31 mai 2014

[VIDEO] [France3 Aquitaine / Le Magazine du Pays Basque] Des prêtres en croisade

SOURCE - France3 Aquitaine / Le Magazine du Pays Basque - 31 mai 2014

Dans ce numéro, le magazine du pays basque s'est intéressé à l'école Saint-Michel-Garicoïts de Domezain. Hors contrat de l'Education Nationale, l'école Saint-Michel-Garicoïts de Domezain se situe dans la mouvance du courant traditionaliste. [...]
 

[Disputationes Theologicae] Ecône-Rome: accord de pouvoir, accord contre la vérité?

Le Pape François embrasse la main du prêtre
“pro-homosexuels”. “Accord doctrinal”?
“Conversion de Rome”?
SOURCE - Disputationes Theologicae - 31 mai 2014

31 mai 2014, Marie Reine
Disponibilité à l'accord, en le rebaptisant
Est parvenue à cette rédaction, de plusieurs sources, la notice d’un possible accord FSSPX-Rome pour la Pentecôte, du moins d’une tentative dans ce sens.

Au cours d’une discussion entre la Commission Ecclesia Dei et sa Sainteté le Pape François sur cet objet, les membres de la Commission auraient fait remarquer au Pape François qu’il n’y a pas plein accord sur la doctrine, et celui-ci aurait répondu que la chose n’est pas importante, même les néo-catéchuménaux ont leurs idées doctrinales, les lefebvristes ont d’autres idées doctrinales... Qu’on remarque bien : non pas que la “note théologique” des questions controversées soit de peu d’importance, mais c’est la doctrine elle-même qui n’est pas une chose importante.

Est-elle vraie cette information? Evidemment, l’éventuelle présence d’une tentative qui va dans ce sens n’impliquerait pas automatiquement la réussite.

Mais il y a quelque chose. Nous en donnons ici certains éléments.

Déjà le mois passé, Mgr Fellay a redimensionné un jugements très lourd donné par lui sur le Pasteur Latino Américain (évidemment, toujours au nom du “contexte” dans lequel il s’était exprimé auparavant...); ce fait laissait prévoir qu’il y avait quelque chose dans l’air.

Dans des temps plus récents, Mgr Williamson a informé que Mgr Fellay aurait prospecté la possibilité d’une régularisation (mais, en jouant sur les mots, la régularisation aurait été appelée non pas “accord”, mais “reconnaissance unilatérale” ou “reconnaissance de garantie”); le Supérieur de la Fsspx a dit à ses séminaristes que ce serait une bonne chose, mais sans expliquer pourquoi dans le passé il disait tout autre chose (voir ici), invoquant seulement le refrain abusé et passe-partout du “contexte” de ses affirmations passées.

En ces jours, vient de sortir la nouvelle que la direction de la Fsspx a déjeuné avec le Pape François : évidemment Mgr Fellay s’est empressé de minimiser la chose. Après tant de discours qui ont absolutisé et emphatisé que la Fraternité (et seulement la Fraternité) parlerait toujours publiquement, il n’a cependant pas estimé juste de donner lui même notice de cette rencontre conviviale, quoique brève et plus ou moins occasionnelle (évidement!).

De plus, dans un interview du 20 janvier dernier, paru sur le bulletin du district suisse de la Fsspx (avril-mai 2014), publié également sur le site officiel français La Porte Latine, à la question : « Y a-t-il eu une approche officielle de Rome pour reprendre contact avec vous depuis l’élection du pape François ? » Mgr Fellay a répondu de fait en dissimulant :« Il y a eu une approche ‘non officielle’ de Rome pour reprendre contact avec nous, mais rien de plus et je n’ai pas sollicité d’audience comme j’avais pu le faire après l’élection de Benoît XVI». Cependant Mgr Fellay ne dit pas que juste le mois précédant il avait rencontré le Pape François. Sa négation d’avoir sollicité l’audience il faut donc l’entendre, à la lumière de ce qui est sorti récemment, comme étant dite avec une restriction mentale. Il faut la lire ainsi : « la rencontre a eu lieu, mais elle n’a pas été officielle, je ne l’ai pas demandée ou en tout cas je ne l’ai pas sollicitée ».

Si une autre société ecclésiastique s’était exprimée ainsi, n’aurait elle pas été accusée d’utiliser un langage ambigu, un langage “conciliaire”?
Une intervention révélatrice
Il est ensuite sorti sur le Seignadou d’avril 2014 un article intéressant de M. l’Abbé Michel Simoulin, entre autre chose, ancien Supérieur estimé de la Fsspx en Italie. L’article, qui s’insert dans la tendance citée plus haut mérite attention, à titre d’exemplification, vu l’autorité de son auteur et vu la circonstance selon laquelle, de façon notoire, l’auteur ne prendrait jamais une position contraire à l’animus des autorités de la Fsspx.

Dans cette article sont dites certaines choses auxquelles cette revue souscrit pleinement : «Qui dit ligne de crête dit danger des deux côtés. Celui d’une reconnaissance mal assurée en est un; le danger interne que nous venons de décrire en est un autre (il se réfère ici à la tendance Petite Eglise, ndr)». C’est ce que nous appelons “troisième voie”, “troisième position”.

Dans le texte sont dites aussi des choses que - historiquement et en soi - nous partageons de façon notoire : que l’on pense à la grave description des fortes tendances dans le sens Petite Eglise. Cette situation, maintenant décrite dans cet article, lorsqu’elle était dans les années passées l’objet de préoccupation (même de la part de personnes de l’intérieur ou de personnes amies), et lorsqu’elle était manifestée, attirait au minimum l’accusation de “faire des fixations”.

D’un autre côté dans l'article il y a aussi des choses que nous ne pouvons pas partager dans leur ensemble, comme l’absolutisation de l’appel à « faire front sous la sage et prudente direction des chefs que Dieu nous a donnés ». Il est vrai que, dans les circonstances présentes, il y a le problème très concret de la situation à gérer, de la “maison à faire tourner”; il est vrai que le diable en tentant sub specie boni travaille sans cesse à diviser; mais si une telle assertion, qui dans l’article n’est pas contrebalancé par aucune autre considération, était justement un absolu : comment justifier alors la résistance aux curés, aux évêques, aux papes, que “Dieu nous a donnés” ? Donner systématiquement à Mgr Fellay cette confiance aveugle, cette obéissance aveugle qu’on nie, à juste titre, aussi au Pape (surtout dans le nouveau cursus ecclésial), ne manifeste t-il pas justement cet esprit croissant de Petite Eglise que l’Abbé Simoulin dénonce et stigmatise, à juste titre ? Ces sages et prudents chefs, qui (quoique dans des circonstances difficiles) ont longtemps semé le vent, et aujourd’hui récoltent la tempête, sont-ils exemptés de donner des explications sur leurs contradictions ? Cet appel à l’unité, contredit par les sanctions obstinées de Mgr Fellay envers les dissidents de sa ligne du moment, peut-il exempter de tels chefs du fait de répondre aux objections soulevées, d’une façon ou d’une autre, par les accordistes claires et déclarées et par les anti-accordistes claires et déclarée? Y a-t-il seulement le raccourci systématique et autoritaire de punir celui qui pose des objections ou pourrait-on aussi répondre honnêtement - et ad rem - à ces mêmes objections? Un tel comportement n’est-il pas sectaire? Et ne resterait-il pas sectaire, même dans le cas d’un accord (de pouvoir) ?

Mais la principale affirmation de M. l’Abbé Simoulin avec laquelle nous ne sommes pas d’accord est la suivante, particulièrement intéressante parce que clairement explicative d’un concept qui n’est pas seulement propre à l’auteur de l’article mais qui est devenu à la mode.

« Cesser de nous imposer d’accepter Vatican II sans discussion possible, et accorder cette liberté serait déjà une étape importante, car ce serait reconnaître implicitement que nos arguments ont de la valeur. Une autorité qui consentirait à cela serait déjà une autorité non hostile à la Tradition, voire désireuse de la rétablir dans l’Église, et ce serait déjà une vraie conversion de Rome ».

Discours qui rime avec le refrain de la “reconnaissance unilatérale”, “sans signer aucun accord”, “sans condition”, “comme cela fut pour la révocation du décret d’excommunication”... et qui - objectivement - est un mensonge. Cela sauve peut être son propre orgueil mais cela sacrifie certainement la réalité.
Le refrain de la “reconnaissance unilatérale” c’est à dire la voie de l’orgueil et du mensonge
L’évident embarras et les tentatives de rattrapage de ce membre autorisé et très obéissant de la Fsspx montrent bien comment de tels discours sur la “reconnaissance unilatérale”, sont, en parlant de façon objective et en sauvegardant les intentions subjectives, un mensonge. Comme ce fut objectivement un mensonge celui de la “révocation unilatérale du décret d’excommunication”. En effet, qui se souvient que Mgr Fellay avait dit que pour obtenir une telle révocation il aurait dû faire auparavant une demande écrite et que celle-ci était une “condition” et même une “condition inacceptable”, car en écrivant une lettre pour demander l’annulation du décret il aurait reconnu du même coup la validité du décret d’excommunication ? Est-ce qu’on s’en souvient ? Or cette lettre a bien été écrite et sans donner d’explication réelle sur son changement de position.

Pas seulement cela : la lettre dont il est question, qui était d’abord une “condition inacceptable” et qui par la suite ne constituait même plus une “condition”, tout en ayant été écrite, tout en étant donc un document public et important de par sa nature, n’a jamais été publiée intégralement. Encore pire, les deux parties ont diffusé, de l’unique passage qui a été publié, deux versions différentes, les deux citées entre guillemets.

Plus récemment, comme observé par Giacomo Devoto dans un article, dont le point de vue est diffèrent du nôtre, il est certain que Mgr Fellay a déjà signé quelque chose dedoctrinal dans la direction voulue par le Vatican : parce qu’au Vatican ils ont encore le texte du préambule doctrinal, signé par lui il y a deux ans. Texte dans lequel le Prélat suisse affirme reconnaitre la légitimité de la promulgation du Novus Ordo Missae et souscrit le principe de réciprocité entre la Tradition et le Concile. Ce texte a été jugé ensuite par Mgr Fellay - lorsque l’accord n’est pas arrivé à bon port - moins opportun que ce qui lui avait paru, mais non pas un texte erroné dans son contenu. Et encore, dans la lettre qu’il a écrite au Saint Père Benoit XVI, suite à la demande vaticane de nouvelles concessions (autre document resté dans l’ombre et mis au jour seulement par des tiers), il a affirmé que ces nouvelles concessions, demandées par le Vatican à la Fsspx en mai-juin 2012, ne seraient pas passées à cause du contexte de l’époque ! Il est évident qu’on ne parle pas ici du contenu erroné et qu’il n’y a pas eu une rétractation claire (et faite chez les deux côtés) de ce texte. A un tel point que “les siens” ont pu comprendre - de façon un peu velléitaire et fidéiste - que le texte avait été retiré et en même temps les interlocuteurs au Vatican ont pu pareillement comprendre qu’il s’agit de la position du chef de la Fsspx, mais qu’elle ne pouvait pas être dite à haute voix à cause des problèmes internes du moment, à cause du “contexte”; il fallait savoir attendre.

Il y a d’ailleurs plusieurs façons de “faire des compromis”, parmi lesquelles souscrire publiquement un texte est seulement la façon la plus claire, à la lumière du soleil. Par exemple, lorsqu’Antonio Socci, une plume de formation non traditionnelle, mais honnête intellectuellement et courageuse, dans ces derniers mois, a écrit une série d’articles sur des étranges aspects de l’abdication de Benoit XVI - articles qui ont fait trembler plusieurs personnes au Vatican, plus que les discours un peu académiques qui pourraient rentrer en fin de compte dans un contexte de pluralisme - paradoxalement, du côté de la Fsspx bergoliènne se levèrent vite des voix “normalisantes” sur un sujet aussi explosif et capital.

Croyons-nous au primat de la vérité? Si nous y croyons, comment pouvons-nous soutenir (comme M. l’Abbé Simoulin le déclare explicitement et comme d’autres le soutiennent, mais avec une moindre clarté) que la liberté de discuter le Concile Vatican II s’identifie ipso facto avec le “retour à la Tradition”, avec la “conversion de Rome”? Si les choses étaient ainsi il faudrait considérer convertis, par exemple, des gens que nous connaissons qui disent: “ tu es libre de ne pas accepter le Concile et moi je suis libre d’accepter le mariage homosexuel ”, “ tu as le droit de ne pas accepter la nouvelle messe et une femme qui veut avorter à le droit de le faire ”. C’est bien celle-ci une tendance croissante - post moderne, relativiste, libertaire et nihiliste - et notamment dans les nouvelles générations, catholiques compris.

Si nous croyons au primat de la vérité, nous devrions réagir au problème d’une tout autre manière par rapport à certains arrangements embarrassés pour dissimuler son propre changement. Il faudrait reconnaitre, en matière d’accord, qu’on s’est rendu compte qu’il y a des problèmes et des dangers tant à le faire (et cela est vrai) qu’à ne pas le faire. Il faudrait avoir l'honnêteté intellectuelle de dire que le critère principal de faire ou non un accord - et nous soulignons ce point capital - n’est pas la conversion de l’autorité, tout en le désirant évidement, mais le fait que celle-ci demande ou pas des choses en conscience inacceptables ou du moins imprudentes. Ainsi, on dirait les choses telles qu’elles sont, sans des raccourcis orgueilleux ou hypocrites. La conduite tenue jusqu’à aujourd’hui n’a pas été malheureusement celle-ci, la ligne funambulesque, tacticienne, ambiguë et autoritaire, longtemps suivi par Mgr Fellay (favorisée - il faut le dire - par certaines conduites du Vatican, qui en est donc co-responsable, surtout lorsque dans le passé il faisait monter les enchères quand Mgr Lefebvre demandait humblement l’accord) a exaspéré les esprits. Tout cela a créé un terrain défavorable à l’accord qui passe désormais comme un “truc pour magouilleurs” et a semé la division, a multiplié les ruptures.... A tel point que des personnes qui, il y a dix ou douze ans, étaient notoirement de sentiments accordistes, nous les retrouvons aujourd’hui, à plusieurs reprises, sur des positions anti-accordistes de manière exaspérée et obtue.

Si nous croyons au primat de la vérité, il nous faut reconnaître que le danger dénoncé, celui d’une légitimation de la situation actuelle, d’une favorisation de la perspective pluraliste, danger que même Mgr Fellay avait avancé à partir de l’an 2000 (de façon un peu trop schématique, mais pas tout à fait à tort), en le présentant comme un danger inacceptable de l’accord, aujourd’hui subsisterait encore plus, même si on ne lui faisait pas signer (d’autres) textes.

Ou donc le chef de la Fsspx reconnait sérieusement s’être trompé ou, si le contexte était trop défavorable hier car l’Autorité ne revenait pas à la Tradition, et on aurait été complice du pluralisme relativiste, il s’ensuit alors qu’aujourd’hui il est encore plus défavorable. En suivant fidèlement ce que lui-même a dit, il ne peut pas se prêter à une telle chose; et ce n’est pas sérieux de se couvrir avec la feuille de figuier du discours, objectivement hypocrite, d’une Rome qui lui court après pour lui offrir une reconnaissance, sans aucun concours de sa part. Certes lorsqu’il va en pèlerinage à Rome il doit bien manger quelque part.... Pourquoi pas à Sainte Marthe ? On y mange bien, ce n’est pas cher, les serveurs sont sympathiques.... et tiens comme par hasard il y déjeunait aussi le complexe Pontife sud américain. Mais vous savez quoi ! Tant que j’y suis je lui passe mon bonjour en passant...

Si nous croyons au primat de la vérité, invitons chacun a assumer ses responsabilités avec honnêteté intellectuelle : il est vrai, cet accord de style bergolien, vers lequel - c’est un fait - on manifeste de la disponibilité, n’est pas un compromis: c’est une capitulation. On n’accepte pas le Concile Vatican II: on accepte le Concile Vatican III. Ce n’est pas un accord pratique, pas doctrinal : c’est un pragmatique et sans gêne accord de pouvoir, radicalement anti-doctrinal. Et cela au delà du fait qu’il arrive à terme ou pas, comme cela s’est déjà produit dans le passé. Pourvu qu’on sauve la façade, pourvu qu’on sauve son propre orgueil, on peut trahir la substance.

Si on n’a pas encore renoncé à réfléchir, comment tant de monde, dans ces milieux, peut-il ne pas s’en rendre compte?

La rédaction de Disputationes Theologicae

[nd-chretiente.com / L'Appel de Chartres] Récollection Ile de France

SOURCE - nd-chretiente.com /  L'Appel de Chartres - mai 2014

Les récollections de préparation au pèlerinage / Récollection Ile de France
Maxence, vous avez participé à la dernière recollection en IdF. Pouvez-vous nous dire comment s’est passée cette journée ?
C'est par une belle matinée du mois de janvier qu'ils arrivèrent, dans la fraicheur du matin, à la chapelle de l’Immaculée Conception à Versailles pour la Sainte Messe : étudiants, jeunes professionnels, travailleurs,
travailleuses, pères et mères de famille, abbés, venus des quatre coins d'Ile de France. Quelle force avait bien pu les pousser à sortir de la chaleur de leurs foyers et à venir à cette recollection, qui en voiture, qui en train, pour se préparer au pèlerinage de Pentecôte?

L'appel de Chartres bien sûr !

Car c'est toute l'année que résonne en nous cet appel, et c'est toute l'année que se préparent ces trois jours ! Voilà ce qui les réunissait, ces chefs de chapitres, nouveaux ou expérimentés, accompagnés de leurs adjoints, leurs chefs de région, leurs aumôniers, et bien d'autres personnes au service du pèlerinage…
A l'issue de la sainte Messe célébrée par Monsieur l’Abbé Coëffet, aumônier général du pèlerinage, ravivés par cette nourriture spirituelle, nous nous retrouvâmes au centre Frédéric Ozanam tout proche. Et, bien que le pèlerin ne vive pas seulement de pain, le petit déjeuner fut tout de même fort apprécié.

Après une brève et dynamique exhortation de l’adjoint au directeur des pèlerins pour l’Ile de France, on nous présenta la création du chapitre des Anges Gardiens, destiné à tous ceux qui veulent devenir « Ange Gardien » du pèlerinage : en s’unissant à la prière des pèlerins marcheurs, par la communion des saints, ils participent ainsi à « la nouvelle étape d’évangélisation dans la joie » voulue par notre pape François.

Puis, entrant dans le vif du sujet avec son énergie proverbiale, Monsieur l’Abbé Coëffet introduisit le thème du prochain pèlerinage : "Au commencement Dieu créa le Ciel et la terre", et nous précisa la façon dont il sera décliné et médité tout au long des trois jours de pèlerinage, en insistant sur la nécessité de connaître et comprendre les vérités enseignées dans le credo.

Et comme on n’approfondit jamais trop les fondamentaux, Monsieur l’Abbé Deguisne nous a ensuite conduits à méditer sur la Sainte Messe et l’enseignement que l’Eglise nous donne à travers la liturgie. Pour nous aider à poursuivre notre réflexion sur les piliers de la vie chrétienne, Monsieur l’Abbé Renard nous a ensuite guidés dans la démarche de la confession, nous apportant des conseils utiles pour bénéficier au mieux des grâces de ce sacrement, et y conduire les pèlerins de nos chapitres.

Enfin, dans la perspective du thème du pèlerinage, Monsieur l’Abbé Baumann nous a en quelque sorte «brossé un tableau» de Dieu le Père, en nous rappelant ce que son fils Jésus nous a appris de Lui.
Et comme le pèlerinage est avant tout une chrétienté incarnée, composée de plusieurs milliers de personnes vivant, priant et marchant ensemble pendant trois jours, il revenait à l’adjoint au directeur des pèlerins pour l’ile de France de conclure par un «briefing » (pardonnez cet anglicisme) dont les recommandations pratiques alliaient le spirituel et le temporel.

Pour terminer cette journée, qui nous lançait dans la préparation plus immédiate du pèlerinage, Monsieur l’Abbé Renard nous a accueillis à nouveau dans la Chapelle pour un salut du Saint Sacrement.

A bientôt sur les routes de Chartres !

[Notions Romaines] M. l’abbé Longenecker découvre la célébration de la messe ad orientem

SOURCE - Notions Romaines - 30 mai 2014

Pour ceux qui suivent la blogosphère catholique anglophone, le nom de M. l’abbé Dwight Longenecker ne vous est sûrement pas inconnu. Ce dernier est une des têtes d’affiche des blogueurs néo-catholiques du monde anglo-saxon, étant souvent à couteaux tirés avec les traditionalistes.

Son parcours est pour le moins mouvementé: de protestant évangélique britannique à anglican pour finalement devenir un prêtre catholique avec dispensation de célibat aux États-Unis, uns des très rares dans le rite latin. Il est aussi un auteur prolifique dont la prose est simple, accrocheuse et directe tel un C.S. Lewis bien que manquant de profondeur. En effet, l’abbé Longenecker entreprit d’écrire un Mere Christianity (un livre d’introduction pour le christianisme écrit par Lewis, vénéré dans les cercles protestants) version catholique: Catholicism: Pure and Simple, un peu trop simple et qui ne manquerait pas d’enrager une G.E.M. Anscombe ou encore un Mgr Lefebvre.

En somme, l’abbé Longenecker a eu ces remarques intéressantes sur la célébration de la messe ad orientem de la forme ordinaire. Nous ne pouvons souhaiter à M. l’abbé que d’avoir un esprit conséquent tout thomiste et d’abandonner la célébration face au peuple pour célébrer face à Dieu. Voici un extrait traduit: 
«Les mercredi soirs, j’entends les confessions et je dis la messe. Je célèbre la messe ad orientem. C’est le seul moment de la semaine au cours duquel je le fais.

Je célèbre dans la même direction que les gens parce qu’en fait je me sens plus près d’eux en le faisant ainsi. Je me sens aussi plus près de Dieu.

Je célèbre la plupart de mes messes en faisant face au peuple, mais je dois admettre qu’à chaque fois que je le fais, bien malgré moi, je me sens comme si j’étais sur scène, un peu comme en mode divertissement. Quand je me tiens de l’autre côté de l’autel et fait face au Seigneur avec les gens, il me semble que ma célébration de la messe est plus intime, plus mystique. Je me sens d’autant plus capable de me concentrer sur le Seigneur et sur ce qui se produit. Si j’ai besoin de pleurer, je peux le faire sans que les gens ne me voient. Si j’ai besoin de prendre une pause et de prier, je peux le faire sans m’inquiéter de ce que les gens pensent.»

[Notions Romaines] Sept nouveaux prêtres pour le district nord-américain de la FSSP

SOURCE - Notions Rmaines - 31 mai 2014

Mgr Athanase Schneider, évêque auxiliaire d’Astana (Kazakhstan), a ordonné aujourd’hui sept nouveaux prêtres pour la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) à Omaha, États-Unis. En effet, c’est en la cathédrale diocésaine Sainte-Cécile, que Mgr Schneider a ordonné ces sept hommes pour le district nord-américain de la Fraternité.

Mgr Schneider a donné une série de conférences et a célébré la messe traditionnelle au Royaume-Uni avant de venir conférer la prêtrise à ces sept diacres. Mgr Schneider est un ardent défenseur du rite traditionnel et à déplorer à plusieurs reprises les abus liturgiques telles la communion dans la main et la célébration de la Messe face au peuple. 

Gardez ces nouveaux prêtres dans vos prières et vos exercices de piétés: MM. les abbés Joshua Curtis, Robert Dow, Michael Flick, Joseph Heffernan, Paul Leung, Daniel Dolan et Joshua Passo, viendront prêter main forte à un district en forte expansion. Nous rappelons aussi les ordinations sacerdotales prochaines de MM. les diacres Zachary Ackers et Daniel Heenan par Mgr James Conley en Virginie au mois de juin de même que les ordinations européennes de la FSSP au cours du même mois. Décidément, le mois du Sacré-Cœur réserve de nombreuses grâces pour la Fraternité!

[Paroisse St Aygulf] Le temps des ordinations

SOURCE - Paroisse St Aygulf - 30 mai 2014

En la fête de l’Ascension, notre évêque, Monseigneur Dominique Rey, a ordonné dans la cathédrale de Toulon deux nouveaux prêtres pour le diocèse, selon la forme extraordinaire (dite « messe de saint Pie V »).

Le 29 juin, il ordonnera trois autres prêtres et cinq diacres au domaine de la Castille. Il est possible que d’autres jeunes soient encore ordonnés à l’automne. Chaque ordination est une grâce pour toute l’Eglise ; quand, en plus, notre propre diocèse caracole en tête des diocèses français nous devons rendre grâce avec davantage de ferveur et nous demander si nous méritons cela.

A cette occasion, voici le vœu de notre évêque :
« Les fidèles laïcs et les familles en particulier, mais aussi les consacrés, doivent aider les prêtres à croire en leur ministère, à aller jusqu’au bout de leur mission. L’exercice du ministère est pour chacun d’eux une école de sainteté par le don de soi pour le service des autres. Les fidèles doivent les soutenir pour qu’ils soient de vrais pères, appelés par le Christ à engendrer à la foi le peuple chrétien dans les sacrements et l’annonce de la Parole. Nous marchons tous ensemble avec le Seigneur et vers le Seigneur. L’Eglise est une maison mais aussi une cordée où nous avançons les uns avec les autres, et les uns par les autres, vers Celui qui est à la source mais aussi au terme de notre pèlerinage. Les laïcs doivent regarder les prêtres comme un don de Dieu et les aider à porter la lourde charge du ministère mais aussi à se sanctifier et à se convertir car ils sont pécheurs tout comme eux. 
Je pourrais résumer ce soutien des laïcs par rapport aux prêtres par ces quatre verbes : prier pour eux, lesaimer, les aider spirituellement, fraternellement et matériellement, et les accompagner sur les chemins de la mission. »

[Mgr Williamson] L'infaillibilité de l'Eglise - V

SOURCE - Mgr Williamson - 31 mai 2014

Le libéralisme signifie la guerre contre Dieu, et il poursuit et cause la dissolution de la vérité. Etant donné l’état de l’Eglise d’aujourd’hui paralysée par le libéralisme, le sédévacantisme est une réaction compréhensible, mais il donne encore à l’autorité trop de pouvoir face à la vérité. Le monde moderne a perdu la vérité naturelle, à plus forte raison la vérité surnaturelle, et c’est là que se trouve le cœur du problème.

En ce qui concerne notre sujet nous pourrions diviser tout l’enseignement des Papes en trois parties. Premièrement, si le Pape enseigne en tant que Pape, sur la Foi ou la morale, d’une façon définitive et précise et de manière à obliger tous les Catholiques, il s’agit alors de son Magistère Extraordinaire (ME en abrégé), nécessairement infaillible. Deuxièmement, si le Pape n’engage pas toutes ces quatre conditions mais qu’il enseigne en conformité avec ce que l’Eglise a toujours et partout enseigné et imposé de croire aux Catholiques, alors son enseignement fait partie de ce qu’on appelle le « Magistère Ordinaire Universel» de l’Eglise (MOU en abrégé), infaillible lui aussi. Troisièmement, nous trouvons tout le reste de son enseignement, lequel, s’il est en rupture avec la Tradition, est non seulement faillible mais encore faux.

A ce stade il devrait être clair que le ME est par rapport au MOU comme la couche de neige est par rapport au sommet de la montagne. La couche de neige ne constitue pas le sommet de la montagne, elle ne fait que le rendre plus visible. Encore, ME est à MOU comme le serviteur au maître. Il existe pour être au service du MOU pour rendre clair une fois pour toutes ce qui appartient ou n’appartient pas au MOU. Mais ce qui rend le reste de la montagne visible, pour ainsi dire, c’est la continuité de ce point de doctrine avec ce qu’ont enseigné Notre Seigneur et ses Apôtres, en d’autres mots, avec la Tradition.Voilà pourquoi toute définition du ME se met en peine de montrer que ce qui est en train d’être défini a toujours, en réalité, fait partie de la Tradition. Cela faisait partie de la montagne avant d’être couvert de neige.

A ce stade il devrait aussi être clair que la Tradition dit aux Papes ce qu’ils doivent enseigner, et non l’inverse.Voilà la base même sur laquelle Monseigneur Lefebvre a fondé le mouvement Traditionaliste, et cependant c’est la même base – soit dit avec tout le respect convenable – que les libéraux et les sédévacantistes ne parviennent pas à comprendre.Qu’ils se souviennent, dans l’Evangile de Saint Jean, combien de fois Notre Seigneur lui-même, en tant qu’homme, déclare que ce qu’Il enseigne ne vient pas de Lui mais de Son Père, par exemple : « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé » (VII,16). Ou bien, « Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et ce que je dois enseigner » (XII,49). Bien sûr, personne sur terre n’est davantage autorisé que le Pape pour dire à l’Eglise et au monde ce qui est dans la Tradition, mais il ne peut pas leur dire que dans la Tradition est ce qui n’y est pas.Ce qui est en elle est objectif, et vieux de 2,000 ans, il se situe au dessus du Pape, et met des limites à ce que le Pape peut enseigner, tout comme les consignes du Père Éternel ont mis des limites à ce que le Christ comme homme enseignerait.

Dès lors comment les libéraux comme les sédévacantistes peuvent-ils effectivement déclarer que le Pape est infaillible même en dehors du ME et du MUO ? Parce que ces deux groupes donnent à l’autorité plus d’importance qu’à la vérité, aussi voient-ils en l’autorité de l’Eglise non plus la servante mais la maîtresse de la vérité. Et pour quelle raison ? Parce qu’ils sont les uns comme les autres des enfants du monde moderne où le Protestantisme a bravé la Vérité catholique, et où le libéralisme depuis la Révolution Française entreprend de dissoudre toute vérité objective. Et s’il n’existe plus une quelconque vérité objective, alors bien sûr l’autorité peut dire n’importe quoi, folie que nous observons tout au tour de nous, et il n’existe plus rien qui puisse arrêter un Paul VI ou un Monseigneur Fellay de devenir de plus en plus arbitraire et tyrannique pour imposer ce n’importe quoi.

Sainte Mère de Dieu, obtenez pour moi d’aimer, de discerner et de défendre cette Vérité et cet ordre qui viennent du Père, aussi bien surnaturels que naturels, auxquels votre propre Fils était en tant qu’homme soumis, « jusqu’à la mort, et même jusqu’à la mort de la Croix ».

Kyrie eleison.

La perte de la vérité objective explique en profondeur
Les difficultés sédévacantistes et libérales dans l’Église.

30 mai 2014

[Riposte Catholique] Messe Pontificale de l’Ascension à Birnau

SOURCE - Riposte catholique - 30 mai 2014

Hier matin, Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire (Suisse), a célébré une messe pontificale pour la Solennité de l’Ascension à la Basilique de Birnau (sur les bords du lac de Constance, Bavière) en présence du Séminaire Saint-Pierre et de nombreux fidèles.

Rappelons que Mgr Huonder mène, à la demande du Saint-Siège, une visite apostolique ordinaire de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre.

Samedi (31 mai) à Lindau, Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, ordonnera 10 diacres dont 9 pour la Fraternité Saint-Pierre (4 Français, 2 Canadiens, 1 Colombien, 1 Dominicains (République Dominicaine) et 1 Autrichien).

Le même jour à la Cathédrale Sainte-Cécile d’Omaha (USA), 7 diacres seront ordonnés prêtres pour la Fraternité Saint-Pierre par Mgr Athanasius Schneider, auxiliaire d’Astana (Kazakhstan) (Avant les deux autres cérémonies d’ordinations de la FSSP en juin en Virginie (USA) et à Chartres (France)).

[Yves Marc Ajchenbaum - fait-religieux.com] Les intégristes de Civitas, entre coup de poing et coup de pub

SOURCE - Yves Marc Ajchenbaum - fait-religieux.com - 30 mai 2014
Le groupuscule d'extrême-droite intégriste Civitas fait partie de cette mouvance qui depuis la seconde guerre mondiale tente de survivre dans le paysage politique français avec pour fonds de commerce, la haine de la Révolution française, de la République, de la gauche sociale, de la loi de 1905 et de Vatican II. Mais on ne saurait être indifférent, dans la conjoncture politique actuelle, à ce genre d'astéroïdes qui fréquentent les abords de notre société avec un désir largement exprimé de la percuter et de la transformer.

Ce livre est donc bienvenu. Il met en lumière les dynamiques que Civitas a su créer en ne méprisant ni les nouvelles technologies de l'information ni le travail « à la base ». Les exemples abondent sur la capacité du groupuscule à mobiliser, diffuser des images sur le net, créer un « évènement » et faire le buzz. Certains directeurs de théâtre, des acteurs et des galeristes ont eu à subir les assauts parfaitement mis en scène des« saintes colères » de Civitas. Et les médias étaient toujours sur les lieux, parce que la réussite de ces agressions dépend de la présence des journalistes. Luc Chatel, ancien de Témoignage Chrétien, insiste : «Civitas existe dans les médias donc Civitas existe. Reste à tenir le rythme pour ne pas retomber dans l'oubli».
A la conquête de l'hégémonie culturelle
Comment faire? En partant d'un constat: la violence, façon casseur, renvoie trop à l'image de la délinquance banlieusarde. Selon l'auteur, Civitas s'est donc plié à la demande des citoyens-consommateurs : l'organisation a adopté, pour apparaître sous ses meilleurs atours, une méthodologie empruntée aux associations et ONG non-violentes du type Greenpeace, laissant à d'autres « groupuscules amis », le soin du débordement plus classiquement violent. Une tentative de se faire accepter dans le paysage social au nom du droit démocratique à la liberté d'expression. Une tactique difficile à tenir compte tenu de la culture extrémiste du groupuscule.

Aucune tentation polémique dans ce livre, juste un regard attentif sur ce groupuscule qui a fait parler de lui depuis les mobilisations d'opposition au Mariage-pour-tous. Une attention d'autant plus nécessaire que les dirigeants de cette mini-organisation se sont, avec une certaine lucidité, largement inspirés de leur aînés des années 1970-1980 qui, en leur temps, n'avaient pas hésité à reprendre à leur compte certains écrits du dirigeant communiste italien Antonio Gramsci pour qui la prise du pouvoir politique devait commencer par une prise de pouvoir culturelle et idéologique. L'hégémonisme culturel... Un vieux rêve de l'extrême-droite française, une mise en œuvre rarement tentée depuis 1945 et, jusqu'à présent, jamais réussie. 

Mais l'Institut Civitas semble croire, il n'est pas le seul, que la conjoncture lui est aujourd'hui favorable. Reste qu'il ne suffit pas de lacérer une peinture, empêcher une représentation théâtrale ou insulter une ministre pour s'imposer idéologiquement. Même si l'on est largement soutenu par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, le mouvement intégriste créé par feu Mgr Marcel Lefebvre, excommunié par Rome. «Une force de frappe spirituelle», écrit Luc Chatel, et «une belle richesse matérielle et financière».

Luc Chatel

Civitas & les nouveaux fous de Dieu

Editions Temps Présent
160 pages ; 14,90 euros

29 mai 2014

[Notions Romaines] Appel à la prière pour les Franciscains de l’Immaculée

SOURCE - Notions Romaines - 29 mai 2014
Le site traditionaliste Rorate Caeli a relayé cet appel à la prière du site italien Corsia dei Servi. Comme vous le saviez déjà, les Franciscains de l’Immaculée sont sous visitation apostolique permanente avec l’imposition d’un commissaire et ce sans que la Congrégation pour les Religieux ne donne de raisons claires et vérifiables, comme c’est le cas par exemple pour les religieuses américaines de la LCWR que Rome admoneste sans trop de fracas.

Si vous priez déjà pour les Franciscains de l’Immaculée, nous vous invitons à redoubler de ferveur surtout pour les Franciscaines qui sont maintenant dans la mire de la Congrégation pour les Religieux à cause d’un «problème de mentalité». Répandez cet appel dans la blogosphère catholique francophone.

Voici la traduction française de l’appel du site italien Corsia dei Servi relayé par Rorate Caeli:
Appel à une croisade du Rosaire 
Après avoir entendu la nouvelle de la nomination d’un visiteur pour l’Institut des Sœurs Franciscaines de l’Immaculée, nous sommes plus convaincu que jamais qu’être catholique aujourd’hui est un problème pour certaines autorités vaticanes. Nous avons décidé (du moins pour le moment) de suspendre tout commentaire ou de publier quoi que ce soit concernant cette affaire incroyable et déconcertante. Faisons en sorte que ce temps soit un temps de prière et restons spirituellement proches des Franciscaines de l’Immaculée.

C’est pour cette raison que nous avons lancé un appel à une croisade du Rosaire, demandant l’aide de tous ceux qui ont l’intention de soutenir les Pères, les Frères et les Sœurs qui sont persécutés si injustement en priant au moins une décade par jour pour les Franciscains de l’Immaculée.

Équipe éditoriale
Corsia dei Servi

[Jean de Tauriers - Pierre Benoît / L’Homme Nouveau] En marche pour la Chrétienté

SOURCE - entretien avec Jean de Tauriers - L’Homme Nouveau - 24 mai 2014

Du 7 au 9 juin, Notre-Dame de Chrétienté organise son 32e pèlerinage de Pentecôte de Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Chartres. Entretien avec Jean de Tauriers sur ce pèlerinage 2014, en cette année du 800e anniversaire de la naissance de saint Louis.
Propos recueillis par Pierre Benoît
Qu’est-ce que le pèlerinage de Chartres?
Jean de Tauriers : Depuis trente-deux années, Notre- Dame de Chrétienté organise le plus grand pèlerinage européen pendant la Pentecôte, du samedi au lundi. Ce pèlerinage est traditionnel par l’exclusivité de la forme extraordinaire célébré pendant les trois jours mais aussi par l’enseignement donné à contre- courant du relativisme ambiant. Le pèlerinage est aussi de chrétienté parce que nous voulons mettre Jésus-Christ au centre de la société comme nous l’a demandé le Pape François en la fête du Christ-Roi.
Pourquoi un pèlerinage de chrétienté?
Tout l’enseignement de l’Église nous demande de promouvoir la chrétienté, le Catéchisme de l’Église Catholique nous le redit très clairement. Nous en parlerons beaucoup pendant le pèlerinage 2014, l’année du 800e anniversaire de la naissance de saint Louis, le modèle du roi chrétien. Aujourd’hui, défendre la chrétienté, c’est défendre la vie, l’éducation et la famille. Nos pèlerins sont au premier rang de tous ces engagements dans la société et nous pensons que Notre-Dame de Chrétienté en a pris sa part en formant des générations de pèlerins et en priant pour la France.
En quelques mots, que se passe-t-il au pèlerinage?
Le plus simple est de venir ! Tout commence le samedi 7 juin à partir de 5 h 30 devant Notre-Dame de Paris où vous avez rendez-vous au petit matin. Le pèlerinage de Chartres est une retraite spirituelle marchante de trois jours sur 100 km. Les pèlerins sont regroupés en 150 chapitres (enfants, famille, pastoureaux ou adultes) pour prier, chanter, méditer. L’accompagnement spirituel est donné par des prêtres séculiers ou religieux, principalement des communautés dites Ecclesia Dei mais de nombreux prêtres diocésains amis viennent également nous aider. La messe selon la forme extraordinaire est un magnifique instrument d’évangélisation. Chaque année nous en constatons les fruits avec les vocations, les conversions, les nombreuses confessions.
Pratiquement, comment s’inscrit-on?
Les inscriptions sur notre site (www.nd-chretiente.com) sont ouvertes depuis le 13 avril. Cette année, pour favoriser la venue des familles de province, nous avons fait un gros effort pour diminuer autant que possible les tarifs. On peut aussi faire le pèlerinage dans l’organisation où plus de 600 personnes sont mobilisées. Nos besoins sont immenses, le pèlerinage c’est une colonne marchante, deux bivouacs, toute une logistique pour près de 10 000 personnes.
D’où viennent vos pèlerins?
Des paroisses desservies par les communautés Ecclesia Dei bien sûr mais la notoriété va bien au-delà. Un bon nombre de pèlerins découvrent la messe traditionnelle au pèlerinage et apprennent à en comprendre la spiritualité, la signification profonde. Cela devient vite un cours sur l’histoire de l’Église, de notre foi. Notre pèlerinage est une oeuvre missionnaire et, pour certains, c’est la seule occasion de contact avec des séminaristes (plus d’une centaine), des prêtres, des familles, des catholiques fervents,… la chrétienté.
Des nouveautés en 2014?
D’abord notre thème «Au commencement Dieu créa le ciel et la terre » qui nous permettra de revoir notre catéchisme avec le souci propre à Notre-Dame de Chrétienté de former en vue de l’action. Toujours dans la formation, pour aider les chapitres dans leur préparation du pèlerinage, Notre- Dame de Chrétienté a mis à disposition sur son site de courtes formations vidéo introduisant des sujets particuliers comme l’existence de Dieu, le mal, les lois immorales,… Enfin, MgrAillet nous fait l’amitié de venir célébrer la messe de clôture du pèlerinage le lundi 9 juin à Chartres. C’est une très grande joie pour nous. Cette année nous lançons également un nouveau chapitre (les Anges gardiens) pour tous ceux qui ne peuvent se déplacer mais qui veulent faire le pèlerinage « à distance ». Ce chapitre réunira les prêtres ne pouvant venir, les religieux avec de nombreuses communautés déjà inscrites, les personnes âgées, les malades, les familles qui ne pourront se déplacer, des expatriés,… Ce chapitre incarne l’immense chaîne de prières de notre pèlerinage.
Comment peut-on vous aider?
En vous inscrivant rapidement, en priant pour notre oeuvre, en étant pèlerin « Ange gardien » si vous ne pouvez marcher, en nous aidant dans la logistique, en nous soutenant financièrement… Vous trouverez certainement un bon moyen de soutenir les pèlerins de Chartres.

Inscriptions : Tél. : 01 39 07 27 00 – information@nd-chretiente.com Retrouvez également le pèlerinage de Chrétienté sur www.nd-chretiente.com et découvrez ses vidéoformations.

[Père Dom Jean Pateau, abbé de Notre-Dame de Fontgombault] "Le monde moderne n'est pas si différent de l'Empire romain décadent..." (homélie pour l'Ascension)

SOURCE - Père Dom Jean Pateau, abbé de Notre-Dame de Fontgombault - mise en ligne par Le Petit Placide - 29 mai 2014

(Fontgombault, le 29 mai 2014)

Prædicate Evangelium omni creaturæ
Annoncez l’Évangile à toutes les créatures. (Mc 16,15)

Chers Frères et Sœurs, Mes très chers Fils,

La finale de l’Évangile de saint Marc, choisie par l’Église comme lecture pour la Messe de l'Ascension, rapporte l'envoi en mission des onze Apôtres.

Le séjour terrestre de Jésus touche à sa fin. La mission visible du Fils de Dieu incarné est arrivée à son terme. C'est au tour des Apôtres d'annoncer désormais la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, l’Évangile, et de l'annoncer à toutes les créatures.

Pour les Apôtres s'ouvre une grande neuvaine qui se clôturera par l'effusion du Saint-Esprit au matin de la fête de la Pentecôte. Durant ces jours, les Apôtres ne devront pas s'éloigner de Jérusalem, mais attendre la visite du Paraclet, celui qui a été promis par le Père (cf. Ac 1,4). Il viendra illuminer et réchauffer des cœurs et des âmes encore bien tièdes. Jésus n'est pas sans savoir les limites de ceux à qui il confie l'évangélisation du monde. L'envoi en mission des Apôtres est précédé d'un reproche de Jésus visant ses disciples pour « leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. » (Mc 16,14)

Les paroles de Jésus sont-elles encore actuelles ?

En ce jour, Jésus envoie encore en mission. Il nous envoie en mission.Tournons-nous vers le Père et demandons sur ceux qui sont devenus des chrétiens adultes, par l'onction de saint Chrême reçue lors du sacrement de Confirmation, une infusion renouvelée de l'Esprit-Saint et de ses dons, afin qu'à l'instar des Apôtres nous redevenions d'authentiques témoins du Christ.

Une terre de mission s'offre à nous : Omni creaturæ : toutes créatures.

Annoncer le Christ ce n'est pas emprisonner l'homme sous un carcan de préceptes mais le libérer de l'asservissement à ses passions. Il a fallu plus de trois siècles pour que les sociétés de l'Antiquité comprennent l'extraordinaire grâce qu'est la visite de Dieu pour l'homme.

Aujourd'hui le même chemin doit être parcouru. Il commence par notre propre conversion. Sommes-nous convaincus que choisir le Christ, c'est faire le bon choix ? Avons-nous donc choisi réellement le Christ ? Croyons-nous enfin qu'annoncer le Christ, c'est servir son prochain ?

Le monde actuel est un monde de dictatures : dictature d'un seul, dictature des plus puissants, dictature d'une majorité.

Saint Thomas d'Aquin a donné un critère éminent de discernement politique : le bien commun. Les différents régimes de dictatures sont mauvais en tant qu'ils se proposent de promouvoir le bien d'une partie des membres du groupe. Un bon régime politique se doit de discerner et de promouvoir le bien commun de tous les membres du groupe.

Il est difficile de discerner dans la vie politique actuelle une volonté de promotion du bien commun.

Le but de la loi est plutôt d'encadrer un maximum de permissivité, offrant ainsi à chacun d'assouvir tranquillement ses passions, tout en recherchant un minimum de conséquence sur autrui ; ce qui permet d'éviter un trop grand nombre de mécontents. Une nouvelle humanité se construit laissant sur le bord de la route les êtres gênants ou encombrants : les enfants non désirés ou handicapés, les personnes âgées, les ratés de la société où prennent place tant de jeunes qui ne trouveront de réponse à leur misère que dans l'alcool, la drogue ou le suicide. La société, sûre de son bon droit, se bornera à constater le fait dans des statistiques sans âme, cachant derrière l'anonymat du chiffre ceux qui sont ses propres victimes et dont il ne faut pas parler.

Alors que les sociétés délaissent l'homme, l'homme ne devrait-il pas délaisser ces sociétés et choisir à nouveau l'homme et son bien. Annoncez l’Évangile à toute créature ! Voilà la réponse du Christ.

Les Apôtres auprès du Seigneur sont onze. C'est peu. Les disciples de Jésus représentaient quelques centaines de personnes tout au plus. Ce n'est pas beaucoup pour un Empire romain qui s'étend sur tout le bassin méditerranéen. Pourtant avec l'aide du Saint-Esprit, dans l'obéissance à l'ordre de mission reçu du Christ, les Apôtres entreprennent l'annonce de la Bonne Nouvelle qui sera accompagnée et confirmée par les signes accordés par le Seigneur.

Le monde moderne n'est pas si différent de l'Empire romain décadent, tout particulièrement au plan de la morale et de la famille. Refuser tout repère authentique à l'enfant ou à l'adolescent a été, est, et sera l'arme de tous les dictateurs. En face de ceux-ci le chrétien doit être un contre-révolutionnaire en tant qu'il refuse de se laisser étourdir par le foisonnement artificiel des idées, mais qu'il les brise contre le Christ et contre la réalité, afin de voir de quel bois elles sont faites.

Comment écouter encore les chantres du relativisme, qui accueillent avec émerveillement toute sottise dont le seul mérite est d'être en contradiction avec les usages hérités de tant de siècles de christianisme et ayant fait leur preuve, et qui condamnent au silence, avec la plus grande sévérité, ceux qui se font les apôtres de ce qu'on appelait encore hier la vérité ou les fondements de la société.

Il n'y a plus de vérité, plus de certitude, disent-ils... Mensonge, il y a l’Évangile. «Annoncez l’Évangile à toutes les créatures» demande Jésus à ses disciples. Les jeunes, les hommes et les femmes, toutes créatures ont un droit à la vérité. Ils ont le droit de connaître Dieu.

Aurons-nous le courage de répondre à leur attente? Rejoignons en ces jours les Apôtres au Cénacle. Unissons-nous à leurs prières et demandons les uns pour les autres la grâce de l'Esprit-Saint. Jésus ne manquera pas de nous exaucer. Puisse-t- il ne pas avoir à reprocher un jour notre tiédeur et notre incrédulité.

Que Marie, la femme qui a cru, accompagne ses enfants sur la route.

Soyons apôtres, soyons les témoins courageux, jusqu'aux extrémités de la terre, de Celui en qui nous croyons.

Amen, Alleluia.

28 mai 2014

[Jejomeau - Le Forum Catholique] "Le cardinal Pell célébrera..."

SOURCE - Jejomeau - Le Forum Catholique - 28 mai 2014

D'après Rorate Caeli, le cardinal Pell célèbrera la messe le samedi 24 octobre à 18h30 dans la forme extraordinaire du rit latin dans la paroisse de la Fraternité sacerdotale Saint Pierre (fssp) à Rome, Santissima Trinità dei Pellegrini, pour l'organisation Juventutem
"Tous les pèlerins à Rome sont invités indépendamment de leur participation à Juventutem"
Chose notable à souligner, Mgr Pell est membre du Conseil des Huit cardinaux travaillant étroitement avec le Saint-Père. Il a été nommé récemment Préfet du secrétariat pour l’Économie. Voilà les propos qu'il a tenu lors des Vêpres Pontificales organisé par Juventutem lors des Journées Mondiales de la Jeunesse dans le passé à Düsseldorf le 17 Août 2005:
"Je suis heureux d'être ici parce que l'ancien rite latin est l'une des plus belles choses dans l'ensemble de la civilisation occidentale et je suis très heureux que ce rite ancien ait sa place dans l'Eglise d'aujourd'hui. Je suis heureux parce que ce rite vous aide à aimer Dieu et à vous aimer les uns les autres. Dans ce rite ancien, nous voyons toujours que notre prière est un acte d'adoration. Il est impossible de voir une célébration comme ces Vêpres comme quelque chose d'horizontal. Nous avons une seule Église, dont le siège est le Successeur de Pierre, avec les évêques comme successeurs des Apôtres, et cette unité est très importante pour la vie de l'Église"
Le lendemain, le samedi 25 Octobre, Son Eminence le Cardinal Raymond Leo Burke, préfet de la Cour suprême Tribunal de la Signature apostolique, célébrera une messe solennelle pontificale selon la forme extraordinaire du rite romain, dans la basilique Saint-Pierre, à 12h00.

[Mgr Fellay, fsspx / Apostol] Où va l'Eglise? Où va la Fraternité? (conférence à Fabrègues le 11 mai 2014)

SOURCE - Mgr Fellay, fsspx / Apostol (bulletin) de juin 2014 - 11 mai 2014

J'ai pensé donner comme thème à cette petite conférence «Où va l'Eglise?» et puis comme conséquence «où va la Fraternité?».

Vous savez que toutes sortes de rumeur circulent, surtout sur la Fraternité. Il y a même un mouvement qui a vu le jour, mouvement de prêtres qui appartenaient à la Fraternité et qui publiquement ont attaqué sa direction, en disant qu'il fallait résister, qu'il y avait des déviations, qu'il y avait des volontés de s'acoquiner avec la Rome moderniste. Les termes utilisés, c'est « vendre », « vendre la Fraternité », c'est « Judas », c'est « traître », c'est « Mgr Fellay est devenu moderniste », enfin un peu tout, toutes sortes de termes assez violents et assez forts. Il me semble que l'intention de cette conférence n'est pas de répondre à ses bêtises car ce sont tout simplement des bêtises, mais beaucoup plus sérieusement de regarder ce qui est en train de se passer dans l'Eglise. Ensuite ce ne sera pas difficile de comprendre ce qui se passe entre la Fraternité et Rome.

Je voudrais donc commencer par décrire un peu où en est l'Eglise et ce qui s'y passe.
1ère PARTIE - DECADENCE ET RESISTANCE DANS L'EGLISE DEPUIS UN SIECLE, DE ST PIE X A PIE XII
Il n'est pas facile de décrire correctement ce qui se passe ou plutôt ce à quoi on assiste : l'engendrement d'une confusion jamais vue, de toutes sortes de contradictions au niveau le plus haut, celui de Rome. Quand on pense au message de La Salette qui parlait de cardinal contre cardinal, d'évêque contre évêque, eh bien c'est ce que l'on voit ouvertement, on n'avait jamais vu ça aussi clairement et avec une cadence aussi importante et ces choses-là sont étalées en public.

Je reprends donc un petit peu en arrière car je pense qu'il est intéressant de voir les mouvements. Quand on dit « que se passe-t-il dans l'Eglise ? », il ne fait aucun doute que le concile Vatican II joue un rôle de pièce maîtresse, de pierre angulaire.

Pour comprendre ce qui se passe encore aujourd'hui, il faut revenir à Vatican II. C'est là qu'on trouve l'explication. Cela ne veut pas dire que Vatican II a tout inventé. Les nouveautés étaient déjà dans l'air avant. Pie XII le dénonçait ; Saint Pie X déjà le dénonçait fortement, il disait : « l'ennemi est à l'intérieur ! » ; Saint Pie X allait non seulement dénoncer le modernisme mais aussi prendre des mesures pratiques pour essayer de désamorcer cette incursion ennemie dans l'Eglise. Je crois qu'on peut dire que pendant une quarantaine d'années, cette intervention du Pape Saint Pie X a protégé l'Eglise. Cela ne veut pas dire que le modernisme était mort, il était fortement blessé mais il a survécu, il a continué. Déjà sous Saint Pie X, on voit que la méthode du modernisme est celle du déguisement : c'està- dire qu'on n'agit plus ouvertement. Si on agit ouvertement, si l'ennemi et donc le modernisme se montre, immédiatement l'Eglise réagit.

Et donc déjà à cette époquelà on assiste à une action subversive. Par exemple : en 1918 juste après la mort de Saint Pie X ce sont les premières condamnations de Teilhard de Chardin. Teilhard de Chardin demande conseil à ses amis qui lui disent « signez, signez ce que demande Rome et après, faites ce que vous voulez ». Déjà, apparaît cette malhonnêteté ! On fait croire qu'on se soumet et en même temps on continue le travail de sape. Sous Pie XII aussi, on peut dire que la vigilance de l'Eglise est là et donc les modernistes mettent au point des méthodes, des méthodes subversives : au lieu d'écrire des articles sous leur nom et même des articles tout courts - ils ont fait ça pendant un moment et ils ont vu justement que l'Eglise veillait -, ils ont commencé à faire circuler des feuilles volantes sans signature, sans nom. Elles se distribuaient dans les séminaires. Ils savaient très bien ce qu'ils faisaient, ils étaient introduits.

C'est ainsi que dans l'après-guerre, dans les années 40-50, toute une pensée moderne, une reviviscence du modernisme circule au point que Pie XII est obligé de faire une encyclique contre les erreurs modernes (Humani generis, 1950). La force du langage, la force de la condamnation sont du même genre que Pascendi et les textes de Saint Pie X. L'erreur est bien définie, bien condamnée. Mais Pie XII n'arrive déjà plus à passer à l'action sur l'autre volet : neutraliser ces gens. Ceux-ci trichent, se cachent. Certains seront pris, les noms fameux : Congar, de Lubac, Karl Rahner. Tous ces gens-là sont sous la vigilance de Rome, certains sont directement condamnés, interdits d'enseigner. Congar partira en exil à Jérusalem. De Lubac est interdit d'enseignement à Lyon. Son livre « Surnaturel. Études historiques » est condamné, il est même considéré à l'époque comme le livre le plus condamné des livres condamnés ! En Amérique un prêtre, John Courtney Murray, sur la demande de la conférence épiscopale américaine développe assez profondément l'idée de la liberté religieuse : il est condamné.
DE JEAN XXIII A VATICAN II
Voyez-vous, quand on regarde aujourd'hui ce qui s'est passé, on est stupéfait de voir que les grands noms de Vatican II, ceux qui sont considérés par les historiens comme ayant marqué par leurs pensées Vatican II sont des personnages qui, 10 ans avant, ont été condamnés par l'Eglise. On dit : « Mais ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, en 10 ans ? ». Ces gens, dénoncés par l'Eglise comme dangereux et comme n'enseignant plus la vérité, arrivent au concile en trombe et n'arrivent pas par la petite porte. Ils arrivent invités, invités par celui qu'on veut aujourd'hui nous faire accepter comme un saint, Jean XXIII !

On dit de Congar qu'il a cru d'abord à une blague. Quand on lui a dit « vous êtes invité au concile » Congar a dit « non ce n'est pas possible ! Vous vous fichez de moi ! ». Donc voyez, il y a eu toute une préparation, mais on peut dire que ce qui s'est passé au concile c'est grâce à Jean XXIII. Jean XXIII joue un rôle important, il n'est peut-être pas un moteur mais c'est un ouvreur de portes. C'est vraiment lui qui a facilité ce travail. D'abord, il annonce le concile à la grande surprise de tout le monde.

Pendant 2 ans, il y a un travail immense de préparation. 72 schémas sont préparés par plus de 2000 théologiens et évêques, des commissions à Rome : vraiment un très gros instrument de travail de préparation. A la veille du concile le cardinal Suenens va voir Jean XXIII et lui dit « Je n'aime pas ces schémas ; ils ne me plaisent pas ». Le pape de lui répondre « A moi non plus ». C'est lui le pape : il devrait alors agir normalement, et dire aux commissions qui ont fait tout ce travail « remettez-vous à la tâche » ; mais non, ce n'est pas ce qu'il va faire. Il va lui-même donner les conseils, les noms des cardinaux et demander au cardinal Suenens de les visiter pour saborder le concile dès le départ. Mais c'est invraisemblable ! C'est le pape qui coupe la branche sur laquelle il est assis. C'est incroyable ! Ainsi, dès la première séance du concile, cela commence immédiatement. Ils sont là pour voter, pour voter les commissions. Eh bien, il y a un putsch. Le cardinal Liénart prend la parole. Le cardinal secrétaire du concile dit « non, vous ne pouvez pas, ce n'est pas prévu ». Cela ne fait rien, il prend la parole et ensuite le cardinal de Munich qui le soutient, et ainsi de suite. Ils mettent tout par terre dès le départ. Il n'y aura pas de vote. C'était au départ une réunion pour faire des votes : il n'y aura pas de vote. On renvoie sous le prétexte qu'on ne connait pas les gens pour qui il faut voter, qu'il faut donc que les conférences épiscopales présentent les noms, etc… C'est un véritable putsch, il ne faut pas se tromper.

C'est par là qu'ils ont réussi ensuite à placer leurs gens, leurs experts les modernes. C'est inouï, il serait intéressant de faire une recherche historique pour voir si jamais dans l'histoire des hommes – je ne parle pas de l'Eglise mais des hommes - on a vu une telle chose. Pendant 2 ans, vous avez l'instance législative – je n'ose pas dire une constitutionnelle mais c'est presque cela – qui a préparé des textes. Ces textes, ce sont les textes de loi sur lesquels on doit discuter et voter. Eh bien, ils vont tous être mis à la poubelle sauf un. 72 textes, 2 ans de travail, 2000 personnes, à la poubelle ! Un seul texte reste : celui sur la liturgie. Et tous les autres seront concoctés non pas par les autorités en place mais par les conférences épiscopales, par des petits groupes par-ci par-là. Et puis bien sûr on va donner ça après à ceux qui se présentent maintenant comme les commissions officielles.

Donc c'est par la petite porte qu'on fait rentrer officiellement toute cette pourriture, c'est plus qu'un amoindrissement de la foi, c'est une démolition de la foi qui va rentrer grâce au concile. Le concile n'a pas inventé beaucoup mais il a pris et a catalysé les erreurs qui circulaient déjà. Cependant quelques-unes viennent quand même du concile.
LA PERIODE POSTCONCILIAIRE
Ensuite, il y a eu ce qu'on appelle les réformes postconciliaires qui ont toutes été faites au nom du concile. Toutes ! Ceux qui ont un petit peu d'âge s'en souviennent bien. Tout cela a été fait au nom du concile, dans l'esprit du concile. Pour le justifier, on a dit « les choses changent, il faut s'adapter ». Le grand mot de l'époque était aggiornamento, en italien cela veut dire se mettre à jour, se mettre au goût du jour. Et les fameux discours du début du concile soit de Jean XXIII soit de Paul VI sont les mêmes : cette mise à l'heure du moderne tout simplement, il faut se mettre au diapason du monde moderne. Les résultats ne se sont pas fait attendre. C'est la débâcle, la débâcle dans les séminaires, la débâcle pour les vocations, les prêtres qui défroquent, les couvents qui se vident : départ en milliers, en centaines de milliers. On a perdu après le concile et à cause de toute cette ambiance de l'ordre de 100 000 prêtres et de l'ordre de 200 000 à 300 000 soeurs. Cela a fait plus de mal que toutes les persécutions ensemble ! C'est invraisemblable, invraisemblable ! Des dégâts tels que le pape Paul VI lui-même va dire « c'est un désastre ». Il va même dire « c'est une force étrangère, c'est le diable ». Il va le dire mais c'est lui qui a fait tout ça ! Voyez-vous, on touche là du doigt quelque chose de bien mystérieux. Ces papes font le malheur et ensuite se lamentent sur ce malheur. C'est Paul VI qui a fait la nouvelle messe ; puis après il se plaint. Et cela, c'est l'état de l'Eglise depuis 50 ans. Au moment où les autorités ont essayé d'imposer ces nouveautés, quelques-uns ont réagi : quelques prêtres, des fidèles, un évêque. Il n'y a vraiment pas beaucoup d'évêques qui ont réagi. Ici en Europe, il y en avait un : Mgr Lefebvre.

Il y avait des conservateurs au concile. Au concile, on voit tout un groupe qui essaie de se défendre, mais après ils se sont alignés, ils se sont rangés. C'est triste à dire mais ils n'ont pas osé. On voit la force de l'argument d'autorité et de l'obéissance surtout dans l'Eglise. J'en connais un, c'était l'évêque du Valais : Mgr Adam. Après la première session, il était tellement dégoûté de ce qui se passait à Rome qu'il n'y est plus allé. Dans la deuxième session, il a fait croire aux valaisans qu'il allait à Rome, qu'on ne pouvait pas le voir à Sion et il est allé se cacher dans la ferme du Grand- Saint-Bernard – il était ancien prévôt du Grand-Saint- Bernard - du côté d'Aoste. Il s'est caché là. Mgr Lefebvre, qui le connaissait, lui a dit : « il ne faut pas faire ça, il faut que vous descendiez, il faut vous battre, il ne faut pas vous cacher ». Mgr Adam a dit plus tard au chanoine Berthod qui était un des directeurs du séminaire d'Ecône et qui venait aussi de la congrégation du Grand- Saint-Bernard « Mgr Lefebvre a refusé 2 textes du concile. Moi, je les ai tous refusés. Je n'en ai pas signé un seul parce que je ne les juge pas dignes d'un concile ». Malheureusement en 1975 il a tout lâché. Jusque-là il ne pouvait pas voir le pape, c'était strictement porte fermée. Du moment qu'il a lâché, dans les 10 jours il voyait le pape et le visitait. C'est une tragédie : on voit très bien que Mgr Adam était conservateur mais après il n'a pas tenu le coup.
MGR LEFEBVRE : RESISTANCE COURAGEUSE ET PRAGMATIQUE
Il y avait des évêques qui voyaient bien que cela se passait mal et qui essayaient au moins dans leur tête de résister mais celui qui a vraiment osé résister publiquement c'est Mgr Lefebvre.

On voit dès le début que ce n'est pas une volonté de s'afficher, c'est simplement dire « Je ne fais pas, je ne vais pas sur ce chemin. La nouvelle messe ? Non, je ne la célèbre pas ». Interventions à Rome, ils sont encore un groupe, ils essaient d'obtenir des cardinaux. Il y en a 2 qui ont signé, il y en aurait peut-être eu plus mais il y a eu indiscrétion : il y a eu une madame, une laïque qui était tellement heureuse de savoir déjà cela qu'elle a publié la chose. Ainsi tous les autres se sont rangés. Sinon il n'aurait pas été impossible d'avoir au départ plus de résistance à la nouvelle messe.

Enfin, cela appartient à l'histoire et c'est comme ça. Petit à petit, ces conservateurs se trouvent isolés, isolés les uns des autres et puis découragés. Il n'y en a vraiment qu'un où l'on voit ce courage ; il ne faut réellement pas avoir peur de saluer ce courage de Mgr Lefebvre. Il est vraiment seul. Il y a au Brésil Mgr de Castro Mayer, mais c'est bien loin. Ici, il est seul avec une pression de tous les côtés : « Vous désobéissez, vous êtes contre tous les évêques, tous les évêques du monde. Vous êtes un orgueilleux », et tout ce que vous pouvez imaginer. Et il a tenu bon ! D'abord il démissionne de la congrégation du Saint-Esprit. Il dit « moi je ne veux pas démolir ma congrégation ». Rome a obligé à ce qu'il y ait un chapitre pour que la congrégation se mette à jour avec le concile. Mgr est en train de se rendre compte que ce serait la fin de sa société. Il dit « moi je ne peux pas ». Il s'adresse à Rome pour demander conseil. Dans la congrégation on essaie déjà de le neutraliser, on sait qu'il est conservateur, on essaie d'imposer 3 chefs pour le chapitre lui-même. Il est supérieur général, il est au milieu de son mandat ; on essaie d'imposer 3 directeurs ou présidents du chapitre. Mgr dit « Cela ne va pas. C'est moi le supérieur. Tout est réglé par nos statuts ; il faut les respecter ».

Il va demander ce qu'il faut faire à la Congrégation des religieux et celle-ci répond : « Faites comme un autre supérieur de religieux qui est parti en vacances. Alors vous allez partir en vacances, et puis vous les laissez faire et puis vous revenez après et puis voilà ». C'est le conseil qu'il a reçu de Rome. Il a dit « moi je ne peux pas. Ca ne tient pas debout ». C'est là qu'il a démissionné, démission qui a été immédiatement acceptée. Il se retrouve, on peut le dire, à la rue ; pas tout à fait, il a encore de menus travaux : la congrégation des missions, c'est tout ; la congrégation des missions, c'est ce qu'on appelle la propagande.
LES DEBUTS D'ECONE : RESISTANCE MAIS ESPRIT DE L'EGLISE
A ce moment-là en 1968 / 1969, ça bouge partout. Il y a à Rome des séminaristes du séminaire français qui sont affolés et qui viennent le voir en disant : « Faites quelque chose, faites quelque chose ! ». Mgr dit « Mais qu'est-ceque vous voulez que je fasse ?, je n'ai plus rien, je suis tout seul », « aidez-nous, au secours ! ». Et finalement c'est poussé par la divine Providence, c'est poussé par cet appel de séminaristes qui le prient « Ecoutez, faites quelque chose » qu'il va dire : « il me semble que l'université de Fribourg en Suisse semble un peu se tenir, essayons de les envoyer là ». Donc il réunit un petit groupe de jeunes gens, il loue un étage chez les salésiens à Fribourg pour abriter ce petit début de quelque chose, pour essayer de former encore selon les principes traditionnels.

C'est sur ces entrefaites qu'arrive la nouvelle messe. L'introduction de cette messe a lieu le premier dimanche de l'avent 1969. Et là, Mgr dit « non, non on ne la dit pas, je ne la dis pas c'est mauvais, c'est protestant on le voit bien ». Il y a toute une étude qui est envoyée à Rome, je vous l'ai dit. Là-dessus Mgr a toute une réflexion ; il voit bien ce qui se passe ; il se dit « mais ces prêtres que je suis en train de former, ce sera impossible de les envoyer dans leurs diocèses, ils vont se retrouver dans une situation infernale ». Cette constatation va le pousser à dire « Bon, il faut que l'on fasse quelque chose, il faut que l'on fasse une petite société pour ces futurs prêtres ». Et c'est comme cela que commence la Fraternité.

Remarquez toujours en même temps ce regard sur la divine providence : qu'est-ce que veut le Bon Dieu ? Il dit « le signe que la providence veut bien cela, ce sera le placet, l'accord de l'évêque du lieu Mgr Charrière ». Ce geste de Mgr vous montre combien, même dans cette résistance, il garde l'esprit de l'église.

Il va voir Mgr Charrière et lui demande ce qu'il en pense. Et c'est Mgr Charrière qui approuve : « oui, oui, faites ça ». Vous savez qu'il ne faut pas prendre Mgr Charrière pour un conservateur : en 1960 il a fait partie de la toute première réunion préliminaire de mise au point de ce qu'on appellera ensuite la liberté religieuse ; celle-ci avait eu lieu à Fribourg avec Mgr De Smetd, qui sera le grand rapporteur à Rome des discussions de la liberté religieuse, et avec un autre dominicain, Hamer, qui deviendra cardinal. On est là 10 ans plus tard et Mgr Charrière dit « il faut des séminaristes, faites ça ». Mgr Lefebvre s'appuiera toujours sur cette reconnaissance de l'Eglise. Mgr Charrière n'était pas un champion de l'anti-modernisme, mais c'était l'évêque du lieu. Pour Mgr cela suffisait : il y a une appropriation de l'Eglise. Regardez tout ce que Mgr Charrière a pu dire comme bêtises ; mais bon, à l'époque les évêques se tenaient encore à peu près. Ce qui est très intéressant, vous voyez, c'est que Mgr Lefebvre regarde beaucoup plus haut que simplement les personnes, il regarde le Bon Dieu.

C'est le Bon Dieu qui a institué ces autorités et donc on les respecte. Mgr qui aura pu dire toutes sortes de chose sur les papes, les respecte. Il demande de prier pour eux même si on est horrifié de ce qu'ils peuvent dire.

Pour parler un peu de notre pape actuel c'est invraisemblable, absolument invraisemblable. Cela dépasse tout. Mais on prie encore pour lui. On dit : « bon, selon toutes les indications que l'on a dans nos mains, il est pape ». On verra bien si un jour des éléments nous poussent à dire autre chose. Pour l'instant les éléments que l'on a dans nos mains nous font affirmer qu'il est pape. Et donc on prie pour lui. Cela ne veut pas dire qu'on cesse d'objecter au concile, à ses réformes et à la destruction de l'Eglise. Non, au contraire ; on réagit mais on dit « le Bon Dieu permet une épreuve extraordinaire, très difficile à l'Eglise ».
LES INTERVENTIONS DE ROME CONTRE ECONE : PRECISION SUR LES DIVERGENCES
Revenons à notre bref historique : le combat devient de plus en plus aigu. Les évêques français sont jaloux. En 1974, Mgr Etchegaray annonce à Marseille, 6 mois avant que les choses ne se passent, qu'Ecône sera fermé. Le plan est déjà là, il est établi ; ils ont décidé la mort d'Ecône. Et donc il y aura une visite apostolique, c'est-à-dire un contrôle par les autorités romaines du séminaire d'Ecône où les envoyés de Rome scandalisent les séminaristes, les professeurs et Mgr Lebebvre. Ces envoyés de Rome interrogent les séminaristes. A l'un d'eux, ils diront exactement ce que disait Pilate à Notre-Seigneur : « Qu'est-ce-que la vérité ? ». Vous vous rendez compte ! Auprès d'un autre séminariste ils mettent en doute la Résurrection en lui disant « mais ce n'est pas du tout sûr, la Résurrection de Notre-Seigneur ! ». A Mgr Lefebvre, ils diront « On est train de préparer les prêtres mariés, ça va bientôt sortir ». C'était vraiment les révolutionnaires qui arrivaient à Ecône pour nous juger. Et ça bouillonnait dans le séminaire : qu'est-ce qu'ils venaient faire ici ?

C'est à ce moment-là que Mgr a fait cette fameuse déclaration du 21 novembre 1974. Cela vient de là : ils ont tous été choqués par les envoyés de Rome qui étaient censés les examiner, et qui néammoins étaient capables de dire à la fin de la visite que 95 à 98 % des choses étaient en ordre à Ecône. Il n'y a qu'une toute petite chose qui ne va pas : c'est le refus de la nouvelle messe. Mais tout le reste est en ordre, ils le reconnaissent. Il y a eu une seule visite subséquente : la visite de Mgr Gagnon en 1987 qui a été aussi extrêmement positive ; ils ont simplement dit qu'il y avait 2 problèmes dans la Fraternité : la bibliothèque du séminaire d'Ecône ne contenait que des livres trop vieux et ne comportait pas de livres modernes, et au séminaire de Zaitzkofen les professeurs étaient trop jeunes ; trop vieux, trop jeunes, c'est tout. Ce sont les seules remarques qu'ils nous ont faites sur toutes leurs visites. Vous voyez qu'on ne va pas loin avec ça !
LA RESISTANCE D'ECONE A L'AUTO-DEMOLITION : COMPRENDRE LES ENJEUX
Et pendant ce temps-là, l'Eglise continue à se démolir de tous les côtés. C'est triste. Mgr poursuit de son côté en disant « ça je ne peux pas, là je ne peux pas ». « Démolir ce séminaire, le fermer - c'est ce que demandait Paul VI – non je ne peux pas ; les ordres ne sont pas justes ; et il y va vraiment des âmes ». Ce n'est pas simplement une question disciplinaire. Si ce n'est qu'une question disciplinaire, on doit obéir même si ça ne nous plaît pas mais là on voit très bien qu'il y a un enjeu énorme.

Plus on avance, plus on le voit : cet enjeu, c'est la défense et la conservation de la Tradition ; et quand on dit « de la Tradition » cela veut dire « de l'Eglise » parce que l'Eglise est Tradition ; c'est la nature même de l'Eglise que de transmettre ce qu'Elle a reçu. Elle ne peut pas changer, elle n'a pas le droit de changer mais au contraire elle doit selon la fameuse parole de St Paul transmettre ce qu'elle a reçu. Cela c'est l'Eglise, c'est justement Tradition. St Pie X lui-même a dit : « tout catholique est traditionnel » parce que toute notre vie, tout notre patrimoine nous l'avons reçu, reçu de Notre-Seigneur donc de Dieu. C'est la Révélation, transmise ensuite de génération en génération jusqu'à la fin. C'est pour cela que l'on dit que, la Révélation s'étant terminée avec la mort du dernier des apôtres, il n'y a plus d'évolution.

Ce n'est pas possible, la vérité ne change pas ; il peut y avoir quelques petites modifications - appelons-le comme cela - mais elles ne changent pas le fond : des précisions dans les termes avec l'évolution de la philosophie ; il peut y avoir des perfections dans la philosophie ; ce n'est pas la théologie, ce n'est pas la Foi. On va profiter de certains affinements, on va utiliser des termes - et même des termes nouveaux - pour ne dire rien de neuf ; par exemple : le mot transsubstantiation, qui arrive au tout début du Moyen-Age, après que les philosophes se soient un peu disputés sur la question de la substance ; avec ce mot-là, l'Eglise va bloquer toutes les hérésies sur la Sainte Eucharistie ; c'est un terme technique, philosophique mais de St Pierre jusqu'à aujourd'hui la chose à laquelle on croit est exactement la même : Notre- Seigneur est réellement présent dans l'hostie. Maintenant on précise substantiellement, par mode de substance, mais la chose est exactement la même, nous avons exactement la même Foi que St Pierre et les premiers apôtres ; c'est cela qui est beau ; c'est magnifique ; c'est justement cela l'Eglise et ça ne change pas. Et tout d'un coup, après des siècles et des siècles où l'on a toujours enseigné cela, on nous dit que maintenant, avec le concile, ça peut changer. Non, ça ne va pas !

C'est ce qui s'est passé au concile, ils ont commencé à dire « ça peut changer » ; ils ont été habiles, les théologiens, dans ce travail de sape.

Sous Pie XII les textes qu'ils ont publiés l'ont été le plus souvent sous un aspect historique, on va parler d'histoire des dogmes. A chaque fois que vous tombez sur un livre qui a cela dans son titre, vous n'avez même pas besoin de le lire, vous pouvez le laisser de côté : c'est à peu près sûr que c'est un livre moderniste qui essaie de vous montrer qu'il y a eu évolution du dogme, c'est-àdire que le dogme a changé. Très habile : une page vraie, une page fausse, c'était leur méthode. On peut dire que jusqu'ici, eux, ils n'ont pas changé de méthode !
JEAN-PAUL II : APPROFONDISSEMENT DES CONSEQUENCES DU CONCILE
Alors, on arrive sous Jean-Paul II qui continue à avancer et tire toutes les conséquences du concile ; l'une des plus spectaculaires est Assise ; vraiment un scandale énorme qui touche profondément - on ne peut pas aller plus profond que ça - à ce lien unique entre l'Eglise et Dieu ; il n'y a qu'une seule Eglise fondée par Notre- Seigneur, c'est l'Eglise Catholique. Et nécessairement cela veut dire que la seule qui est capable de plaire à Dieu c'est l'Eglise Catholique. Au concile on a commencé à dire que « non, il y a du bien partout ; un peu partout on peut plaire à Dieu ». Et hop, on ouvre les portes ; au concile on est habile, on ne va pas dire les choses entièrement, on ne va pas dire les hérésies comme ça, on va dire des petites phrases comme : « le Saint-Esprit ne dédaigne pas prendre les autres religions comme moyen de salut » ; on va dire qu'il y a des moyens de sanctification chez les autres chrétiens. A strictement parler, ce qui est dit n'est pas faux ; c'est très habile, ce qui est faux c'est le non-dit : si vous dites et si vous reconnaissez que dans certaines sectes protestantes il y a encore le baptême donc des sacrements, qu'il y a encore l'écriture sainte - un peu falsifiée -, dire qu'il y a encore quelque chose qui pourrait sanctifier (un baptême valide peut sanctifier, ce n'est pas faux ; le problème est qu'il ne peut pas avoir son effet parce qu'il y a des obstacles et cela on ne le dit plus !) fait tout de suite croire que cela peut sauver. C'est clair ; si vous prenez un avion où il manque le pilote, les moteurs et la queue et si vous vous évertuez à dire « Regardez ces ailes ! Elles sont magnifiques, ces ailes ! Ce sont des ailes avec lesquelles on peut voler ! », c'est vrai : avec ces ailes on peut voler, mais l'avion ne volera pas parce qu'il n'y a ni pilote ni moteurs ni queue ! C'est le problème de ces confessions chrétiennes qui en partant ont pris quelques morceaux à l'Eglise Catholique : elles ont volé (les morceaux) mais elles ne peuvent pas voler (comme l'avion) !

C'est tromper ; tout simplement c'est tromper ; mais c'est habile et la plupart des erreurs du concile sont de ce genrelà. On va mêler le vrai et le faux et même, on va taire le faux ; on ne va pas dire forcément beaucoup de faussetés, on va les taire ; ça trompe.

Et après justement vous avez un pape, Jean-Paul II, qui va en tirer les conséquences et faire Assise où tout le monde est là. Il va écrire l'encyclique Ut Unum Sint dans laquelle il dit que toutes les religions ont pour aboutissement Notre-Seigneur. Mais ce n'est pas vrai, purement et simplement pas vrai. Comment affirmer que toutes ces religions qui pensent que dire « Notre-Seigneur est Dieu » est un blasphème, peuvent conduire à Notre-Seigneur ? C'est ridicule ; mais c'est ce que vous trouvez dans ses encycliques !
BENOIT XVI : MODERNISTE-CONSERVATEUR
On arrive à Benoit XVI. L'évolution de l'Eglise a conduit celle-ci à la décadence ; la réalité de l'Eglise est qu'elle s'effiloche ; de tous les côtés ça part en petits morceaux, gentiment ; ce n'est peut-être pas toujours spectaculaire mais quand on fait le total ça devient impressionnant ; quand on regarde la France, si j'ai bien compris, on est en train de démolir 7 000 églises catholiques parce qu'il n'y a plus personne, parce que cela coûte trop cher à l'état ; et si j'ai bien compris, en 2015 - c'est très proche - on va diminuer d'un tiers les diocèses en France et les réorganiser : c'est un plan d'il y a quelques années. Bref, c'est un désastre.

Arrive Benoit XVI qui est un mélange ; au point de vue intellectuel c'est un professeur, quelqu'un qui vit dans la spéculation et à ce niveau-là il est très profondément touché par le modernisme ; chaque fois qu'il part dans la théorie on ne comprend plus rien, on ne sait pas ce qu'il veut dire, c'est effrayant ; quand il est dans le concret ça va un peu mieux : en ce qui concerne la liturgie, on le voit, il aime ça, il veut une belle liturgie. Il y a comme une espèce de dichotomie chez lui, comme 2 aspects : l'aspect théorie où ça part dans les étoiles et un aspect plus concret qui est aussi un peu plus conservateur. Il a essayé pendant son pontificat de mettre les freins, d'arrêter certaines choses, de corriger même et de faire - je ne sais s'il faut l'appeler comme ça - certaines restaurations ; on le voit avec la Sainte Messe même si l'on peut réclamer et discuter sur la qualité de ce fameux motu proprio.

Celui-ci n'a pas eu beaucoup d'effets dans les faits mais cependant il affirme fondamentalement au niveau du droit que l'ancienne messe n'a jamais été abrogée. Au niveau du droit c'est une pièce maîtresse, au point de vue juridique cette phrase est d'une force extraordinaire. Cela veut dire que cette loi est restée dans son état antérieur ; et la loi c'est la loi universelle de la liturgie romaine. Affirmer qu'elle n'est pas abrogée cela veut dire qu'elle est restée dans cet état : l'ancienne messe est loi universelle de l'Eglise. Le problème est qu'on a fait une deuxième.

Ce qui est étonnant c'est que le pape ait prononcé cette phrase, parce qu'il pose un problème juridique : vous avez 2 lois différentes sur le même sujet. C'est un peu comme si vous disiez « on peut rouler à droite » et « on peut rouler à gauche » : ça pose certains problèmes ! Néammoins pour nous c'est extrêmement précieux d'avoir cette phrase du pape. Elle est vraiment très précieuse. On peut discuter de certaines choses, il reste que ça, c'est vraiment très fort.

Donc vous avez un pape qui essaie, qui voit bien que certaines choses ne vont pas. Il essaie vaille que vaille ; il n'est pas très fort, on le sait bien ; cela va même aller jusqu'à la démission. Ce n'est pas un acte de force, la démission. Il n'en peut plus. Je pense qu'on écrira encore des livres sur les raisons de sa démission. Il me semble que celle qui a été donnée, c'est-à-dire l'incapacité de gouverner, est plausible. Cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas d'autres, conjointes ; mais celle qui a été présentée d'une faiblesse physique - d'aucuns diront faiblesse psychologique - est en tout cas possible. Il peut y avoir des pressions, je ne l'exclue pas ; mais avant de pouvoir l'affirmer, il faudrait avoir les preuves.
BENOIT XVI, DEDOUANER LE CONCILE : LE CONCILE DES MEDIA
Ce qui est intéressant c'est qu'à la fin de son pontificat Benoit XVI va faire ce qu'on ne peut pas appeler tout à fait un bilan, un des tout derniers textes qu'on a de lui. C'est une conférence où il va parler librement pendant 40 mn au clergé de Rome, une dizaine de jours avant de partir. Il raconte au clergé romain son expérience du concile ; il leur dit comment il a vécu le concile. Cela vaut la peine ; je trouve cette conférence précieuse parce qu'elle nous le montre comme il est ; on voit déjà là ce double aspect, un aspect qui veut rester conservateur, qui veut garder les choses mais en même temps un aspect qui veut faire du nouveau ; pour lui il fallait faire du nouveau, c'était normal (attention, je cite le pape !) ; et après il se lamente sur les choses qui se sont passées. Il reconnaît qu'il y a des choses qui se sont passées qui n'auraient pas dû se passer ; il va même jusqu'à dire « on ne veut pas ça ».

Il est très intéressant que, pour essayer d'expliquer ce qui s'est passé, il invoque ce qu'il appelle le concile des media. Il n'est pas le premier à nous en parler, mais cette fois-ci c'est le pape qui nous en parle. Cette idée circule pendant le pontificat de Benoit XVI. On va la retrouver sous l'idée d'herméneutique de la continuité. Elle consiste à dire « il y a un vrai concile qui est un bon concile et qui a voulu être fidèle ; puis il y a eu des déviations mais celles-ci ne viennent pas du vrai concile ; elles viennent d'un faux concile qui s'est substitué au vrai » ; ce faux concile, le pape l'appelle le concile des media. Autrement dit, les media ont récupéré les décisions du concile ; ils ont brodé là-dessus et, selon lui, ce qui est arrivé aux fidèles n'est plus le vrai concile ; ce n'est pas vraiment ce que le concile a voulu ; c'est la manière des media d'interpréter le concile, manière évidemment de ce monde c'est-à-dire politique, horizontale, et qui oublie complètement la dimension verticale de l'Eglise. Il va si loin qu'il va tout mettre sur le dos de ce fameux concile des media qui est pour moi de la sciencefiction. Quelques éléments sont vrais : les media ont pu jouer d'une part les courroies de transmission et d'autre part faire de la propagande, des falsifications, de l'intox ; mais prétendre que tout le concile, pendant plus de 40 ans, est arrivé aux fidèles de manière faussée, fait poser beaucoup de questions sur ce qu'ont fait les autorités de l'Eglise pendant ce temps-là. Si pendant plus de 40 ans un faux concile a été donné aux gens, que faisaient-ils à Rome pendant ce tempslà ? A nous, il semblait qu'ils étaient tout à fait d'accord avec toutes ces nouveautés, avec ce qu'il appelle maintenant le concile des media. Il y a quelque chose qui ne va pas !

Ce qui est intéressant c'est de voir un pape essayer de se dédouaner en disant qu'il y a un tas de choses qui se sont mal passées mais que ce n'est pas de leur faute. Il y a des méchants, ce sont les media.

Que va-t-il nous donner en illustration ? La collégialité : il nous dit que les media ont présenté l'analyse de l'Eglise d'une manière politique en parlant des combats progressistes/conservateurs, etc…, en parlant des conférences épiscopales comme d'une version horizontale, démocratisante, etc… ; il n'y a plus la version verticale : c'est la faute du concile des media, dit-il. Mais en réalité il est évident que la collégialité, c'est introduire la démocratie et c'est le texte lui-même qui l'introduit. Il y a même eu tout un combat à ce moment-là sur la collégialité. Encore aujourd'hui nous nous battons là-dessus, sur le texte du concile.

Que va-t-il nous dire encore ? La nouvelle messe : le pape va dire que cette nouvelle messe qui est aplatie, horizontale, au niveau des hommes, c'est le concile des media. Il va nous dire : les séminaires vides, les congrégations religieuses vidées, tout cela est dû au concile des media. Je trouve cela un peu facile ! C'est ainsi qu'il explique les choses, comme pour dire « on a voulu faire quelque chose mais ça a raté parce qu'il y a eu le concile des media ».

Et puis à la fin, il nous dit : « rassurez-vous, le concile des media est en train de se dissiper ». Comme le nuage se dissipe maintenant le soleil arrive : le vrai concile arrive ! Et lui s'en va !… En fait, il s'agit d'une fausse problématique ; mais ce qui est intéressant c'est qu'il y a la reconnaissance que des choses ne vont pas dans l'Eglise ; il y a au moins ça.
LE PAPE FRANCOIS HOMME DE PRAXIS
Arrive le pape François. J'ai envie de dire rebelote. « Tout va bien ! ». Avec le pape Benoît il y a des choses qui ne vont pas. Avec le pape suivant tout va bien. Le concile des media ? Il n'existe plus, c'est fini. Et puis les changements, c'était très bien, il fallait ça ; il va jusqu'à dire qu'il est absolument hors de question de discuter le concile, c'est la vie de l'Eglise, c'est fait.

D'ailleurs, voyez : Jean-Paul II ne fait que parler du concile, il ressasse et ressasse le concile, le concile, le concile. Benoit XVI, c'est mélangé. François ? Il n'en parle pratiquement jamais, mais s'il y en a un qui vit le concile et l'introduit dans la vie de l'Eglise c'est lui ; beaucoup plus que tous les autres. C'est lui qui passe à l'action.

Comprendre François ? Ce n'est pas facile. Un argentin m'a donné la clé de compréhension. Il m'a dit « Faites attention ! Vous les Européens, vous aurez beaucoup de peine à le comprendre : il n'est pas un homme de doctrine. C'est un homme de praxis, de pratique ».

Voyez ! Quand on parle d'un homme de doctrine, cela veut dire qu'il est un homme de principe ; il agit selon des principes ; il y a des choses qu'il ne fera pas à cause de ses principes même s'il doit en souffrir ; c'est la foi qui dit qu'il y a des choses qu'on ne fait pas ; l'homme de principe est prêt à supporter quelque chose de douloureux au nom de ses principes ; il se tient, c'est tout. L'homme de praxis est comme une anguille qui essaie de se faufiler dans la réalité et d'en tirer le maximum d'avantages, peu importe ce qui se passe autour, peu importe les théories. Dire cela du pape, vous vous rendez compte ! Mais on le voit tous les jours, excusez-moi de devoir dire ça comme ça.

Cependant, de nouveau ce n'est pas aussi simple qu'on le voudrait ; dans beaucoup de sermons de Ste Marthe le matin, le pape a un langage qui nous est très familier ; en fait c'est le même que nous : il parle du Ciel, de l'enfer, du péché, de la nécessité de la contrition, toutes choses qui nous sont extrêmement familières… Mais serait-il conservateur par hasard ?... Il dit des choses comme cela mais c'est toujours de la pratique ; souvent ça a l'air raisonnable ; puis, tout d'un coup, il y a une petite phrase qui détonne et on se dit « mais ça ne va pas, ça ! ».

Je vous en donne une : il est en train de parler dans une église, devant lui il a des SDF en minorité catholiques, les autres étant des musulmans. Il leur parle, il leur parle à un moment de la Croix, il leur dit qu'il faut porter la croix, qu'il faut montrer la croix, puis il dit « voyez-vous, c'est normal, les chrétiens doivent prier ; eh bien, priez avec la Bible », puis il s'adresse aux musulmans : « Vous les musulmans, priez avec le coran » ; comme si les 2 étaient complètement à égalité ! Mais ce n'est pas simplement comme si ; la phrase suivante est : « Vous savez, ce qui est important c'est d'être fidèle à ce que nos parents nous ont donné. Soyez fidèles, tenez ça et tout ira bien ». Catholiques, musulmans, vrai, faux, blasphèmes, hérésies, peu importe, il faut être fidèles à ce que nous avons reçu de nos parents et tout ira bien ! Là ça ne va plus ! Il est en train de parler à tous ces gens, il n'est pas en train de parler seulement à des catholiques. S'il ne parlait qu'à des catholiques, oui c'est ce qu'il faut dire « gardez, soyez fidèles à ce que vous avez reçu de vos parents ». Evidemment ! mais on ne dit ça qu'à des catholiques, pas aux autres !

C'est un tout petit exemple du problème du pape François, pape foncièrement moderne ; il l'a dit plusieurs fois, il a exprimé très clairement son dédain ou son incompréhension (je ne sais pas comment il faut dire) de tout ce qui serait attachement au passé ; vraiment, il le condamne clairement, pas simplement dans des interviews à des athées, mais même à ses jésuites dans un article soigné et aussi dans l'exhortation apostolique. C'est toujours la même chose, on voit très bien qu'il est comme ça, il est moderne à un point qui doit nous effrayer. La définition qu'il donne du concile c'est « la relecture de l'Evangile à la lumière de la culture moderne ». En théologie, en philosophie aussi, la lumière c'est ce qui donne la spécificité, et pour un catholique la lumière c'est la Révélation. Donc, quand on lit l'Evangile, la seule lumière qui nous est permise c'est la lumière de la Foi. Dire « lire l'Evangile à la lumière de la philosophie moderne », cela veut dire que la philosophie moderne va dicter la manière dont on va le lire ; pour un catholique c'est un non-sens ; mais pour le pape François cela va de soi ! Et il dit ensuite « c'était évident pour les pères du concile que ça impliquait nécessairement l'oecuménisme », puis « dans ce domaine de l'oecuménisme, on n'a vraiment pas fait grand-chose, on a fait très peu de choses ».

Quand on voit tout ce qu'ils ont fait au nom de l'oecuménisme depuis le concile, on tombe des nues ! Et lui de dire : « moi, j'ai l'humilité et l'ambition de faire quelque chose ! ». Qu'est-ce qui va se passer alors ? Pour l'oecuménisme on n'a encore rien fait, alors que - bien que ce soit encore théoriquement défendu - on voit des échanges où le pasteur prend la place du curé et le curé la place du pasteur ? En Australie, ils ont fait un accord à 3 : anglicans, luthériens et catholiques ; cet accord est le suivant : chacun des 3 change chaque dimanche et va dans l'église d'un autre, et les fidèles sont invités indifféremment à aller à l'une ou à l'autre ; autrement dit, tout se vaut. En Suisse, au niveau enseignement, la faculté théologique de Lucerne a fait un accord d'équivalence des grades académiques avec la faculté théologique protestante de Bâle ; autrement dit, ça vaut exactement la même chose ; vous avez un protestant qui a fait sa thèse de théologie protestante à Bâle et cela est accepté et reconnu exactement au même niveau qu'un doctorat de théologie catholique ; autrement dit, théologie protestante et théologie catholique se valent exactement ! Vous vous rendez compte ! Cela est public, ce n'est pas caché. Qu'est-ce qu'ils font à Rome ? Ils laissent faire. Cela, c'est la situation de l'Eglise.

Où va l'Eglise ? Comme il n'y a pas de grands principes, c'est très difficile de le dire.
QUELQUES IDEES DU PAPE FRANCOIS
Le pape a exposé quelques idées :

1° il faut décentraliser le pouvoir romain, c'est-à-dire qu'il faut le distribuer aux conférences épiscopales. Benoit XVI disait que les conférences épiscopales n'avaient pas de fondement théologique, et le pape François dit qu'il faut réfléchir pour voir si on n'en trouve pas un. Voilà déjà une idée qui montre la dissolution du gouvernement dans l'Eglise.

2° au niveau des moeurs et de la morale, il y a cette fameuse question de la communion aux divorcés. Vous allez voir, avec ça c'est tout qui va venir car ce point est un verrou qui protège encore toutes les notions de la famille, de la famille chrétienne, de son indissolubilité. Il travaille de manière extrêmement habile ; fait-il cela par ingénuité ou est-ce calculé ? J'ai beaucoup réfléchi et je crois que c'est calculé ; je peux me tromper, j'espère que je me trompe mais je pense que c'est calculé : on donne un coup puis après un cardinal essaie de récupérer les affaires, puis on redonne un coup et on essaie de nouveau de récupérer les affaires, et à la fin plus personne ne sait ce qu'il faut croire ou pas. Sur cette question du refus de la communion aux divorcés remariés c'est tellement fort : un faux mariage comme ça est un état de fornication, un état de péché et il est absolument impossible de donner la communion à quelqu'un en état de péché. C'est l'enseignement de l'Eglise et aucune variation n'est possible ; néammoins il cherche ! Lors du dernier consistoire en préparation du synode de cet automne, sur cette question le pape a demandé au cardinal Kasper de faire une conférence qui a duré 2h, ensuite les autres cardinaux ont parlé ; environ les ¾ des cardinaux étaient opposés à la thèse présentée par le cardinal Kasper qui est pour l'ouverture ; celui-ci a dit une phrase qui correspond à ce que nous disons de leurs méthodes « il faut faire avec cette question exactement ce qu'a fait le concile » et qu'a fait le concile ? Il a réaffirmé la doctrine catholique et ensuite il a ouvert les portes, autrement dit il a nié ce qu'il venait d'affirmer. Le cardinal Kasper ne le dit pas comme ça mais c'est la réalité ; il a dit « c'est ce qu'il faut faire maintenant ». Je vous donne un exemple frappant de cette méthode de travail : c'est la communion dans la main ; vous rendez-vous compte que la communion dans la main a été introduite grâce à un texte qui dénonce la communion dans la main comme un abus, qui la condamne ? Ils sont forts quand même ; on fait un texte qui dénonce la communion dans la main et c'est ce texte-là qui va pourtant permettre l'arrivée de la communion dans la main dans le monde entier, puisqu'après avoir dit que ce n'était pas bon, on va ajouter que « là où on le fait déjà on peut continuer ».

Et voilà comment cela s'est passé. C'est ce que je crains pour cette question de la communion aux divorcés ; ils vont dire « mais non, mais non ! on ne peut pas ! … mais, si dans tel cas …», vous allez voir !

3° Il y a aussi une question annexe, celle de l'introduction de la femme dans les décisions importantes de l'Eglise. Je ne sais pas comment ils vont faire ça, mais c'est un dada du pape. Quand on lui a dit « vous voulez des femmes cardinales ? », il a répondu « non, non ; ça c'est du cléricalisme ». Bon ! Qu'a-t-il dans la tête ? Il a aussi dit qu'il y avait des choses vétustes dans l'Eglise qu'il ne fallait pas avoir peur de balayer, qu'il fallait supprimer les vieillotteries et rajeunir l'Eglise, balayer, mettre dehors.

Qu'est-ce qui va nous rester ? Dieu sait ! C'est vraiment effrayant.
QUELQUES REACTIONS ACTUELLES AU SEIN DE L'EGLISE
Il y a un grand espoir c'est le bon Dieu, c'est clair mais au niveau des hommes il y a peut-être un tout petit espoir : j'ai cru comprendre qu'un certain groupe de cardinaux était en train de préparer quelque chose ; l'un d'eux a dit « si, lors du synode d'octobre, ils font passer la communion aux divorcés, alors il y aura un schisme dans l'Eglise ». Cela veut dire que certains vont réagir ; il y a des cardinaux qui vont dire « ça, ce n'est pas possible ! ». Je ne sais pas combien ils sont ; je prie, je supplie qu'ils aient le courage de parler ; qu'ils n'attendent pas, qu'ils se dépêchent ! Il n'est pas impossible, comme je l'ai déjà dit, que l'on arrive à une situation encore plus confuse. Imaginez que le pape se trouve du côté des malfaiteurs, qu'un groupe de « bons » cardinaux réagisse et qu'il faille bien sûr soutenir les bons contre un pape schismatique, cela va être une de ces pagailles ! On n'a pas fini de rire. Enfin, ce sont des schémas, on verra bien comment les choses vont se passer ; il faut prier le Bon Dieu qu'il nous protège dans toute ces affaires.
2ème PARTIE - SAVOIR NOUS POSITIONNER DANS LE CONTEXTE ACTUEL
Nous, que faisons-nous là-dedans ? Nous nous tenons de côté tout simplement.
2012 : NOTRE LUTTE POUR LA REVISION DE L'AUTORITE DU CONCILE
En 2012, il y a eu un tout petit espoir qu'ils abaisseraient la qualité du concile. Ce petit espoir était dans une des phrases de ce que nous proposait Rome : « il y a une discussion légitime sur les points qui font problème » donc du concile ; s'il y a une discussion légitime sur le concile, cela veut dire que le concile n'est plus obligatoire, qu'il n'oblige plus. Pour moi c'était une modification qualitative du concile qui amenait à peu près à ce que nous disons, à savoir que ce concile n'a pas l'autorité des autres conciles et donc devient discutable. Cela nous a pris plus de 6 mois pour bien vérifier que cette phrase voulait dire ça et à la fin c'est retour à la case départ : il fallait d'abord accepter le concile puis discuter après, c'est ce qu'ils m'ont dit. Moi j'ai dit « ça ne sert à rien, il n'y a pas de discussion. On ne peut pas accepter, c'est tout. C'est contre ce que l'Eglise a enseigné ». Cela a tout bloqué.

La question qui restait était de savoir de quel côté se trouvait le pape Benoît XVI. Je recevais des messages qui me disaient « ce que l'on vous propose n'est pas ce que veut le pape, il veut mieux, il veut des choses plus conservatrices », mais à la fin il s'est aligné sur la Congrégation de la Foi. Je lui ai écrit que je ne comprenais plus et qu'il me dise clairement une fois pour toutes ce qu'il voulait et il a remis un texte stipulant que nous devions accepter ce concile comme partie intégrante de la Tradition. Et même il dit « de la dite Tradition » car la phrase précédente était qu'il fallait accepter que le Magistère soit la norme de la Tradition apostolique qui nous dit ce qui appartient à la Tradition (Ce qui est vrai, le Bon Dieu a donné aux papes cette mission de veiller sur le dépôt révélé ; c'est le pape qui peut nous dire ce qui appartient à l'Ecriture Sainte ; les protestants ne sont pas d'accord, mais c'est le pape qui décide ; il a ce pouvoir et lui seul). Mais alors de dire ensuite qu'il faut accepter que le concile fait partie de la Tradition apostolique c'est-à-dire de l'enseignement des apôtres, c'est faux, ça ne va plus.
2012 : LA QUESTION DE LA MESSE … ET DEUX TRISTES RAPPORTS
Et puis il fallait accepter que la nouvelle messe n'était pas simplement valide mais licite. Là aussi, j'ai dit « non ». Licite ça veut dire qu'elle est bonne. J'ai dit « non » ; nous avons toujours dit le contraire ; même si elle est valide, elle n'est pas licite. Ils ont eu des arguments relativement subtils :

- Est-ce-que vous reconnaissez qu'elle est valide si elle est dite correctement avec tous les éléments qu'il faut?
- Oui - Si elle est valide, c'est que Notre-Seigneur est réellement présent sur l'autel ?
- Oui - Mais Notre-Seigneur est infiniment saint ?
- Oui - Il y a le sacrifice de Notre-Seigneur ?
- Oui - Sacrifice lui aussi infiniment saint ?
- Oui
- Alors, comment pouvez-vous dire que cette messe est mauvaise puisqu'il y a toute la sainteté de Dieu, de Notre-Seigneur, du sacrifice.

Alors nous leur expliquons ce qu'est la Liturgie. La Liturgie est un ensemble de gestes, de paroles qui sont de l'ordre sensible, de l'ordre du signe comme les sacrements, qui indique une réalité beaucoup plus profonde. Si une messe est valide, cela veut dire que cette réalité essentielle est là. Mais la Liturgie est - j'allais dire - le signe, le véhicule qui nous apporte ces grâces essentielles, et c'est lui qui a été abîmé. Le signe, c'est-à-dire ce qu'il devrait signifier, ce qu'il devrait représenter, ce qu'il devrait nous apporter du niveau sensible vers ces réalités, a été endommagé.

Si vous voulez un exemple un peu plus simple, quand vous mangez une pomme vous ne mangez pas d'abord l'essence de la pomme ; ce que vous mangez ce sont les accidents : la couleur, le goût, la quantité ; ce n'est pas l'essence. Si ces éléments sont amochés, si vous avez une pomme pourrie, si elle est encore suffisamment pomme pour dire que c'est une pomme, l'essence de la pomme est là, mais elle est pourrie et vous ne la mangez pas. Ce n'est pas compliqué.

La Liturgie c'est du même genre. Vouloir simplement s'accrocher en disant « l'essentiel est là » est insuffisant ; l'essentiel de la Liturgie c'est plus que ça, c'est tout cet ensemble voulu par le Bon Dieu et qui va nous conduire au Bon Dieu. Voyez cette belle liturgie, les gestes, se mettre à genoux, la musique, les chants, tout cela nous conduit vers cette réalité du Sacrifice. Si on enlève ces éléments, on n'arrive jusqu'à nier cette réalité du Sacrifice.

C'est ce qu'on voit dans la nouvelle messe : les prêtres nient cette réalité. La quantité de prêtres qui aujourd'hui nient la réalité de la présence réelle est invraisemblable. J'avais fait une estimation et j'arrivais à 40% ; c'est déjà énorme et je pensais avoir été sévère. J'ai discuté avec des prêtres modernes et ils m'ont dit que c'était 60%. L'an dernier j'ai eu 2 rapports. L'un du diocèse de Trèves en Allemagne ; c'est le vicaire général qui annonce que 80 % de prêtres ne croient pas en la présence réelle ! L'autre vient du diocèse de Sidney en Australie ; ils ont dressé un questionnaire adressé aux prêtres avec réponse anonyme : 78% ne croient pas en la présence réelle. Tels sont les résultats et comment pouvez-vous dire que cette messe est bonne ! Jamais de la vie ! Cette messe est mauvaise.

- Donc, ont-ils dit, la messe du pape est mauvaise ?
- Oui. Vous l'avez faite comme ça, vous avez enlevé tous ces éléments qui appelaient et nourrissaient la Foi.

Voilà le résultat.
LE PAPE FRANCOIS ET LA FSSPX
Avec le pape actuel, comme c'est un homme pratique, il va regarder les personnes. Ce que pense, ce que croit une personne lui est finalement assez égal. Ce qui compte c'est que cette personne lui soit sympathique, qu'elle lui paraisse droite, on peut le dire comme ça.

Et ainsi il a lu 2 fois le livre de Mgr Tissier de Mallerais sur Mgr Lefebvre et ce livre lui a plu ; il est contre tout ce que nous représentons, mais comme vie ça lui a plu. Lorsque, encore cardinal, il était en Amérique du Sud, le Supérieur du district est venu lui demander un service administratif n'ayant rien à voir avec l'Eglise : problème de visa, de permis de séjour. L'état argentin qui est très à gauche profite du concordat censé protéger l'Eglise pour nous embêter très sérieusement et nous dit « vous vous prétendez catholiques, il faut donc que vous ayez la signature de l'évêque pour résider dans le pays ». Le supérieur de district est donc allé lui exposer le problème : il y avait une solution facile, c'était de nous déclarer église indépendante, mais nous ne voulions pas car nous sommes catholiques. Et le cardinal nous a dit : « non, non, vous êtes catholiques, c'est évident ; je vais vous aider » ; il a écrit une lettre en notre faveur à l'état qui est tellement de gauche qu'il a réussi à trouver une lettre contradictoire de la part du nonce. Donc 0 à 0. Maintenant il est pape et notre avocat a eu l'occasion d'avoir une rencontre avec le pape. Il lui a dit que le problème continuait pour la Fraternité et lui a demandé de bien vouloir désigner un évêque d'Argentine avec qui l'on puisse traiter pour résoudre ce problème. Le pape a dit « Oui, et cet évêque, c'est moi, j'ai promis d'aider et je le ferai ».

J'attends toujours, mais enfin il l'a dit, de même qu'il a dit « ces gens-là croient que je vais les excommunier, ils se trompent » ; il a dit autre chose d'assez intéressant : « Je ne les condamnerai pas et je n'empêcherai personne d'aller chez eux ». Encore une fois, moi j'attends pour voir.

Ce que je vois en même temps, c'est que le cardinal Müller qui est évidemment sous le pape - mais enfin, il parle -, dit : « mais ces gens-là, ils sont excommuniés ! » ; on lui dit que l'excommunication a été levée ; il répond « oui, mais il reste l'excommunication sacramentelle ! ». Je ne la connais pas celle-là ! Même dans les livres, elle n'existe pas ! Mais lui en a inventé une pour nous et il dit que de toutes façons nous sommes schismatiques. Donc le n°2, qui sur les questions morales attaque le pape, redit la vérité avec force sur cellesci et se fait reprendre par des cardinaux, a également une position contraire à celle du pape vis-à-vis de nous. Voyez-vous, il ne faut pas se faire d'illusion, vraiment pas !
PAS ENCORE D'ENTREVUE AVEC LE PAPE
Jusqu'ici, je n'ai pas demandé d'audience. Et juste aujourd'hui, c'est amusant, court un bruit sur Internet. Quelqu'un dit posséder la preuve que Mgr Fellay a vu le pape, c'est une rencontre qui était préparée, etc…, etc… Je vais vous dire ce qui s'est exactement passé. La commission Ecclesia Dei avait demandé que je les rencontre. Je suis allé à Rome en décembre 2013 et, à midi, nous sommes allés manger à Ste Marthe. Le pape mange aussi à Ste Marthe dans ce vaste réfectoire plus grand que cette église, à l'écart des autres convives. Nous n'avons pas mangé à sa table ! Lorsque les Monseigneurs ont vu que le pape avait fini et sortait, ils m'ont pris ; nous sommes sortis du réfectoire et dans le couloir l'évêque qui était avec moi m'a présenté au pape. Je l'ai salué. Le pape a dit « Enchanté de faire votre connaissance », j'ai répondu « je prie beaucoup » ; je n'ai même pas dit que je priais pour lui mais simplement « je prie beaucoup ». Il m'a répondu « priez beaucoup pour moi ». Et c'était fini ; c'est tout.

Si vous voulez appeler cela une rencontre, vous le pouvez et vous pouvez aussi dire qu'elle était préparée mais cela ne sert strictement à rien !

Dire que j'ai eu une audience ou je ne sais pas quoi, ce n'est pas vrai. On utilise des petites choses vraies pour en faire des montagnes. On en fait des histoires qui sont complètement fausses. On a dit aussi que l'abbé Nély avait mangé avec le pape. C'est faux. Il était aussi à Ste Marthe. C'est une hôtellerie pour le clergé. Le pape mange dans un coin ; vous mangez dans un autre coin ; vous ne pouvez pas dire que vous avez mangé avec lui ; ou vous dites de manière tellement large que vous avez mangé avec le pape que cela n'a pas de sens, ce n'est pas sérieux. Là-dessus on construit toutes sortes de choses : « regardez, voyez, ils sont en train de faire des accords » ; ce n'est absolument pas vrai.
PAS D'ACCORD POSSIBLE DANS LA SITUATION ACTUELLE
On a aussi sorti récemment une autre affaire, je crois que c'est Monseigneur Williamson qui sort ça : « oui, oui, ils l'ont annoncé, il va y avoir une reconnaissance sans contrepartie, c'est une tolérance ! ». En fait, ce qu'on essaye d'expliquer c'est qu'il n'y aura pas d'accord, que c'est absolument impossible dans la situation actuelle. Tout simplement. Et depuis 2012 il n'y a plus rien. Alors ce qu'on constate c'est que le pape dit qu'il ne veut pas nous condamner, c'est ce qu'on appelle une tolérance de sa part. Si cela nous ouvre de temps en temps l'une ou l'autre église pour un pèlerinage, nous ne sommes pas contre mais cela ne veut pas dire que nous nous mettons à plat ventre devant Rome !

On mélange tout, on fausse tout ! Nous tolérer ce n'est même pas dit, et aujourd'hui dans une église on nous tolère, dans l'autre on nous jette dehors. C'est la situation, tout simplement. C'est la situation. Dans quelques endroits ça va, dans d'autres ça ne va pas. Pourquoi ? Parce que la situation de l'Eglise se déglingue, et certains un petit peu plus près de nous nous donnent quelques facilités ; mais s'ils essaient de se montrer avec nous, ils se font tout de suite brûler.

Quelques évêques sont avec nous et nous le disent, mais en secret ; simplement dire leurs noms et c'est fini : ils sont grillés ! Telle est la situation de l'Eglise.
RESTONS SURNATURELS, IL NE SERT A RIEN DE S'ENERVER OU DE S'IMPATIENTER
On n'a pas fini de se battre ; cela ne doit pas vous décourager ; on continue, c'est tout ; on continuera ce combat le temps qu'il faudra avec la grâce du Bon Dieu, sereinement ; ça ne sert à rien de se fâcher ni de s'énerver. Cela ne change pas la situation.

Il y a des choses de plus en plus scandaleuses ; toutes ces canonisations deviennent maintenant ridicules ; l'Eglise jette le discrédit sur elle-même avec ces choses-là ; ils parlent maintenant de la béatification de Paul VI. Il n'est pas difficile de montrer les choses scandaleuses qu'ont faites ces personnes. Cela choque, c'est scandaleux ; on ne peut pas canoniser un scandaleux. Ils font n'importe quoi. C'est cela mettre le discrédit sur l'autorité ; c'est grave ce qui se passe.

Nous ne pouvons pas faire autre chose que de continuer, c'est tout ; alors nous continuons. Je pense que ce n'est pas le moment de dire qu'il n'est plus pape ou je ne sais pas trop quoi d'autre.

Il y des blagues qui circulent, une partie est blague, une partie est vraie. Voilà une blague que j'ai entendue : il y a des prêtres à Rome qui prient au canon « pro pontifice nostro Benedicto et pro antistite nostro Francisco », pour notre pape Benoît et notre évêque François ; celui-ci dit toujours qu'il est l'évêque de Rome, il ne veut pas être le pape mais l'évêque de Rome. Bon, ça c'est une blague. Mais maintenant ce qui est vrai, c'est qu'il y a des prêtres à Rome qui prient en même temps pour les 2, pour Benoît et François : ils sont tellement troublés qu'ils ne savent plus qui est le vrai pape ; ce ne sont pas des gens de chez nous mais des modernes. Voilà à quel point de trouble on arrive. Cela devient insensé !
NE DECIDONS PAS CE QUE DIEU DOIT FAIRE OU NE PAS FAIRE POUR RESOUDRE LA CRISE
Nous, nous continuons, c'est très simple, nous continuons comme nous sommes. Cela durera le temps que cela durera. Le Bon Dieu permet cette épreuve ; nous, elle nous semble longue ; mais c'est le secret du Bon Dieu. On espère tous les jours la fin de l'épreuve ; un jour cela viendra, mais je pense qu'on sera surpris par la manière qu'utilisera le Bon Dieu. Je ne sais pas laquelle, je n'ai aucune idée. Quand vous essayez d'imaginer, vous avez toutes les possibilités ! Cataclysme, guerre mondiale, persécution par les musulmans, révolte à l'intérieur de l'Eglise pas nécessairement de notre côté mais du côté des modernes, …, je n'en sais rien. Nous verrons bien.

Mais vouloir à présent projeter, décider comment les choses vont s'arranger, je n'en sais rien.

Nous laissons cela dans les mains du Bon Dieu ; ce n'est pas notre affaire ; notre affaire c'est de faire notre devoir d'état. Ca, oui ! Quand nous nous présenterons devant le Bon Dieu à la fin de notre vie, Il ne nous demandera pas « alors, il était pape ou pas ? », mais « qu'as-tu fait de tes journées ? qu'as-tu fait des grâces que je t'ai données ? » ; c'est de cela que nous devrons répondre et pas de vouloir se mêler de résoudre tous les problèmes de l'humanité. Ceux qui sont de notre niveau, oui bien sûr, et cela suffit.
PLUS LES EPREUVES SONT GRANDES, PLUS GRAND DOIT ETRE NOTRE AMOUR DE DIEU
Et donc je vous invite à beaucoup de sérénité malgré tout cela, sérénité en regardant le Bon Dieu, qui permet ces épreuves redoutables, terribles et qui demandent de notre part un accroissement de prières.

C'est pour cela que je lance ces croisades, pour vous pousser à la prière et à toute la pratique chrétienne car les temps sont durs : Il nous faut donner quelque chose qui soit proportionnée à cette situation, un zèle plus grand envers le Bon Dieu.

Ces épreuves doivent nous aider et nous aident à grandir dans l'amour du Bon Dieu ; elles nous obligent à faire des efforts que nous n'aurions pas faits si tout allait bien. Ce sont des « felix culpa », le Bon Dieu permet ces épreuves pour nous éprouver et nous faire grandir dans la vertu. Il faut lui faire cette confiance, il faut lui demander cette grâce comme à chaque fois que l'on a une épreuve. Que cette épreuve serve au Bien, qu'elle serve à nous rapprocher de Lui, à nous rapprocher du Ciel ; c'est cela qu'il faut demander beaucoup plus que d'être libérés de l'épreuve.

Evidemment nous demandons la fin de cette crise, il faut la demander, c'est normal ; mais en même temps, tant que le Bon Dieu la permet, qu'elle nous serve à nous faire grandir dans toutes les vertus : la Foi, mais aussi la Charité, mais aussi la Justice, toutes les vertus sans chose à moitié !
VOICI LE TEMPS DE LA SAINTE VIERGE
Bien sûr pour moi il est évident ce temps de la Sainte Vierge ; elle a suffisamment parlé pour qu'on ignore encore son message. Elle a dit que Dieu lui-même avait mis dans ses mains la paix des nations. La paix même des nations est dans les mains de la Ste Vierge. Que dire alors de la paix de l'Eglise ! Il est évident que la mère de l'Eglise a son mot à dire. Vivons cette dévotion à la Sainte Vierge. C'est le mois de mai, vivons intimement cette relation à Notre Mère du Ciel ; Mère de Dieu qui va devenir notre mère, vous vous rendez compte ! Reine de l'univers, reine du Ciel et de la Terre qui nous prend pour ses enfants et qui a payé au pied de la croix pour chacun d'entre nous ! C'est ce qu'on appelle la co-rédemption.

Nous lui sommes chers, nous lui avons coûté ; nous ne devons pas l'oublier ; la dévotion à la Sainte Vierge n'est pas une petite chose à prendre ou à laisser. Le culte de la Sainte Vierge est une nécessité pour les catholiques et c'est dans ses mains que je vais vous laisser.

Le temps est compté : il est l'heure des Vêpres et du Salut du Saint-Sacrement, puis je dois partir.

Ce sur quoi je veux insister une dernière fois, c'est que toutes les bêtises qui circulent sur Internet sur un prétendu accord entre la Fraternité et Rome, dépassent tout alors qu'en réalité il n'y en a pas. Il n'y en a pas.

Fin de la conférence de Mgr Fellay