SOURCE - Mehdi Gherdane - Le Parisien - 21 janvier 2008
Des catholiques du Mantois adeptes de la messe en latin souhaitent investir la petite église du village qui ne sert presque plus.
APRÈS leur propre école, inaugurée ce week-end, ils veulent ouvrir « leur » église. Depuis plusieurs semaines, des catholiques réunis sous le rite traditionaliste ambitionnent de récupérer l'église de Fontenay-Mauvoisin, une commune proche de Mantes-la-Jolie.
Selon ces croyants, qui ont inauguré samedi une école privée dans la commune, cette église très peu fréquentée pourrait reprendre vie grâce aux visites hebdomadaires d'une centaine de fidèles traditionalistes.
Ce mouvement prône un retour à la liturgie ancienne : la messe est donnée en latin, le prêtre tourne le dos à l'assistance, le carême est scrupuleusement respecté, les relations hors mariage et la contraception bannies, et l'exorcisme originel encore pratiqué.
Il existe plusieurs milliers de ces catholiques dans les Yvelines, fidèles aux rites antérieurs au concile Vatican II (1962-1965). On peut les croiser à la sortie des messes du Port-Marly, d'une des églises de Versailles ou de Saint-Martin-de-Bréthencourt, quelques-uns des 400 lieux de culte traditionaliste connus en France.
Mais, la plupart du temps, ils doivent se contenter de chapelles artisanales. « Dans les prochains mois, nous aurons normalement notre petite chapelle, collée à l'école. Mais l'idéal, évidemment, c'est l'église », confie Roger Hédouin, président de l'association Famille catholique de tradition. « Nous constatons un regain autour de notre mouvement. De plus en plus de croyants souhaitent vivre leur foi sereinement sans tomber dans le matérialisme forcené. A Goussonville, où nous prions habituellement, nous sommes déjà 130 », justifie l'abbé Aulagnier.
Localement, c'est l'évêque de Versailles qui devrait trancher. Lui seul peut décider d'ouvrir les portes de l'église de Fontenay-Mauvoisin aux traditionalistes. Au service communication de l'évêché de Versailles, on confirme avoir reçu une demande : « L'évêque l'étudie avec les curés des paroisses environnantes », confie-t-on dans l'entourage de Mgr Aumonier.
Les traditionnalistes espèrent que leur salut viendra du Vatican. Le 13 janvier, le pape Benoît XVI a offert des gages au mouvement en prononçant, à Rome, une messe dos aux fidèles.