30 septembre 2015

[Marie-Madeleine Courtial - La Nouvelle Gazette française] Synode sur la famille: des prélats expriment leur inquiétude

SOURCE - La Nouvelle Gazette française - 30 septembre 2015

La deuxième session du synode sur la famille doit s’ouvrir le 4 octobre prochain à Rome pour se terminer le 25 octobre. Il y aura au programme, trois semaines d’assemblée synodale qui se dérouleront en reprenant les trois parties de l’Instrumentum laboris, le document de travail du synode dévoilé mardi 23 juin dernier. Certaines orientations inquiètent des prélats qui craignent une évolution de la doctrine traditionnelle de l’Église.

Au début de l’année, le cardinal Burke avait lancé une pétition internationale intitulée « Filiale supplique à Sa Sainteté le pape François sur l’avenir de la Famille » avec l’organisation internationale « Tradition-Famille-Propriété ». Cette supplique exprime une certaine inquiétude: « Une désorientation généralisée causée par l’éventualité qu’au sein de l’Église se soit ouverte une brèche permettant l’acceptation de l’adultère – moyennant l’admission à l’Eucharistie de couples divorcés civilement remariés – et jusqu’à une virtuelle acceptation des unions homosexuelles (…) contraires à la loi divine et naturelle. » Les signataires en appellent à la « parole éclairante » du pape, en se disant « sûrs qu’elle ne pourra jamais dissocier la pratique pastorale de l’enseignement légué par Jésus-Christ et (ses) prédécesseurs ». Selon La Croix, parmi les signataires, il y a Rick Santorum, le cardinal Burke, le cardinal chilien Jorge Medina Estévez., Mgr Aldo di Cillo Pagotto, archevêque de Paraíba (Brésil), Mgr Robert F. Vasa, évêque de Santa Rosa en Californie, et Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana (Kazakhstan). Le cardinal Burke a réitéré ses craintes dernièrement lors d’une conférence à Paris le 28 septembre. Il a déclaré que, lors du synode, « les évêques y sont convoqués pour promouvoir et sauvegarder la splendeur de la vérité sur le mariage », ajoutant « il n’y a aucun doute que le mariage est soumis à une attaque féroce, y compris au sein de l’Église. »

Les évêques africains ont également publié un document où figurent leurs priorités pour la deuxième assemblée du Synode sur la famille. Le document a été rédigé par par le symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam). Cette instance, qui regroupe les évêques catholiques des 54 pays du continent, fait actuellement parvenir ce texte, traduit en quatre langues, aux 51 évêques africains qui s’apprêtent à participer au Synode sur la famille, à partir du 4 octobre. Les évêques africains veulent faire entendre leur voix:  « Il faut non seulement que l’Occident admette que nous pouvons penser différemment de lui, mais qu’il apprenne aussi à écouter ce que nous avons à lui dire, sans balayer nos propositions d’un revers de main », a déclaré le père  Nathanaël Soédé qui préside l’Association des théologiens africains. Le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin, est assez sévère. Pour lui, l’approche de l’indissolubilité par le document préparatoire du synode « laisse perplexe ». Quant à la « défense du concubinage comme voie à suivre », elle est jugée « scandaleuse » et menaçant de « détruire le ministère pastoral (de l’Église) envers les familles ».

Le supérieur de la FSSPX, monseigneur Fellay, a de son côté adressé une supplique au Pape François, exprimant son inquiétude: « Nous ne pouvons vous cacher que la première partie du Synode consacré aux « Défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation » nous a très vivement alarmés. »  Il rappelle les principes du mariage chrétien traditionnel: « Dieu auteur de la nature a établi l’union stable de l’homme et de la femme en vue de perpétuer l’espèce humaine. La Révélation de l’Ancien Testament nous apprend, de la façon la plus évidente, que le mariage, unique et indissoluble, entre un homme et une femme, a été établi directement par Dieu. » Il implore le Saint Père de défendre avec clarté la doctrine de l’Église sur la famille: « nous vous supplions donc de faire retentir dans le monde une parole de vérité, de clarté et de fermeté, en défense du mariage chrétien et même simplement humain, en soutien de son fondement, à savoir la différence et la complémentarité des sexes, en appui de son unicité et de son indissolubilité. »

La liste des participants au synode est disponible sur le site du service de presse du Vatican.

29 septembre 2015

[Paix Liturgique] Père Paul Cocard: il importe que tout catholique, milite pour le retour général à la Communion sur les lèvres

SOURCE - Paix Liturgique - lettre 511 - 29 septembre 2015
« La communion dans la main au cœur de la crise de l'Église ? » C'était le sous-titre de Corpus Christi, le livre de Mgr Athanasius Schneider publié l'an dernier aux éditions Contretemps (diffusion Renaissance catholique) et c'est aujourd'hui l'une des convictions exposées par le père Paul Cocard dans son ouvrage La communion sur les lévres, une pratique qui s’impose, préfacé par l’abbé Claude Barthe aux éditions DMM.

Religieux de la Communauté de Saint-Jean (les « Petits gris »), le père Cocard, qui a travaillé au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, met notamment en perspective la question de l'abandon de la communion traditionnelle au sein d'une société multi-religieuse. Il rapporte dans son livre cette réflexion attribuée à un musulman : « Si je croyais à l’Eucharistie, c’est en rampant sur le sol de l’église jusqu’au pied du tabernacle que je m’avancerai pour adorer le Corps du Christ ».

Le P. Cocard souligne les enjeux de cette question, du fait du rapport entre la foi, exprimée et transmise, et la liturgie : l’affaiblissement que constitue la communion dans la main dans l’ordre de la révérence vis-à-vis de la présence réelle dans l’eucharistie ne peut qu’être lourd de conséquence.

Surtout, il montre ici comment la communion dans la main – à l'origine une exception qui n'est que le fruit d'un indult – est devenue une règle et s'interroge sur ce que cela révèle de la compréhension que l'Église a aujourd'hui à la fois du mystère eucharistique et de l'exercice de son autorité. Car, dans ce phénomène classique de rupture, l’abstention de ceux qui détiennent l’autorité et qui pourraient agir, comme le montre le P. Cocard dans son livre, est déterminante.

NOTRE ENTRETIEN AVEC LE PÈRE COCARD
PL : Mon Père, plusieurs livres ont été publiés à propos de la communion sur les lèvres. Vous avez cependant estimé qu’il fallait revenir sur le sujet. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
P. Cocard – Les ouvrages publiés par Mgr Rodolfo Laise et Mgr Athanasius Schneider demeurent fondamentaux et irremplaçables. Par ailleurs, ils se complètent. Mgr Rodolfo Laise a rappelé, à l’aide du droit canon et des textes du magistère, qu’un évêque pouvait continuer de maintenir la règle traditionnelle et donc interdire la communion dans la main dans son diocèse, malgré la décision de la Conférence épiscopale. Mgr Schneider s’est fait le chantre de la communion sur la langue, en s’appuyant sur la Foi des premiers chrétiens, des textes des Pères et des saints de l’Église, en attirant l’attention sur le respect dû à l’Eucharistie et sur l’abaissement et l’immense pauvreté du Christ dans ce sacrement.

Le mien est inspiré par le contexte français. Il insiste sur la nécessité de la pratique. Si un lobby progressiste, dans les années cinquante et soixante surtout, a combattu pour faire passer et généraliser la communion dans la main, nous devons faire preuve de la même détermination pour sa réception à genoux et sur la langue, au nom de la Foi et de l’adoration intérieure et extérieure dues à Jésus-Eucharistie de la part de tous les catholiques!

Il est capital de montrer que la pratique de la communion dans la main est au regard de la Foi catholique un non-sens. Elle est devenue un geste qui mine la Foi dans l’Eucharistie. Il la ramène et la réduit progressivement à une conception protestante de ce sacrement.
PL : Vous insistez sur le fait que la communion dans la main, introduite comme une exception, est devenue la règle. Quelles ont été les grandes étapes du processus ?
P. Cocard – Première étape : La pratique sauvage, pratiquée dans des petits groupes, en Hollande, Belgique, Allemagne et France, au nom d’un soi-disant retour à la pratique primitive, dénoncée par Pie XII, comme de « l’archéologisme liturgique » (Mediator Dei, 20 novembre 1947).
Deuxième étape : Les rappels à l’ordre de Rome qui, à ma connaissance, n’ont malheureusement jamais fait l’objet d’une publication.
Troisième étape : Rome se saisit de l’affaire. Paul VI consulte tous les évêques de l’Église sur cette question sans importance (selon aujourd’hui certains milieux ecclésiastiques progressistes héritiers et tenants de la communion dans la main !). La réponse est largement négative!

Quatrième étape : Paul VI réaffirme solennellement la sacralité de l’Eucharistie. À cet effet, il retrace rapidement l’histoire de sa réception et cite plusieurs témoignages qui montrent la Foi et le souci des premiers chrétiens pour qu’aucune miette ne soit perdue ou profanée. Il conclut que la manière traditionnelle de recevoir la Sainte Eucharistie sur la langue est la plus sûre et la plus conforme à la Foi catholique et qu’il n’y aucune raison de la changer. Le principe est bien réaffirmé. Mais ce qui n’est pas reconnu comme légitime, traditionnelle et conforme à la Foi catholique va être pratiquement permis. C’est l’adaptation de la Foi à la pratique ! En effet, à la fin du même document, Paul VI concède une procédure qui permet la communion dans la main. En ce domaine, il a abdiqué son autorité en laissant aux Conférences épiscopales le soin de prendre une telle décision.

Cinquième étape : Fort de l’indult de Rome, les milieux et médias progressistes dans les années soixante-dix vont promouvoir la pratique de la communion jusqu’à oser l’imposer, au nom de l’obéissance. J’ai connu le temps où l’on nous obligeait à recevoir la communion dans la main ! Certains prêtres allaient jusqu’à laisser tomber l’Hostie à terre face au refus silencieux de jeunes de communier dans la main !
PL : Lorsqu’on vous dit que la communion dans la main a été pratiquée dans l’Antiquité chrétienne, que répondez-vous ?
P. Cocard – La communion a pu être reçue dans l’Antiquité chrétienne dans la main, mais d’une manière très différente de celle d’aujourd’hui : dans la main droite et non dans la main gauche, en portant la main droite à la bouche pour prendre le corps du Christ directement avec la langue et les lèvres et surtout en ayant un très grand soin des miettes eucharistiques. Tout cela, ainsi que les textes et le contexte, traduisent déjà un sens de l’Eucharistie et un culte qui ne pouvaient qu’aboutir à la communion déposée directement sur la langue. La communion dans la main dans l’Église primitive est donc bien différente de celle que nous connaissons aujourd’hui, qui est inspirée par une « herméneutique de rupture » par rapport à la Tradition, par des influences protestantes et un recul indéniable de la Foi dans l’Eucharistie.
PL : Quelles raisons donneriez-vous à un catholique, parfois pieux, qui s’est habitué à ce nouveau mode de communion, d’y renoncer ?
P. Cocard – Primum adorare, deinde communionem accipere. Premièrement adorer, deuxièmement, recevoir la communion !

Il est nécessaire de retrouver le sens de l’adoration ! Il faut remettre l’Église et tous les chrétiens dans une attitude d’adoration devant le mystère de Dieu, devant le mystère du Christ et celui de l’Eucharistie. L’adoration implique, non seulement une reconnaissance intérieure de Dieu, mais aussi des gestes et un témoignage public, visible et silencieux de sa Foi. Celui qui n’est pas capable de poser un acte extérieur d’adoration et d’humilité devant l’Eucharistie, de s’agenouiller et de se prosterner devant Elle, est incapable de le faire devant Dieu ! Pour un catholique, Dieu et l’Eucharistie, c’est tout un !

D’autre part, il est absolument nécessaire devant l’Eucharistie, de passer d’une attitude subjective à une attitude objective. Beaucoup de chrétiens plus ou moins convertis affirment qu’ils ont un grand besoin de recevoir Jésus-Eucharistie et s’autorisent ainsi à le recevoir dès qu’ils assistent à une messe. Ils ne se demandent pas s’ils sont dans un état de grâce suffisant pour Le recevoir. Ils Le réduisent en fait à leur confort spirituel, à leur subjectivité et à leurs limites. Il faut donc les éduquer et, comme avec des petits enfants, leur imposer un respect et des gestes dont ils découvriront progressivement le sens.

Le Père Jérôme affirme que l’on ne peut bien parler de la charité envers Dieu qu’après avoir accompli cinq mille heures d’oraison (« Commencez par faire, au gré de vos temps libres, toujours à genoux évidemment, cinq mille heures d’oraison –un simple rodage, rien de plus. Que voulez-vous : en tout domaine, celui qui en revient sait autrement les choses que celui qui n’y est pas allé ! », Famille Chrétienne, n° 1872, décembre 2013, p. 12). Il en est de même avec la réception de l’Eucharistie. Il faut La recevoir assez longtemps à genoux et sur la langue pour lentement comprendre la richesse et la sainteté de ce Sacrement.

Rappelons enfin que la communion n’est jamais une obligation. On peut assister et participer à une Messe sans recevoir la communion. Pour diverses raisons : absence de jeune eucharistique, dispute récente et assez violente avec un proche, acte volontaire d’impureté, etc. ! Dans cette ligne, tel jeune qui ne reçoit pas la communion peut s’en abstenir pour des raisons très louables et faire preuve de beaucoup plus de sens de sens de Dieu, de Foi dans l’Eucharistie, que telle personne plus âgée qui la reçoit très souvent, parce que très indulgente avec elle-même, mais peu soucieuse de la présence et du respect dues à Dieu présent dans ce sacrement !
PL : Vous dénoncez aussi l’abstention de ceux qui pourraient agir : les prêtres ? les évêques ?
P. Cocard – À toute époque de l’histoire de l’Église, la majorité des évêques et des prêtres ont suivi le courant ! Pour ne pas avoir d’histoires avec la hiérarchie ou avec les fidèles, pour s’aligner sur la pastorale diocésaine, par fatigue, par crainte de compromettre leur carrière, etc.

Cependant, rappelons qu’un évêque, tel Mgr Rodolfo Laise et ses successeurs, sur le siège de San Luis en Argentine, peut s’opposer à l’introduction de la communion dans la main dans son diocèse. Bien plus, là où elle a été introduite, il peut revenir sur cette décision et au moins l’interdire en certains lieux, tel le cardinal Carlo Caffarra à Bologne, en Italie, dans les trois plus importantes églises de la ville. De même, un curé, comme cela se fait en Italie, peut en interdire la pratique dans sa paroisse. Enfin, un prêtre peut l’interdire dès qu’il y a un risque de profanation (Si adsit profanationis periculum, sacra communio in manu fidelibus non tradatur – S’il y a un risque de profanation, la sainte communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles),Redemptionis Sacramentum, 25 mars 2004, n°92). Or, ce risque existe dans toutes les messes dominicales en ville, surtout lors des grandes messes où se côtoient fidèles, pratiquants occasionnels et touristes de toutes religions. Pour ma part, durant deux ans à Bologne, j’annonçais juste avant la communion que je ne la donnerai uniquement sur les lèvres. Je n’ai jamais eu de problèmes avec les fidèles.

Aussi, il importe que tout catholique milite pour le retour général à la communion sur les lèvres. On peut le faire de mille manières : tout d’abord en pratiquant, en nourrissant et en développant un vrai culte eucharistique, en parlant et en suscitant la réflexion sur l’adoration due à Dieu, en rappelant la sacralité de l’Eucharistie et de la communion eucharistique, en soulignant la nécessité d’un certain état de grâce, du jeûne et d’une préparation intérieure, pour recevoir le Corps du Christ, en diffusant les textes de la Tradition et du magistère catholiques sur ce sujet, en luttant contre les profanations de l’Eucharistie, en réclamant une meilleure protection pour la Réserve eucharistique, en demandant qu’elle soit retirée des églises où elle ne fait l’objet d’aucun culte public ou privé ou d’un culte privé trop irrégulier, etc. Beaucoup de catholiques refuseraient de déposer leur or et autres objets de valeur dans nombre de nos tabernacles, les estimant peu fiables au niveau des serrures, des portes et vue leur vétusté, face aux voleurs. Mais ils acceptent que la Présence divine y soit gardée ! On peut légitimement se demander où est leur trésor et surtout quelle est la réalité de leur Foi dans Jésus-Eucharistie ! Enfin, pourquoi consacre-t-on et garde-t-on dans trop de tabernacles un nombre d’hosties consacrées, disproportionné par rapport au nombre des fidèles assistant à la messe dominicale ou à l’assemblée dominicale sans prêtre et à l’heure où le viatique est très rarement donné aux mourants ?
PL : Le cardinal Sarah et le cardinal Burke viennent de faire des déclarations en faveur de la célébration de la messe vers l’Orient. Est-ce, selon vous, plus ou moins important que le mode de communion ?
P. Cocard – Le mode de communion me semble le plus important, parce qu’il conduit davantage et plus directement à l’adoration personnelle de Dieu dans l’Eucharistie. Mais la célébration de la Messe vers l’Orient a aussi une très grande importance et lui est, en quelque sorte, conjoint. Ces deux pratiques sont liées à l’adoration de Dieu, du Christ et de l’Eucharistie. Leur abandon dans les années cinquante et soixante correspond à un développement particulier du culte de l’homme, favorisé, d’un côté et de l’autre, par le triomphe du libéralisme et celui du marxisme. Par ailleurs, on peut remarquer, dans les dictionnaires théologiques de ces mêmes années, l’absence ou le peu d’importance donnée aux articles sur l’adoration de Dieu, de Jésus-Christ et de l’Eucharistie.
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Révérend Père Paul Cocard CSJ, La communion sur la langue, une pratique qui s’impose ! Éditions DMM, 9,50 €.

[Jérôme Bourbon - Rivarol] Bergoglio agent actif du mondialisme

SOURCE - Jérôme Bourbon - Rivarol - 1er octobre 2015

Si certains naïfs avaient encore quelque doute sur la personnalité et les véritables objectifs du successeur de Josef Ratzinger, la « visite triomphale » (dixit Le Parisien) de Jorge Mario Bergoglio aux Etats-Unis devrait achever de les éclairer. Obama et tout ce que l’Amérique compte de gauchistes, d’immigrationnistes se sont bruyamment réjouis des discours prononcés par François. Il faut dire que l’homme en blanc a fait fort, reprenant point par point tous les mots d’ordres des organisations mondialistes. Dans son long discours à New York devant l’Assemblée générale des Nations unies, ainsi que dans son intervention au Congrès de Washington, l’un et l’autre salués par des applaudissements debout et à tout rompre (on est loin là des enseignements du Christ selon lesquels ses vrais disciples, ceux qui Le serviront en justice et en vérité, seront haïs et persécutés par le monde) Bergoglio, reprenant tous les poncifs maçonniques et mondialistes, a appelé « les Etats du monde entier à bâtir un ordre économique mondial », a fait part de sa vive inquiétude quant au changement climatique et à la pollution (faudra-t-il ajouter un onzième commandement : « La Terre ne pollueras et contre le réchauffement climatique lutteras » pour être dans les petits papiers du chef de l’église conciliaire ?). François a demandé des « accords fondamentaux » à la prochaine conférence de Paris pour le climat, insistant beaucoup sur ses priorités pour la sauvegarde de la « maison commune », qu’il avait exposées dans son “encyclique” « Laudato si’ » (Loué sois-tu »). François, quatrième occupant du siège de Pierre à se rendre à l’ONU après Paul VI, Jean Paul II (deux fois) et Benoît XVI, estime qu’il « existe un véritable droit de l’environnement » (sic !) qui doit être mieux reconnu: « la crise écologique peut mettre en péril l’existence même de l’humanité ». « Dans toutes les religions, l’environnement est un droit fondamental », a-t-il fait remarquer dans cet hémicycle maçonnique.

Lors de son discours au Congrès, il a souhaité que les Etats-Unis reviennent à l’esprit de leurs pères fondateurs, ce qui est particulièrement choquant quand on sait qu’ils étaient tous des francs-maçons protestants profondément anti-catholiques et cela en dit long une nouvelle fois sur la pensée, la personnalité et les convictions de l’homme en blanc. Lequel s’est également prononcé explicitement contre la peine de mort, pour les assassins, bien sûr, pas pour les victimes. Comme l’écrit Christian Daisug, le correspondant permanent aux Etats-Unis d’un quotidien du matin« Réchauffement climatique : (Bergoglio) a montré d’un doigt accusateur l’industriel blanc américain. Excès du capitalisme : il n’a dit mot de l’argent vagabond ni de la corruption de Wall Street. Armes à feu : il a dénoncé celles qui tuent sans mentionner celles qui sauvent. Peine de mort : la compassion fut pour les monstres considérés comme tous récupérables ».

François a également tenu à se recueillir devant l’un des bassins du mémorial du 11-Septembre, avant une cérémonie œcuménique au cœur du musée souterrain, là même où se trouvaient les tours du World Trade Center. Bergoglio a plaidé pour le respect des différences lors d’une cérémonie réunissant des représentants de confessions juive, musulmane, sikh, orthodoxe, hindou… « Votre présence ici, leur a-t-il dit, est un signe puissant de nos volontés de partager et de réaffirmer le désir d’être des forces de réconciliation ». 

Mais c'est sur la question de l’immigration que Bergoglio s’est montré le plus insistant : «Comme fils d'une famille d'immigrés, je suis heureux d'être un hôte en ce pays, qui a été en grande partie bâti par de semblables familles », a ainsi déclaré François dès son arrivée à la Maison-Blanche, lors de la cérémonie protocolaire. Tout au long de son séjour, dans ses discours à l’ONU, au Congrès, devant les “évêques” américains, dans ses “homélies”, le successeur de Benoît XVI a insisté lourdement sur la nécessité de l’accueil obligatoire, sans réserve et sans conditions, des déferlantes de clandestins, ce qui est, selon lui, la seule option morale possible. Or il ne s’agit pas pour les pays blancs et occidentaux d’accueillir charitablement une poignée d’allogènes mais d’ouvrir les bras à des millions d’envahisseurs et de remplaçants. Il s’agit de bouleverser de manière, espère-t-on, définitive la substance ethnique et confessionnelle de pays entiers. Par conséquent, se faire le promoteur de cette invasion, comme il le fait aussi bien en Italie (de plus en plus envahie) qu’aux Etats-Unis et partout où il passe, est inacceptable et prouve qu’il est un agent actif du mondialisme, qu’il travaille main dans la main avec l’ONU pour en finir avec la civilisation blanche, européenne et chrétienne, car l’immense majorité des immigrés venant à l’assaut des pays occidentaux sont de religion mahométane. 

Fourrier de l’immigration-invasion, Bergoglio participe tout aussi activement à la destruction de la famille. On se souvient de sa célèbre formule « qui suis-je pour juger un gay ?», de son récent soutien apporté à un éditrice lesbienne promouvant dans ses ouvrages la théorie du genre, de son appui à des prêtres ouvertement homosexuels et travaillant pour les « droits des gays », sa réception chaleureuse le er septembre de “Mgr ” Jacques Gaillot, ancien “évêque” d’Evreux qui a affirmé en sortant de l’entrevue au Vatican que Bergoglio avait approuvé non seulement son action en France en faveur des “migrants” mais aussi la bénédiction religieuse qu’il donne régulièrement à des “couples” homosexuels.

L’indissolubilité du mariage est également foulée au pied, et l’on s’oriente vers un “divorce catholique”, à l’instar des anglicans, des orthodoxes et des protestants qui peuvent divorcer et se marier plusieurs fois, mais un divorce qui ne dit pas son nom. Comme d’habitude depuis Vatican II on feint de rappeler les principes pour mieux les transgresser allègrement : on rappelle en théorie l’indissolubilité du mariage mais en pratique on la nie. Par deux “Motu proprio”, Mitis Iudex Dominus Iesus (« Le Seigneur Jésus, juge clément ») et Mitis et misericors Iesus (« Jésus doux et miséricordieux ») rendus publics le 8 septembre, François a ainsi voulu rendre plus rapide et accessible la procédure judiciaire à engager pour les causes de nullité de mariage. Désormais, une seule sentence suffit pour annuler un mariage, contre deux auparavant. Il demande désormais la gratuité de la procédure qui est simplifiée et accélérée, ce qui augmentera de manière exponentielle les demandes d’annulation. Par ailleurs, à partir du 4 octobre et jusqu’au 25, le synode sur la famille — dont la première partie a eu lieu l’année dernière à la même époque et qui avait déjà ouvert la voie à la reconnaissance des “couples” homosexuels et à la possibilité de l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés — risque d’achever le démantèlement de la morale familiale et conjugale. Et ainsi de favoriser le confusionnisme, le relativisme moral et doctrinal et au final l’apostasie générale, rendant les nations et peuples d’Europe encore plus vulnérables face à toutes les entreprises de dissolution interne et d’invasion externe, à tous les poisons moraux et contre-nature (drogue, homosexualisme, pornographie, avortement et euthanasie de masse) et à la déferlante d’une immigration mahométane de conquête et de remplacement.

Editorial de Jérôme BOURBON, RIVAROL 3104 du jeudi 1er octobre 2015.

[Mgr Bernard Fellay, DICI] Supplique au Saint-Père

SOURCE - DICI - 29 septembre 2015
Très Saint Père,

C’est avec la plus vive inquiétude que nous constatons autour de nous la dégradation progressive du mariage et de la famille, origine et fondement de toute la société humaine. Cette déliquescence est en train de s’accélérer fortement, notamment par la promotion légale des comportements les plus immoraux et les plus dépravés. La loi de Dieu, même simplement naturelle, est aujourd’hui publiquement foulée aux pieds, les péchés les plus graves se multiplient de façon dramatique et crient vengeance au Ciel.

Très Saint Père,

Nous ne pouvons vous cacher que la première partie du Synode consacré aux « Défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation » nous a très vivement alarmés. Nous avons entendu et lu, venant de personnes constituées en dignité ecclésiastique – qui s’autorisent de votre soutien, sans être démenties -, des affirmations si contraires à la vérité, si opposées à la doctrine claire et constante de l’Église concernant la sainteté du mariage, que notre âme en a été profondément troublée. Ce qui nous inquiète encore plus, ce sont certaines de vos paroles laissant entendre qu’il pourrait y avoir une évolution de la doctrine pour répondre aux nécessités nouvelles du peuple chrétien. Notre inquiétude vient de ce que saint Pie X a condamné, dans l’encyclique Pascendi, un tel alignement du dogme sur de prétendues exigences contemporaines. Pie X et vous, Très Saint Père, avez reçu la plénitude du pouvoir d’enseigner, de sanctifier et de gouverner dans l’obéissance au Christ qui est le chef et le pasteur du troupeau en tout temps et en tout lieu, et dont le Pape doit être le fidèle vicaire sur cette terre. L’objet d’une condamnation dogmatique ne saurait devenir, avec le temps, une pratique pastorale autorisée.

Dieu auteur de la nature a établi l’union stable de l’homme et de la femme en vue de perpétuer l’espèce humaine. La Révélation de l’Ancien Testament nous apprend, de la façon la plus évidente, que le mariage, unique et indissoluble, entre un homme et une femme, a été établi directement par Dieu, et que ses caractéristiques essentielles ont été soustraites par lui au libre choix des hommes, pour demeurer sous une protection divine toute particulière : « Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain » (Ex 20, 17).

L’Évangile nous enseigne que Jésus lui-même, en vertu de son autorité suprême, a rétabli définitivement le mariage, altéré par la corruption des hommes, dans sa pureté primitive : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Mt 19, 6).

C’est la gloire de l’Église catholique, tout au long des siècles, d’avoir défendu contre vents et marées, malgré les sollicitations, les menaces et les tentations, la réalité humaine et divine du mariage. Elle a toujours porté haut – même si des hommes corrompus l’abandonnaient pour ce seul motif -, l’étendard de la fidélité, de la pureté et de la fécondité qui caractérisent le véritable amour conjugal et familial.

Alors qu’approche la deuxième partie de ce Synode consacré à la famille, nous estimons en conscience de notre devoir d’exprimer au Siège apostolique les profondes angoisses qui nous saisissent à la pensée des « conclusions » qui pourraient être proposées à cette occasion, si par grand malheur elles devaient constituer une nouvelle attaque contre la sainteté du mariage et de la famille, un nouvel affaiblissement du statut des couples et des foyers. Nous espérons de tout cœur, au contraire, que le Synode fera œuvre de véritable miséricorde en rappelant, pour le bien des âmes, l’intégrale doctrine salutaire concernant le mariage.

Nous avons pleinement conscience, dans le contexte actuel, que les personnes qui se trouvent engagées dans des situations matrimoniales irrégulières doivent être accueillies pastoralement, avec compassion, afin de leur montrer le visage très miséricordieux du Dieu d’amour que fait connaître l’Église.

Cependant la loi de Dieu, expression de son éternelle charité pour les hommes, constitue par elle-même la souveraine miséricorde pour tous les temps, toutes les personnes et toutes les situations. Nous prions donc pour que la vérité évangélique du mariage, que devrait proclamer le Synode, ne soit pas contournée en pratique par de multiples « exceptions pastorales » qui en dénatureraient le sens véritable, ou par une nouvelle législation qui en abolirait quasi infailliblement la portée réelle. Sur ce point, nous ne pouvons vous dissimuler que les récentes dispositions canoniques du Motu proprio Mitis iudex Dominus Iesus, facilitant des déclarations de nullité accélérées, ouvriront la porte de facto à une procédure de « divorce catholique » qui ne dit pas son nom, en dépit des rappels sur l’indissolubilité du mariage qui l’accompagnent. Ces dispositions suivent l’évolution des mœurs contemporaines, sans chercher à les rectifier selon la loi divine ; comment, dès lors, ne pas être bouleversé par le sort des enfants nés de ces mariages annulés de façon expéditive, qui seront les tristes victimes de la « culture du rebut » ?

Au XVIe siècle, le pape Clément VII refusa à Henri VIII d’Angleterre le divorce que celui-ci réclamait. Face à la menace du schisme anglican, le pape maintint, contre toutes les pressions, l’enseignement intangible du Christ et de son Église sur l’indissolubilité du mariage. Verra-t-on sa décision maintenant désavouée en une « repentance canonique » ?

De nos jours, partout dans le monde, de nombreuses familles se sont mobilisées courageusement contre les lois civiles qui sapent la famille naturelle et chrétienne, et encouragent publiquement des comportements infâmes, contraires à la morale la plus élémentaire. L’Église peut-elle abandonner ceux qui, parfois à leur propre détriment, et toujours sous les moqueries et les quolibets, mènent ce combat nécessaire mais difficile ? Cela constituerait un contre-témoignage désastreux, et serait source pour ces personnes de dégoût et de découragement. Les hommes d’Église, au contraire, de par leur mission même, doivent leur apporter un soutien clair et motivé.

Très Saint Père,

Pour l’honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ, pour la consolation de l’Église et de tous les fidèles catholiques, pour le bien de la société et de l’humanité tout entière, en cette heure cruciale, nous vous supplions donc de faire retentir dans le monde une parole de vérité, de clarté et de fermeté, en défense du mariage chrétien et même simplement humain, en soutien de son fondement, à savoir la différence et la complémentarité des sexes, en appui de son unicité et de son indissolubilité. Nous vous supplions filialement de faire retentir une parole accompagnée de mesures efficaces, montrant votre soutien en acte à la famille catholique.

Nous confions cette humble supplique au patronage de saint Jean-Baptiste, qui connut le martyre pour avoir défendu publiquement, contre une autorité civile compromise par un « remariage » scandaleux, la sainteté et l’unicité du mariage ; suppliant le Précurseur de donner à Votre Sainteté le courage de rappeler à la face du monde la vraie doctrine concernant le mariage naturel et chrétien.

En la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs, le 15 septembre 2015

+Bernard FELLAY
Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X

[Disputationes Theologicae] Un nouveau prêtre à la Communauté Saint Grégoire le Grand - Interview de M. l’Abbé Jean Pierre Gaillard

SOURCE - Nicolas Fulvi - Disputationes Theologicae - 29 septembre 2015
Pèlerinage des prêtres
de la Communauté Saint
Grégoire le Grand à la
Sainte-Baume

M. l’abbé, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?

Abbé Jean Pierre Gaillard : Je suis né en France, dans la région du massif central; après mon service militaire, je me suis posé sérieusement la question de la vocation et je suis rentré au séminaire de Wigratzbad où j’ai reçu une partie de ma formation. En juillet 2006, avant que l’Institut du Bon Pasteur ne soit érigé, je suis arrivé à Bordeaux où j’ai participé à la restauration de l’église Saint Eloi. Au mois de septembre de cette même année, j’étais présent lors de la fondation de cet Institut, dont je partageais l’idéal fondateur initial. J’ai été ordonné prêtre le 22 septembre 2007 par le Cardinal Castrillon Hoyos. En 2008, j’ai commencé mon apostolat dans l’école catholique de la paroisse où je suis resté jusqu’à la fin de l’année scolaire 2015.


Après les événements bien connus de 2012-2013 et ladite « élection », à cause des procédés employés j’ai pris mes distances mais j’ai choisi de continuer à préserver le bien commun de l’école en poursuivant mes fonctions de direction. Cependant, le temps a révélé qu’il n’était plus possible de rester dans cette situation, surtout en raison de la position que j’assumais ouvertement. J’ai alors évalué ce que je pouvais faire. Après un temps de réflexion, de prière et des signes clairs de la Providence j’ai compris que s’obstiner dans cette voie n’était pas la volonté de Dieu. J’ai donc fait le choix de rejoindre la Communauté Saint Grégoire le Grand.



Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a déterminé à faire ce choix?



Depuis un certain temps, je m’interrogeais sur les issues du chemin pris par l’IBP, mais j’attendais d’y voir plus clair. Par la suite, j’ai été notamment indigné par le constat du silence sur des problèmes majeurs en échange de concessions - je pense entre autres à la grave question de la communion aux "divorcés remariés". On ne voyait plus la détermination à dénoncer publiquement les problèmes, pas même sur un sujet aussi évident que celui de la famille. Ce renoncement à toute critique publique par rapport aux questions cruciales actuelles (ce qui était l’idéal de l’IBP), s’accompagnait de dureté de positions dans les discussions privées et même de sévérité vis-à-vis des fidèles qui exprimaient la moindre critique sur ce changement de cap. J’ai même été involontairement témoin de l’instrumentalisation de l’absolution sacramentelle.



Il n’était plus possible de cautionner une pareille attitude. Il était grand temps de faire le choix que la Providence m’indiquait. Je voyais qu’à la Communauté Saint Grégoire il n’y avait pas cette duplicité de langage et en toute franchise c’est peut-être cela qui m’a touché le plus.



Pourriez-vous nous parler de la vie quotidienne à la Communauté Saint Grégoire le Grand?



Dès mon arrivée ici à Camerino, j’ai d’abord trouvé les bienfaits de la vie en communauté. Horaires réguliers, prière et offices en commun, repas fraternels au cours desquels nous pouvons échanger ouvertement, discuter sur la vie de l’Eglise et, plus en général, sur la situation actuelle. Cela permet de réfléchir entre prêtres sur les problèmes majeurs de la société et surtout de se soutenir réciproquement. La journée se découpe en temps d’approfondissement, de lecture et de petits travaux manuels inhérents à toute fondation. Mes confrères disent déjà que je suis bon “bricoleur”….



Nous sommes à la campagne (et à la montagne même…), ce qui favorise la contemplation et la vie de prière. Je découvre également petit à petit les apostolats que nous avons dans les régions environnantes. En même temps, notre présence ici demeure un point de repère : des fidèles viennent assister aux offices et des prêtres des alentours viennent de temps en temps nous rencontrer pour comprendre en quoi consiste notre modeste témoignage.



Pensez-vous que d’autres prêtres pourraient vous suivre?



Veritas liberabit vos. Lorsqu’on n’agit pas en vérité on est prisonnier, lorsqu’on agit droitement selon sa conscience là on est libre. J’ai confiance que la force de la vérité et la grâce agissent toujours. Certes, nous avons tous nos moments d’hésitation, c’est un peu naturel, mais la tendance à ne pas s’engager peut être aussi une tentation du Malin. En tant que prêtres, par notre caractère sacerdotal, nous avons tous une grave responsabilité…



Plusieurs confrères m’ont avoué qu’ils se posent sérieusement des questions. Pour vaincre notre “peur de s’exposer” il faut penser que le bien commun de l’Eglise dépend aussi des choix personnels de chacun d’entre nous… Agir c’est aussi faire preuve de charité.



Un mot final pour nos lecteurs Monsieur l’Abbé



Il faut prier pour diriger l’action : nous sommes tenus d’agir, mais il faut avant beaucoup prier et spécialement le chapelet. Défendons la vérité surtout et les fondements de la société, témoignons ouvertement pour la famille et l’enseignement catholique. Car Notre Dame a promis aux enfants de Fatima que - après les épreuves - son Cœur Immaculé triomphera… et ce triomphe arrivera par la récitation du Rosaire.



Nicolas Fulvi

27 septembre 2015

[Abbé Michel Simoulin, fsspx - Le Seignadou] A propos du Synode

SOURCE - Le Seignadou - octobre 2015

Sans être pessimiste, il me semble que nous pouvons tout craindre de ce synode sur la famille. Je ne commenterai pas ici les actes récents relatifs à la procédure d’annulation des mariages, car cela a été fait ailleurs de main de maître par M. Mattei. Je m’arrêterai plutôt aux débats de la « Journée d’études communes sur des questions de la pastorale du mariage et de la famille » organisée à Rome le 25 mai 2015 à l’initiative des présidents des conférences épiscopales d’Allemagne, de France et de Suisse.

L’un des intervenants, le père Alain Thomasset, S.J., est rebuté par l’idée que certains actes sont intrinsèquement mauvais : « L’interprétation de la doctrine des actes dits « intrinsèquement mauvais » me paraît être l’une des sources fondamentales des difficultés actuelles de la pastorale des familles, car elle détermine en grande partie la condamnation de la contraception artificielle, celle des actes sexuels des couples divorcés et remariés et celle des couples homosexuels, même stables. Elle apparaît à beaucoup comme incompréhensible et semble contreproductive sur le plan pastoral. »

Il s’agit donc, en fait, de redéfinir le péché.  Les actes de cette « Journée d’études communes » se terminent par un « Résumé » des débats. La tentative de nier l’existence du péché en le redéfinissant est clairement évidente: "Les images directrices du mariage et de la famille définissent un référentiel éthique de haut niveau dont les êtres humains ne peuvent jamais, autrement que graduellement, transformer les différentes facettes en réalité. D’un autre côté vaut ce principe : qui aime vit une expérience transcendantale. Il se trouve donc aussi dans les relations d’amour qui ne se conforment apparemment pas aux normes de l’Eglise, des aspects qu’il faut considérer comme d’authentiques témoignages de l’amour de Dieu et de l’action de l’Esprit. Nous devons chercher Dieu partout ! Dans ce contexte a été signalée l’importance de la réflexion théologique sur les « logoi spermatikoi » (semences du Verbe). Face à ces structures de la réalité se pose pour l’Eglise le défi de surmonter toute forme de réflexion sans nuances. Relativement à la thématique de l’homosexualité se pose ici un défi particulier auquel il faut répondre dans la réflexion."

Et personne n’a éclaté de rire devant pareille sottise ! Les présidents des conférences épiscopales d’Allemagne, de France et de Suisse, ont écouté et approuvé cela avec beaucoup de sérieux !

Nous voici donc revenus au temps du « pecca fortiter sed crede fortius » de Luther (qui a désormais une place au cœur de la ville de Rome, inaugurée le 16 septembre). Si celui qui « pèche » le fait avec sincérité et dans l’amour (amour de qui ? de quoi ?), il vit une « expérience transcendantale » qui constitue un « authentique témoignage de l’amour de Dieu et de l’action de l’Esprit », qui révèle la présence des « semences du verbe » de Dieu cachées dans ce qu’une réflexion « sans nuances » a considérées jusqu’ici, bien à tort, comme des offenses graves à Dieu.

Le péché n’a plus aucune réalité objective, comme si la nature des choses et leur finalité étaient de purs phantasmes, et un acte n’est considéré comme mauvais que s’il n’est pas vécu dans "l’Amour" ! Cet amour indéterminé fait échapper celui que nous considérions naguère comme pécheur, aux basses réalités de la vie humaine, et le fait planer dans un univers transcendantal, où tout devient pur et angélique !

C’en est fini de cette conception figée d’une nature concrète déterminée, avec des fonctions naturelles répondant à une finalité précise : manger pour se nourrir et croître, marcher pour se rendre en un lieu désiré et choisi, parler pour communiquer une vérité, regarder pour admirer ou écouter pour s’informer, et bien d’autres fonctions parmi lesquelles l’union des sexes qui a pour finalité naturelle la génération. Certes, à l’exercice de ces fonctions est attaché un réel et légitime plaisir, destiné à en faciliter l’accomplissement, voire à en provoquer le désir. Mais nous savons que c’est déjà un désordre que de se laisser dominer par l’attrait du plaisir au point d’exagérer dans l’usage de ces fonctions, même sans aller jusqu’à en empêcher l’effet naturel. Et voici que tout cet ordre naturel, certes exigeant et contraignant, est privé de toute finalité objective, et mis au service de ce plaisir baptisé amour et de l’épanouissement de soi-même dans un amour transcendantal suscité par l’Esprit de Dieu. Pécher n’est donc plus un désordre, il n’y a plus d’acte intrinsèquement mauvais, à moins de n’être pas sincère avec l’amour qui nous meut !

Caricature ? Je le voudrais et je voudrais que ce synode me rassure.

Mais je pense à Padre Pio qui pleurait, et souffrait la passion du Christ, Padre Pio qui pleurait lorsque lui-même se confessait et confiait au moine qui s’étonnait de ses larmes :

« Mon fils, toi tu penses que le péché consiste à transgresser une loi. Non! Le péché est trahison de l'amour. Qu'a fait pour moi le Seigneur et moi, qu'est-ce que je fais pour lui ?  »

En outre, si ces « actes intrinsèquement mauvais » n’existent plus, il me semble logique d’en conclure que l’enfer non plus n’existe plus ! Je conclurais donc mes réflexions avec quelques extraits des notes d’une sainte religieuse décédée il y a cent ans, le 14 mai 1915, Mère Louis-Marguerite Claret de La Touche.

« Mais c'est précisément parce que je crois à ton Amour, ô mon grand Dieu, puissant et bon, que je crois à l'enfer. …Tu as tout créé par amour; Tu as formé l'homme à ta divine ressemblance; Tu l'as vivifié de ton propre souffle, Tu l'as comblé de tes dons et Tu n'as demandé à cette créature si richement dotée, qu'un peu de confiance, de fidélité et d'amour; et quand elle te méprise et se révolte contre Toi, Tu resterais impassible, comme un être incomplet privé d'amour et de sentiment ?

Ô mon Dieu, je crois aux rigueurs de ta Justice parce que je crois aux excessives tendresses de ton Cœur...

Quand je vois un prince laisser dans son royaume tous les crimes impunis; quand je le vois distribuer ses largesses avec autant de profusion sur les félons et les traîtres que sur ses sujets fidèles, et trainer dans l'avilissement la grandeur et la majesté royales, je ne puis que le mépriser et le nommer injuste et lâche! Non, s'il n'y avait pas d'enfer, je ne pourrais pas t'aimer ... S'il n'y avait pas d'enfer, il manquerait trois fleurons splendides à la couronne de tes sublimes perfections: il y manquerait la justice, la puissance et la dignité!

Et d'ailleurs, ce n'est pas Toi, mon Dieu, souverainement bon, qui condamnes et qui damnes; ce sont les méchants eux-mêmes qui, refusant de se jeter dans les flammes de ton éternel Amour, se précipitent dans celles de ta Justice éternelle. Oui, je t'aime tel que Tu es. Je t'adore couronné de l'ensemble infini de toutes les perfections, aussi Juste que bon, aussi grand par ta puissance et par ta sainteté que par ta miséricorde, et toujours l'Amour, l'Amour Infini, l'Amour qui crée, qui donne, qui pardonne, qui vivifie; l'Amour qui commande, qui reprend et qui châtie. »

Depuis cent ans, Dieu a-t-il changé ?

Le bien et le mal, le vrai et le faux se sont-ils réconciliés ?

26 septembre 2015

[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Europe, Réveille-Toi !

SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 26 septembre 2015

Europe, habilement on envahit tes terres.
Tu n’en veux plus ? Reviens au Dieu de tes pères.

S’il y a des lecteurs qui ne se sont toujours pas réveillés, qu’ils se réveillent tout de suite. Le compte-rendu d’un lecteur en Allemagne d’il y a quelques jours nous apprend des nouvelles jamais rapportées dans nos vils medias, vils précisément parce qu’ils véhiculent tant de mensonges et si peu de vérité (mais n’est-ce pas nous, le peuple, qui en sommes essentiellement responsables ? Désabonnons-nous . . . )

« L’Allemagne, l’Autriche et les terres avoisinantes du sud-est subissent depuis quelques mois une invasion agressive d’étrangers déguisés en « réfugiés », dont la grande majorité sont des jeunes hommes ne demandant qu’à se battre. Le Ministre-Président de la Bavière, Horst Seehofer, aussi pâle qu’un cadavre, a déclaré à la télévision locale dimanche dernier que l’ordre public était sur le point de s’écrouler. N’empêche, nos gouvernements fantoches et nos medias de masse, les deux à la botte des ennemis de Dieu, soutiennent cette invasion par tous les moyens dont ils disposent, y compris la force abusée de l’État, telle la police et l’armée. Ces marionnettes mentent aussi par écrit pour cacher cette invasion, et par là causer le plus de dommage possible.

« La masse des gens est toujours endormie, quoique de plus en plus de gens du pays, ici et ailleurs, parlent ouvertement de guerre civile. Dans les régions éloignées de la Bavière il devient impossible de bouger. Les résidents et les marchandises ne peuvent plus se déplacer, ou seulement avec de longs retards. À propos des hordes d’envahisseurs – pas encore groupés entre eux – en libre maraudage dans les campagnes, les medias de masse ne soufflent pas un mot. Les autorités locales – aux ordres d’en-haut – ont perdu tout contrôle, et la police conseille aux victimes de prendre en main leur propre défense et de former éventuel lement des groupes d’auto-protection civile – bien que nous ayons été complètement désarmés il y a quelques années.

« La Croatie a appelé à mobiliser son armée qui partout se lève. Je veux voir ce qu’il y a à faire localement, mais j’ai peur que le grand nombre de mes compatriotes n’aient toujours aucune idée de ce qui se passe. Si seulement un petit nombre se réveillait, ils se battraient comme des lions, ce qui explique pourquoi nos soi-disant gouvernements, et les ennemis de Dieu qui les tiennent en main, mentent et trompent à tous les niveaux pour retarder le moment du grand réveil. Cela nous en promet . . . » (fin du compte-rendu).

L’urgence décrite ici ne se limite pas à l’Allemagne, bien sûr. Un désastre similaire affecte aussi beaucoup d’autres nations de l’Occident. On a de la difficulté à y croire, à moins de le voir d’un point de vue religieux, et puis tout se comprend. Lisez le Psaume 105 (106 selon la nouvelle numérotation) tout entier. Aux Israélites Dieu a départi des dons avec les responsabilités proportionnées à ces dons, mais les Israelites n’ont eu cesse d’être infidèles. Si Dieu les aimait, Il ne pouvait les laisser impunis (Héb. XII, 7–8). Voici les versets 35 à 41 du Psaume, adaptés pour notre époque :

« Et les Chrétiens se mêlèrent aux nations païennes et ils apprirent leurs œuvres. Ils servirent les mêmes idoles du libéralisme, et cela devint un scandale pour eux. Ils immolèrent leurs fils et leurs filles aux démons de la contraception et de l’avortement. Ils versèrent le sang innocent : le sang de leurs fils et de leurs filles qu’ils sacrifièrent aux idoles de la recherche du plaisir égoïste. Et le pays fut souillé par le sang versé, et profané par leurs œuvres ; et ils se détournèrent vers leurs appareils électroniques. La colère de Yahweh s’alluma contre son peuple, et Il prit en horreur son héritage. Et Il les livra entre les mains de leurs ennemis : et ceux qui haïssaient les Chrétiens depuis 2000 et 1400 ans dominèrent sur eux. »

Le désastre de l’Europe arrive par la permission de Dieu. La solution est bien sûr de revenir à Dieu : verset 44, « Il regarda leur détresse et entendit leur supplication, (46) et Il en fit l’objet de ses miséricordes, devant tous ceux qui les tenaient captifs. (47) Sauvez-nous, Yahweh, notre Dieu, et rassemblez-nous du milieu de vos ennemis. »

Kyrie eleison.

[Michael Matt - The Remnant] Une conférence sur l’identité catholique qui fera date

SOURCE - Michael Matt - original publié en anglais dans The Remnant - version française via le blog Reconquista - 26 septembre 2015

Une conférence sur l’identité catholique qui fera date

(Catholic Identity Conference Makes History)

C’est quelque chose que vous ne voyez pas tous les jours. Comme la situation dans l’Église empire chaque jour un peu plus, il n’est pas difficile de prévoir un rapprochement progressif des catholiques traditionnels du monde entier dans les jours à venir.

Lors de la Conférence sur l’Identité Catholique à Weirton, West Virginia (USA), ce week-end [26 et 27 septembre 2015] des prêtres de toutes les grandes fraternités catholiques et des sociétés sacerdotales traditionnelles se sont réunis pour encourager les fidèles à garder l’ancienne Foi et à ne pas se décourager. Sur la photographie on note la présence de deux prêtres diocésains (qui ne célèbrent que l’ancienne messe), d’un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre, d’un prêtre de la Fraternité Saint Pie X et d’un prêtre de l’Institut du Christ-Roi.

Un faux compromis ? Pas du tout ! Il y a encore des différences stratégiques entre ces prêtres, et ils ne prétendent pas le contraire. Mais, en reconnaissant la gravité de la crise existante et la nécessité de confirmer les fidèles à ce moment critique de l’histoire, ces prêtres ont voulu être des pasteurs fidèles pour les brebis dispersées et craintives, les invitant à prier, à s’attacher à la Tradition sans jamais la lâcher et à garder la Foi.

Que Dieu bénisse et garde ces prêtres courageux et leur puissant exemple de la véritable charité chrétienne. Que Dieu continue à bénir son Église avec de bons et saints prêtres.

[note de Reconquista
"Sur la photographie :
1 – Chanoine Moreau, Institut du Christ-Roi
2 – Abbé Michael Rodriguez (diocèse d’El Paso)
3 – Abbé Ladis Cizik (diocèse de Pittsburgh)
4 – Abbé John Brucciani, FSPX
5 – Abbé Gregory Pentegraft, FSP"]

25 septembre 2015

[DICI] Europe : Divisions dans l’Eglise sur la question des migrants

SOURCE - DICI - 25 septembre 2015

Dans un message vidéo adressé aux jeunes Hongrois, le 17 septembre 2015, et dont le contenu a été publié par Le Parisien du 18 septembre, le pape François a appelé à faire preuve « d’une charité pleine de miséricorde » vis-à-vis des centaines de milliers de migrants qui arrivent en Europe depuis le mois d’août. Le souverain pontife a déclaré que « le visage le plus beau d’un pays et d’une ville est celui des disciples du Seigneur – évêques, prêtres, religieux, fidèles laïcs – qui vivent avec simplicité, au quotidien, le style du bon Samaritain et qui se font les prochains de la chair et des plaies de leurs frères, en qui ils reconnaissent la chair et les plaies de Jésus. Cette charité pleine de miséricorde vient du cœur du Christ. »

Le 6 septembre, à l’occasion de l’Angélus dominical, le pape François avait déjà appelé les 120.000 communautés catholiques d’Europe à accueillir chacune « une famille de réfugiés », précisant qu’il commencerait lui-même par les deux paroisses du Vatican. Depuis le 17 septembre, c’est à moitié chose faite puisqu’une première famille de réfugiés s’est installée dans un appartement non loin de la basilique Saint-Pierre. Il s’agit de chrétiens de Damas, appartenant à l’Eglise grecque-melkite catholique.

D’après reinformation.tv du 19 septembre, « cette démarche va à l’encontre de l’appel lancé par les patriarches orientaux, qui ont appelé, chacun de leur côté, leurs ouailles à ne pas quitter leur terre. »François le Luc évoque ainsi la lettre adressée spécialement aux jeunes par le patriarche Grégoire III, envoyée à l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) et reprise par Radio Vatican le 3 septembre. Le primat de l’Eglise grecque-melkite catholique en Syrie écrit : « La vague presque générale d’émigration des jeunes, en particulier de Syrie, mais aussi du Liban et d’Irak, me brise le cœur, me blesse profondément et me porte un coup fatal. Compte tenu de ce tsunami d’émigration… quel avenir reste-t-il à l’Eglise ? Qu’adviendra-t-il de notre patrie ? Qu’adviendra-t-il de nos paroisses et de nos institutions ? (…) Malgré toutes vos souffrances, restez ! Soyez patients ! N’émigrez pas ! Restez pour l’Eglise, pour votre patrie, pour la Syrie et son avenir ! Restez ! » – Et François le Luc de s’interroger : « Le pape a-t-il entendu cet appel, à la fois émouvant et éminemment politique ? Y a-t-il, en pratique, répondu ? »

Irénisme à l’ouest, vigilance à l’est

Dans une déclaration publiée sur le site internet de la Conférence des Evêques de France (CEF) le 7 septembre, les prélats français ont préféré n’entendre qu’une seule voix, celle du pape François qu’ils se sont empressés de recevoir « avec joie » et qui, ont-ils affirmé, « nous stimule tous et nous invite à continuer, voire à accroître nos actions vis-à-vis des réfugiés ». D’après la CEF, le souverain pontife « nous invite à changer notre regard et notre discours sur les migrants. Il nous faut cesser de considérer ces personnes comme des agresseurs dont on doit avoir peur. Migrants économiques ou politiques, il n’est pas acceptable de faire un tri qui viserait à en accueillir certains seulement. »

Des propos qui tranchent avec ceux de prélats polonais, hongrois ou slovaques qui ont déclaré que l’accueil de masses de réfugiés musulmans pourraient plus tard créer un « ghetto » où se développeraient « la violence et le terrorisme ». « Soyons réalistes ! », a affirmé Mgr Henryk Hoser, archevêque de Varsovie-Praga (partie orientale de la capitale polonaise), dans un entretien accordé à l’agence de presse catholique KAI et repris par l’Apic le 16 septembre. Bien plus direct encore, Mgr Laszlo Kiss-Rigo, évêque de Szeged-Csanád (Hongrie), a affirmé que les réfugiés musulmans en Hongrie étaient un danger pour « les valeurs universelles chrétiennes » de l’Europe et qu’ils étaient de plus « arrogants » et « cyniques ». Il a considéré que le pape François n’avait « aucune idée de la situation » dans son pays. Parlant d’« invasion », il a déclaré au site internet du Washington Post, le 7 septembre, que nombre de ces « soi-disant » réfugiés sont en fait des migrants économiques, et qu’ils ne méritaient aucun soutien, « parce qu’ils ont de l’argent ». Il a déclaré partager totalement la politique du Premier ministre hongrois Viktor Orban qui tente, tant bien que mal, de fermer les frontières hongroises. De son côté, le cardinal tchèque Dominik Duka, archevêque de Prague, a affirmé que l’Eglise doit « recevoir les affligés à bras ouverts », mais il faut tout de même rester « vigilants ». En effet, a-t-il déclaré sur les ondes de la radio catholique tchèque Proglas, repris par l’Apic le 16 septembre, il y a « le risque que des ennemis » viennent aussi « avec la vague des réfugiés ». Il relève qu’« il est finalement connu que des jeunes hommes et même des enfants sont utilisés pour commettre des actes terroristes ». Et d’ajouter que « le droit à la vie et à la sécurité de nos familles et des citoyens de ce pays est au-dessus de tous les autres droits ».

Le nécessaire discernement

Selon le journaliste français Eric Zemmour, on assiste au « retour du conflit Est-Ouest à front renversé, ou plutôt à mur renversé avec toujours la Hongrie en éclaireur ». Sur les ondes de RTL, le 3 septembre, le chroniqueur a rappelé qu’en 1989 ce pays entrouvrait le mur de Berlin à sa frontière avec l’Autriche. « Aujourd’hui, la Hongrie construit un mur à sa frontière avec la Serbie », poursuit-il, en constatant que si les Hongrois et leurs voisins de l’Europe communiste « rêvaient jadis de liberté et de circulation », la liberté de circulation est aujourd’hui « leur cauchemar ». L’Est « évoque la défense de la civilisation européenne », mais, pour l’Ouest, « l’Europe se confond avec le monde ».

Une confusion que déplore le P. Ephrem Azar, dominicain irakien exilé en France depuis 25 ans. Sur le site internet de la radio publique France Info, il a affirmé que « ce que l’Occident propose aujourd’hui est complètement stupide et naïf. Il ne faut pas entrer dans la pitié dangereuse et dans la sensiblerie des gens ». Dans cet entretien radiophonique diffusé le 20 septembre, à son retour d’un voyage en Irak, il a souligné qu’« il faut avoir du discernement et comprendre les causes de cette crise, notamment en Syrie et en Irak. Sur place, nous avons en face de nous Daech et d’autres islamistes qui vont dire : ‘Puisque l’Occident chrétien vous accueille, allez-y. Ils vous ouvrent les bras, allez-y… et ce pays n’est plus le vôtre.’ Il y a aussi un appauvrissement total de ce pays, parce que ceux qui partent, ce ne sont pas seulement les mal-portants et les pauvres, c’est aussi toute la richesse intellectuelle, sociale, qui avait beaucoup de talent et de qualifications ». Un constat alarmant qui lui a fait dire que « c’est le moment d’être solidaire, ce n’est pas le moment d’encourager mon peuple à quitter le pays ».

Dans une tribune publiée sur le site Liberté politique, le 16 septembre, le directeur de l’ONG Enfants du Mékong, Yves Meaudre, a appelé à ne pas confondre charité, morale et politique. Pour lui, « l’accueil sans réflexion de centaines de milliers d’immigrants » – des hommes seuls en bonne santé pour la plupart – « ne répond pas à une obligation de la charité mais à une obligation idéologique. » Après le « on est tous Charlie », la moindre réflexion sur les « conséquences de cet accueil qui, au long des mois se révélera définitif, conduit inéluctablement à l’excommunication pour délit de blasphème. » Lui qui est spécialisé dans l’accueil des réfugiés du Sud-Est asiatique, en France mais aussi dans leur pays d’origine, déplore qu’il y ait « une volonté internationale de substituer aux vieux peuples chrétiens des peuples d’autres religions pour voir disparaître la plus belle des civilisations que l’humanité a connue. » Et de conclure : « Les nations sont dans la main de Dieu. Alors prions… »

(Sources : apic/ leparisien/ washingtonpost/ rtl/ radiovatican/ cef/ reinformation.tv/ franceinfo/ libertepolitique – DICI n°321 du 25/09/15)


[DICI] Cardinal Burke : « Il est impossible que l’Eglise change son enseignement sur l’indissolubilité du mariage »

SOURCE - DICI - 25 septembre 2015

A la veille du synode sur la famille (4-25 octobre 2015) paraissent plusieurs ouvrages qui s’opposent clairement aux nouveautés que prétendent introduire les prélats progressistes, à la suite du cardinal Walter Kasper. DICI rendra compte de ces publications au fur et à mesure, en soulignant les réponses qu’elles apportent aux critiques formulées contre la doctrine de l’Eglise sur le mariage et la famille.

Avec l’aimable autorisation des éditions Artège, DICI présente aujourd’hui à ses lecteurs quelques pages du livre Un Cardinal au cœur de l’Eglise, paru le 17 septembre dernier, où le cardinal Raymond Leo Burke, Patronus de l’Ordre de Malte, répond aux questions de Guillaume d’Alançon, délégué épiscopal pour la famille et pour la vie dans le diocèse de Bayonne. Les réponses du prélat américain, préfet émérite du tribunal de la Signature apostolique, sont particulièrement intéressantes au moment où le pape François vient de simplifier singulièrement la procédure de la déclaration de nullité de mariage, par les Motu proprio Mitis Iudex Dominus Iesus et Mitis et misericors Iesus du 8 septembre 2015.


La miséricorde finalisée par la conversion à la vérité


Au sujet des « exceptions pastorales » que les progressistes veulent multiplier, au nom d’une miséricorde coupée de la vérité sur l’indissolubilité du mariage, le cardinal Burke répond nettement.


G d’A. – De nombreux fidèles désormais ont subi des divorces, tout en étant attachés à l’Eglise. Pensez-vous que l’on peut articuler sereinement le rapport entre doctrine et pastorale, miséricorde et vérité, sans que l’on tombe dans la caricature, la dialectique ?


Cal B. – Oui, dans certains débats une dialectique a pu être introduite entre miséricorde et vérité, discipline et vérité. Ce contraste s’avère être artificiel et faux. Pour qu’il y ait une authentique miséricorde, il faut que celle-ci soit fondée sur la vérité. En même temps, nous ne pouvons jamais dire que la doctrine demeure quand la discipline est contradictoire, par exemple quand quelqu’un dit : « J’insiste sur l’indissolubilité du mariage, mais dans certains cas, des personnes qui se sont séparées de leur conjoint légitime et se sont remariées, peuvent accéder à la communion eucharistique. »

Comment est-ce possible qu’une personne liée par un mariage qui a échoué puisse se mettre en ménage avec une autre, sans commettre l’adultère ou la fornication ? C’est impossible. Aussi, nous devons connaître les situations particulières, être miséricordieux avec les personnes, mais inviter celles qui sont dans cette situation à se convertir, à faire correspondre les choses à la loi du Christ. La miséricorde est finalisée par la conversion, et cette dernière est toujours une conversion à la vérité. Enfin, il n’y a pas de contradiction entre la doctrine et la discipline, la première animant la seconde.

Je vois aussi un autre aspect de ce problème. Celui de la souffrance des enfants, de ceux qui sont les victimes des couples divorcés. Les pasteurs doivent faire leur maximum pour aider ces jeunes dans leur foi. Ce n’est pas en relativisant de fait la valeur du mariage sacramentel de leurs parents que l’on pourra aider ces jeunes à répondre à leur vocation. Le témoignage de la fidélité d’un conjoint, ou des deux, malgré la séparation, porte souvent des fruits à la génération suivante. En honorant la vérité du sacrement de mariage, non seulement on rend gloire à Dieu, la source de tout bien, mais on conforte et on console les jeunes qui ont eu à souffrir des disputes de leurs parents. Nombreux sont les enfants de couples séparés, dont au moins l’un des parents est resté fidèle à la grâce du sacrement de mariage, à s’être engagés eux-mêmes sur la voie du mariage chrétien ou de la vocation consacrée. La souffrance s’est alors transformée en joie, pour les enfants certes, mais aussi pour les parents. (…)


G d’A. – L’Eglise pourrait-elle changer sa doctrine sur ce sujet ? Si un pape le voulait, le pourrait-il?


Non, il est impossible que l’Eglise change son enseignement en ce qui concerne l’indissolubilité du mariage. L’Eglise, l’Epouse du Christ, obéit aux paroles de celui-ci au chapitre 19 de l’évangile de saint Matthieu, qui sont très claires en ce qui concerne la nature du mariage. Personne ne conteste qu’il s’agit là des paroles mêmes du Christ, et d’après la réponse des apôtres, le poids de ces paroles pour ceux qui sont appelés à la vie conjugale est très clair. Dans son enseignement sur le mariage, le Christ précise bien qu’il expose la vérité sur le mariage tel que celui-ci était depuis le commencement, tel que Dieu le voulait dès la création de l’homme et de la femme. Autrement dit, l’indissolubilité du mariage est une question qui relève de la loi naturelle, de la loi que Dieu a écrite sur le cœur de chaque homme. Le Saint-Père, en tant que successeur de saint Pierre dans sa charge pastorale de l’Eglise universelle, est le premier parmi les chrétiens à être tenu d’obéir à la parole du Christ. (pp. 130-132)


Un jugement conforme à la vérité et au droit


Il est utile de rapprocher les propos du cardinal Burke de ce qu’il affirmait déjà l’an dernier dans l’ouvrage co-écrit avec quatre autres cardinaux Demeurer dans la vérité du Christ (Artège, 2014), sur « Le procès canonique en nullité de mariage : une recherche de la vérité ». Il insistait sur la nécessité d’un procès mené avec grand soin pour pouvoir parvenir à la vérité dans une matière qui engage le salut éternel des intéressés.

« Je me souviens de l’image utilisée par mon professeur de procédure canonique à l’Université Pontificale Grégorienne, le Père Ignacio Gordon, S.J., pendant mes années d’études. Il disait que le procès canonique et ses divers éléments pouvaient se comparer à une clef dont les dents doivent correspondre aux contours sinueux de la serrure de la nature humaine ; c’est seulement quand toutes les dents sont taillées avec précision que la clef ouvre la porte à la vérité et à la justice. Il est particulièrement surprenant de constater qu’aujourd’hui, malgré tant de proclamations en faveur des droits de la personne, il existe un réel manque d’attention pour les procédures judiciaires soigneusement développées qui assurent la sauvegarde et la promotion des droits de toutes les parties, et ce dans une matière qui engage leur salut éternel, c’est-à-dire leur droit à un jugement fondé sur la vérité afin de trancher la question de la nullité de leur mariage. Il est tout particulièrement intéressant d’entendre dire qu’un procès judiciaire bien fait devrait être remplacé par une procédure administrative rapide. » (p. 210)

Et de montrer les liens entre la vérité et la charité :

« Une des caractéristiques principales d’un tribunal doit être l’objectivité ou impartialité qui est le gage et la marque de la recherche de la vérité. Une telle objectivité devrait être particulièrement évidente dans les tribunaux de l’Eglise, dont l’obligation est non seulement de prendre soin à être impartiaux mais aussi à le paraître. La juste observance des normes procédurales est un moyen important pour garantir de manière réelle et évidente l’impartialité du tribunal, qui pourrait être ébranlée de maintes façons, les unes plus subtiles que les autres.

« La discipline du procès juridique n’est pas du tout hostile à l’approche vraiment pastorale ou spirituelle d’une éventuelle nullité de mariage. Bien au contraire, elle préserve et encourage la justice fondamentale et irremplaçable sans laquelle il serait impossible d’exercer la charité pastorale. (p.213)

« La procédure canonique pour déclarer la nullité de mariage, par son respect du droit à un jugement conforme à la vérité, est donc un élément nécessaire pour exercer la charité pastorale vis-à-vis de ceux qui demandent la nullité du consentement matrimonial. (p. 214)

« Le tribunal collégial ou le simple juge n’ont pas le droit de dissoudre un mariage valide ; ils peuvent seulement rechercher la vérité sur un mariage en particulier, et déclarer par la suite avec autorité qu’ils ont la certitude morale que la nullité du mariage a été véritablement établie ou prouvée (constat de nullitate), ou bien que la même certitude morale n’a pas été obtenue (non constat de nullitate). Le mariage jouissant de la faveur du droit, il n’est pas requis de prouver sa validité ; il suffira de déclarer que sa nullité n’a pas été prouvée. (…)

« Dans son discours (annuel à la Rote romaine) de 1944, Pie XII rappelle que ‘dans un procès matrimonial, laseule fin est un jugement conforme à la vérité et au droit ; dans un procès de déclaration de nullité, il s’agit de l’éventuelle inexistence du lien conjugal…’. Tous ceux qui participent à un procès canonique, dit-il, doivent partager ce but commun, réalisé selon la nature propre de leurs fonctions respectives. Cette activité judiciaire unifiée est d’ordre fondamentalement pastoral, c’est-à-dire qu’elle est dirigée vers le même but qui unifie l’action de l’Eglise entière : le salut des âmes. (pp. 217-219)


La nécessité d’une double sentence conforme


Dans la même étude sur « Le procès canonique en nullité de mariage : une recherche de la vérité », le cardinal Burke répondait déjà à l’objection selon laquelle il n’était pas nécessaire d’obtenir une double sentence conforme pour confirmer une déclaration de nullité de mariage. Malheureusement les récentes dispositions du pape François ont supprimé cette double sentence conforme. Dans son étude, le prélat américain montrait par avance tous les risques – canoniques et surtout spirituels – qu’une telle décision fait courir aux jugements qui seront prononcés désormais, à moins que le Synode ne parvienne à faire abroger cette réforme, comme le demande l’historien Roberto de Mattei dansCorrespondance Européenne du 17 septembre. Sous le titre : « Peut-on discuter les actes du gouvernement du pape ? », il écrit : « Le Motu proprio de François, qui est à ce jour son acte de gouvernement le plus révolutionnaire, n’est pas encore en vigueur, jusqu’au 8 décembre 2015. Est-il illégitime de demander qu’au synode, on discute de cette réforme matrimoniale et qu’un groupe de cardinaux zelanti (comme les cardinaux opposés au remariage de Napoléon avec Marie-Louise, et dont Pie VII reconnut après coup qu’ils avaient raison. NDLR) en demande l’abrogation ? »

« Lors des délibérations qui ont accompagné la préparation du Synode des évêques, il a souvent été question de la nécessité d’une double sentence conforme pour confirmer une déclaration de nullité de mariage. Certains dans l’Eglise semblent croire qu’il a déjà été décidé d’éliminer l’obligation de cette double sentence conforme, qu’ils regardent comme un des éléments du ‘pesant juridisme’ de l’actuelle procédure de nullité. Beaucoup ont affirmé que la deuxième instance n’avait plus de sens, dès lors que le procès en première instance avait été bien mené.

« Si le procès a été bien mené en première instance, l’obtention d’une double décision conforme, suivie du décret de ratification, ne prendra pas trop de temps au tribunal de deuxième instance. ‘Bien mené’ signifie que le cas a été instruit et discuté, que les actes sont complets et en ordre, et que la sentence expose avec justesse les éléments et le raisonnement qui fondent la sentence, indiquant de manière claire et prudente le parcours suivi par les juges afin de déterminer, par les attendus en fait et en droit, que la nullité du mariage en question a été prouvée avec une certitude morale. Qui plus est, de bons juges, conscients de l’importance de l’union matrimoniale pour la vie de l’Eglise et de la société en général, ainsi que de l’enjeu d’une juste décision dans une cause en nullité de mariage, sont reconnaissants du fait que leur jugement soit examiné en deuxième instance par d’autres juges.

« En pratique, la révision obligatoire en deuxième instance encourage chacun à faire de son mieux. Sans cette instance, il y a un risque de négligence dans le traitement des causes. Ce fut tragiquement évident quand les American Procedural Norms (normes américaines de procédure) étaient en vigueur dans les tribunaux ecclésiastiques des Etats-Unis d’Amérique. De juillet 1971 à novembre 1983, l’obligation d’une double sentence conforme fut éliminée aux Etats-Unis à cause de la faculté accordée à la Conférence épiscopale pour dispenser de cette double décision en ‘ces cas d’exception où, d’après le jugement du défenseur du lien et de son Ordinaire, un appel contre une décision affirmative serait évidemment superflu’. Comme on pouvait le prévoir, les seuls cas exceptionnels furent en pratique ceux dans lesquels un appel n’était pas considéré comme superflu. En fait, je n’ai jamais trouvé la moindre indication que la Conférence épiscopale ait refusé une seule demande de dispense parmi les centaines de milliers qu’elle a reçues.

« Au long de ces douze années, quand la Signature apostolique a eu l’occasion de réexaminer certains de ces cas, elle ne comprenait pas comment le défenseur du lien et son Ordinaire avaient pu considérer l’appel comme superflu, et encore moins comment la Conférence épiscopale avait pu accorder la dispense demandée. Aux yeux et dans le langage commun des fidèles, le procès en nullité de mariage finissait, non sans raison, par recevoir le nom de ‘divorce catholique’.

« Bien que la promulgation du Code de Droit Canonique en 1983 ait mis un terme à cette situation extraordinaire, la piètre qualité de bien des sentences de première instance examinées par la Signature, ainsi que le manque évident de toute révision sérieuse par certains tribunaux d’appel, ont montré le grave dommage porté au procès de déclaration de nullité de mariage par l’omission effective de la deuxième instance.

« La vaste expérience de la Signature apostolique en ce domaine ne se limite évidemment pas aux Etats-Unis d’Amérique. Elle démontre sans l’ombre d’un doute la nécessité d’une double décision conforme pour parvenir à une déclaration de nullité de mariage. L’importance de cette condition est confirmée par l’étude des rapports annuels des tribunaux et par l’examen des sentences définitives des tribunaux de première instance. Cette expérience de la Signature apostolique constitue ainsi une source exceptionnelle de connaissance de la manière d’administrer la justice dans l’Eglise universelle incarnée dans les Eglises particulières. Une simplification du procès en nullité de mariage ne saurait être considérée sans une étude approfondie, à la lumière du service que rend la Signature Apostolique aux Eglises particulières. » (p. 229-233) – On peut noter que la commission spéciale créée par le pape, en août 2014, pour réformer la procédure de déclaration de nullité, n’a guère pu bénéficier de la vaste expérience du cardinal Burke à la tête de la Signature apostolique puisqu’il a été démissionné de sa charge de préfet, le 8 novembre de la même année.


Saint Pie X, un vrai réformateur


Les lecteurs de DICI, organe de la Fraternité Saint-Pie X, seront intéressés par les propos du cardinal Burke sur l’œuvre du pape Pie X, dans la dernière partie de son entretien avec G. d’Alançon.


G d’A. – Vous êtes en train de nous dire finalement qu’il faut « tout restaurer dans le Christ », cette belle devise de saint Pie X dont nous fêtions en 2014 le centième anniversaire de la mort.


Cal B. – C’est un grand pape…


G d’A. – Que vous inspire la figure de saint Pie X, cent ans après sa mort ? Est-il démodé ?


Cal B. – Pour moi, il est un grand réformateur dans la continuité. Il a réformé beaucoup d’aspects de la vie de l’Eglise pour qu’elle soit plus fidèle à la Tradition. L’une de ses premières actions fut un motu proprio sur la musique sacrée. Il eut aussi l’intuition qu’au moment où un enfant peut reconnaître dans l’hostie le corps du Christ, il est capable de faire sa première communion, ce qui le conduisit à revoir la discipline sur ce point précis. Il a réformé le droit canonique avec un grand génie, sans oublier la curie romaine qu’il rendit plus efficace. Aujourd’hui encore, nous faisons référence à Sapienti consilio. Il était en outre un grand catéchiste. Il réforma la catéchèse et écrivit ce que l’on appelle maintenant le Catéchisme de saint Pie X. Le dimanche, il enseignait le peuple de Dieu dans le Cortile San Damaso. Les gens venaient l’entendre de loin. Sur les Ecritures saintes, il a abondamment écrit pour favoriser leur lecture. Il affronta aussi les hérésies, les aberrations du modernisme. Aujourd’hui, des théologiens disent qu’il ne fut pas un grand théologien. Mais quand je lis ses textes sur le modernisme, je vois qu’il a compris beaucoup de choses, parce qu’un grand nombre d’erreurs qu’il a identifiées est toujours actuel. Pour résumer, on pourrait dire que c’était une belle figure de pasteur des âmes, pastor animarum. Quand on lit ses écrits, ses conseils, tout est orienté vers le soin des âmes.
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Les intertitres et passages soulignés sont de la rédaction de DICI. On se reportera aux ouvrages imprimés pour bénéficier des nombreuses notes qui étayent les propos du cardinal Burke.

  • Cardinal Raymond Leo Burke, Un Cardinal au cœur de l’Eglise, entretien avec Guillaume d’Alançon, Artège, 2015, 184 p. 17,50 €
  • Demeurer dans la vérité du Christ – Mariage et communion dans l’Eglise catholique. Artège, 312 p., 19,90 €
  • (Sources : Artège/ Correspondance européenne – DICI n°321 du 25/09/15)