SOURCE - Paix Liturgique - Lettre 219 - 28 février 2010
Il faut préalablement le répéter : les sondages successifs prouvent que les fidèles désireux de voir célébrer la forme extraordinaire du rite romain sont nombreux (au moins un tiers des catholiques pratiquants), mais ils ne savent pas comment s’y prendre, et tout d’abord, ils ne savent pas qu’ils existent en si grand nombre. Viendra le temps, nous en sommes sûrs, où les prêtres eux-mêmes s’inquiéteront de cette demande latente et susciteront son expression. Pour l’instant, notre devoir de catholiques est de les aider à s’exprimer. De les aider pacifiquement à s’exprimer pacifiquement.
Commencée en mars 2009, la campagne d'enquête et de dialogue en soutien au Saint Père et au motu proprio Summorum Pontificum se poursuit dans les paroisses, dimanche après dimanche.
A la fin février 2010, on comptait déjà plus de 550.000 documents diffusés.
Ce minutieux travail de terrain est une tâche énorme qui n'est possible que grâce au zèle de centaines d'amis à travers la France qui souhaitent se faire les porte-parole des mesures de pacification proposées par Benoît XVI à toute l’Eglise universelle.
Nous nous proposons cette semaine de brosser pour vous le portrait de l'un d'entre eux et du travail de fourmi qu'il a engagé dans la capitale de la Bourgogne : Dijon.
Retraité du commerce, Michel sait d'expérience qu'à force d'attendre le client les bras croisés on risque de ne jamais le voir arriver. Catholique ayant renoué avec la messe traditionnelle au milieu des années 90 (la plupart des partisans de la messe traditionnelle ne viennent pas d’un milieu préexistant, mais sont des « convertis », faut-il le rappeler ?), il est intimement convaincu, comme l'a exprimé le Cardinal Castrillon Hoyos, que cette liturgie traditionnelle est un trésor destiné à toute l'Église et pas seulement à ceux qui ont déjà le bonheur de la connaître. C'est pourquoi, la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum libéralisant la messe de Saint Grégoire-le-Grand l'a comblé de joie mais aussi d'enthousiasme apostolique et l'a décidé à entreprendre quelque chose pour soutenir efficacement la volonté de Benoît XVI sur le terrain.
I – Seul le premier pas coûte
Entreprendre c'est certain… mais quoi ? Et ce d'autant plus que Michel se heurte bien vite à la tiédeur de l'accueil réservé au texte pontifical, non pas par les autorités ecclésiastiques – il s'y attendait ! –, mais par les fidèles qu'il contacte. Osera-t-on parler d’un certain « égoïsme » ? Il faut dire qu'en Côte d'Or, où vit Michel, les “tradis” ne sont pas à plaindre puisqu'ils ont leurs habitudes bien établies entre la Fraternité Saint-Pierre dans l'agglomération dijonnaise, qui célèbre dans la chapelle attenante à la maison natale de Saint Bernard, et la Fraternité Saint-Pie X, fortement représentée dans un département où elle compte deux institutions “historiques” (le séminaire de Flavigny et l'école pour jeunes filles de Pouilly-en-Auxois) ainsi qu'un prieuré à Dijon.
Nonobstant cette déception, l'élan de Michel demeure.Reste à trouver une forme concrète à lui donner.C'est la publication de notre lettre 168, du 9 mars 2009, qui va servir de déclic.
Apprenant le lancement d'une grande campagne pour “le réveil des paroisses de France” à travers la diffusion d'un document de soutien au Saint-Père, Michel prend contact avec nous et se porte volontaire pour rejoindre une équipe de personnes le diffusant dans sa région.
Michel étant alors le premier de nos contacts dijonnais prêts à s'engager, nous L'encourageons à commencer tout seul, l'assurant que seul le premier pas coûte.
Après avoir consacré un chemin de croix à cette aventure, Michel se lance donc le 14 juin 2009, solennité de la Fête-Dieu.
Ce dimanche-là, il se prive de sa messe traditionnelle chantée et ne s'attarde pas à l'issue de la messe basse traditionnelle pour pouvoir arriver à l'heure devant l'église de village qu'il a choisie pour sa première distribution.
Trouvant les portes fermées, la messe ayant été déplacée dans un autre village, Michel arrive sur les lieux alors que la cérémonie est déjà commencée. Après avoir distribué ses premiers documents aux retardataires, il attend la sortie pour distribuer le reste.
Bilan : près de 100 questionnaires d'enquete remis, un accueil favorable (seulement 3 refus) et un prêtre, en chasuble, qui salue paisiblement ses fidèles, la vue d'un tract orné de la photo du Pape ne déclenchant pas chez lui de crise d'urticaire.
Encouragé par cette première expérience et par l'avis positif que lui a donné un prêtre diocésain de ses amis, Michel nous annonce alors qu'il entend planifier ses distributions avec comme objectif de terminer par la cathédrale Saint-Bénigne, patron du diocèse, “avant l'Avent, pour laisser ensuite la prière faire son œuvre”.
II – Avec humilité et persévérance
Après une nouvelle distribution en solitaire à la campagne, Michel, fort de la protection de son saint patron - “chef de la milice céleste, il m'envoie souvent au combat... donc je dois suivre” - décide de continuer dans la ville.
Sa détermination est récompensée par la Providence puisqu'il reçoit un premier concours dès cette occasion. Un autre suivra peu après et le reste de l'opération se poursuivra avec l'appui de ces deux solides recrues.
Lors de cette première distribution en centre-ville, Michel constate deux choses :
1) hormis quelques refus de retardataires pressés, l'accueil est là encore plus que favorable,
2) la déchristianisation en milieu urbain est une triste réalité (80 documents seulement sont distribués alors qu'il s'agit d'une messe paroissiale dans un quartier bourgeois).
Dimanche après dimanche, patiemment, humblement, Michel et ses compagnons vont poursuivre leur quadrillage pour terminer leur entreprise fin novembre après avoir, comme annoncé, “desservi” la cathédrale Saint-Bénigne le 15 novembre, jour de messe pontificale.
Mgr Minnerath, évêque de Dijon, sera l'une des 340 personnes à prendre le dépliant, le climat bourguignon demeurant pacifique et bienveillant, nonobstant les quelques irascibles de service.
Bilan de la campagne dijonnaise de diffusion de notre enquête sur la paix voulue par Benoît XVI : 12 opérations de distributions, plus de 1.300 documents diffusés , 8 paroisses visitées et de nombreux retours positifs de fidèles ayant par le biais de cette enquête fait connaître leur sympathie voire leur attachement pour la forme extraordinaire du rite romain. Michel a ainsi pu constituer un nouveau réseau de personnes qu’il ne connaissait pas avant de se lancer mais qui partagent son amour de la liturgie traditionnelle de l’Eglise.
III – Un encouragement pour “ceux qui n'osent pas”
L'exemple de Michel prouve qu'il suffit juste d'un peu d'enthousiasme et d'esprit d'apostolat pour mieux faire connaître l'action du Saint-Père et les dispositions du Motu Proprio.
Comme il le dit lui-même : “faut y aller avec beaucoup de simplicité et de modestie ; il faut définir une stratégie en fonction de la configuration de l’agglomération (établir un programme de distribution en fonction des paroisses) et étudier ensuite, au coup par coup, la disposition de l’église et les horaires des messes, ces derniers se trouvant généralement sur internet, dans les informations diocésaines. À l’entrée des fidèles, l’accueil est généralement bon, les refus statistiquement peu nombreux, et, en face des très rares agressions verbales, il suffit de garder son calme...”
Mais le véritable enseignement que Michel souhaite retirer et partager de cette opération est essentiellement d'ordre spirituel : “Cette expérience demande une foi profonde assistée par la prière et le sacrifice (se limiter à la messe basse à la place de la messe chantée, se lever plus tôt), mais elle nous procure aussi la joie d’offrir à Notre Seigneur ce qui est à notre portée.”
IV – Addendum
Le portrait de Michel ne serait pas complet sans préciser qu'il n'est ni un militant né, ni iun catholique issu du milieu traditionnel. Il est seulement un chrétien de son temps : “moderniste” comme il le dit lui-même jusque dans les années 80 quand, en réaction aux “débordements antireligieux” de sa famille, il a découvert la figure de Monseigneur Marcel Lefebvre.
Ayant néanmoins toujours gardé les yeux fixés sur Rome, il a accueilli avec gratitude la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum.
Pour lui, répondre à la générosité du Pape a donc été une évidence et il lui arrive de déplorer “le manque d'allant missionnaire“ des “tradis” qui, selon lui, se complaisent dans “un certain confort” au creux de leurs prieurés...
En tout cas, les efforts de Michel semblent payer puisque, depuis que nous avons diffusé ses coordonnées dans notre lettre 209 du 19 décembre 2009, deux nouvelles demandes de célébrations selon la forme "extraordinaire" se sont mises en place à Dijon.
Nos prières les accompagnent d’autant plus que pour l'heure, les fruits du Motu Proprio dans le diocèse sont encore rares : seulement une messe dominicale mensuelle à Beaune et une messe en semaine tous les 15 jours à Châtillon-sur-Seine à l'initiative du Père Athénor, un jeune curé entreprenant.
Pour rejoindre les demandes dijonnaises : motuproprio.remond.dijon@live.com
Il faut préalablement le répéter : les sondages successifs prouvent que les fidèles désireux de voir célébrer la forme extraordinaire du rite romain sont nombreux (au moins un tiers des catholiques pratiquants), mais ils ne savent pas comment s’y prendre, et tout d’abord, ils ne savent pas qu’ils existent en si grand nombre. Viendra le temps, nous en sommes sûrs, où les prêtres eux-mêmes s’inquiéteront de cette demande latente et susciteront son expression. Pour l’instant, notre devoir de catholiques est de les aider à s’exprimer. De les aider pacifiquement à s’exprimer pacifiquement.
Commencée en mars 2009, la campagne d'enquête et de dialogue en soutien au Saint Père et au motu proprio Summorum Pontificum se poursuit dans les paroisses, dimanche après dimanche.
A la fin février 2010, on comptait déjà plus de 550.000 documents diffusés.
Ce minutieux travail de terrain est une tâche énorme qui n'est possible que grâce au zèle de centaines d'amis à travers la France qui souhaitent se faire les porte-parole des mesures de pacification proposées par Benoît XVI à toute l’Eglise universelle.
Nous nous proposons cette semaine de brosser pour vous le portrait de l'un d'entre eux et du travail de fourmi qu'il a engagé dans la capitale de la Bourgogne : Dijon.
Retraité du commerce, Michel sait d'expérience qu'à force d'attendre le client les bras croisés on risque de ne jamais le voir arriver. Catholique ayant renoué avec la messe traditionnelle au milieu des années 90 (la plupart des partisans de la messe traditionnelle ne viennent pas d’un milieu préexistant, mais sont des « convertis », faut-il le rappeler ?), il est intimement convaincu, comme l'a exprimé le Cardinal Castrillon Hoyos, que cette liturgie traditionnelle est un trésor destiné à toute l'Église et pas seulement à ceux qui ont déjà le bonheur de la connaître. C'est pourquoi, la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum libéralisant la messe de Saint Grégoire-le-Grand l'a comblé de joie mais aussi d'enthousiasme apostolique et l'a décidé à entreprendre quelque chose pour soutenir efficacement la volonté de Benoît XVI sur le terrain.
I – Seul le premier pas coûte
Entreprendre c'est certain… mais quoi ? Et ce d'autant plus que Michel se heurte bien vite à la tiédeur de l'accueil réservé au texte pontifical, non pas par les autorités ecclésiastiques – il s'y attendait ! –, mais par les fidèles qu'il contacte. Osera-t-on parler d’un certain « égoïsme » ? Il faut dire qu'en Côte d'Or, où vit Michel, les “tradis” ne sont pas à plaindre puisqu'ils ont leurs habitudes bien établies entre la Fraternité Saint-Pierre dans l'agglomération dijonnaise, qui célèbre dans la chapelle attenante à la maison natale de Saint Bernard, et la Fraternité Saint-Pie X, fortement représentée dans un département où elle compte deux institutions “historiques” (le séminaire de Flavigny et l'école pour jeunes filles de Pouilly-en-Auxois) ainsi qu'un prieuré à Dijon.
Nonobstant cette déception, l'élan de Michel demeure.Reste à trouver une forme concrète à lui donner.C'est la publication de notre lettre 168, du 9 mars 2009, qui va servir de déclic.
Apprenant le lancement d'une grande campagne pour “le réveil des paroisses de France” à travers la diffusion d'un document de soutien au Saint-Père, Michel prend contact avec nous et se porte volontaire pour rejoindre une équipe de personnes le diffusant dans sa région.
Michel étant alors le premier de nos contacts dijonnais prêts à s'engager, nous L'encourageons à commencer tout seul, l'assurant que seul le premier pas coûte.
Après avoir consacré un chemin de croix à cette aventure, Michel se lance donc le 14 juin 2009, solennité de la Fête-Dieu.
Ce dimanche-là, il se prive de sa messe traditionnelle chantée et ne s'attarde pas à l'issue de la messe basse traditionnelle pour pouvoir arriver à l'heure devant l'église de village qu'il a choisie pour sa première distribution.
Trouvant les portes fermées, la messe ayant été déplacée dans un autre village, Michel arrive sur les lieux alors que la cérémonie est déjà commencée. Après avoir distribué ses premiers documents aux retardataires, il attend la sortie pour distribuer le reste.
Bilan : près de 100 questionnaires d'enquete remis, un accueil favorable (seulement 3 refus) et un prêtre, en chasuble, qui salue paisiblement ses fidèles, la vue d'un tract orné de la photo du Pape ne déclenchant pas chez lui de crise d'urticaire.
Encouragé par cette première expérience et par l'avis positif que lui a donné un prêtre diocésain de ses amis, Michel nous annonce alors qu'il entend planifier ses distributions avec comme objectif de terminer par la cathédrale Saint-Bénigne, patron du diocèse, “avant l'Avent, pour laisser ensuite la prière faire son œuvre”.
II – Avec humilité et persévérance
Après une nouvelle distribution en solitaire à la campagne, Michel, fort de la protection de son saint patron - “chef de la milice céleste, il m'envoie souvent au combat... donc je dois suivre” - décide de continuer dans la ville.
Sa détermination est récompensée par la Providence puisqu'il reçoit un premier concours dès cette occasion. Un autre suivra peu après et le reste de l'opération se poursuivra avec l'appui de ces deux solides recrues.
Lors de cette première distribution en centre-ville, Michel constate deux choses :
1) hormis quelques refus de retardataires pressés, l'accueil est là encore plus que favorable,
2) la déchristianisation en milieu urbain est une triste réalité (80 documents seulement sont distribués alors qu'il s'agit d'une messe paroissiale dans un quartier bourgeois).
Dimanche après dimanche, patiemment, humblement, Michel et ses compagnons vont poursuivre leur quadrillage pour terminer leur entreprise fin novembre après avoir, comme annoncé, “desservi” la cathédrale Saint-Bénigne le 15 novembre, jour de messe pontificale.
Mgr Minnerath, évêque de Dijon, sera l'une des 340 personnes à prendre le dépliant, le climat bourguignon demeurant pacifique et bienveillant, nonobstant les quelques irascibles de service.
Bilan de la campagne dijonnaise de diffusion de notre enquête sur la paix voulue par Benoît XVI : 12 opérations de distributions, plus de 1.300 documents diffusés , 8 paroisses visitées et de nombreux retours positifs de fidèles ayant par le biais de cette enquête fait connaître leur sympathie voire leur attachement pour la forme extraordinaire du rite romain. Michel a ainsi pu constituer un nouveau réseau de personnes qu’il ne connaissait pas avant de se lancer mais qui partagent son amour de la liturgie traditionnelle de l’Eglise.
III – Un encouragement pour “ceux qui n'osent pas”
L'exemple de Michel prouve qu'il suffit juste d'un peu d'enthousiasme et d'esprit d'apostolat pour mieux faire connaître l'action du Saint-Père et les dispositions du Motu Proprio.
Comme il le dit lui-même : “faut y aller avec beaucoup de simplicité et de modestie ; il faut définir une stratégie en fonction de la configuration de l’agglomération (établir un programme de distribution en fonction des paroisses) et étudier ensuite, au coup par coup, la disposition de l’église et les horaires des messes, ces derniers se trouvant généralement sur internet, dans les informations diocésaines. À l’entrée des fidèles, l’accueil est généralement bon, les refus statistiquement peu nombreux, et, en face des très rares agressions verbales, il suffit de garder son calme...”
Mais le véritable enseignement que Michel souhaite retirer et partager de cette opération est essentiellement d'ordre spirituel : “Cette expérience demande une foi profonde assistée par la prière et le sacrifice (se limiter à la messe basse à la place de la messe chantée, se lever plus tôt), mais elle nous procure aussi la joie d’offrir à Notre Seigneur ce qui est à notre portée.”
IV – Addendum
Le portrait de Michel ne serait pas complet sans préciser qu'il n'est ni un militant né, ni iun catholique issu du milieu traditionnel. Il est seulement un chrétien de son temps : “moderniste” comme il le dit lui-même jusque dans les années 80 quand, en réaction aux “débordements antireligieux” de sa famille, il a découvert la figure de Monseigneur Marcel Lefebvre.
Ayant néanmoins toujours gardé les yeux fixés sur Rome, il a accueilli avec gratitude la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum.
Pour lui, répondre à la générosité du Pape a donc été une évidence et il lui arrive de déplorer “le manque d'allant missionnaire“ des “tradis” qui, selon lui, se complaisent dans “un certain confort” au creux de leurs prieurés...
En tout cas, les efforts de Michel semblent payer puisque, depuis que nous avons diffusé ses coordonnées dans notre lettre 209 du 19 décembre 2009, deux nouvelles demandes de célébrations selon la forme "extraordinaire" se sont mises en place à Dijon.
Nos prières les accompagnent d’autant plus que pour l'heure, les fruits du Motu Proprio dans le diocèse sont encore rares : seulement une messe dominicale mensuelle à Beaune et une messe en semaine tous les 15 jours à Châtillon-sur-Seine à l'initiative du Père Athénor, un jeune curé entreprenant.
Pour rejoindre les demandes dijonnaises : motuproprio.remond.dijon@live.com