SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 31 octobre 2015
Catholiques, ne méprisez pas les païens – « Toute vérité leur est à nous » : Augustin.
Un lecteur de ces « Commentaires » questionne une fois de plus la valeur de la culture non-Catholique lorsqu’elle attaque ces derniers pour avoir loué Wagner (CE 9) et T. S. Eliot (CE 406, 411). Pour elle, T. S. Eliot doit être mis au rancart en tant que Protestant, alors que Wagner est un diable jacobin amoureux du bouddhisme, dont la musique est remplie d’impuretés gnostiques. Or, à la fois Eliot et Wagner ont leurs fautes, des fautes graves certes lorsqu’on les compare à la plénitude de la vérité catholique, comme ces « Commentaires » l’ont précédemment souligné. Toutefois, dans notre époque malade, ils ont leur utilité, qui peut se résumer en quelques mots, attribués à St Augustin : « Toute vérité nous appartient à nous, Chrétiens. »
Eliot et Wagner appartiennent à la « culture » d’hier. Définissons ici la culture pour notre usage comme les histoires, musique et images dont ont besoin les hommes de tous les temps pour nourrir leurs esprits et leurs cœurs. Ainsi définie, la culture réfléchit et révèle, enseigne et façonne. Elle réfléchit car elle est le produit d’un écrivain, musicien ou artiste qui a eu le talent d’exprimer ce qui se passait dans les âmes de ses contemporains. Si ce produit fut populaire en son temps, il reflétait une partie de ce qui se passait dans leurs âmes, et s’il est devenu depuis un classique, tels Eliot et Wagner, c’est qu’il reflète et révèle une partie de ce qui se passe dans les âmes des hommes de tous les temps. Ainsi, Eliot, de par la pauvreté même de sa formation Unitarienne a su esquisser son portrait effarant de l’homme moderne, alors que Wagner, de par son talent gigantesque, à côté de tout bouddhisme ou gnosticisme, a su enrichir ses opéras d’une profonde psychologie humaine que des milliers d’interprètes n’ont cessé d’étudier depuis.
La culture façonne et enseigne aus si, car l’écrivain, le musicien ou l’artiste sait donner une expression et forme aux mouvements, jusqu’alors informes, qui meuvent l’esprit et le cœur de ses contemporains. Shelley appelait les poètes « les législateurs méconnus du monde ». Elvis Presley et les Beatles ont eu une immense influence sur la jeunesse moderne, pour des générations à venir. Picasso a quasiment créé l’art moderne et il a façonné par là en grande partie comment nos contemporains voient le monde autour d’eux. On peut difficilement se réjouir de ces exemples modernes de l’influence immense de la littérature, de la musique et des arts sur les êtres humains, car l’homme moderne est si impie et en lui se trouve si peu qui vaille la peine d’être reflété ou exprimé, mais que l’influence soit immense, on ne peut le nier.
Bref, la culture se plonge dans les âmes des hommes d’où elle sort. Et c’est l’affaire de l’Église catholique de les sauver. Alors, comme nt peut-elle négliger la culture ? Depuis le début de l’Église ses écrivains ont dirigé les pensées des hommes, et ses artistes et ses musiciens ont rempli ses églises d’une beauté qui élève les âmes humaines à Dieu. Bien sûr, cela est vrai pour la culture catholique, peut-on objecter, mais ni Eliot ni Wagner n’était Catholique. Alors de quelle utilité peuvent-ils être à l’Église ?
Dans l’homme, il y a trois choses : la grâce, le péché et la nature. Venant de Dieu, notre nature fondamentale ne peut être que bonne, mais de par la faille du péché originel elle est faible et incline au mal. La nature est comme le champ de bataille de la guerre éternelle entre la grâce et le péché pour la possession de cette nature. La grâce élève et guérit cette même nature. Le péché la rabaisse. D’où la guerre sans fin. Or, il se peut bien qu’Eliot et Wagner aient manqué de la grâce, mais il leur a été donné de Dieu d’être des maî tres de la nature. L’Église est le commandant en chef bataillant pour le salut des âmes. Comment peut-elle ne pas étudier champ de bataille et tirer tout le profit possible des maîtres de la nature, pour connaître les âmes de l’époque et pour les enseigner ?
Kyrie eleison.
Catholiques, ne méprisez pas les païens – « Toute vérité leur est à nous » : Augustin.
Un lecteur de ces « Commentaires » questionne une fois de plus la valeur de la culture non-Catholique lorsqu’elle attaque ces derniers pour avoir loué Wagner (CE 9) et T. S. Eliot (CE 406, 411). Pour elle, T. S. Eliot doit être mis au rancart en tant que Protestant, alors que Wagner est un diable jacobin amoureux du bouddhisme, dont la musique est remplie d’impuretés gnostiques. Or, à la fois Eliot et Wagner ont leurs fautes, des fautes graves certes lorsqu’on les compare à la plénitude de la vérité catholique, comme ces « Commentaires » l’ont précédemment souligné. Toutefois, dans notre époque malade, ils ont leur utilité, qui peut se résumer en quelques mots, attribués à St Augustin : « Toute vérité nous appartient à nous, Chrétiens. »
Eliot et Wagner appartiennent à la « culture » d’hier. Définissons ici la culture pour notre usage comme les histoires, musique et images dont ont besoin les hommes de tous les temps pour nourrir leurs esprits et leurs cœurs. Ainsi définie, la culture réfléchit et révèle, enseigne et façonne. Elle réfléchit car elle est le produit d’un écrivain, musicien ou artiste qui a eu le talent d’exprimer ce qui se passait dans les âmes de ses contemporains. Si ce produit fut populaire en son temps, il reflétait une partie de ce qui se passait dans leurs âmes, et s’il est devenu depuis un classique, tels Eliot et Wagner, c’est qu’il reflète et révèle une partie de ce qui se passe dans les âmes des hommes de tous les temps. Ainsi, Eliot, de par la pauvreté même de sa formation Unitarienne a su esquisser son portrait effarant de l’homme moderne, alors que Wagner, de par son talent gigantesque, à côté de tout bouddhisme ou gnosticisme, a su enrichir ses opéras d’une profonde psychologie humaine que des milliers d’interprètes n’ont cessé d’étudier depuis.
La culture façonne et enseigne aus si, car l’écrivain, le musicien ou l’artiste sait donner une expression et forme aux mouvements, jusqu’alors informes, qui meuvent l’esprit et le cœur de ses contemporains. Shelley appelait les poètes « les législateurs méconnus du monde ». Elvis Presley et les Beatles ont eu une immense influence sur la jeunesse moderne, pour des générations à venir. Picasso a quasiment créé l’art moderne et il a façonné par là en grande partie comment nos contemporains voient le monde autour d’eux. On peut difficilement se réjouir de ces exemples modernes de l’influence immense de la littérature, de la musique et des arts sur les êtres humains, car l’homme moderne est si impie et en lui se trouve si peu qui vaille la peine d’être reflété ou exprimé, mais que l’influence soit immense, on ne peut le nier.
Bref, la culture se plonge dans les âmes des hommes d’où elle sort. Et c’est l’affaire de l’Église catholique de les sauver. Alors, comme nt peut-elle négliger la culture ? Depuis le début de l’Église ses écrivains ont dirigé les pensées des hommes, et ses artistes et ses musiciens ont rempli ses églises d’une beauté qui élève les âmes humaines à Dieu. Bien sûr, cela est vrai pour la culture catholique, peut-on objecter, mais ni Eliot ni Wagner n’était Catholique. Alors de quelle utilité peuvent-ils être à l’Église ?
Dans l’homme, il y a trois choses : la grâce, le péché et la nature. Venant de Dieu, notre nature fondamentale ne peut être que bonne, mais de par la faille du péché originel elle est faible et incline au mal. La nature est comme le champ de bataille de la guerre éternelle entre la grâce et le péché pour la possession de cette nature. La grâce élève et guérit cette même nature. Le péché la rabaisse. D’où la guerre sans fin. Or, il se peut bien qu’Eliot et Wagner aient manqué de la grâce, mais il leur a été donné de Dieu d’être des maî tres de la nature. L’Église est le commandant en chef bataillant pour le salut des âmes. Comment peut-elle ne pas étudier champ de bataille et tirer tout le profit possible des maîtres de la nature, pour connaître les âmes de l’époque et pour les enseigner ?
Kyrie eleison.