Aletheia n°2 - 15 août 2000
I. Revue de presse sur le troisième secret de Fatima
La troisième partie du secret n’était pas encore révélée - seule l’annonce de sa prochaine révélation avait été faite par le cardinal Sodano, le 13 mai, à Fatima - que le dominicain Cardonnel, dans le Monde (3 juin 2000) la contestait. Sur quatre colonnes, son article dénonçait “le faux troisième secret de Fatima” : “Il m’est intolérable d’entendre que la sainte Mère de dieu ait pu détourner les balles faites pour tuer le pape alors qu’elle n’aurait pas lever le petit doigt pour arrêter l’extermination de millions de juifs et la traite ignoble de millions de noirs”.
Le “silence” de la Vierge Marie, à Fatima, sur la Shoah devient, ainsi, un critère nouveau pour juger de la réalité de l’apparition... Avant l’article, emporté et haineux, du père Cardonnel, un théologien laïc, Enzo Bianchi, avait, dans le quotidien italien La Repubblica, employait un argument similaire : “Un Dieu qui pense révéler en 1917 que les chrétiens seront persécutés et qui ne parle pas de la Shoah et des six millions de juifs n’est pas un Dieu crédible.”
Jean Madiran qui, dans Présent (17 mai 2000), rapportait ce dernier jugement, commentait : “Une question de cette sorte n’est pas inattendue par le temps qu’il fait, et elle va poser un problème à la congrégation romaine chargée de commenter officiellement le 3e secret.”
De fait, dans le “commentaire théologique” que le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a donné, le 26 juin, de la troisième partie du secret , il n’emploie pas le mot “Shoah”mais il y fait implicitement référence quand il écrit :
“On peut trouver représentée dans ces images l’histoire d’un siècle entier. De même que les lieux de la terre sont synthétiquement représentés par les deux images de la montagne et de la ville, et sont orientés vers la croix, de même aussi les temps sont présentés de manière condensée : dans la vision, nous pouvons reconnaître le siècle écoulé comme le siècle des martyrs, comme le siècle des souffrances et des persécutions de l’Eglise, comme le siècle des guerres mondiales et de beaucoup de guerres locales, qui en ont rempli toute la seconde moitié et qui ont fait faire l’expérience de nouvelles formes de cruauté”1 . L’allusion au génocide est transparente.
Le texte publié est-il complet ?
Le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls, avait averti, dès le 21 mai : “La publication de la prophétie ne comportera aucun soutien papal au traditionalisme anti-oecuménique, qui s’était abusivement emparé de certains aspects du message de Fatima...” De fait, l’interprétation donnée par le cardinal Ratzinger contredit complètement l’hypothèse communément admise d’un troisième secret se référant à la crise de l’Eglise et à la perte de la foi dans plusieurs pays. Les deux études les plus approfondies sur le sujet sont celles du père Joaquin Maria Alonso, La vérité sur le secret de Fatima (Téqui, 1979, 107 pages), traduction d’un ouvrage paru en 1976, et, à sa suite, celle de frère Michel de la Sainte Trinité, Toute la vérité sur Fatima, t. III “Le troisième secret” ( Maison Saint-Joseph, 10260 Saint-Parres-lès-Vaudes, 1985, 594 pages). Le cardinal Ratzinger lui-même, dans diverses déclarations sur Fatima, semblait avoir été convaincu par cette thèse d’une troisième partie du secret portant sur la crise de l’Eglise . D’où l’étonnement ou la déception voire la colère de certains commentateurs.
Déjà, après la déclaration du cardinal Sodano à Fatima, le 13 mai, l’abbé de Tanoüarn, avait donné comme titre à son éditorial dans Pacte (numéro de mai 2000, 23 rue des Bernardins, 75005 Paris) : “Fatima, la désinformation”. Après la publication du troisième secret et du commentaire officiel, l’abbé Laguérie, dans le bulletin de son prieuré, Mascaret (n° 221, juillet-août 2000, 19 avenue de Gaulle, 33520 Bruges) a titré : “Fatima : le brigandage” ; l’abbé Delestre, dans une longue étude paru dans le Bulletin Saint Jean Eudes (n° 56, juin-juillet 2000, 1 rue des Prébendes, 14210 Gavrus) parle de “révélation tronquée” et frère Bruno de Jésus , dans la Contre-Réforme catholique au XXe siècle (n° 369, août 2000, Maison Saint-Joseph, 10260 Saint-Parres-lès-Vaudes) parle de”formidable imposture” tandis que Mgr Williamson, un des évêques de la Fraternité Saint-Pie X, dans sa lettre mensuelle (numéro de juillet 2000, Saint Thomas Aquinas Seminary, Road 1 - Box 97 A-1, Winona - Minnesota 55987, USA) estime que le texte révélé le 26 juin n’est pas l’ ”authentique secret”.
Ces contestations se font à des niveaux différents. Il y a ceux qui tiennent le texte publié pour authentique et complet mais qui estiment que l’interprétation officielle donnée est entièrement erronée (l’abbé de Nantes et la C.R.C.). D’autres, en revanche, estiment que l’interprétation donnée par le Vatican non seulement est fausse mais qu’en outre, à dessein, tout n’a pas révélé du troisième secret. C’est ce que l’abbé Laguérie appelle “le brigandage” : “nous n’avons que la vision précédant le 3ème secret et non pas le 3ème secret, et tout - absolument tout - a été orchestré pour nous faire croire le contraire et mettre un point final au terrible message de Fatima.”
Cette position est également celle de l’abbé Delestre, l’auteur de l’étude la plus longue parue à ce jour en France sur les documents publiés par le Vatican. Il estime : “Le 26 juin dernier nous fut présenté un troisième secret tronqué, volontairement amputé de sa première partie constituée de paroles de Notre-Dame qui seules permettent l’interprétation correcte et authentique de la vision que l’on nous a présentée.”
Deux arguments, principalement, permettent, selon l’abbé Delestre, de considérer le texte publié comme tronqué :
1. La célèbre phrase du troisième secret, la première, et la seule connue jusqu’au 26 juin, : “Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi etc.”ne se trouve plus dans le texte officiel du troisième secret publié par le Vatican. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi se contente de signaler, en note, que la phrase figure dans le IVe mémoire, achevé de rédiger par soeur Lucie le 8 décembre 1941. Or, la phrase servait de lien entre la deuxième partie du secret, que soeur Lucie venait de rédiger, et la troisième qu’elle n’avait pas encore mis par écrit. Pourquoi la Congrégation pour la Doctrine de la Foi n’a-t-elle pas commenter cet ajout puis son omission?
2. La forme elle-même est en rupture avec les deux premières parties du secret. Après la vision de l’enfer (première partie du secret), la Vierge Marie avait parlé “avec bonté et tristesse” en expliquant et en formulant des demandes, tout en faisant des prophéties sur la guerre à venir et la Russie (deuxième partie du secret). Cette fois, il n’y aurait eu qu’une vision mais aucune parole de la Vierge pour l’expliquer. D’où une des conclusions de l’abbé Delestre : “il apparaît clairement que nous fut révélé le 26 juin dernier, un troisième secret volontairement tronqué, amputé de sa première partie constituée de paroles de Notre-Dame nous donnant la grande clé d’interprétation de la vision publiée. Sans cette clé, la vision reste très obscure et difficile à interpréter.”
Si le texte du troisième secret publié par le Vatican est incomplet, on aurait là une imposture, de même nature que, selon les commentateurs cités, celle qui consiste à dire que la consécration effectuée par Jean-Paul II en 1984 correspond bien à ce qu’a demandé la Sainte Vierge.
Double imposture donc ? Mais, soeur Lucie, lorsqu’elle a a rencontré Mgr Bertone, Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 27 avril, puis lorsqu’elle a rencontré Jean-Paul II, le 13 mai, n’a pas contesté l’authenticité du document qui allait être publié, ni les grandes lignes de l’interprétation qui allait en être donnée, ni non plus n’a demandé qu’une consécration, enfin complète, soit faite. Si elle l’a fait, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi s’est bien gardé d’en informer les fidèles. De cette forfaiture se seraient rendus coupable toute la hiérarchie de l’Eglise, jusqu’au pape ... Est-ce pensable ?
A supposer que soeur Lucie ait participé à cette imposture - quelle grave accusation ! -, encore faut-il expliquer son attitude. Certains commentateurs laissent le lecteur libre de soupçonner le pire : une voyante trompée sinon trahie par la hiérarchie ecclésiastique et par son entourage-même. D’autres avancent des explications. L’abbé de Nantes, dans une explication “apaisante” que rapporte frère Bruno de Jésus, estime : “dans sa sagesse, Dieu peut permettre qu’un de ses inspirés s’égare sans L’offenser, afin que la masse des fidèles, qui auraient suivi le pape sans comprendre, soient excusés de leur égarement.” William Morgan dans sa lettre d’informations News ans views (La Guerche, Monks Kirby, Warwickshire CV23 OQZ, Grande-Bretagne) rapporte l’explication du “sedevacantist writer and Fatima commentator, Arai Daniele” : “the conciliarist sister Lucia (seen on Portuguese television on May 13 actively assisting at John Paul II’s Fatima New Mass) is part of the very apostasy which, he believes, the authentic Third Secret warns against. For him, Sister Lucia has an exaggerated concept of religious obedience, which makes her accept implicitly whatever she is told by her putative superiors, ans in particulary by the putative Pope.”
Ce n’est que pour information, et sans rabaisser les explications précédentes à cette élucubration, qu’il faut encore citer l’explication fournie par le Marianisches Schriftenwerk (CH - 4632 Trimbach, Suisse) : s’appuyant sur une comparaison de photographies de soeur Lucie à différentes époques et sur un prétendu exorcisme qui s’est déroulé le 4 août 1982, Bonaventur Meyer, dans un feuillet diffusé en allemand, estime que c’est un sosie de l’authentique voyante des apparitions qui apparaît désormais en public lors de rares cérémonies publiques ! La “vraie” soeur Lucie, séquestrée, n’approuve pas, bien sûr, tout ce qui se dit et se fait au nom de Fatima ...
Persécution de l’Eglise ou crise de la foi ?
Soeur Lucie, si l’on en croit le compte-rendu de sa rencontre avec Mgr Bertone, le 27 avril, compte-rendu publié par la Congrégation pour la doctrine de la Foi, “réaffirme sa conviction que la vision de Fatima concerne avant tout la lutte du communisme athée contre l’Eglise et les chrétiens, et elle décrit l’immense souffrance des victimes de la foi du vingtième siècle.” Elle estime aussi que le personnage principal de la vision est le Pape.
Cette interprétation qui, comme l’écrivait Rémi Fontaine dans Présent (le 28 juin 2000), est “la lecture de l’Eglise”, est contestée.
On remarquera d’abord que le cardinal Ratzinger, dans son “commentaire théologique”, reconnaît proposer seulement ”une tentative d’interprétation du “ secret ” de Fatima”. Il est donc permis aux fidèles de l’interpréter, en toute prudence, différemment.
Un postulat a guidé, semble-t-il, toute l’interprétation des autorités de l’Eglise, postulat énoncé dès le 13 mai, à Fatima, par le cardinal Sodano, Secrétaire d’Etat : “Les situations auxquelles fait référence la troisième partie du secret de Fatima semblent désormais appartenir au passé.” Le cardinal Ratzinger fait sien ce postulat. Et c’est ce postulat qui, en fait, permet de comprendre pourquoi le Vatican a attendu aujourd’hui pour révéler cette dernière partie du message de Fatima.
Soeur Lucie, dans une lettre adressée le 12 mai 1982 au Saint-Père (lettre citée dans les documents publiés par la Congrégation de la Doctrine de la Foi, le 26 juin dernier), écrivait : “si nous ne constatons pas encore la réalisation totale de la fin de la prophétie [ la Russie répandra ses erreurs dans le monde entier ], nous voyons que nous nous y acheminons à grands pas.” Entre 1982 et aujourd’hui, nous aurions donc, selon le commentaire officiel du Vatican, vu “la réalisation totale de la prophétie”.
L’interprétation de la Congrégation de la Doctrine de la Foi est radicalement contestée aussi bien par l’abbé de Nantes et frère François de Marie des Anges, de la C.R.C., que par les abbés Delestre et Laguérie, de la Fraternité Saint-Pie X, mais avec des analyses divergentes sur des points importants.
L’abbé de Nantes interprète la dernière vision du 13 juillet selon une double clé. Premièrement, selon l’hypothèse la plus répandue et la plus solidement argumentée, il interprète la “grande ville à moitié en ruine” décrite par soeur Lucie comme “la Cité sainte, l’Eglise catholique, apostolique et romaine, en état d’autodémolition, en proie aux fumées de Satan, de l’aveu même de Paul VI, depuis que ce Pape en a lui-même ébranlé les fondements, abattu les remparts, profané et dévasté le sanctuaire.” Vision tragique, si l’on suit cette interprétation, puisqu’elle se termine par la description suivante : “Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s’approchaient de Dieu.” Vision que frère Bruno de Jésus, faisant sienne l’analyse de l’abbé de Nantes, interprète ainsi : “le secret s’achève sur un tableau de l’Eglise où la grâce ne passe plus que par le sang des martyrs” (souligné par nous). On a alors envie de demander au commentateur : et les sacrements ?
L’abbé Laguérie propose une interprétation différente de cette description finale de la vision : “Une croix qui ne fournit plus le sang qui irrigue les âmes ! Ce ministère strictement sacerdotal qui n’est plus exercé que par des anges ! Qui, ne pouvant livrer le sang de Jésus-Christ, récupère celui des martyrs : la hiérarchie catholique assassinée ...”
Qui est l’ “évêque en blanc” ?
Le cardinal Ratzinger, dans sa “tentative d’interprétation”, estime que l’”Évêque vêtu de blanc (...) tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches” représente Jean-Paul II qui, suite à l’attentat dont il a été victime le 13 mai 1981, “a été très proche des portes de la mort”.
Cette interprétation , formulée déjà le 13 mai par le cardinal Sodano, a été contestée très tôt. Au lendemain des cérémonies de Fatima, l’agence de presse Ru (UNEC, BP 114, 95210 Saint-Gratien), a posé, la première, la question : “ “L’évêque vêtu en blanc” ? Il y en a deux : Jean-Paul Ier et Jean-Paul II. Pourquoi Jean-Paul II est-il officiellement désigné ? Ceci changerait d’ailleurs totalement l’interprétation du secret !”
L’abbé de Nantes s’est lancé, lui aussi, sur cette piste. L’évêque en blanc tué ne serait pas Jean-Paul II mais bel et bien Jean-Paul Ier, saint pape assassiné. Dès la parution de l’ouvrage du journaliste anglais David Yallop, Au nom de Dieu (Paris, Christian Bourgois, 1984), l’abbé de Nantes avait fait sienne la thèse d’une mort non naturelle de Jean-Paul Ier, victime de la maffia vaticane et d’éminents prélats. Aujourd’hui, cette thèse, historiquement peu sérieuse2 , sert de clé d’interprétation du troisième secret de Fatima !
L’abbé Delestre n’interprète pas de la même manière la mort du pape que décrit la vision. Selon lui, il s’agit d’une mort spirituelle qui ne s’applique pas uniquement au pape Jean-Paul II. Et il estime que rapporter cette scène tragique de la vision à l’attentat du 13 mai relève d’une sorte d’ “illuminisme prophétique” et même d’une “inversion vraiment perfide” :
“glorifier la personne de Jean-Paul II implique aussi de glorifier les orientations d’un pontificat qui n’a eu de cesse de faire appliquer en tous domaines, les “nouvelles orientations conciliaires” et nous arrivons ainsi à la glorification du Concile Vatican II lui-même, à l’aide d’un troisième secret tronqué auquel on donne un sens exactement opposé au vrai sens de ce que doit être celui du troisième secret intégral” (souligné par l’auteur).
Bernard de Kerraoul, dans le Bulletin d’information de l’Entente catholique de Bretagne (n° 144, juillet-août 2000, 12 rue des Promenades, 22000 Saint-Brieuc) avait fait une analyse proche mais plus prudente : “Il [ le Pape ] est tué au pied d’une grande croix par un groupe de soldats avec une arme à feu et des flèches. L’arme à feu correspond à l’attentat mais ni le lieu, ni les soldats, ni les flèches. Cela concerne peut-être un événement à venir se rapportant à un autre pape. Cette vision présente de curieuses analogies avec une vision de saint Jean Bosco, voyant le pape sortir du Vatican à la tête d’un long cortège et souffrant beaucoup. Il faut peut-être interpréter la vision dans un sens symbolique et alors elle représenterait les souffrances et les déchirements que l’Eglise connaît depuis trente ans. Les flèches symboliseraient les atteintes portées à l’autorité pontificale. On ne peut que faire des suppositions.”
Je fais volontiers mienne cette dernière remarque. En ajoutant cette précision que soeur Lucie a donnée avant la publication du secret et son interprétation officielle et que le cardinal Ratzinger rapporte dans son “commentaire théologique” :
“Soeur Lucie a tout d’abord observé qu’elle avait reçu la vision, mais pas son interprétation. L’interprétation, disait-elle, ne revient pas au voyant, mais à l’Eglise.”
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Le secret de Fatima ne parle ni de bombes atomiques, ni de têtes nucléaires, ni de missiles Pershing ou SS 20. Son contenu ne concerne que notre foi. Identifier le secret avec des annonces catastrophiques ou avec un holocauste nucléaire, c’est déformer le sens du message. La perte de la foi d’un continent est pire que l’anéantissement d’une nation ; et il est vrai que la foi diminue continuellement en Europe.
Mgr Alberto Cosme do Amaral, évêque de Leiria-Fatima, le 10 septembre 1984
II. UNE LETTRE DU CARDINAL RICARDO VIDAL
Le cardinal Ricardo J. Vidal, archevêque de Cebu, aux Philippines, est un des protagonistes des fameux entretiens avec soeur Lucie, publiés en français sous le titre : Fatima. Soeur Lucie témoigne (éditions du Chalet, 1999, 117 pages). La retranscription de ces entretiens, réalisée par Carlos Evaristo, a été mise en cause (cf. Alètheia, n° 1). Certains commentateurs jugent cette retranscription inauthentique, notamment parce que soeur Lucie y affirme que la consécration faite en 1984 par Jean-Paul II correspond à ce qu’avait demandé la Sainte Vierge.
Le cardinal Padiyara, qui a rendu possible l’entretien de 1992, est décédé il y a peu de temps. Pour obtenir certaines précisions et confirmations, j’ai donc écrit au cardinal Ricardo Vidal, qui a rendu possible celui de 1993. En date du 25 juillet, j’ai reçu une réponse écrite dans laquelle il confirme qu’il existe bien un enregistrement vidéo de l’entretien avec soeur Lucie auquel il a pris part le 11 octobre 1993. A propos de la transcription qu’en a faite Carlos Evaristo il précise :
“I could not really give you any comment regarding the veracity of what Carlo Evaristo has written regarding the meeting with Sister Lucia for the simple reason that I have not received a copy of the said book nor have I read its content.”
Le cardinal Vidal ne connaît donc pas la retranscription des entretiens qui a été réalisée par Carlo Evaristo. Donc il ne la conteste pas ni n’en confirme l’authenticité. En revanche, dans cette lettre, il ne s’élève pas contre une des affirmations centrales de cet entretien du 11 octobre 1993 : la consécration faite en 1984 correspond à ce qu’avait demandé la Vierge.
Je livre ce document supplémentaire aux lecteurs de bonne foi.
Prochain numéro, le 3 septembre : Une double béatification pontificale.