SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 18 septembre 2015
Cher cousin, Je suis ravi de vous lire sur ces sujets. Quelques-uns continuent à donner leurs avis, voire apportent leur contestation sur ce sujet de la régularisation qui semble tout de même assez évidente. Les responsables auront beau s’appeler Karol, Josef ou Jorge-Maria d’un côté, Marcel, Franz ou Bernard de l’autre, l’issue est inéluctable. Un moment, il ne sera même plus permis de choisir. Depuis trente ans, à mesure que les générations disparaissent, Rome régularise progressivement, avec des conditions toujours plus allégées. Nous avons même dernièrement franchi une étape. Alors que la Fraternité formulait jadis des requêtes, le pape a cette fois donné ce qui n’était même pas demandé. Certains y verront un piège. C’est un drôle de piège qui a surtout rendu une inestimable renommée à une petite Fraternité qui a ainsi occupé pendant des décennies une actualité pontificale inespérée ! Il y a peu d’œuvres auxquelles les papes ont consacré des lettres et des paragraphes entiers.
Cher cousin, Je suis ravi de vous lire sur ces sujets. Quelques-uns continuent à donner leurs avis, voire apportent leur contestation sur ce sujet de la régularisation qui semble tout de même assez évidente. Les responsables auront beau s’appeler Karol, Josef ou Jorge-Maria d’un côté, Marcel, Franz ou Bernard de l’autre, l’issue est inéluctable. Un moment, il ne sera même plus permis de choisir. Depuis trente ans, à mesure que les générations disparaissent, Rome régularise progressivement, avec des conditions toujours plus allégées. Nous avons même dernièrement franchi une étape. Alors que la Fraternité formulait jadis des requêtes, le pape a cette fois donné ce qui n’était même pas demandé. Certains y verront un piège. C’est un drôle de piège qui a surtout rendu une inestimable renommée à une petite Fraternité qui a ainsi occupé pendant des décennies une actualité pontificale inespérée ! Il y a peu d’œuvres auxquelles les papes ont consacré des lettres et des paragraphes entiers.
Sans doute y aura-t-il quelques déchirures parmi les fidèles français attachés à la Fraternité (la situation est plus simple aux États-Unis où la loyauté n’est pas en souffrance ou en Allemagne où le microcosme résistant est quasi-inexistant. Il faut dire que ces dernières années, deux visions se sont fait face, même si ce n’est pas dans des proportions équivalentes. La Fraternité était vue par ses supérieurs et la plupart de ses fidèles comme une matrice (ce que le cardinal Ranjith a appelé un « aiguillon » pour l’Église). Toute annonce permettant aux âmes de retrouver ici ou là le chemin de la messe ancienne ou le sens du catéchisme traditionnel était espérée et même saluée. C’est ainsi que la Maison Générale et Mgr Lefebvre lui-même se sont réjouis de l’indult de 1984. Mgr Fellay n’a pas fait autrement en 2007. Cela ne les a pas empêchés de garder la tête froide sur ce qui se passait ailleurs dans l’Église. Quand nous faisons des mini-accords pratiques (par exemple pendant trois jours à Lourdes), la Fraternité y vend-elle ou perd-t-elle son latin et ses convictions ?
La contestation a forgé une vision diamétralement opposée. Elle tend à confondre, dans une conception écôno-centrée, les contours de l’Église avec ceux de la FSSPX. Dès lors, toute expérience traditionnelle extérieure à la Fraternité, même partielle, sera perçue comme une défaite, comme un risque de concurrence, voire comme un piège visant à étouffer les jalons posés par Mgr Lefebvre. Le summum de cette conception est celui qui, en suscitant quelques phrases du fondateur, a décidé de se débarrasser du problème en décrétant comme hors de l’Église (la véritable) toutes ces expériences ainsi que toute réalité étrangère à la Fraternité, qu’ils ont rassemblé sous le terme d’Église conciliaire. Il est bien évident que les supérieurs, même ceux qui faisaient montre de la plus grande fermeté n’ont jamais dénié aux dicastères romains leur qualité d’organe hiérarchique sous prétexte qu’ils auraient été une émanation de la fausse Église. De même ont-ils toujours reconnu les évêques, aussi scandaleux fussent-ils, comme successeurs des apôtres, avec pouvoir de juridiction.
Vous voyez dans cette opposition de l’orgueil. Il y a surtout une gigantesque peur. La crise de l’Église la rend bien compréhensible. Elle paralyse toute modification des habitudes, laquelle sera inévitablement taxée de présomptueuse et dangereuse. Pourtant, en partant pour la Chine hostile, saint François-Xavier aurait pu se dire orgueilleux, de même que les disciples lorsqu’ils ont quitté chacun de leur côté le Cénacle au jour de la Pentecôte auraient pu imaginer qu’ils se feraient contaminer par le monde mauvais. Ils n’ont pas agi ainsi.
[version allemande - deutsche Fassung]
Lieber Cousin,
[version allemande - deutsche Fassung]
Lieber Cousin,
ich lese so gern, was Sie über diese Themen schreiben.
Einige tun weiterhin ihre Meinung kund oder besser: ihren Protest gegen dieses
Thema der Regularisierung, die nun recht klar und eindeutig erscheint. Mögen
die Verantwortlichen dafür auf der einen Seite Karol, Josef oder Jorge-Maria
heißen und auf der anderen Marcel, Franz, Bernard, der Ausgang ist
unausweichlich. Es wird zu einem gegebenen Zeitpunkt nicht einmal mehr eine
Wahl erlaubt sein. Seit dreißig Jahren, in dem Maße, wie die Generationen
schwinden, regularisiert Rom immer mehr, und unter immer leichter zu
erfüllenden Bedingungen. Gerade neulich haben wir eine Etappe überschritten.
Während in früheren Zeiten die Bruderschaft Forderungen stellte, hat der Papst
diesesmal etwas gestattet, das noch nicht einmal erbeten worden war. Einige
werden darin eine Falle sehen. Das wäre jedoch eine seltsame Falle, die einer
kleinen Bruderschaft in erster Linie ein Ansehen von unschätzbarem Wert
verschafft hat, einer kleinen Bruderschaft, die so durch die Jahrzehnte
hindurch eine kaum erhoffte päpstliche Aktualität erreicht hat! Es gibt nur
wenige Werke, denen die Päpste ganze Briefe und Paragraphen gewidmet haben.
Zweifellos wird es zwischen den französischen Gläubigen, die
der Bruderschaft verbunden sind, Brüche und Risse geben (in den Vereinigten
Staaten ist die Lage einfacher, da die Loyalität dort nicht in Frage steht,
oder in Deutschland, wo der Widerstands-Mikrokosmos praktisch inexistent ist.
Es muß gesagt werden, daß sich in den vergangenen Jahren zwei Sichtweisen
gegenüberstehen, wenn sie auch nicht die gleichen Größenverhältnisse haben. Von
ihren Oberen und der Mehrzahl der Gläubigen wird die Bruderschaft wie eine
Matrix gesehen (was Kardinal Ranjith einen "Stachel" für die Kirche
nannte). Jede Ankündigung, die den Seelen hier oder da erlaubte, den Weg zur
alten Messe oder zum Sinn des traditionellen Katechismus wiederzufinden, wurde
erhofft und sogar begrüßt. So hat sich das Generalhaus und hat sich Erzbischof
Lefebvre selbst über den Indult von 1984 erfreut gezeigt. Bischof Fellay hat
2007 nicht anders gehandelt. Und das hat sie nicht gehindert, kühlen Kopf bei
dem zu behalten, was anderswo in der Kirche geschah. Wenn wir nun in der Praxis
Mini-Vereinbarungen treffen (zum Beispiel für drei Tage in Lourdes), verkauft
oder verliert die Bruderschaft dann ihr Latein und ihre Überzeugungen?
Der Protest hat eine diametral entgegengesetzte Sichtweise
zurechtgeschmiedet. Er tendiert dazu, in einer ecônozentrierten Auffassung die
Konturen der Kirche mit jenen der Priesterbruderschaft St. Pius X. zu
verwechseln. Infolgedessen wird jedes traditionelle Experiment außerhalb der
Priesterbruderschaft, und sei es auch nur begrenzt, als eine Niederlage
angesehen, als das Risiko einer Konkurrenz, gar als eine Falle mit dem Ziel,
die von Erzbischof Lefebvre eingeschlagenen
Pflöcke aus der Welt zu schaffen. Der Gipfel dieser Auffassung besteht
darin, daß man einige Sätze des Gründers heranzieht und dann entscheidet, sich des
Problems zu entledigen, indem man alle diese Experimente und alle Gegebenheiten
außerhalb der Bruderschaft für außerhalb der Kirche (der wahren Kirche) erklärt
und unter den Begriff der konziliaren Kirche faßt. Nun ist es aber völlig
offensichtlich, daß die Oberen, selbst jene, welche die allergrößte Festigkeit
zeigten, niemals den römischen Dikasterien ihren Charakter als hierarchische
Organe abgesprochen haben unter dem Vorwand, daß diese Auswüchse der falschen
Kirche seien. So haben sie auch immer die Bischöfe, so ärgerniserregend sie auch
gewesen sein mögen, als Nachfolger der Apostel mit aller Jurisdiktionsgewalt
anerkannt.
Da ist Hochmut in diesem Widerstand. Vor allem ist da eine
riesige Angst. Die Kirchenkrise macht diese Angst durchaus verständlich. Sie
lähmt alle Änderungen von Gewohntem, welche dann unvermeidlich als anmaßend
überheblich und gefährlich eingeschätzt werden. Nun hätte aber auch der heilige
Franz Xaver sich für hochmütig halten können, als er sich in das feindliche
China aufmachte, so wie auch die Jünger eine Ansteckung durch die sündige Welt
hätten befürchten können, als sie am Pfingsttage den Abendmahlssaal verließen.
Sie haben aber nicht so gehandelt.