Devant la crise majeure et funeste qu'a inauguré la rébellion de certains contre l'Autorité légitime et dans un soucis de sauver l'Institut que j'ai fondé j'envisage la possibilité de la conciliation ci dessous énoncée.
Attendu que j'ai été légalement élu le 3 juillet 2012 à 17h50 par le chapitre et que j'ai accepté cette charge immédiatement,
Attendu que je suis donc légitimement et de plein droit votre supérieur général,
Attendu que le chapitre, pour souverain qu'il soit, ne peut en aucun cas être lui-même l'autorité qui se déjuge et défait ce qu'il a fait,
Attendu que, de ce fait, toute élection nouvelle d'un autre supérieur général serait de sa nature invalide,
Attendu que le seul recours possible devrait se faire devant la Commission Ecclesia Dei, notre autorité tutélaire,
Attendu qu'il est fort improbable qu' Elle puisse vous rendre droit contre une élection que vous avez faite puis reconnue vous-même,
Attendu que, même au cas où Elle le ferait, vous arriveriez très affaiblis à Rome et donc fort peu en état de défendre l'intégralité de notre charisme propre, contre nos communs ennemis,
Attendu que vos agissements deviendraient forcément publics par les recours (de part ou d'autre) inéluctables à la Commission et que nous deviendrions tous, par votre faute, la risée des fidèles, amis ou ennemis du Bon-Pasteur...
Attendu que, même si mon droit était proclamé par tous, je ne vois pas bien comment je serais en mesure de gouverner avec fruit un certain nombre de rebelles impénitents et encore moins en aurais-je l'envie (Même si les grâces attachées à la fonction le permettraient amplement), Attendu que la réaction romaine pourrait bien être de nommer un administrateur apostolique étranger à notre Institut et ne partageant pas nos convictions...
Dans le but de sauver l'Institut d'une ruine probable, voire inéluctable, quoiqu'il m'en coute de passer outre à vos ingratitudes, légèretés, campagnes et dénigrements,
Je peux envisager de vous donner par écrit ma démission de supérieur général, ce qui vous permettrait alors de procéder rapidement à l'élection (légale cette fois-ci) de M. l'abbé Perrel et de ses assistants aux conditions suivantes non négotiables :
1) Que soit inscrit dans le communiqué officiel (rédigé à l'avance) annonçant l'élection du nouveau supérieur que j'ai été d'abord été élu et que j'ai jugé devoir me retirer, bref, la vérité. Je ne demande pas un mot de gratitude... Parce que je voudrais qu'elle soit sincère.
2) Que l'abbé Carusi me présente ses excuses par écrit pour toutes injures, désobéissances et troubles qu'il sème depuis un an en notre institut. Simple précaution en cas de récidive.
3) Qu'on s'engage à me laisser tranquille, en année sabbatique renouvelable, sauf accord synallagmatique avec le nouveau supérieur.
Comme je l'ai déjà signé, en quittant le chapitre, je refuse à l'avance tout poste au conseil général. Je ne jouerai pas le rôle d'idiot utile, n'étant ni l'un ni l'autre, encore moins les deux...
Mais en revanche, je reconnaitrais l'autorité de l'abbé Perrel et m'engage envers lui, moi, à observer la révérence due à l'ordinaire que j'ai promise et tenue à Mgr Lefèbvre le 29 juin 1979. Ce mail ne m'engage pas encore, il est une proposition que je fais devant Dieu et confie à votre réflexion comme à la mienne. Il n'y en aura pas d'autres et l'on se retrouvera devant la commission que mon avocat saisit demain.
Je prie bien le Saint-Esprit pour vous comme pour moi.
Abbé Philippe Laguérie,
Fondateur et supérieur général de l'IBP