31 juillet 2015
[Marie Perrin - Correspondance Européenne] In memoriam: le marquis Luigi Coda Nunziante (1930-2015)
SOURCE - Marie Perrin - Correspondance Européenne - 31 juillet 2015
Le soir du 7 juillet s’est éteint le marquis Luigi Coda Nunziante di San Ferdinando. Né à Naples le 20 septembre 1930 d’une famille illustre qui comptait parmi ses ancêtres ce Vito Nunziante, qui, avec le cardinal Ruffo, avait mené l’insurrection anti-jacobine de 1799, il était lui aussi un combattant infatigable de nombreuses batailles, ardent défenseur de la famille et des valeurs traditionnelles.
Le soir du 7 juillet s’est éteint le marquis Luigi Coda Nunziante di San Ferdinando. Né à Naples le 20 septembre 1930 d’une famille illustre qui comptait parmi ses ancêtres ce Vito Nunziante, qui, avec le cardinal Ruffo, avait mené l’insurrection anti-jacobine de 1799, il était lui aussi un combattant infatigable de nombreuses batailles, ardent défenseur de la famille et des valeurs traditionnelles.
Après avoir fréquenté l’Académie de Livourne, Luigi Coda Nunziante était entré comme officier dans la Marine militaire italienne, chargé de missions importantes en tant que pilote militaire sur les porte-avions. Il s’était ensuite consacré avec ardeur dans le service de son pays dans la vie publique.
Après une brève expérience politique au sein du Movimento Sociale italiano, il avait saisi alors la nécessité d’une reconstruction culturelle et morale de la société en dehors des partis politiques. Il participait activement à toutes les initiatives de la Fondation Lepanto et a fondé en 1987 l’association Famiglia Domani, qui se distingue par ses campagnes publiques pour la défense des valeurs familiales. Avec la princesse Elvina Pallavicini, il constitua en outre, en 1997, l’association Noblesse et Tradition, qui rassemblait des représentants importants de l’aristocratie internationale.
Luigi Coda Nunziante fut un catholique exemplaire et un parfait gentilhomme formé au sens de l’honneur et à l’attachement aux valeurs patriotiques et religieuses qu’il sut transmettre à sa nombreuse famille. Ses funérailles ont eu lieu à Florence le 10 juillet 2015, selon l’ancien rite romain auquel il est toujours resté fidèle. Correspondance européenne assure de son soutien sa famille et en particulier sa fille Virginia Coda Nunziante, présidente de la Marche pour la Vie italienne et collaboratrice de cette publication. (Marie Perrin)
30 juillet 2015
[Abbé Daniel Couture, fsspx - Le Carillon (Canada)] Le règne du Christ-Roi (éditorial)
SOURCE - Abbé Daniel Couture, fsspx - Le Carillon (Canada) - juillet 2015
Cherchons-nous à faire revivre le passé? Pour répondre à une telle question il faut savoir, avec l’aide de la sagesse scolastique, faire les distinctions appropriées. Il n’est pas rare d’entendre dire, avec une pointe de nostalgie, que notre passé québécois est plein de nobles valeurs, désormais disparues. Et, dans la foulée, on entend : « Ah, mais pas question de retourner au passé! » Sachons distinguer.
Cherchons-nous à faire revivre le passé? Pour répondre à une telle question il faut savoir, avec l’aide de la sagesse scolastique, faire les distinctions appropriées. Il n’est pas rare d’entendre dire, avec une pointe de nostalgie, que notre passé québécois est plein de nobles valeurs, désormais disparues. Et, dans la foulée, on entend : « Ah, mais pas question de retourner au passé! » Sachons distinguer.
Il y a des choses qui sont essentielles et d’autres qui sont secondaires. Parmi les premières sont compris, par exemple, notre
mode de connaître, la structure naturelle de la famille, de la société. Parmi les choses secondaires, on peut inclure les découvertes
techniques, les modes de transport, de communication, etc.
Nous voulons restaurer le règne du Christ dans notre belle province. Restaurer, c’est-à-dire remettre en valeur les éléments
de ce règne qui transcendent le temps et l’espace. Lors d’une conversation récente en avion, mon voisin fit une critique amère du
passé catholique du Québec, tout en déplorant le drame qui se passe dans notre jeunesse désemparée, sans principes intellectuels
et moraux. Comme solution à ce problème très actuel, il admit qu’il fallait recommencer à lui enseigner une spiritualité! Et voilà!
Retour au passé!
Ce que nous cherchons dans cette restauration catholique, c’est la remise en valeur des principes, à tous les niveaux, qui nous
viennent de notre Créateur et Sauveur. D’abord, dans notre vie intellectuelle et morale, il faut savoir se soumettre à la réalité
telle qu’elle est, être réaliste tout simplement, et non pas chercher à se faire un univers artificiel, coupé du réel, à se créer une
morale guidée par nos passions. Prenons par exemple l’avortement. Quand l’enfant est voulu, c’est un « bébé » et quand il est
rejeté, « c’est mon corps, j’en fais ce que je veux » s’entend-on dire. Non! La science moderne est claire, il faut se soumettre à la
réalité telle qu’elle est, indépendamment de notre volonté : cet embryon, ce foetus, voulu ou non, est un être humain, innocent,
que l’on n’a pas le droit de tuer.
Au niveau de la famille, c’est la même chose : une famille n’est heureuse que lorsqu’elle se soumet au mode d’emploi de celui
qui l’a faite. Elle est constituée d’un homme et d’une femme, unis pour la vie, dans le but de « de peupler le Ciel d’élus ». Vouloir
redéfinir différemment ce qui est la cellule de base de la société, c’est aller à la mort, ce qui est déjà trop visible ici au Canada
comme ailleurs : combien de familles désarticulées, dont les victimes sont toujours les enfants, privés de l’amour d’un père stable
et d’une tendre mère!
La royauté du Christ au niveau social c’est reconnaître son autorité dans tout ce qui constitue une vie sociale : la santé,
l’éducation, les lois, les récréations, les métiers et professions, la politique. Le cadre social doit aider les hommes à suivre les
commandements de Dieu, à vivre selon son plan et ainsi à atteindre son Paradis.
« L’Eglise, enseigne saint Pie X, qui n’a jamais trahi le bonheur du peuple par des alliances compromettantes, n’a pas à se
dégager du passé. Il lui suffit de reprendre, avec le concours des vrais ouvriers de la restauration sociale, les organismes brisés par
la Révolution et de les adapter, dans le même esprit chrétien qui les a inspirés, au nouveau milieu créé par l’évolution matérielle
de la société contemporaine : car les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs, mais traditionalistes. »
(Notre Charge Apostolique)
Abbé Daniel Couture, fsspx
[Peregrinus - Le Forum Catholique] La guerre des fichus en Bretagne au XIXe siècle
SOURCE - Peregrinus - Le Forum Catholique - 30 juillet 2015
Dans les très intéressants Mémoires de l'abbé Hervé Le Sage, chanoine régulier prémontré avant la Révolution, puis chanoine de la cathédrale de Saint-Brieuc de la réorganisation concordataire à sa mort en 1832, publiés en 2012 aux Presses Universitaires de Rennes, on peut lire un texte figurant en annexe, que Samuel Gicquel date de 1821, sur l'usage du fichu en Bretagne au début du XIXe siècle, qui permet de constater que certains débats récurrents mais secondaires que l'on peut trouver dans le milieu traditionaliste sont bien loin d'être nouveaux.
Dans les très intéressants Mémoires de l'abbé Hervé Le Sage, chanoine régulier prémontré avant la Révolution, puis chanoine de la cathédrale de Saint-Brieuc de la réorganisation concordataire à sa mort en 1832, publiés en 2012 aux Presses Universitaires de Rennes, on peut lire un texte figurant en annexe, que Samuel Gicquel date de 1821, sur l'usage du fichu en Bretagne au début du XIXe siècle, qui permet de constater que certains débats récurrents mais secondaires que l'on peut trouver dans le milieu traditionaliste sont bien loin d'être nouveaux.
Quand on voit attaquer comme abus et surtout comme scandale et désordre certains usages des peuples que personne n'avait encore songé à censurer, ne serait-on pas en droit d'exiger que le réformateur commençât par prouver, d'une manière péremptoire au jugement des esprits sages, que ce qui allume son zèle est réellement condamnable, et au degré qu'il prétend ? [...]
Ce moyen de contrainte [la force] ne peut s'appliquer aux changements réclamés au nom de la religion ; il n'entre point dans la mission qu'ont reçue ses ministres. Elle se borne au devoir et au droit d'instruire, d'exhorter, de corriger, de reprendre par les seules armes de la parole. Encore faut-il qu'ils le fassent en toute charité, patience et doctrine. Les mœurs et les coutumes régnantes parmi le troupeau doivent rester étrangères à leurs sollicitudes quand elles ne blessent pas évidemment ou la pureté de la croyance ou la règle des devoirs et la sainte sévérité des lois du christianisme.
[...]
Sans y [dans les paroisses du diocèse avoisinant la Basse-Bretagne] être aussi généralement inconnu que dans les campagnes du Finistère et du Morbihan, l'usage du fichu n'y est pas habituel parmi le sexe des campagnes. Il va en ville et même à l'église sans cette pièce de vêtement ou de parure. [...] Les anciens pasteurs [d'avant la Révolution] n'y voyaient rien de choquant pour la modestie [...].
Mais ces hommes ont passé et d'autres d'un esprit différent sont arrivés brusquement à leurs places. La Révolution fit un vide immense dans le clergé, et dès que l'Eglise de France commença à respirer après une longue et cruelle persécution, le premier soin des évêques fut de travailler à former des ministres pour remplacer ceux qui avaient péri sous le glaive ou dans les cachots, ou que l'âge et les infirmités poussaient journellement dans la tombe. Tout se fit à la hâte, parce que le besoin était pressant et s'accroissait sans cesse d'une manière alarmante. Les études furent précipitées, imparfaites, bornées à ce qu'on nomma le strict nécessaire [...].
Tel fut le malheur des temps qu'il serait injuste et cruel de leur reprocher puisqu'il ne fut point leur ouvrage. S'il était permis de le leur rappeler, ce ne serait que dans la vue de les rendre plus circonspects et moins confiants dans leur propre sagesse. Si on leur a dit, ou qu'ils se soient figurés eux-mêmes, que tous les anciens prêtres étaient des hommes relâchés dans leurs principes et dans leurs mœurs, ils n'ont dû ni le croire ni se l'imaginer sans les avoir connus. Qu'ils se désabusent : ils ne se porteront pas si aisément à suivre tous les mouvements de leur zèle et à remuer imprudemment les bornes que leurs devanciers avaient respectées avec la parfaite maturité d'une longue expérience et en parfaite connaissance de cause.
Les instigateurs, fauteurs et adhérents de la guerre des mouchoirs ont réussi tout au plus à mettre quelques paroisses en trouble et en rumeur. Mais en est-il une seule où tout ce vacarme ait eu une issue dont ils puissent s'applaudir ?
Mémoires du chanoine Le Sage. Le diocèse de Saint-Brieuc de la fin de l'Ancien Régime à la monarchie de Juillet, texte présenté et annoté par Samuel GICQUEL, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2012, pp. 165-169
29 juillet 2015
[dominicainsavrille.fr] Quelle est la position du couvent ?
SOURCE - dominicainsavrille.fr - 29 juillet 2015
Quelle est la position du couvent? Pour répondre à certaines questions et dissiper certains «faux bruits»:
Quelle est la position du couvent? Pour répondre à certaines questions et dissiper certains «faux bruits»:
La position du couvent est inchangée depuis sa fondation, c’est-à-dire que nous continuons à mener le combat de la foi à la suite de Mgr Lefebvre, combat qui se résume dans la Déclaration doctrinale de Mgr Lefebvre de novembre 1974 et qui consiste à défendre la vérité et à attaquer l’erreur. Plus précisément, nous tenons le principe qui a été celui de la Fraternité Saint-Pie X depuis l’échec des négociations en 1988 jusqu’en 2012, et qui a été encore clairement réaffirmé au chapitre général de 2006, à savoir :
Les contacts que [la Fraternité] entretient épisodiquement avec les autorités romaines ont pour seul but de les aider à se réapproprier la Tradition que l’Église ne peut renier sans perdre son identité, et non la recherche d’un avantage pour elle-même, ou d’arriver à un impossible « accord » purement pratique. Le jour où la Tradition retrouvera tous ses droits, « le problème de la réconciliation n’aura plus de raison d’être, et l’Église retrouvera une nouvelle jeunesse (1) ».
Nous soutenons donc tous les prêtres qui, dans la Fraternité Saint-Pie X, s’efforcent de continuer ce combat, non sans difficultés. Il y en a un certain nombre, particulièrement en France, Dieu merci. L’Adresse aux fidèles de janvier 2014 n’était pas une déclaration de rupture avec la Fraternité, mais « un témoignage public d’attachement ferme et fidèle aux principes qui ont toujours guidé Mgr Lefebvre dans le combat de la foi » (Voir Le Sel de la terre 88, printemps 2014, p. 138: «Présentation de l’Adresse aux fidèles»).
Si, en dehors de la Fraternité, d’autres évêques et prêtres mènent clairement et sans ambigüité ce combat de Mgr Lefebvre, il n’y a aucune raison de ne pas les soutenir. Et les soutenir n’implique pas de prendre parti pour une Société contre une autre.
Nous suggérons aussi que le mot de « résistance » soit proscrit, non seulement à cause des tristes souvenirs qu’il rappelle en France (la «résistance» gaullo-communiste), mais parce qu’on ne se définit pas uniquement par quelque chose de négatif. Le mot qui devrait nous qualifier est simplement celui de « combat de la foi », qui englobe tous ceux qui continuent fidèlement le combat de Mgr Lefebvre, quelle que soit la Société à laquelle ils appartiennent.
(1) — Lettre de Mgr LEFEBVRE au pape Jean-Paul II, du 2 juin 1988
Si, en dehors de la Fraternité, d’autres évêques et prêtres mènent clairement et sans ambigüité ce combat de Mgr Lefebvre, il n’y a aucune raison de ne pas les soutenir. Et les soutenir n’implique pas de prendre parti pour une Société contre une autre.
Nous suggérons aussi que le mot de « résistance » soit proscrit, non seulement à cause des tristes souvenirs qu’il rappelle en France (la «résistance» gaullo-communiste), mais parce qu’on ne se définit pas uniquement par quelque chose de négatif. Le mot qui devrait nous qualifier est simplement celui de « combat de la foi », qui englobe tous ceux qui continuent fidèlement le combat de Mgr Lefebvre, quelle que soit la Société à laquelle ils appartiennent.
(1) — Lettre de Mgr LEFEBVRE au pape Jean-Paul II, du 2 juin 1988
27 juillet 2015
[Paix Liturgique] Schola Sainte Cécile: «Nous ne chantons que Dieu et pour Dieu, au travers de la liturgie traditionnelle»
SOURCE - Paix Liturgique - lettre 502 - 27 juillet 2015
En exclusivité pour New Liturgical Movement et Paix liturgique, Henri de Villiers, directeur de la Schola Sainte Cécile, chœur de fidèles de la paroisse Saint-Eugène de Paris – où la liturgie traditionnelle se déploie depuis 1985 aux côtés de la liturgie moderne –, présente le très riche programme musical que la Schola chantera lors du prochain pèlerinage international Summorum Pontificum à Rome, du 22 au 25 octobre 2015.
En exclusivité pour New Liturgical Movement et Paix liturgique, Henri de Villiers, directeur de la Schola Sainte Cécile, chœur de fidèles de la paroisse Saint-Eugène de Paris – où la liturgie traditionnelle se déploie depuis 1985 aux côtés de la liturgie moderne –, présente le très riche programme musical que la Schola chantera lors du prochain pèlerinage international Summorum Pontificum à Rome, du 22 au 25 octobre 2015.
1) Bonjour Henri : après 2013, la Schola Sainte Cécile revient à Rome pour accompagner le pèlerinage Summorum Pontificum, pourquoi cette fidélité ?
C'est à la fois un honneur et une grande joie pour nous de revenir à Rome accompagner le pèlerinage Summorum Pontificum. Un honneur, parce que ce pèlerinage international réunit de nombreux fidèles venant des quatre coins du globe, qui viennent rendre grâce à Dieu auprès du siège de Pierre. Par cette démarche de pèlerinage, ces fidèles viennent témoigner combien la liturgie traditionnelle est un chemin de conversion et une nourriture pour leur vie de chrétiens ; cela nous oblige du coup à donner le meilleur de nous-même, afin que les offices et messes soient encore plus beaux et plus magnifiques, plus "extraordinaires" qu'ils ne le sont déjà à l'ordinaire le restant de l'année!
Une grande joie également, car c'est proprement bouleversant de chanter dans les hauts lieux de notre foi catholique. Je me souviens avoir été au bord des larmes il y a deux ans dans la Basilique vaticane, tant l'émotion était forte de chanter la sainte messe auprès du tombeau de Pierre.
Une grande joie également, car c'est proprement bouleversant de chanter dans les hauts lieux de notre foi catholique. Je me souviens avoir été au bord des larmes il y a deux ans dans la Basilique vaticane, tant l'émotion était forte de chanter la sainte messe auprès du tombeau de Pierre.
2) Pouvez-vous nous présenter le programme que vous interpréterez durant le pèlerinage ?
Première place au plain-chant grégorien, qui sera intégralement interprété bien sûr à chacune des messes que nous chanterons, comme nous le faisons d'ordinaire.
Le programme de polyphonie sera quant à lui original. Nous entendons profiter des multiples tribunes présentes dans les églises romaines pour donner des œuvres à plusieurs chœurs (comme nous l'avions fait il y a deux ans), selon la technique ancienne dite des cori spezzati, des "chœurs brisés" : les choristes sont disposés dans plusieurs tribunes et se répondent - parfois de façon très dynamique, générant des effets acoustiques éblouissants. Cet usage des "cori spezzati" fut très florissant à Rome de la Renaissance à la fin du XVIIIème siècle.
Nous allons ainsi chanter à 3 chœurs les vêpres et le salut du Très-Saint Sacrement à la Trinité des Pèlerins le 22 octobre prochain.
Mais c'est surtout au cours de la messe pontificale de vendredi 23 octobre, profitant de l'acoustique exceptionnelle de l'église Santa Maria in Campitelli et de ses nombreuses tribunes, que nous allons déployer ce répertoire à chœurs multiples. Nous y chanterons la Messe à 4 chœurs (H.4) de Marc-Antoine Charpentier, un des chefs d'œuvres de ce compositeur, très rarement donné en raison de sa difficile mise en œuvre à 16 voix réelles et instruments ! Des indices laissent entendre que Charpentier a pu composer cette messe lorsqu'il était à Rome dans sa jeunesse, pour les "mariniers romains" (!). Il est indéniable qu'il a découvert ce répertoire polychoral dans la Ville éternelle (ses manuscrits contiennent une copie d'une autre messe à 4 chœurs d'un compositeur romain, Francesco Beretta, qui fut maître de chapelle au Vatican et que Charpentier a pu rencontrer lors de ses années de formation à Rome).
Accompagnant cette messe à 4 chœurs de Charpentier, nous donnerons 3 autres motets à deux chœurs:
Le programme de polyphonie sera quant à lui original. Nous entendons profiter des multiples tribunes présentes dans les églises romaines pour donner des œuvres à plusieurs chœurs (comme nous l'avions fait il y a deux ans), selon la technique ancienne dite des cori spezzati, des "chœurs brisés" : les choristes sont disposés dans plusieurs tribunes et se répondent - parfois de façon très dynamique, générant des effets acoustiques éblouissants. Cet usage des "cori spezzati" fut très florissant à Rome de la Renaissance à la fin du XVIIIème siècle.
Nous allons ainsi chanter à 3 chœurs les vêpres et le salut du Très-Saint Sacrement à la Trinité des Pèlerins le 22 octobre prochain.
Mais c'est surtout au cours de la messe pontificale de vendredi 23 octobre, profitant de l'acoustique exceptionnelle de l'église Santa Maria in Campitelli et de ses nombreuses tribunes, que nous allons déployer ce répertoire à chœurs multiples. Nous y chanterons la Messe à 4 chœurs (H.4) de Marc-Antoine Charpentier, un des chefs d'œuvres de ce compositeur, très rarement donné en raison de sa difficile mise en œuvre à 16 voix réelles et instruments ! Des indices laissent entendre que Charpentier a pu composer cette messe lorsqu'il était à Rome dans sa jeunesse, pour les "mariniers romains" (!). Il est indéniable qu'il a découvert ce répertoire polychoral dans la Ville éternelle (ses manuscrits contiennent une copie d'une autre messe à 4 chœurs d'un compositeur romain, Francesco Beretta, qui fut maître de chapelle au Vatican et que Charpentier a pu rencontrer lors de ses années de formation à Rome).
Accompagnant cette messe à 4 chœurs de Charpentier, nous donnerons 3 autres motets à deux chœurs:
- Beati estis, sur le texte de la 8ème béatitude, par Peter Philips, un prêtre anglais exilé à Rome au XVIIème siècle par fidélité à sa foi catholique (il fut maître de chapelle du Collège anglais de Rome),
- Vox Domini, d'Eustache du Caurroy, maître de la chapelle du roi Henri IV, ardent propagateur des polyphonies à chœurs multiples en France,
- Omnes gentes plaudite manibus, de Guillaume Bouzignac (ce sera vraisemblablement la première ré-exécution de cette œuvre à 8 voix depuis le XVIIème siècle).
L'acoustique de Saint Pierre de Rome, où nous aurons la joie de chanter la messe de la fête de saint Raphaël Archange le 24 octobre, est certes plus difficile. Nous y donnerons toutefois Angeli Archangeli, un grand motet à deux chœurs de Jean Veillot, maître de chapelle de Louis XIV durant sa minorité, et le magnifique Pange lingua de Michel-Richard de Lalande, autre maître de la chapelle royale de Louis XIV.
Nous serons accompagnés cette année par deux sacqueboutes, instrument de la Renaissance et du Baroque, ancêtre du trombone.
Nous serons accompagnés cette année par deux sacqueboutes, instrument de la Renaissance et du Baroque, ancêtre du trombone.
3) La Schola est un chœur de fidèles dont les prestations n'ont souvent rien à envier à celles des chorales professionnelles : quel est le secret de votre harmonie ?
Ma foi, il n'y a pas de réel mystère en cela : nous ne chantons que Dieu et que pour Dieu, au travers de la liturgie traditionnelle. Or cette liturgie est exigeante : on ne peut y faire n'importe quoi, et la subjectivité personnelle se doit d'y passer en second plan, car il faut y suivre avant tout le chemin d'une tradition multiséculaire de musique sacrée. La liturgie traditionnelle est exigeante, mais du coup elle devient une véritable école d'excellence, qui nous tire vers le haut et qui nous fait donner le meilleur de nous-même. Voilà pourquoi cette liturgie a engendré au cours de l'Histoire tant de merveilles artistiques, dans le domaine de la musique certes, mais aussi dans ceux des autres arts et en particulier de l'architecture, merveilles dont Rome a été tout particulièrement bien dotée.
Je pense que nos choristes - qui ne sont que de simples paroissiens - sont très sensibles à cet aspect : la générosité de leur investissement personnel est une réponse enthousiaste qui veut être à la hauteur de la beauté inhérente à la liturgie traditionnelle. Dieu est le Souverain Bien et le Souverain Beau - et la liturgie est un avant-goût de sa gloire, une épiphanie, le Ciel sur la terre ! On ne peut donc y souffrir la médiocrité!
Mon travail à la tête de la Schola Sainte Cécile a consisté avant tout à me placer à l'école de la grande tradition de musique sacrée de l'Occident, qui du reste ne peut être comprise en profondeur que par une bonne connaissance des traditions liturgiques et musicales de l'Orient chrétien. Nous avons la joie de replacer les œuvres du grand répertoire occidental de musique sacrée dans le cadre exact pour lequel elles furent créées, alors qu'on ne les entend quasiment plus hélas qu'au concert. Ainsi ordonnées à leur vraie finalité, qui est de glorifier Dieu, ces œuvres prennent pleinement tout leur sens, alors qu'elle sont tragiquement amputées de leur dimension réelle lorsqu'elles sont entendues dans un cadre qui n'est pas celui de la liturgie. Nous ressuscitons de merveilleuses œuvres oubliées qui dorment sur les étagères de nos bibliothèques publiques, et nous montons régulièrement des projets liturgiques originaux, comme aller chanter le rit mozarabe à Tolède ou le rit ambrosien à Milan. Tout cela ne peut être que très motivant pour nos choristes!
Enfin, je pense que pratiquer la musique en commun permet de tisser des liens profonds. Et chanter pour le Seigneur ajoute une dimension supplémentaire, de communion spirituelle, à cette pratique : nous partageons entre nous bien plus que des notes de musique!
NB : Le dernier CD de la Schola Sainte Cécile (Vêpres du saint Nom de Marie, Plain-chant grégorien & Versets d’orgue de Marcel Dupré) est disponible à l'achat ici.
Je pense que nos choristes - qui ne sont que de simples paroissiens - sont très sensibles à cet aspect : la générosité de leur investissement personnel est une réponse enthousiaste qui veut être à la hauteur de la beauté inhérente à la liturgie traditionnelle. Dieu est le Souverain Bien et le Souverain Beau - et la liturgie est un avant-goût de sa gloire, une épiphanie, le Ciel sur la terre ! On ne peut donc y souffrir la médiocrité!
Mon travail à la tête de la Schola Sainte Cécile a consisté avant tout à me placer à l'école de la grande tradition de musique sacrée de l'Occident, qui du reste ne peut être comprise en profondeur que par une bonne connaissance des traditions liturgiques et musicales de l'Orient chrétien. Nous avons la joie de replacer les œuvres du grand répertoire occidental de musique sacrée dans le cadre exact pour lequel elles furent créées, alors qu'on ne les entend quasiment plus hélas qu'au concert. Ainsi ordonnées à leur vraie finalité, qui est de glorifier Dieu, ces œuvres prennent pleinement tout leur sens, alors qu'elle sont tragiquement amputées de leur dimension réelle lorsqu'elles sont entendues dans un cadre qui n'est pas celui de la liturgie. Nous ressuscitons de merveilleuses œuvres oubliées qui dorment sur les étagères de nos bibliothèques publiques, et nous montons régulièrement des projets liturgiques originaux, comme aller chanter le rit mozarabe à Tolède ou le rit ambrosien à Milan. Tout cela ne peut être que très motivant pour nos choristes!
Enfin, je pense que pratiquer la musique en commun permet de tisser des liens profonds. Et chanter pour le Seigneur ajoute une dimension supplémentaire, de communion spirituelle, à cette pratique : nous partageons entre nous bien plus que des notes de musique!
NB : Le dernier CD de la Schola Sainte Cécile (Vêpres du saint Nom de Marie, Plain-chant grégorien & Versets d’orgue de Marcel Dupré) est disponible à l'achat ici.
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UN APPEL DU PÈLERINAGE SUMMORUM PONTIFICUM
Chers lecteurs de Paix liturgique,
Au cours du prochain pèlerinage du peuple Summorum Pontificum à Rome, la Schola Sainte Cécile exécutera un programme musical d'une richesse et d'une originalité proprement extraordinaires. Un programme auquel le chœur dirigé par le jeune musicien britannique Matthew Schellhorn, présent à Rome à l'occasion des 50 ans de la Fédération internationale Una Voce, ne manquera pas d'apporter son concours.
À cette occasion, nous avons donc imaginé faire réaliser un film documentaire par un cinéaste professionnel et mis en place une opération de financement participatif qui se termine demain, or il nous manque encore 2000 euros, soit 400 donateurs à 5 euros, pour boucler ce projet. C'est beaucoup et peu à la fois (le prix d'une gaufre en bord de mer) : puis-je compter sur votre soutien?
Pour contribuer, cliquer ici.
Guillaume FerlucSecrétaire du pèlerinage du peuple Summorum Pontificum à Rome
25 juillet 2015
[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Des Papes Conciliaires – V
SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 25 juillet 2015
Dieu en dernier son Église secourra, bien sûr, mais d’ici là
Les Catholiques doivent crier jusqu’à ce que leur voix s’éraille.
Dieu en dernier son Église secourra, bien sûr, mais d’ici là
Les Catholiques doivent crier jusqu’à ce que leur voix s’éraille.
Le Commentaire de la semaine dernière alla jusqu’à suggérer que de comprendre un tant soit peu la mentalité libérale est une aide importante pour garder la Foi aujourd’hui. De voir la façon dont le libéralisme dissout la Vérité, on comprend à quel point il sape la Foi et détruit l’Église. En même temps, de voir à quel point il corrompt les esprits, on comprend à quel point les hommes d’église d’aujourd’hui peuvent être « diaboliquement désorientés » sans nécessairement être pleinement conscients de la façon dont ils détruisent l’Église. Ainsi, nul besoin d’être libéral ni sédévacantiste. Regardons dès lors encore un texte classique de Monseigneur Lefebvre où il examine « La mentalité catholique libérale », au chapitre XVI de son ouvrage Ils L’ont découronné:
« Une maladie de l’esprit. Davantage qu’une confusion, le catholicisme libéral est une maladie de l’esprit (Père Roussel dans son livre Libéralisme et Catholicisme) : l’esprit n’arrive pas à se reposer simplement dans la vérité. L’esprit n’ose rien affirmer sans qu’immédiatement se présente à lui la contre-affirmation, qu’il se sent obligé de poser aussi. Le Pape Paul VI fut le type même de cet esprit divisé, de cet être à double visage – on pouvait même le lire physiquement sur son visage – perpétuellement ballotté entre les contradictions et animé d’un mouvement de balancier oscillant régulièrement entre la tradition et la nouveauté : schizophrénie intellectuelle, diront certains?
« Je crois que le père Clérissac a vu plus profondément la nature de cette maladie. C’est un manque d’intégrité de l’esprit », écrit-il (Mystère de l’Église, chapitre VII), d’un esprit qui n’a pas assez confiance en la vérité . . . . Ce manque d’intégrité de l’esprit s’explique du côté psychologique par deux traits manifestes : les libéraux sont des réceptifs et des fiévreux : des réceptifs, parce qu’ils revêtent trop aisément les états d’esprit de leurs contemporains ; des fiévreux, parce que, de crainte de heurter ces divers états d’esprit, ils sont dans une continuelle inquiétude apologétique ; ils semblent souffrir eux-mêmes des doutes qu’ils combattent ; ils n’ont pas assez confiance dans la vérité ; ils veulent trop justifier, trop démontrer, trop adapter ou même trop excuser».
« Se mettre en harmonie avec le monde. Trop excuser ! Comme cela est bien dit : ils veulent tout excuser du passé de l’Église : les Croisades, l’Inquisition, etc. ; justifier et démontrer, c’est très timidement qu’ils le font, surtout s’il s’agit des droits de Jésus-Christ ; mais adapter, cela, pour sûr, ils s’y donnent : c’est leur principe. Ils partent d’un principe pratique et d’un fait qu’ils jugent indéniable : ce principe c’est que l’Église ne saurait être entendue dans le milieu concret où elle doit accomplir sa divine mission, sans se mettre en harmonie avec lui. » – (citation de la version française : éditions Fideliter, 1987, imprimatur de Mgr Lefebvre, p. 40).
Depuis l’époque du Père Clérissac et de Monseigneur Lefebvre, la dissolution des esprits et des cœurs par le libéralisme n’a que trop fait de progrès. Ainsi au XXIe siècle il y a encore moins de traces qui restent du système de vérité et de moralité objectives des années passées qu’il n’y en eut au XXesiècle. Cela étant, l’adaptation de l’Église à son environnement se fait de plus en plus mortelle pour la Foi catholique et la morale, lesquelles ne sont rien si elles ne sont pas objectives. Combien avons-nous eu à souffrir récemment d’un esprit alternant continuellement des affirmations avec des contre-affirmations, continuellement soucieux d’emporter l’adhésion de deux parties complètement opposées l’une à l’autre, de réconcilier les irréconciliables, et cela par manque non seulement de confiance en la vérité, mais même, à ce qu’il semble, de toute connaissance de la vérité, n’eût été que cet esprit sait si bien imiter la vérité. On disait autrefois d’un tel esprit qu’il appartenait à un « menteur ». Et aujourd’hui?
On peut seulement s’écrier avec le Psalmiste : Seigneur, vos propres Catholiques sont devenus la moquerie des non-Catholiques. Pour votre honneur et votre gloire, empressez-vous de nous secourir!
Kyrie eleison.
[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] La Confiance Supplie
SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 25 juillet 2015
Sur l’Église semble maintenant régner la folie.
Sur l’Église semble maintenant régner la folie.
C’est de la confiance du Psalmiste que nous avons besoin au milieu de nos douleurs.
Lorsque dans les temps modernes le monde tourna le dos à Dieu, croyait-il vraiment que Dieu ne le remarquerait pas, ou qu’Il n’en aurait cure ? La folie d’aujourd’hui atteint son comble où de plus en plus d’âmes se rendent compte qu’une intervention divine est devenue absolument nécessaire, et qu’elle sera un acte grandiose de miséricorde. Or pour ne pas perdre espoir d’ici là, voyons à quel point déjà à l’époque de l’Ancien Testament le Psalmiste suppliait Dieu d’intervenir, sans douter un seul instant qu’il ne pût le faire. Les Psaumes sont une école de prière divinement inspirée pour tous les temps, et ils conviennent tout aussi bien au Nouveau Testament qu’à l’Ancien. Voici le Psaume LXXIII (74 pour la numérotation moderne. Version Crampon.) :—
A. L’ANXIÉTÉ 1 Pourquoi, ô Dieu, nous avez-Vous rejetés pour toujours ? Pourquoi votre colère est-elle allumée contre le troupeau de votre pâturage ? 2 Souvenez-Vous de votre peuple [ catholique ] que Vous avez acquis aux jours anciens, que Vous avez racheté pour être la tribu de votre héritage ! Souvenez-Vous de votre montagne de Sion [ l’Église catholique ] où Vous faisiez votre résidence, 3 portez vos pas vers ces ruines irréparables ; l’ennemi a tout ravagé dans le sanctuaire [ du Novus Ordo ]. 4 Vos adversaires ont rugi au milieu de vos saints parvis [ ex. la liturgie ] ; ils ont établi pour emblèmes leurs emblèmes. 5 On les a vus, pareils au bûcheron, qui lève la cognée dans une épaisse forêt. 6 Et maintenant, toutes les sculptures ensemble ; ils les ont brisées à coups de hache et de marteau. 7 Ils ont livré au feu votre sanctuaire ; ils ont abattu et profané la demeure de votre nom. 8 Ils disaient dans leur cœur : “ Détruisons-les tous ensemble [ les jours de fête catholiques ] ! “ Ils ont brûlé dans le pays tous les lieux saints. 9 Nous ne voyons plus nos signes ; il n’y a plus de prophète, ni personne parmi nous qui sache jusques à quand . . . 10 Jusques à quand, ô Dieu, l’oppresseur insultera-t-il, l’ennemi blasphémera-t-il sans cesse votre nom ? 11 Pourquoi retirez-vous votre main et votre droite ? Tirez-la de votre sein et détruisez-les !
B. LA CONFIANCE 12 Pourtant Dieu est mon roi dès les temps anciens, lui qui a opéré tant de délivrances sur la terre. 13 C’est Vous qui avez divisé la mer par votre puissance, Vous qui avez brisé la tête des monstres dans les eaux. 14 C’est Vous qui avez écrasé les têtes de Léviathan, et l’avez donné en pâture au peuple du désert. 15 C’est Vous qui avez fait jaillir la source et le torrent, Vous qui avez mis à sec les fleuves qui ne tarissent pas. 16 À Vous est le jour, à Vous est la nuit ; c’est Vous qui avez créé la lune et le soleil. 17 C’est Vous qui avez fixé toutes les limites de la terre ; l’été et l’hiver, c’est Vous qui les avez établis.
C. LA SUPPLICATION 18 Souvenez-Vous : l’ennemi insulte Yahweh, un peuple insensé blasphème votre nom ! 19 Ne livrez pas aux bêtes l’âme de votre tourterelle [ les Catholiques qui gardent la Foi ], n’oubliez pas pour toujours la vie de vos pauvres. 20 Prenez garde à votre alliance [ l’Église catholique ] ! car tous les coins du pays sont pleins de repaires de violence [ le Nouvel Ordre Mondial ]. 21 Que l’opprimé ne s’en retourne pas confus, que le malheureux et le pauvre puissent bénir votre nom ! 22 Levez-Vous, ô Dieu, prenez en main votre cause ; souvenez-Vous des outrages que Vous adresse chaque jour l’insensé. 23 N’oubliez pas les clameurs de vos adversaires, l’insolence toujours croissante de ceux qui Vous haïssent.
Kyrie eleison.
23 juillet 2015
[Laurent Joffrin - Libération] Affaire Lambert : la menace intégriste
SOURCE - Laurent Joffrin - Libération (éditorial) - 23 juillet 2015
L’intégrisme l’emportera-t-il sur la loi française? On se gardera ici de vouloir influencer la décision que doivent prendre les médecins du CHU de Reims sur le cas de Vincent Lambert. On rappellera, à ce stade, que l’arrêt des soins, s’il était finalement choisi par la communauté médicale, respecterait la loi Leonetti, comme en a décidé le Conseil d’Etat, et serait conforme à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, qui s’est prononcée sur ce point à une nette majorité. Mais en lisant entre les lignes le communiqué des médecins annonçant leur volonté de surseoir, on voit bien qu’il s’agit de toute autre chose. Ces praticiens, dont la probité et le dévouement sont largement reconnus, estiment que les conditions de «sérénité» et de «sécurité» nécessaires à un choix libre ne sont pas réunies. Parlons clair : ils font allusion aux menaces physiques proférées par un certain nombre de militants extrémistes à leur encontre. La femme de Vincent Lambert, Marie, parle carrément de «terrorisme». De quels extrémistes parle-t-on ? Les parents de Vincent Lambert sont liés à la fraternité Saint-Pie-X, secte catholique d’extrême droite dont le Vatican, en dépit de certaines tentatives de négociations, a toujours déclaré l’illégitimité. Ainsi, c’est une phalange intégriste qui a réussi, par la menace, à faire dévier la procédure légale. Elle n’a rien à envier aux groupes équivalents dans les autres religions, par exemple les intégristes musulmans.
L’intégrisme l’emportera-t-il sur la loi française? On se gardera ici de vouloir influencer la décision que doivent prendre les médecins du CHU de Reims sur le cas de Vincent Lambert. On rappellera, à ce stade, que l’arrêt des soins, s’il était finalement choisi par la communauté médicale, respecterait la loi Leonetti, comme en a décidé le Conseil d’Etat, et serait conforme à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, qui s’est prononcée sur ce point à une nette majorité. Mais en lisant entre les lignes le communiqué des médecins annonçant leur volonté de surseoir, on voit bien qu’il s’agit de toute autre chose. Ces praticiens, dont la probité et le dévouement sont largement reconnus, estiment que les conditions de «sérénité» et de «sécurité» nécessaires à un choix libre ne sont pas réunies. Parlons clair : ils font allusion aux menaces physiques proférées par un certain nombre de militants extrémistes à leur encontre. La femme de Vincent Lambert, Marie, parle carrément de «terrorisme». De quels extrémistes parle-t-on ? Les parents de Vincent Lambert sont liés à la fraternité Saint-Pie-X, secte catholique d’extrême droite dont le Vatican, en dépit de certaines tentatives de négociations, a toujours déclaré l’illégitimité. Ainsi, c’est une phalange intégriste qui a réussi, par la menace, à faire dévier la procédure légale. Elle n’a rien à envier aux groupes équivalents dans les autres religions, par exemple les intégristes musulmans.
On est prompt à brandir la laïcité pour dénoncer certaines pratiques extrêmes de l’islam (et souvent, en fait, pour mettre en cause l’islam dans son ensemble). Voilà un cas où l’intégrisme d’origine chrétienne a réussi, par une forme de terrorisme verbal, à piétiner les principes laïcs. Cette atteinte à la République mérite, pour le moins, une égale dénonciation.
20 juillet 2015
[Paix Liturgique] Summorum Pontificum au Chili
Procession de la Fête-Dieu 2015 dans la paroisse de l'abbé Bolelli. |
SOURCE - Paix Liturgique - lettre 501 - 20 juillet 2015
Parmi les quatre nouveaux diacres ordonnés pour le compte de l'Institut du Bon Pasteur cette année (deux en France, deux au Brésil) figure un Chilien, l'abbé Adolfo-Andrès Hormázabal. Cette ordination et la présence, dans le diocèse de Fréjus-Toulon, de la Fraternité de saint Joseph Gardien, fondée au Chili et en charge de la paroisse de La Londe-les-Maures où ses prêtres offrent les deux formes du rite romain, ont contribué à attirer notre attention sur le premier congrès Summorum Pontificum organisé cette semaine à Santiago du Chili.
C'est le cardinal Medina Estévez. préfet émérite de la congrégation pour le Culte divin, qui prononcera la première conférence de ces trois journées alliant exposés et ateliers liturgiques. L'organisation de ce congrès repose en partie sur l'association culturelle Magnificat, antenne chilienne d'Una Voce.
Pour en savoir plus sur ce rendez-vous et l'application de Summorum Pontificum au pied de la cordillère des Andes, nous avons posé quelques questions au père Carlos Gabriel Bolelli Serra, ordonné en 2000, licencié en théologie spirituelle à Rome (Grégorienne) et coordinateur de ces journées.
Parmi les quatre nouveaux diacres ordonnés pour le compte de l'Institut du Bon Pasteur cette année (deux en France, deux au Brésil) figure un Chilien, l'abbé Adolfo-Andrès Hormázabal. Cette ordination et la présence, dans le diocèse de Fréjus-Toulon, de la Fraternité de saint Joseph Gardien, fondée au Chili et en charge de la paroisse de La Londe-les-Maures où ses prêtres offrent les deux formes du rite romain, ont contribué à attirer notre attention sur le premier congrès Summorum Pontificum organisé cette semaine à Santiago du Chili.
C'est le cardinal Medina Estévez. préfet émérite de la congrégation pour le Culte divin, qui prononcera la première conférence de ces trois journées alliant exposés et ateliers liturgiques. L'organisation de ce congrès repose en partie sur l'association culturelle Magnificat, antenne chilienne d'Una Voce.
Pour en savoir plus sur ce rendez-vous et l'application de Summorum Pontificum au pied de la cordillère des Andes, nous avons posé quelques questions au père Carlos Gabriel Bolelli Serra, ordonné en 2000, licencié en théologie spirituelle à Rome (Grégorienne) et coordinateur de ces journées.
1) Y a-t-il eu un effet Summorum Pontificum au Chili ?
Abbé Bolelli : Sans aucun doute, même si la situation est très différente d'un endroit à l'autre du pays, dans la mesure où celui-ci s'étire sur près de 5000 km du nord au sud. Heureusement, Internet et les réseaux sociaux nous permettent de faire connaissance et de partager nos expériences.
Pour l'heure, la réalité du motu proprio au Chili est celle d'une lente mais réelle croissance soutenue par de nombreux efforts. Les jeunes sont très curieux et ont beaucoup de questions mais, aussi, grâce aux ressources disponibles en ligne, une vraie connaissance de Summorum Pontificum tandis que les personnes plus âgées expriment surtout le désir de la messe et des sacrements.
Le Chili compte 24 diocèses dont un sur trois abrite un lieu de messe traditionnelle. Huit messes dominicales hebdomadaires diocésaines existent tandis que la Fraternité saint Pie X dispose d'un prieuré à Santiago qui dessert quatre apostolats réguliers.
Cinq des huit messes dominicales sont célébrées dans la région de Santiago, ce qui montre à la fois qu'une demande latente existait avant Summorum Pontificum (certaines célébrations ont commencé dès l'entrée en vigueur du motu proprio) mais aussi qu'il reste beaucoup à faire ailleurs.
Ce congrès est la première occasion que nous avons de nous retrouver pour prier, nous former et envisager ensemble de futurs projets.
Pour l'heure, la réalité du motu proprio au Chili est celle d'une lente mais réelle croissance soutenue par de nombreux efforts. Les jeunes sont très curieux et ont beaucoup de questions mais, aussi, grâce aux ressources disponibles en ligne, une vraie connaissance de Summorum Pontificum tandis que les personnes plus âgées expriment surtout le désir de la messe et des sacrements.
Le Chili compte 24 diocèses dont un sur trois abrite un lieu de messe traditionnelle. Huit messes dominicales hebdomadaires diocésaines existent tandis que la Fraternité saint Pie X dispose d'un prieuré à Santiago qui dessert quatre apostolats réguliers.
Cinq des huit messes dominicales sont célébrées dans la région de Santiago, ce qui montre à la fois qu'une demande latente existait avant Summorum Pontificum (certaines célébrations ont commencé dès l'entrée en vigueur du motu proprio) mais aussi qu'il reste beaucoup à faire ailleurs.
Ce congrès est la première occasion que nous avons de nous retrouver pour prier, nous former et envisager ensemble de futurs projets.
2) Quand et comment avez-vous connu la liturgie traditionnelle ?
Abbé Bolelli : Je suis né en 1965, à la fin du concile, et ai grandi avec des prêtres et des catéchistes qui nous disaient que bien des choses reçues du passé nous éloignaient de l'évangile. Enfant, ce vent de réforme générale me laissait toutefois perplexe car je me demandais alors comment nos ancêtres avaient fait pour nous transmettre une si belle foi et ce que faisait le Saint-Esprit avant le concile ?
Par la suite, j'ai écouté et lu beaucoup de personnes qui expliquaient que la richesse de la vie de l'Église reposait sur le dépôt de la foi et, en particulier, sur la liturgie. J'ai commencé à regarder les textes du concile et vu qu'ils exprimaient clairement que la liturgie devait être objet de grand soin y compris dans ses éléments les plus traditionnels, comme le latin et le grégorien.
De fait, comment pourrait-on abandonner ce qui a été objet de tant de révérence et d'études et a produit tant de fruit ?
Aussi, au lendemain du motu proprio de Benoît XVI, j'ai beaucoup lu, discuté et étudié – profitant notamment des tutoriels que l'on trouve sur Internet – et j'ai été convaincu de la grandeur et de la complémentarité des deux formes de l'unique rite romain.
J'ai appris à célébrer selon le missel de saint Jean XXIII avec l'aide de deux prêtres amis et de deux jeunes fidèles qui connaissaient et aimaient la liturgie traditionnelle.
Par la suite, j'ai écouté et lu beaucoup de personnes qui expliquaient que la richesse de la vie de l'Église reposait sur le dépôt de la foi et, en particulier, sur la liturgie. J'ai commencé à regarder les textes du concile et vu qu'ils exprimaient clairement que la liturgie devait être objet de grand soin y compris dans ses éléments les plus traditionnels, comme le latin et le grégorien.
De fait, comment pourrait-on abandonner ce qui a été objet de tant de révérence et d'études et a produit tant de fruit ?
Aussi, au lendemain du motu proprio de Benoît XVI, j'ai beaucoup lu, discuté et étudié – profitant notamment des tutoriels que l'on trouve sur Internet – et j'ai été convaincu de la grandeur et de la complémentarité des deux formes de l'unique rite romain.
J'ai appris à célébrer selon le missel de saint Jean XXIII avec l'aide de deux prêtres amis et de deux jeunes fidèles qui connaissaient et aimaient la liturgie traditionnelle.
3) La célébration de la forme extraordinaire a-t-elle une influence sur votre façon de célébrer la forme ordinaire ?
Abbé Bolelli : Je célébrais selon le missel de Paul VI depuis 10 ans quand j'ai commencé à célébrer selon celui de saint Jean XXIII, il y a quatre ans.
Dans ma paroisse, nous avons la forme ordinaire le dimanche à 10 heures puis, à midi, la forme extraordinaire que j'ai commencé à dire à la demande d'un petit groupe de fidèles qui, depuis, s'est étoffé.
La forme extraordinaire m'a fait comprendre que les trésors de la liturgie ne s'épuisent jamais et je constate que ma vie spirituelle et pastorale s'enrichit chaque jour davantage grâce à la célébration de l'une et de l'autre forme de notre rite latin. En un sens, je peux dire que je fais l'expérience quotidienne de cet « enrichissement mutuel » auquel nous invitait Benoît XVI.
Dans ma paroisse, nous avons la forme ordinaire le dimanche à 10 heures puis, à midi, la forme extraordinaire que j'ai commencé à dire à la demande d'un petit groupe de fidèles qui, depuis, s'est étoffé.
La forme extraordinaire m'a fait comprendre que les trésors de la liturgie ne s'épuisent jamais et je constate que ma vie spirituelle et pastorale s'enrichit chaque jour davantage grâce à la célébration de l'une et de l'autre forme de notre rite latin. En un sens, je peux dire que je fais l'expérience quotidienne de cet « enrichissement mutuel » auquel nous invitait Benoît XVI.
4) Quelle est la situation de l'Église au Chili ?
Abbé Bolelli : La triste réalité est que nous sommes portés à copier le style européen sans filtrer les bonnes des mauvaises choses. L'individualisme progresse dans le cœur des gens et le souci du prochain se perd. Du coup, les vocations, tant au service de la communauté que de l'Église, font défaut.
Là encore, l'étendue du pays compte et les situations diffèrent. Dans mon diocèse (La Serena, au nord de Santiago, ndlr), nous sommes 80% de catholiques et il y a encore un prêtre pour 8 000 catholiques.
Ce dont je peux témoigner, en ce qui concerne le sujet qui nous intéresse – la liturgie –, c'est que la plupart de ceux qui s'y intéressent sont ouverts à ce qu'enseigne l'Église et, donc, n'ont pas d'hostilité envers la liturgie traditionnelle. Au niveau de ma paroisse, j'observe que le groupe à l'origine de la messe Summorum Pontificum s'est étoffé au fil des ans. Ce groupe organise ses propres initiatives (comme des retraites par exemple) et a recours aussi aux autres sacrements dans leur forme traditionnelle. Régulièrement, toutefois, les deux communautés paroissiales (celle liée à la forme ordinaire et celle liée à la forme extraordinaire) se retrouvent pour des activités communes et ces circonstances sont à chaque fois de belles occasions d'enrichissement réciproque.
Là encore, l'étendue du pays compte et les situations diffèrent. Dans mon diocèse (La Serena, au nord de Santiago, ndlr), nous sommes 80% de catholiques et il y a encore un prêtre pour 8 000 catholiques.
Ce dont je peux témoigner, en ce qui concerne le sujet qui nous intéresse – la liturgie –, c'est que la plupart de ceux qui s'y intéressent sont ouverts à ce qu'enseigne l'Église et, donc, n'ont pas d'hostilité envers la liturgie traditionnelle. Au niveau de ma paroisse, j'observe que le groupe à l'origine de la messe Summorum Pontificum s'est étoffé au fil des ans. Ce groupe organise ses propres initiatives (comme des retraites par exemple) et a recours aussi aux autres sacrements dans leur forme traditionnelle. Régulièrement, toutefois, les deux communautés paroissiales (celle liée à la forme ordinaire et celle liée à la forme extraordinaire) se retrouvent pour des activités communes et ces circonstances sont à chaque fois de belles occasions d'enrichissement réciproque.
5) À propos des vocations : savez-vous si la forme extraordinaire est enseignée dans un séminaire chilien ?
Abbé Bolelli : Pas à ma connaissance. Un séminariste me racontait récemment qu'il avait posé la question à son directeur qui lui a répondu laconiquement : « Ici, on a choisi la forme ordinaire. » Je pense que, pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour mais notre congrès peut contribuer à y suppléer.
18 juillet 2015
[Michel Janva - Le Salon Beige] Albertville : la gauche s'occupe un peu trop de religion
SOURCE - Michel Janva - Le Salon Beige - 18 juillet 2015
Albertville: la gauche s'occupe un peu trop de religionLe maire d'Alberville avait enfin trouvé un repreneur pour Le clos des Capucins, dans la Cité médiévale de Conflans, sur les hauteurs d'Albertville, qui tombait en ruines. Mais l'élue de l'opposition Noëlle Aznar-Molliex, par ailleurs élue régionale du groupe "Osons Alberville", s'oppose à cette cession.
Lors du Conseil municipal du 6 juillet, le maire Martine Berthet avait prévu de soumettre au vote des élus la cession de ce site, propriété de la Ville, à l’association du Couvent Saint-François de Morgon, qui souhaite rénover le site pour y implanter une communauté. Cette communauté de capucins est liée à la Fraternité Saint-Pie X.
Le groupe d’opposition de gauche « Osons Albertville » s'oppose à ce projet, non pas en raison de la laïcité (la ville cède la propriété à une communauté religieuse) mais parce que :
Albertville: la gauche s'occupe un peu trop de religionLe maire d'Alberville avait enfin trouvé un repreneur pour Le clos des Capucins, dans la Cité médiévale de Conflans, sur les hauteurs d'Albertville, qui tombait en ruines. Mais l'élue de l'opposition Noëlle Aznar-Molliex, par ailleurs élue régionale du groupe "Osons Alberville", s'oppose à cette cession.
Lors du Conseil municipal du 6 juillet, le maire Martine Berthet avait prévu de soumettre au vote des élus la cession de ce site, propriété de la Ville, à l’association du Couvent Saint-François de Morgon, qui souhaite rénover le site pour y implanter une communauté. Cette communauté de capucins est liée à la Fraternité Saint-Pie X.
Le groupe d’opposition de gauche « Osons Albertville » s'oppose à ce projet, non pas en raison de la laïcité (la ville cède la propriété à une communauté religieuse) mais parce que :
"la communauté des religieux capucins du couvent de Morgon dite « d’observance traditionnaliste » se situe dans la mouvance des églises traditionnalistes et intégristes, celle de la Fraternité Saint Pie X, autrement dit non reconnue par l’Eglise de Rome, puisqu’en situation de schisme depuis le concile Vatican II. Ces communautés rejettent l’oecuménisme et toutes les initiatives pouvant favoriser le dialogue inter-religieux. Ce refus du dialogue est prolongé par le rejet caractérisé des autres religions… et par le combat contre les avancées essentielles que constituent la légalisation de l’avortement et l’institution du mariage pour tous."
Heu... il n'y a pas que la Fraternité Saint Pie X qui s'oppose à l'avortement et à la dénaturation du mariage...
La mairie avait préféré céder cette propriété pour un euro symbolique et les moines l'aurait rénovée eux-mêmes. Ce qui aurait évité à la municipalité de détruire le bâtiment ou de payer la rénovation sur l'argent des contribuables.
De son côté, l'évêque Mgr Ballot se voulait apaisant et n'était pas hostile à cette implantation. Donc de quoi se mêle la gauche?
La mairie avait préféré céder cette propriété pour un euro symbolique et les moines l'aurait rénovée eux-mêmes. Ce qui aurait évité à la municipalité de détruire le bâtiment ou de payer la rénovation sur l'argent des contribuables.
De son côté, l'évêque Mgr Ballot se voulait apaisant et n'était pas hostile à cette implantation. Donc de quoi se mêle la gauche?
15 juillet 2015
[Paix Liturgique] 500 lettres de Paix Liturgique: bilan et raisons d'espérer
SOURCE - Paix Liturgique - 15 juillet 2015
Il y a douze ans, en juin 2003, quelques familles du diocèse de Nanterre (Hauts-de-Seine) décidaient de lancer un mouvement permettant à tous ceux qui le souhaitaient de vivre leur foi catholique au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Église au sein de leur diocèse, en parfaite communion avec leur évêque, ce qui leur était jusqu'alors interdit, malgré de très nombreuses demandes réitérées par des familles du diocèse entre 1988 et 2002. Autrement dit, ces quelques familles comprenant qu'elle n'avaient pas d'interlocuteurs honnêtes en face d'elles décidaient de s'engager pour l'établissement réel de la paix liturgique dans leur diocèse.
Il y a douze ans, en juin 2003, quelques familles du diocèse de Nanterre (Hauts-de-Seine) décidaient de lancer un mouvement permettant à tous ceux qui le souhaitaient de vivre leur foi catholique au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Église au sein de leur diocèse, en parfaite communion avec leur évêque, ce qui leur était jusqu'alors interdit, malgré de très nombreuses demandes réitérées par des familles du diocèse entre 1988 et 2002. Autrement dit, ces quelques familles comprenant qu'elle n'avaient pas d'interlocuteurs honnêtes en face d'elles décidaient de s'engager pour l'établissement réel de la paix liturgique dans leur diocèse.
Tout naturellement, les premières lettres d'information de ce mouvement " Pour la Paix Liturgique et la réconciliation" prirent le nom de Paix liturgique. À la fin de l’année 2003, après quelques lettres imprimées, une toute première lettre électronique était envoyée à quelques centaines d'amis, principalement du diocèse.
Aujourd’hui , Paix liturgique fête le 500ème numéro de cette lettre électronique, désormais déclinée tous les mois en sept autres langues.
500 numéros ! Ce nombre symbolique, signe de l’immense intérêt porté dans le monde entier (pas seulement en France !) pour la forme extraordinaire du rite romain, nous donne l’occasion de nous arrêter quelques instants sur le travail accompli au long de ces douze années pour tenter d’en tirer quelques enseignements et d’envisager des perspectives d’avenir.
I – LE SYMBOLE DU DIOCÈSE DE NANTERRE
Fondée par quelques familles du diocèse de Nanterre, déterminées à ne plus se laisser « mener en bateau » par une autorité diocésaine malveillante qui avait érigé l’apartheid liturgique en modèle pastoral et refusait de dialoguer avec les familles attachées à la liturgie traditionnelle de l’Église, Paix liturgique a d’abord eu une existence locale.
Ainsi, pendant plus d’un an, chaque dimanche, des familles amies de Paix liturgique recherchaient le dialogue et le rendaient possible en allant directement à la rencontre de leurs frères diocésains à la sortie des messes paroissiales. D'autres allaient dans la Paix et la Charité , directement à la rencontre… de l’évêque lors des messes chrismales et des autres rendez-vous diocésains.
C’était une grande première ! Au lieu d’entendre les autorités ecclésiales parler au nom des fidèles et de décréter ce qui les intéressaient ou non à propos de la liturgie, nous avons pris la peine d’aller trouver ces fidèles directement sur le terrain pour les faire parler eux-mêmes de ce sujet…
Ces actions de terrain eurent l’immense mérite de mettre en évidence une réalité volontairement occultée : l’attrait d’une grande partie des fidèles (et parfois même des prêtres) qui pratiquent dans leurs églises paroissiales la liturgie conciliaire pour ce qui allait devenir quelques années plus tard la forme extraordinaire du rite romain.
Ces actions de terrain eurent immédiatement des retombées locales importantes en termes de sympathisants, de rencontres et de dialogues constructifs et la lettre électronique fut un amplificateur essentiel de ce travail de terrain. Chaque semaine, des comptes rendus détaillés des principaux dialogues entamés à la sortie des églises du diocèse de Nanterre étaient publiés dans notre lettre électronique. Le dialogue entre catholiques à propos de la liturgie s’instaurait, devenait public, se propageait comme le feu dans la brousse. Ce faisant, Paix liturgique répondait ni plus ni moins aux invitations du concile Vatican II sur la promotion du laïcat : des laïcs, chaque dimanche prenaient la parole. Tout simplement.
Au-delà de l’aspect souvent haut en couleur de la matière de ces comptes rendus, se dégageaient de grandes constantes d’une paroisse à l’autre du diocèse :
- dans toutes les paroisses, des fidèles assistaient occasionnellement ou régulièrement à la célébration de la liturgie traditionnelle dans d’autres lieux de culte,
- dans toutes les paroisses, parmi les fidèles qui pratiquaient régulièrement leur foi dans la liturgie nouvelle se trouvent des familles qui aimeraient pouvoir assister dans LEUR paroisse également à la liturgie traditionnelle,
- dans toutes les paroisses, la plus grande part des fidèles n’étaient pas hostiles à la célébration de la liturgie traditionnelle dès lors qu’ils continuaient d’avoir la possibilité d’assister à la célébration de la liturgie ordinaire,
- les oppositions à nos démarches étaient rares et le plus souvent limitées à quelques ultras des conseils paroissiaux et à quelques membres du clergé inquiets de notre démarche publique : appeler au dialogue en parlant de la place des laïcs dans l’Église est une chose, mettre ce dialogue en pratique en donnant la parole aux laïcs en est une autre…
Le caractère public et systématique de ces rencontres (plus de 500 en 2 ans) et de leurs comptes rendus par notre lettre électronique a rapidement fait comprendre à nos lecteurs de Sceaux qu’ils vivaient la même chose que ceux de Saint-Cloud, de Nanterre ou de Bagneux. « Ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits » (Luc 12, 3) : la publicité donnée à ces actions de terrain a été un élément important dans l’action de Paix liturgique en ce qu’elle a permis d’une part de réunir de nombreuses bonnes volontés qui se sentaient jusque-là isolées et, d’autre part, de dénoncer publiquement les mensonges des quelques clercs qui, soucieux de conserver leurs privilèges et leur confort idéologique, ne souhaitaient pas de la paix liturgique dans leurs paroisses.
La première leçon à tirer de notre action est que la persévérance paye : « Demandez et vous recevrez ! […] Frappez et on vous ouvrira ! » (Matthieu 7, 7).
Car, le 27 novembre 2005, devant des centaines de fidèles, la première messe traditionnelle, hebdomadaire, régulière et diocésaine, était célébrée à Nanterre en l’église Sainte-Marie-des-Fontenelles.
Deux ans et demi après le lancement de Paix liturgique, alors que quelques semaines auparavant, l’évêque continuait encore à répéter de manière incantatoire qu’il n’y aurait pas de célébration de la sorte dans SON diocèse, qu’il savait « des choses très graves et très dangereuses » sur ceux qu’il appelait les "traditionalistes", la messe traditionnelle trouvait enfin un début de droit de cité dans le diocèse de Nanterre. « Si de l'intérieur de sa maison, [celui à qui on demande du pain] répond : "Ne m'importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains", je vous le dis, même s'il ne se levait pas pour les lui donner parce que c'est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin » (Luc 11, 7-8).
Aujourd'hui, en 2015, dix ans après cette première messe, trois messes selon la forme extraordinaire du rite romain sont célébrées chaque dimanche dans la paix et l’unité paroissiale dans ce même diocèse de Nanterre : à La Garenne Colombes (église Saint-Urbain, sauf juillet-août), à Saint-Cloud (église Notre-Dame-des-Airs, sauf juillet-août) et au Plessis-Robinson (église saint Jean-Baptiste, sauf août). Trois messes ! C’est précisément ce que Paix liturgique demandait respectueusement à l’autorité diocésaine à sa naissance (1)…
Alors que notre demande était « une provocation », que nous n’étions que des « agitateurs » voire… des « militants politiques aux préoccupations bien peu religieuses » et que toute notre action ne répondait à « aucune demande sérieuse », ces trois célébrations sont aujourd’hui solidement et pacifiquement installées dans le paysage diocésain, tout simplement parce qu’elles répondent, à l’évidence, à une demande locale pérenne.
« N’ayez pas peur ! » C’est le second enseignement – repris des paroles de saint Jean-Paul II – à tirer de l’action de Paix liturgique dans le diocèse de Nanterre. N’ayez pas peur de vous lancer dans la « longue marche » des demandeurs de célébrations de messes dans la forme extraordinaire. N’écoutez pas les grincheux qui vous expliqueront que « ce n’est pas la bonne méthode » et critiqueront sans cesse vos initiatives mais… ne feront rien. Ne vous découragez pas devant des autorités ecclésiastiques qui refusent vos demandes, qui retardent, qui enterrent. Elles comptent sur votre lassitude mais ne peuvent rien, à terme, contre une demande persévérante, organisée, respectueuse et publique : « Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain ? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson ? 12 Ou, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? » (Luc 11, 11-12). D’autant qu’aujourd’hui, l’usage du missel de saint Jean XXIII a été officiellement rétabli.
II – LES CAMPAGNES DE SONDAGES
Au-delà de la chronique de terrain, contribution à la résolution de la crise liturgique par le bas, par la saisie de témoignages ponctuels, Paix liturgique a aussi très vite souhaité y contribuer en quelque sorte par le haut, en faisant appel aux outils statistiques et sociologiques tant prisés par les conférences épiscopales.
Un sondage Ipsos sur ce sujet avait déjà été commandé par Oremus en 2001. Paix liturgique a fait réaliser une enquête similaire en 2006 par l’institut CSA alors que la rumeur d’un texte sur « la messe en latin » enflait (le Motu Proprio qui allait être publié en 2007), puis un autre sondage en 2008, lors de la venue de Benoît XVI en France.
En 2009, le même sondage était conduit en Italie par l’institut Doxa, ouvrant une série de six sondages nationaux en Europe. En parallèle, un autre institut professionnel et indépendant était chargé d’un sondage dans le diocèse de Versailles. Dix autres sondages diocésains en France suivront.
Soigneusement ignorés par la presse française, alors qu’ils ont été repris et commentés à l'étranger, ces sondages ont révélé de façon constante qu’au moins un fidèle sur trois assisterait à la forme extraordinaire du rite romain si celle-ci était célébrée dans SA paroisse. Les résultats de ces sondages, jamais contestés, sont une mine d’informations que les historiens exploreront demain (le sondage sur le diocèse de Saint-Denis a ainsi révélé, pour la première fois, que les catholiques étaient minoritaires dans un diocèse de France puisque sur 1212 personnes sondées, seulement 416, soit 34,3% se déclaraient catholiques !!!).
En France comme à l’étranger, ces sondages n’ont fait que confirmer, dans l’espace et dans le temps, ce que nous avions déjà expérimenté sur le terrain, à la sortie des églises paroissiales, à savoir l’existence au sein des diocèses d’un nombre remarquable de « silencieux » désireux de vivre leur vie liturgique selon la tradition tout en demeurant attaché à leur paroisse.
III – DE NANTERRE AUX PÉRIPHÉRIES DU MONDE CATHOLIQUE
Très rapidement, notre lettre électronique a été diffusée largement en dehors du diocèse de Nanterre. La magie d’Internet a bouleversé notre champ d’action en nous permettant de communiquer à grande échelle et à un coût contenu.
À la fois outil à la disposition des demandeurs de la liturgie traditionnelle et média au service de son essor, la lettre électronique de Paix liturgique s’est rapidement révélée d’une aide précieuse pour ceux et celles qui souhaitaient faire avancer les lignes sur le terrain et rendre publiques leurs initiatives. Que l’on songe par exemple aux fidèles de Reims ou de Limoges mais aussi à ceux de Niafles, en Mayenne, qui eurent maille à partir avec les autorités religieuses comme civiles.
Lanceur d’alertes, la lettre de Paix liturgique a également eu l’occasion de se faire la voix des sans voix en donnant un écho national et international : au scandaleux projet de destruction à la sauvette des anciennes cloches de Notre-Dame de Paris alors que le village d’enfants de Riaumont leur offrait une seconde vie ; à la persécution épiscopale subie par l’abbé Michel et sa paisible et prospère communauté de Thiberville (diocèse d’Evreux) ; aux messes que célébraient dans les rues d’Amiens, qu’il vente ou qu’il neige, les prêtres de la Fraternité saint Pie X, l’évêché préférant voir ses lieux de culte tomber en ruine plutôt que d’en ouvrir un seul au culte millénaire de l’Église ; à l’interdiction initialement faite au sein des scouts d’Europe à l’application du Motu Proprio de Benoît XVI...
Toujours aux aguets, la lettre de Paix liturgique a en fait accompagné de son mieux les prêtres et les familles tout au long de ces années qui ont été marquées, il y a huit ans, par le tournant historique de la publication par Benoît XVI du Motu Proprio Summorum Pontificum. La messe réprouvée, la messe ghettoïsée, la messe persécutée, mais la messe libérée, libérée par le Pape et par le peuple fidèle, retrouvait sa légitimité paroissiale. Du coup, notre lettre s'est de plus en plus faite porteuse des bonnes nouvelles qui, depuis 8 ans, jalonnent le lent mais inexorable renouveau de la liturgie latine et grégorienne.
Surtout, notre lettre est sortie du cadre national pour aller à la rencontre de nos frères qui, tout autour du globe, découvrent ou redécouvrent la liturgie traditionnelle depuis le 7 juillet 2007. Un temps publiée en suédois, la lettre de Paix liturgique est aujourd’hui diffusée en allemand, en anglais, en espagnol, en italien, en polonais, en croate et en portugais : elle touche chaque mois plusieurs centaines de milliers de lecteurs dans le monde entier. Cette internationalisation nous permet de mieux comprendre la profonde catholicité (universalité) de la messe traditionnelle, de Chicoutimi à Hong-Kong, du Gabon à la Finlande. Cette universalité, nous nous efforçons de l’illustrer également par des entretiens inédits, aussi bien avec des prélats ou avec des religieux qu’avec de simples prêtres de paroisses où sont offertes l’une comme l’autre forme du rite romain.
Paix liturgique, c’est aussi un suivi attentif de l'évolution des entrées dans les séminaires et des ordinations sacerdotales, pour prendre le pouls de l’Église de demain que nous voyons libérée des œillères idéologiques de l’après-concile et toujours plus ouverte à l’unité dans la charité et la diversité mais, hélas, de plus en plus privée de prêtres à son service.
Paix liturgique, enfin, n’oublie pas de proposer ou de reproposer des textes de fond ainsi que des textes d’information et de pédagogie (comme notre récente série sur « la messe traditionnelle dans tous ses états »), permettant de mieux comprendre la réconciliation liturgique désirée par le peuple chrétien et voulue par Benoît XVI, ainsi que nos raisons pour demeurer fidèles « à la messe et tout ce qui va avec » – lex orandi, lex credendi –, comme l’expliquait si bien Jean Madiran.
Demeurer fidèles, tout en prenant acte des mutations du monde moderne et de l’Église qui doivent dynamiser notre fidélité, c’est notre dessein depuis l’origine tout au long de 500 lettres, que nous souhaitons poursuivre, avec votre appui, s’il plaît à Dieu, tout au long de nos 500 prochaines lettres.
Ad multos annos !
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(1) Certes, la demande est encore loin d’être entendue à Boulogne, Rueil, Neuilly, Meudon, Montrouge ou à Vaucresson notamment, mais force est de constater que ce qui apparaissait hier comme « impossible » et « dangereux pour l’unité des communautés » ne pose en réalité strictement aucun problème.
12 juillet 2015
[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Des Papes Conciliaires – IV
SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 12 juillet 2015
Monseigneur n’a-t-il jamais parlé d’« esprits pourris » ?
Monseigneur n’a-t-il jamais parlé d’« esprits pourris » ?
En d’autres mots il a bien relevé la débilité des esprits libéraux.
Beaucoup de lecteurs de ces « Commentaires » trouvent qu’en ce moment ils traitent trop souvent du sédévacantisme ou de la position qui stipule que le Siège de Rome est vacant, c’est-à-dire qu’aucun Pape depuis Vatican II n’a été Pape. Or, si un Catholique doit s’en tenir à cette opinion pour ne pas perdre la foi, qu’il s’y accroche, car sa foi est souveraine (Héb. XI, 6). Mais l’opinion en elle-même est dangereuse justement parce qu’elle peut être le début d’une glissade vers la perte de la foi, et voilà pourquoi ces « Commentaires » insistent tellement à décourager le sédévacantisme. D’une opinion, cela devient trop facilement un dogme, puis le super-dogme et la mesure pour juger si quelqu’un est Catholique ou non, ce qui est suivi par le risque de glisser dans une incrédulité totale envers la structure de l’Église et dans la « religion à la maison », même jusqu’à la perte de la foi catholique. Considérez ce que Monseigneur Lefebvre a dit (très légèrement adapté) à la fin de 1979 dans une conférence aux séminaristes à Écône :
« Il faut être prudent. Il est évident que si le Pape Paul VI n’est pas Pape, les Cardinaux qu’il a faits ne sont pas Cardinaux, donc ils n’ont pas pu élire le Pape Jean-Paul Ier, ils n’ont pas pu élire le Pape Jean-Paul II validement, ça c’est clair . Je ne pense pas que l’on puisse dire des choses comme cela, je pense que c’est une affirmation exagérée, ce sont des raisonnements trop absolus et trop rapidement affirmés. Je pense que la réalité est plus complexe.
Je crains que ceux qui raisonnent comme cela ne négligent, d’une certaine manière, et la théologie morale et l’éthique. Ils raisonnent de manière purement spéculative. La théologie morale et l’éthique nous apprennent à raisonner et à porter des jugements sur les personnes, sur les actes selon tout un contexte de circonstances que nous sommes obligés d’étudier : “Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando”, les sept circonstances que nous devons examiner pour juger de la moralité d’un acte. Alors, on ne peut pas rester dans la pure stratosphère, je dirais dans la pure théologie dogmatique : tel acte est hérétique, la personne a fait tel acte, donc elle est hérétique. Mais cette personne est-elle consciente de l’acte qu’elle a fait, l’a-t-elle fait véritablement par elle-même, est-ce qu’on ne l’a pas trompée, est-ce qu’on ne l’a pas forcée?
Je pense que l’on résout ainsi les graves problèmes que posent le Pape Paul VI, le Pape Jean XXIII, le Pape Jean-Paul Ier. Par exemple, le Pape Jean-Paul Ier a fait une affirmation au sujet de la liberté religieuse, citée par les journaux : Il avait pensé d’abord que la nouvelle définition de la liberté religieuse par le Concile était inadmissible parce que l’Église affirmait le contraire, mais après avoir étudié d’un peu plus près le document du Concile et tout son contenu, alors il a constaté que l’Église s’était trompée auparavant. Or, je ne sais pas si c’est la formule exacte qu’il a employée, mais de dire que l’Église puisse se tromper sur un sujet comme celui de la liberté religieuse, . . . , c’est inimaginable ! Mais je pense que cela fait partie de ces esprits libéraux. Le libéralisme est comme ça. Le libéralisme affirme et contredit, et si on lui montre que ce qu’il a dit n’est pas vrai, alors il retrouve une autre formule ambiguë, équivoque, il reste toujours dans un milieu nuageux, des expressions qui ne sont pas claires, des choses qui sont à double-sens . . . . Que de choses sont comme cela dans le Concile, que de formules équivoques, peu claires, qui sont tout à fait dignes d’esprits nébuleux, d’esprits libéraux . . . . À mon sens, je pense que le fait que le Pape soit libéral explique suffisamment la situation dans laquelle nous nous trouvons. »
Ici, Monseigneur Lefebvre ne dit-il pas exactement ce que ces « Commentaires » ont proclamé si souvent ? Et la raison pour laquelle ils en parlent si souvent, c’est qu’ils voient ici la clé pour éviter le libéralisme sans avoir recours au sédévacantisme, bref, pour ne pas finir par perdre la foi.
Kyrie eleison.
11 juillet 2015
[Jehan de Belleville - Bénédictins de l’Immaculée] Solennité de Saint Benoît à Villatalla
SOURCE - Jehan de Belleville - Bénédictins de l’Immaculée - 11 juillet 2015
11 juillet, journée de liesse au monastère. Comme chaque année nous fêtons ce jour-là la solennité de Saint Benoît. L’église est remplie pour la célébration de la sainte messe selon le rite traditionnel et célébrée par le vicaire général, Monseigneur Giorgio Brancaleoni, entouré des diacre et sous-diacre et autres officiants. Parmi les fidèles, il y a ceux qui le sont entre tous, nos voisins et amis et, cette année, la présence de routiers des scouts unitaires de France, sans compter la douzaine de prêtres du diocèse venu partager cette festivité.
Après la cérémonie, notre oblat séculier, frère Ange-Joseph, aidé des pieuses dames de la paroisse, nous sert un repas champêtre sur le pré, à l’ombre de l’église.
11 juillet, journée de liesse au monastère. Comme chaque année nous fêtons ce jour-là la solennité de Saint Benoît. L’église est remplie pour la célébration de la sainte messe selon le rite traditionnel et célébrée par le vicaire général, Monseigneur Giorgio Brancaleoni, entouré des diacre et sous-diacre et autres officiants. Parmi les fidèles, il y a ceux qui le sont entre tous, nos voisins et amis et, cette année, la présence de routiers des scouts unitaires de France, sans compter la douzaine de prêtres du diocèse venu partager cette festivité.
Après la cérémonie, notre oblat séculier, frère Ange-Joseph, aidé des pieuses dames de la paroisse, nous sert un repas champêtre sur le pré, à l’ombre de l’église.
Le Père Prieur, remercie tous ceux, au ciel et sur la terre, qui ont concouru à la réussite de cette belle journée sous les hospices de Saint Benoît et recommande à chacun d’offrir une prière pour que le Seigneur nous envoie de saintes vocations.
En cette occasion nous refaisons nôtres ces pensées et cette prière d’une grande actualité que Dom Gérard, il y a trente cinq ans, adressait aux amis du monastère :
« Il y a 1500 ans, se levait sur l’horizon tragique des grandes invasions, la figure rayonnante de saint Benoît, patriarche des moines d’Occident.
Sa vie remplie de miracles fut un défi jeté au monde qui ressemblait quelque peu au notre par sa cruauté, en proie à l’agitation et au chaos. Il fit régner autour de lui la bonté, la douceur et la piété filiale. Ses disciples couvrirent l’Europe de monastères, enseignant aux populations l’art de prier et de travailler pour Dieu dans l’espérance du ciel.
Que la protection de notre grand patriarche, chers amis et bienfaiteurs, s’étende comme un manteau de paix sur vous, sur vos familles et sur vos maisons.
Qu’il veuille nous inspirer surtout un vif désir de servir Dieu et une immense confiance dans sa providence ».
En cette occasion nous refaisons nôtres ces pensées et cette prière d’une grande actualité que Dom Gérard, il y a trente cinq ans, adressait aux amis du monastère :
« Il y a 1500 ans, se levait sur l’horizon tragique des grandes invasions, la figure rayonnante de saint Benoît, patriarche des moines d’Occident.
Sa vie remplie de miracles fut un défi jeté au monde qui ressemblait quelque peu au notre par sa cruauté, en proie à l’agitation et au chaos. Il fit régner autour de lui la bonté, la douceur et la piété filiale. Ses disciples couvrirent l’Europe de monastères, enseignant aux populations l’art de prier et de travailler pour Dieu dans l’espérance du ciel.
Que la protection de notre grand patriarche, chers amis et bienfaiteurs, s’étende comme un manteau de paix sur vous, sur vos familles et sur vos maisons.
Qu’il veuille nous inspirer surtout un vif désir de servir Dieu et une immense confiance dans sa providence ».
[Le Salon Beige] Décès du cardinal Biffi, RIP
SOURCE - Le Salon Beige - 11 juillet 2015
Le cardinal Giacomo Biffi est décédé vendredi soir, à l’âge de 87 ans. Il fut archevêque de Bologne durant 20 ans, de 1984 à 2003.
Le cardinal Giacomo Biffi est décédé vendredi soir, à l’âge de 87 ans. Il fut archevêque de Bologne durant 20 ans, de 1984 à 2003.
Il fut invité par le Saint Pape Jean-Paul II à prêcher les exercices de Carême en 1989 à la Curie romaine ; il renouvela l’expérience en 2007, cette fois sur invitation de Benoît XVI.
Le Salon Beige avait déjà cité des extraits de son discours du 8 octobre 2004 sur l'immigration. En voici quelques extraits :
"Il me semble que jusqu’à présent l’on n’a pas accordé à ce problème l’attention pastorale qu’il mérite, et que l’on a manqué de réalisme dans la façon de l’évaluer et de l’affronter.[On ne peut pas] déduire – si on veut être vraiment "laïque" au-delà de tous les impératifs idéologiques – qu’une nation n’a pas le droit de contrôler et de régler l’afflux des gens qui veulent y entrer à tout prix. On peut encore moins en déduire qu’elle a le devoir d’ouvrir sans discernement ses propres frontières.
Il faut dire au contraire que tout projet viable d’insertion pacifique suppose et exige que les entrées soient surveillées et fassent l’objet de réglementations. Entre autres, il est évident pour tous que les entrées arbitraires – quand elles ont la réputation d’être assez facilement réalisables – déterminent fatalement, d’une part le développement incontrôlé de la misère et du désespoir (et souvent de dangereuses apparitions d’intolérance et de rejet absolu des étrangers), d’autre part le développement d’une industrie criminelle qui exploite ceux qui aspirent à passer clandestinement les frontières. […] Celui qui vient chez nous doit savoir dès le début qu’il lui sera demandé, comme contrepartie nécessaire de l’hospitalité, le respect de toutes les règles de vie en commun qui sont en vigueur chez nous, y compris les lois fiscales."
"Une introduction considérable d’étrangers dans notre péninsule est acceptable et peut même s’avérer bénéfique, à condition de s’occuper sérieusement de sauvegarder la véritable physionomie propre de notre nation. […] Dans une perspective réaliste, on préférera (à égalité de conditions, surtout pour ce qui concerne l’honnêteté des intentions et la correction du comportement) les populations catholiques ou au moins chrétiennes, dont l’insertion est infiniment plus aisée[...] ; puis les Asiatiques [...], qui ont montré leur capacité à s’intégrer avec une bonne facilité, tout en conservant les traits distinctifs de leur culture. […]
Si l’on ne veut pas éluder ou censurer cette perspective d’attention au réel, il est évident que le cas des musulmans doit être traité à part. […] Les musulmans - dans l’immense majorité des cas, et à quelques exceptions près – arrivent chez nous résolus à rester étrangers à notre type d’"humanité" individuelle ou sociale, dans ce qu’il a de plus essentiel, de plus précieux ; étrangers à ce à quoi il nous est le plus impossible de renoncer "laïquement". Plus ou moins ouvertement, ils viennent chez nous bien décidés à rester substantiellement "différents", en attendant de nous faire devenir tous substantiellement comme eux. […]"
Il avait aussi écrit un petit ouvrage d'une centaine de pages traduit en français sous le titre "Le cinquième évangile", paru en 1971 aux Editions du Cèdre, réécrivant l'Evangile interprété à la lumière d'une certaine nouvelle pastorale.Benoît-et-moi en avait cité un extrait :
"J’ai prié pour toi, Simon, pour que ta foi, confirmée par l’opinion de la multitude, ne défaille jamais, et que tu sois soutenu par le murmure affectueux de tes frères."
"Simon… j’ai prié pour que ta foi ne défaille pas, et toi, une fois converti, confirme tes frères." Luc 22, 32
Qu’est-ce qui soutient la foi inébranlable de Pierre ? La prière du Christ, semble nous enseigner le troisième évangile. L’avis de la majorité des fidèles, insinue au contraire notre texte.
Lorsque dans l’Eglise se fait jour une certaine incertitude sur la voie à prendre, que doit faire Pierre ? Se fier à son charisme intérieur, à la source duquel se tient la prière du Seigneur, « évêque et pasteur de nos âmes », semble suggérer Saint Luc. Se fonder sur les résultats d’un référendum parmi les baptisés, ou du moins sur un sondage d’opinion, dit le cinquième évangile.
Si le troupeau ne sait plus où aller, que doit-il faire ? Qu’il regarde Pierre, le pasteur délégué, semble affirmer l’évangile selon Jean. Pas du tout : que les brebis se réunissent et décident à la majorité de la route que devra prendre leur pasteur, enseigne l’évangile selon Migliavacca.
Nous nous trouvons, comme on voit, en présence de deux conceptions antinomiques de l’Eglise et de son chef visible. Elles ne peuvent s’accorder entre elles, il faut choisir.
Pour notre part, nous n’avons aucun doute : la théologie de la primauté qui est sous-jacente à ce bref fragment, même si elle est en opposition avec les évangiles canoniques, est plus démocratique, plus conforme à la mentalité des temps qui courent, plus acceptable.
Nous voudrions enfin souligner le gracieux équilibre qui caractérise les dernières paroles du passage. A l‘égard du pape, les catholiques de ce siècle semblent incapables de se tenir à égale distance de l’adulation et de l’insulte, du culte de la personnalité et du mépris, de l’Hosanna et du Crucifix. Quelle mesure, au contraire, quel bon sens, dans ces « murmures affectueux » qui, selon la parole de Jésus qui nous est ici rapportée, seraient le secret de la solidité de Pierre et la source cachée de ses consolations !"
Michel Janva
10 juillet 2015
[DICI] France : Nombre d’ordinations au plus bas cette année
SOURCE - DICI - 10 juillet 2015
Le Figaro du 7 juillet 2015 signale que «le nombre de prêtres ordonnés en France n’a jamais été aussi bas». En effet, la Conférence des évêques de France annonce 68 ordinations de prêtres diocésains en 2015, contre 82 l’an passé. Si l’on y ajoute les 52 ordinations de prêtres religieux, ce sont 120 prêtres (diocésains et religieux) qui sont ordonnés pour l’année 2015, contre 140 l’an dernier. C’est le chiffre le plus bas de ces quinze dernières années.
Le Figaro du 7 juillet 2015 signale que «le nombre de prêtres ordonnés en France n’a jamais été aussi bas». En effet, la Conférence des évêques de France annonce 68 ordinations de prêtres diocésains en 2015, contre 82 l’an passé. Si l’on y ajoute les 52 ordinations de prêtres religieux, ce sont 120 prêtres (diocésains et religieux) qui sont ordonnés pour l’année 2015, contre 140 l’an dernier. C’est le chiffre le plus bas de ces quinze dernières années.
L’avenir sera à peine meilleur puisque seulement 87 séminaristes diocésains ont été ordonnés diacres en 2015, et devraient devenir prêtres l’an prochain. Comme l’écrit la journaliste du Figaro, Caroline Piquet, «la baisse chronique du nombre de prêtres en France inquiète les évêques depuis longtemps. Le nombre de prêtres catholiques en France a presque été divisé par deux en vingt ans, passant de 29.000 (diocésains et religieux réunis) en 1995 à environ 15.000 en 2015. Selon des projections, ils ne seront que 6.000 en 2020.» Dix mille d’entre eux ont plus de 65 ans, 7.000 plus de 75. Et un évêque reconnaissait sans ambages : «J’ordonne un prêtre par an, j’en enterre douze». Ce qui fait que beaucoup d’évêques français n’ont pas ordonné un prêtre depuis dix ans.
Le Figaro recueille ces avis empreints d’un certain fatalisme résigné: «Au diocèse de Toulouse, le chancelier Christian Teysseyre observe cette fluctuation permanente d’une année sur l’autre. ‘En moyenne, nous avons 1,5 ordination par an, mais cette année nous n’en avons eu aucune au niveau des prêtres diocésains’, rapporte-t-il. ‘Ce n’est pas la première fois que ça arrive, cela dépend des années’, poursuit-il. ‘En 2016, par exemple, nous prévoyons d’en avoir trois’. Au diocèse d’Orléans, c’est également très variable. ‘Cette année, nous avons une ordination, contre quatre en 2014’, explique un laïc engagé dans l’Eglise, qui souhaite garder l’anonymat. 2012 et 2013 furent des années plus difficiles: aucune ordination.»
Cette chute des ordinations s’accompagne inexorablement, au fil des décennies, d’une baisse du nombre de pratiquants : en 1952, 27% des catholiques se rendaient à la messe, en 2010 il n’étaient plus que 4,5%, selon une étude IFOP.
(Sources : Figaro/CEF/IFOP – DICI n°318 du 10/07/15)
[Riposte Catholique] Nominations à la Fraternité Saint-Pierre
SOURCE - Riposte Catholique - 10 juillet 2015
L’abbé John Berg, Supérieur Général de la Fraternité Saint-Pierre, a renouvelé les mandats du Secrétaire et de l’Econome Général, ainsi que ceux des 2 recteurs des Séminaires de la FSSP.
L’abbé John Berg, Supérieur Général de la Fraternité Saint-Pierre, a renouvelé les mandats du Secrétaire et de l’Econome Général, ainsi que ceux des 2 recteurs des Séminaires de la FSSP.
Fribourg, le 9 juillet 2015
Plusieurs mandats arrivant à échéance, l’abbé John Berg, Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, a nommé, avec l’accord de son Conseil Général réuni le 1er et 2 juillet à Fribourg :www.fssp.org
- l’abbé Patrick du Faÿ comme Supérieur du Séminaire International Saint-Pierre (Wigratzbad, Allemagne) à compter du 13 juillet 2015 pour trois ans ;
- l’abbé Joseph Bisig comme Supérieur du Séminaire International Notre-Dame de Guadalupe (Denton, USA) à compter du 13 juillet 2015 pour trois ans ;
- l’abbé Arnaud Evrat comme Secrétaire Général à compter du 13 juillet 2015 pour trois ans ;
- l’abbé Andrzej Komorowski comme Économe Général à compter du 13 juillet 2015 pour trois ans.
[Abbé Alain Lorans, fsspx - DICI] Du déni au défi
SOURCE - Abbé Alain Lorans, fsspx - DICI - 10 uillet 2015
Cette année il n’y a eu que 68 ordinations de prêtres diocésains pour toute la France, auxquelles s’ajoutent 52 ordinations de religieux, soit un total de 120 nouveaux prêtres. Et, selon les projections, il n’y aura plus que 6.000 prêtres en France dans 5 ans, contre 15.000 aujourd’hui, car 10.000 d’entre eux ont plus de 65 ans, et 7.000 plus de 75 ans.
Cette année il n’y a eu que 68 ordinations de prêtres diocésains pour toute la France, auxquelles s’ajoutent 52 ordinations de religieux, soit un total de 120 nouveaux prêtres. Et, selon les projections, il n’y aura plus que 6.000 prêtres en France dans 5 ans, contre 15.000 aujourd’hui, car 10.000 d’entre eux ont plus de 65 ans, et 7.000 plus de 75 ans.
Comment ces 6.000 prêtres pourront-ils encore desservir les paroisses ? Le recteur de la grande mosquée de Paris a des idées sur une nouvelle affectation des lieux de culte en France (Europe 1, 15/06/15), et Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry, qui « préfère que les églises deviennent des mosquées plutôt que des restaurants » (Le Figaro, 15/06/15), saura lui passer les clefs.
Devant ce déclin inexorable des ordinations, des commissions de spécialistes proposent des explications sociologiques, des colloques entre experts suggèrent des interprétations psychologiques, alors que la conclusion est chaque jour plus démographiquement évidente : les nouveaux prêtres ne suffisent pas à remplacer les prêtres décédés.
Face à cette chute vertigineuse, un évêque demandait, il y a quelques années, qu’on laisse « faire l’expérience de la Tradition ». Mais au nom d’un a priori idéologique, on a repoussé sa demande : le Concile n’est pas négociable, la réforme postconciliaire est irréversible, les chiffres qui lui donnent tort doivent être « lefebvristes », et il convient de les traiter comme tels, par le dédain… Tel est le déni de la réalité.
Or les faits sont toujours là, et l’expérience de la Tradition peut encore être faite. Mais pour cela il faudrait refuser énergiquement que notre destin soit dans ce déclin. Et il faudrait vouloir se servir des trésors qu’offre la Tradition bimillénaire… Tel est le défi !
Abbé Alain Lorans
9 juillet 2015
[Riposte Catholique] Ordinations pour l’Institut du Christ Roi
SOURCE - Riposte Catholique - 9 juillet 2015
Comme chaque année, l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre a connu une grande semaine de cérémonies et d’ordinations à Florence. L’institut compte 11 prêtres de plus dont 8 français.
Le lundi 29 juin, Mgr Gilles Wach, Prieur Général, a remis la soutane à 11 séminaristes de première année dans l’église des saints Michel-et-Gaétan, à Florence.
Le mardi 30 juin, S.Exc.R. Mgr Perry, évêque auxiliaire de Chicago, a conféré les ordres mineurs et la tonsure dans la chapelle de l’Immaculée Conception du séminaire.
Le mercredi 1 juillet, S.Exc.R. Mgr Cordileone, archevêque de San Francisco, a conféré le sous-diaconat à 9 séminaristes et le diaconat à 7 séminaristes dans l’église des saints Michel-et-Gaétan, à Florence.
Le jeudi 2 juillet au matin, S.E.R. le Cardinal Raymond Burke a ordonné 11 prêtres pour l’Institut dans l’église des saints Michel-et-Gaétan, à Florence.
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