux : C'est bien.
Monsieur Boulet : Monsieur l'abbé Aulagnier m'a dit en ce qui concerne la deuxième partie de la phrase : " II est possible que j'ai dit : " Vous me trouverez toujours sur votre chemin " ou des choses de ce genre. " Mais je lui ai dit : " Vous savez très bien monsieur l'abbé Aulagnier que vous n'avez pas été à l'origine de l'affaire de Port-Marly qui a été déclenchée par les paroissiens de Port-Marly et uniquement par eux. "
Monseigneur Simonneaux : Ma quatrième question que je souhaiterais avancer pour avoir une réponse très brève, c'est le prêtre que vous avez fait venir, que vous avez peut-être rencontré : l'abbé de Blignières a été ordonné par monseigneur Lefebvre.
Monsieur Boulet : Oui.
Monseigneur Simonneaux : Vous-même, êtes-vous personnellement partisan et solidaire de monseigneur Lefebvre. Répondez simplement oui ou non.
Monsieur Boulet : La question ne se pose pas.
Monseigneur Simonneaux : Moi je la pose.
Monsieur Marquant : Je vais vous répondre que nous n'avons pas. nous, à être solidaires ou non solidaires de monseigneur Lefebvre. C'est un problème qu'il ne nous appartient pas de régler nous-mêmes. Je dirai que nous avons beaucoup d'estime envers le Père de Blignières. Que nous sommes très heureux d'avoir le Père de Blignières avec nous, donc s'il a été ordonné par monseigneur Lefebvre ou pas, n'est pas notre problème. Nous n'avons pas à nous solidariser ou à nous désolidariser de monseigneur Lefebvre. Ce n'est pas notre problème.
Monseigneur Thomas : Vous verrez peut-être que c'est un problème pour moi.
Monsieur Boulet : Nous sommes attachés à la messe traditionnelle de saint Pie V. Nous avions cette messe. Comme vous avez chassé nos prêtres, peut-être n'aimerez-vous pas le mot " chassé ", mais c'est comme cela que nous avons ressenti les choses, il a bien fallu que nous trouvions un autre prêtre. Où pouvions-nous en trouver ?
Monseigneur Simonneaux : Je vous ferai remarquer simplement que j'en avais nommé un. Bien je passe.
Monsieur Marquant : Qui n'a pas accepté de célébrer la messe traditionnelle.
Monseigneur Simonneaux : Quelques questions fondamentales : Reconnaissez-vous l'autorité du code de droit canonique de l'Eglise catholique romaine ? Reconnaissez-vous l'autorité de ces lois de l'Eglise qui sont condensées dans un code de droit canonique ?
Monsieur Marquant : Je ne connais pas, je n'ai aucune raison de le contester.
Monsieur Boulet : Pour nous les problèmes de foi passent avant les problèmes de réglementation.
Monseigneur Simonneaux : La foi passe outre les problèmes de droit. Vous le reconnaissez ou vous ne le reconnaissez pas. La foi dans l'Eglise. c'est indispensable, c'est primordial vous dites. Mais l'Eglise est une société qui a aussi une loi qui s'appelle le droit canon. Le reconnaissez-vous ?
Monsieur Marquant : Je ne sais pas. Si elle ne nous met pas en porte à faux avec notre foi bien sûr. C'est pour cela qu'il faut une question précise.
Monseigneur Thomas : C'est un texte qui résume les problèmes de foi sur chaque sacrement, sur le rôle du pape, sur le rôle de l'évêque et des chrétiens.
Monseigneur Simonneaux : Vous ne le connaissez pas peut-être dans tous les détails, mais quand on vous en parle, quand on vous le propose, quand l'Eglise vous le propose en particulier par l'autorité de ceux qui l'ont reçu, êtes-vous prêts à suivre les règles pour que nous cherchions ensemble des solutions ? Etes-vous prêts à en suivre les règles, sur certains points principaux ?
Monsieur Marquant : Je vous répondrai que notre communauté est une communauté vivante et priante. Je prendrai un cas pour montrer que le droit canon, autant que je puisse le connaître — c'est-à-dire fort peu — l'indult qui a été accordé par le souverain pontife concernant la messe traditionnelle, déclare que cet indult ne peut être accordé qu'à des messes qui ont lieu en dehors du cadre paroissial. Or monsieur le cardinal Lustiger a accepté ce type d'accord à Saint-Eugène-Sainte-Cécile. Il est donc en désaccord avec l'autorité pontificale. Comme vous me dites non, eh bien je crois que la foi, le sentiment filial qui existe entre un évêque et ses ~ fidèles, nous semble supérieur aux problèmes juridiques.
Monseigneur Simonneaux : Nous verrons tout à l'heure
Monsieur Marquant : D'accord.
Père Jordan : Je voudrais simplement dire à monsieur Marquant quand même, vous avez déclaré en commençant, c'est un dialogue amical. " Nous voulons vraiment vivre comme catholiques. Nous sommes des catholiques en parfaite communion avec le saint-père et l'épiscopat, l'enseignement du pape et des évêques. " L'Eglise et la vie de l'Eglise sont précisées dans ce code de droit canonique qui règle la vie de l'Eglise. Je conçois très bien que vous n'êtes pas des spécialistes. Nous-mêmes nous ne sommes pas des canonistes, nous ne savons pas les 1.500 canons par cœur, c'est bien évident. Mais ceci est une règle de référence, c'est la loi de l'Eglise. Qu'on accueille, qu'on accepte parce que l'on en est membre. Alors c'est pour cela que la question qui vous a été posée est une question fondamentale. Ce n'est pas une question de pure forme.
Monseigneur Thomas : C'est une reconnaissance de l'autorité...
Monseigneur Simonneoux : Etes-vous prêts à suivre les règles ?
Père Jordan : Je reprends aussi la question précédente qui vous a été posée autour du Père de Blignières. Ce n'est pas non plus une question secondaire. Vous nous dites : " C'est un prêtre que je connais depuis longtemps. Je suis en relation d'amitié,- nous avens de l'estime pour lui. " Il est, vous ne l'avez pas dit, mais je pense que vous le pensez, il a été bien accueilli par la " communauté ", entre guillemets, de Port-Marly. Nous n'avons pas à entrer dans l'affaire Lefebvre en soi qui n'est pas de notre ressort. Ça me semble un peu rapide. Si l'on veut être fidèle à l'Eglise et à l'épiscopat, l'on sait qu'un problème se pose, que ce problème est important, qu'il y a une situation qui a été clairement définie, que les prêtres ordonnés dans cette situation encourent des peines. Qu'ils ne sont pas aptes à célébrer légitimement les sacrements. Si l'on fait appel à eux, l'on ne peut pas dire que ce soit une preuve de fidélité à l'Eglise.
Monsieur Marquant : Si vous n'aviez pas chassé nos prêtres il n'y aurait pas eu de problèmes.
Monsieur Boulet : Nous avions la messe traditionnelle depuis 20 ans, depuis la période du chanoine Roussel. Maigre toutes les tentatives de dialogue qu'il y a eu avec vous par monsieur d'Anselme ou d'autres, après la mort du chanoine Roussel, vous n'avez tenu compte de rien. Vous avez décidé de tirer un trait là-dessus et de nous imposer la nouvelle messe. Mais nous, nous ne pouvions accepter cela.
Monsieur Luthringer : Monseigneur, me permettez-vous une question ?
Monseigneur Simonneaux : Oui.
Monsieur Luthringer : Le chanoine Roussel que nous avons eu pendant 15 ans à Port-Marly était-il en parfait accord avec le code du droit canonique ?
Monseigneur Simonneaux : Je ne peux pas répondre pour lui, moi.
Monsieur Boulet : Mais vous connaissiez bien son comportement !
Monseigneur Simonneaux : Avec l'essentiel du code oui, avec les lois liturgiques non, qui sont dans le code et qui ont été codifiées depuis.
Monsieur Boulet : Pourquoi l'acceptiez-vous alors ?
Monseigneur Simonneaux : Pourquoi je l'ai accepté ? Je pensais que ça valait mieux en effet de continuer cela. Dans l'état où je l'ai vu les deux dernières années, je suis allé souvent le voir dans son lit. Monsieur Ceyrac m'a souvent demandé : ne faites rien. Je ne vois pas pourquoi après coup, je ne pouvais pas demander ce que vous appelez " la normalisation ". J'ai accepté cette situation comme on dit " intuitu personnae ", à cause du chanoine Roussel. Mais, lui mort, je n'y pouvais rien.
Monsieur Luthringer : Quand monsieur le chanoine Roussel parlait de vous, c'était toujours avec beaucoup de respect et d'obéissance.
Monseigneur Simonneaux : Tout à fait d'accord.
Monsieur Luthringer : Et je pense qu'il était d'accord.
Père Jordan : Je peux vous donner un éclaircissement. Le code de droit canonique fixe les règles fondamentales de l'Eglise, de la vie en l'Eglise. Il ne fixe pas toute la discipline sacramentelle, il y a des textes d'application qui sont des textes qui fixent la liturgie eucharistique, qui fixent les sacrements etc. La règle fondamentale c'est : il y a une paroisse, voilà ce qu'est une paroisse : un prêtre exerçant un ministère, voilà ce que c'est, voilà quelles doivent être ses relations avec l'évêque, voilà qui peut le nommer, pour faire quoi ; voilà les règles fondamentales, les décrets d'application sont pris par l'autorité.
Monseigneur Simonneaux : Je voudrais avancer dans les questions que j'ai préparées. A partir de maintenant les questions que je veux poser, je pense, répondent en partie à vos questions. Au début, monsieur Marquant, vous avez dit : " Notre paroisse est un peu exceptionnelle. Le curé de Louveciennes l'a reconnu. " Mais le curé de Louveciennes n'a pas beaucoup d'autorité pour cela. Le mot paroisse que vous employez, je ne l'accepte pas. Communauté que vous avez employé ensuite, oui. Vous êtes une communauté. La paroisse est une communauté précise de fidèles qui est constituée d'une manière stable dans l'Eglise particulière et dont la charge pastorale est confiée au curé, comme à son pasteur propre, nommé par l'autorité de l'évêque diocésain. Ça. c'est seulement là qu'il y a paroisse ! Autour d'un curé qui, de façon stable...
Monsieur Marquant : Monseigneur, si je peux me permettre, je crois que nous partons dans des voies qui ne sont pas très bonnes parce que si nous commençons à parler comme cela, nous allons venir avec un expert canonique qui interprétera...
Monseigneur Thomas : II n'aura pas besoin d'interpréter. C'est assez clair.
Monsieur Marquant : Ah oui, monseigneur, il existe peut-être d'autres articles qui émettent des réserves, je ne sais pas, vous nous assénez des articles de droit...
Monseigneur Simonneaux : Etes-vous prêts à reconnaître les règles du droit canonique ? Vous n'avez pas répondu oui ; et ça, ça peut être une réponse de fait négative.
Monsieur Dousseau : Il y a peut-être autre chose que le droit canonique. Il y a l'Evangile.
Monseigneur Thomas : Oui, l'on peut aussi en parler.
Monsieur Dousseau : Vous reconnaîtrez l'arbre à ses fruits. Depuis une dizaine d'années ou 15 ans. moi, je ne suis à Port-Marly que depuis 1970, et encore d'une façon régulière que depuis 1975, et depuis lors je crois que l'on peut reconnaître qu'une vingtaine de vocations ont éclos dans notre paroisse. Cela me paraît pas mal, une vingtaine de vocations. C'est donc une paroisse qui, à ses fruits, peut être, je pense, bonne. Alors que maintenant vous nous sortez des règlements et je pense qu'il faut des règlements, je suis un ancien militaire...
Monseigneur Simonneaux : Des vocations peuvent être un signe, je ne le nie pas.
Monsieur Dousseau : Mais l'objectif, c'est notre salut. Quand je doute, j'ai demandé des explications à la hiérarchie. Moi, j'ai des objections auxquelles l'on n'a jamais répondu sur le fond même de cette nouvelle messe.
Monseigneur Simonneaux : Sur le fond ?
Monsieur Dousseau : Cette nouvelle liturgie. On me dit : " Il n'y a rien de changé. " C'est merveilleux, mais s'il n'y a rien de changé, pourquoi alors avoir inventé une nouvelle liturgie ? Moi je vais au fond.
Monseigneur Simonneaux : On va aller au fond parce que c'est le sens de mes questions. Bon alors, c'étaient un peu des questions générales ou plus fondamentales. On va revenir à des choses plus précises, puisque c'est là que malgré tout. au début vous avez posé une question, un souhait. La réponse est à l'évêché etc... Bon, donc le pape Jean-Paul II a précisé le 3 octobre 1984 des règles, je dis des règles. Ça devient aussi quelque chose qui touche au droit de l'évêque, selon lesquelles peut être célébrée la messe selon le missel romain de 62 en langue latine. Il a précisé les règles. Ces règles-là comment, sans canoniste, il n'y en a pas besoin, les acceptez-vous ? Les connaissez-vous ? Les acceptez-vous ? Vous demandez cela... ou demandez...
Monsieur Marquant : Je répondrai... Je reconnais ce qui est paru dans La Documentation catholique. Je répondrai simplement que je les accepte mais que différents évêques de France ont démontré leur aptitude à lire ce texte d'une manière moins juridique. C'est tout. Et puis, vous savez aussi bien monseigneur Simonneaux que demain, on dans 8 jours, ou dans 10 ans ou dans 50 ans. ce texte pourrait être modifié.
Monseigneur Thomas : Comme tous les autres que ce soit bien...
Monsieur Marquant : Les Evangiles, on a parlé des Evangiles tout à l'heure, ça n'est pas modifié.
Monseigneur Thomas : Nous ne sommes pas les fondateurs du christianisme. Evidemment, nous nous rattachons au Christ.
Monsieur Marquant : II y a des textes effectivement juridiques, mais la preuve est faite par un certain nombre d'évêques, dont le cardinal Lustiger, que cela pouvait être traité différemment puisqu'à Saint-Eugène-Sainte-Cécile notamment, ce n'est pas appliqué comme cela.
Monseigneur Thomas : Pas sur n'importe quel sujet. Précisément, il y a un certain nombre d'éléments sur lesquels tout le monde a fait l'application exactement comme le texte le demande.
Monseigneur Simonneaux : Cela ne peut pas s'appliquer en tout cas dans le sens auquel vous pensez, que vous vouliez maintenir.
Monseigneur Thomas : Non !
Monseigneur Simonneaux : II n'est sûrement pas appliqué dans ce sens par le cardinal Lustiger.
Monsieur Marquant : Je ne sais pas moi, vous savez.
Monseigneur Simonneaux : On va approcher un peu plus encore. Donc cet induit dont je parle — 1984 — exige comme première règle parce que ce sont des règles, ce sont des normes que j'ai reçues, dont j'ai parlé avec le cardinal Mayer, avec qui j'en ai parlé il y a un mois. Bon cet indult précise qu'il soit établi sans ambiguïté et même publiquement que le prêtre qui demanderait, les fidèles qui demandent ce texte, n'ont aucun lien établi sans ambiguïté et même publiquement, qu'ils n'ont aucun tien avec ceux qui mettent en doute la légitimité et la rectitude doctrinale du missel romain promulgué en 1970 par le pontife romain, Paul VI. Je continue. Etant donné la situation canonique de l'abbé de Blignières, canon 900 et canon 1383, et son rattachement à monseigneur Lefebvre, êtes-vous prêts pour démonter, pour lever toute ambiguïté, pour que vous prouviez qu'il n'y a pas de lien, qu'il n'y en a pas, autrement je pense qu'il y en a un, êtes-vous prêts à mettre fin immédiatement aux fonctions que vous lui avez demandé d'exercer ? Autrement, il y a lien et ambiguïté.
Monsieur Marquant : Alors, je vous réponds tout de suite. Tant qu'une autre solution n'existe pas, certainement pas. Je vous réponds très franchement. Le problème est là. Nous ne pouvons pas rester sans messe tous les dimanches. Nous entamons, monseigneur, la Semaine Sainte, en tout cas prochainement dans quelques jours. Nous ne voulons pas rester sans office, et le dimanche des Rameaux et tous les jours de la Semaine Sainte et le dimanche de Pâques. Donc. il est évident que nous ne prendrons aucune décision avant qu'une autre solution ne soit programmée. Maintenant quant aux liens du Père de Blignières avec monseigneur Lefebvre, parce que c'est cela que vous voulez savoir, je crois vous dire qu'ils n'existent pas. Le Père de Blignières a été ordonné par monseigneur Lefebvre. Vous savez tout sur lui. donc je crois qu'on peut le dire sans problème.
Monseigneur Simonneaux : Le seul lien qui existe entre un prêtre et son évêque, c'est l'ordination.
Monsieur Marquant : Oui. Il fait partie d'une communauté religieuse à Flavigny qui a décidé d'accepter la messe de Paul -VI. C'est son choix. Le Père de Blignières a refusé, mais il n'y a aucun lien entre lui et la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
Monseigneur Thomas : Mais lui-même n'accepte donc pas le rite de Paul VI?
Monsieur Marquant : Ah. si je peux me permettre de le dire, recevez-le et demandez-le lui.
Monseigneur Thomas : Lui préfère, comme nous d'ailleurs...
Monseigneur Simonneaux : Voilà les règles pontificales : Montrez sans ambiguïté qu'il n'y a aucun lien. Comment voulez-vous que je ne pense pas qu'un prêtre que monseigneur Lefebvre, parce que précisément c'est entièrement contre cette messe qu'on appelle hérétique, marxiste...
Monsieur Marquant : Pas chez nous, si je puis me le permettre. J'ai assisté à la messe pendant de nombreuses années dans une communauté dirigée par monsieur l'abbé Guérin qui célébrait la messe de Paul VI que je respecte parfaitement.
Monseigneur Simonneaux : Je rectifie pour le mot " hérétique ", " Marxiste ", il était écrit sur la porte.
Monsieur Marquant : Monseigneur, si je puis me permettre, un imbécile existe toujours. Qu'un crétin ait manqué ça je le dis, vous pouvez l'enregistrer et le dire, ça n'implique pas notre responsabilité. Je pense même qu'il s'agit peut-être de provocation.
Monseigneur Simonneaux : Et puis il y a des affiches.
Monsieur Marquant : Alors qu'est-ce qui est faux dans l'affiche ?
Monseigneur Simonneaux : Vous répondez : " Pour le Père de Blignières demandez-le lui. " Et vous dites : " A cause de ce besoin de messe que nous avons, nous sommes obligés d'avoir recours à ses services. Il n'y a pas d'autres prêtres. "
Père Jordan : Mais je vous demande si vous le voulez bien, si vous le pouvez, en ce moment, peut-être pouvez-vous dire, nous ne sommes pas à même de donner une réponse comme ça. nous avons besoin de réfléchir, de rencontrer nos amis, etc... Mais la première partie de cette question qu'on avait posée, demandait qu'il y ait donc sans ambiguïté, publiquement, conformément aux textes du saint-siège qu'il soit établi que le prêtre et les fidèles n'ont aucun lien avec ceux qui mettent en doute la légitimité et la rectitude doctrinale du missel romain de Paul VI. Est-ce que vous pensez, vous pourriez arriver à faire une déclaration publique de ce genre où vous diriez : après tout, nous. on veut bien à la rigueur, quoique ça nous pose certains problèmes personnels, il est sûr que ceux qui viennent là, sont heureux de venir là. On ne peut pas non plus être le répondant de 1000 personnes.
Monsieur Dousseau : Monseigneur, pour ma part, moi je dis " Je le mets en doute ". II faut le dire. J'ai un doute et c'est parce que j'ai demandé des explications sur ce doute et qu'on ne m'a jamais répondu. L'Eglise est quand même Mater et Magistra. On aurait pu me donner des justifications qui ne sont pas des justifications sociologiques. La meilleure explication est de parler français. Moi je vois une chose toute simple. C'est que j'ai posé des questions justement .sur les objections faites d'ailleurs par les cardinaux Bacci et Ottaviani. On peut le dire. puisque vous connaissez parfaitement ce texte, le Bref examen critique, et que quand j'ai dit : voilà il y a des questions, elles sont importantes, je n'ai jamais eu de réponse. On m'a toutes les fois dît : " J'ai l'autorité, donc obéissez ! " Or en conscience, j'ai un doute et c'est à cause de ce doute que je ne prends pas de risque avec l'autre, car l'autre, la messe traditionnelle, m'est garantie à perpétuité dans n'importe quelle église sans aucun scrupule de conscience par le pape Pie V.
Monsieur Marquant : J'ajouterai autre chose. C'est que cette question que vous posez, nous semble pour nous, un problème dont la réponse est très simple. Vous attendez de nous une déclaration publique, mais la réponse est très simple. Quand monsieur l'abbé Caro a célébré la messe de Paul VI, personne ne l'a insulté ou agressé en disant qu'il n'y avait pas de messe. Que même. dans la même direction, quand monsieur l'abbé Caro a pendant près de deux mois été l'assistant, même s'il ne participait pas, à l'office du Père Pochet qui célébrait la messe tridentine, il ne l'a pas agressé également. Je crois donc que le problème de nos positions est clair. Je vous rappelle quand même que à l'époque où nous espérions encore trouver un compromis in extremis, monsieur d'Anselme souhaitait que le Père Pochet continue à célébrer à II h la messe traditionnelle, alors que monsieur l'abbé Caro, curé de la croisse devait célébrer la messe nouvelle pour ceux qui le souhaitaient à 9 h 30. Les horaires auraient pu changer, ce n'est pas notre problème. Je crois que la réponse est donc très simple. Je vous disais que j'ai participé en tant qu'étudiant pendant près de 10 ans à la communauté de monsieur l'abbé Guérin, sur Paris, qui célébrait la messe de Paul VI. Je n'ai jamais eu à en souffrir. Maintenant, je m'associe aux remarques du commandant Dousseau, dans ce sens où je crois effectivement que la messe traditionnelle, là, effectivement, ce n'est pas un propos d'esthète, ce n'est pas un propos de latiniste, je vous répondrai monseigneur, que je préfère la messe de saint Pie V en français, à la limite, à une autre messe en français. Ce n'est pas un problème de latin, ce n'est pas un problème de grégorien, mais il est certain que j'y trouve à la fois une richesse et la certitude également d'absence de glissement que je ne suis pas sûr de trouver ailleurs. J'habite Marly-le-Roi et je sais que la foi ce n'est pas la pratique seulement et que l'on peut pratiquer de mille et une manières. Nos frères orientaux catholiques pratiquent une autre liturgie tout à fait respectable que l'Eglise accepte. Eh bien nous demandons l'autorisation, sans rentrer dans des polémiques, et c'est pour cela que le problème de monseigneur Lefebvre est un faux problème. Nous demandons simplement, moi je dirai, que l'Eglise règle ses problèmes, il y a des tribunaux à Rome : que monseigneur Lefebvre, je dirai simplement et vous m'accuserez de sympathie envers monseigneur Lefebvre, peut-être avez-vous raison, je dirai simplement que d'abord par tempérament, je suis toujours plus du côté de ceux qui sont un peu pourchassés et que j'ai l'impression que si l'Eglise est vraiment Mère, et si l'Eglise a vraiment raison dans cette affaire, eh bien, je crois, qu'elle réponde, qu'elle fasse des propositions et non pas en permanence : " Obéissez ".
Monseigneur Simonneaux : Monsieur, je vais continuer. Etes-vous prêts à accepter pour la célébration de cette messe, s'il ne s'agissait que de la messe, car dans la première lettre qui m'a été envoyée : " Nous demandons nos prêtres, notre messe, notre catéchisme ", mais nous ne parlons que de la messe.
Monsieur Marquant : Attendez monseigneur, cette lettre est signée par qui?
Monseigneur Simonneaux : Ce sont des citations.
Monsieur Marquant : Mais de qui ?
Monseigneur Simonneaux : C'est une délégation qui est venue m'apporter la lettre, je peux vous la montrer.
Monsieur Marquant : Je vous crois, mais personne n'a jamais demandé cela chez nous. Je crois qu'aucune des 4 personnes n'a demandé " notre messe... "
Monseigneur Simonneaux : La délégation est venue à l'évêché le samedi 30 novembre à 11 h. La délégation a été reçue par monsieur le chanoine Rosset : " Nous voulons, est-il dit. nos prêtres que vous avez chassés, et nous disqualifions le père Caro que vous avez nommé. "
Monsieur Dousseau : Ce n'était pas dans cette lettre. C'est moi qui suis venu à l'évêché. Je n'ai jamais dit que je disqualifiais le Père Caro.
Monsieur Marquant : " Nos prêtres ". C'est le Père Izimba et le Père Pochet. D'accord.
Monseigneur Simonneaux : " Notre messe, et nous sommes atterrés devant votre haine contre la messe de toujours. Notre catéchisme incontesté est d'un rite millénaire. " C'est pourquoi je disais qu'il y a autre chose que la messe. Etes-vous prêts à accepter pour la messe, plus exactement pour la célébration de cette messe, uniquement des prêtres désignés ou autorisés par l'évêque.
Monsieur Marquant : Je crois qu'on s'est posé cette question, monseigneur. La réponse, je la dirai en deux temps. H y a la réponse que je vous aurais faite, que nous vous aurions faite tous. sauf peut-être deux ou trois personnes, je pense pouvoir vous le dire, le 29 novembre; 1986, qui eût été un oui total, absolu, sans réserve. Je vous dirai même que nous étions prêts, moi le premier et tous les autres, à ce que monsieur l'abbé Caro célèbre la messe traditionnelle à 9 h et la messe nouvelle à 10 h ou à 11 h peu importe. Je crois que la réponse que nous faisons aujourd'hui est à la fois la même et à la fois différente. La même sur les principes, oui. Maintenant il est évident que nous ne pouvons plus. Vous nous demandez : " Sommes-nous responsables ", je réponds, dans tous les cas, il est certain que les fidèles qui nous attendent, à qui nous allons témoigner de ce que nous pensons, si nous leur disons : " Eh bien voilà, n'importe quel prêtre qui va accepter de Zébrer la messe de saint Pie V on l'accepte ", les gens vont dire " non ".
Attendez. J'ai dit " non " en expliquant quand même, je me permets d'insister, il y a des choses qui ont été cassées, mais notre intention est d'essayer de faire tout ce que l'on peut pour rétablir si c'est possible.
Croyez-le bien, on ne souhaite pas être de garde. Moi vous savez dans une heure, devant l'église, comme je le suis tous les jeudis soir depuis quatre mois, je vous garantis que je préfère rentrer chez moi, j'ai mes 3 petites filles qui m'attendent à la maison, je ne suis pas là pour faire durer, mais pour dire que nous souhaitons que l'affaire s'arrange au plus vite. Et je veux dire par là que, actuellement nos fidèles, nos amis, tous ceux qui s'occupent de la paroisse, d'une manière ou d'une autre ou de la communauté si vous le voulez, disent : " Avons-nous confiance ? "et là je reviens au préambule. La confiance, elle est à renouer, elle est à reconstituer et il est certain qu'un prêtre qui arriverait comme cela qui célébrerait la messe de saint Pie V mais en lequel nous n'aurions pas confiance, il est évident que cela poserait des problèmes. C'est pour ça monseigneur, qu'effectivement il y a un certain nombre de prêtres comme le Père Pochet. comme l'abbé Séguy ou des gens comme ça qui ont été des prêtres ayant un statut canonique absolument incontestable qui pourraient être à notre point de vue un pont.
Monseigneur Simonneaux : Dernière question en tout cas pour moi. L'induit en question prévoit aussi que les lieux de célébration soient désignés par l'évêque. Une communauté peut demander à son évêque des lieux qui soient désignés par l'évêque ainsi que les jours et les conditions déterminés par l'évêque lui-même. L'évêque fixe les lieux et les conditions de célébration. D'où la possible différence entre Paris. Créteil et Versailles. L'évêque de Versailles étudie actuellement la désignation d'un lieu pour la célébration dominicale de la messe. J'étudie la possibilité d'un
Monsieur Marquant : Il y a deux questions, il y a une question qui est votre autorité. Je dirai la reconnaître. Dire publiquement, on l'accepte ou on ne l'accepte pas, c'est un autre problème, on en discutera après, mais le problème depuis le début de cette affaire, on nous dit : Vous avez chassé les Marlyportains de leur église. La preuve est faite, si J'ose dire monseigneur, que ces Marlyportains n'existent pas, ni chez nous, ni ailleurs, on le sait bien. Il n'y a pas 50 Marlyportains qui vont à la messe, il y en a 25 chez nous, il y en a 25 en face. Si ces Marlyportains, par légion entière, voulaient aller à la messe avec l'abbé Caro, ils auraient rempli la salle paroissiale en face, où vous savez aussi bien que moi, monseigneur, qu'en face il y a 50 ou 100 personnes à la messe : le jour de Noël alors que vous y étiez, il n'y avait pas 200 personnes et parmi les 50 personnes qui y vont tous les dimanches, les 3/4 nous les connaissons, ce sont des gens qui ne sont pas plus de Port-Marly que moi-même : monsieur de Penfentenyo, mademoiselle Houlet etc... des gens que je respecte. Monsieur de Penfentenyo. c'est quelqu'un que je connais depuis plus de 15 ans, mais ce sont des gens qui habitent l'un au Chesnay. l'autre à Versailles. Il n'y a pas de Marlyportains, alors je crois que là, il y a un problème qui est un problème, je dirai malgré tout aussi d'espace. C'est que, est-ce que votre réponse est une réponse au niveau de l'autorité ou est-ce au niveau de la possibilité géographique ?
Monsieur Boulet : Je crois que c'est quand même un sacré problème, c'est quand même invraisemblable de confier l'église à une communauté de 50 fidèles qui ne sont pas plus de Port-Marly que ceux qui sont dans notre église et d'envoyer ailleurs...
Monseigneur Simonneaux : C'est une église paroissiale, et la paroisse est constituée autour d'un curé que j'ai nommé. A Paris, il y a beaucoup d'églises d'origine paroissiale parce qu'il y a beaucoup d'édifices. Ce n'est pas une difficulté d'avoir une autre communauté de fidèles en effet, dans une église paroissiale. Mais là c'est exceptionnellement, je ne choisis pas l'exception. Un indult, c'est déjà une exception, une dérogation. Je le prends : cette célébration a lieu seulement dans les églises et oratoires que l'évêque diocésain aura désignés mais non dans les églises paroissiales, à moins que l'évêque ne l'ait concédé dans des cas extraordinaires, je ne juge pas le cas extraordinaire, je veux maintenir par mon autorité spirituelle l'existence et le maintien d'une paroisse de Marlyportains peu nombreux ici.
Monsieur Boulet : Mais enfin, monseigneur,...
Monseigneur Simonneaux : Pourquoi ne voulez-vous pas aller dans un autre lieu... ?
Monsieur Boulet : Cette paroisse, c'est la paroisse du chanoine Roussel, c'est la même, les fidèles sont les mêmes, pourquoi voulez-vous donc nous mettre ailleurs ?
Monsieur Marquant : Attendez, je peux vous poser une question monseigneur ? Parce que je ne sais pas si, malgré tout, le dialogue n'est pas un peu bloqué. C'est la question même si, je ne sais plus quoi dire ! A quoi penseriez-vous parce que...
Père Jordan : Attendez un peu monsieur Marquant : l'évêque vous dit : il pense à une solution et effectivement donc ce n'est pas rien et quand il dit qu'il prend l'initiative du dialogue car c'est bien lui qui l'a prise, il a déjà reçu quelques...
Monsieur Marquant : Vous plaisantez, ça c'est une plaisanterie, c'est une joyeuse plaisanterie. Excusez-moi.
Père Jordan : Non ce n'est pas une plaisanterie, il prend l'initiative de ce dialogue dans ce cas-là, bon eh bien, il dit qu'il pense à une solution, c'est vrai. bon mais, il faut aussi, avant, que vous-mêmes, vous puissiez éclaircir les points que nous vous avons évoqués et qui n'ont pas été éclaircis.
Monsieur Marquant : Bon alors, je vais vous répondre un petit peu. Lorsque nous étions occupants de l'église, j'ai été voir monsieur Didier à sa demande, maire de Port-Marly qui m'a dit : " Monsieur Marquant, dites à vos amis qu'ils quittent l'église, dites à vos amis qu'ils quittent l'église tout de suite, j'ai vu monseigneur. Monseigneur est prêt à vous faire des propositions extraordinaires. "
Nous en avons discuté entre nous, je suis désolé de vous le dire monseigneur. mais les gens n'ont pas eu confiance. Je suis obligé de dire aujourd'hui que ces gens-là avaient, je ne dirai pas raison, mais que nous sommes maintenant chassés de l'église dans des conditions inacceptables, conditions que même dans les pays les plus totalitaires on n'a jamais vues, mais enfin peu importe. Je dirai que nous sommes prêts à subir tout, donc nous subissons. Eh bien, on s'aperçoit que vous nous demandez de condamner monseigneur Lefebvre, ce n'est pas mon problème. Condamnez-le vous-même. Vous nous demandez de condamner je ne sais trop quoi, mais ce n'est pas notre problème, nous demandons, nous, nous sommes une communauté priante, une communauté qui n'est pas composée de crânes rasés, casqués, avec des barres de fer, des bombes lacrymogènes. C'est un mensonge, un mensonge auquel je vous demande, immédiatement, de dire que ce n'est pas vrai, que vous avez été trompé. Si en fait vous continuez à persister à dire que cette déclaration est votre déclaration...
Monsieur Boulet (montrant les photos) : Regardez les casques, les crânes, rasés monseigneur...
Père Béguin : Notre communiqué comporte des casques et des crânes rasés?
Monsieur Boulet : Non, mais il comporte que ce sont les fidèles qui avaient des matraques et des gaz lacrymogènes et qui ont matraqué les policiers qui ont été obligés de se défendre.
Monsieur Marquant : J'ai la déposition de 54 témoins qui sont pour plus de 40 d'entre eux des femmes et pour plus de 45 % d'entre eux des femmes de plus de 45 ans.
Monsieur Dousseau : Et tout cela un lundi matin. C'est normal, les hommes partent au travail.
Monsieur Luthringer : Personnellement, j'étais là lundi matin, j'allais à la messe lorsque l'église a été occupée et que la police est intervenue. Je connais très bien par ma fonction municipale le commissaire de police de Marly-le-Roi. D'homme à homme, il reconnaît très bien, il l'avoue, que jamais il n'a vu de barre de fer et que, du gaz lacrymogène, il n'y en a jamais eu dans l'église de notre fait.
Monsieur Boulet : Si vous regardez une photo, vous verrez les policiers en train d'ouvrir la bouche d'un fidèle pour lui injecter du gaz lacrymogène dans la bouche.
Monseigneur Thomas : Je pense avoir aussi beaucoup vu cette photo et je vous remercie beaucoup de m'avoir dit que vous étiez les auteurs du texte qui l'accompagnait.
Monsieur Marquant : Monseigneur Thomas, je voudrais vous dire quelque chose : j'ai vu le Préfet des Yvelines il y a exactement un mois, il m'a dit : " Mais pourquoi ne verriez-vous pas monseigneur Thomas ? " Pour l'instant effectivement tous les gens de notre communauté qui ont souhaité rencontrer monseigneur ont toujours essayé de contacter monseigneur Simonneaux. Monsieur Delponte m'a dit à ce moment-là, mais monseigneur Simonneaux, je m'en excuse, il y a certainement une erreur quelque part, mais enfin. Monsieur Delponte, Préfet des Yvelines m'a dit devant témoins dont deux présents ici, plus moi l'auteur, il m'a dit : " Monseigneur Simonneaux a chargé monseigneur Thomas de cette affaire. Il en est maintenant le seul responsable. " Et c'est pour ça monseigneur qu'un certain nombre de nos amis, à tort ou à raison, ont considéré que monseigneur Thomas, vous-même, étiez le seul interlocuteur et donc le seul responsable. Je dirai quand même pour ma part, je parle en mon nom, mes amis participeront ou ne participeront pas à cette affirmation, j'estime que ce qu'a fait la police le 30 mars au matin, n'est pas le fait de la police, et qu'il est évident que cette affaire, j'ai vu monsieur Didier maire de Port-Marly une quinzaine de fois, il m'a toujours dit : " J'agis à la demande de l'évêque et de monsieur l'abbé Caro " ; il m'a toujours dit cela.
Alors nous demandons un désaveu public si c'est pas vrai et je suis prêt à me rétracter publiquement. Monsieur Didier me l'a toujours dit. Lorsque nous voyons le Préfet, le Préfet me dit : " Jamais je n'interviendrai sans la demande expresse des autorités religieuses. " Monsieur Degeilh est quelqu'un que je plains beaucoup parce que je pense que c'est un irresponsable, mais enfin peu importe, monsieur Didier que je respecte, même si je ne suis pas du tout d'accord avec lui, ne sont pas les vrais responsables de cette affaire. Us vrais responsables sont ceux qui ont appelé la police, qui ont fait charger la police, c'est monsieur l'abbé Caro et comme monsieur l'abbé Caro, je pense, n'est pas quand même capable de prendre une décision pareille, je pense que cette décision a été prise en haut lieu. Voilà pourquoi, je crois qu'effectivement la responsabilité incombe à l'épiscopat.
Monseigneur Simonneaux : Je vous en laisse la totale responsabilité.
Monsieur Marquant : Mais, dans ce cas-là, j'attends de vous que vous nous disiez que vous n'êtes pour rien dans cette affaire.
Monseigneur Simonneaux : Vous me demandez toutes sortes de dénégations. je n'en ferai aucune sur toutes sortes de sujets, sur celui-là et d'autres, parce que ce n'est pas dans cette intention que je vous ai fait venir.
Monsieur Marquant : Mais. je crois qu'il était bon que ces choses soient dites. Monseigneur, je vais vous dire une chose...
Monseigneur Simonneaux : Par rapport à des paroles de monsieur le maire ou de monsieur le Préfet, là où nous traînez-vous ?
Monsieur Marquant : Non, non. monseigneur, je ne vous traîne nulle part. Monseigneur, je me permets une petite déclaration suivante : Je pense que ce que nous disons en ce moment est grave. C'est certainement très grave, mais je crois que si on ne le dit pas c'est encore plus grave. D'abord parce que nos amis me demanderont : " Est-ce que vous l'avez dit ? " Je l'ai dit. D'autre part parce que je croîs que si nous pouvons penser une seconde, même ne serait-ce qu'une fraction de seconde, même .peut-être plus et je l'espère, qu'il peut y avoir entre nous un aboutissement à, je dirais, une négociation, peut-être que c'est possible, je n'en sais rien. Vous en déciderez monseigneur. Vous êtes l'autorité, mais je crois qu'il faut quand même que vous sachiez exactement ce que nous ressentons. ce que ressentent vos fidèles.
Monseigneur Simonneaux : Je vous remercie de me l'avoir dit et je voulais que nous nous voyions pour que je connaisse ce que vous ressentez. Ce que vous ressentez n'est pas nécessairement la vérité ou ce que je pense ou ce que l'autorité peut penser. Nous, nous nous basons surtout sur des textes, sur le droit, sur la loi de l'Eglise, beaucoup plus que sur les sentiments, les paroles, les qu'en dira-t-on) les points de vue de la police, enfin souvent... ça, c'est une chose. Il y a des choses beaucoup plus fondamentales, je vous ai questionné là-dessus, vous avez répondu de votre mieux.
Je pense qu'il serait bon de terminer au moins pour aujourd'hui, en vous disant que, ayant réfléchi par rapport à la communauté faible, petite, existante de la paroisse de Port-Marly, je ne pense pas dans ma conscience d'évêque de devoir interpréter l'autorisation que nous donne le pape en laissant, en permettant à une communauté de chrétiens qui se veulent, qui désirent aller à la messe de saint Pie V qui est la messe de mon ordination, dans l'église de Port-Marly.
Monseigneur Thomas : Mais dans une église où tout le monde pourra être accueilli largement, régulièrement pour y écouter, y suivre et participer en communauté très solennellement à ta messe scion le rite du missel latin de 1962 chaque dimanche. Je pense qu'il est bon que ceci soit dit clairement car c'est une proposition. Précisément, ils y tiendront tandis qu'ils ont de la peine à tenir à Port-Marly.
Monseigneur Simonneaux : Je suis de sensibilité tout à fait favorable à l'accepter.
Monsieur Marquant : Alors monseigneur, parce que c'est le problème, vous dites peut-être nous reverrons-nous. moi je me permets d'insister, mais oui j'insiste : où, monseigneur ? Où, monseigneur ? Parce que vous comprenez, ça fait quatre mois que cette affaire dure, ça fait plus d'un an, un an et quatre mois que le chanoine Roussel est mort, on va nous dire ça encore pendant six mois.
Monseigneur Simonneaux : Acceptez-vous le principe que ça soit ailleurs qu'à Port-Marly ?
Monsieur Marquant : A ça, je ne peux pas vous répondre.
Monsieur Luthringer : Vous nous parlez des Yvelines, mais les Yvelines, c'est un grand département. Ça va jusqu'à Rambouillet...
Monsieur Marquant : Monseigneur, un journaliste avait dit un jour : " Monseigneur est prêt à vous donner une église à Rambouillet. " Moi je pense que c'était une farce, mais enfin effectivement, il est évident que, si vous ne pouvez pas me donner de lieux, est-ce que c'est une réponse qui pourrait éclairer notre gouvernement intérieur, est-ce que au moins cette église serait dans un périmètre proche de Port-Marly ?
Monseigneur Thomas : Oui.
Monsieur Marquant : Il est évident qu'une église à Versailles ne pourrait absolument pas nous satisfaire.
Monseigneur Thomas : C'est très proche. Pas à Versailles. Etant donné que beaucoup de ceux qui viennent à Port-Marly font déjà quelques kilomètres, plusieurs kilomètres. C'est dans une proximité.
Monsieur Marquant : Je pense vous dire que, on a fait une enquête précise...
Monseigneur Simonneaux : ... Monsieur d'Anselme m'a envoyé la totalité de la liste des 350 pratiquants, alors j'ai 14 Marlyportains ou 11, c'était l'époque où plus de 350 fidèles il y en avait de la France et même de l'étranger. J'ai les noms et les adresses.
Monsieur Marquant : Monseigneur, ce sont les Amis de Port-Marly. la paroisse de Port-Marly (contestation sur le terme paroisse), la communauté si vous voulez monseigneur (discussions simultanées, inaudibles, parlant du temps du chanoine).
Monseigneur Simonneaux : Je n'ai aucune autorité de la part de Rome pour considérer une communauté avec ses œuvres, ses prêtres... La tenue de la messe est la seule latitude où j'ai autorité. Les prêtres, les catéchismes, les enterrements et les mariages, c'est l'affaire d'une paroisse seulement. Là je n'ai aucune liberté, c'est écrit dans le droit canon. C'est pourquoi je pariais seulement de la messe de saint Pie V, avec un prêtre désigné par l'évêque dans un endroit...
Monsieur Marquant : Puis-je comprend~ monseigneur, que dans cette communauté, le prêtre qui y serait attaché ne pourrait en aucune manière par exemple : bénir un mariage ou faire un enterrement...
Monseigneur Simonneaux : Ah, non c'est absolument impossible.
Monsieur Marquant : Vous ne pensez pas que vous puissiez l'autoriser.
Monseigneur Simonneaux : Ah. non !
Monsieur Marquant : Alors, je puis vous répondre qu'en aucune manière les fidèles ne l'accepteront, en aucune manière.
Monseigneur Simonneaux : Donc finalement, cela tend à dire que les fidèles n'acceptent pas les règles formelles du droit canon.
Monsieur Marquant : Non. non, n'acceptent pas que monseigneur Simonneaux. leur évêque. n'accepte pas de dialoguer avec eux en réalité.
Monseigneur Simonneaux : Bon. il faudrait que l'on s'arrête si vous le voulez bien. On verra si c'est possible, si nous devons reprendre, vous pouvez faire état de ce que vous nous avez dit. c'est bon. c'est bon quand même que nous nous soyons vus. que nous nous soyons rencontrés.
Monsieur Marquant : Absolument, je pense que c'est meilleur pour tout le monde et les médias notamment parce que après quatre mois de silence, c'était important pour tout 1e monde que le dialogue existe.
Monsieur Boulet : Vous nous aviez dit que vous nous donneriez une bande "
Monseigneur Simonneaux : Sûrement.
Père Jordan : Ce qui est clair, c'est qu'on peut aller aussi loin que possible dans le cadre de ce que permet l'Eglise, hors du cadre que permet l'Eglise, on ne peut pas. Et votre fidélité à l'Eglise que vous proclamez. elle doit aller jusqu'à l'accepter. On ira aussi loin que possible.
Monseigneur Thomas : Et d'une manière concrète, c'est seulement sur le lieu donc que nous butons. Mais le principe est décidé.
(Brouhaha de conversations)
Monseigneur Simonneaux : Je suis de tous les évêques de la région parisienne, le premier qui aie presque immédiatement consenti à donner la messe de saint Pie V. quand nous avons parlé entre évêques, il n'y avait que Versailles où elle a commencé le 4 février 1985.
Père Jordan : Deux mois après l'indult.
Monseigneur Simonneaux : Je l'avais confiée à monseigneur Martin et j'avais demandé qu'elle ait lieu la première fois dans la belle grande chapelle, parce que nous avions voulu voir avec quelques-uns, dans la grande chapelle de l'hôpital de Versailles. Elle y a eu lieu deux fois puisque des troubles ont fait que monsieur le maire l'a supprimée. Elle a continué toujours, périodiquement, sporadiquement, encore à Versailles. Elle existe, je vous l'ai écrit ça. Il n'y avait pas moyen d'essayer de trouver quelque chose par là ? Je n'ai pas eu de réponse.
Monsieur Marquant : Attendez monseigneur. Je puis me permettre une question très technique. Vous avez écrit, à qui ? Non. mais je puis me permettre de poser cette question parce que moi, je n'ai pas reçu cette lettre.
Monseigneur Simonneaux : Ah vous n'avez pas reçu cette lettre ?
Monsieur Marquant : Attendez, qui l'a reçue ?
Père Jordan : Moi j'ai appelé monsieur d'Anselme.
Monsieur Marquant : J'ai appelé le Père Béguin, mon Père, dès le début des événements. Nous avons eu des communications téléphoniques, sinon nombreuses, en tout cas plusieurs.
Monseigneur Simonneaux : " Lettre de l'évêque aux chrétiens qui sont dans l'église de Port-Marly. " Monsieur Marquant : A qui était-ce envoyé ?
Père Jordan : Lettre ouverte, non ce n'est pas un tract.
Monseigneur Simonneaux : C'était une lettre signée de l'évêque personnellement.
Monsieur Marquant : Non, mais à qui elle était envoyée. Moi, je ne l'ai jamais eue.
Père Jordan : Ce n'est pas possible parce que ça a été donné à la porte.
Monsieur Marquant : Ah oui, alors monseigneur, c'est un tract qui a été donné non à la porte, je tiens à vous le dire. mais effectivement 300 mètres plus bas devant l'église Sainte-Geneviève.
Monseigneur Thomas : L'église Sainte-Geneviève ?
Monsieur Marquant : Pardon, l'école, je m'excuse.
Monseigneur Simonneaux : Là je vous la donne...
Monseigneur Thomas : Je voudrais dire aussi que de mon côté, en Corse, évidemment, ce n'était pas ici, puisque dans les événements de Port-Marly, personnellement je n'ai rien fait de particulier, malgré la phrase de monsieur le Préfet, d'ailleurs je lui demanderai... Alors de mon côté, il y a déjà un an et demi au moins, en Corse et je suis sûr que vous en êtes tout à fait au courant. J'ai autorisé le troisième dimanche du mois, dans l'église St-Charles qui est une chapelle de confrérie, la messe de saint Pie V, célébrée par un prêtre que j'avais désigné, le chanoine Lucciani, et à laquelle participaient régulièrement les personnes qui avaient demandé le bénéfice de l'induit. Je l'ai appliqué moi-même. C'est vous dire que de mon côté, s'il s'agit de l'induit, je n'ai aucune raison de m'y opposer. J'y suis tout à fait favorable.
Monsieur Luthringer : Nous étions dans le bureau de monsieur le Préfet, je crois le lendemain de votre intervention à la télévision, et monsieur le Préfet nous a dit qu'il vous avait écouté : " C'est un homme de dialogue, il va vous recevoir et cela va se débloquer, "
Monseigneur Thomas : Je suis effectivement prêt toujours à dialoguer et je voudrais précisément en profiter pour dire que personne, aucun d'entre vous. et beaucoup d'autres mais. je dis bien même personne ne m'a jamais écrit, ou demandé, sauf monsieur d'Anselme. Point final.
Monsieur Dousseau : Non, Bertrand Dousseau. J'ai écrit cette lettre le 15 mars après longue réflexion, c'est pour ça que j'ai pris 10 jours. Je l'ai postée le 16 et j'ai demandé dès le 17 au matin à mademoiselle votre secrétaire.
Monseigneur Thomas : Alors là, je peux vous dire que dans le cadre du courrier que j'ai dû recevoir, vous comprenez que dans le cadre du courrier que j'ai reçu après l'émission, comme cela se passe régulièrement après toutes les émissions de télévision et qui est à peu près épais comme ceci, je dis qu'il ne m'a pas été possible de lire dans tous les détails toutes les lettres qui m'ont été envoyées, et ceci m'a donc échappé comme se trouvant à l'intérieur d'un courrier qui devait probablement commencer autour de l'émission et non pas... voilà.
Monsieur Dousseau : Mais la mienne, monseigneur, a dû vous arriver je pense le 17.
Monseigneur Thomas : Oh beaucoup, je vous l'ai dit.
Monsieur Dousseau : Et j'ai dit tout de suite " Je suis un des paroissiens de Port-Marly ".
Monsieur Marquant : Monseigneur, il est fâcheux, parce que je ne vous cache pas que nous sommes en rapport quotidien avec monsieur d'Anselme qui, tout en n'ayant pas occupé l'église, fait partie de cette petite frange d'une vingtaine de personnes qui sont, je crois, de cœur d'accord avec nous, mais qui n'ont pas voulu s'engager dans cette affaire. Je le respecte, chacun fait ce qu'il veut, et qui me téléphone très régulièrement, je dirai presque tous les jours, et qui m'a dit constamment : " J'ai appelé monseigneur Thomas, j'ai écrit à monseigneur Thomas, je lui ai écrit, je lui ai téléphoné plusieurs fois, je n'ai jamais été reçu "
Monseigneur Thomas : Une personne c'est ça.
Monsieur Marquant : Attendez monseigneur, je peux me permettre : quand effectivement monsieur Dousseau, après en avoir discuté avec nous, monsieur Dousseau était alors vice-président de l'Association cultuelle, a sur notre conseil, parce que nous étions aussi un peu perturbés....
Monseigneur Thomas : Oui, mais je vous ai expliqué pourquoi elle m'a échappé. J'ai répondu à monsieur d'Anselme, ce que vous savez aussi.
Monsieur Marquant : Mais vous ne l'avez pas rencontré ?
Monseigneur Thomas : Non, pour une raison très simple, c'est que je voulais le rencontrer avec le conseil paroissial de Port-Marly et non pas seul. étant donné que j'arrivais, c'est ce que je lui ai répondu. Voilà. Voilà les nombreuses demandes de dialogue et je m'excuse pour monsieur Dousseau.
Monsieur Marquant : C'est un petit peu fâcheux. Je crois que beaucoup de quiproquos eussent été peut-être évités.
Monseigneur Simonneaux : Je crois que nous pourrions peut-être courtoisement, fraternellement, dans la charité nous dire : nous nous séparons et nous nous reverrons.
Monseigneur Thomas : J'aimerais que nous puissions essayer de dire le " Notre Père " ensemble.
Monseigneur Simonneaux : Je le veux bien. Au contraire quand nous serons debout. Notre Père parce que nous sommes vraiment ses pauvres petits enfants. Et puis. la maternité et la protection de la Vierge. Sûrement que. à la suite du chanoine Roussel, vous en serez totalement d'accord, comme moi.
Notre Père... (double version simultanée).
Je vous salue...
Monseigneur Simonneaux : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Merci Messieurs d'être venus.