SOURCE - La Lettre de Tonton Jean - mai 2001
Bien chers Tous,
Bien chers Tous,
En quelques mois cette lettre a pris de l'ampleur. Commencée timidement pour le courrier électronique et étendue plus largement par le courrier postal, elle a suscité quelques remarques, judicieuses pour la plupart. C'est pourquoi, pour simplifier les choses, je reprends le titre premier, "Le lettre de Tonton Jean".
Pour ce mois de mai, il y a beaucoup d'évènements intéressants. Il m'a fallu choisir.
Les Martyrs catholiques anglais:
Dans le livre de François d'Algoud "1600 Jeunes saints, Jeunes témoins", à ce jour, 4 mai, nous trouvons les noms de 24 prêtres anglais, âgés de moins de 35 ans, morts martyrisés par les protestants anglicans au 16e siècle pendant et après le règne d'Henri VIII (1491-1547). Ils ont été béatifiés par Jean-Paul II, le 22 novembre 1987, le jour de la solennité du Christ-Roi. Auparavant, en 1929, Pie XI avait béatifié 135 martyrs, exécutés durant la même période. Paul VI, en 1970, en avait canonisé 40 autres. A cette occasion, le cardinal Heenan, archevêque de Westminster, a déclaré, que "Tout ces martyrs ont préféré mourir que de remplacer le Sacrifice de la messe par un service de communion". En écrivant ces phrases, je ne puis m'empêcher de penser à un écrivain et académicien français, Julien Green. Cet écrivain, né à Paris en 1900 dans une famille protestante anglicane, a abjuré sa foi protestante à l'âge de 16 ans pour entrer dans l'unique Eglise du Christ, l'Eglise catholique. Voyons ce que Julien Green écrit en 1978 dans son livre Ce qu'il faut d'amour à l'homme, et concernant la messe d'aujourd'hui:
"Arrive le Concile: premières inquiétudes, puis l'abandon de la messe latine: …Un jour que j'étais à la campagne avec ma sœur Anne, nous assistâmes à une messe télévisée… J'essayais de reconnaître sur l'écran quelque chose qui ressemblât à une messe. En vain. Ce que je reconnus était une imitation assez grossière du service anglican qui nous était familier dans notre enfance. Le vieux protestant qui sommeille en moi dans sa foi catholique se réveilla tout à coup devant l'évidente et absurde imposture que nous offrait l'écran… je demandai simplement à ma sœur: Pourquoi nous sommes-nous convertis?".
Henri VIII et Luther semblent avoir pris leur revanche! Vous comprenez, bien chers qui me lisez, pourquoi Tonton Jean tient à assister et défendre la Messe de toujours, à l'exemple de ces prêtres anglais qui ont préféré mourir plutôt que de devenir des protestants.
Jeanne d'Arc, patronne seconde de notre pays:
En ce mois de mai, il est de notre devoir de catholique et de français d'honorer sainte Jeanne d'Arc, patronne seconde de notre pays avec sainte Thérèse de Lisieux. La patronne principale est la très sainte Vierge Marie, que notre pays devrait honorer le 15 août. Vous me direz: "mais tonton, Jeanne d'Arc, on connaît!". Pas tout le monde, le plus de 40 ans assurément; mais posez la question au moins de vingt ans, c'est-à-dire à vos enfants, vous risquez d'être surpris. Cette question je l'ai posée, il y a quelques mois. Voici la réponse, "Ce doit être une femme qui a fait la guerre aux anglais et qu'on a brûlée à Rouen". A quelle période? Là, c'était trop demander. "C'est un peu court" aurait dit Cyrano de Bergerac… mais c'est tout ce que l'école laïque et obligatoire apprend aujourd'hui à ses élèves. Il est loin le temps où étant étudiant à Paris, toute mon école se rendait au défilé de Jeanne d'Arc le deuxième dimanche de mai. C'était dans les années 1947-1952. Voici ce qu'écrit François Algoud dans le livre cité plus haut:
"Jeanne d'Arc, née le 6 janvier 1412 et morte le 30 mai 1431, à l'âge de 19 ans. Elle naît à Domrémy, petit village de Lorraine. Son père, laboureur, s'appelait Jacques d'Arc et sa mère Isabelle Romée. Vers l'âge de 13 ans, des voix célestes accompagnées de lumière divine, viennent l'introduire à l'union à dieu et la préparer à sa mission extraordinaire. L'archange saint Michel, les saintes Catherine d'Alexandrie et Marguerite d'Antioche la préparent à délivrer le France de l'envahisseur anglais. Elle rapporte lors de son procès: "Avant toute chose, saint Michel me disait d'être une bonne enfant et que Dieu m'aiderait. Et, entre autres choses, il m'a dit de venir au secours du roi de France… Et l'ange me disait la pitié qui était au royaume de France". Ainsi envoyée par Dieu: "Va… Va, fille de Dieu!", la bergère quitte sa famille à 17 ans. Elle va trouver le capitaine de Vaucouleurs. Alors commence l'extraordinaire chevauchée de cette sainte à l'âme candide et forte pour rencontrer le dauphin à Chinon. Le 7 mars 1429, elle le rencontre et lui révèle sa prière secrète. Envoyée à Poitiers pour comparaître devant les autorités ecclésiastiques de l'Université, elle finit par marcher à la tête de l'armée royale, vers la fin avril 1429. Le 8 mai, c'est la délivrance d'Orléans. Puis ce sont les victoires de Meung, Beaugency, Patay, les prises de Troyes et de Châlons-sur-Marne, couronnées par le sacre du roi à Reims, le 17 juillet de cette même année 1429.
Dans un pacte enregistré par les avocats royaux, elle rappelle au roi Charles VII qu'il est le "lieutenant" sur la terre du Roi des cieux, le "Christ, roi des Francs"! Elle repart vers La Charité-sur-Loire, Melun, Soissons, Compiègne, où elle est faite prisonnière le 23 mai. Vendue aux Anglais, elle subira les plus dures brimades de la part d'un tribunal inique qui cherche à la perdre devant l'Eglise. Elle suit ainsi son Sauveur jusqu'à l'offrande totale d'elle-même, le 30 mai 1431, sur la place du Vieux-Marché de Rouen où elle est brûlée vive. Ses dernières paroles témoigne de sa vie: "J'en appelle à Dieu et à notre seigneur le pape. Non, non, je ne suis pas hérétique, ni schismatique, mais une bonne chrétienne. Saint Michel! Sainte Catherine! Sainte marguerite! Ma mission était de Dieu! Jésus! Jésus! Jésus!". Jeanne n'avait que 19 ans! "Nous sommes perdus, nous avons brûlés une sainte", gémit un homme d'armes anglais. Le 7 juillet 1456, soit 25 années plus tard, Jeanne d'arc est réhabilitée par l'Eglise. Le 18 avril 1909, le pape saint Pie X la proclame "bienheureuse" en rappelant: "Vous direz à vos compatriotes que s'ils aiment la France, ils doivent aimer Dieu, aimer la foi, aimer l'Eglise qui est pour eux tous une mère très tendre comme elle l'a été de vos pères. Vive le Christ qui est Roi des Francs". (Fin de l'article extrait du livre cité plus haut).
Ste Jeanne d'Arc a été canonisée en 1920 et est fêtée au calendrier liturgique le 30 mai, jour anniversaire de sa mort, mais par une autorisation spéciale, le pape Benoît XV permit une solennité transférée au deuxième dimanche de mai, "afin d'assurer la coïncidence de la solennité religieuse avec la fête civique". Car une loi de la République, toujours en vigueur, avait institué, en la fixant au deuxième dimanche de mai, "la fête de Jeanne d'Arc, fête du patriotisme". La République laïque n'a pas aboli cette loi de 1920. Les préfets, chaque deuxième dimanche de mai, font fleurir les statues de Jeanne d'Arc. Ce sont les évêques de France qui ont, en l'escamotant, supprimé la solennité que le Saint-Siège avait accordée en 1920: il y a des saints qu'il faut faire disparaître, car ils ne sont pas politiquement corrects!
A Damas: Le pape, l'Islam et Saint Jean Baptiste, mon saint patron:
Pour terminer, juste un petit mot sur le voyage de Jean-Paul II à Damas. Le pape dans une mosquée? Oui, en tant que touriste comme tout un chacun peut le faire, mais pas en tant que Vicaire du Christ et chef visible de l'Eglise, fondée sur saint Pierre, également par le Christ lui-même. Embrasser le Coran, tel que Jean-Paul II l'a fait il y a quelques mois, est un sacrilège. Réciter une prière coranique à Damas est un scandale. Toute la Révélation, faite par Yahweh (Je suis Celui qui suis), a commencé avec Abraham et s'est achevée, absolument complète, avec Jésus-Christ, fils de Dieu et Dieu lui-même. "Avant qu'Abraham fut, Je Suis" a dit le Christ aux pharisiens qui le titillaient. Notre Seigneur est mort et ressuscité pour nous ouvrir les portes du Ciel et nous faire connaître son Père "Qui me voit, voit le Père", ce Père, ce Dieu d'Amour, ce Dieu qui est l'Amour. Nous faire avaler que ce Dieu d'Amour aurait oublier de dire ou de confier un complément de Révélation à son Fils et qu'Il aurait envoyé de nouveau l'archange Gabriel pour réparer cet oubli, c'est nous prendre pour des ignares, ou alors Dieu n'est pas Dieu! Si le livre qu'on appelle faussement le Coran (le seul Coran qui existe, c'est la Bible!) était passé au peigne fin et étudié scientifiquement comme ont été étudiées les Evangiles, il ne resterait rien de ce Livre arabe de l'islam. Le père Joseph Bertuel a fait paraître son étude "l'Islam, ses véritables origines" en 3 volumes: 1/ un prédicateur à la Mecque (1981), 2/ De la Mecque à Médine (1983), 3/ Vers un islam arabe autonome (1984). Si vous le souhaitez je pourrais en reparler dans la prochaine lettre.
Pourquoi le saint Père n'a-t-il pas lu un passage des Evangiles? N'est-ce pas le Christ que nous devons annoncer? Pourquoi les muftis et autres rabbins ne gravissent-ils pas l'escalier qui conduit au Golgotha, lieu où Notre Seigneur a été crucifié, en remerciement aux visites que le Saint Père a faites dans leurs lieux de prières: synagogues (1986)? et mosquées (2001)?
Autre chose: Le tombeau de Saint Jean Baptiste, mon saint patron, n'est pas à Damas (Il y a peut-être une relique seulement), mais à Sébaste en Palestine. Nous voyons dans cette ville le tombeau de saint Jean Baptiste. Il est dans ce qui reste d'une église qui devait être très imposante durant l'époque où la Palestine était chrétienne. Pour cela j'ai sous les yeux le livre fait sur Saint Jean Baptiste, par les pères Baldi et Bagatti, franciscains et archéologues réputés en Terre Sainte. Ce livre est édité par l'imprimerie franciscaine de Jérusalem.
Il me reste juste une ligne pour vous embrasser tous et vous dire "au mois prochain".
Tonton Jean