27 septembre 1985

[Abbé Franz Schmidberger - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°29)] "Quand S. Exc. Monseigneur Marcel Lefebvre fêtera ses 80 ans dans quelques semaines..."

SOURCE - Abbé Franz Schmidberger - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°29) - 27 septembre 1985

Chers Amis et Bienfaiteurs,

Quand S. Exc. Monseigneur Marcel Lefebvre fêtera ses 80 ans dans quelques semaines, il pourra jeter un coup d’œil en arrière sur une vie bien remplie et bénie par Dieu : missionnaire en Afrique, archevêque de Dakar et délégué apostolique du Saint-Siège pour 64 diocèses, évêque de Tulle, Supérieur général de la Société des Pères du Saint-Esprit comptant (à l’époque) 5000 membres.

Cependant l’œuvre la plus belle, la plus grande et la plus importante lui a été réservée par la Providence divine pour la fin de sa vie : l’engagement total dans la lutte pour sauver la sainte Eglise, ses dogmes, le règne social de son Seigneur et Maître, pour sauvegarder le sacerdoce catholique et le Saint Sacrifice de la Messe par la fondation de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.

Depuis quinze ans, des jeunes gens du monde entier quittent leur famille, leur profession, leur situation et leur patrie, attirés par le rayonnement de la force de sa foi et par le feu de sa charité, afin de se laisser former dans nos séminaires et d’y monter les marches de l’autel. Gaudium meum et corona mea ! C’est par ces mots de saint Paul qu’il s’adressait il y a quelque temps à ces jeunes gens : « Vous êtes ma joie, vous êtes ma couronne ! » Cette année, il y en a 70 de vingt pays, sans compter les vocations des frères et sœurs.

« La Fraternité pourrait former, dans le monde entier, un clergé fort dans la foi ; Ecône deviendrait ainsi le modèle de la formation sacerdotale en notre temps », me disait récemment un cardinal ; cette parole m’a semblé sonner presque comme une prophétie.

En effet, nous envisageons la fondation de deux nouveaux séminaires : l’un en Afrique noire, sur les lieux où travailla jadis le Père Marcel ; l’autre en Inde, pour tout le territoire asiatique. Mais ce ne sont pas les seuls signes de la bénédiction visible de Dieu. Nous attendons, avec ô combien de joie, la date toute proche de l’ordination sacerdotale, la première à avoir lieu au Séminaire Notre-Dame Corédemptrice de La Reja en Argentine, qui portera le 1er décembre le nombre de nos confrères à 160.

Nous nous sentons comblés par les miséricordes du Seigneur à la vue des dix nouvelles églises et des vingt et quelques nouvelles chapelles que nous avons pu ouvrir au cours de cette année dans le monde entier ; à la vue des nouvelles écoles fondées en France, en songeant à la retraite prêchée au Liban fin juillet et au parrainage de notre apostolat en Asie, pris en charge par la charité fraternelle effective de nos fidèles du prieuré de Sarrebruck…

L’appel à la croisade pour la sainte Eglise paraît trouver un écho de jour en jour plus vaste grâce à votre collaboration efficace, chers amis et bienfaiteurs. Réduite à un petit reste, la chrétienté a recours à l’autodéfense face à l’œuvre destructrice des novateurs. Tandis que de sa droite, elle reconstruit le Sanctuaire renversé, de sa gauche, elle repousse les ennemis.

Paisible, mais ferme, elle part en mission à la reconquête du terrain perdu. Elle raffermit ceux qui doutent, éclaire les ignorants, réprimande les pécheurs, console les affligés, pardonne les torts subis, supporte patiemment les importuns, prie Dieu pour les vivants et les morts.

Bien sûr, nos adversaires ne restent pas non plus inactifs. La soi-disant théologie de la libération, qui n’est qu’un marxisme à façade religieuse, a établi à ce jour, dans la seule Amérique latine, 120'000 communautés de base. En Afrique et en Asie, l’inculturation, qui ne fait rien d’autre que ramener au vieux paganisme les chrétiens de ces régions, s’étend constamment sous la poussée de ses idéologues.

Mais restons chez nous : l’Europe n’a rien à envier aux autres ! Grâce à l’approbation des évêques, un nouveau droit matrimonial vient d’être accepté en Suisse, qui est à la fois contraire au droit naturel et à la révélation divine, et qui détruit complètement l’autorité dans la famille. En Allemagne, le président de la Conférence épiscopale, le cardinal Höffner, et le président de l’Eglise Evangélique d’Allemagne, M. Lohse, ont signé une déclaration commune d’après laquelle les mariages mixtes peuvent être conclus dans l’une ou l’autre Eglise et les enfants qui en naissent être baptisés et élevés dans l’une ou l’autre confession. En ce qui concerne le Saint Sacrifice de la Messe et la Cène protestante, le document parle de “concordance malgré quelques différences” !

De tels évêques ont-ils encore la foi catholique ? Et, en de telles conditions, que peut-on attendre du Synode extraordinaire qui aura lieu à Rome du 25 novembre au 8 décembre prochain ? En tout cas, nous renonçons d’avance à “redécouvrir le vrai Vatican II” avec le Cardinal Ratzinger, un Vatican II soi-disant mal compris et mal interprété. Nous nous en tenons plutôt à la parole de Notre Seigneur : on reconnaît l’arbre à ses fruits ; or on constate par tout le monde des symptômes d’une intoxication gravissime. L’existence de 70'000 prêtres apostats n’est qu’un symptôme parmi beaucoup d’autres.

« Priez sans cesse », nous avertit l’Apôtre à la suite du Seigneur, qui nous exhorte à « veiller et à prier ». Tenir bon dans la foi, persévérer dans la prière, poursuivre l’action apostolique et aspirer à la sainteté, tel est le commandement de l’heure.
   
Que la Médiatrice de toutes grâces nous y aide ; qu’Elle récompense par d’abondantes grâces du Ciel votre soutien généreux à notre œuvre. Qu’elle ramène l’Eglise égarée à Notre-Seigneur Jésus-Christ pauvre, humble, crucifié !

Rickenbach, en la fête des saints Côme et Damien, 27 septembre 1985

Abbé Franz Schmidberger

Supérieur Général

15 juin 1985

[Fideliter] La pétition au saint père a été remise au cardinal Ratzinger par M. l'abbé Schmidberger

Fideliter (n°45) - mai/juin 1985

La pétition au saint père a été remise au cardinal Ratzinger par M. l'abbé Schmidberger

Après la publication à Rome le 3 octobre dernier de la «Lettre circulaire de la Sacrée Congrégation pour le Culte divin» justifiant ce dont les traditionalistes et tout esprit impartial n'ont jamais mis en doute, à savoir que la Messe telle que saint Pie V l'a codifiée, n'était pas interdite, M. l'abbé Schmidberger, supérieur général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, a pris la décision d'inviter les fidèles à signer une pétition au Saint-Père.

«Respectueusement et filialement» cette pétition demande au Saint-Père que soient rapportées les conditions assortissant ce décret et qui en suppriment l'aspect positif. Elle demande aussi que soit mis fin à l'injuste situation faite à S. Exc. Mgr Lefebvre et aux prêtres de la Fraternité, sanctionnés précisément pour leur attachement à la célébration de la Sainte Messe selon l'Ordo dont Rome reconnaît la totale validité. Et qu'enfin la Fraternité qui a maintenant essaimé dans le monde entier, soit reconnue dans l'Eglise comme «société de droit pontifical et prélature personnelle».

Les délais impartis pour réaliser cette pétition à travers le monde ont été courts. Peut-être ne s'est-on pas assez remué ? Certains ont été négligents, ont laissé passé la date ; d'autres n'aiment pas donner leur nom et leur adresse ; d'autres, blasés ou sceptiques se sont dit : «A quoi bon !...» ; ou simplement n'ont-ils pas mesuré l'importance, le poids du nombre !...

Quoi qu'il en soit le 26 mars, M. l'abbé Schmidberger a remis au cardinal Ratzinger, trois gros cartons pleins de feuilles de pétitions. L'entretien a été bref, mais très aimable. Le cardinal a promis d'en communiquer le résultat au Saint-Père.

Pour sa part, au cours d'un entretien privé, le cardinal Oddi a estimé qu'il s'agissait d'un beau résultat et qu'il convenait de l'apprécier en le multipliant par cinq. Et nous, nous savons bien que ce résultat aurait pu être considérablement accru ! Le Portugal est arrivé en retard avec 411 noms. D'autres pays et même des prieurés, en France (mais oui...) ont manqué le départ !

Nous publions ci-après le détail par pays :

RESULTATS DE LA PETITION AU SAINT PERE
Continents et pays
Résultats
Renseignements complementaires
EUROPE
France
Allemagne
Grande-Bretagne
Irlande
Belgique
Hollande
Italie
Espagne
Portugal
Suisse
Autriche
Luxembourg
Suède
Norvège
Danemark
Allemagne de l'Est
Yougoslavie
Roumanie Bulgarie
Hongrie
Tchécoslovaquie
TOTAL

38 112
23 727
5 185
2 699
1 880
415
3 968
779
411
14 415
9 455
 21
2
5
1
4
27
108
6
1
100 663

Dont 891 de l’étranger

 
Dont Eire : 1640





Dont Valais : 5548


Dont 1 compris en Allemagne

Compris dans le total de l’Allemagne
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
ASIE
Japon
Hong Kong
Inde
Sri Lanka
TOTAL

59
25
3 322
239
3 675

Valides, sur 151 au total

Valides, sur 3 499 au total
Valides, sur 276 au total
 AUSTRALIE
Australie

713

AFRIQUE
Afrique du Sud
Zimbabwe
Zambia
S.W. Africa
Nigeria
TOTAL            

2 161
629
1
12
2
2 813

Dont 312 au Swaziland et 26 au Mashonaland



compris dans le total d'Allemagne
AMERIQUE DU NORD
Canada
Etats-Unis
Mexique


AMERIQUE DU SUD
Argentine
Chili
TOTAL

5 145
13 646
2 646



574
14
16 880



dont plus de la moitié sont en soi invalides mais ont été comptés car rédigées de la main des catéchistes faute de temps et à cause des analphabètes

TOTAL CATHOLICITE
129 850

29 mai 1985

[Cardinal Ratzinger] Réponse à Mgr Lefebvre

SOURCE - Cardinal Ratzinger - 29 mai 1985

Rome, le 29 mai 1985

Excellence,

Monseigneur le Nonce Apostolique en Suisse m’a bien fait parvenir votre lettre datée du 17 avril dernier. Je vous en remercie. J’en ai pris connaissance avec la plus grande attention, la considérant comme le prolongement de notre entretien du 20 janvier 1985.

Dans la dernière partie de cette lettre, vous présentez cinq propositions concrètes pour régulariser la situation canonique de la Fraternité Saint-Pie X. Il s’agit là assurément d’un objectif souhaitable et diverses fois envisagé dans le passé. Préalablement, il serait bon que la situation présente (implantation des maisons, catégories et nombre des membres, etc.) soit mieux connue du Saint-siège, et donc souhaitable que vous puissiez me faire donner sur ce point des indications précises.

Mais cette régularisation suppose aussi la condition préalable que vous connaissez bien d’une déclaration signée par vous-même et par les membres de votre Fraternité. Dans votre lettre du 17 avril, page 1, vous en proposez une version extrêmement brève, qui serait de soi acceptable, mais qui ne l’est malheureusement plus avec l’adjonction des remarques de la page 2, qui selon vous en découlent et l’explicitent.

En effet, le premier point déclare « accepter les textes du Concile selon le critère de la Tradition, c’est-à-dire selon le Magistère traditionnel de l’Église ». Mais les remarques demandent non seulement des révisions notables de plusieurs documents conciliaires, mais encore une « révision totale » de la Déclaration sur la Liberté religieuse, considérée comme « contraire au Magistère de l’Église ». Je ne puis ici que répéter ce que je vous écrivais au nom du Saint-Père dans ma lettre du 20 juillet 1983 (page 3) : « Vous pouvez exprimer le désir d’une déclaration ou d’un développement explicatif sur tel ou tel point. Mais vous ne pouvez pas affirmer l’incompatibilité des textes conciliaires — qui sont des textes magistériels — avec le Magistère et la Tradition ». La même chose vaut à propos de l’accusation nouvelle et particulièrement grave que vous portez contre le nouveau Code de Droit Canonique publié dans la plénitude de son autorité par le pape Jean-Paul II.

Dans le second point, vous déclarez ne pas affirmer « que le Nouvel Ordo Missæ, célébré selon le rite indiqué dans la publication romaine, est de soi invalide ou hérétique ». Néanmoins, votre seconde remarque maintient des accusations considérables à l’égard de la Réforme Liturgique, qui constituerait « un danger très grave pour la foi catholique ». Là encore, je ne puis que vous rappeler ce que je vous ai écrit dans la lettre déjà citée (p. 1 et 2), et notamment ceci : « (...) l’expression du désir d’une nouvelle révision est possible (...). Mais ceci à condition que la critique n’empêche pas et ne détruise pas l’obéissance, et qu’elle ne mette pas en discussion la légitimité de la liturgie de l’Église ».

Excellence, j’aurais souhaité pouvoir vous donner dès maintenant, et de la part du Souverain Pontife, une réponse plus favorable, et envisager sans plus de retard la mise en œuvre d’un processus de régularisation bien des fois évoqué entre nous oralement et par écrit. Avec regret, je constate que ce n’est pas encore possible. En conscience, je dois vous inviter à une réflexion ultérieure en présence du Seigneur Jésus et de la Vierge Marie, Mère de l’Église.

Soyez du moins assuré qu’à cette intention toute spéciale j’unis ma prière à la vôtre. Et veuillez agréer l’expression de mes sentiments de religieux et très respectueux dévouement.

Joseph Card. Ratzinger

17 avril 1985

Lettre de Mgr Lefebvre au Cardinal Ratzinger - 17 avril 1985
Mis en ligne par http://fsspx.org
Écône, le 17 avril 1985

Éminence,

Dans votre dernière réponse, datant du 20-7-83, vous envisagez la possibilité de changer les termes de la Déclaration proposée dans votre lettre du 23 décembre 1982 et éventuellement d’ajouter à la nouvelle déclaration des suggestions.

La réponse suivante correspond à cette proposition. Toutefois il me paraît indispensable de ne pas isoler la Déclaration des remarques qui la suivent, afin de la concrétiser et ainsi de comprendre notre attitude qui n’a rien d’une dissidence ou d’une rébellion, mais qui est le fait d’un attachement indéfectible au Magistère de l’Église, qui nous apparaît mis en échec par certains documents conciliaires. C’est d’ailleurs ce qui a provoqué la « Lettre ouverte » de Monseigneur Antonio de Castro Mayer et de moi-même du 21 novembre 1983.

Voici donc la Déclaration projetée :

« Nous avons toujours accepté et déclarons accepter les textes du Concile selon le critère de la Tradition c’est-à-dire selon le Magistère traditionnel de l’Église. Nous n’avons jamais affirmé et n’affirmons pas que le Nouvel Ordo Missæ, célébré selon le rite indiqué dans la publication romaine, est de soi invalide ou hérétique ».

Qu’on nous permette quelques remarques découlant de cette Déclaration ou l’explicitant :

1° - Estimant que la Déclaration sur la Liberté Religieuse est contraire au Magistère de l’Église, nous demandons une révision totale de ce texte.

Nous estimons également indispensables des révisions notables des documents comme : « L’Église dans le monde », « Les religions non chrétiennes », « L’œcuménisme », et des clarifications dans de nombreux textes qui prêtent à confusion.

De même en plusieurs points de première importance le nouveau Code de Droit Canon est inacceptable par son opposition au Magistère définitif de l’Église.

2° - Estimant que la Réforme liturgique a été influencée par l’œcuménisme avec les Protestants, et de ce fait est un danger très grave pour la foi catholique, nous demandons que cette Réforme soit entièrement révisée et remette explicitement en honneur les dogmes catholiques, selon le modèle de la Messe de toujours.

3° - Devant les progrès immenses du communisme et du socialisme athées, destructeurs de toutes les valeurs humaines et chrétiennes, nous demandons avec instance que ces doctrines et ces entreprises diaboliques soient condamnées publiquement et que soient encouragés les États catholiques à reconnaître comme seule religion officielle la religion catholique avec toutes les conséquences salutaires de cette déclaration dans leur Constitution.

Et dans le but de mettre un terme à cet assaut infernal, ne conviendrait-il pas d’obtempérer au désir explicite de la Vierge Marie à Fatima, de consacrer nommément la Russie à son Cœur Immaculé ?

D’autre part, persuadés que nous rendons un service insigne à l’Église et au Successeur de Pierre, par le maintien de la Tradition doctrinale, pastorale, liturgique de l’Église, nous pensons que ce service serait encore plus efficace, s’il s’accomplissait dans les conditions suivantes :

1° - que nous soit rendue la reconnaissance officielle qui fut la nôtre de 1970 à 1975 et que la Fraternité soit reconnue de Droit Pontifical, étant donné son implantation dans de nombreux diocèses du monde.

2° - que par le fait même de la reconnaissance, il ne soit plus fait allusion aux sanctions.

3° - que l’usage des quatre livres liturgiques édités à nouveau par le pape Jean XXIII nous soit reconnu.

4° - que pour me remplacer dans mes fonctions épiscopales dans la Fraternité et ses Œuvres, dispersées dans le monde, le Supérieur Général puisse proposer des « Ternæ » pour la nomination de deux ou trois Évêques, dès à présent.

5° - que la Fraternité s’efforcera de répondre à l’appel des Évêques qui apprécient l’apostolat de ses membres.

Dans l’espoir que cette lettre sera considérée comme une nouvelle approche pour une heureuse solution, je vous prie, Éminence, d’agréer mes sentiments très respectueux et fraternels in Christo et Maria.

+ Marcel Lefebvre

20 février 1985

[Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°28)] "L’événement qui a dominé ces derniers mois la vie de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a été sa consécration à la Très Sainte Vierge"

SOURCE - Mgr Lefebvre - FSSPX - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs (n°28) - 20 février 1985

Dignare me laudare te Virgo sacrata ; Da mihi virtutem contra hostes tuos. »
« Laissez-moi vous louer, Vierge sainte,  Donnez-moi force et courage contre vos ennemis. »
Chers Amis et Bienfaiteurs,

L’événement qui a dominé ces derniers mois la vie de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a été sa consécration à la Très Sainte Vierge. Cet acte doit, dès maintenant, devenir chaque jour une réalité vécue : chanter sans cesse Sa louange, s’élancer sous Son étendard dans les combats contre les ennemis de Dieu, écraser la tête du laïcisme et du libéralisme diaboliques, accomplir Son œuvre de renouveau de l’Eglise à Son image originelle et la reconstruction d’une civilisation chrétienne : voilà notre mission, à cela vont nos désirs, en cela consiste notre honneur.

Dans quel but avons-nous mené le combat pendant ces quinze ans d’existence de la Fraternité ? Une préoccupation toute spirituelle nous a fait résister, appuyés sur l’aide de la grâce de Dieu, à un monde entier d’ennemis : le libéralisme avec son père et son fils, à savoir le protestantisme et le socialisme ; nous avons dû faire front aux puissants de la terre et aux responsables même de l’Eglise ; ceci non par caprice ou exaltation orgueilleuse de nous-mêmes, mais en vertu d’un devoir sacré envers Dieu. Ce ne sont ni des divergences concernant des formes extérieures, ni des malentendus humains, ni des maladresses diplomatiques qui ont conduit à notre apparente condamnation ; seul le maintien infléchissable de notre attachement aux droits royaux de la vérité, seule notre défense de la foi catholique et de ses trésors les plus sublimes, le Saint Sacrifice de la Messe et le Sacerdoce de Jésus-Christ, seuls nos efforts pour transmettre et entretenir la vie de Dieu dans les âmes ont provoqué la colère de nos adversaires.

Et par conséquent, l’abolition du scandale répandu dans l’Eglise n’est pas une question d’habileté politique, ni le problème de trouver une formule équivoque qui satisfasse tout le monde ; seuls la cessation de l’occupation étrangère, la condamnation des principes libéraux destructeurs, le retour sans condition à la tradition sont le chemin voulu par Dieu et correspondant à la dignité de l’Eglise. Il ne s’agit pas en premier lieu de notre œuvre, relativement modeste, il s’agit du Corps mystique du Christ lui-même ; et c’est ainsi que nous voulons, comme hommes d’Eglise, mener le bon combat, conserver la foi et ainsi, avec le plus possible d’âmes, obtenir la couronne de la vie éternelle.

Une solution pratique, qui consisterait en la reconnaissance du droit pontifical à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, avec le statut de prélature personnelle, suppose donc qu’une solution des questions primordiales qui se posent à l’intérieur de l’Eglise aille de pair. Or il semble que nous en soyons encore bien loin ; on est loin de constater chez les responsables de Rome une intervention énergique à la manière d’un saint Pie X :
  • Le Cardinal Ratzinger, dans son exposé sur la soit-disant théologie de la libération, en date du 6 août 1984, met en évidence la perversité et la tendance révolutionnaire de tout ce système ; mais aujourd’hui on commence déjà à parler aussi des aspects positifs de la théologie de la libération, et les théologiens Boff et Gutierrez vont continuer à semer dans toute l’Amérique latine la semence de la lutte des classes.
         
  • Le 3 octobre, la Congrégation romaine pour le Culte divin redonne la liberté de célébrer la Sainte Messe traditionnelle, mais en adjoignant à cette permission des conditions inacceptables pour tout catholique fidèle.
         
  • Dans l’interview qu’il donne à la revue italienne « Jésus », le Cardinal Ratzinger montre ouvertement les plaies de l’Eglise : négation de la divinité de Notre Seigneur à l’Ouest, immoralité en Amérique du Nord, théologie marxiste de la libération en Amérique du Sud, enfin en Afrique et en Asie l’inculturation ramenant au paganisme ; mais en même temps, il se prononce avec des louanges sur les fruits de deux cents ans de libéralisme : purifiés, l’Eglise les aurait assimilés dans les années soixante.
Quelle différence avec le jugement de Pie IX dans l’Encyclique Quanta Cura : « …Et de fait, vous le savez fort bien, Vénérables Frères, il s’en trouve beaucoup aujourd’hui pour appliquer à la société civile le principe impie et absurde du naturalisme, comme on l’appelle, et pour oser enseigner que “le meilleur régime politique et le progrès de la vie civile exigent absolument que la société humaine soit constituée et gouvernée sans plus tenir compte de la religion que si elle n’existait pas, ou du moins sans faire aucune différence entre la vraie et les fausses religions…” A partir de cette idée tout à fait fausse du gouvernement des sociétés, ils ne craignent pas de soutenir cette opinion erronée, funeste au maximum pour l’Eglise catholique et le salut des âmes, que Notre prédécesseur Grégoire XVI, d’heureuse mémoire, qualifiait de “délire”, savoir que “la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme ; qu’il doit être proclamé et garanti par la loi dans toute société bien organisée ; et que les citoyens ont droit à l’entière liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions quelles qu’elles soient, par les moyens de la parole, de l’imprimé ou tout autre méthode, sans que l’autorité civile ni ecclésiastique puisse lui imposer une limite”… Au milieu donc d’une telle perversité d’opinions corrompues, Nous souvenant de Notre charge apostolique, dans Notre plus vive sollicitude pour notre très sainte religion, pour la saine doctrine et pour le salut des âmes à Nous confiées par Dieu, et pour le bien de la société humaine elle-même, Nous avons jugé bon d’élever à nouveau Notre voix apostolique. En conséquence toutes et chacune des opinions déréglées et les doctrines rappelées en détail dans ces lettres, Nous les réprouvons, proscrivons et condamnons de Notre autorité apostolique ; et Nous voulons et ordonnons que tous les fils de l’Eglise catholique les tiennent absolument pour réprouvées, proscrites et condamnées. »

A quel point l’esprit mauvais dénoncé par le Pape Pie IX a parrainé la réforme liturgique, cela se manifeste avec évidence dans une publication du Service de presse de la Conférence épiscopale allemande du 19 octobre 1984. On y lit : « La différence principale entre l’Ordo Missae préconciliaire et celui qui a été renouvelé peut être mise en évidence le plus simplement peut-être par les premiers mots par lesquels commencent ces deux Ordo. L’Ordo de la messe tridentine commence par les mots « sacerdos paratus », c’est-à-dire « quand le prêtre a revêtu les ornements » ; l’Ordo Missae renouvelé commence par les mots : « populo congregato », c’est-à-dire « quand la communauté s’est rassemblée ». Par là, il est clair que l’ancien rite de la messe mettait l’accent exclusivement sur l’action du célébrant, tandis que l’Ordo Missae renouvelé met en avant l’action commune du peuple de Dieu, au sein de laquelle le célébrant exerce une fonction essentielle et intouchable. De cette différence intérieure découlent la plupart des différences extérieures des deux Ordo. »

Et c’est justement pour cette raison-là que le nouveau Droit Canon, avec son hospitalité eucharistique, avec sa notion protestantisante du « peuple de Dieu » et l’affirmation que l’Eglise de Dieu « subsiste dans » l’Eglise catholique, est pour nous inacceptable, sauf dans le domaine purement disciplinaire.

A quel point le travail de sape par les forces anti-catholiques a déjà progressé, un dignitaire haut placé du Vatican le faisait comprendre il y a quelques semaines à Mgr Lefebvre dans un entretien. Il l’informait, avec des détails qui vont assez loin, sur tout le réseau de la conjuration, dans lequel sont inclus non seulement des membres de la Curie, mais encore des nonciatures, et qui touche même des gouvernements de certains pays de l’Ouest.

Peut-être à cause de nos péchés n’avons-nous pas mérité jusqu’à présent une amélioration de la situation… C’est donc la pure miséricorde de Jésus crucifié si nous pouvons voir depuis maintenant quinze ans le miracle permanent de la fondation de monastères et de couvents, spécialement en France, la cristallisation de groupes de prières et d’organisations de jeunes gens, l’extension de notre Fraternité Sacerdotale, implantée dans dix-huit pays sur quatre continents. Deux exemples font voir la faim et la soif d’un peuple fidèle après les vérités et les biens du salut. A Santiago du Chili, Mgr Lefebvre a donné le sacrement de confirmation, en une seule cérémonie, à 1200 enfants il y a trois mois. Aux Etats-Unis, selon un sondage de l’Institut Gallup en novembre 1984, 53% des catholiques assisteraient à la Sainte Messe traditionnelle dans des conditions favorables de lieu et de temps !

C’est seulement grâce à votre soutien généreux que de nouvelles fondations au Mexique, en Colombie, en Afrique du Sud, au Portugal et en Hollande ont été possibles l’automne dernier. Depuis lors, elles portent des fruits abondants. Ainsi, six jeunes gens de Colombie candidats au sacerdoce vont-ils entrer au mois de mars au Séminaire d’Argentine. Et quel besoin l’Eglise a-t-elle aujourd’hui de prêtres forts dans la foi, généreux dans le sacrifice, priant de toute leur âme ! Déjà aujourd’hui une messe est célébrée à chaque heure sur la terre par les prêtres de la Fraternité (sans compter les autres prêtres fidèles des diocèses et des monastères) selon l’antique et vénérable rite, porteur de grâces et de bénédictions. Cela vous aide certainement à mieux porter votre croix en union avec l’Homme-Dieu sacrifié sur nos autels. Et c’est encore cette année que de nos quatre séminaires, pour la première fois, trente jeunes hommes vont monter à l’autel de leur ordination. Mais d’autre part, combien d’appels à l’aide nous parviennent chaque jour, non seulement d’Europe, mais aussi d’Afrique, d’Amérique du Sud, des Indes, du Japon, de Nouvelle Zélande. Sans optimisme exagéré, nous pouvons compter sur un doublement des membres et des implantations de la Fraternité dans les cinq ans à venir. Mais pour cela, nous avons besoin de la bénédiction du Ciel : en sont une, et non des moindres, vos dons cléments, tant spirituels que matériels !

Permettez-moi en ceci de reprendre l’appel de Saint Pie X, alors évêque de Mantoue, en faveur de son séminaire : vous l’appliquerez à nos séminaires, à nos écoles, à nos maisons de retraites et à nos prieurés !

« Si l’Eglise ne peut exister sans sacerdoce qui est une de ses parties intégrantes, et si le sacerdoce ne peut continuer sans la formation de clercs, ne devons-nous pas déployer toutes nos forces pour aider le séminaire, l’institut pour la formation sacerdotale, afin qu’il atteigne de nouveau un état florissant ? Je ne vous demande rien d’impossible, mais seulement ce que vous possédez : du cœur et de la charité. Je sais que vous avez peu d’argent ; mais je sais aussi que vous êtes nombreux : beaucoup de grains donnent un tas, et beaucoup de gouttes font la pluie…

« N’y a-t-il pas des églises désertes, des autels abandonnés, des chaires muettes, des confessionnaux vides, parce qu’il manque de prêtres qui pourraient accomplir ce service sublime ? N’y a-t-il pas des jeunes gens qui grandissent sans connaître ce qui est nécessaire pour le salut éternel ; des affligés qui attendent en vain un consolateur ; des mourants qui doivent commencer le long voyage sans assistance sacerdotale ? Sion est déserte, parce qu’il n’y a personne pour appeler les fidèles aux fêtes du Seigneur. Ne croyez pas que je veuille vous faire des prescriptions ou vous imposer de durs sacrifices. Si je vous demande une aumône, je le fais avec l’humilité d’un mendiant. Je n’ai qu’une demande : aimez le séminaire ! Cela seul suffira déjà pour que votre évêque puisse accomplir des miracles.

« Aimez le séminaire ! Alors le désir de votre évêque sera pour vous un ordre. Que personne ne donne comme prétexte la pénurie de ses biens, la pauvreté de la paroisse, l’esprit impie de son environnement ; car il n’y a personne qui ne puisse donner un centime, un peu de légumes ou un fruit pour le séminaire. Rien n’est impossible à celui qui veut et pour celui qui aime.
« Aimez le séminaire ! Dans le diocèse de Mantoue il n’y a pas d’œuvre plus importante. Et le peu que vous sacrifiez pour de pauvres candidats au sacerdoce vous obtiendra une répétition du miracle par lequel la veuve de Sarepta reçut des grâces : elle se priva de la dernière bouchée de nourriture qui lui restait pour elle et son enfant, afin d’offrir au Prophète de quoi refaire ses forces, et comme récompense la farine ne fit jamais défaut dans le pot et l’huile ne diminua pas dans la cruche. »

Que ce Carême vous conduise à contempler au matin de Pâques, avec un cœur purifié et fortifié, les plaies glorieuses du Sauveur ressuscité. Que Jésus, Marie et Joseph vous bénissent ainsi que votre maison et vous rendent au centuple votre charité.

Rickenbach, le mercredi des Cendres, 20 février 1985

Abbé Franz Schmidberger

Supérieur Général

15 février 1985

[Abbé Paul Aulagnier - Fideliter] Pétition au Saint-Père

Abbé Paul Aulagnier - Fideliter n°43 - janvier/février 1985

PETITION AU SAINT PERE
Fideliter n° 43 Janvier-Février 1985, p. 15-18.


Monsieur l'Abbé Schmidberger, Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, a décidé, après la publication le 3 octobre 1984 de la «Lettre circulaire de la Sacrée Congrégation pour le culte divin», d'adresser au Souverain Pontife une - «Pétition au Saint Père» - dans laquelle il demande trois choses :

- Que soit reconnue à tout prêtre la liberté d'utiliser le Missel Romain et les livres liturgiques en vigueur en 1962 sans aucune condition.

- Qu'à cet effet cesse, pour Son Exc. Mgr. Lefebvre et ses prêtres, l'injuste situation dans laquelle on les a placés.

- Que la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X soit reconnue dans l'Eglise comme société de droit pontifical et prélature personnelle.

Ces trois demandes sont très légitimes et doivent être soutenues. FIDELITER veut s'y employer.

• L'indult du 3 octobre 1984, tout en apportant une lueur d'espérance en réhabilitant l'usage public de la Sainte Messe selon l'ancien et multiséculaire rite romain, a imposé des conditions qui rendent cette mesure quasi inefficace. Elles sont même odieuses, discriminatoires et limitatives sans raison (cf. Fideliter n° 42, novembre-décembre 1984). Il est donc parfaitement légitime d'en demander l'abolition même si l'on n'a pas besoin de cet indult du 3 octobre 1984 pour célébrer la Messe ancienne. Le Pape Saint-Pie V dans la Bulle Quo Primum Tempore a donné, en effet, un privilège perpétuel à tout prêtre de pouvoir célébrer la Messe selon le Missel qu'il avait restitué, sans avoir à craindre ni reproches ni peines canoniques. C'est pourquoi nous vous demandons, chers lecteurs, de bien vouloir signer et faire signer à vos amis et connaissances cette «Pétition au Saint Père» dont vous trouverez le texte dans ce numéro.

• La seconde demande est également bien naturelle. C'est en raison de leur volonté expresse de célébrer le Sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ dans le rite tridentin que Mgr. Lefebvre et ses prêtres ont été injustement, indignement et abusivement frappés d'une peine canonique. Comment peut-on nous considérer en effet comme exclus pratiquement de la Communion ecclésiale par suite de notre simple fidélité à la Messe tridentine? Cette Messe ne serait-elle pas catholique?

Il faut que justice soit faite surtout au moment où la Congrégation Romaine pour le culte divin reconnaît à nouveau la légitimité de cette Messe: et en permet la célébration.

Vous aurez à cœur de tout faire, chers lecteurs, afin que cesse pour Mgr. Lefebvre et ses prêtres l'injuste situation dans laquelle on les a placés.

• La troisième demande de la Pétition au Saint Père réglerait heureusement la situation canonique de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Il serait en effet très heureux que la Fraternité jouisse du droit pontifical. Elle dépendrait, à ce titre, directement de Rome et non plus de l'Evêque de Fribourg-Lausanne-Genève, Mgr. Mamie.

L'extension géographique de notre Institut sacerdotal, répandu aujourd'hui dans plus de dix-neuf pays, justifierait normalement cette décision. Il serait également très heureux qu'elle soit reconnue comme prélature personnelle. Cette situation canonique conférerait au Supérieur Général une «autorité ordinaire» sur tous les fidèles, même fort éloignés de nos Prieurés, Chapelles, Eglises, Missions.

Ainsi le principe de la constitution hiérarchique de l'Eglise auquel nous tenons tant serait respecté et une large liberté de mouvement donnée à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X et à ses membres.FIDELITER se doit de soutenir de telles demandes. Il faut que nous obtenions des milliers et des milliers de signatures.

Alors, au travail dès aujourd'hui. Vous retournerez les «Pétitions au Saint Père», signées, au Secrétariat de FIDELITER - avant le 17 février 1985, date limite qui les fera parvenir à la Maison Généralice.

C'est le Supérieur Général, M. l'Abbé Franz Schmidberger, qui les portera lui-même au Souverain Pontife.

Au travail, chers lecteurs, sans perdre de temps.

Abbé Paul AULAGNIER
 
FIDELITER
B.P. 14 - Annexe 1
69110 SAINTE-FOY-LES-LYON
France

PETITION AU SAINT PERE

Très Saint Père,

La circulaire de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin en date du 3 octobre 1984 nous apporte une lueur d'espérance en réhabilitant l'usage public de la Sainte Messe selon l'ancien et multiséculaire rite romain qui a sanctifié tant de générations.

Nous exprimons à votre Sainteté notre reconnaissance, regrettant toutefois qu'aient été apposées des conditions qui rendent cette mesure quasi inefficace.

Persuadés que le retour à la Messe Romaine traditionnelle sera la source de grâces abondantes pour la rénovation de l'Eglise, nous Vous demandons respectueusement et filialement :

1. Que soit reconnue à tout prêtre la liberté d'utiliser le Missel Romain et les livres liturgiques en vigueur en 1962.

2. Qu'à cet effet cesse, pour Son Excellence Monseigneur Lefebvre et ses prêtres, l'injuste situation dans laquelle on les a placés.

3. Que la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X soit reconnue dans l'Eglise comme société de droit pontifical et prélature personnelle.

Fils et filles de l'Eglise Catholique et Romaine, désireux d'œuvrer à l'instauration du Règne de Jésus-Christ et au triomphe du Cœur Immaculé de Marie, nous présentons avec confiance notre requête au Vicaire du Christ.

Daigne Votre Sainteté l'agréer et nous bénir.