SOURCE - FSSPX Actualités - 6 mars 2019
Dans l’Etat du Maryland, à quelques kilomètres de la capitale fédérale, une croix commémorative de la Première Guerre mondiale est au centre d’une polémique sur la séparation de l’Eglise de l’Etat.
Dans l’Etat du Maryland, à quelques kilomètres de la capitale fédérale, une croix commémorative de la Première Guerre mondiale est au centre d’une polémique sur la séparation de l’Eglise de l’Etat.
La Cour d’appel fédérale de Richmond avait déjà jugé, au mois d’octobre 2017, que la Croix de la paix, haute de douze mètres, et entretenue aux frais du contribuable, était « contraire à la Constitution » du pays.
Le monument commémore le souvenir de 49 soldats du comté de Prince George, tombés au champ d’honneur lors de la Grande Guerre. Erigée à Bladensburg en 1925 grâce à des fonds privés, cette croix a été rachetée par l’Etat du Maryland en 1961, qui assure depuis son entretien.
Dans leur arrêt, les trois juges de la Cour d’appel avaient déclaré qu’elle « violait le premier amendement en liant de façon excessive le gouvernement à une religion ».
En effet, le symbole de la croix, poursuivaient les magistrats, « affirme la vérité d’une religion et, implicitement, la fausseté des autres ». Saint Paul n’aurait pas dit mieux…
« Cette décision (des juges) est la marque d’une hostilité à l’égard de la religion, une volonté de faire table rase (du passé)», avait alors déploré Kelly Shackelford, présidente du First Liberty Institute, l’une des associations attachées à la sauvegarde du monument.
Les défenseurs de la Croix de la paix n’en sont pas restés là, portant l’affaire devant la Cour suprême des Etats-Unis, qui, ironie du sort, siège à moins de dix kilomètres du lieu du litige.
Le 27 février 2019, la plus haute juridiction américaine a entendu les parties en présence et a laissé entendre qu’elle souhaitait le maintien de la croix mémorielle, sans se prononcer sur la question de la constitutionnalité de la présence de symboles religieux dans l’espace public.
Le verdict final de la Cour est attendu pour la fin du mois de juin 2019, mais désormais les défenseurs du monument sont optimistes : l’ombre pacifique de la croix devrait encore et pour longtemps protéger les GI’s tombés, il y a un siècle, au champ d’honneur. Cependant elle restera toujours un signe de contradiction.