SOURCE - Mgr Lefebvre - Rivarol - 11 janvier 1968
Notre ami Georges Chaperot avait confié ses inquiétudes sur la situation actuelle de l’Église, à Mgr Lefebvre, sup. géné. des Pères du Saint-Esprit, à Rome. L’éminent prélat lui a répondu et nous sommes à la fois honorés et heureux de pouvoir communiquer à nos lecteurs le texte de cette réponse, sans autre commentaire que l’expression d’une profonde gratitude et d’une approbation aussi respectueuse que totale.
Cher M. Chaperot. Oui, votre lettre me remet en mémoire de vieux et bien agréables souvenirs. Comme vous le dites, en vérité des siècles ont passé depuis ce temps !… si l’on juge par la situation présente.
Vous devinez que je suis autant, sinon plus que vous, épouvanté par le progrès du mal dans l’Église. Les forces sataniques sont puissantes. Le communisme peut se réjouir. Votre article est parfaitement exact. Si les faits n’en sont pas parvenus au stade que vous décrivez, l’esprit de démocratisation s’y trouve et vous avez mis le doigt sur la plaie.
Avec ces principes, on fait éclater l’Église par le dedans, car sa Constitution était tout entière basée sur l’autorité divine et l’autorité de personnes justement mandatées. Introduire la démocratie dans cette Constitution, c’est provoquer la dialectique interne qui est le ver rongeur. On aperçoit déjà les oppositions partout, dans les paroisses, les diocèses, les congrégations religieuses, rien n’est exempt. C’est un virus galopant !
Je vous félicite de jeter un cri d’alarme. De tous côtés il faut tenir et s’opposer à cette autodestruction qui nous mène au communisme. Que le Bon Dieu vous garde et bénisse vos travaux. Veuillez croire…