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[...] Savez-vous les évêques ne sont pas toujours intelligents?
Vous
voulez sans doute des mots d'encouragement? Eh bien je peux vous dire
ce que disait St-Pie X au cardinal Merry del Val: "Eminence, ça va
mal!". Personnellement quand les choses vont mal je préfère qu'on me le
dise! Ca me fait une bouffée d'oxygène quand quelqu'un me parle de ce
qui est. Et quand on cherche à me noyer dans les "hé, hé, hé, héhhhh",
j'ai mal! Or aujourd'hui ça va très mal! Et on a beau, à mon avis, je
regrette, (Je ne sais pas si c'est la peine d'enregistrer des paroles
pareilles, hein?), parce que ça va briser ma carrière,
ça risque de briser ma carrière! Bon, brisez ma carrière si vous
voulez, j'y suis prêt, en tout cas, ça va mal, ça va mal dans le monde
et dans l'Eglise!
Et dans la Fraternité? Mmmmmm, là vous voyez comment je vais casser ma carrière, hein? Il
serait gentil de dire, Ah nous ouvrons des maisons partout, nous
construisons, nous allons dans d'autres pays, on a des vocations, tout
le monde est beau, tout le monde est doux, tout le monde est jeune, tout
le monde est gentil, tout le monde est enthousiasmé, on a des évêques,
nanana..., ils sont gentils, hehehehe... Hum! (Silence)
Pourquoi
la Fraternité jouirait-elle de protections spéciales contre ces forces
de jour en jour plus déchaînées qui ont emporté des milliers de prêtres
et d'évêques excellents dans l'église officielle? Je pourrais
vous en raconter, ce serait très édifiant! C'est la réalité! Et la
Fraternité, qu'est-ce qu'elle a pour s'opposer à ce déferlement, à ce
déchaînement des démons? Et du monde de la chair et des démons? Qu'est-ce que la Fraternité a pour se protéger?
Quelles sont ses qualités, quelles sont ses garanties? La jeunesse?
Ouais! Elle est gentille la jeunesse, elle est belle, elle a les forces
de la jeunesse, les forces physiques, mais l'expérience, l'âge, la
sagesse des années, Mes très chers amis nous avons tous beaucoup profité
de la Fraternité, elle a fait de grandes et de belles choses pour nous
tous, certainement pour votre serviteur! Certainement, et j'espère que
demain ou après-demain, tant qu'elle est la servante de la foi et de
l'Eglise, je compterais bien donner ma vie pour la Fraternité! Mais à
condition qu'elle reste fidèle! Et ça!?... La jeunesse, est gentille
mais elle n'est pas toujours sage! Comment voulez-vous qu'elle le fût? -
Avec circonflexe je signale pour les grammairiens français! J'ai
pourtant un petit machin pour me faire entendre, je regrette si je ne me
fais pas entendre! - Et c'est bien si je ne me fais pas entendre,
d'ailleurs, parce que je ne dis pas des choses qui font avancer ma
carrière!
Mais
pensons aux années, j'évoquais tout-à-l'heure, aux années cinquante et
soixante, l'Eglise catholique, l'Eglise qui était encore apparemment
saine à ce moment-là, qui semblait se porter bien, qui semblait très
forte, aux années cinquante, cette Eglise qui s'opposait sous Pie XII,
héroïquement au déferlement du monde moderne, suite à la Deuxième
Guerre Mondiale, les intellectuels, en Angleterre en tout cas étaient
prêts à reconnaître que le communisme était faux, et qu'il n'y avait que
le catholicisme, il y avait beaucoup de conversions, 100 000
conversions par an, et pour les Anglais c'est quelque chose, 100 000 par
an! Et aux Etats-Unis aussi beaucoup de conversions, le monde semblait
être sur le point de baisser les armes et de se rendre à la vérité. Et
qu'est-ce qui s'est passé aux années soixante? C'est exactement le
contraire qui s'est passé! C'est la vérité qui a baissé les armes et c'est l'Eglise catholique qui s'est rendue au monde moderne avec Vatican II.
Alors
je vous donne un scenario, je ne dis pas qu'il va être comme cela, je
dis seulement qu'il pourrait être comme cela. Aux années quatre-vingt
dix la belle petite fraternité résiste héroïquement avec tous ses
merveilleux petits abbés, résiste héroïquement aux défaillances et aux
trahisons de l'Eglise officielle, et... les conversions s'esquissent et
les intellectuels commencent à se rendre compte que le Novus Ordo ne
marche pas, que l'Eglise officielle est fausse, et au moment même où
toute l'Eglise officielle sera sur le point de baisser les armes, et de
se rendre à la vérité, qu'est-ce que nous pourrions voir, je ne dis pas
qu'est-ce que nous verrons. Mais qu'est-ce que nous pourrions voir? La Fraternité qui baisse les armes et qui se rend à l'Eglise officielle.
Je
ne dis pas qu'il sera comme ça, je dis seulement il pourrait être comme
ça. On l'a déjà vu, pas seulement avec une toute petite Fraternité,
mais toute l'Eglise officielle qui s'est effondrée. A plus forte raison,
à combien plus forte raison une petite fraternité ne pourrait-elle pas
se rendre? Qu'est-ce qui nous protège? Qu'est-ce qui nous garantit?
Encore une considération, une considération noire, mes chers amis, mais
que voulez-vous? Moi je préfère l'oxygène, aux gaz nocifs de
l'optimisme, de la fantaisie. Les gens baignent aujourd'hui dans la
fantaisie, partout, partout, partout. On s'est découpé du réel et tout
le monde baigne dans l'irréel, se noie dans l'irréalité, dans la
fantaisie et ce courant de la fantaisie et en s'éloignant de la réalité
devient de plus en plus fort. Alors comment voulez-vous que de braves
petits abbés tiennent tête à tout cela? Dieu aidant, oui!
Si
Dieu n'aide pas, alors, pensez à ceci: toute congrégation et société
catholique, dans l'Eglise, autrefois, avait au-dessus d'elle, la
Congrégation du Clergé, la Congrégation des religieux, je ne sais pas,
et s'il y avait quelque chose qui allait mal dans une société, jusqu'à y
compris, une défaillance de la part de ses chefs, ce qui humainement n'est jamais exclu, dans le temps il y avait toujours la possibilité de faire appel à Rome et
Rome pouvait intervenir et récemment Rome est intervenue dans la
Fraternité Saint-Pierre, je ne sais pas si vous le savez, mais à
l'intérieur de la petite Fraternité Saint-Pierre, je ne sais pas si vous
vous souvenez, c'est cette petite fraternité qui est venue à
l'existence en 88, composée de prêtres qui ont quitté la Fraternité
parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec cette résistance à Rome de la
part de la Fraternité, et ces prêtres ont constitué une autre petite
société, Fraternité Saint-Pierre qui serait sous Rome, bon! Mais qui
continuerait avec la bonne messe, donc on aurait le meilleur des mondes
possibles, on aurait l'aval de Rome et on aurait la bonne messe! Bon
très bien. Alors dans cette petite fraternité-là, qui a surgi à ce
moment-là, qui était donc sous Rome, il y a deux ou trois ans, ils ont
élu un supérieur général qui n'a pas plu à Rome et Rome est intervenue
qui a évacué l'élu et l'a remplacé par l'ancien supérieur général qui
jusqu'à ce jour continue d'y être. C'est un exemple tout simplement de
la façon dont Rome peut intervenir. Bon dans ce cas-là, c'était pour le
bien ou pour le mal, je ne sais pas.
Dans le temps, évidemment c'était généralement pour le bien, aujourd'hui c'est généralement pour le mal, donc
c'est mieux de ne pas être sous Rome, mais attention il y a un prix à
payer et le prix à payer c'est qu'on n'a personne au-dessus de nous, il
n'y a personne, notre conseil général, notre petit supérieur général
c'est le plafond! Il n'y a rien au-dessus, c'est dangereux! En
soi! Toutes choses étant égales, en soi c'est dangereux! Ce n'est pas
normal. Il faut qu'il en soit ainsi parce que se mettre sous Rome
aujourd'hui c'est, c'est embrasser la trahison, alors nous ne pouvons
pas nous mettre sous Rome, complètement d'accord, sous ces officiels de
la Rome actuelle. Mais en ne nous mettant pas sous ... Il faut payer le
prix que nous sommes livrés à nous-mêmes. Alors dans le temps on avait
la sagesse de (probablement d'après ses fruits je crois qu'on peut dire
la sagesse exceptionnelle de Mgr Lefebvre -sans faire du culte de la
personnalité - mais on avait à notre disposition cette expérience. Il
est mort dans les années 80, il a lancé la Fraternité dans les années
soixante, il avait, attendez, 65 ans lorsque la FSSPX a été fondées, il
avait 89 ans je crois lorsqu'il est mort, donc c'est les dernières 20
années de sa vie. Là il y a une grande expérience, n'est-ce pas? Combien
de vieillards avons-nous avec nous maintenant, pas beaucoup, or si la
vieillesse pouvait, si la jeunesse savait, dit le proverbe(?), si la
vieillesse pouvait, si la jeunesse savait, combien est utile d'avoir
d'anciennes têtes, et il ne suffit pas d'avoir les anciennes têtes,
encore faut-il savoir les consulter§ Si on les a et qu'on ne sait pas
les consulter à quoi cela sert?
Quelques considération joyeuses mes amis, pour vous égayer ce mois de juillet étouffant de 1994. Mais en fin de compte pourquoi serions-nous épargnés? Bon,
nous avons voulu essayer d'être fidèles, oui, d'accord! Nous avons fait
de notre mieux, oui, et le Bon Dieu nous en saura gré, très
certainement, mais, il ne faut pas se faire des illusions, alors moi je
ne veux pas que cela se casse et Dieu aidant, je ne ferai rien pour
cela, mais disons seulement que si cela se casse, moi je ne serai pas
surpris. A chaque jour suffit sa peine dit Notre Seigneur, donc à demain
les peines de demain, nous n'avons pas besoin de les affronter
aujourd'hui, mais quand même voyons clair et pour voir clair, il est
inutile de se dire qu'on est brave, on qu'on est jeune, qu'on est
énergique, on a eu des réussites, ça va continuer comme ça.
Peut-être
que cela continuera, mais ce n'est pas seulement parce qu'on jeune,
brave et énergique, ça ne suffit pas. Encore faudra-t-il la sagesse ou
une aide particulière divine, une aide de Dieu ou de la
Sainte-Vierge, mais là il est tout-à-fait possible que le Bon Dieu
maintienne en existence la Fraternité jusqu'au début du dénouement de
cette crise, il est possible et même si on pense, que Dieu n'abandonnera
jamais ses brebis et qu'il ne permettra pas que ses petits soient
livrés au désespoir et si on pense que la Fraternité est nécessaire pour
(???) le désespoir, alors là il est possible que le Bon Dieu maintienne
la Fraternité, rien ne l'empêche de le faire. Rien ne l'empêche! Mais
il n'est pas impossible par contre que la Fraternité suive le mouvement
général et se laisse engouffrer pour que nous nous rendions compte
combien nous sommes fragiles et combien peu nous pouvions faire de
nous-mêmes. Et je ne dis pas que c'est le cas, mais si jamais c'était le
cas, c'est dangereux, c'est l'orgueil, c'est la vanité, c'est la
présomption, c'est dangereux.
L'Eglise
officielle va à la dérive, toujours plus, (???) que je sache les
cardinaux en réunion n'ont pas bronché à l'annonce d'une réunion des
Juifs, des Chrétiens et des Musulmans, par contre il y a un cardinal de
la République Tchèque qui a bronché, un bohémien, donc, lorsque le pape a
proposé de battre la coulpe de l'Eglise catholique pour tous les
siècles de son passé face aux autres religions, les pauvres, qui ont été
tellement opprimées par l'Eglise catholique durant tous ces siècles. [...]