SOURCE - Jérôme Bourbon - Rivarol - 29 octobre 2015
IL N’Y A PAS que sur les affiches dans nos rues et dans le métro que l’on promeut l’adultère. «Contrairement à l’antidépresseur, l’amant ne coûte rien à la sécu» peut-on ainsi lire sur différents panneaux publicitaires de nos villes avec la photo d’une pomme croquée, symbole du fruit défendu. Ces affiches conçues par Gleeden, «premier site de rencontres extra-conjugales pensé par des femmes» et incitant explicitement à l’infidélité ne devraient pas choquer au Vatican. En effet, le synode sur la famille convoqué par Jorge Mario Bergoglio et qui s’est achevé le 25 octobre a ouvert la voie à la communion pour les divorcés remariés (article 85 de la Relatio finalis). Désormais «au cas par cas», les divorcés remariés pourront s’approcher de la table de communion. Il sera fait appel à leur «conscience personnelle» et elles sont invitées à entreprendre, avec un prêtre, un «parcours de discernement». Si les personnes remariées ne se sentent pas coupables, n’ont le sentiment d’avoir commis aucune faute, eh bien elles pourront recevoir l’eucharistie. La notion de péché objectif, de faute grave a complètement disparu. L’on nage en plein subjectivisme, en plein relativisme. L’on ne parle plus que de miséricorde et de réconciliation. C’est oublier volontairement que pour qu’il y ait pardon et miséricorde, il faut qu’il y ait eu au préalable reconnaissance de sa culpabilité (contrition) et engagement à ne plus recommencer, à se réformer (ferme propos). Certes on savait déjà que dans l’église conciliaire beaucoup de personnes en situation irrégulière étaient déjà admises à la communion (ou à ce qui en tient lieu car avec la réforme des rites sacramentels postérieure à Vatican II il est permis de douter sérieusement de la validité des sacrements ainsi altérés). Beaucoup de divorcés ou de concubins exercent ainsi des responsabilités au sein de groupes “paroissiaux”, font même le catéchisme mais une chose est d’agir en pratique contre les commandements de Dieu et de l’Eglise, une autre est de théoriser cette pratique, de lui donner sa bénédiction au plus haut niveau de l’institution conciliaire.
IL N’Y A PAS que sur les affiches dans nos rues et dans le métro que l’on promeut l’adultère. «Contrairement à l’antidépresseur, l’amant ne coûte rien à la sécu» peut-on ainsi lire sur différents panneaux publicitaires de nos villes avec la photo d’une pomme croquée, symbole du fruit défendu. Ces affiches conçues par Gleeden, «premier site de rencontres extra-conjugales pensé par des femmes» et incitant explicitement à l’infidélité ne devraient pas choquer au Vatican. En effet, le synode sur la famille convoqué par Jorge Mario Bergoglio et qui s’est achevé le 25 octobre a ouvert la voie à la communion pour les divorcés remariés (article 85 de la Relatio finalis). Désormais «au cas par cas», les divorcés remariés pourront s’approcher de la table de communion. Il sera fait appel à leur «conscience personnelle» et elles sont invitées à entreprendre, avec un prêtre, un «parcours de discernement». Si les personnes remariées ne se sentent pas coupables, n’ont le sentiment d’avoir commis aucune faute, eh bien elles pourront recevoir l’eucharistie. La notion de péché objectif, de faute grave a complètement disparu. L’on nage en plein subjectivisme, en plein relativisme. L’on ne parle plus que de miséricorde et de réconciliation. C’est oublier volontairement que pour qu’il y ait pardon et miséricorde, il faut qu’il y ait eu au préalable reconnaissance de sa culpabilité (contrition) et engagement à ne plus recommencer, à se réformer (ferme propos). Certes on savait déjà que dans l’église conciliaire beaucoup de personnes en situation irrégulière étaient déjà admises à la communion (ou à ce qui en tient lieu car avec la réforme des rites sacramentels postérieure à Vatican II il est permis de douter sérieusement de la validité des sacrements ainsi altérés). Beaucoup de divorcés ou de concubins exercent ainsi des responsabilités au sein de groupes “paroissiaux”, font même le catéchisme mais une chose est d’agir en pratique contre les commandements de Dieu et de l’Eglise, une autre est de théoriser cette pratique, de lui donner sa bénédiction au plus haut niveau de l’institution conciliaire.
Ce nihil obstat donné de fait à des relations adultères est une négation implicite mais bien réelle de l’indissolubilité du mariage déjà mise en question par les deux récents motu proprio de François facilitant les procédures d’annulation de mariage religieux. Certes, comme toujours avec les modernistes, on feint de rappeler le dogme pour mieux le subvertir de l’intérieur, pour mieux s’en affranchir. L’accès à la communion pour les divorcés remariés a été acquise avec une… voix d’avance: 178 voix “pour” et 80 voix “contre” puisqu’il fallait les deux tiers des suffrages pour que cette disposition fût entérinée. Lors de la première session de ce même synode, il y a un an, elle avait été repoussée, la majorité qualifiée n’ayant pas été atteinte. La révolution conciliaire avance selon la politique des petits pas, le temps d’habituer les gens à ce qu’ils acceptent l’inacceptable. On se souvient de la célèbre phrase de saint Augustin: «A force de tout supporter, on finit par tout tolérer, à force de tout tolérer, on finit par tout accepter et à force de tout accepter on finit par tout justifier. » Cette disposition nouvelle du synode est donc symbolique d’un changement capital, non pas tellement dans la pratique (où l’entorse à la règle était des plus courantes) mais dans la doctrine. Une fois de plus, sur un sujet capital, la contre-église œcuménique de Vatican II rompt avec le magistère traditionnel de l’Eglise catholique, avec le Décalogue, avec la morale chrétienne.
CE N’EST PAS une surprise puisque François n’a jamais caché son objectif de faire bouger les choses dans ce domaine, c’est-à-dire en réalité de se soumettre au monde, à la modernité, au relativisme moral et doctrinal et d’encourager finalement l’apostasie et donc l’immoralité des masses. «Le monde change et nous devons observer les signes du temps», insista Bergoglio dans son intervention finale, reprenant, mot à mot, le discours de Jean XXIII et de Paul VI, les deux principaux responsables de Vatican II. Juste avant le vote final, François s’en prit même aux (très relatifs) conservateurs : «Les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre, mais l’esprit; non les idées, mais les hommes; non les formules, mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon. Le premier devoir de l’Église n’est pas de distribuer des condamnations ou des anathèmes, mais de proclamer la miséricorde. » On reconnaît là la patte habituelle des modernistes destructeurs :on prétend ne juger personne et au final on absout d’avance toutes les fautes, même les plus graves, sans que les fautifs aient si peu que ce soit manifesté l’intention de revenir dans le droit chemin. On rappelle toujours l’épisode de la femme adultère qu’en effet Jésus n’a pas condamnée mais on oublie sciemment de citer les paroles que le Christ lui a adressées en la congédiant : «Va et ne pèche plus».
La reconnaissance des “couples homosexuels”, sans être aussi explicite que l’intégration des divorcés remariés, ne fait également guère de doute: «L’Église réitère que chaque personne, indépendamment de sa propre tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter toute marque d’une injuste discrimination.» Et aucune condamnation morale, même implicite, n’est portée contre l’homosexualité dont le catéchisme de saint Pie X enseignait pourtant qu’elle était «un péché qui crie vengeance devant Dieu!» De toute façon, les gestes nombreux de François se faisant photographier tout sourire voire hilare avec des invertis heureux et fiers de l’être voire avec des paires de transsexuels en disent plus qu’un long discours. Bergoglio doit par ailleurs s’atteler à un «document sur la famille» où il ira certainement encore plus loin dans les novations. Il sera aidé dans ce but par le nouveau dicastère dont il a annoncé la création le 22 octobre, lequel aura «compétence sur les laïcs, la famille et la vie» et «remplacera le Conseil pontifical pour les laïcs et le Conseil pontifical pour la famille et auquel sera reliée l’Académie pontificale pour la vie».
Comme chez les anglicans auxquels l’église conciliaire ressemble de plus en plus dans ses rites, ses discours, ses décisions, son organisation, son décorum, le synode a décidé d’accorder davantage de responsabilités à la gent féminine. Serait-ce là une ouverture implicite au diaconat voire au sacerdoce pour les femmes ? Les «pères synodaux» exhortent en effet à la «valorisation de la responsabilité des femmes dans l’Église» et encouragent «leur intervention dans les processus décisionnels, leur participation au gouvernement de quelques institutions».
ON LE VOIT, les dirigeants de l’église conciliaire poursuivent avec détermination leur destruction méthodique et systématique de la doctrine et de la morale catholiques. Après avoir détruit les sacrements, obstruant ainsi les sources de la grâce sanctifiante, le catéchisme, le Bréviaire, le missel, le rituel, les constitutions religieuses, les Etats, les écoles et les syndicats catholiques, altéré le Rosaire, falsifié la Bible et les Evangiles, lavé les juifs du péché de déicide (le 28 octobre nous commémorions les 50 ans de Nostra Aetate), détruit le dogme, sauf bien sûr le dogme holocaustique qui se substitue de fait au dogme catholique, il ne leur restait plus pour parachever leur entreprise diabolique d’anéantissement qu’à subvertir ce qui restait de morale chrétienne. C’est désormais chose faite. Il faut en être conscient : les politiciens ne sont pas les seuls à s’en prendre à la morale, à la famille, à la nation, aux vertus domestiques. La contre-église de Vatican II, vecteur du mondialisme, fourrier de l’immigrationnisme mahométan, servante de la synagogue et de son tabou mondial, responsable de la perte générale de la foi et de son cortège de familles divisées, éclatées, décomposées, recomposées est à l’avant-garde depuis un demi-siècle de la ruine de nos sociétés et de notre civilisation européenne et (naguère) chrétienne.
Jérôme BOURBON,
éditorial de RIVAROL daté du jeudi 29 octobre 2015, numéro 3208.