SOURCE - Texte paru en anglais sur le forum ctngreg - 20 novembre 1999
[Cette communication a été lue par Mgr Camille Perl, de la Commission Ecclesia Dei, lors de la réunion d'Una Voce International qui a eu lieu à Rome la semaine dernière [13/19 novembre 1999]. Mgr Perl lut ce message puis refusa de répondre à aucune question ou d'accepter aucun commentaire de la part des délégués d'Una Voce. Il quitta brusquement la réunion après s'être attiré la demande "d'éclaircir ses éclaircissements". Mgr Perl parle d' "information discutable" diffusée sur Internet. Le présent document est authentique et provient d'une feuille distribuée lors de la réunion. (...) Les délégués d'Una Voce ont été unanimes dans leur réponse à cette communication. -- Bill Basile]
ÉclaircissementsLa Commission Pontificale Ecclesia Dei a été récemment l'objet d'attaques provenant de certains cercles traditionalistes; attaques dues pour une part à l'ignorance des faits et, d'autre part, à des informations discutables diffusées sans autorisation sur Internet. Afin de rétablir la vérité, la Commission juge opportun de publier les présents éclaircissements.
1. La Commission Pontificale a été instituée en 1988 par le Saint-Père avec la "mission de collaborer avec les évêques, les dicastères de la Curie romaine et les milieux intéressés, dans le but de faciliter la pleine communion ecclésiale des prêtres, des séminaristes, etc... qui désirent rester unis au successeur de Pierre dans l'Eglise catholique en conservant leurs traditions spirituelles et liturgiques" (Motu Proprio "Ecclesia Dei", n° 6 a). Pour accomplir cette mission, la Commission doit collaborer avec les évêques, sans qui cette union ecclésiale est impensable. Il n'est donc pas question de critiquer la commission pour cette collaboration.
2. La Fraternité Sacerdotale Saint Pierre a été érigée en 1988 par la Commission Pontificale avec des pouvoirs spéciaux donnés par le Souverain Pontife. La Commission n'a jamais eu l'intention de modifier ses statuts. Malheureusement, certains désaccords internes se sont produits ces derniers mois au sein de cette famille religieuse.
Des documents relatifs à ces questions, qui auraient du rester protégés par une stricte confidentialité, ont été publiés. La Commission ne peut que le regretter. Les responsables de cette publication ont causé un grand tort à la Fraternité Saint Pierre. On peut se demander, en outre, de quel droit des associations de laïques se sont engagées dans d'importantes actions de pression sur un sujet qui regarde de façon exclusive un institut religieux.
3. Plusieurs prêtres de la Fraternité Saint Pierre ont adressé une plainte à la Commission Pontificale. Les signataires faisaient usage de leur droit de faire appel au Saint Siège -- un droit que tout catholique fidèle possède. La Commission a le devoir de recevoir un tel recours et de proposer un moyen pour résoudre les problèmes : à cette fin, elle a pris certaines mesures conservatoires pour préparer une discussion sereine des problèmes par tous les membres de la Fraternité, tout en protégeant les signataires du recours contre de possibles mutations. Ceux qui soutiennent que ceci constitue un abus de pouvoir ne comprennent pas la vraie situation juridique: à savoir que la Commission exerce la pleine autorité du Saint Siège sur la Fraternité susmentionnée. Affirmer qu'il existe une intention de modifier l'orientation traditionnelle de la Fraternité n'est pas seulement absurde; c'est une offense grave contre la vérité et contre les membres de la Commission Pontificale.
4. Au coeur de cette crise est le problème de la concélébration des prêtres qui se sentent liés à certaines formes de la tradition liturgique latine lors d'une messe célébrée selon le rite actuellement en vigueur. Cette possibilité a été demandée, et à l'occasion appliquée par certains prêtres lors de messes avec l'évêque diocésain; mais elle a été refusée de façon catégorique par la majorité. La Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, après avoir consulté le Conseil Pontifical pour l'Interprétation des Textes de Loi, et demandé l'avis de la Commission Pontificale "Ecclesia Dei", a publié des "Réponses officielles" dans les Notitiæ, et a expliqué ses raisons aux supérieurs des instituts concernés. Ces réponses formulent une affirmation au plan juridique : ceux qui ont le privilège de célébrer selon les livres liturgiques en usage avant la réforme de Paul VI ne perdent pas pour cette raison le droit de célébrer selon le Missel de Paul VI - un droit qui appartient à tout prêtre du rite romain. Il n'est dit nulle part que ces prêtres sont obligés de le faire; mais qu'ils en ont le droit, et qu'aucun supérieur ne peut les empêcher de faire ce à quoi la loi générale de l'Eglise les autorise. "Un droit exclusif" de célébrer selon les livres de 1962 n'existe pas et n'a jamais existé, et aucun texte officiel n'en fait mention. Les textes de la Congrégation pour le Culte Divin sont très clairs et ne laissent pas place au doute sur ce point. Il est donc manifestement faux de parler d'ôter à la Fraternité son droit exclusif, parce qu'un tel droit n'a jamais existé. D'autre part, il faut souligner qu'il n'existe aucune intention d'abroger les privilèges concédés aux prêtres et aux instituts attachés à la tradition liturgique latine.
5. La concélébration est une manifestation de la communion qui existe entre l'évêque et les prêtres munis d'une mission pastorale dans son diocèse. Ce signe de communion, réintroduit dans l'Eglise par le deuxième Concile du Vatican, joue aujourd'hui un rôle important en tant qu'expression de la communion entre les prêtres - même traditionalistes - et les évêques, dans les diocèses où ils exercent. On ne peut refuser ce signe liturgique sans donner l'impression de refuser la communion elle-même. C'est pourquoi la Commission Pontificale "Ecclesia Dei" exhorte ces prêtres à accepter la concélébration avec leur évêque puisque sa mission est justement de faciliter cette communion ecclésiale des prêtres et des fidèles tout en garantissant le respect de leurs traditions spirituelles et liturgiques.