30 septembre 2013

[Rex (blog)] Interview avec Mgr Williamson

SOURCE - Mgr Williamson - Rex (blog) - version française par Gentiloup - 30 septembre 2013

REX : Beaucoup de gens veulent connaître votre opinion sur diverses choses, cependant il me semble que personne ne vous pose une simple première question: Comment vous sentez-vous un an après avoir été expulsé de la FSSPX ? Et pouvez-vous en rapport avec cela dire à nos lecteurs à quoi ressemble votre emploi du temps quotidien maintenant ?
BPW : En ce qui concerne les sentiments, je ne blâme personne pour ne pas me poser des questions sur ce que je ressens. Comme diraient les Français, le problème n'est pas là. Le problème, c'est l'apostasie mondiale !
Quant à ma routine quotidienne, si je ne voyage pas, je vis pour le moment «sous le radar » à Londres, je m prends soin moi, occupé assez fortement avec l'écriture pour chaque semaine en français et en anglais les « Commentaires Eleison ", puis corrigeant les traductions en allemand, en italien et en espagnol. Les "Commentaires" ont un certain nombre de traducteurs dévoués, et une Française qui corrige mon français !
REX : J'ai commencé cet entretien avec une accroche comme je le fais habituellement. Dans ce cas, il me semblait tout à fait approprié de commencer par Shakespeare. Tout d'abord, je sais que vous aimez le grand auteur, deuxièmement, la citation pourrait assez précisément caractériser l'état actuel de l'Eglise et du monde lui-même, aussi. Qu'est-ce qui, à votre avis, est pourri dans l'Église et dans le monde d'aujourd'hui, ou laissez-moi être plus précis, qu'est-ce qui est la principale racine de la pourriture ?
BPW : La racine principale de la pourriture est que la masse des êtres humains vivant sur ​​la terre, créé par Dieu et pour Dieu, lui ont tourné le dos. C'est une révolte dans la jungle luciférienne contre notre Créateur qui sera sévèrement punie, parce que seule une punition sévère peut encore arrêter les âmes vivantes de sombrer en enfer. Dieu punit ceux qu'il aime, comme n'importe quel bon père. Voir Hébreux XII , 7 . C'est une révolte qui s'est accumulée au fil des siècles, sinon des millénaires, dirigé par de vrais satanistes qui veulent que chaque âme individuelle tombe en enfer.
REX : Dans vos Commentaires Eleison ou dans vos conférencesvous utilisez à l'occasion le terme « cinquantisme » pour décrire une sorte de mentalité catholique des années 1950. Il semble que vous considériez que ce soit l'un des prémisses de ce qui s'est passé après le Concile Vatican II. Pouvez-vous, s'il vous plaît, expliquer cela?
BPW : " le Cinquantisme " , comme je l'appelle , signifie que la forme du catholicisme des années 1950 avait gardé une grande partie des apparences de l' Église véritable, mais l'intérieur était tout prêt à rejoindre le monde moderne dans son apostasie. Il fallait les apparences de la véritable Église pour qu'elle puisse s'effondrer, c'était les hommes d'Eglise qui camoufleraient l'effondrement comme un « renouvellement » ou une « rénovation » de l'Église, tout comme le protestantisme les avait déguisés en «renouveau» ou « Réforme».
REX : Vous avez souvent été accusé d'être un briseur d'unité; on blâme la Résistance d'être sectaire ! . Pour moi, il semble au contraire que Menzingen a le droit de réclamer maintenant beaucoup plus de juridiction qu'elle n'en possède vraiment. Pouvez-vous, s'il vous plaît, commenter ceci?
BPW : L'unity qui n'est pas l'unité dans la vérité sera l'unité dans un mensonge. L'unité est toujours secondaire à cet égard. Autour de quoi unifier l'unité? Telle est la question. Mgr Lefebvre a-t-il brisé ou maintenu l'unité de la véritable Église ? Menzingen aujourd'hui, quoiqu'elle puisse prétendre en paroles, veut en réalité unir la Fraternité Saint-Pie X autour d'une politique de ralliement à l'Eglise dominante, qui est conciliaire. Menzingen n'a aucune autorité pour promouvoir un tel accord avec l'apostasie du monde entier.
REX : Comment se fait-il, votre Excellence, que les mêmes personnes qui comprennent que la résistance de Mgr Lefebvre aux autorités conciliaires était correcte au sujet de la Révolution, puissent néanmoins demander l'obéissance aveugle à leur condamnation de la Résistance ? Je comprends très bien que le problème fondamental réside à savoir quelle est la position qui est dans la droite ligne de celle de Mgr Lefebvre. Nous savons tous, cependant, que l'Archevêque a signé un protocole en 1988 mais pour l'annuler dès le lendemain. Mgr Fellay était prêt à signer , même une version pire que celle-là sous le titre Préambule doctrinal...
BPW : la sagesse, la foi, la fidélité, la sainteté et le charisme personnel de l'Archevêque ont entraîné de nombreux jeunes hommes à le suivre dans les années 1970 et 1980 qui n'avaient pas vraiment compris la plénitude de ses raisons de résister au Concile, et de lutter contre lui. C'est pourquoi ils n'ont jamais compris à quel point le monde moderne a mal tourné. Par conséquent , aussi longtemps que Mgr Lefebvre était vivant, ils se sont alignés derrière lui comme des canetons suivent leur mère cane sur un étang. Mais au bout de quelques années après sa disparition, ils ont commencé à tomber dans les habitudes du monde moderne (voir par exemple l'histoire de GREC). C'est un processus tout à fait naturel pour la nature humaine déchue. C'est exactement la même chose s'est produite dans le diocèse de Campos au Brésil quand Mgr de Castro Mayer n'était plus parmi ses prêtres, sauf que cela est allé plus vite.
Quand on comparez " l'attitude " de Monseigneur et à celle, très différente, de Mgr Fellay, on est correctement concentré sur les questions qui déterminent où sont la vraie unité et obéissance, et où sont la fausse unité et obéissance. C'est une honte que tant de bons prêtres de la FSSPX et de laïcs n'aient apparemment jamais compris la lutte de l' Archevêque pour la foi et l'Église, ou sa «désobéissance », mais telle est la puissance du monde tout autour de nous pours distraire et tromper les âmes.
REX : Vous étiez proche de Mgr Lefebvre et je suppose que vous le connaissiez tout-à-fait bien; En toute hypothèse, comment pensez-vous qu'il verrait les choses aujourd'hui ? Ratzinger devint le pape (uniquement pour abandonner sa charge après un certain temps), puis le nouveau pape François «sans numéro», etc Et que pensez-vous qu'il dirait de Mgr Fellay ?
BPW : Je me souviens que Mgr Lefebvre appellait le cardinal Ratzinger , tel qu'il était alors , l' " l'habile embusqué " [Artful Dodger ?], qui était une façon très gentille de le dire. L'Archevêque n'aurait eu aucune illusion sur le pape Ratzinger. Comme pour le pape François, je pense que l'archevêque aurait haussé les épaules avec horreur. Rend-il un son contraire ? " Qu'attendez-vous de l'Église conciliaire ? " aurait-il dit. Pour Mgr Fellay Je suis sûr que - en privé ! - Il lui aurait parlé très sévèrement. Je crois même que Mgr Fellay aurait été ébranlé. Mais Mgr Fellay aurait-il changé de direction ? J'en doute.
REX : Votre Excellence, certaines personnes disent , surtout dans un sens péjoratif , que vous êtes intéressé à divers complots . Ainsi, il est présupposé que quoique vous disiez sur le sujet doit être pris avec un sourire indulgent : « Le nœud de la conspiration [conspiracy nut], vous savez ... " En dépit de cela, pouvez-vous nous donner votre opinion sur une éventuelle conspiration au sein de la FSSPX ? L'Église a été infiltrée longtemps avant pourquoi ne devrait pas l'être la Fraternité qui est beaucoup plus petits et plus faibles FSSPX à un moment donné ? Pensez-vous qu'il peut y avoir quelque chose de vrai à ce sujet? Comment une telle conspiration oppèrerait-elle dans la réalité?
BPW : En ce qui concerne les complots, beaucoup de gens vont avaler la théorie du complot absurde, par exemple, de 19 Arabes effectuant les attentats du 11 Septembre 2001, alors qu'ils refusent la masse de preuves de la réelle conspiration, à savoir que ces attaques étaient une " opération interne " . Lorsque les peuples dans monde s'abandonnent à la décadence tout en faisant semblant de ne pas la désirer, les politiciens font pour deux sous |two a penny] semblant d'être conservateurs tout en étant en fait au service de la Révolution. D'où ces politiciens travaillent dans l'obscurité. Ainsi le complot devient normal.
Comme pour le complot au sein de la FSSPX, je n'ai jamais voulu croire que l'un de mes collègues pourrait être infiltré ou des conspirateur, mais lorsque j'y pense, je pourrais en nommer quelques uns, parce que ce qui s'est passé à la Fraternité Saint Pie X correspond aux fruits d'une conspiration. Certainement, Mgr Fellay aime travailler dans l'obscurité parce qu'il n'aime pas ce qu'il appelle les «fuites».
Cependant, dans de nombreux cas, y compris celui de la chute de la FSSPX, je ne pense pas que ce soit la conspiration qui soit à blâmer en premier. Ce qui est à blâmer en premier, ce n'est pas l'opération, mais le tas de bois sec qui attend d'être mis au feu. Avec la FSSPX cette pile serait trop grand nombre d'évêques, de prêtres et de laïcs qui n'ont pas une foi assez forte pour avoir compris ce que représentait la FSSPX.
REX : la politique de Menzingen est parfois décrite par la formule, «Payez , prier , obéir» . Pensez-vous qu'il est juste ? Et que pensez-vous de la situation économique de la FSSPX ? D'une part, l'argent est dépensé à des fins mégalomanes comme le nouveau séminaire surdimensionné aux Etats-Unis, d'autre part, les dons sont sans doute en diminution. Pensez-vous que le temps peut venir où la FSSPX se retrouvera en faillite ?
BPW : « Payez , prier et obéir » était un slogan attribué aux dirigeants de l'Eglise dans les années 1950 . Ce n'est pas catholique, parce que le Dieu Tout-Puissant ne veut pas des robots stupides et tièdes dans son ciel. Il crache " le Cinquantisme " de sa bouche . Menzingen est clairement retombé dans " le Cinquantisme " .
En ce qui concerne les finances actuelles de la FSSPX , je n'ai pas d'information fiable, d'une manière ou l'autre . Mais les Américains ont un dicton: « Aucune doctrine, pas d'argent. " La ligne de la FSSPX est d'abandonner la doctrine. Il serait plus normal que cela lui fasse perdre de l'argent .
REX : Que diriez-vous à quelqu'un qui dit qu'en fait toutes les querelles présentes peuvent être laissées loin derrière, qu'elles sont pour la plupart personnelles, et qu'elles n'ont rien à voir avec les principes tels qu'ils sont présentés maintenant?
BPW : Dans une conférence donnée en Irlande au printemps dernier , je me disait que Mgr Fellay a dit une demi- douzaine de fois que le problème de Mgr Williamson est un problème purement personnel , censé être un antagonisme personnel . Maintenant, il est vrai que je trouve hautement détestable ce qu'il a fait pour la FSSPX, mais le problème n'est absolument pas personnel. C'est un problème de Foi. C'est ce qu'il veut dissimuler en prétendant que le problème vient de moi, un problème personnel avec lui ou avec quiconque. C'est un non-sens ! Mon problème avec Menzingen est idéologique, et ce n'est pas mon problème, mais celui de Menzingen. Tout comme le problème de Mgr Lefebvre avec la Nouvelle Eglise.
REX : Nous avons entendu parler de fidèles qui se voient refuser les sacrements dans les chapelles FSSPX seulement en raison de leur assistance antérieure à la messe célébrée par un prêtre de la Résistance. En République tchèque, la situation n'est pas aussi dramatique que dans d'autres pays dans le monde. Pourtant, nous avons vu la Déclaration d'un prieur tchèque, publiée il ya quelques mois avec l'approbation du Supérieur du District qui expose dans l'un des trois points (les deux autres étant sans importance pour notre propos) dit: 
" L'activité de Mgr Williamson après son expulsion de la FSSPX est de plus en plus dirigée contre notre société sacerdotale, il parle de nous comme d'un«Neo-Fraternité ". Il renvoie également à la thématisation de ses théories révisionnistes qui conduisent à la relativisation des crimes nazis, ce qui est inacceptable. Ainsi, toutes les activités futures qui prétendent soutenir Mgr Williamson seront considérés comme étant hostile envers notre Fraternité sacerdotale". 
Je pense que vous pouvez partager les opinions que vous souhaitez dans le cas d'une matière libre, mais je ne veux pas vous interroger sur les questions historiques en raison de la législation nationale qui est presque identique à celle de l'Allemagne. Néanmoins, pourriez- vous s'il vous plaît, commentez le point de la Déclaration à propos du terme « neo-fraternité »? Avec cette déclaration certains d'entre nous sont devenus littéralement des ennemis du jour au lendemain ... 
BPW : Tout comme ce que Vatican II a fait de l'Église est quelque chose de si différent de la véritable Église qu'il est réaliste de parler d'une " neo-Eglise" , alors que Mgr Fellay et ses collaborateurs ont fait pour la Fraternité Saint-Pie X est si différent de ce que Mgr Lefebvre a fondé qu'il me semble tout à fait réaliste de parler d'une " Neo-Fraternité ". La chute de l'Eglise officielle après le Concile Vatican II et la chute récemment manifeste de la FSSPX sont entièrement parallèle. Il s'agit de la même maladie - l'amour du monde moderne.
REX : Il y a une histoire vraie d'un jeune homme de la République tchèque qui a participé au pèlerinage de Walsingham, en Angleterre. Quand il est rentré chez lui le prieur de la FSSPX tchèque avant lui posa une simple et pourtant surprenante : «Dites-moi de quel côté vous situez- vous ? Êtes-vous avec nous ou avec Mgr Williamson ? Vous devez décider ! " Dans un petit pays où il n'y a pas beaucoup d'autres possibilités que d'assister aux masses de la FSSPX cette question semblait plutôt choquante. Le même prieur lui a dit que la question devrait être résolue au QG de district à Jaidhof , Autriche [la République tchèque appartient techniquement au district autrichien (dans le texte)] . L'homme jouait également de l'orgue pendant les masses de la FSSPX régulièrement. Il lui a été demandé de cesser de le faire en raison de ce qui a été mentionné ci-dessus. Pouvez-vous commenter cela?
BPW : Que voulez-vous ? La Fraternité Saint Pie X a changé. J'ai été constamment et ouvertement opposés à ce changement. Les promoteurs du changement sont tenus de défendre leur changement et ainsi d'attaquer quiconque s'y oppose. Beaucoup de bons prêtres ont été jetés hors de la neo-Fraternité pour cette raison, et tous les laïcs qui les suivent sont susceptibles de se voir refuser les sacrements. Il y a un dicton bien connu : « Personne n'est aussi sectaire comme un libéral " .
REX : Maintenant, une question d'intérêt éminent pour beaucoup. Y a-t-il quelque chose de changé qui pourrait vous rapprocher de l'ordination d'un évêque ou d'évêques dans un proche avenir ? Avez- vous décidé ou bien attendez-vous un signe de Dieu?
BPW : Je pense que la consécration d'un évêque ou d'évêques dans les circonstances présentes, (...), la défense de la foi, est tout simplement une question de temps. Je ne sais pas quand ni où, mais je n'ai pas d'objection de principe, d'autant plus qu'il devient inconcevable pour l'un des trois autres évêques de la FSSPX de consacrer un candidat qui ne correspondrait pas au profil conciliaire, comme ils disent. Dans la pratique, j'attends que la Providence me fasse un signe, comme je pense que ce sera. C'est l'Église de Dieu! Elle attend cela!
REX : un sujet très débattu récemment : Pensez-vous que le temps est venu où la Russie sera consacrée au Cœur Immaculé, i.e., à savoir le moment où tout semblera presque perdu ? Si oui, pourquoi le pensez-vous ?
BPW : Je suis certain que la Russie finira par être consacrée au Cœur Immaculé, parce que Notre Seigneur a pas dit à Sœur Lucie en 1931 qu'il en serait ainsi ? Mais il a aussi dit qu'il serait tard, en d'autres termes que si la situation mondiale semblerait désespérée.
REX : Y a-t-il quelque chose de particulier que vous aimeriez dire aux lecteurs en conclusion de cette interview?
BPW : Veillez et priez , veillez et priez , quinze mystères chaque jour. Et que Dieu bénisse abondamment chaque lecteur qui souhaite L'adorer , L'aimer et Le servir.
Je vous remercie, Votre Excellence, pour votre temps et pour tout ce que vous faites. Que Dieu vous bénisse !

29 septembre 2013

[Abbé Charles Moulin, fsspx] «Lettre ouverte aux catholiques perplexes qui consultent régulièrement le site ‘lasapinière.info’»

SOURCE - Abbé Charles Moulin, fsspx - 29 septembre 2013

Chers fidèles,

Sachez, malgré le « silence étourdissant » des membres de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X depuis la publication de la « Déclaration du 27 juin dernier » de trois de nos quatre évêques catholiques, qu’un certain nombre de prêtres, de sœurs et de frères la refusent ou émettent de graves réserves principalement sur les deux raisons suivantes :
a) Pour l’omission (ou refus volontaire ?) grave et préjudiciable de distinguer ouvertement l’Eglise Catholique de toujours de « l’Eglise conciliaire » ; selon l’expression du Mgr. G. Benelli, substitut de la secrétairerie d’Etat du pape Paul VI, dans une lettre adressée à Mgr Marcel Lefebvre le 25 juin 1976, et que Mgr B. Tissier de Mallerais définit magistralement dans son excellent article du « Sel de la terre » (n°85 – été 2013) comme «…une association de hiérarques catholiques, qui, inspirés par des penseurs libéraux et modernistes, veulent, dans des fins mondialistes, réaliser un nouveau type d’Eglise, avec de nombreux prêtres et fidèles catholiques qui sont plus ou moins gagnés par cet idéal. Elle n’est pas une pure association de victimes. Formellement considérée, l’Eglise conciliaire est une secte qui occupe l’Eglise catholique. Elle a ses fauteurs et acteurs organisés comme les eut le modernisme condamné par saint Pie X,…» 
b) Pour l’article 11 de cette déclaration jugé inacceptable et fautif, parce qu’il s’oppose ouvertement aux dispositions définitives du chapitre général de la Fraternité de 2006, et qui envisage désormais la possibilité d’un accord pratique de la FSSPX,« cette petite armée de rebâtisseurs », avec la « secte conciliaire » et la placerait sous l’autorité morale et canonique de « hiérarques » romains, destructeurs de l’unique Eglise du Christ depuis plus de cinquante ans.
Telles sont les raisons sérieuses pour lesquelles ils rejettent cette déclaration « suicidaire » et préfèrent, s’en tenir à celle, historique, courageuse et prophétique, de Mgr Lefebvre du 21 novembre 1974.

Dieu veuille que ce « silence » respectueux de l’autorité, permette à ces membres de la Fraternité de tenter, avec l’aide de Dieu et la vôtre, de continuer à s’opposer courageusement et fermement à ses nouvelles orientations des supérieurs, sans risquer d’être gravement sanctionnés pour désobéissance ou manœuvres subversives, comme l’ont été un certain nombre d’eux, parmi la soixantaine de prêtres, dont un évêque, qui ont quitté notre société depuis 2006.

Nous comptons sur votre zèle éclairé et votre discrétion pour découvrir ces méritants confrères et les soutenir de vos prières et de vos pénitences, car « la prière demande et la pénitence obtient » (Padre Pio), afin que la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X poursuive cette « opération survie », d’une part en condamnant les erreurs de Vatican II et celles issues de ce concile, ainsi que les fauteurs d’erreurs, dans la droite ligne de son vénéré fondateur, S.E. Mgr Marcel Lefebvre, et d’autre part en maintenant bien haut et fermement, contre vents et marées, le flambeau de la Foi et de la morale, de la messe et du sacerdoce catholiques dans le but de poursuivre modestement son œuvre qui est, in fine, de travailler efficacement à tout« restaurer dans le Christ » selon la devise de son saint Patron et Protecteur.

Que les Cœurs Sacré de Jésus et Immaculé de Marie vous gardent fidèles et vous bénissent. Avec toute notre sacerdotale et respectueuse reconnaissance pour votre précieux et décisif soutien.

Abbé Charles Moulin

28 septembre 2013

[Mgr Williamson] Fatima secret

SOURCE - Mgr Williamson - 28 septembre 2013

Encore une reconstitution est sortie au jour de la troisième partie du Secret de Fatima, révélée par la Mère de Dieu à Sœur Lucie de Fatima au mois de juillet, 1917. La Sainte Vierge voulait que cette partie en fût rendue publique en 1960 au plus tard, mais les perfides prélats romains firent semblant que la Vierge n’avait fait que permettre qu’elle fût publiée à partir de 1960, et elle a été renfermée dans une cachette depuis. Profitant de quelques indications lâchées par la poignée d’officiels de l’Église qui ont eu droit à la lire, il y a eu plusieurs tentatives de la reconstituer. Cette tentative-ci,dernière en ligne que je sache, a beaucoup en sa faveur. Voici son histoire. 

Le cardinal Ottaviani (1890-1979) fut un prélat haut placé sous les Papes Pie XII, Jean XXIII et Paul VI. Il fut le défenseur principal de la Foi entre 1959 et 1968. Recevant la permission de lire le dit « Troisième Secret », mais lié par le vœu du secret, il trouva le moyen de le rendre public sans le publier. En y ajoutant de la matière qui la rendait entre deux et trois fois plus long, il permit que la version prolongée fût publiée, notamment dans une revue allemande appelée Neuse Europa. Mais on savait que l’original ne comportait que 25 lignes écrites à la main, et alors les autorités du Vatican eurent beau jeu pour le discréditer comme un faux. Tel on le retient depuis. 

Mais le cardinal avait un ami, Don Luigi Villa, prêtre vaillant et défenseur de la vraie Église en particulier contre la franc-maçonnerie. A un moment donné le cardinal a précisé pour son ami quelles phrases de la version prolongée étaient tirées du Secret original, et Don Villa à son tour a révélé ceci à son collaborateurfidèle, le docteur Franco Adesso. Celui-ci vient de tout exposer dans une revue italienne, Chiesa Viva. Voici donc ce qui serait l’authentique « Troisième Secret » :-- 

« Un grand châtiment tombera sur tout le genre humain, pas aujourd’hui, ni demain, mais dans la seconde moitié du XXe siècle. Nulle part dans le monde il n’y a d’ordre, et Satan règne sur les plus hauts postes, déterminant le cours des choses. Il réussira effectivement à s’introduire jusqu’au sommet de l’Église. Pour l’Église aussi viendra le temps de ses plus grandes épreuves. Des cardinaux s’opposeront à des cardinaux, des évêques aux évêques. Satan marchera au milieu de leurs rangs, et à Rome il y aura des changements. Ce qui est pourri tombera, et ce qui tombera ne se relèvera plus. L’Église sera obscurcie et le monde bouleversé par la terreur. Une grande guerre se déchaînera dans la seconde moitié du XXe siècle. Feu et fumée tomberont du ciel , les eaux des océans se transformeront en vapeur, l’écume de la mer s’élèvera, bouleversant et engloutissant tout. Des millions et millions d’hommes mourront d’heure en heure, et ceux qui resteront en vie envieront les morts. Il y aura la mort partout à cause des erreurs commises par les insensés et par les partisans de Satan, qui alors, et seulement alors, régnera sur le monde. En dernier lieu, alors que ceux qui survivront à tous ces événements seront encore en vie, ils proclameront à nouveau Dieu et sa gloire, et Le serviront comme autrefois, quand le monde n’était pas si perverti. » 

L’abbé Nicholas Gruner, expert en matière de Fatima, se demande si cette version du Secret est complète : l’Apocalypse n’y figure pas, ni les remèdes recommandés. On peut objecter de même que la seconde moitié du XXe siècle est passée sans qu’il y ait eu de Guerre Mondiale. Mais des hommes insensés n’excitent-ils pas la guerre au Moyen Orient sans cesse depuis bien avant 2000, jusqu’à nos jours ? Remarquons d’ailleurs que toute phrase de cette version-ci du Secret se trouve effectivement intercalée dans la version de Neues Europa (que l’on trouve sur l’Internet) entre des phrases tirées d’autres sources pieuses. 

De toute façon, que Dieu nous prenne tous en pitié pour de vrai, et prions sans cesse le Saint Rosaire. 

Kyrie eleison.

27 septembre 2013

[Abbaye St Paul de Wisques] Arrivée des frères de l’Abbaye Notre Dame de Fontgombault

SOURCE - Abbaye St Paul de Wisques - 27 septembre 2013

Depuis le mois de janvier dernier, tous les deux mois environ, les frères de Fontgombault destinés à venir en aide à notre communauté sont venus, par équipe de quatre, passer trois semaines-un mois chaque fois, à l’Abbaye Saint Paul, en vue de préparer leur arrivée définitive. C’est ainsi que l’orgue de la chapelle vient d’être restaurée, grâce à la générosité de l’Association des Amis de Wisques.

L’arrivée des frères est fixée au Jeudi 10 octobre prochain. Dom Jean Pateau, Abbé de Fontgombault, accompagné de son prédécesseur, Dom Antoine Forgeot, conduira les 13 frères qu’il a choisis pour mener à bien la reprise de notre Abbaye.

À 9 h 45 notre évêque, Mgr Jaeger, présidera la messe où les prêtres des deux communautés concélébreront. Tous les fidèles qui le désirent pourront assister à cette eucharistie et s’unir à notre prière.

Par la suite, mais en privé, dans la salle du Chapitre, le Père Abbé de Solesmes, Dom Philippe Dupont, supérieur général de la Congrégation bénédictine de Solesmes, nommera Dom Jean Pateau, Abbé de Fontgombault, comme « Abbé administrateur de l’Abbaye Saint Paul ». Et il reviendra à ce dernier d’organiser le monastère en donnant à chacun de ses moines les diverses charges nécessaires à la bonne marche de l’Abbaye.

A compter du Vendredi 11 octobre, l’Abbaye Saint Paul adoptera les us et coutumes de l’Abbaye de Fontgombault ; en particulier la messe selon le ‘Rite extraordinaire’.

La communauté se recommande à vos prières et vous assure des siennes.

26 septembre 2013

[FSSPX - District d'Asie] Concernant les séminaires de la Fraternité St Pie X

SOURCE - FSSPX - District d'Asie - Septembre 2013

Concernant les séminaires de la Fraternité St Pie X
Est-il vrai qu’après les sacres épiscopaux de 1988, Monseigneur Lefebvre admit n’avoir pas donné une bonne formation à ses prêtres
Objection: il semble que oui.
Mgr Williamson : Par exemple après les sacres de 1988, Mgr Lefebvre a lu le grand ouvrage anti-libéral d’Emmanuel Barbier, et on témoigne qu’il en aurait dit, « Si j’avais lu cet ouvrage avant de fonder Écône, j’aurais donné à mon séminaire une autre orientation », à savoir davantage contre-révolutionnaire. En effet, les prêtres formés dans les divers séminaires de la Fraternité-St Pie X sont en général des prêtres admirables pour leur piété sacerdotale, mais trop peu d’entre eux ont compris la malice profonde de ce monde moderne, en apparence si gentil et innocent, mais en réalité faisant la guerre à Dieu. Ce manque de formation contre-révolutionnaire se fait payer chèrement dans la crise actuelle de la Fraternité et il n’est pas sûr qu’elle survivra. (SOURCE - Mgr Williamson - Jérôme Bourdon - Rivarol - via le Forum Catholique - 2 août 2013 )
Réponse
Sommaire :
1) Ce témoignage sur lequel Mgr Williamson se base, et l’interprétation qu’il en tire sont faux. Voir ce que Mgr Lefebvre a dit précisément en 1990. Texte (1)

2) Mgr Lefebvre connaissait bien cette œuvre d’Emmanuel Barbier depuis longtemps. Textes (2)

3) En 1990, Mgr était en train d’écrire son Itinéraire Spirituel, résumé de la Somme théologique de St Thomas. Ce qu’il regrettait c’était le défaut de solidité spirituelle que « la Somme théologique représente de manière merveilleuse. ». C’est cela que Mgr estime être la cause du départ de certains prêtres, et non le « manque de formation contrerévolutionnaire ».

4) Mgr Lefebvre insiste encore une fois qu’il a transmis ce qu’il a reçu, entre autre sur la façon de former les prêtres.

5) On comparera cela avec la formation que Mgr Williamson demande à « ses » prêtres de donner dans le « séminaire » qu’il a béni aux Philippines en juin dernier où l’on n’enseignera pas la spiritualité. Texte (3)

Les Textes
 
Texte (1) Mgr Lefebvre : Retraite sacerdotale septembre 1990
Alors ces temps-ci - puisque je suis un peu au chômage - j’ai passé un peu de temps à relire le livre que vous connaissez bien, le livre de Barbier sur le catholicisme libéral. Et alors c’est frappant de voir que notre combat est exactement celui qu’ont combattu les grands catholiques au cours du XIXème siècle depuis la Révolution, et qu’ont combattu les papes, le combat des papes : Pie VI, Pie VII, Pie VIII, Grégoire XVI, Pie IX, tous ceux-là, Léon XIII et ainsi de suite, saint Pie X jusqu’à Pie XII. 
Alors je voulais donner ces quelques considérations pour que vous vous fortifiiez, pour qu’on ait cette conscience de continuer ce combat, avec la grâce du Bon Dieu. Il est évidemment que nous n’existerions plus si le Bon Dieu n’avait pas été avec nous, c’est clair ! Il y a eu au moins quatre ou cinq occasions pendant lesquelles la Fraternité devait disparaître. On devait disparaître. Eh bien on est toujours là, grâce à Dieu ! Et ma foi, nous continuons. Elle devait disparaître en particulier à l’occasion des sacres, évidemment ça ! Tout avait été prédit, tous les prophètes de malheurs, et même de nos proches : - « Oh ! Monseigneur, ne faites jamais ça, ne faites jamais ça ! C’est la fin de la Fraternité, vous pouvez être sûr ! Je vous assure que c’est la fin de la Fraternité, c’est terminé, vous pouvez tout fermer ! ». […] 
Alors il y aurait bien d’autres choses à vous dire sur ces problèmes actuels, mais je ne voudrais quand même pas ne parler que de cela. Vous savez que c’était un grand désir de ma part, et je pense qui était justifié, en plus des Traditions que le Bon Dieu m’a permis de vous transmettre – comme je le disais, je voudrais que, sur mon cercueil, on mette Tradidi quod et accepi : je vous ai transmis ce que j’ai reçu, comme le disait saint Paul à ses fidèles – il y avait quelque chose encore que j’estimais ne pas vous avoir transmis parce que… bon, on a fait les séminaires, séminaires avec l’année de spiritualité, les études philosophiques, théologiques, etc., liturgie, Droit Canon, Ecriture Sainte et toutes les sciences nécessaires pour la bonne formation d’un prêtre… mais il me semblait que j’avais quand même un message spirituel à vous faire parvenir. 
Oh !... il n’y a rien d’extraordinaire, vous savez… Je le mets d’ailleurs, j’espère qu’il y en aura d’autres à ma suite qui feront ça mieux que moi… 
Mais enfin, il me semblait que… c’est ce que je rêvais, voyez, je me souviens à Dakar – je le mets dans la lettre d’introduction – je rêvais, étant à Dakar justement, je voyais les difficultés qu’avaient les prêtres, de pouvoir un jour, si le Bon Dieu me le permettait, essayer de transmettre, enfin, le désir de sainteté qu’il me semblait nécessaire pour le prêtre, que le prêtre cherche vraiment la sainteté sacerdotale et s’y enracine vraiment.
[…] 
Alors justement en restant dans le domaine de la théologie, dans le domaine de la foi, dans le domaine de la Somme théologique, il m’a semblé qu’il fallait essayer de tirer de cette vie de foi des principes et des considérations qui doivent nous aider à nous maintenir solidement dans notre vie spirituelle. 
Voyez, vous le savez comme moi, nous avons eu à déplorer pendant ces… malheureusement, vous me direz, eh bien oui, c’est un peu fatal… Oui, c’est un peu fatal, mais c’est toujours douloureux pour les supérieurs, pour les fondateurs, de voir quelques confrères qui tombent. Comment expliquer cela après la formation qu’on s’est efforcés de donner aux prêtres pendant leur séminaire ? Et puis tout ce qu’on a pu essayer de faire, que les Supérieurs de Districts ont essayé de faire, le Supérieur général bien sûr, surtout, essayé de faire pour maintenir le tonus spirituel des prêtres : retraites, conférences, réunions… Eh bien, c’est douloureux de penser qu’il y en a qui malheureusement ne résistent pas à la tentation et se laissent entraîner. 
Alors je pense que c’est dû en grande partie à ce défaut de solidité spirituelle que la Somme théologique représente de manière merveilleuse. C’est tellement bien charpenté, c’est tellement bien synthétisé, n’est-ce pas, tout autour de Notre-Seigneur, tout par Notre-Seigneur, avec Notre-Seigneur, ces considérations sur la Sainte-Trinité, sur les anges, sur l’âme, sur les vertus, et sur toute la vie de NotreSeigneur, les sacrements… Tout cela est une merveille. 
Alors j’ai fait quelques considérations – c’est de loin pas complet, n’est-ce pas - j’ai passé les chapitres principaux en revue. Et alors l’abbé Puga a travaillé. Et voilà le résultat. Si on compte les numéros des pages, ça fait 90. En fait, vous n’aurez pas 90 pages à lire, et si vous en avez 80, ce sera déjà beaucoup. Vous voyez que ce n’est pas grand-chose, c’est peu de chose. Mais enfin je dirais que pour moi, c’est comme le complément de ce que je souhaitais vraiment faire. Maintenant, après ça, je peux chanter mon Nunc dimittis. J’ai donné tout ce que je pouvais donner, je ne vois pas ce que je pourrais encore vous donner de plus après avoir… avec la grâce du Bon Dieu, ce n’est pas moi qui vous l’ai donné parce que je ne sais pas comment les choses se sont faites. Elles se sont faites dans bien des cas, je pourrais dire, miraculeusement, parce qu’il y a quand même des quantités de choses incompréhensibles, sans la présence particulière du Bon Dieu. Alors je pense que ce dernier petit document qui pourra peut-être vous aider un peu dans votre vie spirituelle sera un peu comme le complément de ce que vous avez pu recevoir dans la Fraternité et par la Fraternité. 
En tout cas je suis heureux de pouvoir vous encourager, vous féliciter de tout le travail que vous faites. Combien de fois je reçois des lettres… rares maintenant je vous assure, elles étaient peut-être plus fréquentes autrefois, elles sont plus rares maintenant, rares sont les lettres de ceux qui se plaignent d’un prêtre, rares, très très rares… Combien de lettres, depuis les sacres, j’ai reçues de personnes qui me disent : « Mais, Monseigneur, vos prêtres… vos prêtres… qu’est-ce que nous ferions sans vos prêtres ? Comme ils sont bien, comme ils sont bien formés, comme ils nous font du bien, comme ils s’occupent de nous… ». C’est vrai, je vous assure, on sent vraiment que pour beaucoup de familles, pour eux c’est leur vie. Ils ont retrouvé la vie qu’ils désiraient, ils ont retrouvé le chemin de la foi bien souvent et retrouvé aussi l’esprit de famille qu’ils doivent avoir, le désir de l’éducation chrétienne, toutes ces écoles, tout cet ensemble que cela représente… bien sûr tout ce que font les sœurs, tout ce que font les Pères qui sont nos amis et qui collaborent à ce maintien de la Tradition. Tout cela est une merveille. Dans le temps où nous vivons, c’est une merveille. Alors les gens sont vraiment reconnaissants, profondément reconnaissants.
Textes (2)
Conférence spirituelle, Ecône (Cospec 3B) Décembre 1973 : le libéralisme -- «L’effet de cet instruction ne se fait-il sentir plus que jamais à notre époque dit le Père Barbier en 1910 — ce n’est pas d’aujourd’hui — du haut en bas de la société spécialement parmi la jeunesse et aussi dans le clergé n’a-t-il pas vu de toute part surgir parmi eux des agitateurs et des agités. Savent-ils exactement ce qu’ils font et à quelle fin.» Voyez, c’est comme ça qu’ils ont commencé et malheureusement, il faut le dire, c’est ce qui s’est passé dans le concile.
Lettre aux Amis et Bienfaiteurs, n°10 Mars 1976 -- Depuis longtemps déjà les papes nous ont prévenus. Pie IX faisait publier les Actes de la Haute Vente des Carbonari qui disaient : « Dans un siècle… les évêques et les clercs penseront marcher derrière la bannière des clefs de saint Pierre alors qu’ils suivront notre étendard » (Cf. Infiltrations maçonniques dans l’Eglise – Barbier), et Fogazzaro, au début de ce siècle, fondateur de la Loge moderniste de Milan, disait : « La réforme devra se faire au nom de l’obéissance » (Cf. L’Eglise occupée – Ploncard d’Assac).
C’est moi l’accusé qui devrait vous juger (Cours des actes du Magistère de 1980-1981), chapitre 8 -- Dans un livre, dont je recommande la lecture, intitulé L’Eglise occupée, Jacques Ploncard d’Assac consacre tout un chapitre au libéralisme professé par Lamennais. De son côte, l’abbé Emmanuel Barbier, dans le premier tome de l’ouvrage qu’il a consacré au catholicisme libéral, exprime tout un ensemble de considérations sur Lamennais, qui montrent la mauvaise et néfaste influence qu’ il a exercée dans la première moitié du XIX siècle. 
C’est moi l’accusé qui devrait vous juger (Cours des actes du Magistère de 1980-1981), chapitre 9 -- C’est vrai : Rome est occupée. Les papes faibles, eux-mêmes plus ou moins libéraux, se sont laissés guider par ces gens-là. Ils n’ont plus le courage de réagir, ils sont hésitants parce qu’ils n’ont pas eux-mêmes une ferme doctrine. Alors le mal continue de progresser et d’exercer ses ravages. Même JeanPaul II, qui paraissait énergique, n’a pas le courage nécessaire; il exprime des désirs, mais il n’arrive pas à les réaliser, à les imposer. Il a peur de ceux qui, à Rome, disent que la tradition c’est fini. Tant que le Pape ne les chassera pas de Rome, il n’y a pas d’espoir d’assister à un changement; nous subissons et l’Eglise subit une véritable passion. Nous en sommes là. D’où l’utilité de bien connaître le mal, il faut relire l’Histoire du libéralisme de l’abbé Emmanuel Barbier. Tout cela aide à comprendre la situation actuelle.
Conférence spirituelle à Ecône (Cospec 121-B (16-01-1987) LETTRE OUVERTE AU PAPE -- Alors quand on lit les discours qui ont été prononcés à Chicago, ou après Chicago, dans l’Histoire du catholicisme libéral d’Emmanuel Barbier, que je vous conseille de lire, dans le tome III - il est impossible de tout lire, c’est trop long, mais ça vaut la peine de reprendre ce chapitre – à la page 226, chap. 4ème, 5ème, 6ème et les chapitres suivants qui parlent de ces congrès du Congrès de Chicago, et de celui qui devait lui ressembler : le Congrès des Religions à Paris à l’occasion de l’Exposition de 1900. Et bien, les déclarations, les discours qui ont été faits à ce moment-là ressemblent exactement, exactement, au discours qu’a fait le pape Jean-Paul II. 
Ils l’ont découronné, 1987, Bibliographie -- II. — LE LIBÉRALISME 
  • Abbé Emmanuel BARBIER — Histoire du Catholicisme Libéral, Delmas, Bordeaux, 1924.
  • Cardinal L. BILLOT S.J. — De Ecclesia Christi, T. II, Ed. Gregor., Rome, 1929, de habitudine Ecclesiae ad civilem societatem. Humbert CLERISSAC O.P. — Le mystère de l’Eglise, Dion Valmont (Belgique), Dismas, 1985.
  • C. CONSTANTIN — Le libéralisme catholique, in DTC, T. IX, col. 506-629.
  • Michel CREUZET — Tolérance et libéralisme, Paris, Club du Livre civique, 1976.
  • Mgr Henri DELASSUS — La conjuration antichrétienne, 3 vol., Soc. Saint-Augustin, DDB, 1910. — Le problème de l’heure présente, Soc. Saint-Augustin, DDB, 1904.
  • R.P. Henri LE FLOCH C.S.SP. — Le cardinal Billot lumière de la théologie, 1932.
  • Abbé Julio MEINVIELLE — De Lamennais à Maritain, la Cité Catholique, Paris, 1956.Jean OUSSET — Pour qu’Il règne, la Cité Catholique, Paris, 1959, rééd. CLC. Paris, sans date, avec lettre-préface de S. Exc. Mgr Marcel Lefebvre, Archevêque de Dakar.
  • G. de PASCAL — Libéralisme, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique, T II. col. 1822-1842.
  • Jacques PLONCARD d’ASSAC – L’Eglise occupée, DPF, 1975.
  • Abbé A. ROUSSEL — Libéralisme et catholicisme, rapports présentés à la "Semaine catholique", Rennes, 1926.
  • Dom Félix SARDA Y SALVANY O.S.B. — Le libéralisme est un péché, Paris, Nouvelle Aurore, 1975.
  • P. THEOTIME de SAINT-JUST O.M.C. — La Royauté Sociale de NS. Jésus-Christ, d’après le cardinal Pie, Beauchesne, Paris, 1925, 21 éd.
  • Louis VEUILLOT — L’illusion libérale, Dion Valmont (Belgique), Dismas, 1986.
Texte (3) Projet de séminaire aux Philippines béni par Mgr Williamson en juin 2013
Rapport de l’abbé Chazal à l’abbé Joseph Pfeiffer sur le voyage de Mgr Williamson en Asie. 17 juin, 2013. (…) Une autre chose à noter, Son Excellence [Monseigneur Williamson] a dit que nous fassions tout notre possible pour les trois ou quatre aspirants au sacerdoce, puis il descendit, et bénit la future maison de Batangas (au sud de Manille). Elle devrait ouvrir en Septembre. Mais si les séminaristes peuvent être envoyés chez vous, ce serait encore une solution que je préfère, car nous ne sommes pas assez, (même si le Père Kramer vient pour quelques mois), pour les former complètement. L'évêque m'a dit de leur enseigner les éléments suivants : le latin, l'Écriture, encycliques, histoire et anglais. Pas de spiritualité. […] (la version originale anglaise comporte les mots suivants : Ainsi rien ne leur montera à la tête, le contraire du château en Espagne de Virginie). J'ai vraiment confiance que vous allez faire la même chose avec le Séminaire sur la Hillbelly, (référence à l’autre projet de séminaire au Kentucky, USA), […] (la version originale anglaise comporte les mots suivants : sous les rires des clercs originaux de notre époque) - aveclimmaculee.blogspot.sg

[SPO] Mgr Pozzo accueillera à Rome les pèlerins Summorum Pontificum

SOURCE - SPO - 26 septembre 2013

Les organisateurs du pèlerinage Summorum Pontificum, qui se déroulera à Rome du 24 au 27 octobre, nous annoncent que la première des cérémonies pontificales de ces journées sera célébrée par Mgr Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei.

Mgr Pozzo présidera pontificalement les Vêpres de Saint Raphaël, dans l’église de la Trinité des Pèlerins, à 19 h 15, le 24 octobre. Il prononcera à cette occasion une allocution pour accueillir les pèlerins venus du monde entier ad Petri Sedem.

On rappelle que la messe pontificale à Saint-Pierre de Rome sera célébrée par le cardinal Dario Castrillón Hoyos, qui était Président de la Commission Ecclesia Dei en 2009, lors de la promulgation du Motu Proprio.

Alors que beaucoup s’inquiètent pour l’avenir de la messe traditionnelle, ces cérémonies à Rome, auxquelles participeront ces prélats et d’autres encore particulièrement liés au recouvrement par elle de son « droit de cité », seront pour les prêtres et fidèles du monde attachés à cette messe et à tout ce qu’elle représente, un signe important d’encouragement à la persévérance.

[Credidimus Caritati] Mgr Lefebvre : Le célibat sacerdotal, rayonnement de la grandeur du Christ


SOURCE - Credidimus Caritati - 26 septembre 2013

« Quant à vous, chers sous-diacres, vous qui allez être ordonnés dans quelques instants, avec la grâce du Bon Dieu, sous-diacre, vous aussi vous participez et vous participerez encore davantage à la lumière de Notre Seigneur Jésus-Christ, spécialement en pratiquant le célibat, à la suite de Notre Seigneur Jésus-Christ. C'est comme un rayonnement de la grandeur, de la sublimité de Notre Seigneur qui rayonne sur vous, par cet attachement total de votre être à Notre Seigneur Jésus-Christ, sans partage, voulant être à Lui totalement, sans limite. Eh bien, vous manifestez précisément la grandeur, la toute-puissance, la vertu de Notre Seigneur Jésus-Christ, la sainteté de l'Eglise.
« Plus que jamais aujourd'hui, les fidèles, les vrais fidèles ont besoin de cette lumière, au moment où précisément le célibat est battu en brèche par des exemples lamentables dans le monde entier, par des prêtres, par un certain laxisme de Rome, accordant à des milliers et des milliers de prêtres, de ne plus garder le célibat. Et cette vertu est méprisée dans le monde. Ce sont des conférences épiscopales entières, qui demandent l'abandon du célibat. On se promet de faire des synodes qu'on appellera même des conciles, comme le futur concile africain, qui a certainement son intention de demander l'abolition du célibat pour l'Afrique. 
« Ce sont les ténèbres qui envahissent l'Eglise. Alors vous devez être la lumière; vous devez propager cette lumière fermement, courageusement, sans hésitation, malgré les critiques, malgré tous les quolibets, malgré toutes les difficultés que cela représente pour vous. Portez votre habit religieux, portez votre soutane; manifestez devant le monde que vous êtes prêtre, que vous êtes religieux, que vous êtes donné au Bon Dieu totalement, que vous pratiquez la virginité, que vous professez le célibat. Quel bel exemple ! Combien l'Eglise a besoin de cela. L'Eglise ne serait plus l'Eglise s'il n'y avait pas des prêtres célibataires et s'il n'y avait plus de religieux et de religieuses, fidèles au célibat, à la virginité. C'est cela qui caractérise l'Eglise; c'est cela qui est vraiment la note de sainteté de l'Eglise et qui convertit les âmes. 
« S'il est un exemple qui manifeste la sainteté de l'Eglise, c'est bien celui-là. Et les personnes qui sont dans le mariage ont besoin de cet exemple, pour demeurer elles aussi, dans la loi de Dieu dans le mariage, voyant l'exemple de sacrifices et de chasteté dans l'Eglise, cela les encourage elles aussi à garder la loi du Bon Dieu dans le mariage.
« Mais si les prêtres abandonnent le célibat, s'ils abandonnent cet attachement total à Notre Seigneur Jésus-Christ, alors qu'en sera-t-il des mariages chrétiens ? Soyez donc cet exemple, mes chers amis, attachez-vous à cette vertu toute spéciale que le Bon Dieu demande de vous.» 
Mgr Lefebvre, Ecône, sermon du 15 mars 1986

[Jérôme Bourbon - Rivarol] Quand Bergoglio montre son vrai visage

SOURCE - Jérôme Bourbon - Rivarol - 26 septembre 2013

Nous l'avions écrit dès son élection : Jorge Mario Bergoglio est un moderniste pur et dur qui accélérera et parachèvera la révolution conciliaire. Sans prendre de gants, sans se grimer en conservateur comme aimaient à le faire certains de ses immédiats prédécesseurs. Déjà, dans l’avion qui le ramenait à Rome au lendemain des vomitives Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), le successeur de Benoît XVI avait déclaré aux journalistes qui l’interrogeaient sur la place de l’homosexualité dans les sociétés modernes et sur les réformes mises en œuvre un peu partout en Occident en faveur des invertis : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » Voilà tout ce que trouve à répondre l’homme qui prétend être le vicaire du Christ alors même que le catéchisme de Saint-Pie X dit du péché contre-nature qu’il crie vengeance devant Dieu et que la Bible, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, condamne sans ambiguïté cette « orientation sexuelle » comme on l’appelle aujourd’hui pudiquement. Au moment même où la famille et la morale traditionnelles subissent des assauts d’une violence inouïe, que sur les cartes de famille nombreuse et tous les papiers administratifs officiels les mentions de “père” et de “mère” ont été bannis et remplacés par « représentant légal 1 » et « représentant légal 2 », que dès la maternelle et l’école primaire on met en place les abominables théories du gender, obligeant par exemple les garçons à jouer aux poupées et les filles avec des voitures, lisant à de jeunes enfants des histoires avec deux papas et deux mamans ou avec un papa portant une robe, tout ce que trouve à dire l’homme en blanc qui usurpe le siège de Pierre, c’est qu’il ne faut surtout pas juger les invertis. Les grands media ont d’ailleurs reçu cinq sur cinq le message : le site internet d’Europe 1 posait ainsi une question à ses lecteurs dont voici les réponses : « Le pape François qui veut “intégrer” les homosexuels dans la société, c’est : pour 58 % une ouverture qui prouve que l’Eglise évolue ; pour 24 % surtout de la communication ; pour 18 % une déclaration aux antipodes de la doctrine traditionnelle. »

MAIS François ne s’est pas arrêté là. Dans un grand entretien à des revues culturelles jésuites européennes et américaines, il dit très clairement que les homosexuels ne doivent pas être rejetés et condamnés. « L’Eglise ne veut pas de cela ». Il faut au contraire les intégrer dans la société et dans l’église conciliaire. Et il considère que les questions liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à la contraception sont finalement secondaires : « Lorsqu’on en parle, il faut en parler dans un contexte » déclare-t-il, ajoutant que lui-même a décidé de peu les évoquer. Autrement dit l’on se garde bien de rappeler à temps et à contretemps la doctrine sur ces questions pourtant essentielles. C’est qu’il importe de s’ouvrir davantage au monde, explique Bergoglio : « cherchons à être une Eglise qui trouve de nouvelles routes », c’est-à-dire dans les faits à être une structure qui rompe avec la doctrine, la morale, la liturgie et la discipline traditionnelles de l’Eglise catholique. Toujours soucieux de suivre les modes, François Ier a jugé nécessaire d’accorder une place plus grande à la femme. « Le génie féminin est nécessaire là où se prennent les décisions importantes », façon sournoise d’ouvrir le débat sur le célibat des prêtres comme l’a fait le secrétaire d’Etat du Vatican et à terme, n’en doutons pas, sur le sacerdoce des femmes, même si, comme tout moderniste, Bergoglio ne dévoile pas totalement sa pensée sur le sujet, préférant procéder par étapes. 

SONT également très éclairantes les réponses faites par François aux questions sur Vatican II : « Vatican II fut une relecture de l’Évangile à la lumière de la culture contemporaine. Il a produit un mouvement de rénovation qui vient simplement de l’Évangile lui-même. Les fruits sont considérables (sic !). Il suffit de rappeler la liturgie. Le travail de la réforme liturgique fut un service du peuple en tant que relecture de l’Évangile à partir d’une situation historique concrète. Il y a certes des lignes herméneutiques de continuité ou de discontinuité, pourtant une chose est claire : la manière de lire l’Évangile en l’actualisant, qui fut propre au Concile, est absolument irréversible. Il y a ensuite des questions particulières comme la liturgie selon le Vetus Ordo (sic !). Je pense que le choix du pape Benoît fut prudentiel, lié à l’aide de personnes qui avaient cette sensibilité particulière. Ce qui est préoccupant, c’est le risque d’idéologisation du Vetus Ordo, son instrumentalisation. » On le voit, Bergoglio analyse bien Vatican II comme une rupture par rapport au magistère traditionnel de l’Eglise, ce que Benoît XVI n’affirmait pas aussi clairement bien qu’il fût lui aussi moderniste, et il semble d’une certaine manière désavouer son prédécesseur sur la question sensible de la messe traditionnelle. Là où Benoît XVI voulait neutraliser la résistance traditionaliste en lui concédant un droit (relatif) à la liturgie tridentine (quoique déjà revue et corrigée par Jean XXIII), Bergoglio, à l’instar de Montini, semble se montrer beaucoup plus coercitif comme l’a montré tout récemment l’affaire des Franciscains de l’Immaculée qui doivent tous de nouveau célébrer la synaxe de Paul VI. Ce qui prouve que, même chez les modernistes, les stratégies et appréciations peuvent varier en fonction des circonstances et des hommes même si l’objectif et les fondamentaux, eux, ne changent pas depuis 1958 et la mort de Pie XII : l’ouverture au monde et pour ce faire la destruction méthodique de deux mille ans de christianisme, bref le règne de l’Antéchrist.

Jérôme Bourbon, éditorial de RIVAROL daté du 26 septembre 2013

25 septembre 2013

[SPO] Le Motu Proprio dans les pays de langue allemande

SOURCE - SPO - 25 septembre 2013

L’Association allemande Pro Missa Tridentina, qui est membre de la Fédération Internationale Una Voce (FIUV) a publié ces jours-ci ses données sur l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum. 

Allemagne : 152 lieux de messes, dont

53 lieux avec la messe tous les dimanches (35%) dont 34 lieux avec également des messes célébrées les jours de fêtes.
25 lieux avec une à trois messes dominicales par mois,
74 lieux avec des messes en semaine (49%).

Autriche : 34 lieux de messes, dont

12 lieux avec la messe tous les dimanches (35%) dont 9 lieux avec également des messes célébrées les jours de fêtes.
5 lieux avec une à deux messes dominicales par mois,
17 lieux avec des messes en semaine (50%).

Suisse : 37 lieux de messes, dont

21 lieux avec la messe tous les dimanches (57%) dont 11 lieux avec également des messes célébrées les jours de fêtes.
3 lieux avec une à deux messes dominicales par mois,
13 lieux avec des messes en semaine (35%).
Rappelons à titre de comparaison qu’en France, on compte 220 lieux de messes dominicales.

24 septembre 2013

[Paix Liturgique] Aujourd'hui comme hier, l'obéissance et la célébration de la liturgie traditionnelle

SOURCE - Paix Liturgique - lettre n°406 - 24 septembre 2013

La question de l'obéissance est une question sensible qu'ont eu à affronter tous ceux qui, depuis la réforme liturgique, ont choisi de demeurer fidèles à la messe de saint Pie V nonobstant les apparentes interdictions. Nous pensions cette question réglée par le Motu Proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI, geste de paix, de justice et de réconciliation pour l'Église universelle. Malheureusement, la publication d'un étrange décret romain semble reposer la question.

Fin juillet, la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée a en effet durement frappé les Franciscains de l'Immaculée – communauté née du concile Vatican II à laquelle nous avons consacré plusieurs lettres pour la grande place que ses membres ont faite à la liturgie traditionnelle depuis Summorum Pontificum(voir lettres 171 et 223 notamment) – en destituant leur supérieur et en suspendant le droit de ses membres à la forme extraordinaire du rite romain. Désormais, celui-ci est conditionné à l'accord d'un commissaire apostolique et ce, au mépris du droit universel établi par le texte de Benoît XVI et confirmé par l'instruction Universæ Ecclesiæ.

Le supérieur général des Franciscains de l'Immaculée, le père Manelli, destitué sans qu'aucune motivation ne soit explicitée par le décret romain, a immédiatement choisi d'obéir aux dispositions du dicastère. Le correspondant de Présent auprès de la Salle de Presse du Saint-Siège ayant rapproché cette soumission de celle d'un des saints patrons des Franciscains de l'Immaculée, Padre Pio, confronté lui aussi toute sa vie durant aux interdits et aux injustices, le père Olivier Horovitz, curé in solidum du Pradet, dans le diocèse de Fréjus-Toulon, a adressé à Présent une tribune que nous vous proposons cette semaine, accompagnée de nos réflexions. 

I – LA TRIBUNE DU PÈRE OLIVIER HOROVITZ
dans Présent, article extrait du n° 7938, du samedi 14 septembre 2013
Sans rien retirer au fond de la relation de votre correspondant, je voudrais toutefois relever un jugement qui me semble d’autant plus erroné et dangereux qu’il est, hélas ! fréquent chez les catholiques. En conclusion de son article, votre correspondant écrit en effet : « Heureusement, tout en faisant preuve de cette admirable obéissance héritée de leurs saints patrons – comment ne pas penser aux injustices endurées par Padre Pio, toute sa vie durant, du fait de ses propres frères capucins ? –, les Franciscains de l’Immaculée semblent décidés à ne pas renoncer à leurs droits. »
Je ne partage pas l’avis que la voie de l’obéissance choisie par les Franciscains de l’Immaculée, et en particulier par leur supérieur destitué, le père Manelli, soit « admirable ». Au contraire, et cela pour trois motifs principaux.
Tout d’abord, parce que l’Église est une société parfaite. Ensuite, parce que si les Franciscains ne renoncent pas à leurs droits individuels en demandant à pouvoir reprendre la célébration de la messe traditionnelle, le père Manelli, leur supérieur, a renoncé à son droit, voire à son devoir, de recourir contre la décision de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et a, de la sorte, entériné la déchéance de fait du Motu proprio Summorum Pontificum : un événement qui a potentiellement des répercussions sur toute l’Église. Enfin, parce que la décision romaine semble injuste et disproportionnée, si ce n’est tout bonnement infondée.

L’Église, société parfaite

Le 24 janvier 1960, Jean XXIII affirmait : « La Sainte Église du Christ est une société parfaite, dans laquelle chacun de ceux qui la composent participe à tous les avantages, à toutes les richesses de son patrimoine sacré de doctrine et de grâce. » Même si l’expression est peu usitée depuis le Concile, le cardinal Bertone l’employait encore dans les colonnes de L’Osservatore Romano, le 24 novembre 2010.

Elle signifie notamment que, dans l’Église, c’est le droit qui régit le rapport à l’autorité. Tout religieux ou tout chrétien a le droit de porter recours contre une décision émanant d’un dicastère ou d’un évêque, d’exprimer son désaccord et d’interroger l’autorité légitime.

Ce droit, pour tout fidèle, d’épuiser les procédures devient même un devoir pour une autorité supérieure comme l’est celle du père Manelli – le Padre Pio, lui, n’engageait que sa personne ! Tout supérieur de communauté se doit, en effet, de protéger ses membres, ce qui commence par se faire le défenseur des constitutions de sa communauté. En ce sens, en acceptant unilatéralement le décret du Saint-Siège, le père Manelli me semble avoir commis un acte contraire à son devoir de protéger, non seulement sa communauté en général, mais aussi chacun de ses membres en particulier. En dépit de toute l’estime que j’ai pour lui, force m’est de constater que sa réaction a tout d’un acte d’obéissance aveugle et ne saurait, à ce titre, être jugée « admirable ». Ce qui eût été admirable, c’eût été de s’élever contre le décret romain en recourant aux constitutions des Franciscains de l'Immaculée et au droit de l’Église.

Il n’y a d’autorité que légitime

Bien sûr, j’entends déjà certains protester que ne pas obéir c’est désobéir, voire que s’élever contre un décret de dicastère, c’est alimenter l’idée que Rome n’est plus dans Rome et affaiblir ainsi l’Église. Sauf que l’argument d’obéissance ne saurait être brandi en permanence sans soulever, en contrepartie, la question de la légitimité de l’autorité et de son devoir de gouverner.

Or, au vu des éléments à notre disposition, je suis tenté d’élever de sérieux doutes quant au bien-fondé du décret qui frappe le père Manelli et sa communauté : quelle est, en effet, la faute grave qui est reprochée au père Manelli et que le décret romain se garde bien de préciser ? Une faute si grave qu’elle justifie la destitution immédiate du père Manelli, alors que le prochain Chapitre général des Franciscains de l’Immaculée est prévu pour 2014 ?

En l’absence d’éclaircissement romain sur ce sujet, il n’est pas illégitime de penser que c’est bel et bien l’adoption de la liturgie selon la forme extraordinaire par les Franciscains de l’Immaculée qui a été injustement condamnée. Le fait est particulièrement grave, car il rend conditionnel le droit universel au missel de saint Pie V dont Benoît XVI avait rappelé qu’il n’avait jamais été abrogé.

Enfin, pour qu’une sanction soit légitime, il faut qu’elle soit proportionnée. Or, savez-vous que la destitution du supérieur général d’une communauté canoniquement établie est un fait rarissime : combien, depuis le concile Vatican II ?

Qui se souvient, par exemple, que le scandaleux fondateur des Légionnaires du Christ, le père Maciel, n’a jamais été frappé d’aucune sanction canonique ? Pourtant, dans un communiqué publié le 19 mai 2006, le Saint-Siège indiquait que la Congrégation pour la doctrine de la Foi avait « décidé de renoncer à engager un procès canonique en raison du grand âge du père Maciel et de sa santé délicate » et se contentait de l’inviter « à conduire une existence retirée dans la prière et la pénitence, exempte de tout ministère public »…

Obéir à sa conscience pour obéir en conscience

Comme l’illustre cette triste affaire des Franciscains de l’Immaculée, l’obéissance à laquelle nous appelle le Christ n’est pas l’obéissance aveugle, elle ne porte pas sur le jugement cette fausse obéissance qui, loin d’être une vertu, se révèle souvent peccamineuse.
L’obéissance au Christ, et donc à son Église, est une obéissance de discernement, qui réclame toutes nos facultés et nous invite à sonder notre conscience éclairée, pour ne pas perdre de vue le salut de notre âme qui, comme le rappelle l’Église au dernier article du Code de droit canonique, « doit toujours être la loi suprême ».

Père Olivier Horovitz
II – LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1 – La décision qui a frappé les Franciscains de l’Immaculée a soulevé une émotion considérable, spécialement en Italie, d’autant que le premier cri d’alarme a été lancé par un vaticaniste qui fait autorité,Sandro Magister, lequel n’a rien d’un traditionaliste (il est publié dans le journal de gauche L’Espresso). Dans un récent article, du 17 septembre, le même Sandro Magister publie des extraits du dossier adressé par quatre universitaires à la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée. Ceux-ci insistent notamment sur le fait que l’affaire dépasse le cas particulier des Franciscains : « Le décret de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique daté du 11 juillet 2013 […] est un acte d’une gravité telle que l’on ne peut pas le considérer comme n’ayant qu’une importance interne, uniquement pour les destinataires. […] Il prive d’un bien d’une valeur incommensurable – la messe (célébrée selon le rite romain ancien) – non seulement ces religieux mais également les fidèles qui, à travers leur ministère, ont pu participer à la messe tridentine, ainsi que tous ceux qui auraient éventuellement pu, à l’avenir, y participer. […] C’est pourquoi ce décret revêt de manière évidente une importance objective pour toutes les personnes qui – pour les raisons les plus diverses – apprécient et aiment la messe latino-grégorienne. Ces fidèles représentent, à l’heure actuelle, une proportion importante, et certainement pas négligeable, des catholiques, présents dans le monde entier. Ils pourraient même, potentiellement, coïncider avec la totalité des membres de l’Église. Ceux-ci sont également frappés objectivement par le décret ». 

2 – Pour notre part, nous irons dans le sens de la tribune du P. Horovitz en précisant que l’obéissance est une vertu naturelle et surnaturelle absolument fondamentale, qui configure au Christ obéissant à son Père. Il faut toujours obéir et toujours enseigner à obéir, ce qui demande parfois de l’héroïsme. Mais, bien entendu, à condition qu’il y ait lieu à obéissance. Si une autorité, notamment ecclésiastique, donne un ordre, on doit a priori être tout disposé à le suivre volontiers, sauf s’il apparaît clairement que cette autorité ordonne quelque chose qui ne va pas dans le sens du bien, spécialement qui ne va pas dans le sens du bien commun de l’Église, ou encore si l’autorité outrepasse ses pouvoirs. C’est cette intelligence, qui n’est nullement de la désobéissance, que prône le P. Horovitz. Car, dans ces cas-là, il n’y a pas lieu à obéissance. On pourrait même dire, à la limite, que si on obéissait dans ce cas-là, en réalité, on désobéirait non seulement à Dieu, mais même à ce que cette autorité qui a, pour le dire familièrement, « perdu les pédales », devrait ordonner. Selon l’exemple classique, une jeune fille majeure qui refuse d’« obéir » à son père qui veut lui interdire de se marier avec un garçon d’excellente moralité, ne désobéit nullement, car l’ordre de son père dépasse ses compétences et ne procure pas le bien. De même, les prêtres et les fidèles qui ont refusé d’« obéir » à leurs évêques, après le bouleversement liturgique de la fin des années soixante, étaient en réalité fondamentalement obéissants (ce que Summorum Pontificum, attestant leur droit, a confirmé). 

3 – En outre, le P. Horovitz fait justement remarquer que l’Église est régie par un Droit (qu’il rattache ultimement au fait que l’Église, comme la Cité, est une « société parfaite », c'est-à-dire qu’elle dispose de tous les moyens pour parvenir à procurer à ses membres le bien commun). Ce droit, le Droit canonique, est particulièrement protecteur des sujets de l’Église : il est véritablement maternel, comme émanant d’une Mère sainte. Un curé, par exemple, peut toujours faire recours contre la décision prise par son évêque de le sanctionner ou de le destituer, s’il l’estime injuste, et les instances administratives ou judiciaires doivent examiner avec soin et impartialité son recours. Certes, le cas des Franciscains de l’Immaculée présente une difficulté à cet égard : les décisions de la Congrégation qui ont donné lieu au décret qui les frappe (et non, il est vrai, le décret lui-même, ce qui est un peu étrange) ont été approuvées par le pape « en forme spécifique », c'est-à-dire nonobstant toute disposition contraire. Par conséquent, théoriquement, sont écartées pour les Franciscains de l’Immaculée les dispositions du Motu ProprioSummorum Pontificum et de l’instruction Universæ Ecclesiæ (voire même les dispositions de la bulle Quo Primum, de saint Pie V, à condition de ne pas en extrapoler le sens). In fine, l’argument de fond reste celui qu’invoquaient hier les « résistants » contre l’interdiction pratique de célébrer la messe traditionnelle et qu’avait assumé Joseph Ratzinger lorsqu’il était cardinal : cette réforme liturgique, qui a eu tous les aspects d’une révolution liturgique, n’oblige pas.

4 – Nous ajouterons, pour notre part, qu’il y a dans cette affaire un aspect très caractéristique de refus d’entendre les légitimes requêtes, un « refus de dialogue ». Les Franciscains de l’Immaculée sont bien plus durement frappés que des personnages scandaleux, fait remarquer le P. Horovitz. Tout laisse penser qu’une infime minorité d’entre eux (5 Franciscains sur 300) ont déclenché les sanctions en se plaignant auprès de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée que l’introduction du bi-formalisme dans leur congrégation « troublait la paix », selon un thème bien connu. Or c’est la paix et le bien de tous les autres, et comme le font justement remarquer les universitaires que nous citions, la paix et le bien de l’Église qui sont perturbés. On va voir dans les temps qui viennent si cette requête du peuple de Dieu est entendue – d’une partie non négligeable du peuple de Dieu (que l’on se rapporte à nos nombreux sondages), et potentiellement de la totalité de ce peuple, comme le font remarquer en bonne doctrine juridique ces universitaires, puisque ce qui est remis en question ici pour quelques-uns, les Franciscains de l’Immaculée, est un droit des fidèles pour tous sans exception, et dont tous sans exception peuvent éventuellement bénéficier. 

5 – Cette affaire nous paraît donc à suivre de très près, pour deux raisons :

- Elle pose à nouveau la question de l’obligation sans réserve de la réforme liturgique, qui se posait depuis 45 ans, et qui a été résolue négativement par le Motu Proprio, consacrant la célébration de la messe dans la forme dite extraordinaire comme un droit des fidèles et des prêtres.

- Et, par ailleurs, elle met en cause la conséquence de cette reconnaissance d’un droit des fidèles et des prêtres par Summorum Pontificum, à savoir que cette messe n’a pas à être réservée à des ghettos traditionalistes mais doit être à la disposition de tous, dans les paroisses et les congrégations.

23 septembre 2013

[SPO] Un nouvel apostolat pour l’Institut du Christ Roi à Orléans

SOURCE - SPO - 23 septembre 2013
Avec le Motu Proprio de 2007, d’autres demandes voient le jour et des messes sont également assurées par l’abbé Jestin à Saint Martin d’Abbat à partir de 2007 (entre Orléans et Montargis) et à Conflans sur Loing à partir de 2008 (au sud de Montargis).

Interrogé par la presse sur la situation du Motu Proprio dans son diocèse, Mgr Blaquart avait estimé il y a quelques mois que la situation des fidèles attachés à la forme extraordinaire était « apaisée ».

Fin août, lors du chapitre général de l’Institut du Christ Roi, l’abbé Jestin a été incardiné au sein de cet Institut devenant ainsi chanoine séculier comme le sont les prêtres de l’Institut du Christ Roi. Le chanoine Jestin poursuit ses différentes missions paroissiales dans le diocèse d’Orléans, ainsi qu’au Séminaire Saint Philippe Néri de Gricigliano.

L’Institut du Christ Roi a des missions dans 23 diocèses français assurées par près de 25 prêtres.

22 septembre 2013

[Ennemond - Le Forum Catholique] Comprendre Mgr Lefebvre

SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 22 septembre 2013

L'explication est pourtant simple. C'est celle que je vous ai donnée dans mon précédent post. Si pour Mgr Lefebvre "l'Eglise conciliaire" était une structure indépendante de l'Eglise catholique, il n'aurait jamais discuté avec ses représentants. Il n'aurait jamais dit, au moment où il sacrait, en 1988, que son successeur l'abbé Schmidberger, aurait à reprendre le flambeau des discussions deux ou trois ans après les sacres.

Aussi, la seule explication tenable consiste à suivre l'explication donnée par l'abbé Gleize qui consiste à dire ce qui était communément pensé au sein de la FSSPX depuis des années : l'Eglise conciliaire est une expression analogique pour qualifier un état passager de l'Eglise catholique. Pendant des années, les discussions avec Rome ont été naturelles et saluées (de 2000 à 2012) y compris par les quatre évêques qui reconnaissaient dans la papauté actuelle les autorités de l'Eglise catholique et non les potentats d'une entité étrangère qu'aurait constitué une nouvelle Eglise, appelée "Eglise conciliaire". Il y a un peu plus de trois ans, les quatre évêques rédigeaient une lettre adressée au Souverain Pontife pour le remercier. Il ne semble pas qu'ils s'adressent au dignitaire d'une contre-Eglise qui n'aurait plus rien de catholique.

J'ai lu et annoté la compilation récemment publiée par l'abbé Pivert. Il fait l'impasse sur toute une partie des écrits du fondateur, notamment le sermon central de sa pensée, qui est celui des ordinations de 1982. Il y a un parti-pris évident et une incompréhension de certains événements comme le protocole d'accords de 1988 attribué tantôt à une bonté excessive de Mgr Lefebvre, tantôt à sa naïveté (l'auteur utilise le terme "se faire berner"). Pourquoi ne pas dire de manière simple la vérité ? à savoir que Mgr Lefebvre voyait dans le pape le pasteur de l'Eglise universelle et qu'il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour demeurer en règle avec les autorités car il considérait que la primauté de Pierre n'était pas un article de foi optionnel.

Enfin, il ne serait pas difficile de constituer un livre avec autant de citations pour parvenir à une thèse différente. Mais déterminer la conclusion avant de faire un livre n'est pas forcément faire oeuvre d'historien rigoureux. Attribuer l'ouvrage à l'auteur des citations est un procédé encore plus étonnant. Il n'est donc pas surprenant qu'il n'ait pas reçu l'aval des supérieurs.

[Pape François] "Vetus Ordo:... le choix du pape Benoît fut prudentiel"

SOURCE - Pape François - Interview aux revues jésuites - Père Antonio Spadaro, sj - septembre 2013

[...]
Le concile Vatican II
«  Qu’est-ce qu’a réalisé le concile Vatican II ? Que s’est-il passé ? », lui demandé-je à la lumière des déclarations précédentes, imaginant une réponse longue et articulée. J’ai plutôt eu l’impression que le pape considère le Concile comme un fait si indiscutable qu’il n’est pas nécessaire d’en parler trop longuement, sous peine d’en réduire l’importance. 


« Vatican II fut une relecture de l’Évangile à la lumière de la culture contemporaine. Il a produit un mouvement de rénovation qui vient simplement de l’Évangile lui-même. Les fruits sont considérables. Il suffit de rappeler la liturgie. Le travail de la réforme liturgique fut un service du peuple en tant que relecture de l’Évangile à partir d’une situation historique concrète. Il y a certes des lignes herméneutiques de continuité ou de discontinuité, pourtant une chose est claire : la manière de lire l’Évangile en l’actualisant, qui fut propre au Concile, est absolument irréversible. Il y a ensuite des questions particulières comme la liturgie selon le Vetus Ordo. Je pense que le choix du pape Benoît fut prudentiel, lié à l’aide de personnes qui avaient cette sensibilité particulière. Ce qui est préoccupant, c’est le risque d’idéologisation du Vetus Ordo, son instrumentalisation. »

[...]

21 septembre 2013

[Mgr Williamson] Chute horrible III

SOURCE - Mgr Williamson - 21 septembre 2013

Aux lecteurs de ce « Commentaire » a été promis au mois de juin un troisième article sur la chute horrible de la Fraternité St Pie X pour considérer ce qui peut se faire. Tout récemment a apparu sur le site Avec l’Immaculée un article qui propose de bonnes réponses à cette question. Il prend comme point de départ la question s’il faut continuer d’assister aux Messes célébrées par les prêtres de la Fraternité. Je résume et j’adapte :--

En 1984 un Indult provenant de Rome permit que fût célébrée, sous certaines conditions, la Messe de St Pie V dans le cadre de l’Église officielle. On a demandé à Mgr Lefebvre si les catholiques pouvaient y assister. Il n’a pas tardé à répondre que non, parce que rentrer dans le cadre de l’Église officielle sous ces conditions-là équivalait à accepter Vatican II et les réformes post-conciliaires. Les prêtres qui célébraient selon l’Indult ne pourraient parler ouvertement, et en acceptant implicitement avec l’Indult la Nouvelle Messe, ils risquaient à la longue de glisser dans la nouvelle religion Conciliaire, et d’y entraîner avec eux leurs fidèles.

En 2012 Mgr Fellay déclara que la Nouvelle Messe a été légitimement promulguée, ce qui équivaut à dire qu’elle est légitime. Toute critique de Vatican II il étouffe, et tout en cachant le plus possible aux prêtres et aux fidèles ce qu’il trame en dessous, il ne cesse de faire avancer les idées de sa Déclaration du 15 avril, 2012, tant favorable au Concile. Donc tout comme Mgr Lefebvre a condamné l’assistance aux Messes de l’Indult, ainsi faut-il, comme règle générale, détourner les gens de l’assistance aux Messes de la Fraternité, parce que même si cette célébration-ci de la Messe suit encore la Tradition, la Fraternité se fait remouler en général comme un cadre dans lequel la nouvelle religion Conciliaire est de moins en moins désapprouvée, en sorte qu’il y a de plus en plus de danger pour la foi de ceux qui assistent à ses Messes.

Néanmoins il y a une grande variété parmi les prêtres de la Fraternité en particulier. Il y en a de vraiment Traditionnels, et de virtuellement Conciliaires. Évidemment il est moins dangereux d’assister aux Messes de ceux-là que de ceux-ci, mais si le prêtre en question soutient et approuve la nouvelle direction imposée par le QG de la Fraternité, ou s’il persécute et exclut des sacrements quiconque participe à la Résistance, ce sont là deux signes qu’il vaudrait mieux éviter ses Messes, surtout s’il y a la Messe à proximité d’un prêtre qui résiste. Mais les circonstances doivent jouer aussi, en sorte que si par exemple les enfants risquaient de se trouver exclus d’une école de la Fraternité encore relativement en ordre, cela pourrait justifier que l’on assistât encore aux Messes de la Fraternité. Là où le tronc d’un arbre se pourrit, il peut y avoir encore des branches qui portent des feuilles vertes.

N’empêche, le tronc de la Fraternité est frappé à mort et il n’y a aucun espoir, humainement parlant, qu’il revive. Comme la Synagogue entre la mort en Croix de Notre Seigneur et la destruction de Jérusalem en 70 AD, elle est mortifère mais pas encore morte. Les Apôtres y ont prêché, de bons juifs y assistaient toujours, mais ils seraient tous persécutés et finiraient par être éjectés. Si un Catholique s’aperçoit aujourd’hui que dans le corps entier de la Fraternité, à partir de la tête, circule le virus mortel d’une mentalité Conciliaire masquée, il doit agir pour aider à sauver autant d’âmes que possible avant qu’elles ne fassent naufrage dans la foi en se noyant dans le canot de sauvetage qui coule.

Qu’il forge d’abord ses propres convictions, en lisant tout ce qu’il trouve sur le problème, à partir de l’échange de lettres du mois d’avril, 2012, entre les trois évêques et Mgr Fellay. Qu’il s’en entretienne avec ses prêtres et avec ses semblables. Qu’ils parlent pour coordonner, par exemple, la construction de refuges pour des prêtres qui sans cela n’auraient peut-être pas le courage d’agir. Il y a beaucoup à faire, même s’il n’y a pour le moment que peu d’ouvriers. Mais Dieu est avec eux.

Kyrie eleison

[Le Rocher] Pourquoi j'ai refusé de me mettre entre leurs mains, Mgr Lefebvre (Controverses n° 0 de septembre 1988)

SOURCE - Mgr Lefebvre, fsspx - reprise par Le Rocher (août-septembre 2013) - parution initiale: Controverse - septembre 1988

Controverses : Monseigneur, les sacres que vous avez faits le 30 juin dernier ont suscité beaucoup de remous. Curieusement, ce ne sont pas les fidèles « silencieux », mais les principaux porte-parole des diverses associations traditionalistes qui ont manifesté leur réprobation à votre décision d'assurer l'avenir de la Tradition. Comment expliquez- vous leurs déclarations d'attachement indéfectible au siège de Pierre ?
Mgr Lefebvre : A vrai dire, je ne vois pas très bien quelles sont ces associations traditionalistes qui ont manifesté leur réprobation pour les sacres. En général, les personnes qui ont manifesté leur réprobation n'étaient pas entièrement avec nous et ne fréquentaient pas nos oeuvres, mais avaient une certaine sympathie pour la Tradition, en même temps qu'elles professent une soumission inconditionnelle à Rome. Il faut absolument savoir qu'aujourd'hui Rome est au service de la révolution et donc terriblement antitraditionaliste.


C'est pourquoi j'ai refusé de me mettre entre leurs mains. Ils ne voulaient ni plus, ni moins, qu'en reconnaissant mes erreurs, je les aide à continuer leur révolution dans l'Eglise. Tous ceux qui nous ont quittés ne se rendent pas compte de cette situation et croient à la bonne volonté et à la rectitude de pensée des évêques ou cardinaux romains. Rien n'est plus faux ! Ce n'est pas possible qu'ils nous entraînent dans la révolution, disent ceux qui rejoignent le pape et ses évêques. Eh bien, c'est exactement cela qui se passera !
Controverses : Dans des journaux comme « 30 Jours dans l'Eglise » et dans « Le Monde », « Vie actuelle » et d'autres encore, les cardinaux Ratzinger et Oddi ont accordé des interviews où ils admettent, pour ne citer que le cardinal Oddi, que « vous n'aviez pas eu tort sur toute la ligne ». Ce qui fait dire à certains qu'il y a un certain changement au sein de la curie romaine. Quel est votre avis ?
Mgr Lefebvre : Si on lit bien l'interview du cardinal Ratzinger, il faudra dorénavant prendre garde de bien appliquer le concile, de ne pas se tromper dans son application et de faire attention de ne pas répéter les erreurs qu'on a pu commettre. Il ne parle pas d'en changer les principes.(1)

Même s'il en vient à admettre que les fruits du dernier concile ne sont pas ceux qu'il attendait, il opte pour en reprendre les principes de base et faire en sorte qu'ainsi il n'y ait plus de difficulté à l'avenir. Ils n'ont donc pas compris ce que signifie le retour à la Tradition que nous réclamons et ne veulent par conséquent pas revenir à la Tradition des prédécesseurs de Jean XXIII.
Controverses : On entend souvent ces derniers temps parler de « Tradition vivante ». Quel est selon vous le sens de cette expression ?
Mgr Lefebvre : Eh bien, prenons la condamnation que nous fait le pape dans le Motu proprio (2). Cette condamnation repose sur un mauvais concept de la Tradition. En effet, le pape, dans le Motu proprio, nous condamne parce que nous n'admettons pas la « Tradition vivante ». Mais la manière dont est comprise cette « Tradition vivante » a été condamnée par saint Pie X dans son encyclique « Pascendi » contre le modernisme, parce qu'elle comporte une évolution liée à l'histoire, qui ruine la notion du dogme, défini pour toujours.

La Tradition, selon eux, est quelque chose de vivant et qui évolue. Cette « Tradition vivante », c'est maintenant l'Eglise Vatican II. C'est très grave et ça dénote un esprit moderniste. Cette nouvelle doctrine, car c'est bien de cela qu'il s'agit, est formellement condamnée par le pape saint Pie X. L'Eglise porte avec elle sa Tradition. On ne peut pas dire quelque chose de contraire à ce que les papes ont affirmé autrefois. On ne peut pas admettre une pareille chose. C'est impossible.
Controverses : Est-ce que selon vous c'est la raison pour laquelle depuis une vingtaine d'années il n'y a plus eu d'actes d'infaillibilité ?
Mgr Lefebvre : Pour le Concile Vatican II, le pape Paul VI n'a pas utilisé le principe de l'infaillibilité dogmatique. Il s'est contenté de le déclarer pastoral.

Les papes conciliaires sont incapables d'employer leur infaillibilité doctrinale parce que le fondement même de l'infaillibilité, c'est de croire qu'une vérité doit être fixée à jamais et ne peut plus changer : elle doit rester ce qu'elle est.

Jean-Paul II, plus encore que Paul VI, ne croit pas à l'immuabilité de la vérité.

L'Assomption de la Très Sainte Vierge Marie a été définie par le pape Pie XII en 1950. C'est désormais un dogme immuable. Pour eux, non ! Avec le temps, il y a des explications scientifiques nouvelles, le développement de l'esprit humain, le progrès qui modifient la vérité. Par conséquent, on pourrait éventuellement affirmer autre chose que ce que les papes ont dit. Lors d'une entrevue avec le pape Jean-Paul II, je lui ai demandé s'il admettait l'encyclique Quas primas de Pie XI, sur le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il m'a répondu : « Je pense que le pape ne l'écrirait plus de la même façon». Voilà nos dirigeants actuels. On ne peut décidément pas se mettre entre leurs mains.
Controverses : Parmi ceux qui ont accepté les propositions du pape, il y a Dom Gérard. Que pensez-vous personnellement de sa décision ?
Mgr Lefebvre : Lors de notre dernière rencontre, il m'a demandé s'il pouvait accepter le protocole que j'ai moi-même refusé. Je lui ai répondu que sa situation n'était pas la même que la mienne, que la Fraternité est répandue dans le monde entier, alors que lui n'est responsable que de son monastère. « Vous pourrez peut-être vous défendre plus facilement. Mais je ne suis pas pour un accord, j'estime qu'actuellement un accord est mauvais. » Et je le lui ai même écrit. Il ne faut plus dialoguer avec les autorités romaines. Elles ne veulent que nous ramener au Concile, il ne faut pas avoir de relations avec elles. Dom Gérard m'a répondu que son cas était différent et qu'il allait quand même essayer. Je ne l'approuve pas. La dernière fois que nous nous sommes vus, je lui ai dit :
« Dom Gérard, vous ferez ce que vous voudrez et moi je dirai ce que je veux. Pour les gens, votre passage sous l'autorité de Rome, c'est votre séparation d'Ecône et de Mgr Lefebvre. Dorénavant, vous chercherez votre soutien auprès d'autres évêques. Jusqu'à présent, vous vous êtes adressé à moi, eh bien, à présent, c'est fini. Je vous considère comme les prêtres qui nous ont quittés. Nous n'aurons plus de relations puisque vous avez des relations avec ceux qui nous persécutent. Vous vous êtes mis en d'autres mains.»
Il y a cinq ans déjà, Dom Gérard a fait une déclaration dans son bulletin pour les bienfaiteurs, dans lequel il disait vouloir s'ouvrir davantage à tous ceux qui ne sont pas comme nous, ne plus demeurer dans la critique stérile, recevoir tout le monde dans l'espoir de les faire participer à la Tradition. C'est ce qu'il a fait, et maintenant il est prisonnier de tout ce monde, de ces écrivains, de la presse, des professeurs, comme Bruckberger, Raspail ; il les a préférés à nous. Il est désormais dans les mains des modernistes.
Controverses : Comment jugez-vous les propositions faites au père prieur du monastère du Barroux ?
Mgr Lefebvre : Pour eux, leur objectif c'est de diviser la Tradition. Ils ont déjà eu Dom Augustin(3), ils ont eu de Blignères(4), et maintenant ils ont eu Dom Gérard. Cela affaiblit d'autant notre position. C'est leur but : diviser pour nous faire disparaître.

Le cardinal Ratzinger a déclaré dans une interview donnée à un journal de Francfort qu'il trouve inadmissible qu'il y ait des groupes de catholiques qui s'attachent à la Tradition, de telle manière qu'ils ne sont plus en concordance parfaite avec ce que pensent tous les évêques du monde. Ils ne veulent pas admettre notre existence. Ils ne peuvent pas nous tolérer dans l'Eglise. Dom Gérard ne veut pas croire tout cela.
Controverses : Marc Dem vient de publier un très beau livre consacré à Dom Gérard et à son oeuvre. Cette sortie semble mal tomber pour le père prieur qui y est décrit comme l'un des piliers de la reconstruction de la chrétienté, fidèle à la Tradition et à Votre Excellence.
Mgr Lefebvre : J'ai félicité Dom Gérard pour ce livre et il m'a répondu : « Ne me parlez pas de cela, je ne veux pas en entendre parler, ce n'est pas moi qui l'ai fait, c'est Marc Dem. » Tout cela parce que Marc Dem a présenté Dom Gérard dans sa première forme de combattant et de lutteur de la foi.
Controverses : Les contacts avec Rome ne sont pas rompus. Il paraîtrait même que des discussions pourraient reprendre cet automne. Pouvez-vous nous en parler ?
Mgr Lefebvre : Ce sont des inventions. Si jamais il y a de la part de Rome une volonté de reprendre les conversations, c'est moi cette fois qui poserai les conditions. Comme l'a dit le cardinal Oddi : « Mgr Lefebvre est en position de force. » C'est pourquoi j'exigerai que la discussion porte sur des points doctrinaux. Qu'ils en finissent avec leur oecuménisme, qu'ils redonnent son vrai sens à la messe, qu'ils redonnent la vraie définition de la foi, qu'ils redonnent la vraie définition de l'Eglise, qu'ils rendent à la collégialité son sens catholique et ainsi de suite.

J'attends d'eux une définition catholique et non libérale de la liberté religieuse. Il faut qu'ils acceptent l'Encyclique Quas primas sur le Christ-Roi, et le Syllabus (Pie IX). Il faut qu'ils acceptent tout cela, car c'est dorénavant la condition de toute discussion nouvelle entre eux et nous.
Controverses : En conclusion, après tous les événements de cet été, quels conseils donnez-vous à vos fidèles ?
Mgr Lefebvre : Le seul objectif que doit avoir devant les yeux le fidèle, c'est le règne universel de Notre Seigneur Jésus- Christ sur les individus, sur les familles, sur les cités ; il n'y a pas d'autre religion qui subsiste devant ce règne.

Si je venais à enseigner autre chose que cela, il ne faudrait plus me suivre. Comme le dit saint Paul : « Si un ange du ciel ou si moi-même vous enseignons une autre doctrine que celle que je vous ai enseignée autrefois, ne me suivez pas, faites-moi anathème. » Le bon sens catholique de nos fidèles a fait que 90% – et même plus encore selon moi – continuent à nous suivre.


Propos recueillis par Eric Bertinat (Entretien paru dans "Controverses" N° 0 – septembre 1988)


Source : Le Rocher n° 84 de d'août-septembre 2013

Notes du Rocher n° 84 d'août-septembre 2013

(1) C'est ce qu'a confirmé le pontificat de Benoît XVI, qui n'a eu de cesse de défendre cette même ligne.
(2) « A la racine de cet acte schismatique, on trouve une notion incomplète et contradictoire de la Tradition. Incomplète parce qu'elle ne tient pas suffisamment compte du caractère vivant de la Tradition qui, comme l'a enseigné clairement le Concile Vatican II, "tire son origine des apôtres, se poursuit dans l'Eglise sous l'assistance de l'Esprit-Saint : en effet, la perception des choses aussi bien que des paroles transmises s'accroît, soit par la contemplation et l'étude des croyants qui les méditent en leur coeur, soit par l'intelligence intérieure qui'ils éprouvent des choses spirituelles, soit par la prédication de ceux qui, avec la succession épiscopale, reçurent un charisme certain de vérité". Mais c'est surtout une notion de la Tradition, qui s'oppose au Magistère universel de l'Eglise lequel appartient à l'évêque de Rome et au corps des évêques, qui est contradictoire. Personne ne peut rester fidèle à la Tradition en rompant le lien ecclésial avec celui à qui le Christ, en la personne de l'apôtre Pierre, a confié le ministère de l'unité dans son Eglise. » (Lettre apostolique « Ecclesia Dei » du pape Jean-Paul II, sous forme de Motu proprio, du 2 juillet 1988, no 4)
(3) Dom Augustin-Marie Joly (1917– 2006), fondateur de l'abbaye Saint-Joseph de Clairval, à Flavigny, reconnue comme monastère de droit diocésain le 2 février 1988.
(4) Le P. Louis-Marie de Blignières a fondé la Fraternité Saint-Vincent Ferrier en 1979. En 1987, cette communauté de la mouvance traditionaliste, « se rendant compte que leur position doctrinale sur la question de la liberté religieuse au concile Vatican II n'était pas juste », fait des démarches à Rome pour essayer d'obtenir la reconnaissance canonique. A la suite des sacres de 1988, leur petit groupe a été reconnu comme Institut religieux de droit pontifical. (cf. P. Dominique-Marie de Saint Laumer, nouveau prieur de la Fraternité Saint- Vincent Ferrier depuis septembre 2011, in La Nef no 239 juillet-août 2012)