SOURCE - Abbé Daniel Couture, fsspx - Le Carillon (Canada) - juillet 2015
Cherchons-nous à faire revivre le passé? Pour répondre à une telle question il faut savoir, avec l’aide de la sagesse scolastique, faire les distinctions appropriées. Il n’est pas rare d’entendre dire, avec une pointe de nostalgie, que notre passé québécois est plein de nobles valeurs, désormais disparues. Et, dans la foulée, on entend : « Ah, mais pas question de retourner au passé! » Sachons distinguer.
Cherchons-nous à faire revivre le passé? Pour répondre à une telle question il faut savoir, avec l’aide de la sagesse scolastique, faire les distinctions appropriées. Il n’est pas rare d’entendre dire, avec une pointe de nostalgie, que notre passé québécois est plein de nobles valeurs, désormais disparues. Et, dans la foulée, on entend : « Ah, mais pas question de retourner au passé! » Sachons distinguer.
Il y a des choses qui sont essentielles et d’autres qui sont secondaires. Parmi les premières sont compris, par exemple, notre
mode de connaître, la structure naturelle de la famille, de la société. Parmi les choses secondaires, on peut inclure les découvertes
techniques, les modes de transport, de communication, etc.
Nous voulons restaurer le règne du Christ dans notre belle province. Restaurer, c’est-à-dire remettre en valeur les éléments
de ce règne qui transcendent le temps et l’espace. Lors d’une conversation récente en avion, mon voisin fit une critique amère du
passé catholique du Québec, tout en déplorant le drame qui se passe dans notre jeunesse désemparée, sans principes intellectuels
et moraux. Comme solution à ce problème très actuel, il admit qu’il fallait recommencer à lui enseigner une spiritualité! Et voilà!
Retour au passé!
Ce que nous cherchons dans cette restauration catholique, c’est la remise en valeur des principes, à tous les niveaux, qui nous
viennent de notre Créateur et Sauveur. D’abord, dans notre vie intellectuelle et morale, il faut savoir se soumettre à la réalité
telle qu’elle est, être réaliste tout simplement, et non pas chercher à se faire un univers artificiel, coupé du réel, à se créer une
morale guidée par nos passions. Prenons par exemple l’avortement. Quand l’enfant est voulu, c’est un « bébé » et quand il est
rejeté, « c’est mon corps, j’en fais ce que je veux » s’entend-on dire. Non! La science moderne est claire, il faut se soumettre à la
réalité telle qu’elle est, indépendamment de notre volonté : cet embryon, ce foetus, voulu ou non, est un être humain, innocent,
que l’on n’a pas le droit de tuer.
Au niveau de la famille, c’est la même chose : une famille n’est heureuse que lorsqu’elle se soumet au mode d’emploi de celui
qui l’a faite. Elle est constituée d’un homme et d’une femme, unis pour la vie, dans le but de « de peupler le Ciel d’élus ». Vouloir
redéfinir différemment ce qui est la cellule de base de la société, c’est aller à la mort, ce qui est déjà trop visible ici au Canada
comme ailleurs : combien de familles désarticulées, dont les victimes sont toujours les enfants, privés de l’amour d’un père stable
et d’une tendre mère!
La royauté du Christ au niveau social c’est reconnaître son autorité dans tout ce qui constitue une vie sociale : la santé,
l’éducation, les lois, les récréations, les métiers et professions, la politique. Le cadre social doit aider les hommes à suivre les
commandements de Dieu, à vivre selon son plan et ainsi à atteindre son Paradis.
« L’Eglise, enseigne saint Pie X, qui n’a jamais trahi le bonheur du peuple par des alliances compromettantes, n’a pas à se
dégager du passé. Il lui suffit de reprendre, avec le concours des vrais ouvriers de la restauration sociale, les organismes brisés par
la Révolution et de les adapter, dans le même esprit chrétien qui les a inspirés, au nouveau milieu créé par l’évolution matérielle
de la société contemporaine : car les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs, mais traditionalistes. »
(Notre Charge Apostolique)
Abbé Daniel Couture, fsspx