31 mars 2010

[summorum-pontificum.fr] Assemblée plénière des évêques de France : les fidèles traditionalistes toujours absents

SOURCE - summorum-pontificum.fr - 31 mars 2010

Du 22 au 26 mars dernier, les évêques de France se sont retrouvés pour leur Assemblée plénière de printemps. Dans son message de clôture, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence épiscopale a notamment prononcé les mots suivants :

« Nous sommes émerveillés par les signes de renouveau que manifestent les catéchumènes et les « recommençants ». Nous sommes aussi interrogés par de nouvelles façons de vivre la foi qui se développent dans les nouvelles générations, et les communautés. Les rassemblements comme les JMJ, l'attrait de Taizé et d'autres groupes qui invitent à des modes de vie plus sobres, le succès du pèlerinage étudiant en Terre Sainte en juillet 2009, montrent les voies d'un autre avenir : nouveaux engagements sociaux et ecclésiaux, expériences spirituelles décisives. »

Dans ce constat de renouveau, deux absents de marque : les groupes des communautés nouvelles et les traditionalistes. Or, il s’agit aujourd’hui, avec les milieux du scoutisme traditionnel, qui sont inter-groupes, si l’on peut dire, des deux parties du catholicisme français qui donnent le plus de vocations et de conversions.

Les JMJ sont à saluer certes, mais il s’agit d’un événement qui demande à être accompagné le reste du temps.

Taizé, aujourd’hui encore, n’est pas dépourvu d’ambiguïté et d’équivoques. Il est étonnant de voir un prélat catholique se l’approprier aussi facilement.

En revanche, et pour rester dans le registre choisi par le cardinal archevêque de Paris, celui de l’évènementiel, aucun mention :

– des sessions de Paray-Le-Monial de la Communauté de l’Emmanuel, qui offre quand même un catholicisme identitaire ;

– des pèlerinages de Paris-Chartres et Chartres-Paris qui mettent sur le route à la Pentecôte des milliers de traditionalistes.

30 mars 2010

[Romano Libero - Golias] Présent ne se remet pas de la conférence du rabbin à Notre-Dame de Paris

SOURCE - Romano Libero - Golias - 30 mars 2010

Dans un article publié dans le quotidien « Présent », en date du 27 mars, et reproduit sur le site Perepiscopus, Jean Madiran revient sur la polémique suscitée par la présence du Rabbin à Notre-Dame pour y prononcer une conférence de carême : "le président Vingt-Trois recherche des cautions et appuis extérieurs pour retrouver l’autorité morale qu’il a perdue auprès des catholiques par son scandale des obsèques de Philippe Séguin. Nous le lui répéterons publiquement autant de fois qu’il le faudra :

— Désormais, quand il parle au Souverain Pontife ou à n’importe qui, le président Vingt-Trois sait bien que son interlocuteur pense en silence à l’énorme festival de sacrilèges qu’il a présidé le 11 janvier 2010« . Il écrit encore au sujet de Mgr Vingt-Trois :  »« Président », il l’est seulement de l’épiscopat français, et seulement parce que les évêques l’ont élu. La présidence d’un épiscopat n’a pas été fondée par Notre-Seigneur, elle ne comporte aucune autorité canonique, elle s’accompagne, selon les circonstances, d’une sorte d’autorité morale qui est fragile et passagère. Il l’a perdue, et il sait pourquoi, la perte est datée : 11 janvier-21 mars 2010.
Mais il avait été « président », aussi, le 11 janvier 2010, puisqu’il présidait une eucharistie. On n’a entendu ni lu nulle part qu’en l’occurrence il aurait célébré le saint sacrifice. C’est la même chose dans les deux formulations, croyez-vous ? Mais alors comment se fait-il que tant de prêtres, aujourd’hui, se reconnaissent entre eux par l’emploi systématique de la première et l’omission systématique de la seconde ?

Son tempérament naturel, qui est autoritaire et rageur, peut l’entraîner à de dangereuses extrémités, comme son sabotage, méthodique et implacable, des claires dispositions décrétées par Benoît XVI pour libérer et honorer la messe traditionnelle".

C’est désormais la guerre ouverte et sans concession, définitive et féroce, entre le cardinal Vingt-Trois et les tradis. Une guerre à haut risque. Pour les deux protagonistes.

Vingt-Trois pourrait bien obtenu une victoire en faire casser à Rome le recours du curé Michel contre l’évêque d’Evreux. En tout cas, la crise de crédit moral qui frappe aujourd’hui Benoît XVI à cause des abus sexuels et l’affaiblit notablement pourrait favoriser d’autres actions en coulisses du cardinal de Paris contre les tradis les plus violents. A commencer par un possible « monitum » (avertissement) de Rome même qui rappellerait l’autorité épiscopale. Par exemple signée par le cardinal préfet de la congrégation des évêques, Giovanni Battista Re, dont on sait combien il est en colère à cause de la complaisance du Pape envers les intégristes.

29 mars 2010

[summorum-pontificum.fr] Une radio traditionaliste

SOURCE - summorum-pontificum.fr - 29 mars 2010

La technologie moderne permet un certain nombre d’actions hier impensables faute de moyens. C’est ainsi que sur le site de la Schola Sainte-Cécile de la paroisse Saint-Eugène-Sainte-Cécile de Paris vous trouverez en quelques cliques… Radio Sainte-Cécile. Au sens strict, il ne s’agit pas d’une véritable radio, avec ses émissions, ses animateurs et ses heures de diffusion.

Plus simplement, mais en cette semaine sainte, pourquoi ne pas prendre ce chemin méditatif, Radio Sainte-Cécile propose d’écouter depuis votre ordinateur plusieurs chants sacrés enregistrés par la Schola. Une pure merveille.

Ce site est d’ailleurs tellement riche qu’il faut plusieurs heures pour bien le connaître. On y trouve un blog qui propose non seulement le programme musical des dimanches et des messes célébrées en cette paroisse parisienne si renommée, mais aussi des photos des cérémonies à Saint-Eugène, de toutes beautés, des réflexions sur la tradition liturgique et beaucoup d’autres trésors.

Plusieurs livres sont par ailleurs disponibles en téléchargement. Une véritable mine.

Enfin, la schola met en vente pour un prix modique plusieurs morceaux enregistrés par ses soins.

L’adresse de cette merveille : ICI.

[La Renaissance Catholique - Bulletin de la Communion Phalangiste au Canada] L'abbé Georges de Nantes au canada: un maître, un père, une victime

SOURCE - La Renaissance Catholique - Bulletin de la Communion Phalangiste au Canada - Mars 2010
Il était minuit 25, de ce côté-ci de l’océan, 6 heures 25 du matin en France, lorsque l’abbé Georges de Nantes, notre bien-aimé Père, rendit paisiblement sa belle âme à Dieu, le 15 février dernier. Dans les lettres à la Phalange nos 85 et 86, frère Bruno de Jésus, qui lui succède à la tête de notre Communauté, raconte les circonstances de cette mort du juste, entouré de sa communauté, et les prochains numéros d’Il est ressuscité ! remémoreront son « beau règne » et son combat pour la défense de la Foi.

Nous voudrions ici évoquer simplement le souvenir qu’il nous laisse d’un cœur paternel gardant les siens dans la foi et la charité, manifestant toujours une espérance invincible. Rappelons tout d’abord comment son zèle pour le salut des âmes le conduisit jusqu’au Canada.

« AU SECOURS, CHER CONFRÈRE ! »

Jeune théologien de trente-huit ans, l’abbé de Nantes s’était opposé tout de suite aux nouveautés de Vatican II, dont il prévoyait qu’elles n’engendreraient que la ruine et la décadence de la Chrétienté et de l’Église, et la diffusion de ses Lettres à mes amis avait considérablement augmenté pendant le Concile. Ses analyses pertinentes, empreintes d’une sagesse surnaturelle dans la défense de la Foi, lui valurent l’estime d’un prêtre de Montréal, l’abbé Henri Saey.

Le 16 octobre 1966, celui-ci osa lui écrire : « Au secours, cher confrère… vos prières svp, et celles de vos plus fervents amis !!! » Suivait le récit détaillé du drame de conscience de ce saint prêtre pris entre l’obéissance due à son archevêque qui organisait la révolution pastorale dans son diocèse, et les conseils d’intégristes qui l’incitaient à démissionner et à entrer en résistance.

La sage réponse de notre Père l’apaisa et le conforta dans sa répulsion pour le schisme. Ce fut le début d’une longue amitié que l’abbé Saey aurait bien aimé voir partagée par ses confrères. Il n’hésita pas, en novembre 1973, à publier ce témoignage dans un journal traditionaliste de Montréal : « Dans l’autodémolition actuelle de notre Église, intérieurement advenue en suite de la tiédeur de ses fils, et extérieurement effectuée par ses chefs, par son Chef même, l’abbé de Nantes a rescapé, sauvé des milliers d’âmes. (...) Dès le premier contact avec cet homme de Dieu, et dans les milliers qui ont suivi, j’ai été consolé, ravi de ne rien trouver d’autre, absolument rien d’autre sur ses lèvres et sous sa plume, que l’enseignement des Évangiles, des saints Pierre, Paul, Jacques, Jude et Jean, des saints Pères et docteurs (…) un enseignement pur comme le cristal, solide comme diamant, doux comme miel. »
Fort d’un tel appui, notre Père accepta en 1974 de se rendre au Canada pour y exposer sa ligne de crête, « ni schisme, ni hérésie », à des prêtres et à des fidèles décontenancés par la réforme liturgique qui aggravait, leur semblait-il, les funestes conséquences de la Révolution tranquille.

Ses conférences attirèrent un public intéressé et rapidement conquis par ce prêtre qui n’avait rien du « maudit Français ». La rigueur de sa démonstration théologique, sa sagesse surnaturelle sauvegardant la vérité et la charité, impressionnèrent les auditeurs et créèrent une belle unanimité qui aurait dû être le point de départ d’un mouvement de Contre-Réforme dans un Canada-français où la foi catholique restait encore solidement implantée.

Malheureusement, quelques mois plus tard, Mgr Lefebvre puis le Père Barbara, sédévacantiste français, venaient à leur tour au Québec ranimer la querelle au sujet de la validité de la nouvelle messe. Le curé traditionaliste de la paroisse Sainte-Yvette à Montréal, d’abord convaincu par la sagesse de notre Père, changea d’avis et s’opposa ouvertement à son archevêque jusqu’à ce qu’il soit expulsé manu militari de son presbytère. C’était précisément ce que notre Père voulait éviter pour ne pas discréditer la cause traditionaliste aux yeux d’un clergé toujours respectueux de la hiérarchie.

Suite à ces évènements, l’abbé Saey écrivit une lettre émouvante à notre Père pour lui confier un tourment qui fut et reste celui de beaucoup de ses disciples : « Évidemment, Père, ça nous fait de quoi qu’à l’occasion des courants d’idées, si divergents, maintenant, ici-même au Québec, et des derniers évènements de Sainte-Yvette, prêtres et laïcs s’éloignent de nous, et nous comptent désormais pour leurs ennemis, ou du moins pour des lâches qui les abandonnons dans leur combat !!... Mais en vérité qu’est-ce que cette mini-peine, Père, à côté du chagrin profond qui me torture depuis des mois : pourquoi, pourquoi donc ne recourt-on pas, dans l’Église du haut de l’échelle jusqu’en bas, à la sagesse du Père de Nantes ? Pourquoi, pourquoi l’ignore-t-on, à ce point, dans les milieux intégristes, traditionalistes ? Voilà un vrai tourment ! Je me réfugie alors dans la foi. »

De ce premier séjour de notre Père au Canada, il nous reste son chemin de croix, si souvent récité depuis par nos communautés, sans que jamais on ne s’en lasse ; à lui seul, il suffit à rendre témoignage de la piété et de la profondeur d’âme de son rédacteur. Notre Père l’a écrit et prêché pour la première fois dans la chapelle Saint-Raphaël, à Shawinigan, où un saint missionnaire Oblat de Marie Immaculée, le Père Henry, disait la messe tridentine avec la bienveillante permission de l’évêque de Trois-Rivières. Qui eût dit alors que, trente ans plus tard, nos maisons Sainte-Thérèse et Saint-Georges s’élèveraient au même lieu ?

Mais n’allons pas trop vite. Après la querelle de la messe, ce fut l’indépendance du Québec qui agita ceux que l’intégrisme et le sédévacantisme n’avaient pas déjà éloignés de la CRC. Notre Père leur envoya frère Bruno en 1977 et 1978 ; lui-même revint en 1979 et 1981, mais ce fut pour constater que les belles promesses d’une CRC canadienne florissante avaient fait long feu. D’autres à sa place se seraient tournés vers d’autres horizons plus prometteurs. Cependant, le cœur de notre Père s’était déjà attaché à ses quelques amis isolés et soumis à toutes sortes de propagandes, mais qui restaient fidèles, avec bien du mérite. Plutôt que de les abandonner, il résolut de leur envoyer quelques frères pour fonder ici une antenne de la maison Saint-Joseph.

LES FONDATIONS DE NOS MAISONS

Une ancienne ferme située à Saint-Gérard-des-Laurentides, près de Shawinigan, ayant été mise à sa disposition, notre Père décida que la fondation s’y ferait sous le patronage de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face. Les frères y inaugurèrent la vie monastique le 16 juin 1982, pour le chant des premières vêpres de la fête du Sacré Cœur.

Auparavant, comme notre Père leur en avait donné la consigne, ils s’étaient présentés à l’évêché de Trois-Rivières pour faire part de leurs intentions à l’évêque du diocèse.

Quelques mois plus tôt, Mgr Lefebvre avait fondé lui aussi un prieuré à Shawinigan, mais en ignorant superbement le clergé local. La différence d’attitude créa dès l’abord un préjugé favorable vis-à-vis de notre fondation, et institua des rapports loyaux malgré les différences de fond qui n’étaient pas dissimulées pour autant.

Mgr Laurent Noël ordonna à la paroisse d’ouvrir l’église aux frères pour leur visite au Saint-Sacrement. Le nouveau curé, arrivé quelques jours après, quoique partisan de la liberté religieuse, appliqua les consignes avec bienveillance. Notre Père, à chacun de ses séjours, ne manqua jamais de lui rendre une visite de courtoisie.

Ce climat de charité, que notre Père constata dès l’été 1983, était bien ce qu’il avait souhaité. Il voulait préparer la renaissance de l’Église, qui viendrait nécessairement, par l’élaboration d’une doctrine réfutant l’erreur et exposant la vérité dans le contexte actuel, aussi bien que par notre attitude au sein de l’Église. Dans un sermon pour l’accueil des premiers postulants canadiens, il dit, parlant de la maison Sainte-Thérèse : « Voilà notre paix, et cette paix est bien le signe que cette doctrine de Contre-Réforme et de Contre Révolution catholiques n’est pas une attitude révolutionnaire, n’est pas une opiniâtreté hérétique, mais tout simplement notre amour de la Vérité du Christ. »

En 1984, la maison de nos sœurs fut fondée à Saint-Georges-de-Champlain. Là aussi, les rapports avec le clergé furent des plus courtois. Le curé retraité devint rapidement un fervent, mais discret, auditeur des cassettes, tandis que le curé en titre avouait honnêtement qu’il y avait un problème avec le Concile et reconnaissait la légitimité de notre opposition aussi longtemps que Rome n’aurait pas jugé.

LE CHEMIN TRÈS SÛR DE NOTRE CRC

Commença dès lors l’histoire tranquille de nos fondations canadiennes, dont le but assigné par notre Père était d’édifier « une digue dans la tempête actuelle. Ceux qui le voudront y trouveront un abri ».

Chaque année, à la fin du mois d’août, sa visite ranimait les courages. Au commencement, les débuts fort modestes faisaient craindre aux amis que notre Père n’interrompe l’expérience… Mais il les rassurait toujours, attaché qu’il était à la volonté de Dieu et au bien des âmes, même peu nombreuses, et non pas aux succès mirobolants ! Combien de fois n’a-t-il pas répété à sa communauté : « Ici, c’est l’ambition qui crève ou la vocation ! »

En 1984, il redit encore aux amis que nous étions ici « pour montrer le chemin très sûr de notre CRC, presque à égale distance du schisme et de l’hérésie. Plus près de l’intégrisme, du point de vue de la foi, de l’intelligence de la doctrine, mais plus près de L’Église en état de Concile, eh oui !, plus proche, de cœur, de l’ensemble de la communauté catholique, paroisse, diocèse, Église romaine, même en folie, même suspectée d’hérésie, pour demeurer dans l’unité. »

Nos amis respectèrent d’autant plus ces consignes que les faits ne cessaient de prouver l’exactitude des analyses de notre Père et le bien-fondé de son combat. Sa clairvoyance s’imposa ici comme en France, en particulier à l’occasion du voyage du pape Jean-Paul II au Canada, cet automne-là. Dix jours avant qu’il ne se déroule, notre Père avait pu en faire un commentaire aux amis réunis en Congrès ! L’avenir montra qu’il ne s’était pas trompé, il suffit aujourd’hui de relire sa conclusion : « Ce serait, nous avait-il dit, comme ce qu’on voit parfois quand un bateau fait eau de toutes parts. À un certain moment, paraît-il, on le voit se dresser vertical, la proue levée vers le ciel comme des mains suppliantes. Elle s’élève, cela tient du prodige, puis d’un coup, le bateau coule et disparaît à jamais sous les flots. De résurrection d’une Église nouvelle au Canada ? il n’y en aura pas. C’est l’ancienne Chrétienté qui renaîtra ou rien. Le voyage du Pape n’aura que précipité la chute. »

Puisque nous en sommes à 1984, signalons un autre trait de son charisme, sa capacité à saisir immédiatement les avantages des progrès techniques. Cette année-là, un bon ami avait pris l’heureuse initiative d’enregistrer en vidéo sa première conférence du Congrès, afin de la faire visionner aux retardataires après le dîner. Notre Père alla voir… et décida sur le champ que la maison Saint-Joseph devait s’équiper pour l’enregistrement et la diffusion vidéo !

UN CŒUR DE PÈRE

D’année en année, se fixa le programme du rendez-vous annuel de notre Père avec son petit troupeau canadien, ce qu’il appelait – peut-être ironiquement, car on ne lui laissait pas une minute – « ses vacances au Canada ». Première fin de semaine : prise d’habit ou prise de voile ; seconde fin de semaine, celle du congé de l’Action de grâces, retraite de trois jours qui préparait celle qu’il prêcherait à la communauté ; enfin la veille ou l’avant-veille du départ, le Congrès, lui aussi anticipation de celui de France.

Ces trois rencontres, ainsi que les visites aux cercles de Montréal et de Sherbrooke, étaient pour beaucoup l’occasion d’une bonne direction spirituelle, dont les fruits ne tardèrent pas à paraître : plusieurs vocations religieuses et ces belles familles, souvent nombreuses, où la foi et les convictions se transmettent fidèlement.
La fondation de la Phalange en 1985, les prières pour l’appel au jugement de Dieu en 1986-1987 resserrèrent encore les liens de notre famille spirituelle.

D’autant plus qu’à la même époque, nous faisions la démonstration que sa doctrine, élaborée pourtant dans un tout autre contexte, s’appliquait à la situation du Canada français avec un résultat qui dépassa, pour ainsi dire, les attentes. Notre Père nous apportait en effet deux clefs de compréhension de notre histoire, qui la rendaient cohérente à la différence des autres thèses historiques, même nationalistes.

Sa critique de la démocratie relativise l’opposition anglais-français dans laquelle le nationalisme canadien-français s’enlise depuis un siècle. Si elle explique par quel processus les Anglais ont pu dominer, elle ne laisse pas pour autant dans l’ombre les conditions qui, à certaines époques, ont permis, et donc permettraient, au Canada français non seulement de résister à l’assimilation, mais d’être l’élément moteur d’un véritable nationalisme canadien.

L’écroulement si rapide de la chrétienté canadienne-française trouve aussi son explication dans son analyse des causes doctrinales de l’apostasie de l’Église. Elle met en lumière les conséquences du libéralisme du cardinal Taschereau, à la fin du 19e siècle, puis du personnalisme de Jacques Maritain répandu ici à la faveur de l’action catholique spécialisée. Le souffle de la Révolution tranquille suffira à provoquer l’écroulement de la chrétienté canadienne-française rongée du dedans par ces deux maux.

Notre Père éclairait notre intelligence en fortifiant toujours notre espérance. Après le triomphe du Cœur Immaculé de Marie, la Contre-Réforme d’un Concile Vatican III restaurateur ressuscitera la chrétienté canadienne qui renouera avec sa vocation originelle, reprenant sa valeureuse conquête du continent pour le Cœur de Jésus et de Marie. L’histoire sainte du Canada n’est qu’interrompue, elle reprendra son cours irrésistible !

Cette étude de l’histoire de l’Église et du Canada français, ainsi éclairée, prenant part au combat de la grande Église, a quelque chose d’enthousiasmant qui explique aussi, pour une bonne part, l’attachement des nouvelles générations.

« UN BONHEUR DE JEUDI SAINT »

Le vent de révolte qui, en 1989, faillit une première fois emporter la CRC, eut ici la providentielle conséquence de forcer notre départ de Saint-Gérard et la construction de nos maisons à Shawinigan sur un vaste domaine propice à nos activités, en particulier celles destinées aux jeunes.

Pour mener à bien ce coûteux projet, disproportionné avec les ressources du petit troupeau CRC canadien, notre Père suscita un grand élan de générosité chez nos amis de France, et il voulut que dans notre chapelle le tableau des bienfaiteurs nous en garde le souvenir reconnaissant. À la Pentecôte 1990, il écrivait à la Phalange : « Je fais réflexion que je n’ai jamais fait tant de cas d’un achat de terre, ou d’une construction de maison. Quelle importance ceux-ci ont-ils donc à nos yeux, à nos cœurs, que les autres n’eurent pas ? Je crois que c’est pour nous un symbole…C’est une tâche accablante de prôner la Contre-Réforme et la Contre-Révolution dans l’Église et dans le monde ; souvent nous en sommes lassés, et persécutés de toute part au point de nous voir perdus sans espoir ! Alors, en cette année 1990, c’est une allégresse de mettre debout, vous ensemble avec nous, une bonne, grande, belle maison de bois, évangélique vraiment et canadienne à souhait, pour être une arche dans la tempête dans le Nouveau Monde et un sanctuaire tout prêt pour les fêtes de la paix de l’Église retrouvée, avant dix ans ».

Pauvre Père… il faudra attendre plus longtemps, car les persécutions de l’époque n’étaient que les signes avant-coureurs de la grande tourmente qui se préparait.

Elle frappa le troupeau le 6 août 1996, lorsqu’il nous fut enlevé une première fois. Ceux qui ont connu ces évènements n’oublieront pas l’angoisse qui nous étreignait lors de notre réunion le dimanche suivant !

Et pourtant, le 13 août au matin, surprise de l’entendre au téléphone nous annoncer son arrivée comme prévu ! Que s’était-il passé ? Jugé indésirable par le supérieur du monastère où il devait se retirer, et ne pouvant rejoindre l’évêque de Troyes, il avait la permission de venir au Canada y attendre d’autres consignes pour l’avenir.

Ce fut un séjour semblable à tous les précédents quant au calendrier des activités, mais, dans l’attente de la séparation inéluctable et d’une durée inconnue, tout était différent. Il nous prêcha sur la vie du Père de Foucauld dont l’idéal n’avait cessé de l’animer. Maintenant, c’était lui qui avait accepté d’être mis à la dernière place. Il voulut aussi faire le tour de toutes les familles fidèles ; pour une fois, il semblait vraiment prendre de courtes vacances ! Quant à nos joies de communauté, il nous dit : « C’est un bonheur de Jeudi-saint, c’est bon ! c’est inoubliable ! »

Un dimanche après-midi, à la fin d’une de ces séances récréatives dont il aimait la simplicité, remontant à la chapelle, les larmes aux yeux, il dit aux frères qui l’accompagnaient, « C’est cela qu’ils veulent détruire ! » Ce fut, pour ainsi dire, sa seule plainte chargée d’émotion dans cette terrible épreuve.

Une petite phrase dit bien ses sentiments du moment : « C’est difficile de pardonner. Il faut se conformer au Cœur Sacré de Jésus. Mon premier souci est le retour de la hiérarchie à la vraie foi catholique. Il ne faut pas arrêter le débat sur l’injustice qui m’est infligée, afin de ne pas nuire au combat pour la foi et donc, à l’Église. »

Quelques jours plus tard, juste au moment d’aller dire sa messe, il reçut le fax de l’Évêque de Troyes lui intimant l’ordre de se rendre en secret dans un monastère suisse. À le voir ensuite célébrer, à l’entendre prêcher puis animer la récréation de communauté, on ne pouvait soupçonner le coup qu’il venait de recevoir.

Or, il arriva providentiellement qu’on lut ce jour-là au réfectoire, l’article de notre Règle sur la réclusion qu’un frère pouvait demander ou qui pouvait lui être imposée. « Plutôt que des conditions de vie extraordinaires, ce qui caractérisera la réclusion sera l’abjection et l’oubli acceptés sans limites pour l’amour du Christ, comme de serviteurs inutiles ».

Lorsque notre Père annonça à la communauté la nouvelle, il souligna cette occurrence et fit remarquer, pour nous encourager certainement, qu’il était écrit que la réclusion ne devait pas durer plus de trois ans…

Comme dernière instruction, il choisit de commenter la Prière sacerdotale, en saint Jean, chapitre XVIIe. Il s’arrêta en particulier sur le verset 11 : « Père Saint, garde-les en ton Nom, ceux-là que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un comme nous. » – et nous expliqua que, lui reparti, si vraiment son œuvre était catholique, notre communauté, comme un corps sans tête, demeurerait néanmoins « une entre eux », en vertu de la force divine.

Au moment du départ, il nous demanda une image de sainte Thérèse, sur son lit de mort : « je la trouve tellement belle, tellement paisible ». Après un rapide pèlerinage à Sainte-Anne de Beaupré, c’était l’heure de la séparation. Dernière bénédiction, dernières paroles : « Ne pleurez pas, il y aura des grâces pour tous ! ». Et dernier sourire.

Rapidement, on s’aperçut que l’Évêque de Troyes ne respectait pas son engagement vis-à-vis de la Communauté, aussi Frère Bruno et Frère Gérard se trouvèrent-ils dans l’obligation morale d’aller rechercher notre Père dans sa solitude pour qu’il reprenne sa place à notre tête. Auparavant, ils avaient pris conseil auprès de l’abbé Saey, toujours fidèle dans son amitié, qui avait répondu : « Le Père nous a donné un admirable exemple d’obéissance en septembre. Mais là, c’est son devoir de sortir, de reprendre la tête de la Contre-Réforme catholique ; c’est son charisme, il est défenseur de la foi, lui seul peut le faire ».

UN CŒUR DE VICTIME

Le 3 janvier 1997, il était donc de retour à la maison Saint-Joseph, mais il nous avertit « que c’était pour un long chemin de croix ».

De fait, ce retour ranima la hargne épiscopale, ce qui obligea de nouveaux recours à Rome. Comme les précédents, ils furent inutiles sinon pour démontrer que le Saint-Siège ne voulait pas, parce qu’il ne pouvait pas, juger l’abbé de Nantes. On n’imagine pas le retentissement de cette forfaiture dans l’âme de notre Père, déjà atteint, mais sans le savoir encore, de la maladie de Parkinson.

Son séjour au Canada en 1997 fut pour lui, semble-t-il, une vraie consolation. Et pour nous donc, heureux de le retrouver alors qu’on pensait ne plus le revoir de sitôt. Cette année-là, il institua ici un petit rite auquel il resta très attaché jusqu’à son dernier séjour. Le soir, après complies et la bénédiction des frères et des sœurs, il voulait que les familles s’avancent une à une, au complet, jusqu’au banc de communion pour recevoir à leur tour sa bénédiction. Il était heureux de voir leur nombre grandir d’année en année, et pour certaines, c’étaient trois générations qui se présentaient ensemble. La parabole de la vigne n’avait pas menti : le sarment qui demeure sur le cep porte du fruit… mais il faut qu’il soit émondé !

Depuis l’inauguration de la chapelle de la nouvelle maison Sainte-Thérèse, dont il appréciait la chaude atmosphère paisible, il aimait particulièrement prier au pied de la statue de Notre-Dame de Fatima. C’est là qu’en 1993, il avait eu l’inspiration de commencer la salutation angélique par « Je vous aime, ô Marie ».

Mais en 1997, ce fut « pire » ! Au frère Bruno, il écrivit : « La Vierge bénie me laissa emporter par un torrent soudain de dévotion à son Cœur Immaculé et je déterminai de lui promettre de me maintenir en cette exagération même de paroles et de pratiques telle que, jadis, tant de fois j’ai eu le malheur de la critiquer chez d’autres, et des saints même, et pour cela de consacrer mon misérable cœur, profitant de l’effet salutaire du purgatoire affreux de ces douze mois écoulés, non pour un an ni dix, mais pour toute cette dernière partie de ma vie, tendant ainsi à réparer tous les effets et manquements d’un trop long atermoiement. »

Même consolation, quelques jours plus tard, aux pieds de la Vierge dans son sanctuaire du Cap-de-la-Madeleine.

Cet enthousiasme devait aboutir à sa décision de « passer la main à l’Immaculée » et à notre consécration à l’Immaculée Conception, le 8 décembre suivant. Sans que nous le comprenions encore, c’était bien son chemin de croix qui se préparait, qu’il devait souffrir seul, pour apporter le sceau divin à toute son œuvre et attirer sur nous bien des bénédictions.

En effet, les séjours de 1998 et 1999 furent autrement plus tristes. La maladie avait fait des progrès, mais surtout l’âme de notre Père était accablée d’angoisse. On le voyait écartelé entre son devoir de continuer le combat pour défendre la foi, et son souci d’être dans l’obéissance, de ne pas rompre.

Sa solitude était terrible : nous ne pouvions lui être d’aucune aide, puisque nous étions ses disciples et nous ne savions que lui répéter ce qu’il nous avait enseigné. Quant aux autorités de l’Église… elles refusaient obstinément de juger. La Sainte Vierge aussi se taisait, et ce devait être certainement le plus angoissant. C’était l’heure du sacrifice.

Les années suivantes, ses séjours furent plus paisibles, bien que la maladie progressât, entravant de plus en plus ses capacités et donc ses activités. Mais que de leçons d’humilité et de courage il nous donna alors ! Sa crainte de céder à la paresse lorsqu’il se sentait impuissant à travailler, et ses énergiques refus, le soir, d’aller se reposer plus tôt, malgré son épuisement visible, pour ne pas nous priver du chapitre, ni de sa présence aux complies.

Ce fut ainsi jusqu’en 2002. Mais, le surlendemain de son départ, nous avons dû lui annoncer la mort subite, dans son sommeil, de notre frère Hugues du Christ-Roi, son neveu, « cet enfant pur, pieux, aimant et charmant. » Le refus de ses funérailles à la paroisse par l’évêque de Trois-Rivières, l’atteignit en plein cœur. Dans son amour de l’Église maternelle, il s’était absolument refusé d’envisager une telle attitude lorsque nous en avions émis l’hypothèse : « ils ne peuvent pas faire ça ! ». Or, ils le firent !

Aussitôt, il nous donna comme consigne de nous taire, d’écrire immédiatement notre soumission à l’évêque. Il fallait aussi accepter cette injustice pour témoigner de notre attachement à l’Église. La ligne de crête était bien maintenant un chemin de croix !

Pour l’image mortuaire de notre frère, il choisit une de ses photos, prise sous le péristyle de la basilique de Fatima, parce qu’il y paraissait grave.

Dans les jours qui suivirent, la maladie de notre Père s’aggrava certainement sous l’effet de ce choc. En 2003, il ne put faire le voyage. Mais il revint l’année suivante, une dernière fois, ultime effort de son cœur de Père, à l’extrême limite de ses possibilités : il était visiblement heureux d’être ici, malgré sa fatigue, et de revoir ses chers Canadiens, ses « chéris » comme il disait d’eux en France.

Depuis, le petit troupeau est resté fidèle, non sans une grâce qu’on ne peut attribuer qu’à l’Immaculée Conception, notre Mère à tous, et au sacrifice de notre bien-aimé Père. Déjà en 1996, après son départ forcé, il nous avait écrit : « On croit que nous sommes une secte, et moi un gûrû d’ailleurs ignoble. Que le gûrû s’éloigne, et tous ses séides, ses hypnotisés s’en iront, libérés, à d’autres maîtres sans doute meilleurs. Contre ces mondaines suppositions, il est inutile de liguer toutes nos bonnes volontés, de nous barder de fortes résolutions : un groupe charismatique ou sectaire ne peut pas durer s’il est décapité, s’il perd son chef. En revanche, les Ordres religieux catholiques, voulus par Dieu, bénis par Lui, survivent à leur fondateur et traversent les siècles. Nous autres, dans l’épreuve qui nous frappe, nous pouvons donner la preuve, par ce miracle, de la bénédiction de Dieu qui est sur nous. »

Que du haut du Ciel, il nous y aide paternellement.

[Paix Liturgique] Les Franciscains de l'Immaculée toujours plus extraordinaires

SOURCE - Paix Liturgique, lettre n°223 - 29 mars 2010

Ce jeudi 25 mars, en la fête de l'Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie, huit frères franciscains de l'Immaculée - 3 Italiens, 2 Béninois, 1 Nigérian, 1 Philippin et 1 Sud-Africain - ont reçu l'ordination sacerdotale des mains du Cardinal Franc Rodè, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique au cours d’une cérémonie célébrée dans la forme extraordinaire du rite romain en l'église d'Ognissanti à Florence. Parmi l'assistance, nombreuse, on remarquait une forte délégation africaine ainsi que les figures de Mgr Wach et Mgr Schmitz, de l'Institut du Christ-Roi, venus en voisins et amis ainsi que celle de M. l'Abbé Blin, ancien curé de Saint-Georges à Paris et désormais supérieur d'une nouvelle communauté installée dans le diocèse de Toulon et dont l'un des membres effectue son noviciat au sein des Franciscains de l'Immaculée.

Présente lors de cette cérémonie, Paix Liturgique en a profité pour rencontrer le Père Alessandro M. Apollonio, recteur du séminaire théologique des Franciscains de l'Immaculée.


Les Franciscains de l’Immaculée forment un institut particulièrement intéressant (1). De même que les carmélites ont depuis longtemps une branche qui s’est constituée pour refuser un aggiornamento dévastateur (les carmélites de la Mère Maravillas de Jésus), les franciscains ont désormais une branche qui s’oppose à la dérive sans fin de l’ordre de saint François : les Franciscains de l’Immaculée, fondés en 1970 par le P. Stefano Manelli (leur supérieur) et le P. Gabriele Pelletieri. Ils ont, bien entendu, beaucoup de vocations. Ils ont été reconnus de droit pontifical en 1998 et rassemblent dans le monde entier plus de 300 frères, dont une centaine de prêtres et comptent près de 400 religieuses, en Australie, aux Etats-Unis, au Bénin où ils disposent d’une chaîne de télévision, en Italie, aux Philippines, au Brésil, en France dans le diocèse de Toulon (P. Antoine Santoro). Ils suivent la règle franciscaine, en se distinguant par leur fidélité traditionnelle à cette règle, par leur consécration personnelle à l’Immaculée et désormais… par leur attachement à la forme extraordinaire du rite. Le P. Manelli a embrassé avec promptitude, et avec l’appui chaleureux de ses religieux, le Motu Proprio Summorum Pontificum, faisant toujours plus de la forme extraordinaire la forme privilégiée de sa communauté. La cinquantaine de séminaristes de cet institut est dorénavant formée à l’une et l’autre formes du rite, comme cela devrait l’être dans tous les séminaires. Ils célèbrent en outre toujours « vers le Seigneur ».

L’histoire de cette Communauté est donc une parfaite illustration du sens profond du Motu Proprio : rendre le trésor de la liturgie traditionnelle à toute l’Eglise universelle et ne pas le cantonner aux communautés et fidèles « historiquement traditionalistes ».

Notre entretien exclusif avec le Père Apollonio est l'occasion de comprendre comment l'appropriation de la liturgie traditionnelle de l'Église est vécue au sein de leur communauté qui compte désormais plus de 730 membres, frères et sœurs confondus.

Ave Maria, Père Apollonio, vous êtes le Recteur du séminaire théologique des franciscains de l'Immaculée. Pouvez-vous nous le présenter en quelques phrases ? Quelle est son organisation ? Quelle formation dispense-t-il ? Combien de séminaristes avez-vous ?

PA: Nous avons dû récemment diviser notre séminaire en deux : d'un côté le séminaire philosophique, de l'autre le séminaire théologique. Une séparation motivée uniquement par des contingences matérielles puisque nous n'avons pas de structure pouvant accueillir 50 séminaristes en même temps.
Les deux centres d'étude sont néanmoins voisins, se situant tous deux aux environs de Monte Cassino (à une heure de Naples et deux heures de Rome), à moins d'une demi-heure de route l'un de l'autre.
Nous avons une trentaine d'étudiants en théologie et une vingtaine en philosophie. Notre corps enseignant est composé d'une quinzaine de Franciscains de l'Immaculée, tous titulaires d'une licence académique, appuyés par deux de nos sœurs qui dispensent par correspondance des cours de psychologie et de pédagogie.
Nos cours s'inspirent de la “ratio formationis” de l'Université pontificale de la Sainte Croix (Opus Dei) mais comprennent aussi quelques enseignements propres à notre communauté comme la mariologie biblique et patristique, la spiritualité mariale, la missiologie (la théologie de la mission), un cours sur les médias, un autre sur l'animation des groupes de laïcs de notre tiers-ordre (Missio Maria Immacolata) et, enfin, des enseignements spécifiques sur la philosophie et la théologie franciscaines, en particulier sur Saint Bonaventure et le Bienheureux Jean Duns Scot.
Comme notre séminaire est réservé à nos frères, l'année de propédeutique est remplacée par l'année de postulat ou de noviciat. Nos frères suivent ensuite deux années de philosophie, puis une année de stage (consacrée aux missions et à l'apprentissage d'une langue étrangère), puis trois années de théologie. Ensuite, les plus doués, les plus motivés et les plus humbles peuvent éventuellement poursuivre leur formation à Rome, à la Sainte Croix ou dans une autre Université pontificale. Le choix se fait à la fois en fonction de leur penchant naturel et du bien de notre institut.

Votre séminaire est également à l'origine de différentes initiatives de débat et d'approfondissement théologiques : des revues, comme "Fides Catholica”, et des colloques, dont un sur Karl Rahner en 2007 et un tout récent sur “Le ministère sacerdotal et les défis de la post-modernité”, en décembre 2009. Pouvez-vous nous en dire un mot ?

PA: “Fides Catholica” est notre revue de pointe, une revue d'apologétique que nous publions deux fois par an. Trois fois l'an, nous proposons “Immaculata Mediatrix”, revue qui défend la doctrine de Marie Corédemptrice. Enfin, une fois par an sortent nos “Cahiers d'Études scotistes” et les “Annales Franciscani”. Ces dernières, dédiées à la défense de la vérité historique sur Saint François d'Assise, sont importantes à une époque où certains veulent réduire la figure de Saint François à celle d'un proto-hippie, d'un écologiste new-age voire carrément d'un triste révolutionnaire sandiniste...
En ce qui concerne les colloques, nous en avons aussi organisé un en 2008 sur l'Enfer, les actes sont en cours de publication. Il s'agissait de réaffirmer l'existence de l'Enfer, cette condition eschatologique qui attend les hommes qui, refusant la miséricorde divine, meurent en état de péché mortel et se voient condamnés au feu éternel. Alors que le Concile de Trente a clairement établi qu'au moins Judas se trouve en Enfer, on voit aujourd'hui se diffuser l'idée erronée selon laquelle l'Enfer serait “vide”, selon l'expression malheureuse d'Urs Von Balthasar.
Enfin, depuis 2000, nous tenons aussi une réunion annuelle sur Marie Corédemptrice, l'un de nos chevaux de bataille théologiques. Par manque de soutien ecclésiastique en Italie ce colloque s'est jusqu'ici tenu entre l'Angleterre et Fatima.

La vocation d'un séminaire est de donner des prêtres à l'Église. Cette semaine, huit de vos frères ont été ordonnés à Florence selon la forme extraordinaire du rite romain par le cardinal Rodè. L'an dernier, à la même date - le 25 mars, fête de l'Annonciation -, c'est un autre prélat romain, Mgr Burke qui avait conféré le sacrement de l'Ordre à cinq de vos frères. C'était déjà, et pour la première fois dans l'histoire de votre institut né après le Concile, selon la liturgie traditionnelle (voir lettre de Paix Liturgique n°171). Peut-on en conclure que la forme extraordinaire du rite romain est désormais le mode ordinaire dans lequel seront ordonnés vos prêtres ?

PA: Oui, de manière préférentielle et non exclusive.

C'est-à-dire ?

PA: Permettez-moi d'interpréter la pensée de notre supérieur, le Père Manelli : la forme extraordinaire étant celle qui est la plus proche de notre spiritualité, c'est celle que nous privilégierons pour nos ordinations. Bien entendu, si nous devons demain ordonner des frères directement en Afrique ou aux États-Unis (actuellement, les ordinations des Franciscains de l'Immaculée se font toutes en Italie, NDLR) et que l'évêque du lieu préfère célébrer selon le Nouvel Ordo, les ordinations se feront selon la liturgie moderne, dans son expression la plus solennelle.

Qu'est-ce qui rapproche particulièrement votre spiritualité du rite ancien ?

PA: Notre spiritualité franciscaine et mariale se distingue par son caractère théocentrique, christocentrique et “mariocentrique”. Dieu, l'Homme-Dieu et l'Immaculée Corédemptrice sont au centre de notre vocation. Or, par sa dimension sacrificielle et mystique, la liturgie traditionnelle répond parfaitement à notre spiritualité. Il n'y a de Salut qu'en Dieu fait chair dans le sein de la Vierge Marie, mort sur la croix et ressuscité. Ce que la liturgie millénaire de l'Église nous rappelle constamment, y compris dans ses moindres détails.


Dans la mesure où vos frères sont désormais introduits au sacerdoce à travers le rite ancien, il semblerait normal qu'ils puissent bénéficier de ses richesses au jour le jour. Quelle est votre ligne de conduite quant au bréviaire par exemple ? Vos prêtres peuvent-ils utiliser celui antérieur à la réforme liturgique ?

PA: Effectivement, le bréviaire traditionnel est un instrument important pour favoriser l'épanouissement spirituel de chaque prêtre en particulier et de notre famille religieuse en général. Pour tout dire, au séminaire, c'est celui que nous utilisons désormais pour toutes nos prières en chœur. Individuellement, lorsqu'ils sont en mission par exemple, nos frères peuvent bien entendu continuer à utiliser le bréviaire de Paul VI.

Où en êtes-vous de la mise en œuvre des bienfaits du Motu proprio Summorum Pontificum dans vos maisons ?

PA: En Italie, la forme extraordinaire est la forme conventuelle aussi bien des frères que des sœurs, suivant les recommandations de notre fondateur, le Père Manelli. Petit à petit, elle est célébrée de plus en plus lors de nos cérémonies publiques, y compris dans le cadre paroissial quand l'évêque nous y autorise.
À l'étranger, tout dépend du contexte local. Aux États-Unis, par exemple, les choses se font à un rythme plus lent qu'en Italie, pour éviter prudemment tout risque de confusion. Reste que, des Philippines au Brésil, la forme extraordinaire conquiert chaque jour davantage l'âme de nos frères et sœurs Franciscains de l'Immaculée.

L'après-concile Vatican II n'a pas été troublé que sur le plan liturgique, la doctrine aussi a été touchée, comme l'avait d'ailleurs souligné votre fondateur, le Père Manelli, durant son homélie à Saint-Jean-de-Latran l'an dernier pour les 800 ans de l'approbation de la règle franciscaine. Selon vous, peut-on et faut-il espérer des initiatives de réconciliation semblables à ce que le Motu Proprio représente sur le plan liturgique, dans des domaines comme l'exégèse ou le catéchisme par exemple ?

PA: C'est une bonne question... Il faut bien admettre que l'après-concile a été marqué par un écroulement non seulement de la liturgie mais aussi de la doctrine. Quand l'idée de Dieu diminue dans nos âmes, tout le reste diminue à l'unisson et nous nous laissons prendre par le monde dont on sait bien que le Prince n'est pas Notre Seigneur !
Lex orandi et lex credendi sont intimement liées. Donc, oui. Oui, nous devons souhaiter un “effet domino” ; oui, nous devons prier pour qu'un cercle vertueux s'enclenche et permette de remettre Dieu au centre de toutes les œuvres de l'Église. Il semble d'ailleurs que le Saint Père, discours après discours, s'y attache.
En fait, son discours de Ratisbonne, en 2006, nous est apparu comme la charte fondatrice de la réconciliation de l'Église avec sa théologie pérenne. Il a valeur d'antidote aux théories de la “pensée faible”. (2)
Parallèlement au renouveau de la liturgie, Benoît XVI semble vouloir proposer un programme pour la réhabilitation de la doctrine catholique. C'est une entreprise indispensable.

(1) http://www.immacolata.ws
(2) Padre Apollonio fait référence au courant intellectuel du “pensiero debole”, né du philosophe italien Gianni Vattimo.

[perepiscopus.org] Thiberville : pourquoi l'abbé Michel a-t-il été débouté ?

SOURCE - perepiscopus.org - 28 mars 2010
L'abbé Francis Michel, en conflit avec son évêque, Mgr Christian Nourrichard, qui veut non seulement lui supprimer sa paroisse florissante mais aussi dissoudre cette paroisse dans un ensemble plus vaste, qui dépendrait du curé de Bernay, fidèle à la pastorale de l'enfouissement, a été débouté de son recours par la Congrégation pour le Clergé. C'est même le Cardinal-Préfet Hummes qui a signé cette étonnante décision.

Cette affaire est symbolique de l'opposition entre deux pastorales, l'une traditionnelle et identitaire, l'autre, progressiste et moderniste. Osservatore vaticano comprend que la pression de la Conférence des évêques de France a été d'une force peu commune, afin de ne pas perdre la face dans cette affaire. Datée du 26 mars, cette décision tombe d'ailleurs au moment où se tenait l'assemblée plénière de la CEF à Lourdes. Etonnante coïncidence, quand on voit aussi la rapidité du procès, alors que l'on sait que Rome se presse toujours avec lenteur...

Mais à cette pression, il a bien fallu ajouter des arguments. Il faut savoir que, ces derniers temps, des bruits divers circulaient sur l'abbé Michel, bruits que je me refuse de rapporter ici, n'ayant pu les vérifier. Mais ces bruits, couplés à la pression de la CEF ont sans doute fait plier son avocat, un prêtre français, qui a du craindre pour son poste. Et l'abbé Michel n'est pas particulièrement familier des arcanes romaines et de la lutte contre les bruits de couloirs. C'est un curé de campagne, attaché au salut des âmes, au coeur dévoué, simple... bien loin des luttes d'influences romaines.

Toutefois, cette affaire n'est pas terminée : à Rome, certains voulaient qu'elle permette de stopper le projet de fusions de paroisses, mis en place dans bon nombre de diocèses français. Cette affaire de Thiberville tombait à pic. Encore faut-il, aujourd'hui, qu'ils réussissent à convaincre l'abbé Michel de faire appel. Car cette affaire est emblématique. Et bon nombre de prêtres voudraient voir l'abbé Michel gagner. Surtout en cette année sacerdotale, où le curé de paroisse est mis à l'honneur. Prions le Saint Curé d'Ars d'intercéder pour l'abbé Michel.

27 mars 2010

[summorum-pontificum.fr] Pour l’évêque de Port-Louis (Ile Maurice), le précepte dominical, c'est une fois par mois…

SOURCE - summorum-pontificum.fr - 27 mars 2010

L’Église catholique à l’île Maurice est aujourd’hui traversée d’un petit vent de polèmique sur fond de questions liturgiques. Ou, plus exactement, car la liturgie n’est qu’un révélateur, de compréhension du Concile Vatican II.

L’évêque de Port-Louis, Mgr Maurice E. Piat, vient en effet de réagir dans la presse à la présence de l’abbé Vernoy de la Fraternité Saint-Pie X dans l’île. C’est en fait une réaction à une réaction puisque l’abbé Vernoy a lui même réagi à un communiqué de l’évêque paru dans La Vie catholique (mauricienne) du 5-11 mars dernier.

L’objet de la querelle ?

Tout simplement la présence de l’abbé Vernoy sur l’île, c’est-à-dire plus exactement la présence de la Fraternité Saint-Pie X.

En novembre 2009, de passage sur l’île, l’abbé Vernoy avait obtenu de l’évêché l’autorisation de célébrer la messe.

Il aurait dû comprendre qu’il ne s’agissait que d’une parenthèse miséricordieuse puisque revenant en 2010 au même endroit il se voit interdire la célébration de la même messe.

Pour justifier sa décision, l’évêque de Port-Louis explique :

« lorsque j'apprends que le Père Vernoy revient pour un séjour dans le diocèse en mars 2010 et qu'il demande à célébrer la messe en latin selon le rite de Pie V dans une chapelle du diocèse, je décide de consulter la " Commission Ecclesia Dei ", organisme du Vatican spécialement chargée des relations du St Siège avec la Fraternité St Pie X, pour savoir quel accueil je dois faire à cette demande. Le Secrétaire de cette Commission me répond le 4 février 2010 " qu'en principe on ne peut permettre à un prêtre de la Fraternité St Pie X de célébrer en public la Sainte Messe dans une chapelle du diocèse tant que durera le statut d'irrégularité des membres de la dite fraternité, sauf dans des cas exceptionnels selon le jugement de l'évêque du lieu ". Voyant que le Père Vernoy revient en visite quelques mois après son premier séjour, et qu'en tant que responsable du " District d'Afrique " de sa Fraternité, il pourrait bien revenir souvent, je me trouve devant une situation qui n'est plus exceptionnelle et je juge que je ne dois pas déroger au principe énoncé par la Commission Ecclesia Dei. D'autant plus qu'une messe en latin selon le rite de Pie V est dite régulièrement dans une église du diocèse pour les besoins des fidèles qui souhaitent suivre la messe selon ce rite. »

Il convient, bien sûr, de vérifier exactement la teneur de cette lettre de la commission Ecclesia Dei dans son intégralité.

Mais, plus largement que la situation de la Fraternité Saint-Pie X à l’île Maurice, je voudrais mettre l’accent sur quelques affirmations de l’évêque de Port-Louis.

Par exemple, celui-ci affirme : « une messe en latin selon le rite de Pie V est dite régulièrement dans une église du diocèse pour les besoins des fidèles qui souhaitent suivre la messe selon ce rite. »

Or, qu’entend-il par « régulièrement » ? La réponse se trouve dans un paragraphe précédent : « je prends les devants et propose à ce groupe qu'une messe en latin selon le rite de Pie V soit célébrée régulièrement (une fois le mois) dans une église du diocèse par un prêtre du diocèse connaissant bien le latin en l'occurrence le Père Jean-Claude Alleaume. »

Une fois le mois, c’est en effet une régularité mensuelle. Mais ce n’est pas la régularité catholique en matière de messe et de précepte dominical. Au cas où l’évêque de Port-Louis l’aurait oublié, le catéchisme demande l’assistance à la messe chaque dimanche. La régularité de la messe est donc au minimum une fois par semaine et non par mois.

Mais Mgr Piat va plus loins. Il affirme ainsi :

« Dans une lettre aux évêques, accompagnant le document pontifical officiel (" Motu Proprio " du 07.07.07) permettant de célébrer la messe en latin selon le Missel de Pie V, tel qu'il existait en 1962 avant le Concile Vatican II, le Pape Benoît XVI dit explicitement que le Missel de Paul VI (publié après Concile Vatican II) reste " la forme ordinaire " ou normale de la liturgie Eucharistique. Le Missel dit de Pie V, en vigueur avant le Concile, est considéré comme la forme " extraordinaire " de la célébration liturgique. »

Si on le suit jusqu’au bout de son raisonnement, la messe de Paul VI est qualifiée de forme « normale » de la liturgie parce qu’elle est ordinaire (et très ordinaire effectivement…).

De ce fait, la liturgie traditionnelle étant qualifiée d’extraordinaire (et elle l’est à un point que ne soupçonne pas Mgr de Port-Louis), elle doit être considérée aussi comme « anormale » ?

Il ne le dit pas certes, mais tout son texte conduit à cette conclusion.

Certes il reprend là la terminologie utilisée par Benoît XVI dans la lettre aux évêques publiée en même temps que le Motu Proprio. On sait que cette lettre a été extirpée au Saint-Père par les évêques, notamment Français, afin d’amoindrir la portée du Motu Proprio. C’est un texte explicatif et non juridique. La loi est exprimée dans le Motu Proprio ; l’explication de la loi, obtenue sous presse, se trouve dans cette Lettre. Et, certes, le pape parle dans cette Lettre de forme normale.

Mais il dit autre chose que Mgr Piat évite soigneusement de citer :

« Quant à l’usage du Missel de 1962, comme Forma extraordinaria de la Liturgie de la Messe, je voudrais attirer l’attention sur le fait que ce Missel n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé. »

« Jamais jurdiquement abrogé ».

De ce fait, le devoir de l’autorité compétente, en l’occurrence dans un diocèse, l’évêque, est bien de rendre possible ce qui est demandé par la loi. Il ne s’agit pas d’une question de préférence, donc d’arbitraire. L’Église est aussi une société avec ses lois, son droit. Or ce droit, ces lois, il revient à l’évêque de les appliquer. Donc à permettre que le missel traditionnel qui « n’a jamais été juridiquement abrogé » soit célébré. De la même façon, tous les prêtres peuvent célébrer cette messe qui n’a jamais été juridiquement abrogée. En mettant à la disposition des fidèles, un rythme régulier respectueux du précepte dominical.

En ce qui concerne la Fraternité Saint-Pie X, la question est bien conditionnée par Vatican II. Mais dans quelle mesure un concile pastorale oblige-t-il ? On va trouver que je me répète beaucoup. Mais on trouvera des réponses intéressantes dans le livre de Mgr Gherardini. Ce n’est pas suffisant bien sûr puisque celui-ci n’est qu’un théologien et que c’est à l’autorité de trancher.

Avant d’entrer dans les détails des points litigieux de Vatican II, il conviendrait peut-être de discuter en quoi, pourquoi et comment il oblige.

Une fois arrêté ce point fondamental, on pourrait continuer à discuter tranquillement des points litigieux tout en permettant à la Fraternité Saint-Pie X d’exercer librement son apostolat.

En attendant, la messe que célèbre l'abbé Vernoy n'a jamais été juridiquement abrogée.

[Ennemond - leforumcatholique.org] Rome a parlé : la paroisse de Thiberville n'existe plus

SOURCE - Ennemond - leforumcatholique.org - 27 mars 2010

Vini Ganimara explique sur Osservatore Vaticano que le recours de l'abbé Michel a été rejeté. La paroisse de Thiberville n'existe plus. L'abbé Michel est désavoué. L'évêque d'Evreux, qui se félicitait du dynamisme que son prédécesseur Gaillot avait insufflé au diocèse, est adoubé et conforté.

Alors, dans ces conditions, que peut faire l'abbé Francis Michel ?

1. Refusant de laisser le père Vivien, le prêtre en baskets et polaire qui souhaitait promouvoir la "syndicalisation" pour un meilleur dialogue social, devenir le curé de ses ouailles, il constate qu'il y a état de nécessité sur ce petit territoire normand et il reste. Bien sûr, il risque de se faire déposséder de ses clochers par l'évêché. Mais il reste, pour les âmes qui ont besoin de lui, qui veulent se sanctifier, non se syndicaliser.

2. Il se rend compte qu'à Rome, l'état de la Curie est tel qu'on préfère promouvoir le modèle Vivien-Gaillot que celui qu'il souhaite défendre, qui est paradoxalement celui que promeut le pape et, tout compte fait, il rejoint la seule société qui pourra le maintenir envers et contre tout, en l'aidant de ses moyens de recours : la Fraternité Saint-Pie X.

3. Obéir, obéir et obéir. Il se soumet à l'autorité. Il laisse Mgr Nourrichard en maître installer le Père Vivien. Lui-même devient aumônier de prison à l'autre bout du département, persécuté par ses confrères qui l'aiment tant et toutes ses ouailles sont orphelines, refusant d'aller vers un curé qui n'a pas la même foi qu'eux. La FSSPX ouvre un prieuré sur le secteur. Les âmes gardent la Foi. Mais l'abbé Michel s'offre pour retraite un exil infernal.

Ah oui ? Il y a un appel possible ? Prions pour que Rome ouvre les yeux sur l'état de l'épiscopat français.

[Vini Ganimara - osservatore-vaticano.org] Un signe pastoral catastrophique obtenu de Rome: le déni de justice contre l’abbé Michel

SOURCE - Vini Ganimara - osservatore-vaticano.org - 27 mars 2010

Tout le monde connaît la célébrissime affaire de Thiberville, dans le diocèse d’Évreux. Ce diocès est l’un des plus sinistrés de France. Après Mgr Gaillot et Mgr David, le peu génial Mgr Nourrichard gère la faillite d’une terre jadis chrétienne, où les églises se ferment les unes après les autres, les catéchismes sont désertés, les vocations découragées, les finances asséchées.
 
Dans ce désert, un prêtre, l’abbé Francis Michel, maintient la plus vivante des paroisses, Thiberville. Il se trouve que ce curé, qui n’est pas issu du monde traditionaliste mais qui est profondément traditionnel, avait appliqué par anticipation le motu proprio Summorum Pontificum depuis de longues années. Chez lui sont célébrées des messes dans la forme dite aujourd’hui « extraordinaire » et des messes dans la forme « ordinaire », mais de manière conforme aux vœux de Benoît XVI et « tournées » vers le Seigneur.

Le résultat ? Thiberville et les 14 clochers que dessert l’abbé Michel formaient l’ensemble catholique le plus vivant et le plus missionnaire  du diocèse d’Évreux : église de Thiberville comble à toutes les messes, desserte « tournante » des autres églises, catéchismes, participation active des fidèles, foule d’enfants de chœur, confréries, toutes les églises magnifiquement restaurées, enterrements célébrés par le curé lui-même… Ces paroisses où la communion de tous les catholiques est vécue de manière exemplaire est un modèle d’application de la volonté du Pape.

C’est bien ce que « l’esprit du Concile », avec 40 ans de retard, ne pouvait supporter. A la fin du mois de décembre dernier, Mgr Nourrichard informa le curé… que sa paroisse était supprimée et jointe à un « ensemble paroissial ». Par le fait, la paroisse de Thiberville n’aurait plus de curé propre, lequel était « révoqué ».

On sait ce qui s’en suivit : le 3 janvier, l’évêque se rendit à Thiberville avec ses collaborateurs pour annoncer avec « douleur » sa décision sans appel. Mais il se heurta à la révolte de tout un canton, qui refusait la fin du catholicisme sur ce coin de terre normande. Une église archicomble, au premier rang de laquelle étaient présents le maire et conseiller général avec tout le conseil municipal, ont acclamé leur curé et empêché l’évêque d’annoncer qu’il supprimait la paroisse et le curé.

Un recours fut alors porté dans les délais prescrits, en deux temps, auprès de la congrégation pour le Clergé. Le dossier était accablant pour l’évêque. Il faut savoir qu’un tel recours est suspensif : les choses restent en l’état tant que la décision romaine n’intervient pas. Et dans des cas semblables, elle n’intervient généralement que très tardivement, lorsque les esprits sont apaisés.

Tout le monde sait par ailleurs que Rome voit d’un très mauvais œil ces regroupements paroissiaux indéfinissables juridiquement. C’est un problème qui préoccupe vivement les canonistes romains : les droits du curé ont été amenuisés par les évêques depuis le Concile. Le principe demeure certes celui de la traditionnelle inamovibilité du curé (que l’adage populaire traduisait : « Le curé est pape dans sa paroisse »). Mais les conférences des évêques de chaque pays ont reçu la faculté d’y déroger. C’est le cas en France : les curés sont désormais nommés « ad tempus », ce qui déséquilibre notablement la structure de la vie diocésaine traditionnelle : l’évêque postconciliaire français a de fait beaucoup plus de pouvoir sur ses curés par le jeu des nominations que n’avait l’évêque traditionnel. Par ailleurs, il arrive fréquemment que les évêques ne nomment plus de curés, mais seulement des administrateurs paroissiaux, ce qui rend ces prêtres plus dépendants encore de l’administration diocésaine.

On s’acheminait donc vers un long examen du dossier, au terme duquel, le calme étant revenu, et le bon sens montrant que la vie catholique continuait dans les paroisses de l’abbé Michel, la décision inique, juridiquement et désastreuse pastoralement, de l’évêque ne pouvait qu’être cassée.

Or c’est exactement le contraire qui vient d’arriver. Déposé en forme à la fin du mois de février, le recours a reçu une réponse moins d’un mois après : le 26 mars, l’abbé Michel a été informé… qu’il était débouté et que son recours est purement et simplement rejeté. La décision est signée du cardinal Hummes, préfet de la congrégation pour le Clergé, en personne : la paroisse de Thiberville n’existe plus et n’a donc plus de curé.

A Rome même, on est abasourdi. Mais tout le monde comprend que la pression de la conférence des évêques de France a été d’une force peu commune. Les instances françaises les plus éminentes en ont fait une question de principe. Elles l’ont emporté.

Du moins pour l’instant. Car la décision est bien entendu susceptible d’appel, et que d’autres moyens peuvent être utilisés. Des bruits courent déjà à ce sujet; je vous en dirai plus dès que possible...

Mais il reste que pour le bon peuple de Dieu, le signe négatif ainsi donné est catastrophique.

26 mars 2010

[Marie-Claude Boileau - Le Carrefour de Quebec] Fraternité St-Pierre: Retour de la messe en latin

SOURCE - Marie-Claude Boileau - Le Carrefour de Quebec - 26 mars 2010

Stadacona - Présent à Québec depuis trois ans, Guillaume Loddé de la Fraternité St-Pierre a réintroduit la messe en latin à l'église Saint-François-d'Assise, puis à l'église Saint-Zéphirin-de-Stadacona dont elle est propriétaire depuis le 1er janvier 2010. Le Carrefour s'est entretenu avec Guillaume Loddé, son recteur.

Qu'est-ce que la Fraternité St-Pierre?

C'est une communauté de prêtres, une fraternité sacerdotale créée en 1988 à la suite de la rupture de monseigneur Lefebvre avec le pape. Onze prêtres sont allés à Rome pour demander de poursuivre dans la tradition au sein de l'église. Depuis, nous avons 220 prêtres, dont la moyenne d'âge est de 35 ans, deux séminaires qui sont pleins. Nous sommes présents dans le monde entier, plus précisément dans les pays développés comme les États-Unis, le Canada et l'Europe.

Pourquoi être venu vous installer à Québec?

Ce sont mes supérieurs qui me l'ont demandé. Le cardinal (Marc) Ouellet nous a permis de nous installer en 2007 à la suite du motu proprio summorum ponctifium (NDRL : En 2007, le pape Benoit XV a autorisé l'utilisation de la lithurgie romaine antérieure à la réforme de 1970, soit le Missel romain du pape Jean XXIII).

Pourquoi avoir fait l'acquisition de l'église Saint-Zéphirin-de-Stadacona?

Nous étions accueillis par le curé à l'église Saint-François-d'Assise. Ça s'est bien passé, mais on voulait être chez nous. Nous avons décidé d'acheter notre église pour y emménager afin de pouvoir entre autres déterminer les horaires et bâtir pour l'avenir.

Êtes-vous indépendants du diocèse?

Non. On est sous la responsabilité directe du diocèse. Le cardinal nous a accueillis avec notre particularité. Il tient à ce qu'on la conserve au sein de son diocèse. J'ai un supérieur général qui me dirige plus directement, mais on reste soumis aux décisions de l'évêque.

Vous offrez des messes tridentines, qu'est-ce c'est?

L'aspect extérieur le plus frappant, c'est la messe en latin, mais ce n'est pas l'essentiel. Messe tridentine veut dire qu'elle a été codifiée au Conseil de Trente au XVIe siècle. Sa particularité est qu'elle est orientée face à Dieu. C'est de donner la communion sur la langue, d'avoir conservé les traditions liturgiques et disciplinaires de l'église dont le latin fait parti.

Beaucoup de gens y participent?

Oui. Si on a pu acheter une église, c'est qu'il y a une demande. Nous avons environ 150 fidèles : des familles, des jeunes, etc. Les messes ont lieu tous les jours et les horaires varient afin de permettre à tous d'y assister. La majorité provient de l'extérieur de la paroisse. Nous avons une famille qui vient de Drummondville.

Avez-vous choisi l'église Stadacona?

On nous l'a proposée et après réflexion avec mes supérieurs, on s'est dit que ça correspondait à notre profil. Avec le curé paroissial, on a fait une demande à l'archevêché. Il était content de voir qu'une église pouvait être conservée pour le culte à long terme.

Avez-vous des projets?

Notre objectif est de la faire vivre. On veut la rénover et l'entretenir. Le toit fuit, alors refaire la toiture sera une des premières rénovations à faire d'ici un an ou deux quand les fonds seront rassemblés et disponibles. On souhaite également refaire toutes les boiseries des fenêtres.

Saviez-vous que...
Il existe 22 rites différents pour dire la messe dans la religion catholique

[Diocèse de Bayonne] A propos d’une petite phrase - Communiqué de Mgr Marc Aillet du 26 mars 2010

SOURCE - Diocèse de Bayonne - Mgr Mac Aillet - 26 mars 2010

Une petite phrase, rapportée par le quotidien La Croix du 15 mars et que j’ai prononcée à Rome au cours d’un Congrès théologique organisé par le Saint-Siège, a jeté le trouble. Et pour cause, puisque cette phrase, tirée de son contexte, a été tronquée, laissant croire à certains que j’avais mis la « blessure » de la liturgie sur le compte du Concile Vatican II. La Croix n’a par ailleurs jamais fait écho à ce Congrès officiel qui a rassemblé plus de 700 participants, dont 50 évêques et 550 prêtres du monde entier.

Qu’on me permette d’abord de revenir sur le contexte. En juillet 2009, Mgr Mauro Piacenza, Secrétaire de la Congrégation pour le Clergé m’invitait personnellement à participer au Colloque théologique « Fidélité du Christ – Fidélité du prêtre » organisé par ladite Congrégation les 11 et 12 mars 2010 dans le cadre de l’année sacerdotale. Il me commandait une communication sur le thème de « La liturgia ferita », que l’on doit traduire littéralement par « La liturgie blessée » ; cette intervention devait prolonger une Conférence donnée par le Cardinal Canisares, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, sur la liturgie comme lieu d’expression privilégiée de l’identité du prêtre. J’acceptais volontiers tout en lui demandant de me préciser le thème : il s’agissait donc de dire comment la manière de célébrer pouvait blesser la sainte liturgie. Mon exposé a donc consisté à montrer comment le manque de fidélité aux prescriptions liturgiques et l’insistance excessive sur la participation extérieure au détriment de la participation intérieure au Mystère célébré pouvaient avoir blessé la liturgie dans le contexte de la mise en œuvre de la Réforme liturgique. A aucun moment , il ne s’agissait de mettre en cause la Réforme demandée par le Concile, comme le blog Info-Catho l’a affirmé de manière erronée et péremptoire, ni de procéder à aucune généralisation. Il ferait beau voir d’ailleurs que le Saint-Siège invite un évêque à un colloque officiel pour parler de liturgie en mettant le Concile en accusation ! Je vis moi-même de la Réforme liturgique depuis mon enfance et ai toujours eu à cœur de manifester la beauté et la valeur du Missel de 1970 depuis mon ordination sacerdotale en 1982.

La phrase que j’ai effectivement prononcée est la suivante : « Sans nier les fruits authentiques de la réforme liturgique, on peut dire cependant que la liturgie a été blessée par ce que Jean Paul II a appelé des ‘manières de faire inacceptables’ (Ecclesia de Eucharistia n. 10) et que Benoît XVI a dénoncé comme des ‘déformations à la limite du supportable’ (Lettre aux évêques accompagnant le motu proprio Summorum Pontificum). C’est aussi l’identité de l’Eglise et du prêtre qui a été ainsi blessée » (en gras : le passage omis par La Croix). En bonne exégèse, on voit bien que les blessures ne viennent pas de la réforme liturgique mais des manières de célébrer que Jean Paul II a souvent caractérisées comme inacceptables ! Le Pape Benoît XVI ne répète-t-il pas à l’envi que l’ars celebrandi est la meilleure manière de faire de la liturgie « la source et le sommet de la vie de l’Eglise », comme l’affirme le Concile Vatican II ? On pourra utilement se référer au texte intégral de mon intervention, actuellement en ligne sur le site du diocèse.

+ Mgr Marc Aillet
Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron
26 mars 2010.

Communication de Mgr Aillet - Convegno Teologico International (PDF - 82.8 ko)

[summorum-pontificum.fr] Le rituel traditionnel revient pour les ordinations

SOURCE - summorum-pontificum.fr - 26 mars 2010
La Lettre de Paix liturgique dans sa version italienne a publié un entretien avec le père Alessandro M. Apollonio, recteur du séminaire des Franciscains de l’Immaculée, branche franciscaine qui connaît un important développement et qui a retrouvé la liturgie traditionnelle. Les Franciscains de l’Immaculée sont aussi les éditeurs du livre de Mgr Gherardini sur Le concile Vatican II, un débat à ouvrir.

Le Père Alessandro M. Apollonio explique notamment dans cet entretien que la vocation d’un séminaire est de donner des prêtres. Hier 25 mars, à Florence, en la fête de l’Annonciation, huit franciscains de l’Immaculée ont été ordonnés prêtres selon le rituel traditionnel. C’est la deuxième fois que cette congrégation utilise ce rituel. Alors que l’année dernière, c’est Monseigneur Burke qui avait conféré le sacrement de l’Ordre, cette année, c’est le cardinal Rodé, préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée, qui a conféré les saints ordres.

Pourquoi les Franciscains de l’Immaculée utilisent désormais ce rituel ? Tout simplement, parce que la forme extraordinaire est la forme liturgique la plus proche de la spiritualité des Franciscains de l’Immaculée et que dans ses dimensions sacrificatoires et mystiques, la liturgie traditionnelle répond vraiment à cette spiritualité.

25 mars 2010

[summorum-pontificum.fr] Hans Küng contre la "messe médiévale"

SOURCE - summorum-pontificum.fr - 25 mars 2010

Alors que le Pape Benoît XVI est attaqué de toutes parts au sujet des scandales des prêtres pédophiles, Hans Küng, le théologien hérétique, y va de son petit couplet. Et ce d’autant plus facilement qu’il a les faveurs des médias bien décidés à en découdre avec l’institution ecclésiale et avec la papauté.

Avec Hans Küng, aussi vieux que les hérésies qu’il professe – ce qui n’est pas peu dire –, les médias ont donc un sujet de choix, une « première pièce » comme on dit en boucherie. Bien loin d’être aussi précis qu’un artisan, le boucher Küng y va à grand coup, bavant de dépit contre une papauté qui ne veut pas abdiquer complètement devant les droits de l’homme.

Contre Benoît XVI, Küng n’a aucun arguement. Il ne professe pas ; il profère. Des insultes et une bouillie d’affirmations gratuites.

Le prétexte, c’est, bien sûr, le scandale des prêtres accusés de crimes sexuelles que les progressistes à la mode küngnienne feignent de découvrir maintenant en se montrant scandalisés devant ce qui n’est, au fond, que le résultat de leurs idées en matière de libération des mœurs et de christianisme ouvert sur toutes les expériences nécessaires à l’épanouissement de l’Homme…

Mais, dans l’entretien qu’il vient d’accorder au Point (25 mars 2010, pp. 102-103) Küng ne cache pas que c’est au fond autre chose qui le répugne dans le pontificat actuel.

Le sujet de son agacement ?

Tout simplement l’acte de justice envers la messe traditionnelle. Cela la dictature libérale et progressiste ne peut l’accepter :

« Beaucoup de catholiques ont été choqués par son décret médiéval sur la messe en latin et par l’accueil que le Vatican a réservé aux évêques schismatiques. Comment peut-on accepter que le pape aille contre Vatican II ? »

Et comment peut-on accepter que Hans Küng dise des c…….. ?

Théologien et professeur, le boucher Küng devrait par habitude professionnelle – on pourrait dire habitus, mais il s’agit d’une vertu – savoir distinguer et employer le vocabulaire adéquat. Choisir les mots qui convient, avec précision, c’est ce que l’on demande à un élève de sixième.

D’un côté, on reproche à la messe traditionnelle d’être « tridentine », de l’autre Küng le boucher des mots et des concepts parle de « décret médiéval ».

D’un côté, on affirme que la messe de Paul VI peut aussi se dire en latin même si elle a été pensée en vernaculaire ; de l’autre, le spécialiste auto-proclamé de Vatican II parle de la messe de saint Pie V comme de la « messe en latin ».

D’un côté, on réaffirme Vatican II ; de l’autre le boucher Küng découpe le concile en morceau au point d’oublier que Sacrosanctum Concilium préserve normalement la messe en latin, le chant grégorien, les rites existants et que s’il a débouché sur un nouveau rite, c’est plutôt celui de 1965 ?

En fait, le boucher Küng veut jouer au docteur alors qu’il est le malade. Ses obsessions lui ont bousculé l’esprit.

24 mars 2010

[summorum-pontificum.fr] Une nouvelle messe dans le diocèse de Nantes

SOURCE - summorum-pontificum.fr - 24 mars 2010
Grâce au Forum catholique, nous apprenons qu'une messe selon la forme extraordinaire sera célébrée en l'église de Mouais dans le diocèse de Nantes. C'est une bonne nouvelle.

On pourra, bien sûr, regretter que cette messe ne soit célébrée que les deuxièmes et quatrièmes dimanches, comme si le précepte dominical, ne tenait pas les autres dimanches ou comme si la messe selon la forme traditionnelle n'était qu'une messe au rabais.

Pourtant, il faut vraiment se réjouir d'une telle décision. Il faut parfois avancer doucement et avec prudence dans le domaine des actions humaines.

La crise liturgique est née d'une révolution profonde. Le propre d'une révolution est de détruire vite. Si l'on me permet l'utilisation de ce langage politique, forcément inadéquat dès qu'il s'agit de l'Église, une contrerévolution ne peut que reconstruire lentement, mais profondément et durablement. Il ne s'agit pas de la victoire d'un parti contre un autre, mais de la libre célébration de la messe. Le mouvement se prouve en marchant. La messe revient. Lentement, mais sûrement.

Voici en attendant l’annonce du vicaire général :
« Les deux curés de la zone pastorale de Châteaubriant, P. Arnaud de Guibert et P. Hubert Vallet, ont accueilli la demande, faite par un groupe de paroissiens, de pouvoir célébrer régulièrement la messe selon « la forme extraordinaire du rite romain », conformément aux dispositions du motu proprio de Benoît XVI de juillet 2007. Sous le gouvernement de notre évêque, Mgr Jean-Paul James, ils ont proposé que cette célébration ait lieu les deuxièmes et quatrièmes dimanches de chaque mois dans l’église de Mouais, à 10h30 ; elle sera présidée par le P. Miguel Ángel Jiménez Torres, prêtre du diocèse de Nantes. Cette disposition est prise à l’essai, pour une période allant du dimanche 11 avril au dimanche 14 novembre. Je me réjouis que cette décision ait été mûrie dans un esprit pastoral de paix et de justice, et j’espère de tout cœur qu’elle portera tous les fruits d’unité attendus par notre évêque. Je la confie à la prière de chacun ; quelle fasse grandir notre amour de l’Eglise!

A Nantes, le 20 mars 2010

P. Denis Moutel,
vicaire général du diocèse de Nantes »

23 mars 2010

[MJCF - communiqué] "Le Mouvement de la Jeunesse Catholique de France est intervenu publiquement..."

SOURCE - MJCF - 23 mars 2010

Paris, le 23 mars 2010

COMMUNIQUE DU MJCF - Mouvement de la Jeunesse Catholique de France

Le Mouvement de la Jeunesse Catholique de France est intervenu publiquement le dimanche 21 mars 2010 au cours de la Conférence de Carême dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, pour protester contre l’invitation faite par son Eminence le Cardinal Vingt-Trois au Rabbin Rivon Krygier de prêcher à des fidèles catholiques dans un des hauts lieux de la foi chrétienne.

Le Cardinal Vingt-Trois demande à un ministre d’une religion qui nie la divinité de Jésus-Christ, de venir instruire des chrétiens sur le sens des fêtes de Pâques, leurs devoirs religieux ou leur foi en Dieu. Cela constitue un prodigieux mépris de 2000 ans d’Eglise et de toute la révélation de Jésus-Christ, Fils de Dieu et seul Sauveur !

Cette attitude d’un prince de l’Eglise et archevêque du premier diocèse de France, est un scandale contre Jésus-Christ mort sur la Croix pour sauver nos âmes. Elle est méprisante pour les non-chrétiens à qui nous devons annoncer l’Evangile. Enfin, elle est incompréhensible pour nous autres fidèles qui demandons le pain de la Vérité pour nos âmes.

Ce geste constitue une douloureuse illustration du retournement opéré par le Concile Vatican II, véritable révolution dans l’Eglise.

Nous ne pouvions faire autrement que de témoigner ainsi notre stupeur en offrant notre prière et nos cantiques à la Vierge Marie, Mère de Dieu, et en professant publiquement notre Foi Catholique.

Par un tract distribué aux différents intervenants et au public, nous avons voulu rappeler les Vérités que l’Eglise, à la suite des Apôtres, a toujours enseignées et qui sont aujourd’hui contredites par nos pasteurs, trop soucieux qu’ils sont de plaire à ceux qui refusent Notre Seigneur Jésus-Christ.

Nous espérons ainsi faire réfléchir nos évêques sur leurs responsabilités à l’égard du Christ, de leurs paroissiens et de tous les hommes.

Fabien Fouchet
Président de MJCF

[APIC] Rome: Rencontre entre l’Eglise catholique et les Lefebvristes - 3ème session de discussion

SOURCE - Apic - 23 mars 2010

Rome, 23 mars 2010 (Apic) La commission de dialogue doctrinal entre l’Eglise catholique et les Lefebvristes s’est réunie à huis clos le 22 mars. Après les rencontres du 26 octobre 2009 et du 18 janvier 2010, c’est la 3e fois que se réunissait cette commission. (apic/imedia/pr)

[Abbé Bernard de Lacoste, fsspx] La raison d'être de nos écoles

SOURCE - Abbé Bernard de Lacoste, fsspx - mars 2010
Chers fidèles

Le sort de l’Eglise et de l’Etat dépend entièrement de la situation et de l’enseignement des écoles.

Cette parole prononcée par le pape Benoît XV en 1919 vaut encore plus aujourd’hui. Le sort de l’Eglise et de l’Etat dépend entièrement de la situation et de l’enseignement des écoles.

On le comprend facilement : l’avenir de l’Eglise et de notre pays dépend de l’état de la jeunesse, et l’état de la jeunesse dépend de l’éducation qu’on lui donne. Cette éducation revient d’abord aux parents, et l’école va compléter cette éducation en donnant aux enfants ce que les parents ne peuvent pas donner. Si cette école n’est pas en totale harmonie avec la foi catholique de la famille, l’éducation risque d’être bancale et incohérente. Les ennemis de l’Eglise l’ont parfaitement compris. De toutes leurs forces, ils ont arraché et arrachent encore aujourd’hui les enfants de leur mère la sainte Eglise. Dès leur plus jeune âge, les petits enfants doivent boire la doctrine républicaine et apprendre à vivre comme si Dieu n’existait pas.

En 1881, l’enseignement du catéchisme est supprimé dans les écoles maternelles publiques.

En 1882, l’enseignement du catéchisme est supprimé dans toutes les écoles publiques.

En 1886, les congrégations religieuses enseignantes sont exclues de l’enseignement public.

Entre 1901 et 1904, des dizaines de milliers d’écoles catholiques sont fermées.

Nos ennemis sont intelligents. Ils savent très bien que pour détruire une société catholique, il faut s’attaquer d’abord à la jeunesse.

Voilà pourquoi l’Eglise a toujours veillé avec soin aux écoles catholiques. Voilà pourquoi les souverains pontifes ont toujours interdit aux parents chrétiens d’inscrire leurs enfants dans une école neutre. Et lorsque nous parlons d’école neutre, nous parlons aussi de ces écoles qui se disent catholiques mais qui ont signé un contrat avec l’Etat et qui sont, de ce fait, soumises aux directives et aux programmes scolaires scandaleux de l’Education nationale. Pour qu’un collège puisse être qualifié de catholique, il ne suffit pas qu’on y enseigne une heure de catéchèse moderniste chaque semaine ou qu’on y récolte des fonds pour les victimes d’Haïti ou le ccfd. Il faut que l’esprit de Jésus-Christ règne partout : dans le corps professoral, dans les programmes scolaires, dans les élèves et dans toutes les activités de l’établissement. On est obligé de  constater qu’aucune école sous-contrat, aussi réputée soit-elle, ne remplit ses conditions. Les cours de sciences apprennent aux enfants que notre monde est de résultat de forces aveugles dont Dieu est totalement absent. Le corps humain est décrit comme un objet de plaisir dont il faut apprendre à se servir pour jouir au maximum sans attraper de maladies graves. Les cours d’histoire sont tronqués pour que l’enfant soit coupé de ses racines chrétiennes, mais relié profondément à ses origines républicaines laïques. Les programmes de littérature, de latin et de grec sélectionnent des œuvres perverses pour salir les âmes le plus tôt possible. Quant au cours de philosophie, il sert à convaincre les adolescents que la vérité dépend de chacun et que les dogmes chrétiens sont incompatibles avec la raison.

Charles de Foucauld a perdu la foi alors qu’il était lycéen. Il a perdu la foi parce que ses professeurs ne lui ont pas donné la réponse chrétienne aux graves questions qu’il se posait, et que tout jeune de 17 ans se pose. Quelques années plus tard, une fois converti, il écrira à son beau-frère :

« Il faut étudier la vraie philosophie, non en vue des seuls examens, mais pour le bien de son âme. Si j’avais fait une vraie philosophie, je n’aurais pas connu le doute. Je regardais comme insolubles des difficultés résolues depuis des siècles par les philosophes chrétiens, mais jamais personne ne m’avait appris qu’elles étaient résolues. Je vous en supplie, poursuivait le Père de Foucauld à son beau-frère, n’envoyez jamais vos enfants dans les lycées du gouvernement. Si les f.m. y tiennent tant, ce n’est pas sans raison. J’y ai perdu la foi, bien que j’eusse été très pieusement élevé."

Au-delà des programmes scolaires, il faut aussi considérer la moralité des élèves de l’établissement. L’adolescence est l’âge du développement des passions. Si un garçon de 16 ans est placé au milieu de camarades qui passent des heures chaque semaine devant la télévision ou sur internet, il sera nécessairement contaminé par l’immoralité de ses camarades.

Des parents chrétiens, soucieux de l’âme de leurs enfants, ont-ils le droit de placer leur fils dans un milieu tel que la conservation de la vertu relève de l’exploit ? Il est vrai que certains s’en sortent apparemment indemnes, mais c’est la minorité, et leurs parents ignorent les blessures cachées, souvent mortelles, que l’âme de l’adolescent a reçues dans cette école.

Un jour, un pilote de ligne, complètement ivre, proposa d’emmener deux enfants faire un tour en avion. Les parents s’y opposèrent énergiquement, voyant bien le danger mortel. Aimant leurs enfants, ils ne voulaient pas les exposer à un tel péril.

Pourquoi les parents seraient-ils moins vigilants quand il s’agit, non pas du corps, mais de l’âme immortelle de leurs enfants ? La responsabilité d’un père de famille, la responsabilité d’une mère de famille, sont très importantes devant Dieu. Ils doivent prendre tous les moyens pour conduire leurs enfants le plus sûrement au ciel.

Objection : je ne veux pas que ma fille ou mon fils vive dans une bulle. Il faut qu’il connaisse le monde et ses dangers pour mieux résister.

Nous répondons que nos écoles sont loin d’être des bulles. L’esprit du monde, hélas, est partout. Et notre mission ne consiste pas tant à les préserver et à les protéger qu’à les armer contre nos différents ennemis : la concupiscence, les erreurs doctrinales, etc. Avant d’entrer dans l’arène, un gladiateur suit un entraînement intensif, sinon il est sûr d’être vaincu dès le 1er assaut. Nos écoles ont pour but d’éclairer les intelligences et de fortifier les volontés pour qu’après leur bac, les jeunes soient suffisamment armés pour vaincre.

On entend parfois une autre objection : Mon enfant n’est pas dans une école de la tradition, mais il va au catéchisme à Saintt-Nicolas, et le soir, en famille, nous rectifions les erreurs qu’il a entendues à l’école.

Nous répondons que c’est très bien d’aller au KT à St-Nicolas, que c’est très bien de discuter en famille, mais est-ce que quelques demi-heures par semaine peuvent contrebalancer 32 h de mauvais enseignement ? Est-ce que quelques demi-heures par semaine peuvent guérir de profondes blessures morales ? C’est une illusion. Et il vaut mieux empêcher les blessures que passer de longs moments à guérir les plaies.

Il me reste à répondre à une autre objection, celle qui consiste à dire : je tiens à ce que mon fils fasse d’excellentes études supérieures parce qu’il est très doué. Je tiens donc à ce qu’il ait un excellent dossier. Pour cela, il faut qu’il soit dans un prestigieux lycée parisien, et non dans un obscur lycée hors-contrat.

Nous répondons que l’école Saint-Bernard, comme les autres écoles de la tradition, ne font pas l’objet d’une discrimination spéciale. Au contraire, nos écoles sont maintenant réputées pour leur sérieux, et la solide formation reçue par nos élèves est un atout pour eux. Combien d’anciens élèves, détenteurs aujourd’hui d’excellents diplômes, sont venus nous remercier de la supériorité que leur a donnée l’école sur les autres étudiants !

Un mot maintenant sur les écoles hors-contrat de la mouvance ralliée, ou Ecclesia Dei. Ces écoles sont certainement plus sérieuses que les écoles sous-contrat. Cependant, la formation doctrinale y est gravement déficiente. La crise de l’Eglise n’est pas superficielle, et il est indispensable que les jeunes connaissent bien les raisons de notre combat. Il ne suffit pas de préférer la messe de Saint Pie V à la nouvelle messe et de connaître son catéchisme rouge. Etre catholique, c’est aimer la vérité mais aussi détester l’erreur et la combattre avec force. Lorsque quelqu’un n’est pas rempli de haine pour l’erreur, c’est le signe que son amour pour la vérité est un amour de surface. Dans la Fraternité Saint-Pie X, nous sommes attachés de toutes nos forces à l’enseignement traditionnel de l’Eglise, et c’est pour cela que nous sommes radicalement opposés (et nous n’avons pas peur de le dire) à la nouvelle messe, à l’œcuménisme, à la liberté religieuse et aux autres graves erreurs qui sont répandues même parmi les plus hautes autorités de l’Eglise. Les armes intellectuelles pour mener ce combat, elles sont fournies, chez les garçons, par les écoles de la FSSPX, et chez les filles, par les dominicaines de Fanjeaux et de Brignoles.

Vous me direz peut-être, chers parents, que cela vous obligera à mettre vos filles en pension, peut-être aussi vos garçons, si vous habitez trop loin de Courbevoie. Vous ajouterez que ces écoles sont chères. C’est vrai, une éducation cohérente exige souvent de nombreux sacrifices, mais le pape saint Pie X notait : « L’âme d’un enfant est si précieuse qu’elle mérite qu’on fasse pour elle tous les sacrifices ».

Je terminerai, chers fidèles, en faisant appel à votre générosité. Nos écoles sont totalement libres, elles ne sont pas soumises au contrôle de l’Etat. En contrepartie, nous ne recevons aucune subvention, et les scolarités payées par les parents ne suffisent pas du tout à faire face à toutes les charges. Voilà pourquoi nous faisons la quête. D’avance, au nom de tous les enfants qui bénéficieront de vos dons, je vous remercie de votre générosité.

Je vous invite aussi à  prier pour nos écoles. Le droit canon dit que c’est un devoir pour tout catholique de soutenir, d’une façon ou d’une autre, les écoles catholiques. C’est principalement d’elles que sortent les vocations sacerdotales et religieuses ainsi que les époux chrétiens.

Voici ce que disait Mgr Lefebvre aux amis et bienfaiteurs d’Ecône, en 1991, quelques jours avant sa mort :

« Heureusement, vous avez eu le courage de constituer des écoles, ce qui est indispensable, car vous savez vous-mêmes combien les écoles sont devenues des centres de corruption, même dans les écoles chrétiennes, qui sont obligées de faire l’éducation sexuelle par exemple. L’éducation sexuelle, c’est l’éducation au péché. On met ces pauvres enfants devant des choses horribles, que l’on n’aurait même pas osé regarder, adultes, autrefois. Grâce à Dieu, vous avez fait des efforts pour garder vos écoles, et je vous encourage beaucoup à continuer. Je sais, poursuivait Mgr Lefebvre, je sais que c’est un problème difficile, même au point de vue financier. Mais je pense que c’est l’avenir de nos familles qui est en cause, par le développement de vos écoles. Elles sont un peu la prunelle de nos yeux, parce que c’est là que nos enfants se forment bien et gardent la foi qu’ils ont reçue dans leur famille.

Que la sainte Vierge Marie, mère de tous les éducateurs, protège nos écoles.

Abbé Bernard de Lacoste, Directeur

22 mars 2010

[DALE] La Police pour seule réponse aux demandes d'application du Motu Proprio à Paris !

SOURCE - DALE - 22 mars 2010
Communiqué du Droit A la Liturgie Extraordinaire (DALE)

La Police pour seule réponse aux demandes d'application du Motu Proprio à Paris !

Le 13 mars dernier, le DALE a organisé un temps de prière à Notre Dame de Grâce de Passy (Paris 16), pour réparer et protester contre l'absence de réponse aux demandes d'application du Motu Proprio dans cette paroisse.

Pour le curé, le père Antoine Louis de Laigue, les demandeurs (dont il ne conteste pas l'existence) ne sont pas les bienvenus et n'ont qu'à aller dans la paroisse voisine de Sainte Jeanne de Chantal(*) plus généreuse en la matière (messe traditionnelle à... 12 h 15).

Dans la droite ligne de la pastorale du Cardinal Vingt Trois, sa réponse à notre présence pacifique et priante du 13 mars a été le recours à la police ! Magnifique exemple de dialogue et de charité que nous donne à méditer ce curé à quelques semaines de Pâques ! Belle illustration des intentions réelles de ces chantres du dialogue, de l'ouverture et de la tolérance !

Le Motu Proprio de Benoît XVI fait de la paroisse le cadre normal de la célébration de la messe traditionnelle et des fidèles désireux de bénéficier de cette liturgie, des paroissiens normaux dont le curé doit « accueillir volontiers la demande » (article 5 du MP).

Nous n'acceptons pas un tel traitement autoritaire et peu respectueux des laïcs !

Nous n'acceptons pas que des curés, plus soucieux de conserver leurs privilèges et leur confort bourgeois que de concourir à la paix dans l'Eglise, continuent de mépriser à ce point la demande qui gronde.

C'est pourquoi, le DALE continuera d'organiser, chaque mois, une nouvelle soirée de prière dans une église de région parisienne pour réparer cette injure et manifester aux yeux de tous le ras-le bol des fidèles du rang !

Prochain rendez-vous : 10 avril 2010.

Lien pour visualiser la video du 13/03/2010 : http://www.youtube.com/watch?v=dVC6S6T7vvI

Semper fidelis !

Pour le DALE
Blandine et Bruno Dejouy
Mobile : 06.48.23.54.83
http://www.d-a-l-e.fr

[Luc Terras - Golias] Notre-Dame de Paris: La haine des jeunes cathos intégristes contre un Rabbin

SOURCE - Luc Terras - Golias - 22 mars 2010
Des jeunes catholiques intégristes (issus des mouvements Civitas, le MJCF et les Jeunes de Saint-Nicolas) ont empêché la conférence de Carême du rabbin Krygier de se tenir dans la nef de la cathédrale. Un quarteron de perturbateurs traditionalistes est en effet intervenu avant même que le Rabbin ne puisse prendre la parole dimanche 21 mars à Notre-Dame de Paris.

Alors que le cardinal André Vingt-Trois venait de terminer son mot d’introduction et que le rabbin Krygier s’approchait tout juste du micro pour commencer son intervention, un homme s’est levé proposant à l’assemblée la récitation d’un chapelet «  en réparation pour l’outrage ». En effet, pour la première fois c’est un rabbin qui intervenait dans ce cadre.

Interrompu quelques minutes, la retransmission de la conférence à ensuite repris, le rabbin Krygier, aux côtés du cardinal Vingt-Trois, s’exprimant depuis la sacristie de Notre-Dame tandis que les fidèles récitant leur chapelet étaient invités à sortir par le service de sécurité de la cathédrale. Après s’être fait opposés une belle résistance de la part de « vieux » fidèles « conciliaires » qui n’ont pas manqué de leur dire ce que « catholique » signifiait. Bravo à eux !

On le sait, depuis plusieurs semaines, les responsables intégristes menaient une campagne contre le cardinal Vingt-Trois, devenu l’une de leurs bêtes noires, et les conférences de Carême de Carême de Notre-Dame de Paris, organisée sur le thème « Vatican II, boussole pour notre temps ». Un sujet qui ne doit guère leur plaire. Quant à l’abbé Régis de Cacqueray, supérieur du district de France de la Fraternité Saint-Pie-X, il n’hésitait pas à dénoncer en termes virulents cette intervention du Rabbin en laquelle il voyait un « scandale ». Sur certains forums, d’aucuns allaient même plus loin, parlant « d’abomination de la désolation » ou de « sacrilège ». Voilà à qui aboutit le processus de réintégration des catholiques intégristes voulue par le pape Benoît XVI. Certains aujourd’hui se sentent fondés et légitimés à cracher leur venin sur des hommes de bonne volonté qui viennent dialoguer « interreligieusement ». Une hérésie pour l’extrême-droite catholique. Merci Benoît XVI d’aider à recycler ce type d’énergumènes qui n’ont rien à voir avec l’Evangile et l’Eglise de Jésus-Christ.