Ceux qui ont déjà assisté à la semaine
d’ordinations au séminaire de l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre
(ICRSP) savent combien il s’agit d’un moment inoubliable. On en trouvera
un aperçu, faible reflet malgré la splendeur, dans la vidéo produite
par l’ICRSP (ci-dessous) ainsi que par les photographies disponibles sur
le site de l’Institut.
31 juillet 2012
30 juillet 2012
[Paix Liturgique] A Rennes: l'étrange pastorale de Mgr d'Ornellas
SOURCE - Paix Liturgique, lettre n°346 - 30 juillet 2012
I – LE COURRIER DE NOTRE LECTEUR
« Lorsque nous allons en vacances en Bretagne, nous nous rendons d’habitude à la messe à la très accueillante chapelle Sainte-Anne (Saint-Malo). Ce lieu de culte est desservi par la Fraternité Saint-Pie X envers laquelle nous n’avons que de la sympathie.
Le climat un peu lourd qui entoure la FSSPX ces derniers temps nous a cependant conduits à chercher un autre lieu de culte traditionnel. C’est bien simple, en dehors de l’apostolat de l’Institut du Christ-Roi, à Rennes, il n’y a rien ! Pourtant, je peux vous assurer qu’il existe, notamment dans l’estuaire de la Rance, entre Dinard/Saint-Briac et Saint-Malo/Cancale, un fort potentiel de fidèles que l’offre de la FSSPX (à Rennes, Saint-Malo et à l’école Sainte-Marie de Saint-Père, sans oublier Lanvallay dans le diocèse voisin de Saint-Brieuc) ne suffit pas à satisfaire, en particulier l’été.
Bref, nous avons choisi de faire un peu de tourisme liturgique et d’alterner les messes des vacances entre l’apostolat de l’ICRSP à Rennes, la messe en grégorien de la cathédrale de Saint-Malo, héritage du merveilleux chanoine Orhant qui dirigea la maîtrise de la cathédrale de longues années durant, et probablement la FSSPX le 15 août.
Notre premier choix a été Rennes et là, quel choc ! Une chapelle dans un quartier excentré, dans un triste état et pleine à craquer même si des amis nous ont dit que, durant l’année scolaire, il y a encore plus de monde.
Je sais que vous avez déjà à plusieurs reprises abordé la question rennaise dans vos lettres mais je pense que vous devriez y revenir. Ne serait-ce que parce que les fidèles avec lesquels j’ai discuté à la sortie de la messe m’ont appris que la mairie de Rennes avait annoncé la construction d’une station de métro aux abords de la chapelle et qu’ils ne savaient pas ce qu’il allait advenir d’eux durant ce chantier qui devrait s’ouvrir à la rentrée et pourrait durer deux ans.
Avant les visites ad limina, je pense qu’une lettre de Paix liturgique expliquant qu’en définitive le Motu Proprio de Benoît XVI est toujours dépourvu d’application honnête dans un archidiocèse aussi important que celui de Rennes pourrait faire du bien aux fidèles de Mgr d’Ornellas comme à ceux des autres diocèses où les catholiques de sensibilité traditionnelle sont encore et toujours traités comme des catholiques de second rang. ».
II – LES COMMENTAIRES DE PAIX LITURGIQUE
C’est bien volontiers, hélas ! que nous répondons à la demande de notre lecteur et portons de nouveau notre attention sur le diocèse confié à Mgr d’Ornellas. En fait, nous pourrions reprendre presque mot pour mot notre Lettre 287 du 17 juin 2011 tant la situation y est figée.
1) Notre lecteur commence par souligner l’existence d’un fort potentiel de fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain entre Dinard et Saint-Malo, notamment en période estivale. C’est si vrai qu’une demande d’application du Motu Proprio avait été faite au curé de Dinard en… 2009. Sans succès, puisque le curé avait souhaité solliciter un placet épiscopal – pourtant canoniquement inutile – qui ne vint jamais.
En fait, Mgr d’Ornellas régnant, il n’y a pas plus de possibilité de célébration régulière de la forme extraordinaire du rite romain à Dinard qu’il n’y en a à Redon, à Vitré ou à Châteaubourg, quand bien même, comme ce fut le cas pour cette dernière paroisse, le dossier de la demande finit par être transmis à Rome. Issu du moule parisien, Mgr d’Ornellas est par principe hostile à toute initiative, aussi bien liturgique que spirituelle ou doctrinale, de couleur traditionnelle. Le vaticaniste italien Sandro Magister associait d’ailleurs récemment le nom de Mgr d’Ornellas à celui du cardinal Vingt-Trois pour évoquer les prélats français refusant de considérer, à la différence du pape, « le monde traditionaliste – très vivace en France, y compris dans sa composante non lefebvriste – davantage comme une ressource que comme un problème ».
Si l’on ajoute à cela que Mgr d’Ornellas est de réputation en tous domaines, et envers tout le monde, tout le contraire de dialoguant, pour le dire faiblement (1), peu de fidèles se risquent à lui demander audience… d’où l’arrêt des demandes (exprimées formellement) dans le diocèse. De toute façon, comme il le dit et le fait répéter par un clergé plus soumis que complice, la ligne épiscopale est que la demande est satisfaite puisqu’il y a la chapelle Saint-François.
2) La chapelle Saint-François est le lieu historique de l’application du Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988 dans le diocèse de Rennes. Pendant une douzaine d’années, l’un des célébrants en a été le Père Antoine Perrero, missionnaire de La Salette rappelé à Dieu en 2010. C’est lui qui a peu à peu passé le flambeau à l’Institut du Christ-Roi, nouant au fil du temps des relations étroites avec l’Institut.
Dans ses dernières volontés, le Père Perrero avait exprimé son souhait que ses obsèques soient célébrées à Saint-François selon la liturgie traditionnelle. Un vœu auquel Mgr d’Ornellas répondit de fort mauvaise grâce, célébrant une messe Paul VI en latin, maladroite – lisant notamment les rubriques à voix haute – et prêchant contre la forme extraordinaire qui priverait les fidèles de la récitation du Pater… Une attitude blessante et choquante non seulement pour les fidèles de Saint-François mais aussi pour les pèlerins ayant découvert La Salette grâce au Père Perrero, souvent étrangers à la forme extraordinaire, et pour ses confrères prêtres venus l’accompagner dans sa dernière demeure.
3) Pendant ce temps, comme l’a relevé notre confrère de Riposte catholique, le diocèse de Rennes pratique le dialogue interreligieux à un niveau rarement vu. Du 17 au 22 juillet dernier, une session interdiocésaine consacrée au judaïsme a été organisée afin de faire « découvrir aux chrétiens la richesse spirituelle inépuisable » de celui-ci. Oui, vous lisez bien, la cible de ces journées étaient en priorité les chrétiens, « jeunes et moins jeunes, prêtres, religieux, séminaristes, catéchistes, enseignants d’établissements catholiques, laïcs en responsabilité dans l’Église ». On est là bien au-delà de ce qui se fait d’ordinaire dans les diocèses au nom de la déclaration Nostra Ætate, d’autant plus que le formulaire d’inscription précise que « tous les repas seront cachère » (et pourquoi donc la viande halal n’était-elle pas prévue ?).
Sans examiner le mérite même d’une telle initiative, nous ne pouvons que froncer les sourcils à la lecture des maîtres-mots de cette manifestation – « Distinguer sans séparer et unir sans confondre » – tant ils sont en opposition criante avec l’ostracisme dont sont victimes, dans le diocèse de Rennes, les catholiques attachés à la liturgie traditionnelle.
Dans sa lettre aux évêques du 7 juillet 2007 accompagnant la promulgation de Summorum Pontificum, Benoît XVI n’appelait-il pas tous ses frères dans l’épiscopat, y compris donc Mgr d’Ornellas, à « faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité » et à laisser entrer dans leur cœur « tout ce à quoi la foi elle-même fait place » ?
4) Pour revenir au courrier de notre lecteur, nous pouvons confirmer, à la lecture du site Internet de la ville de Rennes, qu’en 2019, du moins si les travaux ne connaissent pas de délai, la station Mabilais de la ligne B du métro local ouvrira ses portes juste en face du parvis de Saint-François. D’après les documents consultables en ligne, le début des travaux de gros-œuvre ne devrait pas intervenir avant 2013. Il n’y a donc pas encore d’urgence mais il est légitime que l’on se pose la question de la continuité du culte à Saint-François durant ce long chantier. Cette question du lieu de culte n’est pas un problème en elle-même, toutes les églises de Rennes, autrefois très catholique, sont bien loin d’être remplies (d’où la conséquence : cette année il n’y a eu aucune ordination sacerdotale dans le diocèse, dont le clergé est en voie de disparition) mais pourrait s’avérer compliquée dans un contexte global d’opposition épiscopale au Motu Proprio Summorum Pontificum. Ce ne serait pas la première fois qu’on verrait des ennemis de la paix profiter de problématiques matérielles pour casser ce qui s’est développé parfois dans des conditions héroïques…
5) Quoi qu’il en soit, travaux du métro ou pas, la question de l’application du Motu Proprio dans le diocèse de Rennes dépasse, et de loin, le simple cas des fidèles de la chapelle Saint-François. Le sondage (voir notre Lettre 289) réalisé pour notre compte par l’institut JLM Études en mai 2011 l’a révélé : deux pratiquants sur trois du diocèse assisteraient, au moins mensuellement, à la forme extraordinaire de la messe si celle-ci était proposée dans leur paroisse. Pour satisfaire cette demande il n’y a toujours qu’un seul lieu de messe Summorum Pontificum et pas un seul curé dans tout le diocèse de Rennes n’applique (même timidement : une messe par mois ou une messe par semaine) ou ne peut appliquer le Motu Proprio…
La FSSPX offre, quant à elle, trois lieux de culte, et en outre le prieuré de Lanvallay qui rayonne sur le diocèse. Et, preuve d’une situation décidément loin d’être apaisée, Rennes abrite le plus important centre sédévacantiste de France : trois célébrations dominicales y sont offertes dans une chapelle pouvant contenir jusqu’à 400 personnes.
De toute évidence, il y a de nombreuses brebis dans le diocèse de Rennes, la question est : y a-t-il un pasteur désireux de les accueillir ?
(1) Dans notre Lettre 287, « Aucune avancée dans le diocèse de Rennes », nous disions à propos de l’archevêque : L’intellectuel Pierre d’Ornellas, appartenant – comme d’autres hauts cadres ecclésiastiques parisiens, tel Antoine Guggenheim – à l’Institut Notre-Dame de Vie, à Vénasque, a été l’un des nombreux secrétaires particuliers qui se sont succédés auprès du cardinal Lustiger. Il a ensuite été directeur de l’École cathédrale, poste d’extrême confiance, et enfin évêque auxiliaire en 1997. Dans la politique parisienne de « recentrage » de l’époque, il fut un des bras les plus puissants, spécialement le plus attentif à préserver les jeunes clercs de la capitale de tout virus intégriste. Les prêtres formés par Mgr d’Ornellas étaient destinés à devenir exemplairement, comme le cardinal Lustiger aimait à le leur dire, « la première génération qui aurait enfin compris le Concile ».
II devint ainsi, avec Mgr Vingt-Trois, le plus proche collaborateur de l’archevêque, mais dans un style très différent, peu amène, au point de réussir à faire l’unanimité, ce qui est rare dans le clergé, mais… contre lui. Son importance dans le haut clergé de France lui vaudra d’être nommé directement à un siège métropolitain, Rennes.
À son honneur, doit être relevé le fait que Mgr d’Ornellas a pris des positions morales fortes et publiques, qui constituent un progrès substantiel par rapport à la stratégie de « l’enfouissement » qui prévalait dans les années 1970 et qui a fait que la loi Veil a pu passer sans la moindre mobilisation épiscopale.
Au total, homme de fort (et mauvais) caractère, Mgr d’Ornellas entend faire de Rennes, à l'heure où se profile dans l'Eglise une indispensable réconciliation bâtie sur une charité vraie et pragmatique, un pôle militant et combatif de la « troisième voie », ni progressiste, ni – au grand jamais ! – traditionaliste.
Le courrier d’un lecteur en vacances dans la
vallée de la Rance a attiré notre attention, une nouvelle fois, sur la
non-application du Motu Proprio Summorum Pontificum dans le diocèse de Rennes.
I – LE COURRIER DE NOTRE LECTEUR
« Lorsque nous allons en vacances en Bretagne, nous nous rendons d’habitude à la messe à la très accueillante chapelle Sainte-Anne (Saint-Malo). Ce lieu de culte est desservi par la Fraternité Saint-Pie X envers laquelle nous n’avons que de la sympathie.
Le climat un peu lourd qui entoure la FSSPX ces derniers temps nous a cependant conduits à chercher un autre lieu de culte traditionnel. C’est bien simple, en dehors de l’apostolat de l’Institut du Christ-Roi, à Rennes, il n’y a rien ! Pourtant, je peux vous assurer qu’il existe, notamment dans l’estuaire de la Rance, entre Dinard/Saint-Briac et Saint-Malo/Cancale, un fort potentiel de fidèles que l’offre de la FSSPX (à Rennes, Saint-Malo et à l’école Sainte-Marie de Saint-Père, sans oublier Lanvallay dans le diocèse voisin de Saint-Brieuc) ne suffit pas à satisfaire, en particulier l’été.
Bref, nous avons choisi de faire un peu de tourisme liturgique et d’alterner les messes des vacances entre l’apostolat de l’ICRSP à Rennes, la messe en grégorien de la cathédrale de Saint-Malo, héritage du merveilleux chanoine Orhant qui dirigea la maîtrise de la cathédrale de longues années durant, et probablement la FSSPX le 15 août.
Notre premier choix a été Rennes et là, quel choc ! Une chapelle dans un quartier excentré, dans un triste état et pleine à craquer même si des amis nous ont dit que, durant l’année scolaire, il y a encore plus de monde.
Je sais que vous avez déjà à plusieurs reprises abordé la question rennaise dans vos lettres mais je pense que vous devriez y revenir. Ne serait-ce que parce que les fidèles avec lesquels j’ai discuté à la sortie de la messe m’ont appris que la mairie de Rennes avait annoncé la construction d’une station de métro aux abords de la chapelle et qu’ils ne savaient pas ce qu’il allait advenir d’eux durant ce chantier qui devrait s’ouvrir à la rentrée et pourrait durer deux ans.
Avant les visites ad limina, je pense qu’une lettre de Paix liturgique expliquant qu’en définitive le Motu Proprio de Benoît XVI est toujours dépourvu d’application honnête dans un archidiocèse aussi important que celui de Rennes pourrait faire du bien aux fidèles de Mgr d’Ornellas comme à ceux des autres diocèses où les catholiques de sensibilité traditionnelle sont encore et toujours traités comme des catholiques de second rang. ».
II – LES COMMENTAIRES DE PAIX LITURGIQUE
C’est bien volontiers, hélas ! que nous répondons à la demande de notre lecteur et portons de nouveau notre attention sur le diocèse confié à Mgr d’Ornellas. En fait, nous pourrions reprendre presque mot pour mot notre Lettre 287 du 17 juin 2011 tant la situation y est figée.
1) Notre lecteur commence par souligner l’existence d’un fort potentiel de fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain entre Dinard et Saint-Malo, notamment en période estivale. C’est si vrai qu’une demande d’application du Motu Proprio avait été faite au curé de Dinard en… 2009. Sans succès, puisque le curé avait souhaité solliciter un placet épiscopal – pourtant canoniquement inutile – qui ne vint jamais.
En fait, Mgr d’Ornellas régnant, il n’y a pas plus de possibilité de célébration régulière de la forme extraordinaire du rite romain à Dinard qu’il n’y en a à Redon, à Vitré ou à Châteaubourg, quand bien même, comme ce fut le cas pour cette dernière paroisse, le dossier de la demande finit par être transmis à Rome. Issu du moule parisien, Mgr d’Ornellas est par principe hostile à toute initiative, aussi bien liturgique que spirituelle ou doctrinale, de couleur traditionnelle. Le vaticaniste italien Sandro Magister associait d’ailleurs récemment le nom de Mgr d’Ornellas à celui du cardinal Vingt-Trois pour évoquer les prélats français refusant de considérer, à la différence du pape, « le monde traditionaliste – très vivace en France, y compris dans sa composante non lefebvriste – davantage comme une ressource que comme un problème ».
Si l’on ajoute à cela que Mgr d’Ornellas est de réputation en tous domaines, et envers tout le monde, tout le contraire de dialoguant, pour le dire faiblement (1), peu de fidèles se risquent à lui demander audience… d’où l’arrêt des demandes (exprimées formellement) dans le diocèse. De toute façon, comme il le dit et le fait répéter par un clergé plus soumis que complice, la ligne épiscopale est que la demande est satisfaite puisqu’il y a la chapelle Saint-François.
2) La chapelle Saint-François est le lieu historique de l’application du Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988 dans le diocèse de Rennes. Pendant une douzaine d’années, l’un des célébrants en a été le Père Antoine Perrero, missionnaire de La Salette rappelé à Dieu en 2010. C’est lui qui a peu à peu passé le flambeau à l’Institut du Christ-Roi, nouant au fil du temps des relations étroites avec l’Institut.
Dans ses dernières volontés, le Père Perrero avait exprimé son souhait que ses obsèques soient célébrées à Saint-François selon la liturgie traditionnelle. Un vœu auquel Mgr d’Ornellas répondit de fort mauvaise grâce, célébrant une messe Paul VI en latin, maladroite – lisant notamment les rubriques à voix haute – et prêchant contre la forme extraordinaire qui priverait les fidèles de la récitation du Pater… Une attitude blessante et choquante non seulement pour les fidèles de Saint-François mais aussi pour les pèlerins ayant découvert La Salette grâce au Père Perrero, souvent étrangers à la forme extraordinaire, et pour ses confrères prêtres venus l’accompagner dans sa dernière demeure.
3) Pendant ce temps, comme l’a relevé notre confrère de Riposte catholique, le diocèse de Rennes pratique le dialogue interreligieux à un niveau rarement vu. Du 17 au 22 juillet dernier, une session interdiocésaine consacrée au judaïsme a été organisée afin de faire « découvrir aux chrétiens la richesse spirituelle inépuisable » de celui-ci. Oui, vous lisez bien, la cible de ces journées étaient en priorité les chrétiens, « jeunes et moins jeunes, prêtres, religieux, séminaristes, catéchistes, enseignants d’établissements catholiques, laïcs en responsabilité dans l’Église ». On est là bien au-delà de ce qui se fait d’ordinaire dans les diocèses au nom de la déclaration Nostra Ætate, d’autant plus que le formulaire d’inscription précise que « tous les repas seront cachère » (et pourquoi donc la viande halal n’était-elle pas prévue ?).
Sans examiner le mérite même d’une telle initiative, nous ne pouvons que froncer les sourcils à la lecture des maîtres-mots de cette manifestation – « Distinguer sans séparer et unir sans confondre » – tant ils sont en opposition criante avec l’ostracisme dont sont victimes, dans le diocèse de Rennes, les catholiques attachés à la liturgie traditionnelle.
Dans sa lettre aux évêques du 7 juillet 2007 accompagnant la promulgation de Summorum Pontificum, Benoît XVI n’appelait-il pas tous ses frères dans l’épiscopat, y compris donc Mgr d’Ornellas, à « faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité » et à laisser entrer dans leur cœur « tout ce à quoi la foi elle-même fait place » ?
4) Pour revenir au courrier de notre lecteur, nous pouvons confirmer, à la lecture du site Internet de la ville de Rennes, qu’en 2019, du moins si les travaux ne connaissent pas de délai, la station Mabilais de la ligne B du métro local ouvrira ses portes juste en face du parvis de Saint-François. D’après les documents consultables en ligne, le début des travaux de gros-œuvre ne devrait pas intervenir avant 2013. Il n’y a donc pas encore d’urgence mais il est légitime que l’on se pose la question de la continuité du culte à Saint-François durant ce long chantier. Cette question du lieu de culte n’est pas un problème en elle-même, toutes les églises de Rennes, autrefois très catholique, sont bien loin d’être remplies (d’où la conséquence : cette année il n’y a eu aucune ordination sacerdotale dans le diocèse, dont le clergé est en voie de disparition) mais pourrait s’avérer compliquée dans un contexte global d’opposition épiscopale au Motu Proprio Summorum Pontificum. Ce ne serait pas la première fois qu’on verrait des ennemis de la paix profiter de problématiques matérielles pour casser ce qui s’est développé parfois dans des conditions héroïques…
5) Quoi qu’il en soit, travaux du métro ou pas, la question de l’application du Motu Proprio dans le diocèse de Rennes dépasse, et de loin, le simple cas des fidèles de la chapelle Saint-François. Le sondage (voir notre Lettre 289) réalisé pour notre compte par l’institut JLM Études en mai 2011 l’a révélé : deux pratiquants sur trois du diocèse assisteraient, au moins mensuellement, à la forme extraordinaire de la messe si celle-ci était proposée dans leur paroisse. Pour satisfaire cette demande il n’y a toujours qu’un seul lieu de messe Summorum Pontificum et pas un seul curé dans tout le diocèse de Rennes n’applique (même timidement : une messe par mois ou une messe par semaine) ou ne peut appliquer le Motu Proprio…
La FSSPX offre, quant à elle, trois lieux de culte, et en outre le prieuré de Lanvallay qui rayonne sur le diocèse. Et, preuve d’une situation décidément loin d’être apaisée, Rennes abrite le plus important centre sédévacantiste de France : trois célébrations dominicales y sont offertes dans une chapelle pouvant contenir jusqu’à 400 personnes.
De toute évidence, il y a de nombreuses brebis dans le diocèse de Rennes, la question est : y a-t-il un pasteur désireux de les accueillir ?
(1) Dans notre Lettre 287, « Aucune avancée dans le diocèse de Rennes », nous disions à propos de l’archevêque : L’intellectuel Pierre d’Ornellas, appartenant – comme d’autres hauts cadres ecclésiastiques parisiens, tel Antoine Guggenheim – à l’Institut Notre-Dame de Vie, à Vénasque, a été l’un des nombreux secrétaires particuliers qui se sont succédés auprès du cardinal Lustiger. Il a ensuite été directeur de l’École cathédrale, poste d’extrême confiance, et enfin évêque auxiliaire en 1997. Dans la politique parisienne de « recentrage » de l’époque, il fut un des bras les plus puissants, spécialement le plus attentif à préserver les jeunes clercs de la capitale de tout virus intégriste. Les prêtres formés par Mgr d’Ornellas étaient destinés à devenir exemplairement, comme le cardinal Lustiger aimait à le leur dire, « la première génération qui aurait enfin compris le Concile ».
II devint ainsi, avec Mgr Vingt-Trois, le plus proche collaborateur de l’archevêque, mais dans un style très différent, peu amène, au point de réussir à faire l’unanimité, ce qui est rare dans le clergé, mais… contre lui. Son importance dans le haut clergé de France lui vaudra d’être nommé directement à un siège métropolitain, Rennes.
À son honneur, doit être relevé le fait que Mgr d’Ornellas a pris des positions morales fortes et publiques, qui constituent un progrès substantiel par rapport à la stratégie de « l’enfouissement » qui prévalait dans les années 1970 et qui a fait que la loi Veil a pu passer sans la moindre mobilisation épiscopale.
Au total, homme de fort (et mauvais) caractère, Mgr d’Ornellas entend faire de Rennes, à l'heure où se profile dans l'Eglise une indispensable réconciliation bâtie sur une charité vraie et pragmatique, un pôle militant et combatif de la « troisième voie », ni progressiste, ni – au grand jamais ! – traditionaliste.
[Ennemond - Fecit] Assise et les schémas du milieu traditionnel
SOURCE - Ennemond - Fecit - 30 juillet 2012
Je
vous suis reconnaissant du temps que vous avez pris à me répondre. Vous
indiquez que nos désirs de restauration ne doivent pas se limiter à la question
liturgique. Sur ce sujet, je vous rejoins pleinement. Tous mes écrits sur le FC
et sur Fecit ont visé à démontrer cette idée. Dans un récent numéro de Fideliter, j’ai moi-même eu l’occasion
d’exprimer la stupéfaction des catholiques que nous sommes devant le spectacle
de la dernière réunion pour la paix organisée à Assise en 2011 : « Quand l’Ancien
Testament parle de ‘l’abomination de la désolation’ dans le sanctuaire, comment
ne pas penser à ces instants déroutants où l’erreur la plus abominable y est
célébrée, où la vérité se trouve répudiée, où il n’y a plus ni Trinité, ni
Vierge Marie, mais simplement des façons de penser ou de croire, faisant office
de mode de penser accessoire ? »
Aujourd’hui, s’exprimer publiquement sur ces sujets relève du défi. Il faut à la fois ne pas édulcorer le fond et ne pas recourir à un langage outrancier. Mgr Lefebvre évitait les quolibets, notamment à l’égard de ceux qui avaient quittés la FSSPX. Il conseillait cette saine réserve à ses prêtres. Or aujourd’hui, on voit des esprits réclamer une surenchère dans un lexique qui les dessert plus qu'il ne les rend convaincants. L’un des grands textes fondateurs du combat traditionaliste – le Bref examen critique de la messe – parvient par exemple à maintenir cet équilibre entre fond et forme. Il est d’une très grande clarté et ne transige en rien sur les principes. En même temps, ses auteurs ont eu l’intelligence de ne pas sombrer dans un discours qui caricaturerait et qui, par voie de conséquence, s’il permet une autosatisfaction voire un soulagement de celui qui le tient, ne convaincrait quasiment personne ad extra.
Vous parlez par exemple de la dénonciation de sectes maçonniques ou sataniques au Vatican qui serait absolument nécessaire à vos yeux. Il me semble qu’elle relève justement d’un argumentaire périlleux dans la mesure où nous n’avons pas de preuves d’une grande évidence. Je n'ai guère enquêté moi-même et je n'ai pas trouvé la littérature complotiste très convaincante. Il y a certes un faisceau de soupçons qui montre que l’influence néo-moderniste au sein de l’Église est le fruit de l’ennemi commun plus que celui du Saint Esprit. Et des personnes mesurées comme NN.SS. Fellay ou de Galarreta ne se perdent par exemple pas dans ce genre d’explications qui font sombrer les esprits dans un complotisme les desservant généralement. Il leur suffit de montrer que les enseignements actuels sont contraires au magistère précédent pour démontrer que nous nous sommes dans une situation grave. D'une certaine manière, peu importe si la personne a fait un pacte avec le démon ou non. Le problème, c'est qu'elle nuit à l'Eglise et à la société. C’est ainsi que procédait Mgr Lefebvre. Ce dernier par exemple s’est toujours montré distant face aux accusations qui étaient portées contre le cardinal Liénart. Cela n’empêche pas d’être ouvert à de véritables preuves si des révélations convaincantes étaient faites.
Vous parlez par exemple de la dénonciation de sectes maçonniques ou sataniques au Vatican qui serait absolument nécessaire à vos yeux. Il me semble qu’elle relève justement d’un argumentaire périlleux dans la mesure où nous n’avons pas de preuves d’une grande évidence. Je n'ai guère enquêté moi-même et je n'ai pas trouvé la littérature complotiste très convaincante. Il y a certes un faisceau de soupçons qui montre que l’influence néo-moderniste au sein de l’Église est le fruit de l’ennemi commun plus que celui du Saint Esprit. Et des personnes mesurées comme NN.SS. Fellay ou de Galarreta ne se perdent par exemple pas dans ce genre d’explications qui font sombrer les esprits dans un complotisme les desservant généralement. Il leur suffit de montrer que les enseignements actuels sont contraires au magistère précédent pour démontrer que nous nous sommes dans une situation grave. D'une certaine manière, peu importe si la personne a fait un pacte avec le démon ou non. Le problème, c'est qu'elle nuit à l'Eglise et à la société. C’est ainsi que procédait Mgr Lefebvre. Ce dernier par exemple s’est toujours montré distant face aux accusations qui étaient portées contre le cardinal Liénart. Cela n’empêche pas d’être ouvert à de véritables preuves si des révélations convaincantes étaient faites.
Votre présentation binaire des fidèles de la Fraternité Saint-Pie X me paraît aussi caricaturale. D’un côté, il y aurait des gens gâtés, déconnectés de la réalité, qui auraient été enfermés dans des tours d’ivoire sans rien percevoir des dangers extérieurs. De l’autre, des esprits vertueux et clairvoyants auraient rejoint cette œuvre, conscients des dangers extérieurs. Je tire un peu sur le trait, mais, globalement, c’est la distinction que vous dressez. Or, je crains que si je me range du côté des premiers, vous m’accuserez d’ignorance et de naïveté ; si j’ose dire que j’ai eu des contacts avec le monde extérieur, j’ai peur que vous me soupçonniez d’en avoir été la victime. En réalité, même les nombreux élèves passés par les écoles de la Fraternité sont, en grande majorité, passés par d’autres cursus au cours de leur scolarité ou de leur enseignement supérieur. Le monde se réclamant de Vatican II leur est souvent bien connu. Si une partie de leur famille a une pratique traditionnelle, rarissimes sont ceux qui peuvent affirmer que la totalité de leurs frères et cousins font de même. La tentation du monde extérieur est telle que le fait de confirmer l'engagement de ses parents ne va pas toujours de soi et qu’elle nécessite déjà un véritable choix réfléchi.
[Ennemond - Fecit] Assise et les schémas du milieu traditionnel
SOURCE - Ennemond - Fecit - 30 juillet 2012
Je vous suis reconnaissant du temps que vous avez pris à me répondre. Vous indiquez que nos désirs de restauration ne doivent pas se limiter à la question liturgique. Sur ce sujet, je vous rejoins pleinement. Tous mes écrits sur le FC et sur Fecit ont visé à démontrer cette idée. Dans un récent numéro de Fideliter, j’ai moi-même eu l’occasion d’exprimer la stupéfaction des catholiques que nous sommes devant le spectacle de la dernière réunion pour la paix organisée à Assise en 2011 : « Quand l’Ancien Testament parle de ‘l’abomination de la désolation’ dans le sanctuaire, comment ne pas penser à ces instants déroutants où l’erreur la plus abominable y est célébrée, où la vérité se trouve répudiée, où il n’y a plus ni Trinité, ni Vierge Marie, mais simplement des façons de penser ou de croire, faisant office de mode de penser accessoire ? »
Je vous suis reconnaissant du temps que vous avez pris à me répondre. Vous indiquez que nos désirs de restauration ne doivent pas se limiter à la question liturgique. Sur ce sujet, je vous rejoins pleinement. Tous mes écrits sur le FC et sur Fecit ont visé à démontrer cette idée. Dans un récent numéro de Fideliter, j’ai moi-même eu l’occasion d’exprimer la stupéfaction des catholiques que nous sommes devant le spectacle de la dernière réunion pour la paix organisée à Assise en 2011 : « Quand l’Ancien Testament parle de ‘l’abomination de la désolation’ dans le sanctuaire, comment ne pas penser à ces instants déroutants où l’erreur la plus abominable y est célébrée, où la vérité se trouve répudiée, où il n’y a plus ni Trinité, ni Vierge Marie, mais simplement des façons de penser ou de croire, faisant office de mode de penser accessoire ? »
Aujourd’hui, s’exprimer publiquement sur ces sujets relève du défi. Il faut à la fois ne pas édulcorer le fond et ne pas recourir à un langage outrancier. Mgr Lefebvre évitait les quolibets, notamment à l’égard de ceux qui avaient quittés la FSSPX. Il conseillait cette saine réserve à ses prêtres. Or aujourd’hui, on voit des esprits réclamer une surenchère dans un lexique qui les dessert plus qu'il ne les rend convaincants. L’un des grands textes fondateurs du combat traditionaliste – le Bref examen critique de la messe – parvient par exemple à maintenir cet équilibre entre fond et forme. Il est d’une très grande clarté et ne transige en rien sur les principes. En même temps, ses auteurs ont eu l’intelligence de ne pas sombrer dans un discours qui caricaturerait et qui, par voie de conséquence, s’il permet une autosatisfaction voire un soulagement de celui qui le tient, ne convaincrait quasiment personne ad extra.
Vous parlez par exemple de la dénonciation de sectes maçonniques ou sataniques au Vatican qui serait absolument nécessaire à vos yeux. Il me semble qu’elle relève justement d’un argumentaire périlleux dans la mesure où nous n’avons pas de preuves d’une grande évidence. Je n'ai guère enquêté moi-même et je n'ai pas trouvé la littérature complotiste très convaincante. Il y a certes un faisceau de soupçons qui montre que l’influence néo-moderniste au sein de l’Église est le fruit de l’ennemi commun plus que celui du Saint Esprit. Et des personnes mesurées comme NN.SS. Fellay ou de Galarreta ne se perdent par exemple pas dans ce genre d’explications qui font sombrer les esprits dans un complotisme les desservant généralement. Il leur suffit de montrer que les enseignements actuels sont contraires au magistère précédent pour démontrer que nous nous sommes dans une situation grave. D'une certaine manière, peu importe si la personne a fait un pacte avec le démon ou non. Le problème, c'est qu'elle nuit à l'Eglise et à la société. C’est ainsi que procédait Mgr Lefebvre. Ce dernier par exemple s’est toujours montré distant face aux accusations qui étaient portées contre le cardinal Liénart. Cela n’empêche pas d’être ouvert à de véritables preuves si des révélations convaincantes étaient faites.
Votre présentation binaire des fidèles de la Fraternité Saint-Pie X me paraît aussi caricaturale. D’un côté, il y aurait des gens gâtés, déconnectés de la réalité, qui auraient été enfermés dans des tours d’ivoire sans rien percevoir des dangers extérieurs. De l’autre, des esprits vertueux et clairvoyants auraient rejoint cette œuvre, conscients des dangers extérieurs. Je tire un peu sur le trait, mais, globalement, c’est la distinction que vous dressez. Or, je crains que si je me range du côté des premiers, vous m’accuserez d’ignorance et de naïveté ; si j’ose dire que j’ai eu des contacts avec le monde extérieur, j’ai peur que vous me soupçonniez d’en avoir été la victime. En réalité, même les nombreux élèves passés par les écoles de la Fraternité sont, en grande majorité, passés par d’autres cursus au cours de leur scolarité ou de leur enseignement supérieur. Le monde se réclamant de Vatican II leur est souvent bien connu. Si une partie de leur famille a une pratique traditionnelle, rarissimes sont ceux qui peuvent affirmer que la totalité de leurs frères et cousins font de même. La tentation du monde extérieur est telle que le fait de confirmer l'engagement de ses parents ne va pas toujours de soi et qu’elle nécessite déjà un véritable choix réfléchi.
[Peregrinus - Fecit] "L'intransigeance n'est pas une fin en soi"
Je note bien que le but, selon vous, est de ne surtout pas être "comme la FSSP ou l'IBP", comble des déchéances.
Il me semble qu'au nom de "l'enseignement clair et immuable de l'Eglise", on entretient beaucoup de confusion. Mgr Fellay n'a pas réagi à Assise III comme à Assise I... parce qu'Assise III n'était pas Assise I. La présence de loges maçonniques au Vatican, jusqu'à nouvel ordre, n'est pas un dogme de foi - du reste, s'il y en a, ce qui est possible, il est très probable qu'il y en ait eu bien avant le Concile.
Avant de "convertir la jeunesse traditionaliste", convertissons-nous donc nous-mêmes. C'est à nous de faire briller par nos bonnes oeuvres la sainteté de Dieu aux yeux des hommes, pour qu'ils rendent grâce à notre Père. Sommes-nous exemplaires en tout ? Je ne puis répondre à votre place, en ce qui me concerne, je réponds non.
Enfin, vous généralisez abusivement en ce qui concerne ceux qui ne sont pas des "tradis de souche", qui partageraient nécessairement vos vues en raison de leur connaissance des milieux "conciliaires", car votre généralisation souffre bien des exceptions. J'ai eu droit moi aussi au catéchisme coloriage-découpage, aux séances d'aumônerie où l'on mettait les dogmes en discussion, aux messes de Paul VI dans toute leur diversité (des guitares au grégorien), et je fais le catéchisme dans une aumônerie de collège où des 4e me rétorquent doctement que Notre-Seigneur n'a jamais existé ; le modernisme est donc pour moi une chose tout à fait réelle, et non une idée ou des souvenirs de lecture.
Mais précisément, lorsque l'on a cette expérience, l'on voit également d'autant mieux ce que les traditionalistes, quelles que soient leurs chapelles et leurs différences légitimes ou non, ont en commun : l'Ecriture, le catéchisme et la messe - c'est-à-dire l'essentiel. Fort heureusement, et c'est à son honneur, le clergé de la FSSPX ne consacre pas tous ses sermons à dénoncer les hérésies réelles ou supposées que l'on prête aux uns ou aux autres ; le contraire serait inquiétant.
L'intransigeance n'est pas une fin en soi. Je commence à croire que chez certains, la crise de l'Eglise est l'alpha et l'oméga de la Révélation, la dénonciation du modernisme (réel chez les uns, plus ou moins suppposé chez les autres) est devenue le critère et la mesure de la foi, le nombre de maçons que l'on trouve au Vatican le thermomètre de la charité ; et il me semble que c'est très inquiétant.
Non qu'il ne soit pas nécessaire de dénoncer les erreurs. Mais encore faut-il ne pas le faire à tort et à travers, sans exagérations, sans zèle amer, et avec le souci d'édifier, et non de montrer que l'on n'est pas "comme Campos, la FSSP, l'IBP".
[...]
[latribunedelart.com] Saint-Saturnin : le prêtre, la mère de ministre et le maître-autel
SOURCE - latribunedelart.com - 30 juillet 2012
La vague de vandalisme qui a touché les églises françaises dans les années 1960 jusqu’au début des années 1970 a été terrible. Le prétexte de l’application des consignes du concile Vatican II était bien pratique, alors que l’Italie, par exemple, n’a rien connu de tel. Pour soi-disant correspondre à la nouvelle liturgie, le clergé s’est attaqué au mobilier des églises sous l’œil au mieux indifférent de l’administration des monuments historiques. Des milliers d’objets (chaires, maîtres-autels, bancs d’œuvre...) ont été parfois déplacés, souvent simplement détruits. La mode était au retour à la « pureté » des édifices religieux...
Ce type de pratique est-il à nouveau d’actualité ? On peut le craindre, lorsque l’on voit ce qui se passe dans certaines églises d’Auvergne, avec parfois l’assentiment du ministère de la Culture.
Il y a deux ans, dans le cadre d’une campagne de travaux de restauration des grandes églises romanes d’Auvergne, celle de Saint-Nectaire avait vu l’élimination de son autel néoroman dû à l’architecte Victor Ruprich-Robert et qui datait du XIXe siècle. Celui-ci avait été remplacé par un autel et des bancs d’un très seyant vert pistache comme on peut le voir sur la photo [illustration dans l'article original]. On appréciera aussi la mention « ESPACE SACRÉ CHŒUR », assez nécessaire effectivement puisque plus rien d’autre ne vient rappeler ici le rôle du chœur qui était normalement d’abriter le tabernacle. L’autel de la petite église de Ponteix [illustration dans l'article original] avait subi récemment le même sort. Les photos montrent le massacre : un beau maître-autel est remplacé par un cube et relégué dans un bas-côté, mutilé et privé de ses sculptures (où sont-elles passées ?). L’église Notre-Dame-du-Port, à Clermont-Ferrand, et celle d’Orcival avaient été soumises à la même punition dans les années 1970.
C’est aujourd’hui dans l’église de Saint-Saturnin [illustration dans l'article original], en cours de restauration, que l’on souhaite retrouver la « pureté romane » (vert pistache, sans aucun doute). Et pour cela, il faut donc se débarrasser du maître-autel qui encombre le chœur ! Le prêtre de la paroisse et la commission diocésaine d’art sacré ont donc décidé de déplacer celui-ci pour le remplacer par un nouvel autel contemporain sans d’ailleurs pour l’instant qu’aucun projet précis n’existe, comme nous l’a confirmé Didier Repellin, qui agit ici en tant qu’Inspecteur des monuments historiques.
Seul petit problème : l’église a été classée en totalité en 1862, et le maître-autel en 1875 [illustration dans l'article original]. Très ancien, il est composé d’un autel datant de la fin du XVIIIe siècle, surmonté d’un retable plus ancien (XVIe ou XVIIe siècle) comprenant un tabernacle. Selon la fiche Palissy, il s’agirait d’un don de la reine Marguerite de Valois à l’époque où elle habitait le château d’Usson. En réalité, on ne sait pas grand chose de son historique. Certains prétendent sans preuve qu’il proviendrait de la chapelle du château local mais il est tout à fait possible qu’il ait été créé pour cet endroit où il s’insère très heureusement, même si son fond plat laisse penser à certains qu’il a été conçu pour un autre emplacement, contre un mur. Quoi qu’il en soit, il est historiquement (au moins depuis le XIXe siècle) lié à cette église, à cet endroit précis.
Pour bouger ce maître-autel, il faut obtenir l’autorisation de la Direction Régionale des Affaires Culturelles. C’est là qu’intervient Madame Marie-Claude Hortefeux. Le nom semble familier ? Normal, il s’agit de la mère de l’ancien ministre de l’Intérieur. Rien d’étonnant, donc, que le ministre lui-même, à l’époque, ait décidé d’appeler Arnaud Littardi, le directeur régional des affaires culturelles, ainsi que le ministre de la Culture. Qui lui-même appela le directeur. L’enlèvement du retable devenait donc une affaire d’État et, le 8 février 2011, la DRAC 1, représentante du ministre de la Culture, donna donc un avis de principe autorisant le déplacement de cet autel, en place au moins depuis 1875, et certainement depuis bien plus longtemps encore. Nous avons à plusieurs reprises interrogé cette direction qui semblait refuser obstinément de nous répondre. A la suite d’un mail envoyé directement au directeur des affaires culturelles le jour même de la parution de cet article, lui demandant notamment s’il était vrai qu’il avait donné l’autorisation de ce déplacement et quelle était la raison de cette mise au rebut d’un maître-autel protégé au titre des monuments historiques, celui-ci nous a enfin répondu : « Déplacer un objet classé ne signifie pas le mettre au rebut, mais le changer de place. Jamais la DRAC n’autoriserait un déplacement d’objet classé sans s’assurer de sa sécurité et de sa conservation ».
Personne n’a jamais prétendu que la DRAC ne se préoccupait pas de la sécurité et de la conservation du maître-autel. Mais le directeur feint de croire qu’un retable en place in situ dans une église est un objet de musée que l’on peut déplacer en fonction de tel ou tel desiderata, et non un objet immobilier par destination, dont l’emplacement a un sens.
Fin janvier 2012, des habitants, agacés par ce projet, ont créé l’association Sauvegarde de l’église Saint-Saturnin, bien décidée à s’y opposer.
La situation sur place est particulièrement tendue entre, d’une part cette association, et de l’autre les quelques partisans de Mme Hortefeux, du prêtre et de la Commission d’art sacré. Coincé entre les deux partis, le maire de la ville, Mme Nicole Pau, semble très agacé. Nous l’avons contactée pour connaître son opinion. Elle nous a dit ne pas vouloir « être mêlée à une politique qui ne la regarde pas ». Comme nous lui faisions remarquer que celle-ci la regardait tout à fait puisque la mairie est propriétaire de l’église et qu’en tout état de cause elle serait maître d’ouvrage en cas de déplacement du retable (ce qui nécessite au moins son accord), elle nous a déclaré : « je vous interdis de me citer car je peux aussi attaquer »!
On pourrait se croire à Clochemerle, mais les enjeux sont en réalité très importants. Ce qui fait l’intérêt de nos églises, ce n’est pas seulement la qualité de leur architecture. Le mobilier ancien accumulé au cours des siècles, lorsqu’il n’a pas été stupidement détruit, est un élément essentiel de leur charme et de leur histoire que l’on doit conserver à leur emplacement d’origine. Le ministère de la Culture est le garant de cette conservation. Une fois de plus c’est peut-être une mobilisation citoyenne qui permettra la sauvegarde du patrimoine : Saint-Saturnin compte environ 900 habitants et l’association compte déjà 300 membres. Le 14 septembre, une réunion « d’information » réunissant la DRAC et les promoteurs du projet doit avoir lieu, le maire ayant déjà dit qu’elle refusait d’y participer. On attend désormais que le ministère de la Culture joue son rôle et refuse, une fois pour toute, le déplacement du retable. Rappelons-lui qu’il avait su le faire lorsque le clergé, en 2010, avait souhaité se débarrasser du maître-autel baroque de la cathédrale de Saint-Flour [illustration dans l'article original], dans le Cantal. Peut-être aucune mère de ministre n’était-elle alors intervenue...
Didier Rykner, lundi 30 juillet 2012
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La vague de vandalisme qui a touché les églises françaises dans les années 1960 jusqu’au début des années 1970 a été terrible. Le prétexte de l’application des consignes du concile Vatican II était bien pratique, alors que l’Italie, par exemple, n’a rien connu de tel. Pour soi-disant correspondre à la nouvelle liturgie, le clergé s’est attaqué au mobilier des églises sous l’œil au mieux indifférent de l’administration des monuments historiques. Des milliers d’objets (chaires, maîtres-autels, bancs d’œuvre...) ont été parfois déplacés, souvent simplement détruits. La mode était au retour à la « pureté » des édifices religieux...
Ce type de pratique est-il à nouveau d’actualité ? On peut le craindre, lorsque l’on voit ce qui se passe dans certaines églises d’Auvergne, avec parfois l’assentiment du ministère de la Culture.
Il y a deux ans, dans le cadre d’une campagne de travaux de restauration des grandes églises romanes d’Auvergne, celle de Saint-Nectaire avait vu l’élimination de son autel néoroman dû à l’architecte Victor Ruprich-Robert et qui datait du XIXe siècle. Celui-ci avait été remplacé par un autel et des bancs d’un très seyant vert pistache comme on peut le voir sur la photo [illustration dans l'article original]. On appréciera aussi la mention « ESPACE SACRÉ CHŒUR », assez nécessaire effectivement puisque plus rien d’autre ne vient rappeler ici le rôle du chœur qui était normalement d’abriter le tabernacle. L’autel de la petite église de Ponteix [illustration dans l'article original] avait subi récemment le même sort. Les photos montrent le massacre : un beau maître-autel est remplacé par un cube et relégué dans un bas-côté, mutilé et privé de ses sculptures (où sont-elles passées ?). L’église Notre-Dame-du-Port, à Clermont-Ferrand, et celle d’Orcival avaient été soumises à la même punition dans les années 1970.
C’est aujourd’hui dans l’église de Saint-Saturnin [illustration dans l'article original], en cours de restauration, que l’on souhaite retrouver la « pureté romane » (vert pistache, sans aucun doute). Et pour cela, il faut donc se débarrasser du maître-autel qui encombre le chœur ! Le prêtre de la paroisse et la commission diocésaine d’art sacré ont donc décidé de déplacer celui-ci pour le remplacer par un nouvel autel contemporain sans d’ailleurs pour l’instant qu’aucun projet précis n’existe, comme nous l’a confirmé Didier Repellin, qui agit ici en tant qu’Inspecteur des monuments historiques.
Seul petit problème : l’église a été classée en totalité en 1862, et le maître-autel en 1875 [illustration dans l'article original]. Très ancien, il est composé d’un autel datant de la fin du XVIIIe siècle, surmonté d’un retable plus ancien (XVIe ou XVIIe siècle) comprenant un tabernacle. Selon la fiche Palissy, il s’agirait d’un don de la reine Marguerite de Valois à l’époque où elle habitait le château d’Usson. En réalité, on ne sait pas grand chose de son historique. Certains prétendent sans preuve qu’il proviendrait de la chapelle du château local mais il est tout à fait possible qu’il ait été créé pour cet endroit où il s’insère très heureusement, même si son fond plat laisse penser à certains qu’il a été conçu pour un autre emplacement, contre un mur. Quoi qu’il en soit, il est historiquement (au moins depuis le XIXe siècle) lié à cette église, à cet endroit précis.
Pour bouger ce maître-autel, il faut obtenir l’autorisation de la Direction Régionale des Affaires Culturelles. C’est là qu’intervient Madame Marie-Claude Hortefeux. Le nom semble familier ? Normal, il s’agit de la mère de l’ancien ministre de l’Intérieur. Rien d’étonnant, donc, que le ministre lui-même, à l’époque, ait décidé d’appeler Arnaud Littardi, le directeur régional des affaires culturelles, ainsi que le ministre de la Culture. Qui lui-même appela le directeur. L’enlèvement du retable devenait donc une affaire d’État et, le 8 février 2011, la DRAC 1, représentante du ministre de la Culture, donna donc un avis de principe autorisant le déplacement de cet autel, en place au moins depuis 1875, et certainement depuis bien plus longtemps encore. Nous avons à plusieurs reprises interrogé cette direction qui semblait refuser obstinément de nous répondre. A la suite d’un mail envoyé directement au directeur des affaires culturelles le jour même de la parution de cet article, lui demandant notamment s’il était vrai qu’il avait donné l’autorisation de ce déplacement et quelle était la raison de cette mise au rebut d’un maître-autel protégé au titre des monuments historiques, celui-ci nous a enfin répondu : « Déplacer un objet classé ne signifie pas le mettre au rebut, mais le changer de place. Jamais la DRAC n’autoriserait un déplacement d’objet classé sans s’assurer de sa sécurité et de sa conservation ».
Personne n’a jamais prétendu que la DRAC ne se préoccupait pas de la sécurité et de la conservation du maître-autel. Mais le directeur feint de croire qu’un retable en place in situ dans une église est un objet de musée que l’on peut déplacer en fonction de tel ou tel desiderata, et non un objet immobilier par destination, dont l’emplacement a un sens.
Fin janvier 2012, des habitants, agacés par ce projet, ont créé l’association Sauvegarde de l’église Saint-Saturnin, bien décidée à s’y opposer.
La situation sur place est particulièrement tendue entre, d’une part cette association, et de l’autre les quelques partisans de Mme Hortefeux, du prêtre et de la Commission d’art sacré. Coincé entre les deux partis, le maire de la ville, Mme Nicole Pau, semble très agacé. Nous l’avons contactée pour connaître son opinion. Elle nous a dit ne pas vouloir « être mêlée à une politique qui ne la regarde pas ». Comme nous lui faisions remarquer que celle-ci la regardait tout à fait puisque la mairie est propriétaire de l’église et qu’en tout état de cause elle serait maître d’ouvrage en cas de déplacement du retable (ce qui nécessite au moins son accord), elle nous a déclaré : « je vous interdis de me citer car je peux aussi attaquer »!
On pourrait se croire à Clochemerle, mais les enjeux sont en réalité très importants. Ce qui fait l’intérêt de nos églises, ce n’est pas seulement la qualité de leur architecture. Le mobilier ancien accumulé au cours des siècles, lorsqu’il n’a pas été stupidement détruit, est un élément essentiel de leur charme et de leur histoire que l’on doit conserver à leur emplacement d’origine. Le ministère de la Culture est le garant de cette conservation. Une fois de plus c’est peut-être une mobilisation citoyenne qui permettra la sauvegarde du patrimoine : Saint-Saturnin compte environ 900 habitants et l’association compte déjà 300 membres. Le 14 septembre, une réunion « d’information » réunissant la DRAC et les promoteurs du projet doit avoir lieu, le maire ayant déjà dit qu’elle refusait d’y participer. On attend désormais que le ministère de la Culture joue son rôle et refuse, une fois pour toute, le déplacement du retable. Rappelons-lui qu’il avait su le faire lorsque le clergé, en 2010, avait souhaité se débarrasser du maître-autel baroque de la cathédrale de Saint-Flour [illustration dans l'article original], dans le Cantal. Peut-être aucune mère de ministre n’était-elle alors intervenue...
Didier Rykner, lundi 30 juillet 2012
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Notes
1. Rappelons que le DRAC est le Directeur régional des affaires culturels, tandis que la DRAC est la Direction régionale des affaires culturelles.
29 juillet 2012
[SPO] Humour scout : Riaumont pour illustrer un article sur les… Scouts de France
SOURCE - SPO - 29 juillet 2012
Le Figaro ne manque pas d’humour… bien involontaire. Pour illustrer un article sur le manque de chefs du mouvement des Scouts et Guides de France, lesquels n’ont jamais entendu parler du motu proprio Summorum Pontificum, sauf pour décider de ne pas l’appliquer, la rédaction Internet a choisi une photo représentant des Scouts de Riaumont, bien reconnaissables à leurs culottes de peau, au très bel insigne de leur promesse (Croix potencée encadrée de fleurs de lys).
Des Scouts de Riaumont en pleine marche puisqu’ils participent au pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté comme l’indique le bracelet que l’on peut apercevoir aux poignets. Quand on veut illustrer un article sur le scoutisme catholique, on va donc chercher une photo de Riaumont, en marche lors d’un pèlerinage où se célèbre uniquement la messe traditionnelle.
Le Figaro ne manque pas d’humour… bien involontaire. Pour illustrer un article sur le manque de chefs du mouvement des Scouts et Guides de France, lesquels n’ont jamais entendu parler du motu proprio Summorum Pontificum, sauf pour décider de ne pas l’appliquer, la rédaction Internet a choisi une photo représentant des Scouts de Riaumont, bien reconnaissables à leurs culottes de peau, au très bel insigne de leur promesse (Croix potencée encadrée de fleurs de lys).
Des Scouts de Riaumont en pleine marche puisqu’ils participent au pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté comme l’indique le bracelet que l’on peut apercevoir aux poignets. Quand on veut illustrer un article sur le scoutisme catholique, on va donc chercher une photo de Riaumont, en marche lors d’un pèlerinage où se célèbre uniquement la messe traditionnelle.
28 juillet 2012
[Institut du Bon Pasteur] Communiqué Officiel
SOURCE - Institut du Bon Pasteur - 28 juillet 2012
(Réponse de Rome)
Par courrier (RISERVATA) du 18 juillet 2012 adressé exclusivement à M. l'abbé Philippe Laguérie, la Commission Ecclesia Dei, sous la double signature de son président, S.E. Mgr Gerhard Müller (Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) et de son vice-président, S.E. Mgr J. Augustine Di Noia, répond favorablement et rapidement au recours qui lui a été adressé par l'Institut du Bon Pasteur.
Par décret inclus, Elle charge personnellement M. l'abbé Philippe Laguérie de prévoir une nouvelle élection et d'en avertir ses confrères.
Il en sera donc ainsi. A cette fin, une ordonnance préparatoire, sera envoyée en temps opportun à tous les prêtres du Bon Pasteur.
M. l'abbé Philippe Laguérie remercie vivement leurs Excellences pour la rapidité de cette réponse et la confiance ainsi manifestée : "Je forme dans la prière des voeux fervents pour l'avenir de votre Institut qui saura, avec la grâce de Dieu, traverser cette épreuve avec courage, confiance et détermination."
Poitiers, Maison Centrale de l'Institut,
Le 28 juillet 2012.
Monsieur l'abbé Jean-François Billot,
Secrétaire du supérieur général
(Réponse de Rome)
Par courrier (RISERVATA) du 18 juillet 2012 adressé exclusivement à M. l'abbé Philippe Laguérie, la Commission Ecclesia Dei, sous la double signature de son président, S.E. Mgr Gerhard Müller (Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) et de son vice-président, S.E. Mgr J. Augustine Di Noia, répond favorablement et rapidement au recours qui lui a été adressé par l'Institut du Bon Pasteur.
Par décret inclus, Elle charge personnellement M. l'abbé Philippe Laguérie de prévoir une nouvelle élection et d'en avertir ses confrères.
Il en sera donc ainsi. A cette fin, une ordonnance préparatoire, sera envoyée en temps opportun à tous les prêtres du Bon Pasteur.
M. l'abbé Philippe Laguérie remercie vivement leurs Excellences pour la rapidité de cette réponse et la confiance ainsi manifestée : "Je forme dans la prière des voeux fervents pour l'avenir de votre Institut qui saura, avec la grâce de Dieu, traverser cette épreuve avec courage, confiance et détermination."
Poitiers, Maison Centrale de l'Institut,
Le 28 juillet 2012.
Monsieur l'abbé Jean-François Billot,
Secrétaire du supérieur général
[Mgr Williamson, fsspx - Commentaire Eleison] L'infection conciliaire
Les catholiques qui veulent garder la foi, peuvent-ils assister à une
messe de St Pie V célébrée par un prêtre qui fait partie de l’Église
conciliaire, en appartenant par exemple à l’Institut du Christ Roi ou à
la Fraternité St Pierre ? En règle générale, il faut répondre que non,
il ne le peut pas, même si c’est une messe de St Pie V, même si elle est
dignement célébrée. Mais qu’est-ce qui justifie une règle apparemment
si sévère?
La raison fondamentale, c’est que la foi catholique est plus
importante que la messe. En effet, si pendant longtemps, sans faute de
ma part, je ne peux assister à la messe mais je garde la foi, je peux
encore sauver mon âme. Par contre, si je perds la foi mais continue pour
quelque autre raison d’assister à la messe, je ne peux sauver mon âme
(« Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu» – Héb. XI, 6). Ainsi
j’assiste à la messe pour vivre ma foi, et puisque la foi et le culte
sont interdépendants, j’assiste à la vraie messe pour garder la vraie
foi, mais je ne garde pas la foi pour assister à la messe.
D’où il s’ensuit que si telle célébration de la messe est entourée de
circonstances qui risquent de corrompre ma foi, alors selon la gravité
de la menace je dois ne pas assister à cette messe. Voilà pourquoi les
messes célébrées par un prêtre schismatique Orthodoxe ont beau être
valides, l’Église pré-conciliaire défendait aux catholiques d’y assister
sous peine de péché grave, parce que, la foi et le culte dépendant l’un
de l’autre, le culte non-catholique menaçait de corrompre la foi des
catholiques. Or, l’Orthodoxie au cours des siècles a causé un préjudice
énorme à l’Église, mais quelle dévastation de l’Église peut être
comparable aux ravages que lui a infligés le conciliarisme? Si donc
l’Église encore
saine
défendait aux catholiques d’assister aux messes célébrées dans un
contexte d’Orthodoxie, ne leur défendrait-elle pas d’assister aux messes
de St Pie V célébrées dans des circonstances conciliaires?
Alors qu’entend-on par circonstances conciliaires? On pourrait
répondre, toutes les circonstances qui à longue ou à brève échéance
seront aptes à me faire penser que Vatican II ne fut pas un désastre
absolu pour l’Église. Une telle circonstance serait par exemple un
prêtre charmant et croyant qui célèbre indifféremment la nouvelle ou
l’ancienne messe, et qui prêche et agit comme si le Concile ne présente
aucun problème sérieux. Le conciliarisme présente de fait un danger
extrême, parce qu’on peut le faire ressembler au catholicisme à tel
point que je peux y perdre la foi sans – ou presque sans – m’en rendre
compte.
Bien sûr, le bon sens prendra en compte une variété de circonstances
spéciales. Par exemple, un bon prêtre, piégé pour le moment dans
l’Église conciliaire, peut avoir besoin de mon assistance à ses
premières célébrations de la vraie messe pour l’encourager à se mettre
sur le bon chemin. Mais la règle générale doit rester intacte,
c’est-à-dire que je ne puis assister à aucune messe de St Pie V célébrée
dans un contexte conciliaire. Comme confirmation de cette règle,
observez comment Rome dans son accord avec l’Institut du Bon Pasteur a
commencé par lui permettre de célébrer exclusivement la vraie messe.
Rome se rendait bien compte que dès que l’Institut aurait avalé
l’hameçon de l’approbation officielle, elle finirait certainement par le
tire
r dans
son filet conciliaire. En effet. Cinq ans ont suffi.
Voilà le danger de tout accord pratique sans accord doctrinal entre
Rome et la Fraternité. Tant que Rome croit en sa doctrine conciliaire,
elle va nécessairement profiter de tout accord pratique pour tirer la
Fraternité vers le Concile, et le contexte de toute messe célébrée dans
la Fraternité deviendrait conciliaire, à longue sinon à brève échéance.
Un homme averti en vaut deux.
Kyrie eleison.
[Abbé Chazal, fsspx] J'accuse le Conseil
SOURCE - abbé Chazal, fsspx - version originale en anglais sur le site sspxkorea.com - traduction française par le forum Un évêque... -28 juillet 2012
Dernière métastase de la crise de la FSSPX - J'accuse le Conseil
Le jour de la prise de la Bastille, 14 Juillet, le Chapitre Général de
la FSSPX a produit une déclaration, destinée au public, qui est parfois
sentimentale, mais ne semble pas trop mauvaise à première vue. Elle est
cependant beaucoup plus faible que la déclaration de 1974 de Mgr
Lefebvre, que je vous recommande vivement de lire maintenant pour
constater l’affadissement par vous-même.
Le venin de cette
déclaration est dans sa queue, c’est à dire, dans la mention des
conditions nécessaires pour la FSSPX pour avoir une reconnaissance
canonique de la nouvelle Rome. Quelque temps plus tard, exposées dans
une lettre interne du 18 Juillet, ces six conditions lamentables ont
heureusement fuité, et elles méritent votre attention particulière.
Trois conditions sine qua non (c’est-à-dire nécessaires):
- Liberté de garder, transmettre et enseigner la saine doctrine du
Magistère constant de l’Eglise et de la Vérité immuable de la Tradition
divine ; liberté de défendre, corriger, reprendre, même publiquement,
les fauteurs d'erreurs ou nouveautés du modernisme, du libéralisme, du
concile Vatican II et de leurs conséquences ; »
- User exclusivement de la liturgie de 1962. Garder la pratique
sacramentelle que nous avons actuellement (y inclus : ordres,
confirmation, mariage) ;
- La garantie d'au moins un évêque.
La première condition paraît bonne au premier abord. Mais cette
revendication de la liberté pour nous-mêmes d'enseigner, condamner ou
garder les choses n'est pas la lutte de Mgr Lefebvre. Il a clairement
exprimé que la première condition sine qua non
serait le retour de Rome à la Tradition. Nous sommes confrontés au
syndrome de Dom Gérard, de la Fraternité Saint Pierre et de Campos. Dom
Gérard a dit en juillet 1988 "Aucune entrave ne doit être mis à notre
prédication antimoderniste», et puis nous avons vu ce qui est arrivé à
cette liberté que l’on espère obtenir des ennemis de la vérité ... ils
ont été trompé maintes fois, qui pourrait le nier?
Par conséquent, le péché le plus grave de ce premier groupe de conditions 1 et 2 est implicite. C’est un péché officiel d'omission de la demande que nous avons toujours faite depuis 40 ans: que la nouvelle Rome s'arrête de crucifier l’Eglise. Cela sent le libéralisme qui dit toujours : «Vivez et laissez vivre», « Ne soyez pas d'accord, mais ne faites pas trop de critiques et de controverses», «Pour une Eglise libre dans un état libre», «Liberté d’opinion et liberté d'être en désaccord avec les autres, sans les condamner», etc.
Par conséquent, le péché le plus grave de ce premier groupe de conditions 1 et 2 est implicite. C’est un péché officiel d'omission de la demande que nous avons toujours faite depuis 40 ans: que la nouvelle Rome s'arrête de crucifier l’Eglise. Cela sent le libéralisme qui dit toujours : «Vivez et laissez vivre», « Ne soyez pas d'accord, mais ne faites pas trop de critiques et de controverses», «Pour une Eglise libre dans un état libre», «Liberté d’opinion et liberté d'être en désaccord avec les autres, sans les condamner», etc.
Deuxièmement, ces personnes coupables visée au premièrement, qui sont-elles? ... De simples laïcs, faciles [ndlr : à combattre ?] ou bien sont-ce des cibles sacerdotales, des évêques, des cardinaux et des papes ? En 1974 et après, l'archevêque [Mgr Lefebvre]
a toujours combattu la nouvelle Rome, c'est à dire le pape, en
particulier. Il a parlé de la Franc-maçonnerie qui règne à Rome.
Regardez DICI, vous voyez un changement d’attitude : nous faisons
attention de ne pas être trop violemment en désaccord avec le Pape.
Troisièmement, on est parfaitement en droit, dans une démocratie libérale, de défendre ce qui est juste et de faire des reproches aux autres, tout comme un certain évêque français l’a récemment déclaré: Laissez-les venir, laissez-les se joindre à nous, et être en désaccord avec le Concile Vatican II, car nous sommes en désaccord, nous, avec les vingt autres conciles! » La vérité catholique [nous] sera reprochée à son tour, ou bien elle sera tout simplement diluée, ou, comme l'archevêque [Mgr Lefebvre] l’avait craint en 1988, [elle sera diluée] par le simple mélange de nos fidèles avec les mauvais catholiques.
Troisièmement, on est parfaitement en droit, dans une démocratie libérale, de défendre ce qui est juste et de faire des reproches aux autres, tout comme un certain évêque français l’a récemment déclaré: Laissez-les venir, laissez-les se joindre à nous, et être en désaccord avec le Concile Vatican II, car nous sommes en désaccord, nous, avec les vingt autres conciles! » La vérité catholique [nous] sera reprochée à son tour, ou bien elle sera tout simplement diluée, ou, comme l'archevêque [Mgr Lefebvre] l’avait craint en 1988, [elle sera diluée] par le simple mélange de nos fidèles avec les mauvais catholiques.
3. Enfin, comment un seul évêque peut-il assurer l'avenir de la
Tradition (600 prêtres FSSPX et peut-être 400 autres prêtres)? Qui va le
choisir : le pape, la Commission ou la FSSPX ? Aurons-nous la garantie
qu’il n'est pas libéral?
Trois conditions souhaitables : ("conditions souhaitables", une expression très faible en français):
- Tribunaux ecclésiastiques propres en première instance ;
- Exemption des maisons de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X par rapport aux évêques diocésains ;
- Commission Pontificale à Rome pour la Tradition en dépendance du Pape, avec majorité des membres et présidence pour la Tradition. »
1. Monseigneur Lefebvre a ordonné la FSSPX de se munir elle-même de
tribunaux afin d'éviter les malversations des tribunaux Novus Ordo, et
maintenant nous en sommes réduits à tout juste souhaiter
seulement de ne garder que le plus petit type d’entre eux, remettant
implicitement, déjà, le traitement des cas sérieux à la nouvelle Rome.
Et quel code tout cela va-t-il nous conduire à utiliser ? Le code de
1983 gravement corrompu, ou le code de 1917?
2. N’importe quel
fidèle devrait sursauter d’horreur à cette idée : la FSSPX n'est plus
une opération survie, mettant les fidèles entièrement hors de la portée
des diocèses locaux modernistes, mais elle souhaite simplement en être
exemptée.
Souhaitons-nous
seulement que St Nicolas du Chardonnet, St Mary’s au Kansas, l’église
Notre-Dame des Victoires à Manille et nos autres maisons, soient
exemptes de l'influence des évêques modernistes, ou bien les
excluons-nous de nous diriger jusqu'à ce que la crise de l'Eglise soit
terminée?
Puisque
la nouvelle Rome rejette de nouveau constamment des groupes Ecclesia
Dei sous la coupe des diocèses, comment pouvons-nous, à l'avance et par
nous-mêmes, admettre cette possibilité terrible et l’écrire sur une
plaque de marbre, telle quelle. Nous avions cru, jusqu'à présent, que la
lutte contre la nouvelle ligne imposée par la direction de la FSSPX
avait pour objet d'éviter de placer la FSSPX sous la coupe de la
nouvelle Rome fornicatrice. Maintenant cette lutte vise aussi à sauver
la FSSPX de l'emprise des diocèses Novus Ordo!
3. Une
Commission pontificale sous l’autorité du pape est un pléonasme, parce
que tout ce qui est pontifical est sous [l’autorité du] pape.
Deuxièmement rien n'est précisé au sujet de la majorité et de la
présidence de cette commission, parce que le pape régnant peut proclamer
être lui-même pour la Tradition, ou peut nommer des membres des groupes
Ecclesia Dei, voire même des personnes Novus Ordo conservatrices qui
s’imaginent être traditionnelles. « FSSPX » aurait dû être le terme précis.
Mais
quand nous demandons à la nouvelle Rome d’être placés dans sa
dépendance, nous savons déjà dans quel sens l'ambiguïté du terme « pour la Tradition »
va pencher. Et puisque nous souhaitons seulement ceci, si le Pape
insiste sur le fait, la majorité et la présidence de cette commission
papale pontificale dans la dépendance du Pape ... peut être remplie de
modernistes. Le Ciel nous préserve de vouloir cette absurdité fadasse.
[SPO] Succès pour la messe au sanctuaire marial d’Araceli
SOURCE - SPO - 28 juillet 2012
Il y a quelques jours, j’ai annoncé
la messe qui devait être célébrée dans la forme extraordinaire pour la
première fois depuis l’entrée en vigueur de la réforme liturgique au
sanctuaire marial d’Araceli, en Espagne.
Le 25 juillet dernier, en la fête de
saint Jacques, patron des Espagnols, le père Joaquín Pacheco Galán, OFM,
gardien (c’est-à-dire supérieur) du monastère de la Mère de Dieu de
Lucena (Andalousie), a célébré la messe selon l’antique rite romain,
devant une assemblée recueillie et comprenant tous les âges. Cette messe
a été célébrée à la demande de l’association « Una Voce Córdoba »,
qui espère que d’autres messes selon l’usus antiquior seront célébrées
dans le diocèse de Cordoue. En attendant, voici quelques photos de cette
cérémonie : [Sur le site SPO]
[Riposte Catholique] Hauts prélats, spécialistes laïcs réputés… Vatican II est évalué à Rome. Mais à huis clos…
SOURCE - Riposte Catholique - 28 juillet 2012
Deux réunions discrètes, la première à Milan en mars, et la deuxième en ce mois de juillet ont assemblé, dans une grande discrétion, de hauts prélats de l’Église et des spécialistes laïcs réputés, pour une évaluation du concile de Vatican II. Nous avons appris que d’autres réunions de ce genre étaient prévues pour les mois qui viennent, et nous ne trahirons pas nos informateurs en signalant que le cardinal Walter Brandmüller, 83 ans, ancien président du Comité pontifical des sciences historiques (1998-2009), est l’un des participants à ces réunions d’évaluation des documents du dernier concile œcuménique, dès lors que le cardinal a évoqué, lors d’une conférence de presse publique, les travaux en cours et à même rappelé à son auditoire que des déclarations du concile de Vatican II, comme Nostra Ætate ou Dignitatis Humanæ n’avait, selon lui, aucune valeur contraignante… Aucun prélat ou intellectuel proches de ce qu’on nomme l’« École de Bologne » ne participent à ces travaux. Aucun membre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X non plus…
27 juillet 2012
[Ennemond - Fecit] 28 juillet 1962 - 28 juillet 2012 : Il y a 50 ans
SOURCE - Ennemond - Fecit - 27 juillet 2012
Il y a cinquante ans, le 28 juillet 1962, Mgr Marcel Lefebvre devenait supérieur général des Pères du Saint-Esprit.
Après une retraite prêchée par le Père Henri Neyrand, CSSp, les soixante-quinze membres du chapitre général des Pères du Saint-Esprit réunis au scolasticat de Chevilly-Larue, se retrouvèrent après deux tours de scrutin sur le nom de Mgr Marcel Lefebvre, l'évêque de Tulle, qui devint alors leur supérieur général ayant acquis plus des deux-tiers des voix. A l'époque, la Congrégation regroupait près de 5000 membres, répartis sur tous les continents. Mgr Lefebvre succédait à l'irlandais Francis Griffin pour diriger pendant douze années la congrégation. Mais alors qu'elle avait porté à sa tête en un temps record ce brillant prélat, quasi ovationné, il fut contraint au bout de six années de démissionner, tant les réflexes révolutionnaires avaient gagné l'esprit de tous les membres qui contestaient son autorité. Entre les deux avait eu lieu un évènement majeur, lequel avait retourné les mentalités : le concile Vatican II.
Il y a cinquante ans, le 28 juillet 1962, Mgr Marcel Lefebvre devenait supérieur général des Pères du Saint-Esprit.
Après une retraite prêchée par le Père Henri Neyrand, CSSp, les soixante-quinze membres du chapitre général des Pères du Saint-Esprit réunis au scolasticat de Chevilly-Larue, se retrouvèrent après deux tours de scrutin sur le nom de Mgr Marcel Lefebvre, l'évêque de Tulle, qui devint alors leur supérieur général ayant acquis plus des deux-tiers des voix. A l'époque, la Congrégation regroupait près de 5000 membres, répartis sur tous les continents. Mgr Lefebvre succédait à l'irlandais Francis Griffin pour diriger pendant douze années la congrégation. Mais alors qu'elle avait porté à sa tête en un temps record ce brillant prélat, quasi ovationné, il fut contraint au bout de six années de démissionner, tant les réflexes révolutionnaires avaient gagné l'esprit de tous les membres qui contestaient son autorité. Entre les deux avait eu lieu un évènement majeur, lequel avait retourné les mentalités : le concile Vatican II.
"Le chapitre s'ouvrir à Chevilly le 20 juillet 1962 et, le 25, au premier tour des élections, Mgr Lefebvre recueillit près des deux tiers des suffrages, atteignant presque le quota nécessaire pour être élu du premier coup. Le lendemain 26 juillet, il se leva : "Laissez-moi donc évêque de Tulle, j'y suis depuis à peine six mois, je viens de faire la connaissance des prêtres, de visiter le diocèse. Laissez-moi où je suis." Peine perdue ! Il recueillit cette fois plus des deux tiers des voix. Mais étant en charge d'un diocèse, il ne pouvait être détaché de son lien pastoral que par le pape. Le chapitre ne pouvait donc que le "postuler". Ce fut fait : agréé par Jean XXIII, Mgr Lefebvre fut solennellement intronisé, le soir du 28 juillet, à la chapelle, après avoir fait la profession de foi, prêté le serment antimoderniste ainsi que le serment de maintenir la congrégation dans son esprit et dans ses fins." (Bernard Tissier de Mallerais, Marcel Lefebvre, ed. Clovis, 2002, p. 363).
Le 28 juillet à 11 h 30, le père Murphy insista : "Activez démarches, attendons toujours réponse". Ce même jour, Soirat communiqua : "Saint-Père accepte postulation Mgr Lefebvre - Soirat". Ce même jour, à 15 h 30, le Chapitre entendit la lecture du télégramme de Rome. Mgr Lefebvre répondit par un discours. Et, à 18 h 30, la communauté et les capitulants se retrouvèrent dans la grande chapelle pour "l'installation" du nouveau supérieur général. Celui-ci fit d'abord la profession de foi de Pie IV, appelée "profession de foi tridentine". Le canon 1406 prévoyait qu'elle dut être faite publiquement par tous ceux qui accédaient à une nouvelle charge dans l'Eglise. Ensuite, il prononça le serment antimoderniste instauré par Pie X, le 1er septembre 1910 [...] Tous les membres présents allaient ensuite lui faire acte d'obéissance en disant : "Mon très Révérend Père, je vous promets respect et obéissance comme Supérieur légitime de la Congrégation du Saint-Esprit et du Coeur de Marie". (Philippe Béguerie, Vers Ecône, Desclées de Brouwer, 2010, pp. 138-139)
26 juillet 2012
[SPO] Le Père Lang quitte son poste à Rome
SOURCE - SPO - 26 juillet 2012
L’excellent blog Messainlatino
vient de confirmer un bruit qui courait depuis quelques mois : le père
Uwe Michael Lang, de l’Oratoire de Londres, en poste à la Congrégation
pour le culte divin, va quitter Rome pour retrouver la vie oratorienne
et certainement poursuivre ses travaux personnels.
Ce jeune prêtre particulièrement doué,
discret et d’une grande humilité, a effectué un travail de fond à la
Congrégation pour le culte divin dans l’esprit voulu par le cardinal
Joseph Ratzinger et par le pape Benoît XVI. Résidant à deux pas du
Saint-Siège, le père Lang célébrait chaque jour la messe dans l’usus antiquior dont il est un ardent défenseur.
Il
s’est fait connaître du public catholique cultivé par la publication de
son livre dont le titre de la traduction française est : « Se tourner vers le Seigneur, essai sur l’orientation de la prière liturgique »,
publié en 2006 aux éditions Ad Solem et bénéficiant d’une préface
élogieuse de celui qui était encore (lors de la parution de l’original)
le cardinal Joseph Ratzinger qui écrivait notamment :
Ce livre de Uwe Michael Lang, membre de l’Oratoire de Londres, étudie l’orientation de la prière liturgique des points de vue de l’histoire, de la théologie, et de la pastorale. Au moment opportun, me semble-t-il, cet ouvrage récapitule un débat qui, en dépit des apparences, n’a jamais été conclu, pas même après le second concile du Vatican. Alors que l’atmosphère peu à peu s’apaise, il est à présent possible de reprendre l’ensemble des questions soulevées par Jungmann, Bouyer et Gamber sur la célébration versus populum sans être aussitôt suspecté de nourrir des sentiments anti-conciliaire. Dans ce contexte, l’ouvrage de Lang, qui réjouit par son objectivité et son rejet de toute polémique, est un guide précieux. Il présente avec soin les résultats des recherches récentes et procure les matériaux nécessaires à l’élaboration d’un jugement éclairé. Ce livre est particulièrement précieux par sa reconnaissance de la contribution de l’Église d’Angleterre à ce débat, rendant notamment la considération qu’il mérite au rôle qu’y jouèrent au dix-neuvième siècle le Mouvement d’Oxford et John Henry Newman. C’est à des sources historiques de cet ordre que l’auteur puise les réponses théologiques qu’il propose, et j’espère que ce livre, oeuvre d’un jeune docteur, sera utile au combat - nécessaire à chaque génération - pour une juste compréhension et une digne célébration de la liturgie sacrée. Je souhaite à ce livre de trouver un public large et attentif.
25 juillet 2012
[SPO] Le rite dominicain s’installe de plus en plus aux États-Unis
SOURCE - SPO - 25 juillet 2012
La Province dominicaine de Saint-Joseph
aux Etats-Unis est assez particulière dans l’Ordre des Frères prêcheurs.
Sans en faire un rite exclusif, elle essaye de pratiquer le rite
dominicain dont la célébration a disparu dans l’Ordre avec l’entrée en
vigueur de la réforme de Paul VI.
Depuis la publication de Summorum Pontificum et d’Universae Ecclesiae,
cette province se réapproprie doucement l’antique forme de l’Ordre et
les séminaristes reçoivent aussi une formation liturgique qui l’intègre.
Sur le site Internet de la Province, on peut même trouver un « tutorial » pour découvrir toujours mieux et plus le rite domincain.
Dans les semaines qui viennent plusieurs
messes en rite dominicain vont être célébrées aux Etats-Unis. Tout
d’abord, le 4 août prochain, pour la fête de saint Dominique dans le
calendrier traditionnel, une messe sera chantée en rite dominicain en
l’église Saint-Patrick de Colombus (Ohio).
Dans la province dominicaine de l’Ouest
(des Etats-Unis) une messe basse en rite dominicain est également dite à
Portland tous les premiers samedis du mois et chaque dimanche à la
cathédrale de la Sainte-Famille à Anchorage (Alaska). L’application du
motu proprio n’a décidément pas de frontière.
En France, seuls les couvents de
Chémeré-le-Roi (Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, Ecclesia Dei) et
d’Avrillé (mouvance de la Fraternité Saint-Pie X) célèbrent
exclusivement dans le rite dominicain. Des dominicains de la Province de
Toulouse célèbrent parfois selon le rite de leur ordre et certains
célèbrent parfois le rite romain dans sa forme extraordinaire. Ajoutons
à titre d’information rétrospective sur le sujet qu’une messe
solennelle dans le rite dominicain a été célébrée à Cracovie en Pologne le 1er juillet dernier.
24 juillet 2012
[Paix Liturgique] Un Jean Bosco pour le XXIe siècle
SOURCE - Paix Liturgique, lettre n°345 - 24 juillet 2012
Nous reproduisons ici, avec l’aimable autorisation de L’Homme nouveau, l’article qu’ils ont consacré à l’abbé Horovitz dans le N° 1521 du 30 juin 2012. Nous y ajoutons des informations exceptionnelles sur la situation dans le doyenné du 18ème arrondissement.
I – L’ARTICLE DE L’HOMME NOUVEAUDans la paroisse du Pradet l’abbé Olivier Horovitz, juif converti et prêtre depuis 2007, a la charge d’une paroisse, d’une école, et du patronage avec l’abbé Hubert Blin. Sa devise « Au patro, on joue et on prie », sa bonté souriante et son ouverture au biformisme lui ouvrent les cœurs.
Un incroyable parcours« Lorsque je suis arrivé dans la paroisse du Pradet dans le diocèse de Fréjus-Toulon il y a quatre ans, je tranchais radicalement avec le curé qui me précédait. Mes premières homélies portaient sur les fins dernières. Il y a des fidèles qui hurlaient de colère dans l’Église ! » L’abbé Olivier Horovitz a même reçu peu après son arrivée une lettre anonyme avec la photo d’un revolver et de trois balles ! Le prêtre à la fois doux et vigoureux, qui porte sa soutane comme une seconde peau, en a vu de toutes les couleurs mais pas assez pour se défaire de son zèle apostolique et de son amour de l’Église.
Son ordination sacerdotale le 23 juin 2007 marquait une étape importante de son incroyable parcours. Issu d’une famille juive non pratiquante, il finit par s’interroger sur le sens de sa vie et ne trouvait pas dans la philosophie les réponses espérées. Il ne restait plus que le culot. Olivier Horovitz demanda donc à Dieu de se manifester s’il existait vraiment… et le Tout-puissant s’imposa à son tour comme une évidence. Le futur abbé renoua avec la pratique de la religion juive délaissée par ses parents. C’est après la lecture de l’Évangile, trouvé par hasard, qu’il reçut l’appel à la prêtrise alors qu’il ne connaissait pas encore le catholicisme. Il frappa à la porte d’une église et, deux ans plus tard, Olivier Horovitz était baptisé et pouvait entrer au séminaire d’Érigné, tenu par les Oblats de saint Vincent-de-Paul, où, selon ses propres mots, « chose rarissime aujourd’hui, j’ai trouvé des maîtres à qui je dois tout, et envers qui j’ai une immense dette ! ». A Paris, le jeune prêtre fonda un patronage attaché à la paroisse Saint-Georges mais qu’il lui fallut quitter. Seul Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, voulut bien de ce prêtre farouchement biritualiste, ou plutôt biformiste, porteur d’un projet de patronage et de fondation de la communauté des Frères et Sœurs de la Mission, sous le patronage du Bienheureux père Antoine Chevrier.
Le patronageIls étaient 6 garçons au début, le patronage compte aujourd’hui en moyenne 40 enfants chaque semaine. Un succès ! Pourtant, les recrues sont rares aux côtés de l’abbé Horovitz et de l’abbé Blin, qui partage son ministère : une paroisse, une école et le patronage. « C’est un apostolat qui fait peur. Il demande un investissement de toute sa personne pour tisser des liens d’amitié, faire partie des meubles et pouvoir ainsi annoncer l’Évangile. Certains se demandent à quoi cela sert de taper dans un ballon avec des enfants. Moi je peux assurer que c’est fondamental. Aux patros, on joue et on prie. C’est notre devise ! Un enfant qui joue bien est un enfant qui prie bien. » Le patronage, porté par les deux prêtres et une paroissienne, accueille les enfants à partir de six ans. Les groupes sont non-mixtes et organisés par tranches d’âge. « Très vite, les plus grands ont un rôle d’aide, de grand frère auprès des plus jeunes et cette structure familiale est en fin de compte très pertinente dans une société où la famille est éclatée. » L’abbé Horovitz est bien loin de tout idéalisme et ce sont plutôt le pragmatisme et un humanisme au bon sens du terme qui fondent sa pédagogie. « Le plus grand ennemi du catéchisme est l’ennui ! Le catéchisme, ça doit être souvent et court. Lorsque la séance s’achève, les enfants doivent dire « déjà ? ». Il ne s’agit pas de faire un catéchisme au rabais – d’ailleurs nous suivons le plan du Compendium même pour les plus jeunes – mais de le rendre intéressant. » Un principe d’autant plus important que le patronage n’est pas réservé aux seuls catholiques. « L’aspect spirituel des choses est saupoudré en même temps que montré comme une nécessité. Je dis souvent aux enfants que se confesser, c’est comme se laver les dents. C’est l’hygiène de l’âme. Aux prêtres de mettre les sacrements à portée de tous. Je me souviens de cet élève de l’école, après un topo sur la confession, qui avait demandé en plein cours à aller se confesser. Il a pu sortir de cours, et je l’ai confessé dans l’instant ! »
Le biformismeLes enfants du patronage, pour des raisons pratiques, assistent le plus souvent à la messe en forme ordinaire mais l’abbé Horovitz met un point d’honneur à suivre l’élan donné par le Motu Proprio Summorum Pontificum et compte bien, à terme, permettre à tous les enfants de se réapproprier la Messe de Saint Pie V. « Ce sont généralement les parents qui s’opposent. Les enfants n’y voient aucun inconvénient et certains m’ont confié que cette messe leur donnait une impression de sérieux. Le Motu Proprio le permet. On ne peut pas être plus papiste que le pape ! Nous en avons marre de cette idéologie qui nous empoisonne depuis 40 ans. Au fond, le biritualisme est l’une des grâces de notre temps. »
II – LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE1) Il faut bien le reconnaître, l’abbé Horovitz est un homme « extraordinaire » : prêtre du diocèse de Paris et vicaire à Notre-Dame-de-Clignancourt, il fut en effet l’un des premiers et l’un des seuls – avec son confrère l’abbé Hubert Blin – à accepter « de jouer honnêtement et spontanément le jeu » du Motu Proprio Summorum Pontificum.
2) L’autre aspect « extraordinaire » fut que, là ou il était, il fut suivi par des fidèles malgré une situation elle aussi « extraordinaire », pensez… aller assister à la messe de l’abbé dans l’église paroissiale… le samedi à…. 8h.
En harmonie avec le Motu Proprio Summorum Pontificum publié le 7 juillet 2007 par le Saint-Père, l’abbé Horovitz se lance à Notre-Dame-de-Clignancourt où il est vicaire : il célèbre la messe dans la forme extraordinaire deux fois par semaine entre mars et juin 2008, le vendredi matin à 10h30 avec une bonne douzaine de fidèles de divers horizons (et notamment plusieurs étudiants), le samedi matin à 8 heures avec une petite trentaine de fidèles dont bon nombre découvrent ce rite.
3) Ce qui est au final assez ordinaire fut que pour cette attitude « extraordinaire » l’abbé Horovitz n’a pas été retenu dans son diocèse lorsqu’il a voulu participer à la fondation d’une communauté religieuse, et qu’il a été contraint à l’exil méditerranéen.
En juin 2008, lors d’un dîner que lui offrent en témoignage d’amitié les fidèles qui sont effondrés par l’annonce de son départ de la paroisse, l’abbé Horovitz se met à évoquer les persécutions qu’il a eu à subir depuis plusieurs mois de la part du clergé : critiques du port de la soutane, du catéchisme traditionnel (strictement contrôlé et interdit par le curé), multiples obstacles à la célébration de la messe selon la forme extraordinaire. Et puis le témoignage de pratiques incroyables, dignes de la fameuse omerta en Sicile, par exemple : recevoir un coup de fil réprobateur du vicaire général, c'est comme recevoir le message sicilien (un poisson dans du papier) et d'un seul coup plus personne ne vous parle… D’où l'obligation de partir à l'été 2008.
4) Il n’empêche que même sans leur cher abbé, les
paroissiens de Notre-Dame-de-Clignancourt (et du doyenné du 18ème) ont
continué – et continuent encore – à demander à leurs curés une
célébration « extraordinaire ». Rien d’extraordinaire en revanche,
malheureusement, à signaler que malgré leur zèle et leur discrétion ils
n’ont pas encore été entendus. Mais direz-vous : y a-t-il une vraie
demande à Notre-Dame-de-Clignancourt ?
Oh, que oui ! Dès juin 2008 une famille de responsables des préparations aux mariages dans la paroisse, formulent par oral une demande au curé pour assurer la pérennité de la messe selon la forme extraordinaire dans la paroisse. Ils renouvellent leur demande en septembre 2008.
Ils prennent alors rendez vous avec le curé, le Père Marc Lambret, pour évoquer leur demande. Cette rencontre ne se déroulera que le 22 mai 2009 et sera le théâtre d’un échange très tendu avec le curé qui leur fait comprendre qu’il ne veut rien entendre.
Le 29 mai 2009, les demandeurs mettent en place une demande plus formelle signée par huit familles de paroissiens qu’il adresse au curé le 3 juin 2009 avec copie à l’archevêque de Paris, à la nonciature apostolique et à la commission “ Ecclesia Dei ”.
Le curé répond aux demandeurs qu’il souhaite rencontrer à tour de rôle chacune des familles demandeuses. Le coordinateur de la demande lui répond que cela sera interprété par certains comme une forme d’intimidation, que les familles préféreraient le rencontrer toutes ensemble. Il propose des dates pour une rencontre. Celle-ci n’aura jamais lieu.
Dans les semaines qui suivent, la liste des demandeurs continue à s’accroître et se compose de plus de 20 familles à la fin 2009. Une nouvelle lettre est alors adressée au curé et à la commission “ Ecclesia Dei ” qui répond « que cette demande représenterait une des plus sérieuses demandes parisiennes ».
Depuis, le doyenné du 18ème continue de faire le mort mais les demandeurs sont toujours présents, dans l’espérance de pouvoir vivre bientôt leur foi catholique dans leur paroisse (ou au moins dans leur doyenné !) au rythme de la forme extraordinaire du rite romain.
Oh, que oui ! Dès juin 2008 une famille de responsables des préparations aux mariages dans la paroisse, formulent par oral une demande au curé pour assurer la pérennité de la messe selon la forme extraordinaire dans la paroisse. Ils renouvellent leur demande en septembre 2008.
Ils prennent alors rendez vous avec le curé, le Père Marc Lambret, pour évoquer leur demande. Cette rencontre ne se déroulera que le 22 mai 2009 et sera le théâtre d’un échange très tendu avec le curé qui leur fait comprendre qu’il ne veut rien entendre.
Le 29 mai 2009, les demandeurs mettent en place une demande plus formelle signée par huit familles de paroissiens qu’il adresse au curé le 3 juin 2009 avec copie à l’archevêque de Paris, à la nonciature apostolique et à la commission “ Ecclesia Dei ”.
Le curé répond aux demandeurs qu’il souhaite rencontrer à tour de rôle chacune des familles demandeuses. Le coordinateur de la demande lui répond que cela sera interprété par certains comme une forme d’intimidation, que les familles préféreraient le rencontrer toutes ensemble. Il propose des dates pour une rencontre. Celle-ci n’aura jamais lieu.
Dans les semaines qui suivent, la liste des demandeurs continue à s’accroître et se compose de plus de 20 familles à la fin 2009. Une nouvelle lettre est alors adressée au curé et à la commission “ Ecclesia Dei ” qui répond « que cette demande représenterait une des plus sérieuses demandes parisiennes ».
Depuis, le doyenné du 18ème continue de faire le mort mais les demandeurs sont toujours présents, dans l’espérance de pouvoir vivre bientôt leur foi catholique dans leur paroisse (ou au moins dans leur doyenné !) au rythme de la forme extraordinaire du rite romain.
23 juillet 2012
[SPO] Fête de Notre-Dame du Mont-Carmel à New York
SOURCE - SPO - 23 juillet 2012
C’est l’excellent site de la « Society of St. Hugh of Cluny », une association catholique du Connecticut (États-Unis d’Amérique) qui s’occupe de promouvoir la messe traditionnelle dans l’esprit du motu proprio Summorum Pontificum, qui nous l’apprend.
C’est l’excellent site de la « Society of St. Hugh of Cluny », une association catholique du Connecticut (États-Unis d’Amérique) qui s’occupe de promouvoir la messe traditionnelle dans l’esprit du motu proprio Summorum Pontificum, qui nous l’apprend.
Pour célébrer dignement Notre-Dame du
Mont-Carmel, plusieurs associations traditionalistes se sont regroupées
pour organiser un pèlerinage à la paroisse Notre-Dame du Mont-Carmel, à
East Harlem de New York, l’un des sanctuaires les plus fréquentés des
Etats-Unis.
La messe a été célébrée dans l’octave de
la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel – celle-ci a lieu le 16 juillet –
le 21 juillet. Il se pourrait que cette grand-messe solennelle dans le
rite antique fut la première dans cette paroisse depuis l’entrée en
vigueur de la réforme liturgique. Le Father Christopher Salvatore a mis
l’accent sur l’histoire de la paroisse et sur la messe traditionnelle.
La messe était célébrée par le chanoine Jean-Marie Moreau, un français,
prêtre de l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre qui dans son sermon a
insisté sur l’histoire de la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel qu’il a
mis en lien avec les apparitions de Lourdes et de Fatima.
Une fois encore, les catholiques des
États-Unis montrent qu’ils ne relâchent pas leur attention pour voir
célébrer la forme antique du rite romain, laquelle devient de plus en
plus courante et habituelle, presque ordinaire même.
[Fidelys - Gentiloup] Interview - Forum "Un évêque s'est levé !"
SOURCE - Fidelys - Interview de Gentiloup - 23 juillet 2012
- Pourquoi avez-vous décidé d'ouvrir ce forum ?
Il y a les raisons lointaines et les raisons immédiates.
Pour les raisons lointaines, c'était le manque de liberté d'expression sur le Forum Catholique d'abord, puis ensuite sur FECIT.
Le forum FECIT a été fondé par des fidèles de la FSSPX. Ce fut un très bon forum durant quelque temps mais les accords pratiques ont poussé les modérateurs à imposer la voie ultra légitimiste et les réfractaires à cette voie ne pouvaient plus s'exprimer qu'en murmurant. Les "Commentaires Eleison" de Mgr Williamson étaient formellement proscrits durant un temps. Il n'y avait plus d'espace d'expression pour la position de Mgr Lefebvre, c'était celle de Mgr Fellay qui s'y était substituée.
L'idée de fonder un forum n'a cessé de me tarauder à partir de ce moment.
La raison immédiate, le déclic, a été le constat que dans notre chapelle, les résistants n'étaient pas très nombreux. Cela a été un grand choc, tant la position du Supérieur général de la FSSPX allait à l'encontre de tout ce qui avait toujours été dit, y compris par lui-même : pas d'accord pratique sans accord doctrinal. J'ai donc ouvert ce forum "Un évêque s'est levé". Créé en un jour, il fêtera si Dieu veut, son mois d'existence le 22 juillet prochain
- Vous êtes-vous organisé avec d'autres personnes ? Comment cela se passe-t-il ?
Non, j'ai fait cela de ma propre initiative, en me disant que si la volonté de Dieu voulait qu'il prospère, cela se ferait. Je dois dire que je n'avais aucune illusion et que je n'y croyais pas moi-même. Je l'ai fait sans plaisir, poussée par une obligation morale, comme on accompli un devoir qui pèse.
A peine ébauché, j'ai rassemblé mes contacts (peu en fait) et j'ai annoncé la création de ce forum par un envoi groupé.
Un petit groupe d'inscrits fort actifs c'est tout-de-suite mis en place, comme par enchantement. L'un de ces membres a découvert le sermon de Mgr Tissier de Mallerais lors des ordinations de Winona sur un site américain. Je l'ai traduit dans la nuit. Au matin il était sur notre site, j'ai envoyé le lien du sermon traduit à mes contacts et à quelques médias. Les visites qui ont suivi ont permis de bien référencer le site sur les moteurs de recherche. Les inscriptions sont ensuite arrivées régulièrement chaque jour.
- Quel fonctionnement souhaitez-vous adopter pour le contenu des échanges sur votre forum ?
Ce forum se veut un lieu d'expression de la Tradition telle que nous l'a transmise Mgr Lefebvre et toutes les générations d'évêques avant lui depuis les Apôtres. Dans nos échanges il importe de ne pas nous disperser et de garder ferme les buts que nous nous sommes fixés. Ceux-ci sont d'atteindre les fidèles de la FSSPX en faisant ressortir les incompatibilités du Concile avec la doctrine catholique, en étudiant la genèse des hérésies contenues dans les textes du Concile qui sont à l'origine des dérives romaines. Nous voulons raviver la vraie doctrine dans les cœurs, à travers les sources de la Tradition. Tout cela avec le souci constant de la plus grande charité.
- Après les annonces qui ont suivi le chapitre d'affaire, les tensions semblent s'apaiser, serait-ce la fin du cyclone ?
Ce n'est pas notre analyse. Nous pensons que cela n'est qu'une étape, mais que la volonté du Supérieur général d'intégration de la FSSPX à la Rome moderniste est intacte.
- Comment percevez-vous le déroulement du chapitre d'affaire ?
Des débats internes nous ne saurons très certainement pas grand chose, néanmoins une récente fuite nous explique que le Chapitre ne se serait pas autant couché qu'on aurait pu le craindre au vu de la majorité écrasante qui a confirmé l'éviction de Mgr Williamson. Les deux votes n'étant pas forcément en corrélation.
- Que pensez-vous des annonces officielles et de l'interview de Mgr Fellay ?
C'est la langue de buis qui prédomine, d'une manière générale, dans les annonces officielles.
En ce qui concerne l'interview de Mgr Fellay, l'apparente fermeté ne doit pas faire illusion. Sinon qu'il est contraint pour le moment par l'autorité du Chapitre général. Nous avons l'habitude de ses déclarations qui se contredisent les unes les autres en fonctions des besoins du moment. Ainsi, les capitulants ont très certainement remporté une victoire, mais ils n'ont pas gagné la guerre.
Certes le Chapitre a une autorité supérieure à celle du Supérieur général selon les statuts de la Fraternité. Néanmoins, celui-ci ne se réunira certainement plus de sitôt et c'est le supérieur général qui est chargé d'en appliquer les conclusions ... Autant dire que Mgr Fellay pourra à échéance reprendre la maîtrise de la situation. D'ailleurs les menaces contre les opposants, contenues dans son interview, montrent bien qu'il entend rester le maître, ayant le pouvoir de nommer des supérieurs de district plus dociles.
Les forces contre le ralliement dont Mgr Fellay doit tenir compte sont de trois ordres, d'inégale force :
- La tranche de récalcitrants parmi les fidèles qui sont également des donateurs.
- L'heureuse nouvelle que les membres du Chapitre se sont majoritairement prononcés contre les accords.
- Le temps qui n'avance pas forcément en faveur de Mgr Fellay, puisque Benoît XVI a son avenir plutôt derrière lui.
- Mgr Fellay peut-il être considéré dans la ligne directrice de Mgr Lefebvre ?
Absolument pas, il trahi Mgr Lefebvre qui lui avait envoyé la fameuse "lettre aux quatre évêques", la veille de son sacre, court document dans lequel Mgr Lefebvre stipulait :
"C'est pourquoi, convaincu de n'accomplir que la sainte volonté de Notre Seigneur, je viens par cette lettre vous demander d'accepter de recevoir la grâce de l'épiscopat catholique, comme je l'ai déjà conférée à d'autres prêtres en d'autres circonstances.
Je vous conférerai cette grâce, confiant que sans tarder, le siège de Pierre sera occupé par un successeur de Pierre parfaitement catholique en les mains duquel vous pourrez déposer la grâce de votre épiscopat pour qu'il la confirme."
Cette recommandation de Mgr Lefebvre est une constante dés avant les sacres et jusqu'à sa mort. Du reste, Mgr Fellay lui-même n'a-t-il pas promis moult fois qu'aucun accord pratique ne se ferait sans accord doctrinal?
- Quel est votre avis quand à l'argument de l'autorité ?
Saint-Pierre nous le donne : "on doit obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes". Par ailleurs les simples fidèles, tout comme les membres des communautés amies n'ont fait aucun serment d'obéissance au Supérieur de la Fraternité, qui doivent plutôt s'en remettre à ce conseil que fit Saint-Paul aux Galates : "si moi-même ou un ange du ciel vous enseignait un autre Evangile que celui que je vous ai toujours enseigné, qu'il soit anathème!"
C'est d'ailleurs ce que recommande aux quatre évêques Mgr lefebvre dans la lettre déjà citée:
"Je vous conjure de rester attachés au Siège de Pierre, à l'Eglise romaine, Mère et Maîtresse de toutes les Eglises, dans la foi catholique intégrale, exprimée dans les symboles de la foi, dans le catéchisme du Concile de Trente, conformément à ce qui vous é été enseigné dans votre séminaire. Demeurez fidèles dans la transmission de cette foi pour que le règne de Notre-Seigneur arrive. Enfin, je vous conjure de demeurer attachés à la fraternité sacerdotale Saint-Pie X, de demeurer profondément unis entre vous, soumis à son Supérieur Général, dans la foi catholique de toujours, vous souvenant de cette parole de Saint-Paul aux Galates (1, 8 et 9): "Sed licet nos, aut angelus de coelo evangelizet vobis praeterquam quod evangelizavimus vobis, anathema sit. Sicut praediximus, et nunc iterum dico: Si quis vobis evangelizarevit praeter it quod accepistis, anathema sit!"
Ce qui soumet donc explicitement l'obéissance des évêques au supérieur dans la mesure où ce supérieur n'est pas en train de trahir la Foi.
- Rome est elle en train de changer ? De se rapprocher de nous ? Benoit XVI n'est-il pas favorable à la FSSPX ?
Rome, depuis Vatican II, ne change pas mais évolue en pire à chaque pontificat. Avec Jean-Paul II nous avions eu le baiser au Coran, en catimini ; avec Benoît XVI nous avons eu la prière dans la Mosquée Bleue d'Istanbul, tourné vers la Mecque, déchaussé, les mains croisées sur le ventre, à la façon des Musulmans, face aux caméras du monde entier. Il s'est rendu dans beaucoup plus de mosquées et de synagogues que son prédécesseur, il a partagé le culte juif et le culte luthérien, il a réitéré Assise en ajoutant à ses invités des athées combattants, il a rendu hommage à Luther etc. Il est impossible de tout citer.
Quant à la levée des excommunications, elle a été accordée non comme la reconnaissance d'une injustice, mais par mansuétude et sans réhabiliter Mgr Lefebvre. Être "desexcommunié" "par ceux qui devraient être des excommuniés publics" (selon l'expression de Mgr Lefebvre) n'a aucune signification.
- Que pensez-vous qu'il faille dorénavant faire ? Doit-on s'organiser ?
Nous ne savons pas ce que nous réserve l'avenir. Mais les forces de la résistance doivent impérativement s'organiser pour éviter que chacun dans son coin ne se laisse gagner par le désespoir ou par les manœuvres de Menzingen. La meilleure technique pour lutter contre ces éventuelles manœuvres (accordons le bénéfice du doute à Mgr Fellay), est de revenir aux sources en traquant les erreurs contenues dans Vatican II, en rapportant inlassablement les graves atteintes à la vraie Tradition, commise par Benoît XVI. Les textes de référence, pour ce travail de diffusion et de formation doctrinale sont notamment les "Actes des symposiums de Si si, no no" ainsi que ceux des "Congrès sur le Concile", dont un est en préparation pour cet automne à Paris.
- Développez-vous des contacts en vue de vous informer ?
Notre forum : "Un Evêque s'est levé!" a été mis sous la protection du Sacré-Cœur. Grâce au sacré-Coeur nous avons eu dés le départ des intervenants de très grande qualité, souvent polyglottes, dont certains se dévouent sans compter. Tous ensemble nous développons de multiples contacts, mais bien souvent nos contacts nous demandent l'anonymat. Nous cherchons nos informations partout et nous avons été les premiers à plusieurs reprises à diffuser des nouvelles inédites.
- Comment voyez-vous l'avenir de votre forum ?
L'avenir de ce forum est entre les mains de Dieu. Si le Sacré-Coeur protège bien notre forum nous ne cesserons pas de nous dévouer pour Sa cause et celle de la Tradition. Nous sommes une équipe résolue et nous ne céderons pas un pouce de terrain à l'ennemi. Nous commençons à être très visibles sur la toile, la multiplicité des sujets que nous publions, commentons ou créons nous attire de plus en plus de visiteurs. Cela nous demande une somme de travail énorme, mais la cause de la foi est la seule qui vaille vraiment. Nous espérons que d'autres encore joindrons leurs efforts aux nôtres.
Si le Sacré-Cœur protège bien notre forum nous ne cesserons de nous dévouer pour Sa cause et celle de la Tradition.
Mgr Lefebvre avait pensé trouver dans "L'Église de la fin des temps" du père Emmanuel, la raison de cette crise sans exemple dans l'histoire de l'Eglise. Il semble que l'Église, Épouse mystique du Christ, soit entrée dans la Passion et qu'elle soit dans la phase d'agonie. Nous vivrons donc cette agonie avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans l'espérance de sa Résurrection, en œuvrant de toute notre âme pour sa Résurrection.
Gentiloup
"Un évêque s'est levé"
Date de publication:
Lundi 23 Juillet 2012
22 juillet 2012
[SPO] Une WEBTV catholique met en avant la messe traditionnelle
SOURCE - SPO - 22 juillet 2012
Cela se passe au Brésil, dans la chapelle Sainte-Rita de la WEBTV Canção Nova. Le 15 juillet dernier, l’abbé Demétrio Gomes de l’archidiocèse de Niterói-RJ, a célébré la messe et a expliqué dans son homélie la volonté qui fut celle du pape Benoît XVI avec la publication du motu proprio Summorum Pontificum. Il a notamment souligné que l’une des richesses du rite est le silence contemplatif et a expliqué le sens de certaines positions. Ainsi le prêtre n’est pas dos au peuple, mais il est tourné vers Dieu qui est le véritable centre. Il a insisté également sur la valeur du latin et du chant grégorien, autant d’éléments qui créent une nouvelle façon d’envisager et de vivre le Saint sacrifice de la messe.
Cela se passe au Brésil, dans la chapelle Sainte-Rita de la WEBTV Canção Nova. Le 15 juillet dernier, l’abbé Demétrio Gomes de l’archidiocèse de Niterói-RJ, a célébré la messe et a expliqué dans son homélie la volonté qui fut celle du pape Benoît XVI avec la publication du motu proprio Summorum Pontificum. Il a notamment souligné que l’une des richesses du rite est le silence contemplatif et a expliqué le sens de certaines positions. Ainsi le prêtre n’est pas dos au peuple, mais il est tourné vers Dieu qui est le véritable centre. Il a insisté également sur la valeur du latin et du chant grégorien, autant d’éléments qui créent une nouvelle façon d’envisager et de vivre le Saint sacrifice de la messe.
21 juillet 2012
[Blog 'Traditionalistes!'] FSSPX: "la profonde unité qui a régné..."
SOURCE - Blog 'Traditionalistes!' - 21 juillet 2012
Le Chapitre Général de la FSSPX s’est tenu début juillet en Suisse. Un communiqué nous apprend que «les capitulants ont rendu grâces à Dieu de la profonde unité qui a régné entre eux au cours de ces journées de travail».
On se rassurera de cette profonde unité! Si l’on s’en tenait aux
déclarations du Chapitre d’une part, du Supérieur Général d’autre part,
on aurait presque l’impression de divergences.
Prenons par exemple l’entretien DICI/Mgr Bernard Fellay (7 juin) –
comparons avec les positions du Chapitre telles qu’indiquées dans sa
Déclaration (14 juillet) ou dans la Circulaire de l’abbé Thouvenot (18
juillet).
Sur les entretiens doctrinaux, et sur leur finalité.
Mgr Fellay estime les entretiens positifs
– les Romains n’en sont pas à faire amende honorable sur Vatican II,
mais Mgr Fellay ne leur en demande pas tant. Il faut voir au-delà…
«Il faut reconnaître que ces entretiens ont permis d’exposer clairement les divers problèmes que nous rencontrons au sujet de Vatican II. … L’Eglise ne se réduit pas au Concile, elle est beaucoup plus grande. Il faut donc s’appliquer à régler des problèmes plus vastes. … Les autorités officielles ne veulent pas reconnaître les erreurs du Concile. Elles ne le diront jamais explicitement. Cependant si on lit entre les lignes, on peut voir qu’elles souhaitent remédier à certaines de ces erreurs.»
… tandis que pour le Chapitre, le débat «ouvert et sérieux» est encore à venir. Son but ne sera pas de dépasser les divisions, mais la conversion des Romains.
«Également la Fraternité trouve son guide dans la Tradition constante de l’Eglise qui transmet et transmettra jusqu’à la fin des temps l’ensemble des enseignements nécessaires au maintien de la foi et au salut, en attendant qu’un débat ouvert et sérieux, visant à un retour des autorités ecclésiastiques à la Tradition, soit rendu possible.»
Sur les modalités d’existence de la FSSPX, une fois qu’elle serait réintégrée dans l’Eglise officielle.
Parlant des rapports avec les évêques locaux, Mgr Fellay envisage d’avoir à négocier avec eux.
«Il reste vrai – comme c’est le droit de l’Eglise – que pour ouvrir une nouvelle chapelle ou fonder une œuvre, il serait nécessaire d’avoir la permission de l’ordinaire local. … cette difficulté sera réelle, mais depuis quand la vie est-elle sans difficulté?»
… tandis que ce n’est clairement pas souhaitable pour le Chapitre qui demande :
«Exemption des maisons de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X par rapport aux évêques diocésains»
La Circulaire de l'abbé Thouvenot se termine par ce beau souhait de Mgr Fellay:
«Que désormais nos forces s'unissent et que l'on cesse de juger témérairement le prochain, comme de brocarder les uns et les autres en toute impunité»Sera-t-il suivi? A lire le tout dernier numéro de la lettre de Mgr Williamson, on peut en douter.
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