Nous avons le plaisir de signaler une nouvelle célébration de la messe selon la forme extraordinaire du rit latin qui a débuté depuis le 8 mars dernier à Salon de Provence, dans le diocèse d'Arles et d'Aix en Provence.
27 mars 2008
[Paix Liturgique] Dimanche in Albis à Salon de Provence
Nous avons le plaisir de signaler une nouvelle célébration de la messe selon la forme extraordinaire du rit latin qui a débuté depuis le 8 mars dernier à Salon de Provence, dans le diocèse d'Arles et d'Aix en Provence.
25 mars 2008
[Paix Liturgique] Une culture du mépris bien enracinée dans le diocèse de Reims
Nous publions ci-après une lettre d’un fidèle de Reims excédé par le mépris dont les familles attachées à la forme extraordinaire du rite romain font l’objet à Reims et dans tout le diocèse…
Amis de Paix Liturgique,
Ouvrez donc les yeux ! La paix liturgique semble impossible si un des deux protagonistes la combat de toutes ses forces. C’est ce qui se passe à Reims avec Monseigneur Thierry Jordan.
Après plusieurs années de suppliques demeurées sans effet et faute de pouvoir être écouté par leur évêque, plusieurs familles avaient décidé d’en appeler à leurs frères chrétiens du diocèse en allant chaque dimanche à leur rencontre afin de leur rendre compte de leur situation d’exclusion. Que n’a-t-on pas alors entendu comme mensonges sur ces familles : « cela concerne une seule famille, ils ne sont pas du diocèse, cette demande n’intéresse personne… »
A la suite du Motu Proprio de Benoît XVI et pour tenter d'interrompre notre action de protestation, Monseigneur Thierry Jordan a daigné nous lâcher un « os à ronger » et il a décidé arbitrairement, sans concertation avec les fidèles, d’accorder la célébration de la messe de Saint Pie V, une fois par mois depuis le 21 octobre dernier. Oui, vous avez bien lu : 1 dimanche par mois… Difficile de faire moins.
Alors que plus de deux cents fidèles assistaient à la première messe et que l’affluence a continué aux messes suivantes, on aurait pu penser que l’évêque allait peut être revoir son jugement, admettre la réalité et mettre en place le minimum que constitue la messe dominicale hebdomadaire.
Force est de constater qu’il n’en est rien. A Reims, malgré une demande connue de tous, malgré un besoin clairement identifié avec les 150 à 200 personnes qui assistent à la messe mensuelle de l’église Sainte Jeanne d’Arc (sans compter les 250 fidèles qui assistent à la messe de la Fraternité Saint Pie X ) : pas de sacrements pour les fidèles qui se réclament du Motu Proprio de Benoît XVI, pas de catéchisme pour leurs enfants, aucune activité paroissiale, une seule messe par mois et… Aucun dialogue possible !
On se fout de nous ! Sous couvert d’obéissance au Pape et des belles paroles de notre évêque, la réalité est que nous sommes traités comme des lépreux dans le diocèse de Reims à cause de notre attachement à la messe traditionnelle de l’Église.Non, la paix, le dialogue ne peuvent fonctionner que si les deux parties sont de bonne foi. Ce n’est apparemment pas le cas de notre évêque. Pour toutes ces raisons, nous n’avons d’autre choix que nous organiser pour reprendre nos actions publiques dans les paroisses de Reims et pourquoi pas nous inviter à Lourdes à la prochaine réunion de la conférence épiscopale pour obtenir enfin un entretien honnête avec Monseigneur Jordan. Qui sème le vent…
Bon courage.
Xavier H.
Les commentaires de PL
1/Après avoir répété pendant des années il n’y a pas de fidèles intéressés par la célébration de la messe traditionnelle à Reims ou que cela ne concernait qu’une seule famille (sic !!!), force est de constater que plusieurs centaines de familles sont concernées : de 150 à 200 à sainte Jeanne d’Arc et environ 250 à la chapelle desservie par la FSPX. Il est donc incorrect de prétendre qu’il n’y a pas de demande bien qu’il soit de bon ton d’affirmer qu’ils ne sont pas du diocèses (C’est vrai que désormais avec le TGV les paroissiens de Rambouillet vont un dimanche par mois assister à la messe de Reims, pendant que les Rémois vont, de temps en temps à la messe à Rambouillet !!!!). Encore, ce chiffre serait il probablement beaucoup plus élevé si la messe était célébrée chaque dimanche à Sainte Jeanne d’Arc.
2/A l’heure du Motu proprio de Benoît XVI de 2007, Monseigneur Thierry Jordan semble découvrir celui de Jean-Paul II de 1988 et encore, il en fait une application minimaliste et non pas une application « large et généreuse » pour reprendre les paroles du défunt Pape. Le diocèse de Reims est donc-t-il si crotté que les textes de Rome ne lui parviennent qu’avec 20 ans de retard ?
3/Il est clair qu’un groupe significatif de fidèles soucieux de vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Église existe à Reims. Dès lors il est inadmissible que la messe ne soit pas célébrée au minimum une fois par semaine dans cette grande ville et que le Motu proprio de Benoît XVI soit ainsi bafoué. L’Église n’est pas une dictature et Monseigneur Thierry Jordan ne peut continuer à bâillonner la demande et faire la sourde oreille.
4/Ces comportements indignes sont bien anachroniques. Il est temps d’avoir un comportement adulte et honnête de faire la paix des braves et de cesser cette gué guerre stérile.
Pour en savoir plus http://www.motuproprio51.com
Sylvie Mimpontel
Présidente du mouvement pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l’Église.
23 mars 2008
[Paterculus - le Forum Catholique] L’Eglise accusée : la portée de nos débats sur le F.C.
[Dom Laurenco Fleichman osb] Les marques de la souffrance : paroles d'un fils de Dom Gérard
SOURCE - Dom Laurenco Fleichman osb - version française sur Christs Imperat - 23 mars 2008
Les marques de la souffrance : paroles d'un fils de Dom Gérard
"Il m'a fait trop de mal pour dire du bien de lui. Il m'a fait trop de bien pour dire du mal de lui".
Je crois que sont là les mots qu'avait écrit l'abbé Berto sur Jacques Maritain, et qu'aujourd'hui je pourrais reprendre à mon compte à propos de Dom Gérard Calvet OSB, qui vient de disparaître. Ainsi, l'abbé du monastère Sainte-Madeleine du Barroux s'est présenté en ce jour devant le Juge Suprême et a vu, a certainement vu, le mal terrible, l'avalanche qu'il a provoquée en raison de sa vanité, de l'abandon du combat auprès de Monseigneur Lefebvre et de l'adhésion de toutes ses forces à Vatican II et son oeuvre sinistre. Nos lecteurs brésiliens peuvent avoir une vague idée de cela en lisant l'ouvrage qui j'ai écrit pour relater les négociations entre Monseigneur Lefebvre et le Vatican ( La Tradition contre le Vatican, éd. Permanencia). Le monastère du Barroux était un haut lieu de la Tradition , son influence dépassait les limites de la vie monastique, de la France même, et touchait le monde entier, en attirant des jeunes de toutes parts afin de vivre à nouveau la vie monastique authentique, telle qu'elle s'est vécue jusqu'aux temps de Pie XII. Les fidèles du monde entier savaient que, même en ayant un style différent de la Fraternité Saint-Pie X, les moines bénédictins de la Tradition étaient la marque de fécondité de toute cette oeuvre de restauration.
Dom Gérard avait envers le Brésil une affection particulière, et il y était venu dans une fondation du monastère de Tournay, entre 1962 et 1968. Au cours de cette année de grands changements et d'agitations, il est retourné en France, désespéré devant les départs de prêtres et la Révolution opérée par le Concile. Avant de regagner son pays natal, il vint à la maison de Gustavo Corção, à Cosme Velho et il pleura avec ce vieux combattant sur la Passion de l'Église. Corção a raconté cette histoire dans l'article « Malhas que os anjos tecem », que nous publierons brièvement.
Il se fit ermite dans les montagnes du Midi jusqu'à ce qu'il fut informé qu'une propriété à louer était disponible à proximité, avec une jolie chapelle du XIe siècle. On était au milieu de l'année 1970. Ensuite arriva un jeune qui voulut l'accompagner, puis un autre, et encore un. Une communauté monastique s'est créée, mais dans le but de maintenir la Tradition , la messe tridentine, même en s'engageant dans une guerre, comme venait déjà de le faire Monseigneur Lefebvre, qui avait fondé le séminaire d'Ecône la même année. Et ainsi les destinées du monastère de Bédoin et d'Ecône furent-elles liées. En 1974, un de nos jeunes de Permanencia, guidé par Gustavo Corção, entra au monastère Sainte-Madeleine, en recevant le nom de Frère Thomas d'Aquin. Plus tard, en 1980, ce fut mon tour. Notre formation de Permanencia se faisait toujours en fonction de la théologie traditionnelle. Il n'y avait pas de prêtres très proches de nous, un aumônier par exemple, seulement quelques bons prêtres qui célébraient la messe en cachette, de peur de la furie de Dom Eugenio Sales ; c'était Corção qui enseignait la doctrine et ce fut une garantie de qualité : Saint Thomas d'Aquin et ses commentateurs, surtout Garrigou-Lagrange, P. Gardeil et d'autres encore ; les grandes encycliques, les grands saints docteurs. Néanmoins, quand je suis entré à Bedoin, j'y ai trouvé les mêmes références que celles que nous avions dans les leçons de Corção et de mon père. Plus encore : le même esprit de combat contre la vague de progressisme venue avec Vatican II. Je me rappelle de moments marquants de la vie de la communauté du Barroux (où fut transféré le monastère en décembre 1981), quand Dom Gérard attaqua fortement les erreurs des progressistes, en désignant leurs hérésies et en donnant une orientation sûre qui fut toujours la même. Ah oui, ce n'était pas comme Ecône parce que ce n'était pas un évêque, mais il y avait une profondeur dans ses écrits et sa pensée qu'on pouvait remarquer dans ses articles de la revue Itinéraires. Mais Dom Gérard avait certains défauts graves et sa nature pouvait être gagnée facilement par des personnes qui le flattaient avec certains types de compliments. A cette époque, il était confus et a aussitôt commencé à glisser dans l'orgueil de se savoir si influent, si recherché par tant de gens, en réussissant à construire un monastère qui laissait la France bouche bée. Le premier signe de ce phénomène intervint en 1983, lorsque sortit le nouveau Code de Droit canonique. Le prêtre qui enseignait cette matière, issu du diocèse d'Avignon, et qui célébrait aussi la messe traditionnelle, fit une conférence en montrant plusieurs erreurs graves du nouveau code. Mais, tout comme sont ces "conservateurs", à la fin, il disait que c'était l'Église qui nous le donnait, que nous devions l'accepter. Je lui ai demandé comment il pouvait être donné par l'Église et aussi corrompu. Mais Dom Gérard ne l'a pas laissé répondre, en affirmant qu'il était de l'Église et que nous allions toujours l'utiliser à la lumière de la Tradition. Comme à l'accoutumée, dom Gérard m'a demandé de téléphoner à Mgr Antõnio de Castro à Mayer pour connaître l'avis de l'évêque émérite de Campos, docteur en droit canon. Ils ont entendu personnellement la réponse de Dom António : « Le nouveau code de droit canon fait partie des hérésies de Vatican II ». Et la chose est restée ainsi. Mes inquiétudes, en vérité, ont diminué dans la mesure où Dom Gérard continuait, après cela, à critiquer fortement et en public les erreurs du pape et du Concile. Il suffit de relire un des exemplaires de la Lettre aux amis du Monastère, où il parlait de « l'hérésie oecumeniste ».
En 1984, Dom Gérard a été appelé à une rencontre avec le président de la Confédération bénédictine, à Florence, en Italie. Là, on lui a proposé de recevoir les approbations de Rome pour la vie monastique et pour la messe traditionnelle, si, en échange, il acceptait de ne plus aller à Ecône. A son retour, Dom Gérard en a parlé à la communauté qui lui a répondu que cette proposition était une trahison, et que lui n'était pas un traître. Par cette réponse et d'autres encore, je me sentais en sécurité, malgré des glissements que je sentais déjà. Quatre ans plus tard, encore influencé par des personnes infiltrées dans le monastère, le prieur se laissa séduire par une Tradition officialisée par Rome, en disant croire en la sincérité des autorités qui, disait-il, ne lui demandaient rien en échange. Mais Dom Gérard a reçu le cardinal Mayer qui est rapidement venu au Barroux proposer un accord après le refus de Monseigneur Lefebvre de continuer les négociations. Pour faire un accord avec Rome, le Barroux devait s'éloigner de Monseigneur Lefebvre. La même proposition qu'en 1984, néanmoins avec une réponse différente de Dom Gérard. Cette fois, la mitre et la crosse de l'abbé étaient en jeu. Rome savait séduire pour gagner. Et la trahison arriva. Il a trahi ce que Monseigneur Lefebvre avait fait pour le Barroux. Il a trahi la Sainte Eglise en baissant la garde, en cessant le combat, en concélébrant avec le pape à Rome, en acceptant la nouvelle messe . Ensuite, il a laissé agir la dynamique de Vatican II (comme le dira quelques années plus tard l'abbé Cottier, aujourd'hui cardinal, à propos de l'accord de Campos). S'il m'est permis de me citer moi-même, je dois dire qu'avant de partir du Barroux, j'ai dit à Dom Gérard : "Des milliers de familles en France et dans le monde attendent un mot pour les confirmer dans la foi, en refusant la trame et la malice de nos ennemis. Cet accord sera l'occasion de grandes divisions dans les familles". Tout a été vain. Le reste fut un drame aux proportions incalculables, pour les moines, divisés, pour une belle communauté monastique qui changeait l'itinéraire de sa vie pour finir détruite, ensevelie par le progressisme de Vatican II. Des vingt prêtres que nous étions au Barroux en 1988, je crois que cinq sont restés. Quelques-uns ont tout lâché, la vie monastique et le sacerdoce, d'autres ont continué le combat de la Foi aux côtés de la Fraternité S. Pie X, d'autres sont devenus prêtres diocésains en célébrant la nouvelle messe, aussi mondains et laïcisés que des prêtres progressistes. Un cataclysme qui maintenant, devant Notre Seigneur, Dom Gérard doit considérer dans toute sa proportion. Il paraît que dans ses derniers mois, il se serait rendu compte du mal qu'il avait permis et a causé. Il aurait dit qu'il s'était trompé dans le choix de 1988. Je ne sais pas ce qu'il en est vraiment. Je prie pour son âme en ce moment terrible, le remerciant de ce que j'ai appris de lui, attristé par tout ce que j'ai souffert par lui, animé par la vertu d'Espérance du désir qu'il ait une place au purgatoire où il puisse expier ses manques. De son âme, de sa vie morale, je n'ai pas à témoigner ni n'ait à dire quoi que ce soit contre lui. Mais la chute de son monastère, causé par sa vanité, en a atteint beaucoup, a blessé l'Église et a besoin d'être expiée.
Dom Laurenco FLEICHMAN osb
22 mars 2008
[Daniel Hamiche - americatho] La forme extraordinaire va être enseignée aux séminaristes de l’archevêché de Philadelphie
21 mars 2008
[Aletheia n°122] Benoît XVI et les sciences historiques
20 mars 2008
[Paix Liturgique] Alléluia à Orange
19 mars 2008
[Abbé Méramo] Sodomisation et virginité de l'Eglise, ou: la diabolique sodomisation de l'Eglise
18 mars 2008
[Paix Liturgique] Encore les Scouts d'Europe : Réponse à deux courriers de nos lecteurs
"Votre façon de parler des scouts d'Europe est inadmissible et absolument pas chrétienne et tolérante , je suis très choquée ! Je ne vois pas le rapport avec de la désobéissance au Pape et la franchise scoute !"Recevant, par inadvertance probablement, les courriers électroniques concernant les débats en cours au sein de l'AGSE, je suis surpris de découvrir que la réponse que vous apportez à la "mise en cause" injuste dont vous dites faire l'objet de la part de commissaires généraux de l'AGSE est identique à un courrier électronique diffusé la semaine dernière. Il me semble que vous pouvez difficilement soutenir que vous n'êtes pour rien dans ces débats...A force d'attaques peu charitables et de jouer sur les mots pour esquiver les responsabilités, vous vous discréditez
La réponse de Paix liturgique
http://www.libertepolitique.com/[...]/
En voici quelques extraits :
"le lancement d’une pétition nationale de soutien aux commissaires généraux spéculant sur la mobilisation du loyalisme scout et le réflexe d’attachement légitime au mouvement contre un prétendu complot intégriste, est également regrettable. C’est de la pure dialectique politicienne. On voudrait dresser les gens les uns contre les autres qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Un mouvement scout n’est pas un terrain de jeu démocratique. Dans cet esprit, l’envoi à tous les cadres du mouvement d’une plaquette électorale de dix pages pour vanter les mérites de l’actuelle équipe dirigeante provoque en moi un malaise, quand l’axe directeur du document consiste, sur des accusations indémontrées, à brandir la menace d’une entreprise de déstabilisation. [...]
C’est une grave erreur de considérer la famille traditionaliste comme un bloc homogène, également borné, comploteur, et donc infréquentable… Personne n’a le monopole des brebis galeuses. Cette confusion est bien française, mais dans l’air du temps : le cartésianisme centralisateur des administrations (civiles ou religieuses, d’ailleurs) ainsi que la peur de la différence poussent les organisations à écarter les empêcheurs de plaire. [...]
C’est dire ma tristesse de découvrir que l’œuvre de paix et de réconciliation voulue par le pape ait été reçue par une décision formelle et brutale de fermeture, que le mouvement n’avait jamais pratiquée jusqu’alors. [...] Pourquoi s’enfermer dans un blocage que les circonstances ne justifiaient nullement ? [...] vouloir vivre la communion de l’Église en éliminant arbitrairement les indésirables, cela relève d’une ecclésiologie étrange. Si les Scouts d’Europe se joignaient à ceux qui veulent enfermer une catégorie de chrétiens dans des réserves d’Indiens, j’aurais honte, tout simplement. [...]
On m’oppose que la décision a été adoptée régulièrement, et qu’elle répond à une nécessité pédagogique. C’est bien là le problème. [...] Le caractère unilatéral et obstiné de cette décision a d’autant plus choqué, que depuis, en janvier dernier, une majorité des administrateurs élus par les chefs et cheftaines a refusé sa confiance aux commissaires généraux. Deux raisons pourraient expliquer cette brutalité, qui ne sont pas incompatibles entre elles : 1/ la certitude d’un complot dangereux, justifiant une mesure de salubrité publique ; 2/ la volonté de transformer autoritairement le mouvement à son insu. La thèse du complot intégriste et des menaces que ferait courir au mouvement un camp conservateur tenté par l’isolement ou la guerre avec « la société laïque dans laquelle nous vivons » parcourt la longue lettre aux chefs et cheftaines du 11 février. Il est même explicitement évoqué le risque de rupture avec l’Église de France si le rapport moral présenté à l’AG du 15 mars était rejeté. « Moi ou le chaos ? » Ce n’est guère sérieux. [...] Les administrateurs qui se sont opposés aux commissaires généraux, ne défendaient pas un rite, mais contestaient un mode de gouvernement autoritaire pour imposer des décisions aux motivations peu claires (cf. le site www.appel-scout.fr). [...]
S’il n’y a pas complot, il y a bien deux conceptions de ce que doit être l’AGSE qui s’opposent, à la fois comme mouvement d’éducation, et comme mouvement catholique. Indépendamment de considérations plus stratégiques ou de pressions extérieures (j’y reviendrais), les motivations de chacun répondent à des logiques différentes.
D’un côté, la vie chrétienne est intégrée dans le mouvement comme un élément constitutif de la pédagogie ; de l’autre, c’est la vie scoute, comme méthode pédagogique, qui prend place dans la vie chrétienne de chacun et dans la vie de l’Église. Dans le premier cas, le « sens de Dieu » est considéré comme un des cinq buts du scoutisme, c’est une « dimension » de la pédagogie ; dans l’autre, c’est la pédagogie qui est subordonnée au « tout » de la vie chrétienne.
On voit les conséquences quand il s’agit de mettre en œuvre une instruction romaine (quelle qu’elle soit) : chez les premiers, on mesure la volonté du pape à des impératifs pédagogiques : c’est une contrainte réglementaire ; chez les seconds, la volonté du pape est une condition de la pédagogie : c’est une obligation spirituelle.
La distinction est sans doute forcée, mais les deux approches existent bien. Cela n’a pas les mêmes effets. Ainsi, dans la logique de la première approche (primauté de la pédagogie), on nous explique que « la création d’un nouveau groupe doit se faire autour de la pédagogie scoute et non d’une spécificité liturgique » et que la pratique exclusive de la forme ordinaire du rite relève d’un « choix pédagogique » (Lettre aux parents, 17 novembre). Cette règle a l’apparence du bon sens, mais on voit mal en quoi la pratique de la forme extraordinaire du rite romain, dans la perspective de Benoît XVI, serait pédagogiquement inacceptable dans un mouvement d’éducation catholique où il s’est d’ailleurs toujours pratiqué (même de manière marginale). Quoiqu’il en soit, les considérants de la décision sont seulement pédagogiques. Cette mise à l’écart traduit un renversement de la hiérarchie entre pédagogie et vie chrétienne.
Ce passage en force peut s’expliquer par la volonté d’assurer une mutation du mouvement qui renforcerait son identité sur des critères pédagogiques, et non spirituels. La « méthode scoute classique » serait clairement revendiquée (système des patrouilles, non-mixité, uniforme) comme le critère identifiant de l’AGSE, mais sa « volonté de ne pas entrer en guerre avec la société laïque dans laquelle nous vivons » s’harmoniserait avec un modèle éducatif chrétien qui cloisonnera la vie spirituelle, et prendra délibérément ses distances avec un catholicisme jugé trop décalé. [...]
Le plus étonnant, c’est que cette orientation est soutenue par des évêques du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes, qui n’hésitent pas à prendre parti, au risque de consacrer une division regrettable en elle-même. S’il s’agit d’un conflit interne d’ordre temporel, l’inopportunité est manifeste ; s’il s’agit d’un enjeu d’ordre spirituel, on est obligé de considérer l’affaire sous l’angle canonique, dans toute sa complexité, et d’admettre qu’il y a aussi un désaccord entre des évêques et le Saint-Siège, alors que le cardinal Hoyos, président de la commission chargée de veiller à l’observance et à l’application du motu proprio (art. 12) a demandé formellement et directement aux dirigeants de l’AGSE de « reconsidérer » leur position.
Les réticences de plusieurs évêques français à l’application du motu proprio sont connues. Des évêques assument même leur opposition du document droit dans les yeux, pour des raisons historiques qui rejoignent les confusions observées dans l’analyse de certains sur le monde traditionaliste. Mais tout comme l’actuelle division des Scouts d’Europe ne tourne pas fondamentalement autour d’une question de rite, de même le soutien apporté par ces quelques évêques aux commissaires généraux va au-delà de la question du motu proprio et procède d’une volonté de repenser les relations entre le mouvement et la hiérarchie épiscopale. [...]
La culture assez peu cléricale qui s’est forgée dans les nouveaux mouvements depuis Vatican II, avec les conséquences sur le profil des jeunes prêtres issus des Scouts d’Europe, s’intègre mal avec la tendance au dirigisme du clergé français. Il est donc aisé de prévoir que la perspective fantasmatique de voir les Scouts d’Europe servir de terrain de chasse à des prêtres hors contrôle (par exemple à des abbés de la Fraternité Saint-Pierre) en fait trembler plus d’un. [...]
Cette orientation risque de nuire à tous. Elle est en rupture avec l’histoire du mouvement des Guides et Scouts d’Europe et son identité profonde. C’est dans la liberté de son engagement au service de l’Église que sa fécondité spirituelle et humaine a grandi. La santé de l’Église de France a besoin de cette liberté. Aujourd’hui, on veut brider sa créativité, caporaliser sa spiritualité."
15 mars 2008
[Abbé Régis de Cacqueray - Lettre à nos frères prêtres] Missel de Jean XXIII: de quoi parle-t-on?
11 mars 2008
[Paix Liturgique] Le motu proprio en Belgique et aux Pays-Bas : déjà un succès !
La nouvelle crue de la crise postconciliaire, particulièrement visible en France, en Suisse et en Allemagne, qui se traduit, entre autres, par une reprise dramatique de l’effondrement des vocations dans les séminaires diocésains, est aussi très sensible en Belgique et aux Pays-Bas. Comme en France, c’est sur ce fond de naufrage ecclésial et de banqueroute pastorale qu’il faut lire comme un signe d’espérance – un peu comme une barque de sauvetage – le succès du motu proprio Summorum Pontificum, succès certes lent (relativement, car le texte a paru il y a moins d’un an), mais succès désormais certain et irréversible.
Voici un état de la situation en Belgique et aux Pays-Bas :
En Belgique, 6 nouveaux lieux proposent l’ancien ordo et d’autres sont en préparation.
Dans le diocèse de Liège, il existe depuis les années 70 une offre substantielle de liturgie traditionnelle, qui s’est toujours maintenue sans coups de crosse épiscopaux majeurs, alors que ces groupes sont a priori vulnérables, étant en dehors de toute structure traditionaliste.
- L’abbé Jean Schoonbroodt, un prêtre à soutane et barrette, est une figure bien connue dans le diocèse. D’une famille de musiciens renommés, il a uni autour de lui tout un milieu grégorianiste qui rayonne à son tour dans les milieux des conservatoires de la région. Apostolat par l’art. Biritualiste, l’abbé Schoonbroodt est chapelain du sanctuaire marial de Banneux www.banneux-nd.be (où il use généralement des nouveaux livres liturgiques). Parallèlement, il continue à célébrer comme auparavant dans le rite traditionnel à la chapelle dite de Bavière à Liège mais, depuis le motu proprio, il a également repris le rite traditionnel à l’église du Saint Sacrement, une splendide église sur un des plus gros boulevards de la ville : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com. La messe « Novus ordo » qui y est célébrée par l’abbé Germeau, un prêtre également Biritualiste, se recentre rapidement, en prenant comme point de référence la messe traditionnelle. L’église du Saint Sacrement de Liège est rapidement devenue le centre de gravité du « tridentinisme » dans la région. On peut également y bénéficier régulièrement de vêpres, confessions, expositions du Saint Sacrement, concerts de musique sacrée etc.
- Autre nouveau lieu de célébration suivant l’ancien ordo : le prieuré de Tancrémont (www.tancremont.be), un sanctuaire cher aux Liégeois, où est conservé un Christ à colobium unique en son genre qui est traditionnellement fort vénéré dans la région. Le Père Jos Vanderbruggen, norbertin, est recteur de ce prieuré, qui dépend de l’abbaye prémontrée d’Averbode. Tancrémont étant à un jet de pierre du sanctuaire de Banneux, le Père Jos y seconde l’abbé Schoonbroodt. Depuis peu, donc, il célèbre régulièrement dans le rite traditionnel à Tancrémont, ainsi que le dimanche à la chapelle Saint-Lambert dans la ville de Verviers. Cette chapelle de Verviers bénéficiait déjà d’un indult obtenu de Paul VI en personne par Mgr Van Zuylen, évêque de Liège qui était insatisfait des changements post-conciliaires.
- Dans le diocèse d’Anvers, le foyer de charité Marthe Robin de Brasschaat propose depuis peu une messe quotidienne dans le rite traditionnel.
- Dans l’archidiocèse de Malines Bruxelles, le petit village de Dongelberg, entre Bruxelles et Namur, bénéficie depuis novembre 2007 d’une messe traditionnelle mensuelle.
- A Gand, dans le diocèse du même nom, la basilique mariale d’Oostakker-Lourdes offre désormais une messe traditionnelle un dimanche par mois.
- Un groupe est constitué à Bruges – Chef lieu de diocèse- et essaie d’obtenir des célébrations régulières. En octobre dernier, il a déjà obtenu de façon ponctuelle une messe dans la basilique du Saint Sang, sur l’autel même de la relique MailScanner soupçonne le lien suivant d’être une tentative de fraude de la part de « tridentijnsemis. tridentijnsemis.blogspot.com
Les prochaines messes à la basilique du Saint Sang sont prévues le 2 mars et le 27 avril.
- Des demandes sont en préparation dans d’autres diocèses mais la discrétion est de mise pour l’instant.
Aux Pays-Bas, 7 paroisses ont repris le rite traditionnel depuis le motu proprio et les évêques néerlandais ont dû sentir venir le vent lorsqu’ils ont réédité le missel des fidèles de 1962 ! Senti venir le vent ? L’Esprit, qui souffle où il veut. A vue humaine, c’était inespéré pour un pays aussi stérilisé par l’hyperprogressisme. La Vereniging voor Latijnse Liturgie (Association pour la liturgie en latin) www.latijnseliturgie.nl, qui s’attache à promouvoir la nouvelle liturgie en latin, n’a pas exclu, après le motu proprio, des célébrations selon l’ancien rite.
Déjà en fin 2006, le motu proprio avait produit un effet spectaculaire par sa seule attente : la Fraternité Saint-Pierre avait obtenu la jouissance à 50 % d’une grande église paroissiale à Amsterdam. C’était le retour de la messe traditionnelle dans la plus grande ville des Pays-Bas, après plus de 30 ans d’absence. Depuis la promulgation du motu proprio, l’église Sainte-Agnès fait le plein : il y a maintenant messes et confessions 6 jours par semaine, dimanche compris, sans compter les adorations du Saint Sacrement, les cours de catéchisme et autres activités paroissiales. Grâce à des rapports cordiaux avec le curé, la cohabitation se passe bien. Le curé est amené à recentrer peu à peu son catéchisme, son « Ars celebrandi » et bien d’autres aspects de la vie paroissiale. (Voici la magnifique église Ste-Agnès : http://home.tiscali.nl/hjmgov/index.html
Dans le reste des Pays-Bas, ce sont plus de 25 prêtres qui sont en train d’apprendre ou réapprendre la forme extraordinaire avec les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre et de la Fraternité Saint-Pie -X. On s’attend aussi à un retour de l’« Antiquum documentum » à la grande abbaye de Vaals www.benedictusberg.nl, le Fontgombault néerlandais, située au point de jonctions des Pays Bas de la Belgique et de l’Allemagne.
Remarques de Paix Liturgique
- En Belgique, et plus encore en Hollande, de nombreux curés de paroisses se révèlent favorables à la restauration de la forme extraordinaire du rite latin ou au moins à son existence… Les prêtres qui décident de célébrer selon cette forme le font dans la paix, en toute liberté, et le plus souvent avec la bienveillante acceptation de leurs pasteurs. A de rares exceptions près, on est là pleinement dans l’esprit du Motu Proprio de Benoît XVI. Cette harmonieuse et paisible mise en œuvre du Motu Proprio est d’autant plus exemplaire qu’elle tranche singulièrement avec l’application mesquine et idéologique qui est faite dans la plupart des diocèses de France. En effet, en France, il existe de très nombreux prêtres qui aimeraient qu’au sein de leurs paroisses coexistent pacifiquement les deux formes de l’unique rite romain. Ces prêtres se trouvent en pratique dans une situation très difficile car bien souvent, un tel choix leur vaudrait des sanctions… canoniques ou au moins pratiques. C’est ainsi qu’à Paris, à un prêtre qui avait pensé célébrer une messe dominicale selon la forme extraordinaire du rite romain, « on » a fait comprendre que s’il persistait dans cette voie, il ne serait plus jamais curé dans le diocèse. Oui, nombreux sont ces prêtres qui aimeraient jouir en pratique de la liberté décrétée par le Motu Proprio sans avoir à craindre une mutation dans des zones pastorales ingrates et difficiles où ils ne pourraient pas poursuivre aisément leur cheminement liturgique.
- En fait il n’existe plus – ou au moins beaucoup moins qu’en France – chez nos cousins du nord d’antagonisme « Traditionalistes/Progressistes » et ce sont les autorités catholiques et le clergé qui perçoivent d’eux-mêmes combien est riche et profitable pour tous la liberté offerte par le Saint Père à son Église. Une telle attitude est sage et raisonnable car elle tient compte de la réalité et du sens de l’histoire sans arrière pensées idéologiques et dépassées…
- Que pouvons-nous faire en France pour que notre désir d’œuvrer pour la paix et la réconciliation ne soit pas systématiquement perçu comme une déclaration de guerre ? Tant que le terrible ostracisme qui frappe les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle n’aura pas cessé, c’est l’existence même de ces fidèles qui continuera d’être perçue comme une provocation et une déclaration de guerre par les apparatchiks qui verrouillent sur le terrain la question liturgique. Sans doute faudra-t-il encore du temps pour que les demandes de célébrations de la forme extraordinaire du rite romain qui se font jour dans tous les diocèses de France ne soient plus considérées comme des problèmes à régler, comme des maux à éradiquer ou à neutraliser mais comme des souhaits légitimes. Le Motu Proprio de Benoît XVI, le style du nouveau clergé, les nombreuses vocations issues des séminaires traditionnels, l’attrait de la liturgie traditionnelle chez les jeunes, voilà autant de raisons d’espérer !
Guillaume de Laporte
Correspondant en Belgique du mouvement pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l’Église. info@motupropriobelgique.com
Nous apprenons que chaque semaines, le vendredi à 10h 30 et le samedi à 8h 00, sont célébrées des messes selon la forme extraordinaire du rite romain à Notre-Dame de Clignancourt (en face de la mairie du XVIIIème), Métro Jules-Joffrin .
Paris- Le 16 mars, recollection sur le thème de la liturgie du Triduum pascal
L’association Mission Liturgique organise une journée de récollection ouverte à tous pour préparer à la Semaine Sainte, le samedi 15 mars, église Saint-Georges (112-114 avenue Simon-Bolivar, 75019 – métro Bolivar ou Jaurès), de 10h à 17h 30, prêchée par l’abbé Claude Barthe sur le thème de la liturgie du Triduum pascal
10h : ouverture, 1ère prédication – Méditation (la messe de l’Institution)
11h : 2ème prédication – Méditation et confessions (l’adoration de la nuit du Jeudi-Saint)
12h : Messe selon la forme extraordinaire
Apporter son pique-nique, déjeuner au parc des Buttes Chaumont à 100 mètres
14h 00 : Chemin de Croix
15h 00 : 4ème prédication – Méditation (la cérémonie du Vendredi Saint)
16h 00 : 5ème prédication – Méditation (la vigile pascale)
17h 00 : Salut du Saint-Sacrement (fin 17h 30)
On peut n’assister qu’à l’une ou l’autre des prédications. S’il y a lieu, il y aura une garde des enfants.
Contact : elaurencon@free.fr - 06 63 04 76 71 et 06 20 95 24 06
Des fidèles de Saint-cyr-l’école souhaitent constituer un groupe afin d''obtenir la célébration hebdomadaire d''une messe selon la forme extraordinaire du rite latin.
Merci de les rejoindre ou de les aider !
Contact : info@motuproprio78.com
Marne - Messe à Reims le 16 mars
La fête des Rameaux sera célébrée le dimanche 16 Mars en l''église sainte Jeanne d''Arc de Reims à 10 heures 30.
Contact : http://www.paixliturgiquereims.org
Une messe de préparation au pèlerinage de Pentecôte 2008 sera célébrée par Monsieur l’Abbé Guilhem le Coq (FSSP),le mercredi 12 mars 2008 à 19 h 30 en l’église Saint Germain l’Auxerrois (Place du Louvre, 75001 Paris). Possibilité de se confesser de 17 h 30 à 19 h 15.