SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 1er novembre 2008
Dans le cadre de l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum, un des arguments qui revient de manière récurrente est la reconquête des paroisses territoriales. Les organisateurs de groupes stables défendent l’idée qu’il faille pratiquer en communauté locale, avec ses voisins. Ce serait l’un des principes fondamentaux de l’Église, comme si le phénomène de paroisse était bien vivant et que les tradis en étaient les seuls exclus. Cet argument est souvent présenté à ceux qui préfèrent se fidéliser aux sanctuaires desservis par les communautés traditionalistes.
En réalité, cet argument me semble très léger dans la mesure où la paroisse territoriale est, dans un très grand nombre d’endroits, morte. Prenons simplement le cas de Paris, quel habitant de la capitale sait sur quel territoire paroissial il se trouve (parfois certains sont bien surpris, imaginant qu’ils dépendent de l’église la plus proche) ?
Dans les faits, la nature de l’assistance, les tendances religieuses du prêtre, la liturgie célébrée, ou des considérations aussi secondaires mais pourtant bien réelles telles que le déjeuner chez la grand-mère du dimanche ou la proximité d’un grand pâtissier remplissent certaines églises au détriment d’autres. On va retrouver les jeunes de Saint-Léon, animer la messe avec les charismat’ de Saint-Séverin, écouter les sœurs de la Fraternité de Jérusalem à Saint-Gervais ou saliver à Saint-Louis la glace Bertillon que l’on ira acheter à l’issue de la cérémonie.
A Paris, on se déplace pour trouver une église. Les fidèles viennent souvent de la proche banlieue. La pratique qui prévalait auparavant (à un territoire correspond une église) est obsolète, n’en déplaise à nos autorités religieuses. Les tradis sont en cela des catholiques comme les autres.
Je passe sur tous les phénomènes de nomadisme, de plus en plus fréquents, qui poussent partout – pour le coup de manière contraire à l’esprit de l’Église – à un zapping dominical. Le phénomène s’accentue d’ailleurs avec les week-ends en province et l’apparition des RTT.
Ainsi, ajoutons à cela la disparition du prêtre et la raréfaction des lieux de culte, toutes ces réalités s’étendent désormais aux campagnes.
Sur cet état de fait se greffe le phénomène du Motu Proprio, avec ses impératifs de groupes stables. Exiger dans ces conditions que seuls les fidèles du territoire paroissial puissent signer une demande paraît particulièrement incongru. Dans les sanctuaires déjà accordés à l’ancien rite, la population locale ne constitue jamais la totalité de l’assistance. Loin de là ! Ils drainent finalement, comme bien d’autres, des populations éparses qui s’y rendent pour des raisons bien précises.
Alors qu’est-ce qui différencie un lieu de culte traditionnel apparu depuis le Motu Proprio et une chapelle desservie par les prêtres des communautés Ecclesia Dei ? Certainement pas la dimension paroissiale ou communautaire, car, comme nous venons de le dire, la paroisse territoriale est obsolète et la communauté ne fait pas pour autant défaut aux sanctuaires relevant du deuxième cas. Dans les deux types d’endroits, nous y retrouvons la messe traditionnelle, une communauté qui vient de plus ou moins loin selon qu’on se situe en ville ou à la campagne.
On pourra apporter comme objection le fait que, dans une paroisse diocésaine qui fonctionne déjà, les fidèles se croisent. Mais le phénomène ne fonctionne pas pour les campagnes où ces nouvelles communautés tradies investissent généralement des églises désertées.
Ce qui différencie ces deux types de lieux de culte, ce sont donc essentiellement les célébrants qui auront des formations différentes et, bien souvent, des prédications différentes.
Dans le cadre de l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum, un des arguments qui revient de manière récurrente est la reconquête des paroisses territoriales. Les organisateurs de groupes stables défendent l’idée qu’il faille pratiquer en communauté locale, avec ses voisins. Ce serait l’un des principes fondamentaux de l’Église, comme si le phénomène de paroisse était bien vivant et que les tradis en étaient les seuls exclus. Cet argument est souvent présenté à ceux qui préfèrent se fidéliser aux sanctuaires desservis par les communautés traditionalistes.
En réalité, cet argument me semble très léger dans la mesure où la paroisse territoriale est, dans un très grand nombre d’endroits, morte. Prenons simplement le cas de Paris, quel habitant de la capitale sait sur quel territoire paroissial il se trouve (parfois certains sont bien surpris, imaginant qu’ils dépendent de l’église la plus proche) ?
Dans les faits, la nature de l’assistance, les tendances religieuses du prêtre, la liturgie célébrée, ou des considérations aussi secondaires mais pourtant bien réelles telles que le déjeuner chez la grand-mère du dimanche ou la proximité d’un grand pâtissier remplissent certaines églises au détriment d’autres. On va retrouver les jeunes de Saint-Léon, animer la messe avec les charismat’ de Saint-Séverin, écouter les sœurs de la Fraternité de Jérusalem à Saint-Gervais ou saliver à Saint-Louis la glace Bertillon que l’on ira acheter à l’issue de la cérémonie.
A Paris, on se déplace pour trouver une église. Les fidèles viennent souvent de la proche banlieue. La pratique qui prévalait auparavant (à un territoire correspond une église) est obsolète, n’en déplaise à nos autorités religieuses. Les tradis sont en cela des catholiques comme les autres.
Je passe sur tous les phénomènes de nomadisme, de plus en plus fréquents, qui poussent partout – pour le coup de manière contraire à l’esprit de l’Église – à un zapping dominical. Le phénomène s’accentue d’ailleurs avec les week-ends en province et l’apparition des RTT.
Ainsi, ajoutons à cela la disparition du prêtre et la raréfaction des lieux de culte, toutes ces réalités s’étendent désormais aux campagnes.
Sur cet état de fait se greffe le phénomène du Motu Proprio, avec ses impératifs de groupes stables. Exiger dans ces conditions que seuls les fidèles du territoire paroissial puissent signer une demande paraît particulièrement incongru. Dans les sanctuaires déjà accordés à l’ancien rite, la population locale ne constitue jamais la totalité de l’assistance. Loin de là ! Ils drainent finalement, comme bien d’autres, des populations éparses qui s’y rendent pour des raisons bien précises.
Alors qu’est-ce qui différencie un lieu de culte traditionnel apparu depuis le Motu Proprio et une chapelle desservie par les prêtres des communautés Ecclesia Dei ? Certainement pas la dimension paroissiale ou communautaire, car, comme nous venons de le dire, la paroisse territoriale est obsolète et la communauté ne fait pas pour autant défaut aux sanctuaires relevant du deuxième cas. Dans les deux types d’endroits, nous y retrouvons la messe traditionnelle, une communauté qui vient de plus ou moins loin selon qu’on se situe en ville ou à la campagne.
On pourra apporter comme objection le fait que, dans une paroisse diocésaine qui fonctionne déjà, les fidèles se croisent. Mais le phénomène ne fonctionne pas pour les campagnes où ces nouvelles communautés tradies investissent généralement des églises désertées.
Ce qui différencie ces deux types de lieux de culte, ce sont donc essentiellement les célébrants qui auront des formations différentes et, bien souvent, des prédications différentes.