Lettre de 44 séminaristes de Wigratzbad - 21 janvier 2000
Le 21 janvier 2000
à Monsieur l’abbé Joseph BISIG
Supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre
Copie à S. Em. le Cardinal Joseph Ratzinger
Préfet de la Congrégation pour la doctrine et la Foi
Copie à S. Em. le Cardinal Angelo Felici
Président de la Commission Pontificale Ecclesia Dei
Monsieur le Supérieur général
Par cette lettre, les 44 séminaristes tonsurés signataires désirent vous assurer de leur entière confiance et de leur soutien moral et spirituel face aux épreuves traversées par notre société. Loin de tout esprit de polémique, nous voudrions réaffirmer quelques points qui nous tiennent à coeur.
Nous sommes entrés dans la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre afin de devenir de saints prêtres, conformant leur vie au saint sacrifice de la Messe, avec tout ce qu’il signifie, tout ce qui en découle, tout ce qui en est le complément, par le moyen de l’observance fidèle des traditions liturgiques et spirituelles, conformément aux dispositions du Motu Proprio " Ecclesia Dei " du 2 juillet 1988.
Nous regardons ces traditions liturgiques et spirituelles comme le moyen adéquat et indispensable à notre sanctification et à notre apostolat futur. Telle est la spécificité de notre vocation sacerdotale.
L’attachement exclusif aux livres liturgiques selon l’édition typique de 1962 dont l’usage nous a été accordé par le Saint-Siège en 1988 est la garantie de cette identité.
Nous sommes très reconnaissants envers le Saint-Siège de nous avoir permis de trouver dans la pleine communion de l’Eglise une société qui répondait aussi précisément à ce que nous attendions. Notre pèlerinage à Rome en octobre 1998 était pour nous tous une démarche sincère et filiale pour remercier le Souverain Pontife de sa générosité à notre égard.
Depuis notre entrée au séminaire, nos supérieurs n’ont eu de cesse de nous enseigner l’attachement indéfectible au siège de Pierre en même temps qu’à l’identité propre de notre société sacerdotale. Jamais nous n’avons entendu nos supérieurs opposer la fidélité à nos constitutions et la fidélité à l’Eglise. L’Eglise nous a donné la Fraternité Saint Pierre ; en étant pleinement fidèles à nos constitutions, nous savons que nous sommes pleinement fidèles à l’Eglise.
Nous sommes heureux d’appartenir à une société placée sous le patronage du saint Apôtre Pierre. A l’heure où le Magistère de l’Eglise et l’autorité du Pape sont souvent méprisés, nous proclamons notre fidélité au Pontife romain " successeur du Bienheureux Pierre, prince des Apôtres, ainsi que Vicaire du Christ, chef de toute l’Eglise, Père et docteur de tous les chrétiens " (cf. Vatican II, L.G., 22).
Dans le cadre de nos études, nos professeurs n’ont jamais manqué de nous transmettre le Magistère vivant de l’Eglise. Dans notre séminaire, les récentes encycliques du Souverain Pontife, notamment Veritatis Splendor, Evangelium Vitae, Fides et Ratio…, sont attentivement étudiées. Les références au Catéchisme de l’Eglise Catholique sont nombreuses dans les cours magistraux. Nous ne comprenons pas que l’on ait pu mettre en doute notre fidélité au Magistère de l’Eglise.
Depuis plusieurs mois, nous avons entendu bien des calomnies au sujet de nos maisons de formation et de nos supérieurs. Nous voyons dans ces événements une épreuve qui doit contribuer à notre sanctification et à travers laquelle notre vocation doit grandir et mûrir, dans la fidélité sereine à l’Eglise et à l’identité propre de notre institut.
Nous savons, monsieur le Supérieur général, les nombreux sacrifices que vous consentez pour nous. Nous savons combien vous tient à coeur la formation des futurs prêtres. Nous savons aussi combien vous tenez à notre fidélité à l’Eglise notre mère et aux traditions liturgiques et spirituelles qui sont le charisme propre de notre vocation.
Plus que jamais nous vous disons toute notre union de prière. Avec vous, nous nous en remettons à la Sainte Providence et à Notre Dame, Mère du Sacerdoce.
Note : il y a actuellement 65 séminaristes à Wigratzbad, dont 10 en première année qui n’ont pas été contactés. Parmi les 55 séminaristes tonsurés, 44 ont écrit et signé cette lettre de soutien à Monsieur l’abbé Bisig.